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Cabaret du Lost Paradise - Forum RPG

Forum RPG fantastique - Au cœur de Paris, durant la fin du XIXe siècle, un cabaret est au centre de toutes les discussions. Lycanthropes, vampires, démons, gorgones… Des employés peu communs pour un public scandaleusement humain.
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 Adèle Méniant ~♦~ The Little Doll ~♦~

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MessageSujet: Adèle Méniant ~♦~ The Little Doll ~♦~   Adèle Méniant ~♦~ The Little Doll ~♦~ I_icon_minitimeSam 20 Nov - 22:51


Présentation du Personnage



Adèle Méniant ~♦~ The Little Doll ~♦~ 371607vavamydolljpg
Adèle Méniant | Lucie



• Surnom(s) : The Little Doll
• Âge : 17 ans (en apparence)
• Sexe : Féminin
• Nationalité : Française
• Orientation Sexuelle : Aucune
• Race : Marionnette



« You look like... »
| « Adèle, ma chère Adèle, tu es mon plus grand chef d’oeuvre… » |

La nuit venait de tomber sur la capitale, plaçant un voile obscur sur ses rues et ruelles mal éclairées. Peu de monde se risquait encore dans ces voies mal famées, ce privilège étant réservé aux hommes ivres qui sortaient des bars et autres personnes peu recommandables. Pourtant, une silhouette se distinguait des autres, se déplaçant avec souplesse et légèreté sur les pavés, ses pieds touchant le sol dans un silence quasi-complet. Cette forme sombre était fine et élancée, presque maigre pour sa petite taille. Avec le faible éclairage fourni par les lampadaires, on aurait pu croire qu’elle dansait tant sa démarche semblait irréelle.

Dans un fin bruissement de tissu, la personne emprunta une rue un peu plus large, avant de déboucher sur une avenue bien mieux éclairée. Il s’agissait d’une jeune fille d’environ dix-sept ans, revêtant une longue robe de satin dans les tons bleus.
Elle se divisait en deux parties. La première, le haut, était délicatement resserrée au niveau de sa taille fine, un tissu plus sombre –presque noir– formant un bustier. Le tissu plus clair constituait le col –remontant jusqu’à mi-hauteur de cou– et les manches –bouffantes dans leur partie supérieure. Enfin, la deuxième partie consistait en une longue jupe à plusieurs volants de la même couleur que le bustier, entrecoupés de fins jupons d’un blanc nacré.
Elle avait plongé ses petits pieds dans de longues bottes noires, qui remontaient le long de ses mollets jusqu’à atteindre le bas de ses genoux. Elle les posait vivement au sol dans une grande légèreté, continuant sa marche rapide.
Ses membres et articulations étaient d’une telle finesse qu’on aurait pu penser qu’ils se briseraient facilement si on venait à les serrer trop forts. Ses mains, quant à elles, possédaient de longs doigts délicats, aux grands ongles vernis de noir.

Un lampadaire près duquel elle passa éclaira doucement son visage. Il était fin et pâle, faisant preuve d’une perfection sans pareille. Aucun défaut ne venait ternir ses traits. Rien de bien étonnant, venant d’une marionnette, n’est-il pas ? Elle possédait une petite bouche aux lèvres minces et légèrement rosées, placées sous un nez fin et aquilin. De légers sourcils rehaussaient doucement ses grands yeux, qui venaient éclairer son visage grâce à la couleur de ses iris d’un bleu profond.
Un seul défaut venait flétrir la beauté de son visage : son côté inexpressif. Quel que soit le temps, quelle que soit la situation, elle affichait toujours la même expression de neutralité. Ses lèvres ne s’étiraient jamais en un charmant sourire, ni en une moue mécontente. Seuls ses deux magnifiques yeux laissaient transparaître un semblant d’expressivité de ce qu’elle ressentait. Mais là encore, il fallait bien plonger son regard dans le sien pour parvenir à s’en rendre compte.
Enfin, la jeune marionnette était dotée d’une épaisse chevelure d’un blond cendré, retombant souplement sur son dos et ses épaules, et arrivant un peu en dessous des omoplates. Une longue frange recouvrait son front pâle et permettait un bel encadrement de son visage.



« You are... »
| « Adèle, ma chère Adèle, tu es ma fille préférée... » |

Parler de son caractère n’est pas quelque chose de très aisé. Il suffit de la voir pour le comprendre. Car s’il y a bien une chose qui est difficile, chez Adèle, c’est savoir ce qu’elle pense. Son visage reste de marbre quelle que soit la situation dans laquelle elle se trouve. Elle fait preuve d’une neutralité sans pareille et peut parfois nous paraître cruelle, à ne pas s’émouvoir de ce qui se produit sous ses yeux. Mais ce n’est pas pour autant qu’elle ne ressent rien, bien au contraire. Cela prouve simplement que les sentiments qui l’envahissent parfois sont si forts et inhabituels pour elle qu’elle ignore totalement comment les exprimer. Seuls ses yeux, prunelles d’un bleu profond, si on y regarde à deux fois, peuvent nous dévoiler l’émotion qui la traverse. Mais ce n’est certainement pas aussi clair que quand on a un être humain normal devant les yeux. Car après tout, il ne s’agit que d’une marionnette…

Pourtant, quand on parvient à plonger dans sa pensée et toute sa psychologie, on se rend compte de bien des choses. La profonde tristesse qu’a entraînée la mort de son père est toujours bien présente au plus profond d’elle-même. Consciemment ou non, Adèle fait de son mieux pour l’oublier, s’accrochant à toute activité lui permettant d’abandonner ne serait-ce qu’un court instant sa lourde peine. Ce qui l’aide le plus souvent à s’en détacher n’est autre que la danse et le chant, bien que de telles animations lui rappellent fréquemment celui qui les lui avait enseigné à l’origine, souvenirs qu’elle préférerait ne plus avoir en tête tant ils peuvent être douloureux.
La joie et la colère sont deux sentiments qui lui semblent bien inconnus. Les a-t-elle ressenti un jour ? Elle l’ignore. Car depuis qu’elle a ce cœur qui bat en elle au rythme de ses émotions, elle n’a été accablée que de sa profonde affliction. L’amour, elle en ignore absolument tout. Pourtant, il ne fait aucun doute pour chacun qu’elle aimait beaucoup son père. Quoi de plus normal, face à son créateur et celui qui lui avait tout appris ? Car c’est sans doute cet amour, qu’elle aurait ressenti si elle avait eu un cœur avant le sacrifice de son père, qui a entraîné toute sa tristesse actuelle.
Elle est en fin de compte bien ignorante, cette chère Adèle. Si elle sait plein de choses sur les modes de vie de ceux qui l’entourent, elle méconnaît tout le reste. Elle ne se base que sur ses capacités d’imitation, ne cherchant pas à agir d’elle-même. Rien de bien étonnant, puisqu’elle ignore complètement comment faire. Elle se contente de reproduire au maximum ce qu’elle voit, n’en faisant cependant que de pâles copies. Mais peut-être, un beau jour, rencontrera-t-elle quelqu’un qui lui permettra de surpasser cette inexpérience et réussir à exprimer ses sentiments librement, qui sait ?

La marionnette n’a en elle qu’un seul et unique désir, gravé sur son âme. Tout ce qu’elle souhaite, c’est s’approcher de l’idéal que voyait son père et mettre un point final à l’œuvre de toute sa vie. Elle aurait aimé qu’il soit encore là le jour où son grand projet prendrait fin et où elle-même, objet qu’il avait façonné, atteindrait la perfection qu’il avait vue en rêve. Mais elle sait très bien que c’est impossible et espère simplement qu’il l’observe de là où il est, satisfait de tous les efforts qu’elle fait en sa mémoire…



« Once upon a time »
| « Adèle, ma chère Adèle, tu es toute ma vie... » |

Première Danse : La Naissance


Paris, Décembre 1879.

La splendide capitale était entièrement tapissée de blanc en cet après-midi de fin d’année. La neige était au rendez-vous, tombant du ciel en épais flocons pour la plus grande joie des enfants. Ces derniers étaient sortis jouer avec leurs amis, façonnant des bonhommes de neige et jouant à divers jeux qu’on ne peut faire sans cette éclatante substance blanche et froide.
Les festivités de fin d’année étaient plus qu’imminentes et la foule se précipitait en direction des boutiques pour acheter des cadeaux à offrir à leur proches à l’occasion de Noël. Le meilleur moment pour les vendeurs de faire d’excellentes recettes… Enfin pas tous.

Certaines coutumes avaient fini par disparaître avec le temps. Désormais, rares étaient ceux qui s’aventuraient dans les magasins de marionnettes pour en offrir à leurs enfants… Triste destin qu’était celui des marionnettes.
Pourtant, des magasins de la sorte, il en existait encore, perdus dans d’étroites ruelles dont peu connaissaient l’existence. Et toutes semblaient souffrir du manque d’argent du au peu d’intérêt des habitants pour ces poupées suspendues à des fils.
C’est pourquoi certains avaient décidé de se reconvertir. Abandonnant définitivement ces marionnettes en bois, ils s’étaient intéressés à de petites poupées en porcelaine revêtant de belles robes à froufrous et dotées d’une magnifique chevelure bouclée. Rien ne pouvait mieux plaire aux petites filles…

Mais le vieux Méniant était loin de s’abandonner à cette méthode qu’il considérait comme une trahison. Il voyait son métier comme un art qu’il se devait de conserver. Un talent incroyable lui avait été donné et il ne devait sous aucun prétexte l’abandonner.
C’est pourquoi, malgré la faillite qui le menaçait, il se bornait à fabriquer des marionnettes, les façonnant avec amour et s’amusant à leur trouver un nom.
C’était un homme fort gentil avec les rares personnes qui passaient encore par sa boutique, et quand il parlait de son métier à ses quelques amis, c’était toujours d’un air passionné.
Le pauvre homme n’avait pourtant pas eu une vie facile. Sa femme était morte en couche et sa fille avait fini par être terrassée par la maladie alors qu’elle atteignait tout juste l’âge de huit ans. Mais c’était loin derrière lui maintenant, et il se consolait en agrandissant sans cesse sa propre famille constituée uniquement de marionnettes, fruit de son dur labeur.

C’était en cet après-midi de décembre qu’il voyait son plus grand projet prendre fin. Il avait toujours rêvé d’en concevoir une et le résultat était… Presque parfait. Jamais il n’avait atteint un tel niveau dans toutes ses œuvres précédentes. Celle-ci, jamais il ne la vendrait, quel qu’en soit le prix. Ce serait sa fille préférée.
Elle se tenait là, face à lui, objet de sa contemplation et de son ravissement. Un visage d’une finesse sans pareille, peint avec une grande précision. De petites lèvres fines et légèrement rosées placées sous un nez aquilin. De grands yeux d’un bleu profond illuminant son visage qu’il avait voulu pâle. Il avait extraordinairement bien représenté ce qu’il avait en tête, encadrant son visage délicat d’une épaisse chevelure blonde. Pour augmenter la beauté du personnage, il s’était lancé dans la couture d’une robe noire et bleue, l’assortissant à la couleur des yeux de la belle.
Oui, un véritable chef d’œuvre comme il n’en avait jamais fait : une marionnette de la taille d’une jeune femme, qu’il appela Adèle.

Et il l’aima, cette marionnette. Plus qu’aucune autre. Bien vite, il se surprit à lui parler et à souhaiter la rendre plus parfaite encore. Autrement dit, lui donner vie et la faire ressembler davantage à un être humain.
Les articulations de cette marionnette, aussi splendide soit-elle, le gênaient. Plus que ça, il aurait aimé que le bois peint qui formait son corps soit remplacé par une peau blanche et lisse. Il tendait à une perfection sans pareille et qui ne pourrait jamais être atteinte par l’être humain.

Mais le père Méniant était loin de se douter que cette idée qui venait de germer en lui allait aussi vite envahir ses pensées. Il n’en ferma même plus l’œil la nuit, cherchant sans cesse une solution, se demandant comment il pourrait faire atteindre la Perfection à sa plus chère enfant. Il affichait sans cesse un air torturé, ne pensant presque à rien d’autre. Il s’enfermait des jours durant avec Adèle, la contemplant toujours mais avec moins de plaisir qu’auparavant, sans cesse torturé par ce que son imagination lui avait laissé voir.

Par chance, la réponse finit par lui arriver un soir…


« Adèle, ma belle Adèle, je t’en prie, parle moi… »


Paris, Février 1880.

La porte de sa boutique s’ouvrit, le doux tintement de la cloche d’entrée résonant pour l’annoncer. Le fabricant laissa sa belle Adèle seule le temps de s’occuper de son potentiel client.
Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il découvrit dans l’étroite pièce un homme emmitouflé dans une longue cape sombre à capuche ! Mais il ne s’attarda pas sur ce détail, naïf vieil homme qu’il était, et demanda simplement ce qu’il pouvait faire pour cet étranger. Ce fut une voix sombre et rauque qui lui répondit, disant simplement qu’il pouvait exaucer le vœu le plus cher de l’homme en échange de son âme.
Un démon, le vieux Méniant aurait du le deviner. Mais pourtant, même s’il l’avait su, jamais il n’aurait refusé cette offre. Enfin ! Enfin il avait l’occasion de donner vie à sa plus tendre enfant !

Le pacte fut rapidement conclu. Si le démon parvenait à rendre sa marionnette parfaite de son point de vue, il lui donnerait sans hésitation son âme.
A peine le rituel prit fin que le démon se rendit dans l’arrière boutique. Quelques minutes plus tard, avant même que l’homme n’ait pu le rattraper, un bruit sourd y retentit. S’y précipitant, soudain inquiet, l’homme aperçut son chef d’œuvre allongé au sol, les yeux fermés. Des larmes coulèrent le long de ses joues lorsqu’il se rendit compte de la peau qui recouvrait le corps de sa ravissante poupée. Une véritable peau, blanche et lisse, exactement comme il l’avait imaginée.
Comment un tel miracle avait-il été rendu possible ? Il ne faisait aucun doute que le Démon avait agi, entamant sa part du contrat. Le vieil homme ne put s’empêcher de le remercier chaudement pour ce qu’il avait fait.

Mais elle était encore loin d’être parfaite, la poupée qu’il avait créée. Car si son apparence était proche à un point inimaginable des femmes, il lui manquait une chose fondamentale pour pouvoir bouger : une âme.
Et le Démon savait comment lui en donner une : il allait falloir sacrifier un être humain.

Le marionnettiste ne se préoccupa pas un seul instant des conséquences que pourrait avoir un tel acte. Il se moquait qu’une personne perde la vie, tant que c’était pour la transmettre à sa chère Adèle. Une vie contre une autre, où donc était le problème ?
Il était devenu complètement fou, rongé par son idée folle de rendre sa marionnette parfaite. Il s’éloignait peu à peu de son humanité, chose qui plaisait particulièrement au démon.

Ce fut quelques jours plus tard que l’homme trouva la personne idéale à sacrifier pour sa fille. Une jeune femme de la bourgeoisie. Il ne faisait aucun doute qu’elle avait une âme pure. Elle était fort gentille, venant sans hésitation en aide aux gens dans le besoin et étant fort aimable envers chacun. Elle ne faisait aucune distinction entre les gens des différentes classes sociales, traitant un pauvre comme son égal. Et en plus de tout, elle était très jolie.
Le fabricant redoubla alors d’astuces pour la conduire seule dans sa boutique, là où le démon les attendait.

Le sacrifice fut rapide. A peine la femme fut-elle entrée dans la boutique qu’elle gisait déjà au sol, la vie venant de la quitter. Puis le démon se chargea de transvaser son âme, l’insérant dans la poitrine de la marionnette sans vie. Et enfin, il laissa l’homme seul avec sa création, s’en allant pour se débarrasser du corps encombrant de la jeune victime sacrifiée.

Le vieux Méniant resta au chevet d’Adèle, attendant qu’elle se réveille, chose qu’elle fit au bout d’un long moment.
Enfin, lentement, la poupée commença à s’animer, ouvrant ses grands yeux bleus et les posant sur son "père", accompagnant leur mouvement de sa tête.
Une nouvelle fois, le vieil homme pleura, tant il était heureux de la voir bouger…


« Adèle, ma belle Adèle, je t’en prie, danse pour moi… »


Deuxième Danse : La Fin d’une Vie

Paris, Mars 1880.

Cela faisait maintenant un mois entier qu’Adèle avait commencé à se mouvoir. Un mois de pur bonheur pour le marionnettiste. Quoi de plus normal quand on voit le chef d’œuvre de notre vie atteindre un semblant de perfection ?
Adèle vivait, maintenant. Il pouvait voir sa poitrine se soulever et s’affaisser régulièrement, signe d’une respiration. Et pourtant, elle ne devrait pas pouvoir le faire, n’étant que marionnette à l’origine. Etait-ce un semblant de vie qu’il avait sous les yeux ? Sûrement, il ne voyait pas d’autre possibilité. Sa marionnette ne pouvait pas respirer ainsi, n’étant constituée que de bois.
Mais ce n’était pas le seul miracle qu’il découvrait. Adèle pouvait désormais lui parler, d’une voix douce et fluette. Elle pouvait se mouvoir librement, se déplacer souplement et silencieusement à l’intérieur de la bâtisse, frôlant légèrement de ses pieds le parquet, comme si elle flottait au-dessus. Tout semblait si irréel quand il la regardait. Comme s’il nageait en plein rêve…


Mais rien n’est parfait sur terre, et ce n’était pas la petite marionnette qui allait faire exception à la règle. L’âme qu’elle avait en elle lui permettait de bouger, certes. Mais pas éternellement. Bien vite, après sa « Naissance », les mouvements d’Adèle commencèrent à perdre de leur fluidité, devenant de plus en plus saccadés, de plus en plus mécaniques.
Alarmé, le vieil homme demanda précipitamment au démon ce qui arrivait à sa marionnette. Il ne voulait certainement pas qu’elle redevienne objet inanimé, il désirait la garder à son côté et la voir bouger jusqu’à sa fin.
Le démon ne passa pas par quatre chemins pour expliquer ce qu’avait la jeune « femme ». Son problème était simple : pour continuer à se mouvoir avec fluidité, elle devrait prélever des fragments d’âme chez n’importe qui, et ainsi revigorer son âme actuelle et lui permettre de conserver la maîtrise de son corps fabriqué.
Ni le fabricant, ni la marionnette ne s’inquiétèrent des conséquences que pourrait avoir une telle action. Si le premier ne voulait surtout pas perdre la deuxième, cette dernière voulait également conserver la vie qui lui avait été offerte. Ils acceptèrent cette condition sans se poser de question, et c’est ainsi qu’Adèle commença à chercher des victimes auxquelles prélever des fragments d’âme, partant en chasse dès qu’elle sentait que son corps devenait plus difficile à contrôler.

Ainsi, chaque fois qu’elle en ressentait le besoin, elle prenait à part l’un des passants qu’elle croisait et déposait sa main délicate sur leur torse, avant d’en retirer un bien étrange papillon. Car telle était l’apparence que prenaient ces fragments qui lui permettaient de continuer à vivre. Leur taille pouvait varier ainsi que leur couleur, reflétant généralement la nature de sa victime. Mais chaque fois, elle était contrainte de dévorer ces insectes colorés, soulagée de récupérer tous ses moyens et se sentant nettement mieux après.
Par chance, puisqu’il ne s’agissait que de morceaux et non d’âme entière, ses victimes restaient en vie. Elles s’en allaient, purement et simplement, n’ayant plus aucun souvenir de ce qui s’était passé et leur mémoire contenant probablement beaucoup moins de choses qu’auparavant. Elles ressentaient également un profond trouble les jours qui suivaient leur rencontre avec Adèle, mais rien d’irréversible. Elles finissaient toujours par s’en remettre.

Cependant, la vie de la marionnette ne se résumait pas qu’à ces moments sombres, bien au contraire. Elle passait le clair de son temps auprès de son « père » et créateur, apprenant de sa bouche un grand nombre de détails sur la vie. Elle prit connaissance de la façon de vivre des êtres humains normaux, se familiarisa avec leurs mœurs et leurs modes, s’entraîna à parler comme eux et apprit à s’exprimer dans tout type de langage.
L’homme lui enseigna des tas de choses, mais deux d’entre elles lui plurent tout particulièrement : la danse et le chant. Telles étaient les compétences qu’il prit le plus de plaisir à lui apprendre, le plus de plaisir à la voir assimiler et reproduire ses gestes avec facilité.

C’était facile pour elle, petite marionnette, d’imiter les gestes qu’il lui enseignait. C’était enfantin pour elle, de répéter à l’identique ce qu’il lui chantait. La justesse de sa voix était là, tout comme les paroles. Les gestes qu’elle effectuait étaient parfaitement fidèles à ce qu’il lui avait montré, il n’en doutait pas un seul instant. Mais pourtant, il manquait quelque chose à Adèle. Car si elle chantait, sa cantate restait vide d’émotion. Si elle dansait, aucun sentiment ne transparaissait de ses gestes. Dans tout ce qu’elle effectuait, jamais au grand jamais elle ne montrait la moindre passion.
Adèle ne semblait être finalement qu’une coquille vide. Capable de bouger et d’imiter tout ce qu’elle voyait, certes. Mais ne ressentant absolument rien, observant le monde qui l’entourait d’un regard neutre, étant incapable de comprendre ce qu’était la tristesse, la colère, la joie, ou encore l’amour. Elle restait stoïque quand elle voyait un enfant pleurer, ignorante de ce qu’il pouvait ressentir. Elle ne partageait jamais les rires des uns et des autres, son visage restant indifférent à toutes ces choses.
Et s’il y avait bien quelque chose qui appuyait cette impression de néant, c’était son regard, plus vide que lorsque la mort terrassait un homme ou une femme.

Il manquait encore une chose fondamentale à la marionnette pour qu’elle soit parfaite, une seule et unique chose. Le père Méniant en avait eu la confirmation bien des fois, mais il ne l’accepta que bien des années plus tard. Et cette chose qui lui manquait n’était autre qu’un cœur…


« Adèle, ma belle Adèle, je t’en prie, ris pour moi… »


Paris, Juillet 1887.

Complètement obnubilé par l’envie que sa marionnette soit parfaite et persuadé qu’une fois qu’elle aurait un cœur, elle serait définitivement achevée et incomparable, le vieil homme arriva à la conclusion qu’il devait aller exposer son point de vue au démon. Chose qu’il s’empressa de faire tant il était impatient de voir le résultat de son œuvre enfin terminée.
Mais s’il avait pu se douter un seul instant de ce qui l’attendait en agissant ainsi, s’il avait pu ne serait-ce qu’imaginer ce qui se passerait, les événements se seraient sans doute déroulés autrement.

A peine avait-il expliqué au démon que la seule chose qui manquait à Adèle était un cœur pour qu’elle atteigne la perfection selon lui, que l’être perfide s’empressa de le conduire auprès de sa chère marionnette. Et puis, sans un regard ni vers l’un, ni vers l’autre, il arracha le cœur de l’homme et le transmit à sa création, avant de dévorer son âme.
Après avoir mis fin à son horrible dessein, il s’en alla sans dire mot, laissant derrière lui une marionnette « parfaite » et un cadavre mutilé.

Adèle, désormais dotée d’un cœur, en sentit le poids peser dans sa poitrine. Face au fabricant mort à ses pieds, elle ne put retenir, ni prévoir, la tristesse qui l’envahit. La douleur dans sa poitrine était insupportable. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait, à elle qui n’avait jamais rien ressenti. Cette souffrance, il ne faisait aucun doute que c’était la mort de son « père », cet homme qui l’avait façonnée et qui lui avait tout appris, qui en était à l’origine. Et elle trouvait ça insupportable. Elle n’espérait plus qu’une chose, que sa profonde affliction cesse et qu’elle n’ait plus à endurer une telle peine.
Ce cœur qu’elle avait en elle –Ô cadeau empoisonné que c’était– elle aurait préféré ne jamais l’acquérir, ne jamais avoir à éprouver de sentiments. C’était à cause de ce cœur que son père était mort, à cause de ce cœur qu’elle ressentait cette souffrance. Elle n’avait plus qu’une envie, qu’un simple désir : qu’on le lui enlève aussitôt pour qu’elle n’ait plus à ressentir ce tourment.
Mais malgré toute cette souffrance, elle ne versa pas une larme. Comment aurait-elle pu, elle qui n’était que marionnette à qui on avait donné un semblant de vie ? Elle était tout simplement incapable de pleurer, et donc incapable de laisser libre court à sa souffrance, incapable de l’évacuer. Etait-elle en fin de compte condamnée à vivre avec ce mal qui l’oppressait ? Triste sort qu’était le sien…

Mais elle savait pour quelle raison tout ceci était arrivé. Elle savait que son père n’avait désiré qu’une seule chose : qu’elle ait un cœur. Et elle ne voulait certainement pas que son sacrifice devienne vain. Elle vivrait avec ce poids insupportable. Elle vivrait avec la mémoire de son créateur et les souvenirs douloureux que cela pourrait causer. Mais elle vivrait, coûte que coûte, pour que cet homme qui avait fait tant de chose pour elle ne tombe jamais dans l’oubli et pour qu’elle accomplisse son ultime désir et atteigne la Perfection.


« Adèle, ma belle Adèle, je t’en prie, vis pour moi… »


Troisième Danse : La Renaissance

Paris, Mai 1889.

Suite à la mort de son père et ne supportant pas de rester un instant de plus là où elle avait vécu tant de choses avec lui, la petite marionnette avait décidé de quitter la boutique du fabricant, bien résolue à ne jamais y remettre les pieds. Elle savait que si jamais elle venait à le faire, les pénibles souvenirs du passé remonteraient, ravivant sa souffrance. C’est pourquoi elle avait commencé à errer dans les rues de la ville, s’éloignant sans cesse davantage du lieu où elle avait vécu jusqu’à présent, sans un regard en arrière.

Elle faisait son possible pour ignorer la tristesse qui l’accablait, s’occupant l’esprit autant que possible avec ce qui l’entourait. Elle s’arrangeait pour discuter avec les personnes qu’elle croisait, cherchant à rencontrer du monde et voir comment ils exprimaient leurs sentiments, pour tenter de les imiter au maximum et sembler plus humaine encore.
Les sourires qui s’affichaient sur leurs visages, elle fit son possible pour en afficher de semblables, mais elle ignorait comment faire pour exprimer sa joie au travers. Les rires qui secouaient leurs épaules, elle ne parvenait même pas à s’en rapprocher, tant c’était quelque chose d’inconnu pour elle.
En fin de compte, les seuls moments où elle parvenait à montrer ce qu’elle ressentait, c’était quand elle chantait ou se mettait à danser. Mais là encore, rien n’était parfait. L’expression de ses sentiments était bien maladroite. Tant qu’elle n’avait pas de modèles sur lesquels se baser, elle ne pourrait rien faire de vraiment transcendant.
Elle n’était qu’une marionnette imparfaite ne cherchant qu’à réaliser le dernier souhait de son créateur, chose qui lui semblait impossible à atteindre, au point de la désespérer…

Adèle marchait jours et nuits dans les rues de Paris, ne s’octroyant aucune pause, repassant de temps à autres aux endroits qu’elle avait préférés. Jamais elle ne s’arrêtait pour se reposer, absolument jamais. Pourquoi le ferait-elle ? Elle n’était qu’une marionnette et ne ressentait par conséquent aucune fatigue.
C’était la nuit qu’elle croisait le moins de monde et évitait de s’adresser à eux, sachant que les seuls qui se risquaient à sortir à des heures pareilles n’étaient pas recommandables. Elle se contentait donc de les ignorer, continuant son chemin l’air de rien. Mais si jamais l’un d’entre eux avait la mauvaise idée de l’approcher pour une quelconque raison, elle savait quoi faire, usant alors de sa manière de se nourrir comme d’une arme. Elle prélevait un fragment de leur âme, petits papillons répugnants qu’elle détenait dans sa main, et le remettait aussitôt. Ceci avait pour unique effet de les sonner, mais suffisamment longtemps pour lui permettre de déserter les lieux et éviter qu’ils ne s’en prennent à elle.

Et puis, une nuit, elle rencontra June Ravenclose –alias Lily– par le plus grand des hasards. Il était bien rare de croiser une jeune fille se déplaçant innocemment si tard dans la nuit. C’est pourquoi Adèle était allée l’aborder pour lui parler, acte qu’elle ne regretta pas quand elle fit plus ample connaissance avec elle. Elles finirent même par très bien s’entendre. Lily étant très proche du patron d’un cabaret –et plus précisément du Lost Paradise–, elle aida Adèle à y être engagée et à en devenir l’une des danseuses.
C’était une chance inespérée qui s’était offerte à elle, une chance de démarrer une nouvelle vie. Et elle la saisit sans hésiter commençant à travailler au cabaret avec plaisir.

Ses débuts ne furent pas aussi faciles que ce à quoi elle s’attendait. Malgré les exemples qu’on lui présentait pour l’expressivité et tout ce qui allait avec, elle ne parvenait pas à imiter parfaitement, ne dévoilant qu’une pâle copie de ce qu’elle était censée faire. Mais loin de s’attarder sur ce détail, elle fit tout son possible pour remédier à ce problème, s’accrochant et persévérant de son mieux, persuadée que ça l’aiderait à atteindre son but…


« Adèle, ma belle Adèle, je t’en prie, ne m'oublie pas… »




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Dernière édition par Adèle Méniant | Lucie le Dim 12 Déc - 19:16, édité 7 fois
Roac
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MessageSujet: Re: Adèle Méniant ~♦~ The Little Doll ~♦~   Adèle Méniant ~♦~ The Little Doll ~♦~ I_icon_minitimeSam 11 Déc - 11:30

A quand la suite ? =)
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MessageSujet: Re: Adèle Méniant ~♦~ The Little Doll ~♦~   Adèle Méniant ~♦~ The Little Doll ~♦~ I_icon_minitimeSam 11 Déc - 12:11

Oui je sais ! >< Je travaille dessus avec acharnement (ou pas)... Sérieusement, j'ai fait un chapitre de l'histoire et j'étais pas complètement satisfaite (oui, je suis très minutieuse) donc je voulais la revoir... Et puis, j'ai été submergée ou presque par le travail et l'administration de divers forum donc...
Mais t'en fais pas, j'essayerais de bien avancer, si ce n'est de boucler ma fiche ce wee =)
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MessageSujet: Re: Adèle Méniant ~♦~ The Little Doll ~♦~   Adèle Méniant ~♦~ The Little Doll ~♦~ I_icon_minitimeSam 11 Déc - 12:44

Pas de problème =)
Bon courage en tout cas ! =)
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MessageSujet: Re: Adèle Méniant ~♦~ The Little Doll ~♦~   Adèle Méniant ~♦~ The Little Doll ~♦~ I_icon_minitimeDim 12 Déc - 19:17

Pfiouuuu \O/ C'est ce que j'appelle un travail efficace !
Donc voilà, présentation enfin terminée =) Il ne reste plus qu'à l'un de ces très chers administrateurs de passer me contrôler ! J'espère que mes papiers sont bien en règles x)
Roac
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Roac

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MessageSujet: Re: Adèle Méniant ~♦~ The Little Doll ~♦~   Adèle Méniant ~♦~ The Little Doll ~♦~ I_icon_minitimeDim 12 Déc - 19:22

j'adore ta fiche !
Pas de fautes (ou alors elles sont tellement minimes que je ne les aies pas vues.), les limites sont respectées... que dis je dépassées ! pour le nombre de mots.

J'ai l'honneur de t'annoncer que tu es VALIDÉE !!

Bon RP !
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MessageSujet: Re: Adèle Méniant ~♦~ The Little Doll ~♦~   Adèle Méniant ~♦~ The Little Doll ~♦~ I_icon_minitimeDim 12 Déc - 19:24

Ah ça oui, largement dépassée ! Que veux-tu... Inspiration est venue me voir ce Week-end \o/
En tout cas, merci de cette validation rapide et efficace, mon cher Wink
Edward White
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Edward White

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MessageSujet: Re: Adèle Méniant ~♦~ The Little Doll ~♦~   Adèle Méniant ~♦~ The Little Doll ~♦~ I_icon_minitimeMer 4 Juil - 11:35

Déplacé dans les archives suite à une refonte de fiche.
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MessageSujet: Re: Adèle Méniant ~♦~ The Little Doll ~♦~   Adèle Méniant ~♦~ The Little Doll ~♦~ I_icon_minitime

 

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