NEW DARK WORLD.
Quand June rouvrit les yeux, elle n’était plus à Londres. L’homme avait disparu. Elle se trouvait dans une immensité sombre. Le sol et ce qui l’entourait ne faisait qu’un. Elle tendit la main droite et toucha une paroie. Elle était donc dans une salle. Elle se décida de suivre la paroie de la main pour peut être découvrir une sortie quelque part. Elle se sentait mal dans cet endroit noir. Elle courait toujours en longeant la paroie, ne voyant toujours que de l’obscurité. Elle tendit l’autre main devant elle, au cas où il y aurait un virage soudain.
Voyant qu’elle n’allait vers nulle part, elle partit vers la gauche et fit la même chose en vain. Elle tenta donc toutes les directions mais elle ne voyait rien, elle était définitivement seule.
« Et je ne connais pas son nom ?! Il m’a lachement abandonnée ici ! C’est CA mon chez moi ?? Je n’ai jamais voulu d’un endroit pareil. » Elle s’assit contre la paroie et attendit qu’une âme arrive.
Elle finit par sombrer dans le sommeil. Quelques heures plus tard, lorsqu’elle rouvrit les yeux, elle n’était plus dans le même endroit. Elle se trouvait alors dans un couloir. Les murs étaient blancs, le sol, un carrelage blanc et noir. Dans ce couloir, une multitude de portes. June sentit son cœur battre la chamade. Elle se leva et avança lentement dans le couloir regardant autour d’elle, tout ses sens en éveil. Et puis au bout, elle vit sortir d’un autre couloir, l’homme qui l’avait emmené dans ce lieu. Il s’arrêta devant elle.
- Hey ! dis moi où tu m’as emmené !
- C’est ton « chez toi ».
- Je n’ai jamais voulu d’un lieu pareil ! Et puis c’est quoi ton nom ?!
- Tu le sauras mais pas maintenant. Tu dis que tu n’as jamais voulu d’un lieu pareil ? Mais qui parle de vouloir ou de ne pas vouloir ? C’est ton « chez toi », cela a toujours été ton « chez toi » et cela le restera. Il en fut de même avec ta mère. Sache seulement qu’une seule porte te ramènera à Londres, une seule te sera fatale et une seule t’apportera les réponses. Bonne chance June…Dans le Labyrinth….
Il continua sa route et disparut tel un fantôme, laissant là June. Elle sentit quelque chose de dur dans la poche de sa robe. Une montre à gousset ? A quoi bon ? Le temps qu’elle trouve cette porte, elle sera déjà morte non ? Elle l’ouvrit et une mélodie en sorti. Cette dernière emplissait l’immensité du couloir. Elle la ferma d’un coup sec et reprit sa route.
Elle avançait au hasard des couloirs. Elle tournait, allait tout droit, tournait encore et encore, elle ne savait pas trop où aller. Ah si seulement elle avait un plan ou bien si seulement elle croisait une ame dans ce dédale ! Pour se donner courage elle se mit à chanter sa chanson favorite :
« Qui sont ces petites filles dans la douleur seulement coincées dans le palais du pays sombre de la Lune,
Douze d’entre elles brillant en vain avec vivacité telles les fleurs qui ne fleurissent qu’une fois dans l’année ?
Elles dansent dans l’ombre tels des murmures d’amour
En rêvant seulement de l’endroit où elles étaient libres comme des colombes
Elles ne seront jamais autorisées à aimer dans cette cage ensorcelée
Ce n’est que le conte de fée qu’elle croient »Elle murmurait l’air de cette chanson mélancolique, quand une ombre se dessina devant elle. Un homme flottant dans les airs, un sourire sardonique aux lèvres se présenta à elle. Il portait un chapeau haut de forme noir, et un costume également noir. Seule touche de couleur dans ce costume funèbre : le ruban pourpre qui ornait son chapeau. Il avait rabattu des mèches noires sur son œil gauche et fixait June de son œil droit, brillant d’une lueur glaciale. Cet œil était d’ailleurs d’un bleu émeraude peu commun. Il était allongé dans les airs, la tête reposant sur sa main gauche, l’autre main occupée à maintenir en place son chapeau. Une montre à gousset était accrochée à sa veste et une canne pendait, le manche accroché à son coude gauche.
- Quelle jolie chanson que voilà ! Mais dis moi, qu’arrive-t-il donc à ces petites filles ? hum ?
June était mal à l’aise. Dans quel monde était-elle tombée ? Un monde peuplé d’êtres étranges. Sa mère avait-elle connu le même ? Elle recula d’un pas l’air méfiant.
- Je-Je ne sais pas. Imaginez seulement la suite. C’est pas à moi de vous la donner. Et qui êtes vous ?
- Qui je suis ? Un homme flottant dans les airs et parlant à une jeune et jolie fille perdue dans le dédale des couloirs de Labyrinth. Tu n’as d’ailleurs ouvert aucune porte depuis que tu es arrivée ici et tu te poses encore plein de question. Il y en a une à laquelle tu peux déjà répondre, voilà deux fois que tu entends la réponse.
- Laquelle ?
- Je parle bien évidemment du nom de ce monde tout nouveau pour toi, mais que tu connais depuis que tu es née puisqu’il s’agit de celui qui loge dans ton propre cœur.
Il se mit alors dans une nouvelle position, la tête en bas, tenant toujours le chapeau de sa main droite, le visage à hauteur de celui de June, comme s’il était assis sur une chaise pendue au plafond.
June mit instinctivement la main sur son cœur.
- J’ai eu deux fois la réponse ? J’ai oublié alors. Ou alors j’ai mal entendu.
- Tu es à Labyrinth. C’est tout demême logique puisqu’ici ce n’est qu’un dédale de couloirs, d’impasses et de portes. Seuls ceux qui y vivent depuis la nuit des temps – comme moi par exemple – en connaissent la sortie et ce qui se cache derrière chacune de ces portes, mais un inconnu venu d’ailleurs – comme toi – ne pourras recevoir de l’aide que de lui-même et découvrir seul ce qu’il y a derrière les portes qu’il décide de franchir.
June sentit la crainte l’envahir. Elle devait surmonter tout les dangers pouvant se trouver derrière chaque porte pour trouver celle qui la ramènerait à Londres, celle qui lui donne les réponses et… « NON ! ne jamais trouver celle là…Je ne veux pas mourir maintenant. »
- Tu es bien courageuse de t’aventurer dans ce dédale. Peu de gens ne s’en sont sorti. Enfin, nous verrons bien ce qu’il t’arrivera à la fin du jeu…
Et il disparu tout comme celui qui l’avait amené dans ce lieu. Toujours pas de noms et toujours seule. June commençait sérieusement à en avoir assez. Elle continua sa route en se disant que le prochain qu’elle croise elle n’hésitera pas à le torturer pour qu’il lui donne son nom. L’homme qu’elle venait de rencontrer lui ajouta une question dans sa longue liste : pourquoi a-t-il parlé d’un jeu ? Cela n’avait rien d’amusant d’être coincée dans un labyrinthe, et qui plus est un labyrinthe morbide.
Elle entreprit d’ouvrir une des portes qui s’offrit à sa portée. Là elle tomba dans une pièce remplie d’objet, de sucre d’orge et de sucreries géantes. Une voix féminine se fit entendre. Une chanson. Morbide. Horrible à faire peur.
« Le Comte cherche quelque chose
Son exellence recherche un coeur
Est-ce toi qui le possède ?
Laisse moi vérifier.»La voix répétait en boucle ces trois phrases simples. June se demanda ce qu’était encore que ce personnage. Elle s’avança dans la pièce, ne touchant les objets qu’avec les yeux. Ce lieu ne lui disait rien qui vaille. La chanson s’arrêta tout un coup. Une fille quitta son promontoire et atterit lestement devant June. Elle portait une chemise blanche et une veste noire. Sa jupe noire en velour lui arrivait mi cuisse au niveau de la jambe gauche et cachait sa jambe droite. Elle portait un collant rayé noir et rouge et des bottines en cuir. Ses mains était enfouies dans des gants. Elle fixait de son regard flamboyant June, en suçant une sucette. Dans ses courts cheveux noirs, elle avait accroché une rose rouge.
- Neee… Qui es-tu ? Qui t’as permis d’entrer ici ? hm ?
Demanda l’inconnue d’une voix enfantine. June se tint sur ses gardes.
- On t’as pas dit qu’une fille de Londres était tombée ici ?
- Mmm…Ah si… maintenant que tu le dis… C’est donc toi June, ne ?
June commençait à en avoir assez que tout le monde connaisse son nom et qu’elle ne connaissait pas le leur. La fille pencha la tête sur le côté regardant toujours June.
- Mais ca ne répond pas à ma question : qui t’as permis d’entrer ici ?
- Moi-même. Désolée de t’avoir dérangée. Je cherche juste la sortie. Alors j’entre et sort par toutes les portes, en espérant juste ne pas tomber sur la mauvaise.
- Tu aurais pu frapper avant. Mais maintenant que tu es là, tu ne vas partir tout de suite, ne ? Ca fait longtemps que j’ai pas joué avec quelqu’un.
Elle eut un sourire étrange qui fit frissonner June. Elle reprit sa chanson, après avoir mis en marche une boîte à musique.
- Désolée mais je ne tiens pas à jouer.
Répondit alors June. La jeune fille cassa la boîte juste en serrant la main dessus. Elle tourna le dos à June et jeta les débris un peu plus loin.
- Sooo des’ka… Tu cherches quelque chose toi n’est ce pas ? Des réponses par exemple. Eh bien…
Elle disparut et réapparut tout près de June.
- Tu ne sauras rien ! HAHAHAHAHA !! Tu t’es trompée de porte si c’est pour connaitre les réponses. Par contre, ici ce ne sera pas le paradis ! Il faudra te faire à l’idée que l’on ne te donnera rien, sauf si on te le propose. Ne te prend pas pour plus que tu n’es, car ici… tu n’es rien.
Et elle disparut dans l’obscurité, ne laissant résonner que son rire frais.
« Dans quel monde suis-je tombée ?! » se dit June en sortant de la salle. Jamais elle n’avait voulu d’un chez elle peuplé de fous !