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Cabaret du Lost Paradise - Forum RPG

Forum RPG fantastique - Au cœur de Paris, durant la fin du XIXe siècle, un cabaret est au centre de toutes les discussions. Lycanthropes, vampires, démons, gorgones… Des employés peu communs pour un public scandaleusement humain.
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 Navire de fer [pv Axel]

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MessageSujet: Navire de fer [pv Axel]   Navire de fer [pv Axel] I_icon_minitimeDim 25 Oct - 15:52

Une légère nuée voile la géométrie complexe de cette ville infinie.
D'ici, le fleuve immense est un serpent d'argent parfaitement lisse, seulement traversé des fragiles sillons noirs d'étranges embarcations plates. De grands jardins rectilignes, des églises vastes et ciselées comme de la dentelle, des coupoles d'or érigées vers le ciel vaporeux. Et partout des silhouettes humaines, des chevaux qui se pressent. Plus d'êtres qu'il n'en a jamais rencontré de toute son existence. Dressé au-dessus de ces vivantes étrangetés, Vaitea a le souffle coupé.

Enfin le Docteur Dupré a consenti à abandonner son bureau et ses recherches et à l'accompagner à la découverte de la ville. Peut-être parce qu'avec l'arrivée de ces jours froids si étrangers pour lui, la voix de Vaitea s'est enrouée, et cela arrache des grincements de dents à l'anthropologue, qui ne supporte pas de l'auditionner tant que son timbre n'a pas retrouvé sa douceur habituelle. Il a vertement reproché au jeune homme ses fréquentes promenades en solitaire dans le grand jardin tout proche de l'appartement de Dupré, qu'il pleuve ou qu'il vente. Mais avant que Dupré ne daigne enfin quitter son antre, le parc était le seul aperçu que Vaitea pouvait avoir de sa nouvelle vie, de sa nouvelle ville, et il s'y est désespérément accroché. Deux semaines se sont écoulées depuis son arrivée, et il découvre enfin Paris.

Curieux et ignorant à quoi s'attendre, il a emprunté avec l'anthropologue les ascenseurs qui mènent au sommet de cette titanesque et monstrueuse structure métallique. Elle lui a d'abord semblé effrayante, énorme et grinçante de rouages. Mais aux premiers pas, il a senti le léger tremblement qui la fait vibrer à la manière d'un bateau. Et même maintenant, tandis que son regard se porte au loin sur cette ville qu'il n'imaginait pas si grande, il entend le métal grogner sous la caresse du vent. Un immense bateau de métal posé en pleine ville. Sidéré, il a agrippé avec force l'avant-bras de Dupré, mais ce dernier lui secoue bientôt l'épaule pour l'arracher à sa contemplation hébétée. Non sans embarras, Vaitea tourne vers lui son regard agrandi. Soufflant dans sa moustache avec une pointe d'agacement ou d'amusement, le docteur lui indique une direction à l'opposée de la tour.

« Je viens d'apercevoir un de mes éminents collègues avec qui je souhaiterais échanger quelques mots. Attends-moi ici un instant, veux-tu, Eliezer ? Je ne serai pas long, alors ne t'éloigne pas, je ne veux pas que tu te perdes dans la foule. »
« Je... Bien sûr, je vous attends. »


Tandis que Dupré s'éloigne, Vaitea resserre maladroitement les pans de son écharpe autour de sa gorge. Celle-ci lui fait toujours un peu mal, et il sent les vents glacés s'insinuer en lui malgré l'épais manteau de laine que Dupré lui a donné. Mais pour l'instant, il ne s'en soucie pas vraiment, obnubilé par sa contemplation. Ses mains gantées agrippées à la rambarde, il se penche pour tenter d'apercevoir les énormes pieds de l’œuvre de ce monsieur Eiffel. Une femme proche de lui lui jette un regard réprobateur. Il se redresse dans un raclement de gorge et reporte son attention sur le large fleuve aux rives bien trop lisses. Il n'a jamais vu un fleuve emprisonné dans des murs de pierre. Mais alors que ses pensées s'égarent le long des eaux grises, une main arrache de sa chevelure le lacet de cuir qui la maintient attachée. La lourde tresse se défait aussitôt, s'épand en vagues noires et sauvages sur ses épaules tandis qu'il se retourne. Ce geste, c'est celui de Mihi, sa mère, qui se moque de lui lorsqu'il revient du culte trop bien coiffé et le libère en même temps de cette contrainte de bienséance. Aussi ce geste fait d'abord naître une pointe de chaleur en sa poitrine, qui gèle aussitôt lorsqu'il songe que Mihi est loin, à Moorea, de l'autre côté du monde. Et il se retrouve face à de parfaits inconnus. Des étudiants en bordée, songe Vaitea, ayant entendu cette expression de la bouche de Dupré. Et saouls. L'un d'eux, un homme aux cheveux de feu à peine plus âgé que lui, tient entre ses doigts le lacet volé.

« Vous voyez, je vous avais dit que c'était un de ces aborigènes des îles du Pacifique. Un Canaque, je crois. J'en ai vu l'année dernière à l'exposition universelle. »
« Tu as raison, sa peau est si foncée ! Mais il ne ressemble ni à un arabe, ni à un nègre. »
« Je les ai vus aussi sous les pavillons, mais ils n'étaient pas habillés de façon aussi civilisée. »


Ces échanges qui le concernent sans s'adresser à lui le laissent pantois. Troublé, ne sachant comme réagir, Vaitea recule contre la barrière, laissant son regard dériver au-delà des épaules des trois importuns dans l'espoir d'apercevoir le visage moustachu de Dupré dans la foule maigre. Mais rien que visages inconnus, indifférents ou parfois curieux. De plus en plus de regards curieux, et sa chevelure trop longue, trop noire, qui danse dans les bourrasques lui fait l'effet d'un étendard, bien trop voyante. Il voudrait disparaître, échapper à ces yeux insistants. Peut-être que s'il s'éloigne... mais le roux a remarqué son regard lointain et avance d'un pas, feignant un intérêt poli.


« Tu cherches quelque chose ? »
« Ahah, il ne doit pas comprendre un mot. »
« Que fait-il ici seul ? Les indigènes ne sont pas censés se promener seuls comme cela, non ? Il y a des lois qui les empêchent d'aller où ils veulent. »


Cette fois la remarque lui fait l'effet d'une épine dans la poitrine. Colère et confusion. Il n'est pas un esclave... Il est citoyen français ! Du moins c'est ce que le pasteur lui a dit en lui remettant des papiers. Mais sa volonté de protester meurt sous leurs regards. Ils ne le croient même pas capable de les comprendre. Quelle serait leur réaction s'il venait à les contredire, les offenser ?

Mortifié, il serre la mâchoire et baisse la tête, essaie de franchir le cercle qu'ils forment autour de lui. Mais ils ne bougent pas, et Vaitea les entend parler encore, trop vite et trop fort pour qu'il les comprenne, mais avec ce mépris faussement curieux qu'il ne connaît que trop bien. Cet intérêt factice pour toute chose exotique. Mais depuis son enfance, il a appris à refouler la colère et l'indignation que soulèvent ces réactions, à les étouffer sous le masque du respect et de la docilité. Alors il recule à nouveau contre la barrière, yeux fixés sur le sol, priant avec plus de ferveur qu'il ne l'a jamais fait pour que Dupré revienne très vite et l'emmène loin d'ici. Ou qu'ils se lassent avant cela. Le somptueux paysage qui s'exhibe derrière lui a perdu tout intérêt.
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MessageSujet: Re: Navire de fer [pv Axel]   Navire de fer [pv Axel] I_icon_minitimeLun 26 Oct - 18:30

« A … A … A …. ATCHOUM ! »
« Dégueu ! »
« Voilà pourquoi tu es toujours célibataire Jean d’arme »
« Ouch, ça, ça fait mal Axel. »
« Parce que t’es pas célibataire toi Axel ? »
« Nan, je suis marié à mon boulot et puis, c’est marrant de vous faire des blagues. »
« Urgh … Rien que d’y penser, j’ai envie de vomir ! »
« Billy, si tu veux des conseils pour tes prochaines missions, ne dis plus un mot. »
« Oups, pardon Monsieur le légiste de génie dont j’adore les blagues. »
« Lèche botte ! »
« Même pas vrai. »

Et c’est presque toujours ainsi dans le commissariat de Paris. Une équipe de barjo bizarre qui s’envoie des vannes à tout bout de champ, ne ratant jamais une occasion pour rire ou embêter l’autre. Dans ce commissariat, Axel avait trouvé une sorte de deuxième famille. Une famille chaleureuse même s’ils ignoraient sa véritable nature. Sauf Ryden et Aldrick. Elle s’était sentie accepter pratiquement tout de suite malgré son métier plutôt hors du commun et parfois mépriser par les autres. Finalement, elle est retournée dans son antre lorsqu’elle a aperçu le big boss, Monsieur de Chaumont. Tous les deux, ils n’étaient pas très amis et elle l’évitait comme s’il était porteur de la peste. Elle s’était éclipsé aussi vite que possible et aussi discrètement qu’elle le pouvait. C’est Jean qui repéra qu’elle avait disparu mais il comprit bien vite en voyant le big boss.

Elle rentra dans son antre en soupirant. Il allait falloir qu’elle se change les idées en rentrant si elle ne voulait pas voir la sale tronche de son boss dans ses cauchemars. Oui, oui, elle en était à ce point-là que dès qu’elle le voyait dans ses rêves, elle pensait que c’était un cauchemar. C’est compliqué hein … Elle composa ses derniers rapports sur les dernières affaires et Jean arriva avec une boisson chaude. Elle avait beau dire qu’il l’énervait, il était toujours prévenant. Cette boisson lui fît un bien fou et elle se rendit compte qu’elle pouvait partir. Comme d’habitude, elle demanda à ce qu’on lui laisse un message si jamais ils avaient besoin d’elle. Elle traversa les  rues de Paris, déambulant au travers cette foule où elle voyait des femmes rire au bras de leur mari. Elles étaient elles-même mais est-ce qu’elles étaient heureuses ? Elle était devenue homme tout en gardant son petit caractère et elle était heureuse dans son métier. Est-ce qu’elle pouvait demander plus ? Elle n’en était pas sûre.

Elle leva les yeux vers ce ciel qui commençait déjà à ce faire plus gris. L’hiver approchait. Au loin, la gracieuse silhouette de la Tour Eiffel s’élevait. Force tranquille dans ce tumulte de voix, de rire, de cris. Cet endroit semblait apaisant mais elle savait qu’il y avait une foule de curieux qui observait Paris de ce toit de fer et d’acier. Qu’importe … Ses pas se sont dirigés vers ce lieu majestueux. Elle paya sa place et monta. Loin du sol. Loin du tracas du quotidien. Loin de ses tracas. Elle se perdit dans la contemplation de ce Paris qui l’avait vu naître et grandir. Des éclats de voix se sont fait entendre, perturbant ce regard azur qui s’était apaisé. Elle haussa un sourcil et s’approcha du tumulte. Elle soupira, exaspéré en voyant ce qu’il se passait. Des gosses. Des idiots bourrés qui se prenaient pour des adultes. Elle poussa quelques personnes et arriva en première ligne. L’homme qui se faisait agresser verbalement –il n’y avait pas d’autres mots- était parfaitement silencieux. Le sang d’Axel ne fît qu’un tour. Cela lui rappela sa propre expérience. Elle se positionna devant l’homme à la peau mat, arracha ce qui lui avait été pris des mains d’un des gamins avant de dire avec froideur teinté d’une colère sourde :

« Vous vous dites hommes mais vous vous en prenez à une personne qui ne répond rien. C’est un peu lâche vous ne trouvez pas ?

Elle lança un regard noir à la foule :

« Et vous … Vous ne croyez pas qu’il y autre chose à voir ? Cet homme n’a pas besoin de vos regards sur lui, c’est un être humain comme un autre. »

Elle allait se faire haïr mais c’était quelque chose qu’elle ne pouvait pas laisser passer. Certains sont partis, d’autres sont restés tandis que les étudiants la regardait avec une expression pantoise sur le visage. Elle ajouta :

« Je crois que le plus sauvage n’est pas celui que l’on croit. Filez avant que je n’appelle mes collègues afin qu’il puisse porter plainte. »
« Vous êtes policier ? »
« Médecin légiste pour la police, un problème avec ça ? »
« Non, pas du tout »

Elle soupira et dit :

« Oh tiens, un policier … »

Bizarrement, plus personne n’était autour d’eux. Le coup du policier marchait toujours, c’était un plan aussi vieux que le monde. Elle soupira avant de se tourner vers l’homme au teint mat. Ses cheveux étaient d’un noir d’encre et volaient sur ses épaules comme des vagues sur les flots. Elle lui tendit ce qu’elle avait repris aux mains des gosses et dit :

« Ceci vous appartient je crois. Ne baissez pas les yeux devant eux, ils n’en valent pas la peine. Vous êtes libre de vivre comme vous le souhaitez. »

Cependant, elle devait bien reconnaître qu’elle était curieuse de savoir comment il avait fait pour garder son calme devant tant d’idiotie et d’intolérance.
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MessageSujet: Re: Navire de fer [pv Axel]   Navire de fer [pv Axel] I_icon_minitimeLun 26 Oct - 23:49

Vaitea ne sait plus vraiment ce qu'il se passe autour de lui. Il a conscience que les trois individus l'entourent toujours de leurs rires et de leurs commentaires, mais il a cessé d'écouter. Seules des bribes lui parviennent, et cela lui suffit amplement. Il s'efforce d'être -ainsi qu'ils se l'imaginent- incapable de les comprendre, de baigner dans la mélodie d'une autre langue, de sa langue maohi, dont les chants défilent en son esprit. Lorsqu'un vague remous agite l'assemblée, il songe que peut-être Dupré revient, mais il n'est même pas certain que cela y changera grand-chose. Dupré rira de sa gêne, déclamera sans doute que les gens de chez lui sont très timides et répondra en se rengorgeant aux questions inspirées par son sujet d'études. Malgré tout la présence de Dupré suffirait à créer un environnement familier, mais ce n'est pas lui qui se présente. Soudain la fine silhouette d'un jeune homme s'interpose entre lui et les trois importuns. Surpris, Vaitea ne peut s'empêcher de relever brusquement la tête pour fixer ce protecteur imprévu.

Il semble un peu plus âgé que lui, mais cela vient peut-être de l'assurance féroce qui se dégage de sa posture et de ses propos mordants. Son visage délicat orné d'une courte chevelure noire, il darde sur les étudiants des yeux clairs comme le ciel et glacés comme les vents parisiens. Vaitea voudrait être reconnaissant, mais une gêne sans pareille le traverse. L'intervention brutale avait peut-être dissipé la foule, mais aussi attiré sur lui bien plus d'attention qu'il ne l'aurait souhaité. Il tressaille quand le jeune homme mentionne la police, pour laquelle il semble travailler. Si son nom se retrouve inscrit sur une plainte quelconque, Dupré se mettra dans une colère fort. Il ne lui pardonnera pas une telle mauvaise impression. Mais alors qu'il veut apaiser son défenseur enflammé, mettre un terme à l'incident, il voit que les importuns se dispersent, plus effrayés par la menace qu'il ne l'aurait cru possible. Stupéfait, Vaitea se replie à nouveau contre la barrière, le cœur battant à tout rompre contre sa poitrine, la gorge nouée.

Une petite seconde de silence inconfortable s'écoule avant qu'il ne réalise que le jeune médecin -puisque c'est là son métier- s'est tourné vers lui, lui parle et lui temps quelque chose. D'un geste maladroit et un peu précipité, il récupère le lacet de cuir et d'une main tremblante, entreprenant de brider à nouveau sa chevelure par trop indiscrète. Pas le temps de la tresser à nouveau. Il se contente de l'attacher en un catogan étroit sur la nuque, tout en adressant un sourire embarrassé à son vis-à-vis.


« Mau... Merci, docteur. »

Il s'est repris bien vite pour ne pas parler dans sa langue, confus. Ce sont les premiers mots qu'il prononce depuis longtemps, et pas loin d'être les premiers qu'il adresse à un étranger dans cette ville. L'accent mélodieux des îles, les voyelles traînantes, les 'r' aériens, lui paraissent soudain déplacés en ce lieu. Et surtout, il a senti les derniers mots du médecin s'enfoncer douloureusement en sa poitrine. Il laisse échapper un rire et hausse les épaules, comme pour se convaincre que ce n'est rien.

« 'Ē... Ce serait bien... si c'était ainsi. Mais ils n'ont pas tort, je ne devrais pas... me trouver là. »

Il devrait se trouver chez lui, avec les siens, et pas parmi ces gens, pas dans cette ville, si fascinante et étrange puisse-t-elle sembler. Encore légèrement ébranlé, il resserre son manteau autour de sa poitrine. Il ressent le froid comme jamais, maintenant que le plaisir de la contemplation s'est dissipé. Il sourit à son aimable inconnu.

« Vous êtes gentil, docteur. Je suis désolé... que vous vous soyez dérangé pour cela. Ce n'était pas grand chose. »


Et il se déteste de dire cela alors qu'une colère dévorante sourde au fond de sa poitrine. Mais cela, cette fureur, cette fierté blessée, bridée... il ne la laissera voir à personne, ni à ces inconnus, ni à Dupré, ni même à ce médecin qui semble pourtant si amène... différent des autres. Oui il l'admire en un sens, cet homme d'aspect si frêle qui s'est pourtant dressé avec tant de rage et de conviction. Peut-être qu'il aimerait l'imiter. Mais il n'est pas blanc, et le silence et un doux sourire sont les meilleures défenses qu'il a trouvées jusque là. Le moment serait mal choisi pour en changer. Pourtant, il n'est pas certain, en cet instant, de contrôler tout à fait la lueur brûlante de son regard, ni la légère contracture de mâchoire qui contredit son sourire. Alors pour masquer ses sentiments contraires il secoue la tête et détourne les yeux, les promène sur la foule à la recherche de Dupré, en vain.
HRP:
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MessageSujet: Re: Navire de fer [pv Axel]   Navire de fer [pv Axel] I_icon_minitimeDim 1 Nov - 13:36

Elle savait exactement ce qu’il pouvait ressentir. Elle était passée par-là. Elle avait connu les brimades, les gestes déplacés puis le harcèlement. Elle s’était défendu comme elle le pouvait mais elle avait fini par abandonner et se renfermé comme une huître. Pleurer était devenue monnaie courante. Tous les jours, elle pleurait seule dans sa chambre et le lendemain, elle avait une boule au ventre, elle ne voulait pas aller à l’université. Elle se forçait et, à la place, elle n’arrivait pas à manger. Bref, elle en avait bavé et aujourd’hui, elle était là où elle était en partie parce que sa détermination avait été renforcée par cette année de galère. Si seulement quelqu’un l’avait aidé durant cette année à l’université peut-être qu’elle ne se cacherait pas comme elle le fait mais ce qui était fait ne pouvait être défait. Peut-être qu’elle en avait fait un petit peu trop et elle en était désolée. Cependant, dès à présent, il pouvait être tranquille.

« De rien. Je me nomme Axel Roméan, vous pouvez m’appelez ainsi plutôt que Docteur, je ne suis pas en service »

Elle s’installa à ses côtés tout en lui laissant son espace vital afin qu’il ne se sente pas de nouveau agresser. Elle haussa un sourcil et dit :

« Je ne vois pas pourquoi vous ne pourriez pas être là. Certes nous vivons dans un monde où l’intolérance est encore bien présente mais vous êtes en vie et je ne vois pas pourquoi vous ne pourriez pas vivre ici comme tout le monde. »

Elle soupira doucement et hocha de la tête tout en regardant le ciel gris de la capital.

« Cela ne m’a pas déranger, si je l’ai fait, c’est parce que je le voulais. »

Elle lui jeta un coup d’œil et sourit doucement, presque rassurante. Elle souriait aussi parce que dans son regard, elle voyait qu’il avait l’envie de leur rendre l’appareil sans savoir véritablement comment faire.

« Ce que vous ressentez actuellement, gardez-le précieusement, c’est un sentiment qui vous emmènera à faire de grande chose si vous savez l’utiliser à bon escient. »

Elle savait de quoi elle parlait, cela se voyait. Elle se tourna vers la Seine qu’elle contempla longuement. Elle se doutait que la Seine n’avait pas révéler toute sa véritable nature et qu’il y avait probablement des choses cachés sous l’eau qu’il ne valait peut-être mieux pas déterrer.

« Vous pouvez parler dans votre langue maternelle si vous le souhaitez, je ne comprendrais pas mais cela ne me dérange pas »

Dit-elle soudain. Elle ne savait pas pourquoi elle avait dit cela mais c’était sorti de façon naturelle sans calcul, sans arrière-pensée. Elle tourna la tête vers lui et s’excusa doucement. Peut-être que cela faisait remonter des souvenirs douloureux après tout, il avait dû quitter sa patrie, on l’avait arraché à ses racines peut-être. C’était peut-être une mauvaise idée. Elle l’observa un instant avant de dire :

« Vous cherchiez quelqu’un dans la foule ? Peut-être pourrais-je vous aider ? »

S’il était accompagné de quelqu’un peut-être qu’il se sentirait plus à l’aise, plus en droit d’être présent à Paris. Elle ne l’obligeait à rien cependant, il avait le droit de refuser son aide.
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