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Neige

Cabaret du Lost Paradise - Forum RPG

Forum RPG fantastique - Au cœur de Paris, durant la fin du XIXe siècle, un cabaret est au centre de toutes les discussions. Lycanthropes, vampires, démons, gorgones… Des employés peu communs pour un public scandaleusement humain.
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 Une lueur dans la nuit [Pv Andréa]

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June Ravenclose
Le chant du cygne
June Ravenclose

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MessageSujet: Une lueur dans la nuit [Pv Andréa]   Une lueur dans la nuit [Pv Andréa] I_icon_minitimeMar 14 Déc - 2:52

« Tu es sûre que tu ne veux pas que je te raccompagne ? »

June secoua la tête avec un tendre sourire, la main sur la hanche. Son demi-frère était adorable lorsqu’il se montrait aussi protecteur, mais leur appartement se trouvait deux rues plus loin. Elle n’était pas en sucre quand même ! Non, elle se doutait qu’Alex avait d’autres raisons pour insister autant, à la recherche d’un prétexte pour s’attarder dans les environs sans l’obligation du métier. Cela faisait déjà quelques fois que ce petit manège se répétait entre eux et la jolie blonde avait souvent eu l’occasion de le taquiner sur son affection pour les musiciens, et un certain violoniste, que ce soit vraiment lié à sa nature de Légendaire ou non. Mais après tout, il avait bien le droit de s'amuser un peu, lui aussi.

Elle le salua donc de sa main gantée avant de passer l'arche du conservatoire. D'habitude, une fois les répétitions terminées, elle rentrait à la maison. Seulement... Cela faisait plusieurs fois qu'elle regardait le piano de maître avec nostalgie. Elle s'était arrêtée devant l'instrument, hésitante, mais il y avait toujours des gens dans les parages et la timidité avait triomphé sur son désir de renouer autrement avec la musique. Ce malaise avait forcé la main à Adam pour réapparaître à ses côtés, sa voix à la fois stricte et tendre l'encourageant à maintes reprises, mais rien à faire, June n'avait pas osé élever la voix pour demander si elle pouvait tester une mélodie, préférant se concentrer sur ses autres obligations.

Ce soir, c'était sa chance. La plupart des autres employés étaient partis au restaurant afin de célébrer le dernier spectacle ou pour prendre le chemin du retour, histoire d'éviter de se retrouver mêlé aux manifestations ou de se faire approcher par les officiers de l'ordre, sans doute. D'autres préféraient d'autant plus créer au grand air que coincé entre quatre murs. Elle avait du temps devant soi avant que la sécurité ne fasse ses rondes pour lui rappeler avec courtoisie qu'il était temps de quitter les lieux.

Cela prit quelques minutes avant que ses doigts ne reprennent leur assurance afin d'entamer les accords de cette jolie berceuse que lui chantait sa mère, le regard perdu dans le vague. C'était inévitable, le piano lui faisait toujours penser à son enfance perdue. Au fil des notes, son esprit dériva vers les autres hommes qui avaient pris la place de son grand frère pour mener la barre de l'instrument sur les eaux troubles de l'existence de cet enfant maudit. Il y avait Dominik, bien entendu, qui pouvait toujours compter sur l'oreille attentive de la médium et ses conseils. Et ... Edward.

Il paraît qu'il était de retour dans la capitale et que le Lost Paradise reprenait du service. Elle ne lui avait jamais dit à quel point elle appréciait leurs rares moments partagés dans le silence, intimidée par ce dos droit dégageant toujours de la froideur, alors qu'elle n'était encore qu'un oisillon aux ailes brisées. Maintenant, elle ignorait s'ils pourraient renouer leur amitié, si on pouvait appeler les choses ainsi. June continua de déverser ses émotions sur les touches d'ivoire, plutôt que de les laisser glisser sur ses joues rondes. Le crescendo grinça presque, entre réjouissance et amertume, les deux faces d'une même pièce.

Ah ... C'était tout de même agréable, comme exercice. Lorsqu'elle releva la tête, elle se sentait moins lasse et avait l'impression de refermer une porte de plus pour le repos de l'âme du jeune médecin. Un pas à la fois, n'est-ce pas ? Telle était la maxime qui guidait sa vie. Dommage qu'ils n'aient pas les moyens de se procurer un instrument de ce qualibre pour lui permettre de répéter autant de fois que possible sans craindre le ridicule.

Cependant, il y avait une présence différente qu'un esprit diaphane à ses côtés, cette fois-ci. Elle était tellement concentrée qu'elle n'avait pas entendu la porte s'ouvrir, mais peut-être était-ce mieux ainsi, lui évitant de trébucher sur cet obstacle et détruire l'harmonie hésitante. Un petit Oh de surprise quitta ses lèvres, tandis qu'un coup d'oeil à l'horloge lui confirma qu'elle avait abusé de ce pêché de paresse ou d'orgueil. Mince, est-ce que tout le monde était parti ?

« Bonsoir Andréa. Désolée, j’étais un peu perdue dans mes pensées… Avais-tu quelque chose à me demander ? »

Elle essayait de noyer un peu le poisson et de retarder le moment fatidique où on lui dirait qu'elle n'aurait pas dû se permettre une telle liberté, le regard fuyant, prise en faute, bien que l'inquiétude reste gérable. Après tout, Andréa était un gentil garçon, même si elle était mauvaise après toutes ces années, il ne lui dirait pas qu'elle lui avait cassé les oreilles, et la gêne finirait par s'estomper naturellement. Peut-être que lui aussi tenait tout simplement à ce qu'une jeune demoiselle ne rentre pas seule, et encore moins si c'était une collègue de longue date.
Andréa Eyssard
l Un monstre dans la peau l
Andréa Eyssard

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MessageSujet: Re: Une lueur dans la nuit [Pv Andréa]   Une lueur dans la nuit [Pv Andréa] I_icon_minitimeDim 9 Jan - 21:11

Hey Andy ! Dis moi, tu veux bien faire la fermeture du conservatoire ce soir ? Ça m’rendrait fichtrement service !

Un trousseau de clé tintinnabula devant la truffe du louveteau. Juste derrière s’étirait l’immense sourire d’Aubin. L’éclat était un peu ternis par le tabac, mais contrastait à merveille avec un visage constellé de tâches de rousseur. Le concert de cliquetis entama un bis plus marqué et sortit Andréa de sa brève contemplation du métal luisant. Sursautant faiblement, il acquiesça, puis tendit les deux mains pour recueillir le précieux sésame.
Une généreuse tape dans le dos lui fit légèrement pencher le buste. Éclata alors un remerciement sincère quoi qu’emprunt d’une touche de malice. Un geste de la main et Aubin quitta la salle de repos attenante au vestiaire des petites mains du conservatoire. Tous avaient fini leur journée, mais il était sans nul doute celui qui en savourait le plus toute la saveur. Sifflotant, son épaisse veste de velours taupe coincée sous le bras, il quitta la pièce d’un pas dansant, certainement rythmé d’une des nombreuses mélodies entendues durant ses heures de travail.
Un soupir désapprobateur ponctua son départ. Andréa se tourna légèrement et son regard noisette s’égara, interrogatif, dans les prunelles charbonneuses de Violette. Devant l’air penaud du jeune homme, la demoiselle se redressa dans leur vieux divan et s’appuyant sur l’un des accoudoirs, elle expliqua posément :

Tu n’es pas obligé d’accepter à chaque fois tu sais.
Mais ça ne me gêne pas.
Là n’est pas la question, répliqua-t-elle fermement, mais sans élever la voix. Aubin n’est pas méchant, mais il ne se rend pas toujours compte quand qu’il abuse de la gentillesse des autres. Et toi, tu débordes de gentillesse. Si tu ne lui dis pas « non » de temps en  temps, il va te manger tout cru.

Devant la sagacité de la jeune femme et la prévenance pendue au bout de son index, Andréa sentit ses joues se réchauffer. Son corps maigre se tendit et il hocha vivement la tête, décoiffant un peu plus son épaisse crinière d’ébène.

O-Oui, d’accord. M-Merci !

De tous ses collègues, Violette était celle qui le troublait le plus. Plus jeune que lui, son visage  portait toujours les rondeurs de l’adolescence, entourées par une étonnante aura de maturité. Jamais la douceur ne quittait ses traits, même lorsqu’elle lâchait brièvement le torrent brun foncé de ses cheveux, le temps de les recoiffer.
La vivacité de ses gestes et l’ardeur qui brûlait au fond de ses prunelles ne cessait de renvoyer à Andréa le souvenir vivace de l’une de ses sœurs. Toutes deux portaient le même prénom. Il savait qu’il ne pouvait s’agir de la même personne, sa cadette devant avoir à peine plus de dix ans à présent. Pourtant son esprit rêveur s’égarait souvent en la présence de sa camarade et il perdait invariablement ses moyens lorsqu’elle s’adressait à lui.

Aussi sa réaction n’étonna qu’à demi Violette. Dans un sourire, la jeune fille pencha la tête et quelques boucles accrochée à ses oreilles s’en libérèrent pour venir chatouiller les courbes de sa figure. Un discret éclat de rire chatouilla ses épaules et détournant le regard, elle se pencha pour récupérer son sac.

Vi’ ! Tu viens ? On va rater l’omnibus si on ne part par maintenant.

Sur le seuil des vestiaire, une paire de lunette agrandissait deux prunelles d’un bleu à faire pâlir les plus beaux ciel d’été. Drapée dans son tout nouveau manteau rose, Cybèle attendait sa meilleure amie.

Tu nous accompagnes Andy ? Ajouta-t-elle en apercevant le jeune homme.
Il ne peut pas, il fait la fermeture, répondit pour lui Violette, en se levant.
Encore !?
Aubin me l’a demandé, ça ne me gêne pas, se justifia timidement Andréa.
Je ne sais pas comment tu fais, grimaça Cybèle. Faire le tour de toutes ces salles sombres, tout seul… Brr ! Moi, j’aurais trop trop peur !
C’est vrai qu’il pourrait se faire agresser par ton piano hanté ! Se moqua gentiment son amie en la rejoignant.
Vilaine. Je te jure qu’il n’y avait personne dans la pièce dans j’ai entendu ces notes. Et puis ce n’est pas arrivé qu’à moi, Mariette et Paul aussi ont entendu des bruits bizarres dans la Grande Salle. Et des étudiants disent aussi avoir vu à des trucs pas normaux, exactement dans la même pièce.
C’est normal, tout a été complètement rénové là-bas.
Et moi je dis que ce sont des Légendaires ! Répliqua Cybèle en lui tirant la langue.

Violette roula des yeux. Elle la tira par la manche et la poussa en direction direction de la sortie. En partie étouffée, la voix aiguë de Cybèle commença à énumérer une liste de potentielles créatures qui se cacheraient entre les murs du conservatoire. Une liste un brin excessive, puisqu’elle la débuta par les dragons.

Ne l’écoute pas, lui glissa doucement Violette. Ce ne sont que les bruits du bâtiment.

Elle lui souhaita une bonne soirée et s’éloigna. Lorsqu’elle ferma la porte, Andréa songea pour la première fois que Violette avait peut-être tord.


* * *


Comme à son habitude, le louveteau débuta le tour du conservatoire par les nombreuses salles de cours à l’étage. À chaque porte ouverte, il vérifiait que tout était en ordre, rangeait quelques bricoles si nécessaire, puis passait à la suivante. D’abord l’espace des comédiens, puis celui des musiciens. Terminer sa ronde au milieu des instruments et des partitions était son péché mignon.
Andréa venait de fermer un cagibi lorsqu’il l’entendit.
Au fond du couloir, un piano chantait ce qu’il avait de plus tendre et de plus sincère. Le son le surprit car il pensait le bâtiment désert depuis longtemps. Pensée pour Cybèle. Lui aussi avait été témoin de quelques étrangetés depuis la fin des rénovations, mais cela faisait des semaines qu’il s’occupait de la fermeture du conservatoire et c’était la première fois que cela prenait de telles proportions.
Il oublia d’avoir peur. La mélodie était si douce et si touchante, que la crainte ne parvint pas à le saisir. Amoureux de musique, son cœur se laissa entrainé et poussa son imagination à greffer la joie de son violon sur cette intrigante mélopée. Trop curieux, le garçon se rapprocha sans un bruit, et poussa du bout des doigts une porte à peine fermée. Le lumière l’enveloppa et sa chaleur se déversa dans ses veines.
June ? Devant cette présence familière, un sourire immense illumina ses traits d’enfant. Andréa se rapprocha sans un bruit, non pour la surprendre, mais pour ne pas la déranger. Il s’arrêta à une distance raisonnable, savourant la ritournelle qu’un instant de lucidité stoppa trop tôt. Le silence tomba, caressé par la douceur d’une voix féminine.

Bonsoir mademoiselle June, répondit Andréa en s’avançant vers elle.

Coupées de la musique, ses pensées reprirent leur folle bousculade. Il fallut quelques secondes au jeune homme pour choisir laquelle d’entre elles il partagerait en premier. L’émotion qui le chatouillait encore le guida sans trop de difficulté :

C’était très beau. La mélodie je veux dire. C’est de vous ? Je ne savais pas que vous jouiez du piano. Ça vous arrivait au cabaret aussi ?

En d’autres circonstances, jamais Andréa ne se serait permis d’évoquer le Lost Paradise, mais ils étaient seuls et pris par son enthousiasme, le louveteau n’avait pas résisté au plaisir de réveiller le passé.
Sa main gauche se posa avec douceur sur l’instrument. Toujours rayonnant, il en caressa les boiseries avant de porter à nouveau son regard si franc sur June. Il la toisait d’une bonne tête, mais son attitude chaleureuse effaçait naturellement toutes les distances :

Les élèves ont peur d’être interrogés sur ce piano. Entre eux, ils l’appellent Brutus, parce qu’il vous trahit toujours au pire moment. Je suis sûr que beaucoup seraient jaloux de voir que vous l’avez si facilement apprivoisé.

Un rire léger secoua ses maigres épaules, interrompue par la brusque lueur qui embrasa leur fenêtre.
Un coup d’œil à la vitre apprit à Andréa que la nuit s’était installée sur la capitale. L’allumeur de réverbère terminait toujours sa tournée par la rue sur laquelle donnait le conservatoire. Le jeune homme se souvint alors de la tâche qui lui incombait et après une hésitation, il s’écarta de June et lui proposa son bras.

Je fais la fermeture. Vous voulez m’accompagner ? Il ne me reste plus que la Grande Salle à vérifier.

Un an plus tôt, une telle audace l’aurait fait imploser sur place. Mais le louveteau avait bien grandi et s’il restait un garçon discret dont les joues s’étaient légèrement colorées, ce fut avec une réelle sérénité qu’il attendit la réponse de la diva.

Froid.
Venue de nulle part, une bise glacée lui saisit désagréablement les épaules. L’instinct du loup se réveilla. Andréa se retourna sans savoir pourquoi, juste à temps pour voir le cylindre du piano violemment s’abaisser sur son clavier.

BLAM !

L’ampleur du choc le fit sursauter, mais son regard s’écarquilla tout à fait lorsque le battant se souleva tout seul et reprit sa place initiale comme si de rien n’était.

V-vous avez vu ? Demanda-t-il faiblement en se rapprochant de June. Certains de mes collègues se plaignent de choses bizarres depuis quelques temps, mais là j…

Andréa fronça les sourcils. Son ouïe fine percevait un son inhabituel, encore jamais entendu au conservatoire. Au début, il pensa qu’une bourrasque s’était engouffrée par une fenêtre oubliée et s’époumonait entre les murs, mais la rengaine était trop régulière pour que ce soit possible. Il resta aux aguets.
La lumière de la salle crépita faiblement et la complainte revint, plus forte cette fois.
Le louveteau en répéta l’unique mot, abasourdi :

E… Encore ?

Au dehors, le réverbère s’éteignit.


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MessageSujet: Re: Une lueur dans la nuit [Pv Andréa]   Une lueur dans la nuit [Pv Andréa] I_icon_minitimeMar 17 Jan - 22:27

Les mots se succédèrent les uns après les autres et June, timide, ne savait guère quelle devrait être la première réponse à lui offrir, croisant les mains dans son dos, ainsi prise sur le fait. En effet, elle n’avait pas joué du piano très souvent au cabaret, alors cela pouvait surprendre de la trouver derrière un instrument, mais c’était un enseignement plutôt courant chez les jeunes dames de la haute société. Elle se contenta donc de hocher la tête, une fois, deux fois, trois fois. Lq mélodie était bien de son crû et la jeune médium préférait accompagner Andréa jusqu’à la sortie que rester seule, ainsi personne ne lui poserait de questions ni la réprimanderait pour s’être attardée sur place. Elle-même commençait à se demander pourquoi elle avait été autant interpellée par cet instrument très spécial. Du moins, jusqu’à ce qu’une brise froide les enveloppa soudainement, la poussant à froncer les sourcils pendant qu’elle frictionnait doucement ses bras glacés. Ce n’était pas la première fois que June était témoin de ce phénomène mais elle ne s’y habituait jamais.

Encore ? Le regard de la blonde glissa vers son collègue musicien même si la pénombre venait de s’installer entre le réverbère éteint et l’électricité qui vacillait. Elle n’avait rien entendu et aurait sûrement sursauté si ce n’était de la voix inquiète à ses côtés. L’histoire qu’il venait de lui raconter ne la rassurait pas du tout. Normalement, June aurait tenté de le rassurer en remettant le dossier entre les mains de la Curia, mais puisque l’organisation avait été démantelée, ils devraient s’en occuper par eux-mêmes ou appeler les flics mais que pourraient-ils faire de plus contre un fantôme ? Il valait mieux confirmer les faits avant. Cela comportait son lot de risques, mais une personne armée ne perdrait pas son temps ainsi à les effrayer, si ?

« Je suis désolée Andréa. J’ai bien peur que ma présence ait agité les esprits au lieu de les calmer … »

La cantatrice posa une main penaude sur son bras, la tête basse, avant de reprendre un air déterminé. Il n’arriverait rien au louveteau sous sa supervision ! Bien sûr, il était plus fort et robuste qu’une simple humaine, mais il était un des rares à lui adresser encore la parole, malgré le fait qu’elle se soit montrée odieuse envers lui, quand elle ne contrôlait pas bien ses crises d’hystérie. Et puis, si jamais les autres étudiants du conservatoire étaient en danger ? Elle ne se le pardonnerait pas de ne pas avoir tiré cette histoire au clair. Dans le cas contraire ils pourraient peut-être discuter avec un des grands compositeurs de ce siècle !

« Les notes … Hum … »

Voilà ce qui semblait avoir attiré l’attention de leur observateur clandestin. Peut-être était-il contrarié que d’autres mains touchent les notes ivoires ? Dans ce cas pourquoi ne pas se montrer à la petite Ravenclose pour déverser toute sa colère et ses menaces souvent bien vaines ? Pensive, son regard émeraude passa du piano à son compère, avant qu’un sourire mutin étire ses lèvres. Leur duo avait de quoi raviver l’attention d’un spectre ou d’un petit comique si Andréa acceptait bien de se mêler de la partie pour compléter un chant mélodieux ! Dommage qu’ils n’aient pas emporté de petites bottines à claquette … En route maestro !
Andréa Eyssard
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MessageSujet: Re: Une lueur dans la nuit [Pv Andréa]   Une lueur dans la nuit [Pv Andréa] I_icon_minitimeMer 18 Jan - 19:01

« Je suis désolée, Andréa. J’ai bien peur que ma présence ait agité les esprits au lieu de les calmer… »

Le sourire revint sur le visage d’Andréa. Était-elle vraiment étonnée que les morts se réveillent pour elle ? Il aurait fallu être sourd pour demeurer insensible à une si jolie mélopée. Pourtant, à sa remarque s’ajoutait le tempo triste d’une excuse injustifiée. Lui qui demandait pardon sans réfléchir n’était pas le mieux placé pour lui faire la leçon et il se contenta d’acquiescer.
Les secondes s’écoulèrent, rythmées par le lent tic-tac d’un métronome enclenché par la bise froide qui les avait chatouillées plus tôt. Rien d’autre ne vint les troubler et Andréa jugea qu’il était inutile d’insister. Rien n’assurait que le conservatoire était hanté après tout. Le battant du piano devait être capricieux et la force avec laquelle il était retombé avait probablement poussé un ressort un peu grippé à le redresser.
Ne voyant pas l’air mutin éclore sur les traits sages de son ancienne collègue, Andréa rabaissa gentiment le couvercle du piano. Brutus en avait terminé avec sa perfidie pour aujourd’hui. Il coupa le métronome, vérifia que les fenêtres étaient toutes bien verrouillées, puis tirant les rideaux, il rejoignit June.

« J’ignore ce que c’était, mais tout à l’air calme désormais. Rejoignons la grande salle. Une fois qu’elle sera vérifiée, je pourrai tout fermer et vous raccompagner. »

En digne gentleman, il la précéda en direction de la porte, mais s’arrêta sur son seuil. Le couloir sur lequel la salle donnait n’était, à cet instant, pas éclairé, mais dans la pénombre Andréa vit une ombre se déplacer.
Il avait vu bien trop de choses au cours des années passées au cabaret pour s’affoler, mais il sentit nettement le frisson d’adrénaline qui secoua son cœur. Aurait-il rêvé ?
Andréa savait qu’il avait de bons yeux. Sa lycanthropie lui permettait de voir bien plus clair que la majorité des êtres, et cela même sans éclairage. La silhouette qui se dessinait au fond du corridor était assurément celle d’un homme. Il pensa à un professeur venu récupérer de la paperasse et appela :

« Monsieur ? »

L’ombre se figea. Andréa ne sut si elle se tourna dans leur direction, car au-dehors, la lune se découvrit brusquement et ses rayons supprimèrent toute trace de l’individu. Le jeune homme eut une petite moue boudeuse. Se pourrait-il qu’un de ses camarades cherche à l’effrayer ? Il soupira et chassa cette idée, mais fut fâché qu’on n’ait pas pris le temps de lui répondre.

« Il est d’une impolitesse !
C’est vrai que ce n’était pas… AH ! »

Bond sur le côté.
Andréa se colla contre l’encadrement de la porte, contenant d’une main son palpitant affolé pulsant au fond de sa poitrine. Il déglutit avec difficulté, détaillant de ses deux yeux grands ouverts la dame qui se trouvait à ses côtés.
Elle gloussa derrière l’éventail qu’elle leva près ses lèvres charnues et colorées. Ses petits yeux s’arrondirent en deux croissants amusés, avant qu’elle ne prenne une pause faussement outrée. Repliant sèchement son éventail, elle l’appliqua contre le torse d’Andréa et gonfla ses joues blanches aux pommettes poudrées de rouge. Le petit objet de bois et de papier traversa de moitié le corps maigre du louveteau, déversant sur sa peau une puissante onde de froid. Il frissonna intensément tandis que l’apparition le sermonnait :

« Allons allons ! Que sont ces manières de polissons ? Il faut vous incliner devant une dame !
D-Désolé Madame euh…
Duchesse de Moncœur trésor. Mais je vous autorise à m’appeler Inès.
M-merci madame… Duchesse… Inès. »

Déboussolé et impressionné, Andréa fit une bien maladroite révérence, manquant de trébucher sur ses propres pieds, ce qui, de nouveau, fit rire l’aristocrate qui l’avait interpellé.
Se redressant, le jeune homme prit un instant pour la détailler. Elle ressemblait énormément aux courtisanes royales des tableaux du Louvre. Sa toilette se composait d’une superbe robe écarlate aux hanches exagérées dont le bustier, assurément trop serré, écrasait sa poitrine tels deux petits pains blancs. Un beau collier de perles mettait en valeur sa gorge lisse sur laquelle un petit cou portait fièrement une tête ronde beaucoup trop maquillée. Elle était fort petite, ce qui, à côté d’Andréa, était plus flagrant encore, mais elle portait une perruque blanche si haute qu’elle n’était finalement pas loin d’égaler sa taille.
Cette impressionnante coiffe avait de quoi captiver et faillit presque faire manquer au jeune loup un dernier détail concernant leur hôtesse. Elle n’avait pas de pieds. Ou plutôt, elle devait en avoir, mais en atteignant le sol toute sa personne devenait parfaitement transparente et lui donnait l’air de flotter.

« Alors mon chou, avez-vous vu un fantôme ? le taquina-t-elle.
Eh… Eh bien…
Mais dites moi un peu, que fait votre amie ?
Euh… Je… June ? »

Inès fit claquer sa langue, un brin agacée et traversa le jeune homme afin de se rapprocher de la demoiselle. Se glissant dans son dos, elle posa ses mains sur ses épaules et l’invita à se presser.

« Allons ! Dépêchons-nous ! Il ne faudrait pas qu’on soit en retard !
En retard ? Demanda Andréa.
À la fête pardi ! Vous y êtes tous les deux conviés ! »


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