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Neige

Cabaret du Lost Paradise - Forum RPG

Forum RPG fantastique - Au cœur de Paris, durant la fin du XIXe siècle, un cabaret est au centre de toutes les discussions. Lycanthropes, vampires, démons, gorgones… Des employés peu communs pour un public scandaleusement humain.
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 Always look on the bright side of life ~ [ Narcisse Williams ][1889] - Terminé

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MessageSujet: Always look on the bright side of life ~ [ Narcisse Williams ][1889] - Terminé   Always look on the bright side of life ~ [ Narcisse Williams ][1889] - Terminé I_icon_minitimeMar 13 Aoû - 21:57

Il y avait deux ombres dans les ruelles. Une petite et une grande qui, bras dessus bras dessous s’en allait gaiment à l’aventures dans les rues de Paris, au cœur de la nuit. Au-dessus de leur tête la lune et ses étoiles veillaient sur eux, que pouvait il leur arriver ?
Ziggy était heureux de se retrouver là avec son ami, surtout heureux du fait qu’il ait accepté…

Voici comment tout avait commencé.

C’était par une belle nuit que Ziggy s’était réveillé. Il s’était habillé en vitesse et avait fait quelques exercices pour s’échauffer, il était de très bonne humeur aujourd’hui car la lune se tenait fièrement dans le ciel et grandissait de jour en jour, certes elle n’était pas pleine ce soir, mais ça suffisait pour le rendre léger et joyeux . Il avait d’ailleurs très envie de sortir, de flâner dans les rues, d’aller marcher quelque part… oh ! le marcher des artistes sur Montmartre, de nuit cela devait être magnifique, les guirlandes, la musique, les gens, les peintres, les vendeurs de babioles en tout genre, les artistes de rue. A l’évocation de ces derniers une douce mélancolie s’empara de lui. Lui aussi avait commencé à gagner sa vie comme ça, en faisant la manche. D’un côté ça avait quelque chose de noble cette proximité qui s’installe avec le publique qui devient à son tour partie intégrante du numéro, ce jeu entre les gens, ce mélange des genres, cette humeur qui se communique. Être au plus près des gens qui rient, de ceux qui pleurent avoir cette proximité que l’on a moins avec la scène.
Même si pour lui l’art de la rue était synonyme de souvenirs douloureux, il ne pouvait pas nier que cela lui manquait un peu. Mais ! dites-vous. Il lui suffirait de sortir et d’aller là où il veut.
Sauf que ce n’était pas aussi simple que ça. La dernière fois qu’il était sorti se promener il s’était perdu et Edward avait dû aller le chercher. Il avait échappé au savon de peu, mais il avait promis à Eddy de ne plus sortir seul .C’est vrai que s’il lui arrivait quelque chose il ne serait pas en mesure de se défendre…

Le mime soupira, qu’allait-il faire ? aurait-il le courage de demander à quelqu’un de l’accompagner ? Demanda t’il a sa peluche. Devant le mutisme du jouet il soupira une nouvelle fois, ça devait être sa façon de dire «  remue toi le fesses sinon tu resteras là tout la nuit ».
Il haussa les épaules et enfila ses vieilles chaussures toutes mitées, même maintenant il avait toujours cette allure un peu dégondée, typique aux gamins des rues.

Il sortit dans le couloirs, marchant silencieusement sur les lattes de parquet, à côté de lui défilaient toutes les chambres des artistes. Il finit par s’arrêter devant la porte de Narcisse. Il l’aimait bien ce garçon, il était toujours gentil avec lui et il le lui rendait bien, il se sentait proche de lui comme il se sentait proche de dominik, par cette détresse silencieuse.
Il approcha sa mains de la porte puis la recula d’un coup sec comme s’il avait été brulé. Il ne devrait peut-être pas frapper qu’allait-il dire ? c’était idiot comme idée, en plus il devait surement dormir à cette heure-là…
Un bruit venant de la chambre le fit sursauter et il tomba malencontreusement sur la porte qui s’ouvrit dans un grand fracas dévoilant Narcisse à l’intérieur de sa chambre, en pyjama.
En pyjama. Ce mot  défila en boucle dans sa tête au fur et à mesure que le pauvre mime devenait de plus en plus rouge. Surtout que ledit pyjama se constituait essentiellement d’un pantalon et de rien d’autre. A cette pensée il cacha son visage entre ses mains et resta là un moment, allongé par terre, tout rouge.
Puis une lumière de raison vint lui dire que c’était complètement idiot de rester comme ça et il se força à bafouiller un truc.

«  «  - J-Je .. hu, …Je.. J-j’étais.. »
Il pris une grande inspiration et Balança tout d’un coup.

«  « - J’étais venus voir si tu ne voulais pas sortir avec moi. »

L’instant d’après il réalisa le sens  ambiguë de ses paroles

« - Euh… enfin sortir dehors pas un autre genre de sortir... et euh… bouh… »

Malgré tout Narcisse avait accepté et ils étaient maintenant dehors en train de marcher tranquillement.

Une fois arrivé au lieudit, Ziggy ne put retenir une petite exclamation de joie.
C’était superbe. Des centaines de guirlandes de couleurs diffusait leurs lumières chatoyantes  se réverbérant sur les pavés suintant se mélangeant aux douces lumières de la lune, la musique fusait de tous les côté se répercutant contre les immeuble et montant vers le ciel, les étalages diverses et variés rajoutaient encore des touches colorés à ce tableau déjà bien haut en couleurs, partout les gens se pressaient, raient , chantait, flânaient dans cette petite bulle de sérénité.
Chaque pas vers un étalage était un voyage dans un autre pays, ici se mélangeaient senteur de l’orient, fraicheur du nord, couleurs des iles. Chacun des 5 sens était comblé par ces milles et une merveilles.

Toutes ses choses brillaient dans les yeux de Ziggy qui avait de plus en plus de mal à contenir son excitation , étrangement c’est dans la Bohème qu’il trouvait son bonheur.
Il tournait frénétiquement la tête de tout les côtés, observant chaque chose à la portée de ses yeux vairons pleins d’expressions.
Il tourna la tête Vers le Dragon et le regarda avec un grand sourire sur le visage, il lui prit la main et de sa petite voix si douce il lui dit.
« - vas-y, choisis où on va, je te suis. »


Dernière édition par Ziggy Aseïr le Sam 28 Fév - 16:45, édité 1 fois
Narcisse Williams
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Narcisse Williams

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MessageSujet: Re: Always look on the bright side of life ~ [ Narcisse Williams ][1889] - Terminé   Always look on the bright side of life ~ [ Narcisse Williams ][1889] - Terminé I_icon_minitimeMer 14 Aoû - 15:50

La douce brise nocturne qui caressait sa peau, la lumière tamisée des lampadaires éclairant tout juste ses pas, la Lune qui brillait dans le ciel, la chaleur d'un ami à ses côtés... Comment en était-il arrivé à passer une si douce soirée ?
Tout avait pourtant commencé le plus normalement du monde. N'ayant pas de performance ce soir, Narcisse avait observé celles des autres, tranquillement assis au comptoir du bar. Une fois le spectacle -qui avait été délicieux- terminé, il s'était rendu dans sa chambre, traînant les pieds. Toujours, il repoussait le moment d'y pénétrer, et encore plus celui d'y dormir. Ce n'était pas la pièce en elle-même le problème, car bien qu'elle fût petite et froide elle ne lui avait jamais posé soucis, non, ce qui l’insupportait, c'était ce qu'elle lui rappelait. Cauchemars. Un seul mot, des mois d'enfer. Cette petite piaule lui remémorait le fait qu'inéluctablement, le sommeil arrivait, avec son lot de songes horribles prêts à le tourmenter. Cette nuit là n'avait pas fait exception. A peine rentré, il s'était déjà senti mal à l'aise, comme si la commode, le lit et les autres meubles lui envoyaient un message préventif. Ne vient pas. Ils vont encore te hanter. Fidèle à ses habitudes, l'acrobate avait mis de côté ses pensées négatives, préférant concentrer son attention sur son pyjama. Quoique, c'était un bien grand mot pour décrire sa tenue de nuit qui, en fait, se composait uniquement d'un pantalon de toile souple noir, un peu large. Après tout, peu importait, personne n'allait chercher à détailler ses vêtements en pleine nuit ! C'était sur cette pensée poétique qu'il s'était affalé sur son lit, la lumière encore allumée par peur de sombrer dans les bras de Morphée. Dormir, telle était sa hantise. Pourtant, il savait, il avait conscience qu'il ne faisait que retarder le moment fatidique ; c'était juste trop. Trop à supporter, trop de souffrance... Narcisse avait peur que le sommeil l'emporte depuis le moment où ses rêves avaient pris une tournure abominable. Mais il préférait ne pas y penser. Ne jamais y penser. C'était plus facile ainsi. Une fois de plus, le jeune homme avait donc fixé la Lune, la détaillant le plus qu'il le pouvait pour se changer les idées. Il en était arrivé à la conclusion qu'elle se rapprochait de sa phase pleine, et avait eu une pensée pour Ziggy. Le mime avait dû être heureux en voyant sa mère étinceler ainsi dans le ciel nocturne, sa lumière si particulière illuminant Paris. Un léger sourire avait étiré ses lèvres à cette pensée. Il avait été ravi pour son ami. Ami, oui, car les deux garçons s'étaient étonnement rapprochés. Le dragon ne pouvait préciser la manière avec laquelle cela s'était fait. Juste... comme ça. Leurs points communs, la silencieuse peine qui parfois émanait d'eux... Ils s'étaient trouvés, et ils s'étaient appréciés, pour son plus grand bonheur. Alors qu'il était perdu dans ses pensées, des bruits curieux avaient été entendus dehors. Juste. Devant. Sa. Porte. Pris d'une légère panique, Narcisse s'était promptement levé, faisant fortement grincer son lit au passage, et s'était dirigé vers ladite porte. Cette dernière n'avait d'ailleurs pas tardé à encaisser un lourd choc qui retentit dans toute la pièce. L'acrobate s'était précipité sur le passage et l'avait ouvert en grand, d'un coup, dévoilant...
« Z-Ziggy ?! »
Le mime, qui avait été allongé par terre à ce moment, avait posé son regard sur lui et pris une couleur digne d'un coquelicot, dévoilant une gêne étrange. Ç’avait été à cet instant qu'il avait réalisé qu'il était torse nu. Oups. Son ami s'était caché le visage derrière ses mains et était resté allongé là, laissant le dragon perplexe quant à la manière d'agir. Un silence plein de confusion s'était installé entre les deux jeunes hommes, témoin d'un mélange de surprise et d'embarras. Le lorialet avait été le premier à se reprendre et avait finalement pris la parole, enfin si on peut appeler cela ainsi.
«- J-Je .. hu, …Je.. J-j’étais.. »
L'éloquence de son interlocuteur lui posait parfois problème, il fallait le dire. Néanmoins, ayant lui aussi des difficultés à s'exprimer, Narcisse avait attendu patiemment que le fils de Lune énonçât sa phrase correctement.
«- J’étais venu voir si tu ne voulais pas sortir avec moi. »
Ne s'attendant pas le moins du monde à cela, il avait eu bien du mal à cacher sa gêne. Heureusement, son vis-à-vis n'avait pas tardé à se reprendre et s'était corrigé comme il avait pu.
« - Euh… enfin sortir dehors pas un autre genre de sortir... et euh… bouh… »
Là, il n'avait pu empêcher un léger sourire d'éclairer son visage. La maladresse orale de son ami l'avait amusé, il fallait l'admettre. Décidant de ne pas le laisser patauger dans la semoule plus longtemps, il avait fini par répondre.
« Bien sûr, avec plaisir. Je m'habille et j'arrive. »
Ce qu'il avait fait le plus vite possible, désireux et heureux de quitter sa chambre. Ses vêtements n'avaient guère différé de son habitude: un grand manteau noir, un pantalon noir, des bottes et l'un de ses hauts légers. En sortant, il avait saisi le bras de son compagnon et ils étaient partis dans les rues sombres de la ville lumière.
Il fut guidé jusqu'à la butte Monmartre. Ayant vaguement entendu parler du marché des artistes, il se doutait que ses pas le guideraient sur place. Arrivé là, il ne put retenir une mine surprise et émerveillée. Jamais il n'avait assisté à pareil événement. Les guirlandes divisaient l'espace aérien de leurs étincelantes lumières, réchauffant l'atmosphère et les coeurs. De la musique envahissait la rue, donnant une autre dimension aux prestations des artistes qui animaient la soirée. Tout brillait de milles feux, tel un feu d'artifice permanent. L'heure était à l'amusement et à la joie chez tous les passants. Un ambiance festive et chaleureuse régnait en ce lieu, comme si tout le monde avait été convié à la fête que Paris organisait. Il avait envie de danser, soudainement, de courir découvrir toutes les merveilles que lui offrirait cette nuit splendide. Un sourire se dessina sur ses lèvres tandis que son regard tentait vainement d'absorber tous les détails de la vue que Monmartre lui offrait. Une chaleur rare était venue se lover dans sa poitrine, si longtemps oubliée par le bonheur. Soudain, il sentit une main se glisser dans la sienne. Se retournant, il découvrit Ziggy, un grand sourire éclairant son visage, qui le regardait avec les même étincelles qu'il avait probablement dans le regard. De sa voix douce il prit la parole.
« - Vas-y, choisis où on va, je te suis. »
Vraiment, c'était à lui de décider? Ses yeux retournèrent à leur point de départ. Il y en avait partout, pour tous les goûts! Dans le moindre recoin se cachait un artiste extravagant, un talent extraordinaire! Comment décider ?
« Je dois t'avouer que je ne sais par où commencer... »
Puis soudain, l'évidence s'imposa à lui. Non loin de là se tenait un peintre, un grand homme à l'allure de bohème, cheveux longs et barbe. Devant lui se tenait une toile... à couper le souffle. Le paysagiste avait représenté la pleine Lune, dans tous ses reflets, tous ses détails. En regardant le tableau, on avait presque l'impression d'être illuminé par les rayons si particuliers qu'elle dégageait. Le ciel nocturne, lui aussi peint de façon à retranscrire ce que seuls les yeux ont l'habitude de voir, reflétait un halo entourant l'astre nocturne. C'était... incroyable. Narcisse avait l'impression de regarder la véritable Lune. Saisissant la main de Ziggy, il le traîna jusqu'à l'artiste.
« C'est magnifique... Regarde, Ziggy, elle est si bien dessinée ! »
Il n'avait pu empêcher son excitation de se trahir dans sa voix.
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MessageSujet: Re: Always look on the bright side of life ~ [ Narcisse Williams ][1889] - Terminé   Always look on the bright side of life ~ [ Narcisse Williams ][1889] - Terminé I_icon_minitimeSam 17 Aoû - 15:32

Il observa le dragon. Il l’avait toujours connu silencieux et avec cette sorte de tristesse permanente au fond du cœur et dans ses yeux améthyste  . Pourtant alors qu’il regardait l’agitation de la place, son regard se faisait plus léger, plus heureux, retrouvant cette étincelle si particulaire qu’il arborait lorsqu’il était sur scène dans un de ses numéros de haute voltige : Une étincelle de bonheur.
Ziggy savait que dans le cœur de Narcisse il y avait une grande peine, quelque chose qui le dévorait de l’intérieur, des souvenirs hantant son esprit … peut être même ses nuits. Au fond c’était peut-être pour ça qu’il ne dormait pas lorsqu’il était entré … enfin plutôt tombé, dans sa chambre. Il ressentit une grande peine pour ce garçon qu’il appréciait tant, pourquoi la vie faisait elle souffrir ? Peut-être pour qu’on apprécie quand même de de la vivre ?
C’était en regardant des soirs comme celui-ci, plein de joie de vivre et de quiétude, qu’il se disait parfois que la vie valait la peine qu’on souffre. Enfin, il disait ça quinze jours par mois et le contraire parfait avec la même conviction les quinze suivants. Être lunatique était une horrible chose, certaines personnes l’était mais a un degrés moindre comparé à ce qu’il pouvait ressentir. Pourriez-vous vivre une existence normale avec votre humeur qui fait des montagnes russes ? C’était comme … se briser un jour,  et renaitre  après : devoir faire semblant  faire comme s’il ne s’était rien passer.


Le mime soupira un instant alors que son ami lui confia qu’il hésitait quant à leur destination. Il est vrai que le choix était des plus cornéliens  tant les choses magnifiques se pressaient à vos yeux.
Soudain le dragon le saisit par la main et l’entraina entre les étalages il le suivit en sautillant sur ses jambes, non pas que le roux soit court sur pattes mais les jambes de l’autre homme était vraiment longiligne si bien que les grandes échasses qui lui servaient de patounes semaient facilement le petit mime. Il clopina après l’acrobate enthousiaste, c’est là qu’il la vit : Cette peinture. Elle était superbe, absolument superbe. Il en avait vu des peintures, fades représentations de sa mère ou bien au contraires les croutes pompeuses de ceux qui s’enorgueillissent de leur renom, jamais avant tableau ne lui avait semblé si beau. Ce peintre avait dans ses traits représenté tout la beauté insaisissable et dansante du halo de sa mère. Cette fragilité alliée à cette prestance : la majesté de l’astre lunaire sublimé dans un portrait aux trait fin et précis fruit de longues heures d’observation sous l’œil critique de ce peintre. Inconsciemment le lorialet c’était approché du tableau, l’homme qui le peignait se retourna vers lui et le regarda longuement, un sourire bienveillant accroché au visage. Une barbe folle entremêlée dans de longs cheveux agrémenté de perles et de plumes, le teint halé par le voyage et ce visage ridé et creusé par les années intemporel et inchangé peut être pour toujours, ainsi gravé l’image de la bohème : une vieillesse témoin d’expérience , ses yeux qui avaient vu tant de choses et cette jeunesse  gravée au fond du cœur qui jamais ne tarit au fil des ans, cette jeunesse du corps et de l’esprit.

Ils se regardèrent un instant, puis l’homme adressa quelques gestes a Ziggy. Il ne parlait pas leur langue, mais le mime compris les pandiculations du bohémien instantanément, le langage du corps, c’était son rayon.
Ainsi pendant plusieurs minutes un ballet de signe s’échangea entre les deux hommes des fois l’un d’eux riait aux éclat, jetait un regard a Narcisse  ou faisait la tête comme … une vrai conversation mais qui semblait pour les autres incompréhensible.
Après cette échange Ziggy se rapprocha de Narcisse. Avec un grand sourire il lui dit :

« - il aimerai nous peindre…. En faisant un numéro. Il dit que ce soir l’inspire. Tu te sens de faire l’acrobate … dans la rue ? »

Le mime prit l’acrobate par la main et l’entraina a côté de l’étalage. Un petit espace de pavé gris, un lampadaire diffusant sa lumière grésillant et douce, quelques poteaux, et un petit banc : y avait-il dans le monde plus jolie scène improvisée ?
Le mime commença à s’échauffer, s’étirer, faisant craquer toutes les articulations de son petit corps fin. Un fois qu’il fut près il s’installa au centre de cette scène invisible et resta complètement immobile, figé dans un mouvement de marche comme foudroyé par un éclaire divins l’ayant transformé en marbre. Il ne bougeait pas d’un poil, ne clignait pas des yeux, restait statufié.
Une femme, surement celle du peintre ,commença à faire tourner un vieille orgue de barbarie. Les gens interloqués commencèrent à se presser autour de cette étrange statue qui d’un coup , faisant sursauter tout le monde, s’anima. Le mime se mouvait tel un automate, tant si bien et avec tant de brio que les gens commencèrent à croire que devant eux se tenait un véritable homme d’engrenage.
Aucun détail ne laissait penser le contraire , chaque mouvement du mime était réglé à la perfection comme ceux d’une machine, il poussa le vice tellement loin qu’il se mit même à recréer ce petit à-coup que les automates ont après un mouvement trop brusque.
Sa peau blanche paraissait de porcelaines lumineuse, fragile et cassante, ces yeux étaient semblables à deux billes de verres brillante, peinte avec application. Le tout sublimé par ses cheveux d’un rouge flamboyant, contrastant  avec la lumière de la lune se réverbérant sur sa peau créant autour de lui cette si particulaire aura fantomatique rajoutant une dimension irréelle au numéro. Il fixa Narcisse un instant, et Ziggy tomba d’un coup, comme un jouet qui s’arrête. L’automate avait besoin de quelqu’un pour le remonter.
Narcisse Williams
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MessageSujet: Re: Always look on the bright side of life ~ [ Narcisse Williams ][1889] - Terminé   Always look on the bright side of life ~ [ Narcisse Williams ][1889] - Terminé I_icon_minitimeLun 19 Aoû - 0:31

Plus il regardait le tableau, plus il le trouvait envoûtant. Cette Lune, si merveilleusement peinte qu'elle en paraissait réelle, l'hypnotisait. Tant de fois il l'avait regardée dans le ciel nocturne,  attendant inlassablement un sommeil qui ne viendrait jamais ; tant de fois il avait fermé ses doigts autour de sa forme, comme espérant pouvoir l'attraper... Il lui semblait qu'il pouvait caresser sa surface, en cet instant. Serait-elle rugueuse, comme l'indiquaient ses reliefs qui brillaient dans la nuit ? Ou serait-elle douce à la manière du halo qui l'entourait toujours ? La fête qui paraissait si proche quelques minutes auparavant semblait soudain éloignée, comme si le peintre avait créé une bulle magique où se créait un monde à part, plein de poésie et de charme. Narcisse reporta son regard sur son ami. Ressentait-il les mêmes émotions que lui, en cet instant ? Cette fascination aussi étrange que plaisante, était-elle aussi forte pour lui ? Au vue de la mine captivée de son compagnon, c'était le cas. Un léger sourire étira ses lèvres. Cette peinture était donc vraiment spéciale... Son ami se rapprocha de la toile, comme envoûté par la beauté intemporelle qui s'en émanait. Cela lui faisait-il plaisir, de voir sa mère ainsi représentée ? Le dragon avait conscience de la souffrance du lorialet, de cette spirale infernale qui se renouvelait chaque mois. La Lune, créatrice de son euphorie comme de son chagrin, paraissait éprouver un malin plaisir à tourmenter son fils. Pourquoi persécuter ainsi ses enfants ? Il ne comprenait pas ; probablement ne comprendrait-il jamais. A défaut de pouvoir l'aider de manière concrète, le jeune homme essayait tant bien que mal de donner autant de joie à son ami que l'inverse, bien qu'il eût conscience de sa maladresse dans ses relations avec les gens. Voir son compagnon aussi souriant lui donnait du baume au coeur. Il appréciait vraiment Ziggy, ce garçon si agréable et calme... L'homme qui avait si délicieusement peint le tableau échangea soudain un regard avec son ami, un sourire étirant ses traits marqués par le temps et les voyages. Oh, ce n'était pas l'un de ses magnifiques sourires aux dents parfaites que l'on pouvait voir chez l'aristocratie, non, mais il était probablement bien plus beau que cela. Il avait quelque chose qui vous pénétrait, qui allait chercher des émotions cachées au plus profond de votre coeur. C'était un sourire qui avait bien des fois illuminé ce visage de bohème, qui avait vu plus de pays et de gens que quoique ce soit d'autre... Le peintre fit des signes à Ziggy, qui ne tarda pas à lui répondre. Les gestes s'enchaînèrent, tels une danse magistrale, langage compréhensible seulement par ses deux personnes que le destin avait liées. Les expressions de leurs visages changeaient, témoignant d'une véritable compréhension l'un de l'autre, comme si leurs coeurs étaient en connexion. Narcisse resta là, envoûté par ce moment magique, constatant à peine qu'il était parfois désigné durant cette inaudible conversation. Au terme de ce ballet endiablé le mime se rapprocha de lui, un sourire excité et heureux aux lèvres.
« - Il aimerait nous peindre…. En faisant un numéro. Il dit que ce soir l’inspire. Tu te sens de faire l’acrobate … dans la rue ? »
Faire un numéro... dans cette avenue ? Jamais il n'avait tenté cela auparavant ! Un léger sourire s'afficha sur son visage. Du moment que c'était de l'acrobatie, il pouvait bien faire cela n'importe où. Sa passion était la seule chose qui lui apportait ces émotions indescriptibles qu'il ressentait lorsqu'il la pratiquait. Et puis, une part de lui avait toujours rêvé de tenter ça en plein air, au contact du public. Ziggy partit, sans plus attendre, vers un endroit au calme, juste à côté. Un petit banc et quelques poteaux éclairés par la lumière diffuse d'un réverbère... c'était parfait. Le lampadaire attira son attention. Il était simple, juste une barre de fer noire au sommet de laquelle se tenait fièrement une lampe à huile, haute d'au moins cinq mètres. Il n'y avait pas trop de reliefs, ce qui rendaient un numéro plus facile... Génial. Entre temps son ami avait fini de s'échauffer; il commençait son spectacle. Son corps fin s'immobilisa au milieu de la "scène", tel une statue. A la manière des spectateurs qui s'approchaient petit à petit du mime, le dragon observa. La douce mélodie d'un orgue de barbarie se fit entendre, et aussitôt le marbre prit vie sous les exclamations du public. Le corps de Ziggy semblait soudaint mu d'une volonté propre, se mouvant par déplacements saccadés. L'illusion était si parfaite qu'un instant il crut avoir devant lui un véritable pantin, animé seulement par le grincement d'un engrenage. Le visage de craie de son ami ne faisait que renforcer cette image de poupée éveillée, plus encore que ses cheveux rouges si particuliers, si beaux qu'on eût dit les fils d'une perruque. Et la Lune qui soudain ne semblait faire qu'un avec son fils, faisant flotter un halo presque surnaturel autour de lui...  Chaque fois qu'il regardait une démonstration de son ami, Narcisse ne pouvait s'empêcher de se répéter que son talent était merveilleux. Exprimer tant de choses en un seul geste semblait si simple lorsqu'on regardait le mime, et pourtant Dieu savait que c'était compliqué. Chez Ziggy tout était spontané et authentique; il dévoilait l'artiste qu'il était au grand jour... et c'était magique. Soudain, le pantin se laissa choir sur le sol, comme s'il avait besoin d'être remonté. D'après le regard que lui avait envoyé le mime, c'était à lui de le faire: son moment d'entrer en scène était arrivé. Un fin sourire étira ses lèvres. D'un mouvement souple, il se défit de son manteau et détacha ses cheveux. Il avança ensuite vers la scène improvisée d'une démarche théâtrale, le dos droit, ses pas glissant sur les pavés gris. Il se plaça devant le réverbère et y posa solidement ses mains. Avec une légère impulsion, il fit passer ses jambes au dessus de sa tête et les enroula autour du lampadaire. Penchant son buste en arrière avec l'élégance d'une danceuse de ballet, il tourna autour de la barre en fer jusqu'à ne plus pouvoir aller plus loin. Là, ses mains trouvèrent de nouveau leur place, son torse se colla presque au candélabre, et ses membres inférieurs vinrent rejoindre ses bras, non sans onduler doucement, avant de s'enrouler une fois de plus autour du réverbère, au dessus de son buste. Ainsi, réitérant plusieurs fois ce mouvement, il entama une lente et langoureuse assenssion vers le sommet du lampadaire. Sur le sol, son ombre semblait danser, flotter dans les airs. La mélodie de l'orgue de barbarie ne cessait d'apporter une étrange ambiance au numéro, tout comme la lumière tamisée du candélabre qui, associée à celle de la Lune, illuminait les cheveux d'argent de l'acrobate. Arrivé en haut, ce dernier s'enroula autour de la barre de métal, bloqué uniquement par sa jambe et son bras droits. Il se lâcha sous les cris effarés des spectateurs, ne s'arrêtant qu'à quelques centimètres du sol. Narcisse était la clef à remonter, et il avait rempli son rôle. Il se releva avec grâce, face au public.
Brusquement, il fit un salto arrière et croisa ses jambes derrière le lampadaire. Posant ses mains derrière sa nuque, il fit monter son corps au dessus de sa tête, le maintenant toujours complètement droit, à la seule force de ses bras et de ses abdominaux. Imitant ce mouvement de nouveau jusqu'à arriver une fois de plus au sommet du réverbère, il s'y coinça par les chevilles, la tête en bas, les mains dans le dos, la clef attendant de trouver une utilité auprès de l'automate.

Petit commentaire ~:
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MessageSujet: Re: Always look on the bright side of life ~ [ Narcisse Williams ][1889] - Terminé   Always look on the bright side of life ~ [ Narcisse Williams ][1889] - Terminé I_icon_minitimeDim 29 Sep - 22:10


L’automate faillit à sa tache de la plus infime des façons, il laissa son regard de verre se dérober complètement happé par le ballet mystique de sa clef.
Que de torsions funambulesques, d’acrobaties aériennes, tournés et lâchés accidenté et dantesques. Plus d’une fois un œil inquisiteur aurait pu voir le corps du mime frémir devant l’indéniable danger de la scène. Mais chacun était trop obnubilé par ce corps gracieux et longiligne ; alliant force et finesse à la perfection, se mouvant sous les reflets mordorés du lampadaire grésillant.
Il connaissait le talent sans borne de Narcy et savait que jamais il ne commettrait l’imper fatal mais, l’inquiétude restait là, et il ne pouvait pas s’empêcher de frissonner en cœur avec la foule lorsque l’acrobate lâchait son corps leste d’un coup, se rattrapant in extremis sur la barre de métal froid qui lui servait d’accessoire.
Il n’empêche que ce corps ondulant faisait une magnifique clef qui remontait ses rouages avec attention, en commun accord avec les mouvement de l’acrobate il remonta son corps par à-coup. il savait bien que Narcisse comprendrait tout de suite son appel, il avait avec ce garçon une sorte de petite connexion.

Et ça mère était superbe ce soir, et surement de très bonne humeur car elle avait décidé de leur servir de projecteur. Elle mettait tout à fait le dragon à son honneur, soulignant ses courbes, l’entourant de la caligineuse aura du soir, faisant scintiller la brume autour de lui comme des petites étoiles ; et ses cheveux, magnifiques brindilles argentés fouettaient l’air librement suivant les mouvements félins de ce corps ondulant .Ziggy adorait ses cheveux. Ils lui faisaient penser aux rayons de la lune, et chaque fois qu’il était un peu triste il avait envie de les toucher, ils devaient être doux et se prenait parfois à se demander comme pouvait bien être la lune. Ce, avant de revenir à l’inéluctable conclusion, si cruelle, jamais il ne pourrait la toucher.
Il en était réduit à idolâtrer un être qu’il ne pourrait jamais ni même frôler. Triste vie de pantin, triste vie de clown raté , triste vie de pierrot.
C’est plus mélancolique encore que le pantin remonté repris sa valse mécanique, cette fois ci teintée de plus sombres idées.
Plus lent se firent ses pas, plus lent se fit l’orgue et en concert ils continuèrent de plus belle.

Le mime, maintenant semblable à l’automate d’une boite à musique figé dans la même éternelle danse, se mouvait en titubant dans une valse branlante. Il s’approcha à son tour du lampadaire de fer froid et tourna autour. Il essaya dans ses gestes robotiques d’y grimper, mais retomba à terre. Il observa sa clef, mais était-ce encore une clef ? Il avait plutôt l’impression de se décharner pour cet être au-dessus de lui qu’il n’atteindrait jamais. Ainsi sa vie se résumait donc à ça. Cette petite clef argenté n’en était plus une, c’était devenue sa quête, sa lune insaisissable.
Plusieurs fois dans sa danse il tenta en vain de l’effleurer. Le roux tituba, se raccrocha au lampadaire, trébucha, et glissa lentement sur cette barre lisse. En écho avec son cœur triste un nuage passa devant la lune, le protecteur s’éteignant pendant un instant sur leur scène improvisée.
Mais… mais que faisait il comme ça ?. l’heure était à la fête, à la joie au bonheur, les gens de la foule étaient touché par la tournure du numéro. Son cœur se serra lorsqu’il croisa le regard triste et plein de pitié des enfants de l’assistance, surtout celui d’une jolie petite fille, aux joues roses et aux yeux bleus . Il ne pouvait pas laisser passer ça, pas de place pour la tristesse dans cette jolie fête.

Tout comme la tristesse, le nuage s’en fut au loin rallumant le projecteur. La lune illuminait avec une lueur nouvelle, et c’était un nouveau souffle qui soufflait sur la scène, l’automate était fin prêt, bien remonté.

Le roux s’assit au milieu de la scène et mit ses mains sur ses yeux cachant sa tête entre ses genoux puis, se mit à chanter.

« Un petit caillou s’était perdu, dans une forêt noire,
Un petit caillou s’était perdu, et n’avait plus d’espoir.
Il criait à tue-tête, mais personne ne l’entendait.
Il criait à tue-tête, ce couplet….
»

Autour du mime les ténèbres étaient semblables à cette forêt noire et lui, était le petit caillou perdu. Un autre bohème sortit une guitare et commença à jouer. Instantanément le mime se découvrit le visage et se remit à chantonner. Bougeant et s’agitant joyeusement.

« Je suis un caillou, un petit caillou, un joli caillou,
Le petit poucet m’a laissé tomber, il m’a oublié.
Il a prit mes frères, il a prit mes sœurs et m’a laissé là :
Tout seul avec ma peur.

Je suis un caillou, un petit caillou, un joli caillou ;
Je cherche un ami dans la poche de qui je ferais mon logis.
Et comme mes frère et comme mes sœurs je serai content :
D’être avec un enfant.
»

Le mime chantonnait de sa petite voix, un grand sourire sur sa frimousse, de la plus naïve et sincère des façons. Les enfants, heureux, battaient des mains et reprenaient en cœur les couplets.
La chanson du caillou, c’était la chanson de Ziggy, sa chanson préférée. Il aimait la chanter, il le faisait lorsqu’il ne se taisait pas, parce que la chanson du caillou, c’était un peu l’histoire de Ziggy…
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MessageSujet: Re: Always look on the bright side of life ~ [ Narcisse Williams ][1889] - Terminé   Always look on the bright side of life ~ [ Narcisse Williams ][1889] - Terminé I_icon_minitimeDim 3 Nov - 17:35

Répondant à la danse langoureuse de sa clef, l'automate s'était remis en marche. Narcisse ne put manquer la touche mélancolique qui teintait désormais les mouvements saccadés de son ami. Ce dernier, mu d'une grâce aussi incompréhensible qu'innée, tournait autour du lampadaire, de lui, sa clef, dans une succession de pas semblables à ceux d'une valse. La danse n'était interrompue que par quelques tentatives, vraisemblablement désespérées, de grimper à la longue barre de métal noire à laquelle il était suspendu. Il émanait de Ziggy une innocence et une tristesse qui eût ému la plus froide des roches. La foule semblait retenir son souffle, souhaitant visiblement voir le mime atteindre son but.
L'acrobate lui-même se prit à vouloir retrouver son ami, effacer de ses mouvements capricants l'impulsion de la peine. C'est pourquoi, à chaque fois que le fils de Lune tentait de nouveau de s'approcher de lui, le dragon se laissait légèrement, presque imperceptiblement glisser le long du candélabre, se rapprochant petit à petit de la personne qui cherchait si désespérément à l'atteindre.
La Lune, qui sans même qu'il ne s'en rende compte s'était cachée derrière la noirceur d'un nuage, réapparu soudain, éclairant de nouveau la scène improvisée de son halo. Dans le même temps, une nouvelle détermination sembla apparaître dans le regard de Ziggy. Comme si l'astre nocturne et lui ne faisait qu'un... Ce n'était pas si loin de la vérité, après tout.
Dans une nouvelle série de déplacements spasmodiques étrangement gracieux, l'automate revint à son point de départ, s’assaillant sous son projecteur lunaire. Il cacha ses yeux et son visage, se recroquevillant sur le sol froid à la manière d'un enfant. On entendit soudain une petite voix, douce et  calme, s'élever dans les airs. Narcisse la reconnut immédiatement : c'était celle de son ami. Une chanson aussi mélancolique que poétique se construisait au rythme des couplets, captivant l'attention de la foule.
Se laissant glisser jusqu'au ras du sol en cadence avec la mélodie (dont il ne dégageait aucune tristesse malgré les paroles qui l'accompagnaient), il atterrit après une roue arrière lente et élégante. Une nouvelle ambiance imprégnait les lieux ; l'acrobate pu le constater en voyant les enfants qui étaient au devant de sa scène imaginaire s'engager dans une danse innocente et pleine d'allégresse.Un léger sourire aux lèvres, il se mit en tête de faire la même chose.
"Un petit caillou
Un joli caillou
Je cherche un ami
Dans la poche de qui
Je ferai mon logis
Et comme mes frères, et comme mes soeurs, je serais content
D'être avec un enfant"

Prenant légèrement son élan, il fit une roue, puis une autre, et finit par en enchaîner plusieurs en rythme avec la musique qui s'échappait de la guitare dont s'était équipé le bohème. Une fois ses figures terminées, Narcisse se trouva côte à côte avec Ziggy, qui lui aussi dansait joyeusement.
"Tu es un caillou
Un petit caillou
Un joli caillou
Si tu veux de moi
Je t'aime déjà
Ma poche est pour toi
Je n'ai ni frère ni soeur, mais je serais heureuse d'avoir dans la vie
Un caillou pour ami..."
Les enfants tapaient dans leurs mains, chantaient le refrain en choeur avec leurs parents... bientôt tout le monde présent se mouvait avec le sourire aux lèvres et du soleil dans le coeur. Le dragon prit les mains d'une fillette et se mit à danser avec elle, la faisant tourner sur elle-même et sautiller de droite à gauche tandis qu'il fredonnait.
"Un petit caillou était heureux
Près d'une petite fille
Avec ses joues roses et ses yeux bleus
C'était la fée du livre..."
A la fin de la chanson la gamine était retournée dans les bras de sa mère et il s'était retrouvé au centre de la scène improvisée au côté de son ami. Ce fut un tonnerre d'applaudissements qui faisait écho aux ovations qui fusaient dans l'air. Narcisse sourit avant de faire une courbette de salut et de poser son regard brûlant sur Ziggy. Le vieil homme qui leur fit signe de s'approcher tandis que la foule s'éparpillait. L'acrobate obéit, un peu nerveux, avant de s'arrêter brusquement à la vue du tableau qu'avait peint ce voyageur. C'était eux, mais dans la façon qu'avait eu le dessinateur de les représenter ils semblaient presque divins. Aucun contour n'était net, et pourtant il y avait une précision indéniable des traits qui semblaient pourtant flous vus de près. Le mime était au centre de la scène, figé dans une posture théâtrale qui le faisait ressembler à un automate, sa peau pâle si bien interprêtée qu'elle semblait refléter la Lune et ses cheveux de feu se mêlant à la lumière dorée du lampadaire sur lequel Narcisse se tenait. Le dragon était représenté dans son numéro de clef, le dos cambré plus qu'il n'était conseillé de le faire alors qu'il ramenait ses jambes au dessus de son crâne, ses cheveux semblables à une cascade d'argent dont la beauté lui paraissait exagérée. Du tableau émanait une poésie et un charme qui réchauffait son coeur autant que tout ce qu'il venait de se produire.
« Merci... »
C'était un tout petit merci, à peine audible. Il était dirigé vers pleins de choses. A Ziggy, au monsieur qui lui avait permis de s'amuser ainsi et qui les avait si bien peints, à la vie de lui avoir donné une si belle soirée...
Pour une fois, il se sentait heureux. C'était un sentiment qu'il chérirait jusqu'à la fin de ses jours, tout comme le souvenir de ce soir là, car il était aussi beau que rare. Après avoir quitté le vieil homme en l'ayant couvert de compliments muets, l'acrobate se retourna vers son ami, tentant de cacher les larmes de joie qui lui montaient aux yeux et les tremblements dans sa voix.
« Un café ? »

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MessageSujet: Re: Always look on the bright side of life ~ [ Narcisse Williams ][1889] - Terminé   Always look on the bright side of life ~ [ Narcisse Williams ][1889] - Terminé I_icon_minitimeSam 1 Fév - 22:53

Il était entré corps et âme dans sa petite chanson, et alors qu’il continuait de chantonner, il vit Narcisse faire des roues autours de lui et se prendre au jeu. Il alla chercher dans la foule une petite fille qui correspondait à ce que le petit caillou recherchait et se mit à danser avec elle, alors que tous les enfants tapaient en rythme et entrainaient leurs parents. C’était ça que Ziggy aimait chez les enfants, cette façon qu’ils avaient de s’émerveiller pour tout et de se prendre à tous les jeux. Le meilleurs publique ça restait les enfants, même du temps où il faisait des spectacles dans la rue les gens les plus prompts et récurant venant le voir étaient souvent les enfants. Et les marins, mais eux c’était diffèrent, ils étaient restés des enfants dans leur cœur, s’émerveillant encore de tous les voyages qu’ils entreprenaient. Ziggy en rêvait des fois, partir loin, découvrir. Être moins timide et être un grand aventurier, c’est ce qu’il aimerait, alors c’est pour cela qu’il s’inventait des mondes et des histoires, parce que dans ces mondes-là, il n’était plus le timide petit Ziggy, mais quelqu’un de fort parfois et ça lui donnait l’espoir de le devenir un jour.
Et pareil aux vagues qui semblaient lécher les pans de son bateau imaginaire, un tonnerre d’applaudissements déferla telle une épaisse écume sur leur petite scène imaginaire . Le mime ouvrit les yeux et observa tous ces gens, sur leurs visages étaient dessinés des sourires, si beaux et brillants que mêmes des diamants polis  feraient pâle figure devant eux. Et là ,il se sentit heureux, heureux que son ami et lui soient la cause de tout ce bonheur. Il sentit d’ailleurs sur lui son regard brulant et se retourna pour lui sourire.
Il remarqua comme lui que le vieux leur faisait un signe, ils s’approchèrent de lui et là, ce fut le choque. Il fut complètement subjugué par la beauté du tableau. Un doux mélange de magie et de mélancolie, comme si l’artiste avait su capter leur énergie de légendaire et la mélanger avec celle des gens, du public le tout sublimé par le grésillement du lampadaire et les rayons de la lune, qui offraient à ce tableau des couleurs surnaturelles, teintée d’onirisme.
Etait-ce vraiment de la peinture apposé sur cette toile de lin finement tissée ? des pinceaux pouvaient-ils vraiment rendre avec tant de vérité, le vie qu’ils avaient capturé ?
Il entendit le merci de Narcy, et le lui rendit dans un sourire, puis il fit pareil avec le vieil homme. Son ami avait vraiment l’air heureux, une sorte de joie profonde qu’il ne lui connaissait pas, et au fond de lui il aurait voulu que cette joie ne le quitte jamais, pas que ne coulent ces petites perles brillante de bonheur pur tapis au fond de ses yeux améthystes. Il essayait vainement de masquer sa voix tremblotante en lui demandant s’il voulait un café. Oh ! c’est vrai qu’il avait soif. Pour épargner plus de trouble à son ami, il lui tira un peu le t-shirt l’invitant à le suivre.  
Ils passèrent une nouvelle fois entre les étals, magiques et merveilleux, mais il y reviendrait peut être plus tard, après tout , ils avaient tout la nuit devant eux…
Un petit café attira le regard du mime : biscornu et coincé entre deux ruelles, la salle se trouvait néanmoins à l’étage et offrait une belle vue surplombant les étalages, les boutiques et les lumières.
Ils entrèrent et s’installèrent. L’intérieur était tout à fait charmant : l’endroit tenu par une femme assez âgée, aux cheveux gris et brillant noués dans un chignon lâche et aux petites lunettes rondes, était décoré avec un gout particulier. Un papier peint un peu kitch mais discret, une douceur odeur de thé, de cafés et de pâtisseries, des petits lustres diffusant une lumière tamisée. Tous deux s’assirent près de la petite véranda. Ziggy s’amusa un instant à faire tourner des cuillères entre ses doigts. Il  se sentait étrangement bien, presque euphorique et, il ne sait pas ce qu’il lui prit, mais les mots franchirent ses lèvres plus vites qu’il ne l’eu voulu.

«  - tu sais, je t’aime beaucoup ! »

Il passa deux ou trois anges, et il réalisa ce qu’il venait de dire  et se mit à rougir, presque autant que ses cheveux.


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MessageSujet: Re: Always look on the bright side of life ~ [ Narcisse Williams ][1889] - Terminé   Always look on the bright side of life ~ [ Narcisse Williams ][1889] - Terminé I_icon_minitimeSam 1 Mar - 19:47

Alors que son ami entreprenait de le guider vers Dieu-savait-où, Narcisse se laissait bercer par l'atmosphère festive qui régnait sur la Butte. Durant les quelques minutes intemporelles qu'il avait passées à faire son spectacle de rue aux côtés de Ziggy, il lui avait semblé être entré dans une bulle coupée du reste du monde. C'était une sensation étrange, grisante, néanmoins le jeune homme n'était pas mécontent de pouvoir de nouveau s'imprégner de l'ambiance joyeuse qui régnait dans ce lieu. Les lumières éclatantes qui éclairaient l'avenue étaient si intenses qu'on avait du mal à voir les étoiles qui illuminaient d'ordinaire le ciel parisien. Cependant, les stands entre lesquels il ondulait attiraient suffisament son regard pour que ses pensées ne dérivent nulle part ailleurs. C'était une excellente soirée, riche et gaie, et il en était heureux, quitte à se répéter.
Finalement, les deux compagnons arrivèrent devant un petit café biscornu dans lequel Ziggy rentra. Le dragon ne put retenir un léger sourire devant le choix si typique du mime. Il se laissa guider comme il le faisait depuis un moment, savourant le plaisir de ne pas avoir à prendre de décision, et se concentra sur ce qui l'entourait. La vue qu'offrait la salle, située à l'étage, était fort sympathique et ses yeux dérivaient inlassablement vers la rue animée qui s'offrait à eux. Le papier peint avait beau être... particulier, disons, Narcisse n'y prêtait que peu d'attention. Et puis il était plutôt joli, en fait. Perdu dans ses pensées, le jeune homme n'entendit qu'à moitié les mots de son ami:

«  - Tu sais, je t’aime beaucoup ! »

Puis il percuta. Il se retourna brusquement vers Ziggy, les yeux écarquillés, comme s'il n'était pas sûr d'avoir vraiment entendu de telles paroles. Au vu de la rougeur des joues de son compagnon, c'était pourtant bel et bien le cas. En parfaite symétrie, son visage se teinta d'un léger pourpre semblable à celui qu'arborait le mime. A vrai dire, le dragon ne savait trop quoi penser. Cela faisait trop longtemps qu'il n'avait pas entendu de telles paroles à son égard... depuis un événement qu'il préférait oublier, en fait. Avant tout, Narcisse devait admettre qu'il était touché, heureux d'être ainsi apprécié. Car il la réciproque était tout aussi vraie que l'originale. Il tenait énormément à son ami, et ils entretenaient tous deux un lien particulier qui lui plaisait beaucoup. Le seul problème, en fait, était qu'il était terriblement timide. Son embarras était bien réel, et le jeune homme savait qu'il aurait du mal à le surpasser. Cela n'empêcha cependant pas un léger sourire de se dresser sur ses lèvres, ni ses yeux de se gonfler d'émotions. Avec un peu de chance, son ami aurait la clairvoyance nécessaire pour les discerner...
Non. Pour une fois que quelqu'un lui disait franchement qu'il tenait à lui, Narcisse devait, et voulait réussir à lui rendre son affection. C'était quelque chose qu'il n'arrivait plus vraiment à faire depuis la mort de sa famille, qui le bloquait désespérément. Néanmoins il était temps d'évoluer, et une si belle soirée semblait être le moment idéal pour cela. Après tout, son bonheur lui avait été rendu pour quelques instants, précieux et inoubliables, qui paraissait cicatriser les plaies béantes de son passé, les apaiser un peu. Et le seul à remercier était Ziggy. Son sourire se fit un peu plus grand lorsqu'il laissa les mots finalement sortir de sa bouche:

« Moi aussi, Ziggy. Moi aussi... »

Il se sentait bien. Libéré et fier. Le silence retomba entre les deux amis, plus doux, plus agréable qu'avant, même si une bonne dose de gêne persistait encore dans l'absence de parole.

« Excusez-moi, messieurs. Avez-vous fait votre choix ? »

Narcisse s'était tant perdu dans ses pensées qu'il sursauta quand la voix pleine d'une serveuse le ramena à la réalité. Elle était grande et fine, plutôt jolie, et les observait d'un air commercial. Le jeune homme n'avait, en réalité, pas songé le moins du monde à ce qu'il allait commander. Ses yeux se concentrèrent brièvement sur la carte et ce fut presque inconsciemment que sa réponse arriva:

« Un... erm... Un chocolat chaud, je pense. »

C'était un choix vraiment enfantin, il s'en rendit compte un peu trop tard. Honteux, il préféra se concentrer sur autre chose. Son regard remonta vers son ami, simplement, attendant qu'il ne donne sa commande lui aussi. Ce qu'il se demandait, c'était comment reprendre la conversation après...
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MessageSujet: Re: Always look on the bright side of life ~ [ Narcisse Williams ][1889] - Terminé   Always look on the bright side of life ~ [ Narcisse Williams ][1889] - Terminé I_icon_minitimeSam 12 Avr - 18:21

Alors là, Ziggy avait eu un petit moment de flottement. Un moment pendant lequel les secondes semblaient se suspendre, un moment pendant lequel la poussière s’était figée dans ses arabesques aérienne. Un moment pendant lequel ses pensées défilèrent dans son esprit.

OH … MON … DIEU … ohmondieuohmondieu
Par la barbe d’Odin et les bouclettes de Thor. Mais qu’avait il dit ? Il ne s’était pas rendu compte du poids de ses paroles, comme toujours. Parler était si compliqué ! Pourquoi ne suffisait il pas de se taire pour que les autres puisse comprendre vos sentiments ? Hein ? pourquoi on ne pouvait pas avoir … Des antennes ou des hormones ou … ou … bouh …

Il revint à la réalité en remarquant que son compagnon était maintenant aussi rouge et mal à l’aise que lui. Si vous aviez été une personne lambda passant dans le bâtiment, vous auriez surement pensé voir deux petit amoureux qui sortent pour leur premier rendez-vous tout en rougeurs, chocolat et chasteté.
Et pourtant , il passait juste un peu de temps avec un ami ! Il n’était pas vraiment à l’aise avec les sentiments et depuis le début il enchainait gaffes sur gaffes. Le roux espérait vraiment qu’il ne mettait pas Narcisse mal à l’aise avec sa délicatesse digne du char d’Odin dans un magasin de poupée russes. Le borgne savait pertinemment que son ami avait vécu des choses horribles, des évènements traumatisant qui restaient marqué en lui. Chacun porte sa croix et vit avec ses cicatrices. Mais il arrivait que certains soit écrasé sous ce fardeau.
Mais le pire dans tout ça, c’est que la souffrance changeait la perception des sentiments, ils devenaient une langue étrangère, des caractères complexes à décoder.
Et les messages de Ziggy étaient plutôt abscons, alors il espérait que Narcy avait un dictionnaire pour le décoder…

Mais il releva la tête pour observer le visage de son vis-à-vis. Et dans le regard gonflé de sentiments de celui-ci il n’y vit pas l’incompréhension qu’il attendait, mais plutôt un expressif mélange qui lui sautait aux yeux. Ziggy avait du mal à comprendre les mots, mais le corps, ça il le comprenait parfaitement. Il accepta donc cette déclaration silencieuse et la rendit à son ami. Alors qu’il s’attendait à la continuité de leur éloquent dialogue muet, il fut surpris de voir une pointe de détermination transpercer les orbes d’améthystes.
Et le silence de se rompre sous les paroles.
« Moi aussi, Ziggy. Moi aussi... »

Le mime sourit, sincèrement. Il ne souriait pas, car s’enorgueillissant de recevoir des remerciements, mais parce qu’il était fier. Oui il était fier de Narcisse, car il ne connaissait que trop bien la peur de la paroles, l’angoisse des mots, le handicape du verbiage. Il savait que le dragon avait fait un grand effort sur lui pour ces quelques mots, et en était fier car ces mots lui étaient destiné.
Et ces mots qui brisèrent le silence de plombs, en firent retomber un de plumes. Plus doux et confortable, un silence comme Ziggy les aimait. Un silence qui leur était familier, car souvent présent a leur côtés. Oh, les deux n’étaient pas de grand bavards, alors ce silence était la tierce personne qui les poussait l’un vers l’autre.
Bizarrement, il avait comme l’impression que quelqu’un les observaient… bah, ça devait être son imagination.
Puis, un serveur arriva, et leur demanda leurs commandes. Narcisse fut le premier a répondre et prit un chocolat chaud. Oh, il avait l’air gêné de ce choix, mais il n’y avait pas de quoi après tout c’était bon le chocolat chaud… enfin peut être un peu trop sucré pour lui, aussi commanda-il un thé. Un bon et chaud thé vert … avec des biscuits aux abricots.
Le temps passa encore jusqu’à ce qu’ils reçoivent leurs commandes fumantes, et cette impression d’être observé s’estompa peu à peu.
C’est alors que sortie de nulle part, une femme arriva. Comme un ouragan elle s’installa à leur table, près de Narcisse .
Le mime écarquilla les yeux alors celle-ci commença  à parler.

«  Désolé de paraitre brusque mais… je vous observe depuis tout à l’heure et … Vous êtes artiste au lost paradise non ? »

Elle était grande, avec de beaux cheveux blonds qui coulaient comme des cascades de long de ses épaules, une robe bleue aux motifs floraux, et un l’air légèrement mutin de la fille intéressée dessiné sur un visage angélique.

«  vous savez, je viens vous voir presque tous les soirs… j’adore votre numéro… »


Et puis elle continua de parler, comme un moulin. Ziggy était un peu décontenancé… mais … pour qui se prenait elle a rompre ainsi le si doux silence avec sa voix et toutes ces paroles si rapides et détestablement futile, tout ce blabla pour rien qui sortait de sa bouche aussi facilement que l’eau coule dans un ruisseau. Oui, il enviait un peu cette facilité et la liberté que permettait ce manque de tact. Il était un peu chiffonné, alors dans un élan d’une force qu’il ne se connaissait pas, il effleura doucement le bras de la blonde qui se retourna vers lui légèrement énervé d’avoir été coupée . Elle l’observa puis reporta son attention vers Narcisse.

«  ooh, c’est mignon, vous avez emmené votre petit frère. Ça alors ce que vous êtes gentil… »

Les bras du mime lui en tombèrent presque mais … qu’est-ce que…


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MessageSujet: Re: Always look on the bright side of life ~ [ Narcisse Williams ][1889] - Terminé   Always look on the bright side of life ~ [ Narcisse Williams ][1889] - Terminé I_icon_minitimeMer 28 Mai - 20:01

L'ambiance tamisée du café jouait une parfaite scène pour l'acte qui s'y déroulait. Les bougies dégoulinaient lentement sous la chaleur de leurs flammes, qui se réverbéraient sur les peintures et autres rares photographies ornant les murs. Au bord d'une fenêtre, assis devant son chocolat chaud, Narcisse pensait. À tout ce qui changeait, en bien comme en mal, à tout ce qu'il avait fait ou pas, à tous les progrès, à tous les projets, et aux nouveaux amis qui jalonnaient la route de son futur. Notamment un, en particulier, qui lui faisait face en souriant légèrement. Il fallait dire qu'étrangement, il y avait de quoi. C'était, il ne l'avait pensé que trop souvent, une soirée merveilleuse, et l'ambiance qui les animait était si unique qu'elle donnait au moment présent plus d'ampleur encore. Le silence qui s'était installé entre les deux jeunes gens était si reposant comparé au bain de foule auquel ils avaient eu droit quelques minutes auparavant ! Tel une plume, il flottait légèrement dans l'atmosphère, les enveloppant d'une fine bulle fragile, si fragile qu'elle eut pu éclater à tout instant.

Et éclatée elle fut.
Telle un ouragan détruisant la fragile harmonie d'un paysage, une jeune femme déboula sur sa droite, ne prenant nullement la peine de demander une quelconque permission pour s'asseoir à ses côtés. Une explosion pareille eut, pour l'acrobate, les effets auquel quiconque dans son entourage eut pu s'attendre : il sursauta. Et comme la malchance était perpétuellement cachée dans son dos, ce mouvement trop brusque eut pour charmante conséquence de faire s'étaler une large tâche de chocolat chaud sur la nappe qui drapait la table sous laquelle il était assis.

« Zut ! »

Le juron s'était échappé tout seul de ses lèvres. À la fois trop surpris, trop perdu, et trop alarmé pour prêter attention à ce que la tornade ambulante racontait, le garçon tenta tant bien que mal de rattraper sa bêtise en épongeant le carnage de sa serviette. Finalement, après avoir posé le tissus sur la tâche en priant pour laisser le moins de traces possible, il se retourna vers la furie qui avait si violemment piétiné l'un de ses rares instants de tranquillité. La femme qui l'apostrophait ainsi était plutôt jolie, selon les standards du moments. Elle respirait les heures de soins intensifs, la volonté indubitable de plaire et une trop grande attention aux apparences. Du charme, elle en avait, c'était certain, et rares devaient être les hommes à lui résister lorsqu'elle les regardait ainsi. Cependant, s'il ne savait trop si c'était à cause du fait qu'elle ait rompu un moment précieux avec un ami ou simplement parce qu'elle portait l'inscription "superficielle" collée sur son front, Narcisse ne ressentait rien à son égard. Ni mépris ni envie, seulement un néant total qui se transformait au fil interminable de son débit de parole en ennui profond. La seule chose qu'il avait compris dans son discours, c'était qu'elle était une cliente et qu'elle aimait ses spectacles. Cette pensée lui avait fait immensément plaisir -comme à chaque fois que sa grande passion rentrait en compte dans un compliment- jusqu'à ce qu'il comprenne que les véritables intentions de la jeune femme n'étaient pas de lui montrer son admiration mais son... attirance, dira-t-on. Attirance purement physique, puisqu'elle ne connaissait pas l'artiste plus que par ses numéros d'acrobatie. Ce fait ne manqua pas d'interpeller ce dernier, qui en plus de trouver cela fort irrespectueux pour son travail -il détestait les flatteries manipulatrices-, ne put s'empêcher de se sentir extrêmement mal à l'aise. Depuis quand était-il d'usage pour une demoiselle de séduire aussi ouvertement ?

Si ses pensées étaient telles, le grand manque d'éloquence du jeune homme et sa timidité l'empêchaient de faire quoique ce soit d'autre que rougir et rester figé sur place dans une posture crispée et passablement ridicule. Les démonstrations affectives n'avaient jamais eu pour don de le rendre à l'aise, et une telle chose de la part d'une inconnue était si inattendu et inapproprié qu'il n'avait pas la moindre idée de comment réagir. Néanmoins son silence ne sembla nullement inquiéter son interlocutrice, si on pouvait la nommer ainsi au vu du simple monologue qui animait la "conversation" depuis qu'elle était arrivée. Le cerveau de celle-ci semblai avoir pour seule fonction de retransmettre toutes les pensées directement aux lèvres rouges de la demoiselle, qui ne cessait de parler. Narcisse en arriva à se demander comment elle faisait pour respirer au milieu de tout ce qu'elle disait. À mesure qu'elle discutait avec elle-même, les mots devinrent lointain, comme un vrombissement diffus qui le laissait profondément perplexe.

Si Ziggy était aussi confus que lui, ou s'il était simplement ennuyé par le comportement de la jeune femme, nul ne le savait, cependant il fut le premier à réagir. Posant délicatement son bras pâle sur celui de l'intruse, il la fit arrêter, le silence s'imposant aux oreilles du dragon comme un soulagement au milieu du ronflement interminable des paroles. Ce à quoi ni l'un ni l'autre ne s'attendaient sûrement, c'était à ce qu'elle poussât plus loin encore son manque de politesse en jetant un regard, pire que courroucé, dédaigneux au mime avant de se retourner vers l'acrobate de cet air faussement joyeux qu'il était en train d'apprendre à dédaigner. Pour la première fois depuis quelques instants, ses mots sonnèrent clairs à ses oreilles :
« Ooh, c’est mignon, vous avez emmené votre petit frère. Ça alors ce que vous êtes gentil… »

Dans n'importe quelles autres circonstances, sous n'importe quel autre ton, Narcisse eut bien pris cette remarque. Cependant, il ne put que remarquer le sous-entendu dégradant pour son ami, comme s'il n'était rien d'autre qu'un boulet qu'il traînait à son pied et qu'il avait la "gentillesse" d'emmener avec lui. Et pour ce genre de remarque, l'acrobate n'était pas, mais alors pas d'accord du tout. Si quelqu'un devait être le boulet de l'autre, c'était lui et pas l'inverse. Il fronça instinctivement les sourcils, ce qui donna involontairement à son regard perçant un air glacial et froid. Ce genre de cas lui arrivait souvent, lorsqu'il voulait parler et qu'il avait l'air de rejeter, ou de mépriser. Néanmoins là, s'il était franc avec lui-même, il n'en avait plus grand chose à faire. Ziggy était son ami, et les amis, dans son code, c'était sacré. Ne prenant pas la peine de nier le fait que le mime était son petit frère pour une raison qu'il ne connaissait pas lui-même, il se permit de prendre la parole, avec une éloquence dont il ne se doutait pas :
« Mademoiselle, il s'agit là du mime de notre cabaret, et il est extrêmement talentueux. Puisque vous vous aventurez apparemment tous les soirs chez nous, vous devriez le connaître. »

Le problème de son manque de talent pour l'art de la parole résidait aussi dans le fait qu'il ne disparaissait que lorsqu'il était courroucé par quelque chose. Son ton froid et légèrement accusateur venait de souffler un vent glacial sur son interlocutrice, bien qu'elle fît mine de n'en avoir rien senti. Être un dragon supposait ressentir pleinement les émotions que lui dictaient les situations, fussent-elles bonnes ou mauvaises. Narcisse n'avait aucune main prise sur ses sentiments, et il l'acceptait. Il ne faisait aucun doute que, eût la jeune femme été acerbe avec lui, il n'eut jamais réagit. Néanmoins c'était Ziggy dont on parlait, et Ziggy était important. Important et au moins aussi fragile émotionnellement qu'il l'était lui-même. La jeune femme le regarda d'un air surpris, avant de glisser un regard vers son ami et de laisser une expression faussement ébahie glisser sur son visage :

« Oh, mais oui ! Vous êtes lui ! Je ne vous avais pas reconnu ! Le petit mime... »

La dernière partie de son élocution avait été marquée de la même chose que plus tôt, ce ton hypocrite qui donnait envie à l'acrobate de grimper aux rideaux. Mais sans lui laisser le temps de faire quoi que ce fût, elle s'accrocha à son bras et se colla presque à lui en harcelant son vis-à-vis de question :

« Oh, vous êtes proches ? Comme c'est adorable ! J'adore quand les hommes savent se montrer affectueux ! Vous faites des numéros ensembles ? C'est un projet ? Vous sortez souvent tous les deux ? Vous ne faites pas de spectacle ce soir ? »  

De son côté, l'acrobate s'était crispé à un tel point qu'il semblait presque rigidifié et le rouge lui était monté aux joues. Plus que gêné, il se sentait profondément mal à l'aise et ne supporterait pas beaucoup plus longtemps l'attitude de leur compagne. Si être tactile avec quelqu'un qu'il côtoyait ou même voyait de loin ne lui posait aucun problème, toucher un inconnu était extrêmement difficile pour lui depuis la mort de ses parents. Il n'y avait pourtant aucun lien vraisemblable entre les deux, mais la peur qui l'avait poussé à se renfermer sur lui-même à ce moment de sa vie n'avait pas encore disparue et restait profondément ancrée en lui au quotidien. Bien entendu, il s'agissait là ni de peur ni d'une sorte de refus malsain, mais plutôt d'un instinct de recul qu'il ne pouvait vraiment maîtriser. Restait à savoir si sa méfiance était partagée et justifiée...

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MessageSujet: Re: Always look on the bright side of life ~ [ Narcisse Williams ][1889] - Terminé   Always look on the bright side of life ~ [ Narcisse Williams ][1889] - Terminé I_icon_minitimeDim 26 Oct - 12:18

S’énerver.
En voilà une drôle de chose.
Une chose qui certes ne rentrait pas dans le vocabulaire, dans l’essence même de Ziggy. S’énerver, c’était faire preuve d’émotions trop forte, c’était faire prévaloir son point de vue au risque d’envenimer les choses. S’énerver c’était exploser, laisser le tumulte de ses émotions rouler librement, vomir à la face du monde son dédain pour celui-ci.
Non ce n‘était décidément pas une chose que le mime était capable de faire. Oh, oui il lui arrivait parfois, très rarement, de ressentir un tourbillon d’émotions si contraires qu’il se sentait vidé de l’intérieure. Mais lui n’était qu’un être de douceur, luminescent et fragile, comme si une simple phrase, un simple geste pouvait à tout moment le briser.

Dans le premier coup il ne sut pas comment accueillir cette phrase. On l’avait comparé au petit frère de Narcisse. D’un côté il s’en sentait flatté et sa chimère de famille n’aurait pu être plus comblée avec un grand frère comme l’acrobate. Mais voilà, peut-être était-ce pour lui une insulte qu’on leur assimile le même sang ? Le mime n’avait pas relevé le ton péjoratif de la phrase, dans le sens où il se faisait indirectement traiter de fardeau. Il se savait un fardeau, trop fragile, trop inutile. C’était ce qu’il pensait à son égard et pour ainsi dire la vérité : il ne savait que se perdre ou embêter le monde. Après tout il était voué à disparaitre, éphémère qu’il était. Ses années d’existence, que dis-je ? ses minutes n’étaient que fardeau de plus en plus lourd sur les épaules du monde.
Mais lui, tout ce qu’il retenait, c’est que Narcisse fut peut être froissé d’avoir été assimilé à la même famille que le mime.
Les paroles de la blonde avaient finie par le toucher. Paf. En plein cœur. Ranimant les toutes petites fissures qui le constituaient.

Le roux s’enfonça dans sa chaise et ramena ses jambes contre lui, mains contre les oreilles. Il ne voulait plus entendre cette femme parler. Il n’avait plus envie de l’entendre. Ses paroles étaient bruyantes, méchantes. Elles s’immisçaient dans ses oreilles comme une langue ardente, lui léchant les tympans jusqu’à les lui bruler. Les mots font toujours plus de dégâts que les armes sur les cœurs. Ils sont plus vicieux, retords, ceux qui savent les manier sont de bon assassin de l’âme. Et dans son geste futile de se couvrir les oreilles ( de toute évidence il pouvait toujours entendre ce qui se disait ) il se protégeait ainsi de la réponse qui lui faisait le plus peur : celle de Narcisse. Car les paroles étaient d’autant plus blessantes quand elles venaient d’un ami cher.
Il releva la tête et vit son regard : glacial et froid qui le fit frissonner. C’était une facette qu’il ne lui connaissait pas, qu’il ne désirait pas connaitre. De toute évidence ses craintes furent justifiée, la blonde l’avait froissé avec ses assimilations.

« Mademoiselle, il s'agit là du mime de notre cabaret, et il est extrêmement talentueux. Puisque vous vous aventurez apparemment tous les soirs chez nous, vous devriez le connaître. »

Le susdit mime n’en revint pas.
Si Ziggy n’était pas l’éloquence même, se vouant toujours à un mutisme savant en présence hostile, son facies était une feuille blanche et vierge ou il était aisé de dessiner les émotions. Comme si son visage n’était fait que pour être la parole de ses mots silencieux.
Sourcils relevées, yeux écarquillé et bouche entrouverte il était l’allégorie de la surprise.
Puis, le compliment si fort qu’il venait de lui faire, saluant son travail et ne niant point leur parenté, vint lui réchauffer les cœur pour actionner les muscles de son visage dans un sourire, ouvrant une vanne qui fit couler une pluie d’étoile dans ses yeux dépareillés.
Il se sentit un peu honteux de se l’avouer, mais la froideur sans appel de Narcisse qui cloua pendant un instant le bec de cette pimbèche lui fit extrêmement plaisir.
La susdite pimbèche coula alors sur le mime un étrange regard, prenant un air de poisson qu’on venait de sortir de l’eau. Cet état de surprise bête où sa bouche rosée s’arrondissait dans un «  o » des plus idiots.

« Oh, mais oui ! Vous êtes lui ! Je ne vous avais pas reconnu ! Le petit mime... »

C’est ça, bien sûr. Le principal intéressé roula des yeux, agacé ( car oui, il pouvait l’être ) tiquant au passage sur la qualification. Il n’était pas si petit bon sang. Pas lourds, pas grand, pas épais soit. Mais pas si petit que ça !
Et puis cette Femme transpirait l’hypocrisie commençait à lui donner des mots de tête. Ça ne se faisait pas ça : briser les instants de rarissime bonheur des petites gens. Ça devrait être incriminable de telles choses.
De plus, son intérêt soudain pour le roux ne fut que de courte durée, puisqu’elle revint se coller encore plus à l’acrobate le harcelant de questions.
Le mime fut surpris de se sentir traversé par un sentiment qu’il identifia comme de la jalousie, mais se reprit bien vite, serrant les poings.

« Oh, vous êtes proches ? Comme c'est adorable ! J'adore quand les hommes savent se montrer affectueux ! Vous faites des numéros ensembles ? C'est un projet ? Vous sortez souvent tous les deux ? Vous ne faites pas de spectacle ce soir ? »  

Et une question, et une autre, et encore une autre, et toujours plus de questions, de palabres inutiles qui lui coulaient de la bouche comme une cascade. Une véritable chute. Elle n’avait pas une flaque a ses pieds non, elle avait une mer d’huile de futilité qui s’étendait sous les pans de son jupon, à tel point que le mime aurait aisément pu se noyer dedans… si ce n’était pas toute la rue.
Puis, il vit quelque chose qui le chiffonna. Narcisse semblait horriblement mal à l’aise, et lui, en bon ami qu’il était ne pouvait pas accepter une telle chose.
Mais que faire donc ? Se lever ? dire à cette jeune femme que sa présence n’était pas la bienvenue ici ? Qu’elle embêtait son ami ?
Non même dans ses rêves les plus fous il n’aurait jamais été capable d’une telle prouesse. Alors il fit comme d’habitude et usa de moyens détourné.  Si la jeune femme continuait sa discussion toute seule, collé à l’acrobate et le mangeant du regard, le petit roux attira l’attention de son ami sur lui.
Il fit alors ce qu’il savait faire de mieux, ce qu’il faisait souvent pendant ses spectacles et que les gens lui redemandaient en suivant.
Il se tint droit sur sa chaise et cambra son dos. Il passa une main dans ses cheveux faisant mine de se recoiffer et papillonna des yeux, la bouche en cœur. Et, quand il se sentit assez dans le personnage, il agita sa bouche en silence, suivant les paroles de la jeune blonde, la tournant au ridicule dans le seul but d’égayer un peu son ami.
Le jeu continua quelques minutes, jusqu’à ce que la femme s’aperçoive du pot-aux-roses. Profondément outrée, et indignée qu’on la tourne ainsi au ridicule ou qu’on lui parle froidement comme Narcisse l’avait fait, peut-être même enragé que ce petit mime l’écarte d’une potentielle ( enfin dans son imaginaire ) soirée de volupté.
Elle se leva courroucée, attrapa un pichet d’eau sur une table et en versa le contenu sur la tête du mime abasourdit. Sans un mot et roulant des mécaniques elle partit lâchant un « bande d’idiots » rageur.

L’acte n’était pas violent en soit. Mais Ziggy était si fragile. Il fallait en le côtoyant toujours mesurer ses mots et ses actes de peur d’ébranler cette construction de cristal si fragile qui composait son être. Immobile, yeux écarquillés comme s’il pouvait à cet instant dans son immobilité se répandre à terre en un tas de poussière, comme si cet acte rageur avait pu le transcender au point de le briser.
Il baissa la tête tandis que son corps fut parcouru de soubresaut nerveux comme des pleurs prêt à sortir…
Mais à la place il releva la tête et ébouriffa ses cheveux trempés, son corps toujours agité de ces tressauts et tremblements mais le sourire aux lèvres. Il riait aux éclats, mais en silence. Même le rire de Ziggy était silencieux. Il essuya une larme de rire qui perlait au coin de son œil et repris sa respiration. Oh, quelle tête elle avait fait.
Il offrit un sourire espiègle à son ami, voulant le rassurer sur son état. Il n’avait pas envie de parler maintenant. La femme avait trop parlé. De toute façon, ils n’avaient pas besoin de parler pour comprendre.
Regardant le bazar qu’il avaient mis, l’eau partout et le chocolat comme une auréole marron sur la nappe blanche, il pencha la tête et fit la moue.
Puis, un courant d’air glacé vint lui lécher le dos et s’infiltrer dans ses habits trempés : il éternua, mais comme toujours en silence. Si l’air de la soirée était doux, il se révélait être plus froid tandis que l’heure avançait, surtout quand vous êtes trempé comme une soupe, de la tête aux pieds.
Il jeta un petit regard timide à Narcisse, un regard qui contenait tant de choses, des remercîments pour cette soirée, de l’admiration mélangé à pleins d’émotions. Un petit regard qui filait la métaphore de la famille : un regard de petit frère et qui lui disait : «  et si on rentrait à la maison ? »
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MessageSujet: Re: Always look on the bright side of life ~ [ Narcisse Williams ][1889] - Terminé   Always look on the bright side of life ~ [ Narcisse Williams ][1889] - Terminé I_icon_minitimeSam 28 Fév - 15:11

Narcisse n'était pas le genre de personne à juger les autres sur ce qu'ils transparaissaient, mais il s'estimait assez bon lorsqu'il s'agissait d'analyser les caractères d'autrui. Et ce que cette femme lui disait, non pas avec sa bouche traîtresse et ses mots mensongers, mais avec son corps et son attitude, c'était qu'elle n'était pas fréquentable. Malgré sa finesse d'observation, le jeune homme n'avait aucune idée de comment gérer ce genre de comportement auquel il n'avait eu que très peu affaire. Il resta donc coi, figé dans son embarras, incapable de réagir conformément à l'étiquette ou à ses sentiments. Dans son cœur bouillonnait l'envie de partir, de saisir la main de Ziggy et de quitter ce lieu et cette femme odieuse. En songeant au mime d'ailleurs, il se décida à l'observer, un peu inquiet des réactions de ce dernier face à elle. Ce qu'il vit le fit pourtant sourire. Son ami était en train d'imiter les frasques imbéciles de celle qui était accrochée à son bras, les caricaturant, les tournant en dérision pour les sublimer dans l'hilarité.
À ses côtés, la femme continuait de parler dans un flot de mots incessants, mais il n'entendait rien. Ou plutôt, ce qu'il entendait sortait de la bouche de Ziggy, de ses mimiques surfaites et de ses yeux pétillants. Pour la première fois depuis bien longtemps, l'acrobate eut envie de rire. De rire aux éclats et de laisser échapper ce son comme une ode à la joie. La femme fut oubliée un moment, un tout petit moment, mais cela ne sembla pas lui plaire. Comble de l'horreur, elle tourna son regard vers le mime, et son visage se déforma de colère. Selon l'opinion publique, elle était certainement une très belle demoiselle, mais pour Narcisse elle n'était que laideur. Le regard du dragon s'agrandit alors qu'elle saisissait le broc d'eau d'une table adjacente. Il fit un mouvement pour l'arrêter, se releva légèrement sur ses fines jambes, mais il était déjà trop tard. Le contenu du pichet se répandait sur les cheveux roux de son ami. L'acrobate ouvrit la bouche, ses yeux améthyste écarquillés par l'effroi. Aucun mot ne sortit pourtant de ses fines lèvres. Heureusement pour elle, la femme était déjà loin lorsqu'il se reprit. Heureusement pour elle, elle ne vit pas le regard bouillonnant de fureur que le jeune homme lui adressa. Heureusement pour elle, elle ne vit pas la pupille se rétracter une fraction de seconde, suffisamment peu de temps pour être invisible aux yeux du commun des mortels. Pourtant la colère du dragon était bel et bien palpable. Il la sentait brûler en lui et consumer son cœur. On. Ne. Touchait. Pas. À. Son. Ami. À la pensée du mime, toute animosité s'éteignit, le feu asphyxié par un soudain manque d'air. Il se retourna vers Ziggy, la gorge serrée par la culpabilité, la peur au ventre.

Le mime était agité de soubresauts, et pendant un instant l'acrobate crut que ses craintes étaient vérifiées. Sa cage thoracique lui donna l'impression de se rétracter sur elle-même. Sa respiration se bloqua un instant, et il laissa son cœur battre en de puissants et sonores "Ba-dump". Il se sentait coupable, tellement, tellement coupable. Il avait encore failli. Il n'avait pas pu protéger son ami qui était pourtant juste devant lui, à portée de main. Il n'avait pas su le protéger d'une femme, d'un mortel, alors que lui était une créature légendaire. C'était pathétique, vraiment. Alors qu'il s'apprêtait à s'excuser pourtant, quelque chose se passa. Ziggy releva la tête, et au lieu de larmes, son visage était baigné de joie, illuminé par un magnifique sourire. Il riait silencieusement, et Narcisse se surprit à vouloir entendre. Au lieu de ça, il prit un peu de recul, le temps de se souvenir du ridicule de toute cette scène. Un éclat de rire le secoua, puis deux, puis il se rassit pour donner libre cours à son hilarité. Il ne savait pas exactement d'où venait cette liesse impromptue, mais elle était si agréable qu'il n'osait la réprimer, qu'il ne pouvait la ficeler comme il en avait l'habitude. Cette fois-ci, il riait aussi pour Ziggy, créait la mélodie de leur euphorie pour qu'elle résonne haut dans le ciel nocturne et dans la salle comme un appel à la résistance. Ce soir, ils étaient heureux. Ils échangèrent un sourire espiègle, puis leur regard se posèrent tour à tour sur l'état de la table. C'était moyen, voire médiocre, en effet. Une vague d'embarras déferla sur lui et fit monter un peu de rouge à ses joues. Il n'était pas certain que leur patron allait apprécier la pub qu'ils venaient de donner au cabaret... Au moins serait-ce rattrapé par leur précédente prestation de rue, du moins il espérait. Le courroux d'Edward n'était pas quelque chose qu'il désirait expérimenter. Il passa une main sur sa nuque, peu certain de la ligne de conduite à suivre. Ce fut son ami qui le guida inconsciemment en éternuant, toujours en silence -il devait bien être le seul à parvenir à faire cela-. Se souvenant soudainement de l'état de celui-ci, Narcisse se leva et se dirigea vers le mime afin de couvrir ses frêles épaules de son long manteau de cuir... qui paraissait plus long encore lorsqu'il était porté par le garçon. Il lui tendit la main et, souriant, prononça les mots qu'il avait cru discerner dans le regard dépareillé de celui qu'il considérait comme un frère :
« Et si on rentrait ? »
Il vit la réponse dans les yeux de Ziggy et saisit ses longs doigts pour l'entraîner avec lui. Fouillant dans sa poche de pantalon, il en sortit quelques pièces qui devaient amplement suffire à payer pour toutes les commodités. Il fit demi-tour et s'avança jusqu'à descendre les escaliers.

L'air nocturne était frais contre sa peau nue, mais pas désagréable. Il s'en accommodait sans soucis et, s'il devait être inquiet, c'était plus de l'état de son ami trempé que de lui. Un dragon n'attrapait pas froid, de manière générale. Il marcha à un rythme qui se voulait normal, tranquille, appréciant les derniers stands encore ouverts. La Lune planait toujours au dessus de leurs têtes, les illuminant de ses rayons argentés. Peut-être était-ce une farce de son esprit, ou l'ambiance si particulière de cette soirée qui commençait à lui jouer des tours, mais pour la première fois de sa vie, il eut la sensation que cet astre changeant les regardait et, s'il osait être franc avec lui-même, souriait. Il jeta un coup d’œil à Ziggy comme pour guetter sa réaction puis, souriant lui-même, reprit sa marche. Alors que leurs pas résonnaient sur les dalles parisiennes, Narcisse eut pour la première fois la sensation d'être en totale sécurité. Il avait, après tout, de quoi veiller sur lui.
« Merci, Ziggy... Merci. », souffla-t-il.
Cette soirée, il ne l'oublierait pas.
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