Histoire d'une vie
« Que pouvez-vous me dire sur le légionnaire Corvus Segomo Sequanicus, Centurion Camus? »
L'homme soupira un instant, son casque brillant tenu fermement contre son abdomenne semblait guère avare en cicatrice de guerre. Il était grand pour son époque, un bon mètre cinquante-cinq, plus petits que les barbares du Nord.
« Corvus est né dans les montagnes froides entre la Sequanie et l’Helvétie, aux abords d'un printemps qui tardait à venir. Il n'as pas eu le temps de connaître ses parents, tuer lors de l'attaque d'une tribu du peuple Helvète réclamant une vengeance pour un crime qu'aucun homme n'aurait pu commettre. C'est un émissaire et quelques légionnaires passant par là qui le trouva, âgée de 5 ou 6 printemps. Ils auraient dû le tuer, mais aucun n'en eu le courage ou la stupidité. Il fut donné à un Légat qui le prit comme esclave. »
« Le Légat Augustule, c'est cela ? »
« C'est Exacte Sénateur. Mon... »
Le vieux sénateur le coupa d'un geste de la main.
« Nous connaissons la relation entre vous et le Légat, Qu'a t-il fait du jeune Corvus ? »
« Lorsque le Légat repartit à Rome, il garda Corvus avec lui, dans son domaine et en profita pour l'éduquer et en faire un partenaire d’entraînement, une dizaine d'années plus tard il l'affranchira pour en faire citoyen de Rome. Il s'engagera aussitôt dans la Légion. »
Un sénateur d'une quarantaine d'années se redressa, comme pour montrer sa présence et dire de sa voix fort ;
« Nous ne souhaitons pas points connaître l’entraînement du légionnaire, ni ses trois années de service, passez directement à la suite ! »
« La Légion de Corvus s'installa dans les environs de la séquanie, à la frontière germanique. A la grande surprise de tous, des escarmouches furent souvent donné par l'ennemie, les guet apens souvent présent dans les forêts reculés. C'est le centurion Marcus qui eu à affronter d'étranges créatures et les Wisigoths, se fut un véritable massacre, peu d'homme ont survécu. Cependant tous parlent du légionnaire Sequanicus comme le soldat à qui les derniers doivent la vie. »
« A quoi ressemblait ses créatures ? »
« Certains ressemblaient à des chevaux aux visages humains, d'autre semblait être de véritable animaux à corps humain, nu en plein hiver ! »
« Vous dites peu d'hommes ont survécus, connaissez vous le nombre exact ? »
« Oui sénateur, Dix sur une centurie, dont Six ne pouvant plus se battre. »
« Envoyez un Volumen* au Légat Maximus, nous avons trouvé son nouveau centurion ! »
SENAT DE ROME – Le nouveau centurion (-61 av JC)
*(papyrus enroulé dans un cylindre pour les messages entre province)
Le vieil homme attendit un instant, écoutant la volée de Corbeau ne cessant de croasser, qui entourait le chemin de terre menant au bosquet où il se rendait. Le druide gratta sa barbe, dans une réflexion silencieuse du message qu'il percevait avant de parler d'une voix suffisamment forte.
« Si tu cherche la bête, elle n'est plus ici, qu'importe ce qu'a dit ton supérieur, Ô marche-mort. »
« Suis-je aussi visible que cela ? Répondit Corvus.
« Non, marche-mort, je suis aveugle, mais nullement sourd aux messages de Dieux. »
Un moment de silence vint dans la foret quand les corbeaux se turent, avant que les chants d'oiseaux ne reprennent de plus belle. Le druide fit signe au centurion de le suivre, l'amenant dans cette cabane où quelques ossements, disséminé un peu partout, comme pour faire le contour d'un potager de plante médicinale.
Le druide entra, invita le centurion à venir s’asseoir sur le billot pendant que le vieil homme s'occuperait de faire se pour quoi il était venu, jouer de la marmite.
« Pense tu vraiment trouver celle que tu chasse ici ?
Le centurion observa es les lieus, puis s'empressa de répondre.
« J'ai traqué la bête jusqu'ici, ce qui m'étonne car la créature ne c'est jamais vraiment éloigné de la rivière. J'ai trouvé un cadavre, massacré par une créature plutôt volumineuse. Si j'en crois son œuvre, elle peut voler, rampe sur le sol et ne cible que de rare individu. J'ai entendu parler de pareille créature plus au nord d'ici, sans jamais les voir...
« Es-tu seul à la traquer ?
« Je fais partie d'une des rares centurions que Rome laisse voyager de province en province, mes hommes se reposes à quelques lieux d'ici. Que prépare tu, druide ? »
« Je prépare un onguent cicatrisant
« L'onguent cicatrisant, c'est de la purée de cerises, druide et nous sommes hors saisons, ça n'a jamais été de la purée de châtaignes.
« Perspicace le Romain, avant de chasser la vouivre, apprend donc des anciens quelques rudiments. Et pendant que j'y pense, si tu trouve un morceau de pierre violette pendant ta traque, garde la précieusement autour du coups... Simple conseil de druide »
Le Bosquet du Druide – Chronique de la Légion Pourpre d'Occident (-58 av JC)
Le Légionnaire Caius était fraîchement arrivé dans la Centurie Pourpre, renommé ainsi par l'empereur Caius Augustus Germanicus (CALLIGULA), il regarda un instant le centurion qui se réchauffait au coté d'un brasero, discutant d'un air sérieux avec un homme cagoulé et portant des vêtements aux couleurs du sénat, la journée était longue et fatigante, le froid du désert insoutenable, mais voir que le Centurion qui se réchauffait parmi ses troupes le rassura. Lorsqu'il s'était engagé, Caius avait eu la surprise d’être envoyé dans une centurie que l'on disait glorieuse mais maudite. L'un des deux centurions présent avait la réputation d'être plus vieux que son grand-père, pourtant son visage trentenaire ne semblait nullement confirmer la rumeur.
Le légionnaire se retourna un instant et se dirigea vers la muraille de terre cuite où un de ses frères d'arme âgée d'une quarantaine d'années se trouvait , vêtu de peau de bête et observant le décor plat qui s'étendait au loin. Un moment de silence, puis Caius brisa le silence.
« Ça me rassure de savoir qu'il est comme nous le centurion ! »
« Il n'est pas comme nous, bientôt vingt ans que je suis dans la légion, dans sa centurie, il n'a pas pris une ride, quand je suis arrivé, j'ai dis exactement la même chose que toi, et un légionnaire à répondu exactement la même chose que moi... C'est le Fils légitime de Mars, il nous a fait affronter des choses que nul n'aurait penser voir un jour. »
Le légionnaire s’arrêta un instant, puis regarda le jeune homme droit dans les yeux.
« Il y a une bonne dizaine d'année maintenant, nous sommes partis vers le soleil levant à la demande d'un Légat, il pressentait quelque chose de malsain dans les nuits à venir. Nous avons alors fait route en urgence, Je me souvient de se temple cacher dans une montagne rougeâtre, un conflit avait éclaté avec une cohorte dissidente.
À l'époque il y avait un homme qui l'accompagnait, un utilisateur du pouvoir des dieux eux-mêmes qui venait du désert, enfin bref.
Nous avions cherché des survivants parmi les cadavres, sans grand espoir au vu du bain de sang sur le sol et la couleur du sable. Une partie des effectifs avait suivit le prima dans le temple afin de le fouiller, on avait rien trouvé à l'intérieur à part un gros rocher qui n'avait rien à faire là. Hommes, femmes et enfants avaient été massacrés jusqu'au dernier, l'odeur de la mort planait entre les murs.
Et alors que la nuit s'approchait à grand pas, Corvus nous avait ordonné de nous éloigner de la structure, de nous cacher et de nous préparer à l'assaut de créatures.
Je me souviens qu'en plein milieu de la nuit, des femmes nue sortaient du temple, mortel et silencieux comme le scorpion de Carthage. »
« Des femmes ? »
« A premier vu oui, par Jupiter, rien que de repenser à ses goules me donne froid dans le dos. Si un jour tu entend parler de ses créatures, méfie toi des femmes dans la nuit. Surtout dans les déserts. Elles dévorent souvent les cadavres... »
« Et comment c'est terminé... »
« La soirée ne fut pas des plus horribles, j'ai vu pire sous son commandement, quand la plupart des troupes affrontaient les créatures à coups de torches et de lames, une dizaine de légionnaires est entré dans le temple. Le rocher laissait un gros trou béant, il y avait un paquet de petites filles. Corvus les à massacré, aucune ne devait survivre. Au départ tu hésite, puis tu comprend que ta main peut très vite disparaître parmi les crocs de cette gamine que tu tiens par la gorge.
Lorsqu'il ne restait qu'une de ses créatures en vue, Corvus la fit enchaîner en direction du soleil levant. Nous l'avions regardé »
Le légionnaire, vétéran de bien des guerres, observa l'étendu avec une attention particulière.
« Tous les six mois, il faut remplacer une cinquantaine de légionnaires. L'empire en est venu à récupérer la plupart chez les locaux. Cette soirée aura eu un prix tout aussi élevé d'un côté comme de l'autre. Le vétéran prit une grande bouffée d'oxygène, reconnaissant une odeur familière et inquiétante.
« Je te donne un conseil gamin, si tu dois mourir, arrange toi que se soit le plus rapidement possible. En attendant, apprend à surveiller tes arrières, car se soir elle revient terminer le massacre de Pétra »
Légionnaire Caius – Le massacre de Petra – Chronique de la Légion pourpre d'Orient (31 apr JC)
Le Sphinx observa longuement l'horizon d'où le soleil venait à disparaître lentement, une larme coula délicatement sur sa joue. Un reflet lumineux lui vint au coin de l'œil. Puis une phrase, calme, mais avec un semblant d'amusement, résonna à ses oreilles.
« Tu aurais dû te cacher parmi mes troupes, cela aurait été plus intéressant de deviner qui tu étais ! »
« Qu'es-ce qui m'a trahis ? »
« Mon expérience... »
La lame tomba à une telle vitesse que le sifflement sembla être le vent lui même, la dernière chose que le légendaire aura entendu. La précision de la coupe, prouvant l'expérience d'un homme ayant vécu des dizaines et des dizaines d'années de conflits, fut si net, si précise, que deux vertèbres avait été séparées sans en ébrécher les ossements.
La tête roula un long moment en bas de la dune jusqu'aux portes de la structure autrefois caché par le sable, Le centurion Corvus s'empressa d'arroser d'alcool fort les restes de la créature avant d'y mettre le feu sans aucune forme d’hésitation, un geste simple, mainte et mainte fois répété. Ordonnant par la suite que l'on ouvre la porte des ruines que le sable avait cessé de cacher, le mage présent s'empressa d'incanter une formule typique de l'empire oriental, faisant rayonner des runes jusqu'ici absente sur les pierres.
Le collier d'ossement que portait le Légat se mit à lui brûler la peau, il savait que la chose à l'intérieur de l'édifice serait un véritable cauchemar. Sinon pourquoi l'un des conseillers de l'empereur Commodes lui aurait demandé d'intervenir au plus tôt ? N'avait-il pas une sorte de Concile de Mage venant de tout l'empire.
Lorsque les portes s'ouvrirent dans un fracas assourdissant, une sensation horrible se dégageant de l'antre. L'odeur d'une mort caché depuis des siècles, le vent se levant autours du millier d'hommes, certain sentant comme la présence d'une multitude de créatures prêtes à surgirent.
Le légat n'avait qu'une mission, affronter ce qui se cachait au fond de ses ruines, mais c'est à son grand étonnement qu'il y découvrit une centaine de statues de garde égyptiennes reproduisant une scène de combat.
La centuri avança dans l'édifice pendant qu'une dizaine montait la garde à l'extérieur. Corvus observa un instant les visages, le mage n'aura nullement le temps de dire quoique se soit.
« Une gorgone... Si j'en crois le visage de ses hommes, cela fait un moment qu'ils sont là, sans aucun doute plus anciens que moi. » Dit le centurion
« Tu en as déjà affronté ?
« En Grèce il y a bien des années, je pensais avoir tué la dernière.
« Elle doit être morte, il n'y a pas un bruit, le seul squelette que l'on peut voir possède une bien belle amulette... Et puissamment constitué.
Le Mage se pencha, observant un instant le collier avant de le prendre. Son murmure, une incantation, fit apparaître une centaine de fantômes, répétant une scène peu glorieuse d'une bataille qui se termina en un instant, les fantômes disparurent à l'emplacement des statues. Seul l'ancien possesseur du collier semblait se mouvoir, facilement reconnaissable à la lueur que générait son bijou, affrontant une créature bouclier levé, puis il se retourna, une fois avant d'esquiver, une deuxième fois comme après avoir percuté quelque chose, avant de s'effondrer et de subir un choc, semble-t-il, sur l'abdomen.
« C'est autre chose qui a tué cet homme, la gorgone à du fuir juste après son affrontement...
Un soldat hurla quelque chose, des bruits de roche tombant sur le sol alerta la troupe, des statues colossaux à l'effigie des dieux égyptiens semblèrent sortirent des murs cachés dans la pénombre...
La vallée du Roi Scorpion – Chronique de la Légion Pourpre d'Orient(96 apr JC)
Le Centurion observa dans un bien étrange silence l'empereur Lucius Septimus Bassianus (CARACALLA), écoutant le discours du jeune homme, se proclamant réincarnation d’Alexandre le grand. Il avait même découvert que le matériel réglementaire de l'armée romaine avait été changé pour de l'armement d'une époque révolue, les phalanges d'Alexandre. Armé de pique et de bouclier rond, de simples tenues de tissus en guise d'armure. Ils étaient sans aucun doute une réplique exacte de l'armée du Conquérant passé.
« Notre nouvel empereur n'en est peut-être pas un.
« Explique-toi, Consul. Dit Corvus avec une pointe de curiosité.
« Selon le concile des mages, certains ont découvert qu'il s'agirait d'Alexandre le Grand. Mais ce n'est pas à toi de gérer ce problème, nous travaillons déjà sur la solution avec le préfet. Centurion Sequanicus, la ville d'Alexandrie va au devant d'un grand massacre, plus grand que les autres, tu ne verra peut-être jamais autant de légendaires au même endroit. Nous aurons besoin de ta Légion pour protéger les documents présents dans la Bibliothèque de la ville. Sache que certaines choses ne doivent en aucun cas refaire surface, surtout les pires. En aucun cas ils ne doivent atteindre le plus profond des souterrains...
Pendant un instant, le Romain resta plongé dans sa réflexion, il avait déjà visité par le passé les souterrains de la bibliothèque, sur les 500 000 rouleaux, 100 000 étaient caché aux yeux du commun. Arts magiques et sombres, plan géographique, théorie de sorcier ou de mages, bestiaires des créatures qu'il dû pour la plupart remplir en grec et en Latin. Le seul lieu qu'il n'avait pas visité était ''la forteresse, caché au plus profond de l'édifice par une magie si antique que de très rare mages savent encore utiliser.
« Si il se trouve qu'il est vraiment Alexandre le Grand, Je ne vais pas lui donner cette chance, aussi infime soit-elle.
« Il l'est, donc prépare toi correctement avant la tempête, d'ici peut être quelques jours, quelques heures, une bataille aussi rare qu’impressionnante va se jouer dans cette ville. Centurion, prépare au mieux ta légion, tu sera le mieux placé pour remplacer le Légat Tartarus »
Corvus inspira cette grande bouffée maritime, profitant du peu de calme qui lui restait avant de se retrouver dans se qui sera son dernier acte de l'antiquité, puis s'éloigna en silence pour se rapprocher du Légat, curieux de se que le consul lui avait dit.
« Centurion ! Quel sont nos ordres ?
Le Gallo-romain observa un instant l'homme qu'il surpassait d'une bonne tête et tendit le doigt vers la grande tour.
« Nous devons tenir les lieux, je vous suggère vivement de placer les neuf Centuris sur la place. Quatre atours de la bibliothèque, trouver de quoi barricader aussi rapidement que possible les lieux, les cinq autres devront être placés dans les bâtisses les plus proches, afin de prendre à revers l'ennemi dès que les barricades lâcheront. Mais préparez vous à un retournement de situation.
Les quelques utilisateurs de magie que la légion possède devrait être placé vers la bibliothèque, ils sauront attirer l'attention de l'ennemi
Le Légat tenta de visualiser un instant le plan avant de se retourner en direction de Corvus.
« Et pour la dernière centuri ? Demanda-t-il.
« Je serais le dernier rempart, Légat. La gloire vous sourira davantage, si Mars vous le souhaite...
« Dieu me protégera ! Lui répondit rapidement le concerné.
Le centurion descendit les marches afin de rejoindre les hommes qui l'attendait, se préparant au possible combat. La sueur de l'extérieur disparu sous la température du sous sol, rappelant les froides nuits du désert égyptien.
Un second centurion s'approcha de Corvus, Taurus, mage par intérim dans la garde prétorienne, ce dernier tendit un lourd sac en toile de jute à son supérieur hiérarchique.
« Je me suis permis de copier autant que possible le cadeau du Sénat, les runes caché de cette armure sont étrange, je n'ai rien vu de tel dans les écrits à Rome. Et quand j'ai demandé à un bibliothécaire, lui même semble dérangé par sa méconnaissance de l'œuvre.
Je peu te certifier, en revanche, que cette armure ne fera pas de cadeau à son porteur. Elle vibre d'une énergie... Animal, si ce n'est divine.
« Sans doute, je te présente l'armure de Mars ! »
Taurus resta un instant bouche bé, quelques légionnaires ayant entendu la conversation se rapprochèrent pour la voir de plus prês pendant que Corvus la sortait du sac à la lueur des flammes de torche.
L'armure était une Lorica Musculata (armure représentant un torse et les abdominaux d'un soldat au contraire d'une lorica Segmentata muni de bande de fer.), des gravures en relief sur le milieu du torse la tête d'un loup, porté tel un grand pendentif sur un corps athlétique, qui n'avait rien à envier au centurion Gallo-Romain. De bronze et de cuir dans un état impeccable malgré ses multiples siècles d'existence, l'armure semblait appeler un porteur, conquérant le cœur des braves, mais effrayant les lâches. Un légionnaire observa alors son armure segmenté pour la comparer avec un objet qui étonnait par son nom. Son regard avait changé d'un éclair, et Corvus l'avait remarqué.
Le Centurion pourpre sortit ensuite un casque muni d'un masque de bronze Stoïque et magnifiquement détailler, représentant sans doute le visage du dieu de la guerre. Il sortit ensuite deux grands gantelets recouvrant les avants bras, qui s'illuminèrent au contact du Grand centurion.
« Trois hommes ont réussi à la porter, Romulus, Mars et je serais le troisième. » Dit Corvus avant d’être interrompu par son subordonné.
« Je ferais attention si j'étais toi, Centurion, de ce que j'ai pu remarquer, même pour de simples copies, le peu que j'ai pu traduire, Tu donne pour recevoir. Je ne sais pas ce qu'elles prendront pour pouvoir les utiliser et encore moins ce que ses objets peuvent donner. » Répondit Taurus avec un air réservé.
L'assaut de la bibliothèque fut soudain, les créatures avait réussi à pénétrer dans l'enceint à une vitesse loin d’être négligeable. Comme si quelque chose les poussaient à se sacrifier pour atteindre les lieux.
La première centuri, don la plupart des soldats étaient des vétérans de la Légion pourpre, avait réussie à barricader la grande porte, se positionnant en arc de cercle suffisamment grand pour se soutenir aussi efficacement que possible. Taurus commença alors à murmurer se qui pouvait être un sort défensif ou offensif.
La porte en bois, renforcer par de grandes plaques de fer, se fit percuter avec tant de puissance que l'écho sembla Irréel. Le second, si assourdissant que tous virent le bois craqueler et le fer se bosseler.
Lorsque la porte lâcha, laissant se déverser une multitude de créatures aussi diversifié que Corvus en resta sous le choc un court instant. Il n'en connaissait qu'une majorité, le reste il n'en avait point connaissance. Si certaines semblèrent se disperser pour attaquer la centuri, le plus gros se jeta tête baissé sur le mur d'énergie de la forteresse. Oubliant totalement l'existence des légionnaires.
Le mur sembla changer de teinte à mesure que les créatures s'y écrase, puis éclata tel du verre sur le sol. De la multitude d'objet, dont le centurion reconnu aisément, une grande partie lui sembla nouveaux. Lorsque la dernière créature s'effondra, un silence s'appropria la pièce, jusqu’à ce que le fond sonore, celui de l'extérieur, résonne dans les sous sol.
Les légionnaires, tendu mais attentif, restèrent concentré. Corvus en revanche se détendit, approchant certaine œuvre qu'il ne reverra peut-être jamais.
Cependant, un objet, lui, semblait lui murmurer toujours le même mot. Non, un nom... Tall El-Hammam.
La plaque s'éclaira, ou plutôt s’assombrit à son approche, seules les runes inscrite devinrent si blanche et lumineuse qu'elles s'inscrivirent dans son regard tel des taches, comme s’enfonçant dans le tréfonds de son âme. C'est l'armure de Mars qui répondit aussitôt à l'appel de la tablette. Des inscriptions jusqu'ici invisibles apparurent en s'enflammant d'un rouge sang et d'un bleu glacial... Malgré l'avis de Taurus l'avertissant du potentiel danger qui était à porter de main du centurion, la stèle d'une matière si particulière, se transforma en une sphère doré d'où des tentacules semblèrent , tel des ombres, s'étendre petit à petit dans la salle en tourbillonnant, embrasant d'un feu ardent ce qu'elles touchaient en une cendre emporté en direction de l'orbe.
Les hurlements jaillirent de partout, juste avant que Corvus ne soit à son tour touché par une de ces choses tentaculaires, apercevant sa peau se mettre tout comme son armure, à bruler . Son esprit sembla être percuté de plein fouet, secoué dans tous les sens dans un étrange tunnel qui se formait petit à petit, une colère inexplicable jaillissant de son propre cœur, hurlant à un désir de guerre et de sang, au soulèvement des forts et aux meurtres des plus faibles, avant de perdre conscience.
Le Dernier Acte – Chronique des légions pourpres. (216 apr JC)
Son esprit sembla se mouvoir dans tous les sens, bousculé dans des directions qu'il n'aurait jamais imaginé possible. Lorsqu'il réussit enfin à ne plus hurler de cette douleurs présente au plus profond de lui même, la froideur du lieu sembla le rattacher à la terre ferme. Dans son apparition, une décharge d'énergie disparu dans un coup de tonnerre noirâtre aux teintes variés de jaune, de rouge et de violet.
L'envie de s’arracher la tête, le cœur et les poumons disparu pour laisser place à la tranquillité, l'apaisement et le confort que lui apportait l'eau si froide sur laquelle il flottait, observer les étoiles... Seul le Styx pouvait être aussi confortable. Il se laissa porter un long moment, jusqu'à ce qu'il décide de rejoindre la rive avec une certaine difficulté, la fatigue étant tout autant présente musculairement que psychologiquement. Il agrippa une embarcation et s'y hissa pour ne plus en bouger jusqu'au matin.
Le dernier souvenir lui arracha les tripes, qu'il vomit sans hésiter. Le Centurion avait réussi à arrêter la plus grande menace de l'Empire, voire même du monde connut. Il regarda un instant le ciel, grisâtre, mais toujours plus rassurant que là où il s'était trouvé ses dernières années.
Il ne portait plus l'armure, tout comme les trois derniers artefacts, tout avait disparu. Celle-ci avait subi sans aucun doute le maléfice de la « bête » pour la dernière fois en brisant alors qu'il était attaqué, la tablette rempli de forme géométrique et de rune si particulière.
Il était le dernier de sa Légion, et ce conflit sera le dernier... il se le jura une énième fois.
Corvus se leva non sans difficulté, s'aidant de se qu'il trouvait pour se redresser, les douleurs de ses blessures vinrent lui rappeler qu'il était bel et bien vivant. Fatigué, il s'avança alors pour rejoindre l'étrange cité devant lui à la recherche d'un médecin. Ne prêtant nullement interet pour la plaque de fer si oxydé que seul le mot "PARIS" restait lisible.