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Neige

Cabaret du Lost Paradise - Forum RPG

Forum RPG fantastique - Au cœur de Paris, durant la fin du XIXe siècle, un cabaret est au centre de toutes les discussions. Lycanthropes, vampires, démons, gorgones… Des employés peu communs pour un public scandaleusement humain.
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 ... T-tu vas rire, je crois que je suis perdu [ Edward White][1889][Terminé]

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MessageSujet: ... T-tu vas rire, je crois que je suis perdu [ Edward White][1889][Terminé]   ... T-tu vas rire, je crois que je suis perdu [ Edward White][1889][Terminé] I_icon_minitimeMer 3 Juil - 16:06

C'était une jolie nuit, claire et légèrement fraiche, éclairée par la douce lumière de la lune croissante. Ce soir là Ziggy ne travaillait pas alors, pourquoi donc rester enfermé alors que le calme de la rue nous tend les bras ?
Aussi silencieusement qu'un fantôme il se faufila entre les tables passant bras et jambes, esquivant les grands gestes des serveurs pressés, levant les pieds pour ne pas buter dans les sacs. Il aimait la joie de vivre et l'animation du cabaret mais tout ce brouhaha avait tendance  à le rendre mal. Il aimait bien le calme et le silence, alors de temps a autre il s'isolait pour pouvoir se ressourcer tranquillement. Comme une ombre il se glissa derrière les videurs, rasant les murs, ne faisant aucun bruit sur les pavés.
Une fois qu'il fut assez loin il s'autorisa à marcher normalement, les mains dans les poches et le nez en l'air. La nuit toute les rues  semblaient peintes en valeurs de gris, chaque objet prenait une forme différente et semblait sortit d'un rêve, ou d'un cauchemar. Cette ficelle près de ce tonneau, en est-ce vraiment une ? Ou est-ce un énorme serpent mangeure de petit roux ? Surement pas … les serpents ne mangent pas les gens .. enfin dans le doute Ziggy fit quand même un détour en le regardant un œil méfiant.
Il marcha longtemps, arpentant les rues de long en large, s’enfonçant un peu plus dans les dédales de paris. C’était vraiment un très grande ville, il y avait tant de choses à voir !
Il arriva dans un place bien éclairée par la lune il regarda autour de lui en tournant sur lui-même puis s’arrêta en plein milieu. Il s’accroupi et se perdit dans la contemplation d’une flaque d’eau dans laquelle se reflétait la lune. Il y avait dans cette eau des sortes de petites larves dorés qui se déplaçaient lentement. Quelque chose de sans grand  intérêt pour la plus part des gens. Mais Ziggy lui n’était pas la plupart des gens, il était du genre a penser que toute les choses sur terre avaient quelque chose de magique et d’étonnant, que tous les gens avaient en eu quelque chose qui les rendaient uniques et aussi brillant que les autres. C’était peut-être bête comme philosophie… Mais au fond le monde ne serait-il pas meilleurs si on pensait tous comme ça ?
Alors il restait accroupi, émerveillé devant ces petites parcelles de vies qui s’animaient lentement. Est-ce que ces larves étaient consciente de sa présente ? Que ressentaient elles ? pouvaient elles ressentir quelque chose ? était-elles consciente de leur petitesse ? avaient elles conscience des hommes au-dessus de leur tête ? Et d’ailleurs, il y avait-il quelqu’un au-dessus des hommes en train de les observer comme Ziggy lui-même le faisait avec ces petites larves ?
Le petit lorialet s’en posait des questions. Il ne les posait jamais à haute voix, mais il aimer observer et se questionner en silence. Est-ce que quelqu’un lui aurait répondu s’il avait usé de sa voix ?....
Il serait repartit dans ces questionnement sans fin si un nuage n’était pas venu masquer la pâleur de la lune. Il leva la tête et vit avec horreur que l’aube approchait, il ne lui restait plus que quelques heures avant le lever du soleil.
Il se redressa vivement et s’apprêta à quitter la place quand il se rendit compte d’une chose : comme une multitude de petites rivières qui se jettent dans un fleuve, les rues affluaient vers cette place. Par laquelle était-il venu ? et d’ailleurs même s’il le savait par ou devait-il aller ensuite ?
Il commença à paniquer un peu, mais se reprit bien vite : il devait se dépêcher de rentrer au cabaret. Il se mit à courir vers la première rue devant lui, il tourna à gauche, puis à droite et finis par arriver à un carrefour. Quelle rue prendre ? « rue caracole » ? « rue de la quincaillerie » ? « rue de la tante Josette » ?  D’ailleurs pourquoi diable les français donnait ils des nom aussi étrange à leurs rue ? Tu m’étonne qu’il se perde avec ça ! Par défaut il  prit la  « rue de la tante Josette » se remit à courir et il arriva enfin … a la même place.
Il recommença l’opération trois fois avec des rues différentes mais le destin s’amusait à le ramener toujours au même point.
Là il commençait vraiment à avoir peur. Il ne rentrerait jamais à temps, il avait peur du soleil qui menaçait d’approcher de minutes en minutes.
Il se jeta à corps perdu dans une nouvelle rue et couru de toute les forces qu’il lui restait mais il finit inévitablement par retourner au même endroit. Trop pris par sa vitesse il se prit les pieds dans les paves et s’étala de tout son long sur la place.
Il s’assit par terre à bout de souffle, il remonta son pantalon et vit que son genou saignait et avait pris une couleur violacée. Dans les rues seule sa forte respiration brisait le silence. Ziggy ramena douloureusement ses genoux contre son torse et prit sa tête entre ses mains. Il était vraiment mal barré.
Edward White
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Edward White

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MessageSujet: Re: ... T-tu vas rire, je crois que je suis perdu [ Edward White][1889][Terminé]   ... T-tu vas rire, je crois que je suis perdu [ Edward White][1889][Terminé] I_icon_minitimeLun 8 Juil - 11:32


    La soirée avait été longue mais riche en compliments. Les nouveaux numéros demandés par Edward avaient fait carton plein, il était tard, la salle de spectacle se vidait lentement, la laissant encore transpirante de vie. Clients et employés s'en allaient, non sans mérite, rejoindre Morphée tandis que le maître des lieux observait, satisfait, cette ultime danse entre les tables du Lost Paradise. Pourtant, il savait que l'un de ses travailleurs n'était pas près de trouver le sommeil. Un tout jeune artiste qu'il avait vu se faufiler dès la nuit tombée et s'échapper de son cabaret pour lui préférer le mystère des rues parisiennes. Ziggy était un jeune homme atypique, un mime et un lorialet, un enfant de la lune. Le loup-garou l'avait plus ou moins pris sous son aile alors qu'il s'était échoué sans but à l'une de ses tables, il l'avait engagé, lui avait offert un abri et depuis, il le surveillait toujours du coin de l'œil. Bien évidemment, si vous aviez la bonne idée de lui faire remarquer, il prétexterait que c'était par pur soucis financier, que ce gamin était un artiste fort apprécié et qu'il serait dommage de se priver d'un pareil gagne pain. Mais au fond il l'aimait bien ce petit rouquin chez qui il retrouvait l'innocence et la détresse de son neveu, alors il veille. À sa manière certes, mais il veille !

    D'ailleurs sa sortie nocturne ne lui plaisait pas vraiment, bien que la période soit propice à une humeur charmante, il savait que Paris était dangereux et plus encore pour un petit être qui pourrait passer ses journées à observer un papillon. Enfin… Il est grand, non ? Allons nous coucher.

    La silhouette d'Edward se détacha enfin de la rambarde des escaliers et disparut dans ses appartements. Il entra dans sa chambre, s'installa dans son lit juste après avoir tendu l'oreille pour s'assurer que son neveu, logeant à l'étage du dessus, s'était définitivement remis de la nouvelle lune, et c'est avec plaisir qu'il poursuivit sa lecture d'Oliver Twist. Un bouquin affreux mais écrit avec tant de doigté que l'horreur de chaque scène vous semble pire encore. Chapitre neuf, Oliver arrivait tout juste à Londres, ville si propre à lui voler son innocence, il rencontrait le Juif et se fiait à lui sans savoir ce qui l'attendait. Si frêle et si fragile face à la monstruosité de ces vauriens.

    Edward grimaça.

    Voilà qu'il recommençait, il extrapolait, se faisait des films, vivait dans un roman et s'imaginait le pire. Son instinct lui murmurait que quelque chose allait se passer. Que Ziggy était en danger. Il referma brutalement le livre, le jeta à l'autre bout de la pièce et s'enroula dans ses couvertures en maugréant qu'il devrait définitivement se mettre aux histoires à l'eau de rose. Il ferma les yeux, mais le sommeil ne vint pas. Il se tourna, se retourna, compta les lattes du plafond et s'endormit enfin. La nuit ne fut qu'une succession de réveil en sursaut et de longs moments de vide où son esprit s'amusait à lui chuchoter tout et n'importe quoi. C'était infernal.

    Il était trois heures du matin. Son instinct lui hurlait qu'un danger menaçait. Il ne pouvait plus l'ignorer et bondit hors de son lit. Il allait enfin en avoir le cœur net. Il s'habilla en hâte, descendit à l'étage inférieur, fonça vers la chambre de Ziggy et s'empressa d'ouvrir la porte. Personne. Ce n'était pas normal, l'aube arriverait sous peu, ou diable était passé ce sale petit…

    La longue main de pianiste du loup-garou glissa dans ses cheveux sombres. Il réfléchit vite, exploita toutes les possibilités pour finalement s'arrêter sur celle qui semblait la plus judicieuse. Il remonta rapidement à son bureau, se saisit d'un pardessus et d'un chapeau, puis il fit le chemin inverse et, descendant les marches quatre à quatre, s'échappa par la porte arrière du cabaret en passant par la cuisine.

    La lune brillait encore dans le ciel, mais déjà ce dernier semblait s'éclaircir. Les longues jambes du lycanthrope le portèrent jusqu'à l'artère principale où il s'arrêta quelques minutes laissant au loup le soin de retrouver la trace du petit Ziggy. Une chance qu'il n'ait pas plut, une odeur se dégageait nettement du reste des parfums de la ville. Elle était nette, claire et fraiche et portait ce léger fumé de Belle de nuit. Il la suivit.

    Son pas était rapide. Si Ziggy avait marché toute la nuit il pouvait être à plusieurs kilomètres du Lost, il n'y avait pas une minute à perdre. Il bifurqua de nombreuses fois, longea un bref instant la Seine, puis s'enfonça dans les ruelles. Il prit à droite, puis deux fois à gauche avant de s'engager dans la rue de la Tante Josette. L'odeur y était si forte que le loup-garou accéléra encore sa marche, certain de toucher au but. Il déboucha sur une petite place où un lorialet recroquevillé sur lui-même attendait en se morfondant.

    « Enfin je te trouve ! C'est que tu as fait une trotte, je comprends mieux pourquoi tu n'étais pas dans ta chambre. Tu t'es perdu, bien sûr ! Vraiment… Une chance que j'en ai l'habitude. »

    Il soupira et se rapprocha du jeune homme, le saisit par le bras et de redressa comme s'il soulevait une plume. Il l'observa de long en large, vérifiant qu'il n'était pas tombé sur des individus peu scrupuleux, jusqu'à ce que son regard tombe sur le genou écorché.

    « Allons bon ! Blessé en plus. J'espère pour toi que tu peux tout de même marcher ? On a du chemin à faire pour rentrer et à cette heure-ci les fiacres ne courent pas les rues. »

    Une moue légèrement contrariée se dessina sur le visage d'Edward, avant qu'un soudain bâillement, le prenant de court, ne l'oblige à rapidement le dissimuler d'une main. L'autre glissa la poche de son manteau pour en extraire un morceau de pain et une moitié de tablette de chocolat qu'il tendit un peu brusquement à Ziggy.

    « Tiens, tu dois avoir faim. »

    Le plus dur était fait. Ziggy était finalement sain et sauf, il n'avait a priori pas rencontré de "juif" et il ne leur restait plus qu'à rentrer tranquillement au cabaret avant l'arrivée du jour. Enfin… Ça c'était dans un mode idyllique où des oursons dodus et poilus chantaient en cœur les bienfaits de la gentillesse, car à peine Edward s'était-il tut qu'un claquement sec s'éleva dans une ruelle voisine. Claquement suivit de ce qui ressemblait à un cri, évidemment.


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MessageSujet: Re: ... T-tu vas rire, je crois que je suis perdu [ Edward White][1889][Terminé]   ... T-tu vas rire, je crois que je suis perdu [ Edward White][1889][Terminé] I_icon_minitimeLun 8 Juil - 19:30

Le temps n’avait pas pitié de la pauvre petite chose perdue dans cette ruelle et continuait à défiler comme si de rien était, imperturbable. Qu’allait-il faire maintenant ? Rien évidement, c’était un bon a rien. Même pas capable de prendre un peu soin de lui, il ne se voilait pas la face, il était vraiment un boulet finit, et il arrivait malheurs aux personnes qui devaient se coltiner ce boulet. Oh non. non, non, non. Il ne fallait pas qu’il commence à s’égarer sur ce terrain-là, c’était mauvais pour lui, mauvais pour le moral.
Allait il mourir ici ? un soir de lune ? carbonisé par les brulants et sauvages rayons du soleil ? Allait il souffrir ? oui surement , beaucoup. Allait sentir le fer chauffé à blanc des rayons dorés pénétrer sa peau pale, lui bruler le cœur et l’âme ?
Peut-être qu’avec un peu de chance quelqu’un viendrait l’aider… Mais, … mais si c’était un violeur ? ou un serial killer ? un affreux rouxophobe édenté ? ou… pire, un serial Killer rouxophobe édenté et adepte du viol ?
Il se frappa, pourquoi devait-il toujours se poser des questions e-
Une seconde… Et si Edward lui-même venait le chercher ? il en venait à se demander si il n’était pas préférable de se faire enlever par un violeur et mourir dans la crasse et le déshonneur plutôt que devoir se retrouver face à face avec son patron en colère….
Edward White, il lui était éternellement reconnaissant de lui avoir sauver la vie et de lui avoir offert cette raison d’être : un boulot. Il n’avait plus que ça et s’y raccrochait de toutes ses forces. Mais … D’un autre côté cet homme était mystérieux, puissant et … bizarrement Ziggy le connaissait trop peu pour lui faire totalement confiance. Cet homme imposant lui faisait un peu peur même. Ça passerait surement avec le temps il devait juste prendre ses marques mais … il avait toujours peur de mal faire, de déplaire, d’être hué et d’être mit  à la rue par son patron.  
Fallait qu’il arrête de se faire des films comme ça, certains ne le savent pas mais avoir trop d’imagination est un vrai clavaire. Voilà il fallait qu’il se clame et qu’il ne pense surtout pas à son parton en furie sortant du lit et marchant d’un pas lourd dans le rues, avec des cernes, les yeux rouges et un terrible aura menaçante et.. et .. et … Oh mon dieu, Oh mon dieu ! Là il paniquait vraiment !
« Enfin je te trouve ! C'est que tu as fait une trotte, je comprends mieux pourquoi tu n'étais pas dans ta chambre. Tu t'es perdu, bien sûr ! Vraiment… Une chance que j'en ai l'habitude »

Il couinât de terreur à l’entente de cette voix, il sursauta et se retourna en écarquillant les yeux, son cœur battant à cent à l’heure. Il était complétement tétanisé par la peur, aussi quand l’homme le saisit par le bras pour le redresser il ne put s’empêcher de se raidir et de fermer les yeux. A quoi s’attendait-il ?à un coup ? un tirage d’oreille bien mérité ?  Il attendit mais rien ne vint alors il rouvrit ses grand yeux de chien battu qu’il baissa aussitôt quand il fut le sujet d’une inspection du plus vieux. Il avait l’air inquiet contrarié et fatigué. Est-ce que Ziggy était la cause de ses symptômes ? Il regarda ses pieds honteux, il n’aimait pas causer du malheurs ou importuner les autres. Aussi quand il lui demanda s’il pouvait marcher il se contenta de hocher vivement la tête. Il prendrait sur lui et souffrirait en silence, oui en silence comme il faisait toujours. Un mime ne  parle pas, on ne l’entend pas pleurer, on ne l’entend pas crier sa douleur, on ne l’entend pas rire…. On le voit simplement, mais au-delà de voir il faut plutôt regarder pour vraiment le comprendre. Il tira une tête tristounette jusqu’à ce qu’Edward sorte de sa poche du pain et du chocolat. Le roux n’était pas un gros mangeur, mais c’est vrai qu’il mourrait de fin, aussi accepta il ce présent avec le sourire et l’engloutie de bon cœur !

Il allait maintenant pouvoir rentrer en sécurité au cabaret, il jeta un regard méfiant vers le ciel et blêmit un peu, l’aube… menaçante et sournoise avançait de son pas lent. Mais il n’y avait pas que ça… comme une ombre planant sur Paris, une aura de danger suintait de toute part. C’était comme un sentiment tenace qui s’accroche à votre cervelle et qui s’y loge, un truc qui vous traversait de part en part et laissait passer son souffle glacée sur vos os.
C’est alors qu’il l’entendit, le cri. Un cri déchirant à vous glacer les os. Le pauvre petit lorialet tremblait comme une feuille et dans un élan de désespoir et de terreur il s’accrocha à Edward  agrippant de sa main froide et tremblante les grandes mains fines de pianiste.
Ce cri ? qu’est-ce que ça pouvait bien être ? Une personne en détresse ? Un règlement de compte ? que fallait-il faire ? fuir ? aider ?
Il leva ses yeux vers Edward et le regarda de son  R.D.C.B.E.B.A.D.L.N.E.H.P.M.D.D.L.S.D.N.P.L.G. ( Cf présentation, description morale ). Puis d’une toute petite voix tremblante et aussi tonitruante qu’un éternuement de souris il réussit à articuler :

« - E-edward… ? Q-que, que faisons-nous ? »

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MessageSujet: Re: ... T-tu vas rire, je crois que je suis perdu [ Edward White][1889][Terminé]   ... T-tu vas rire, je crois que je suis perdu [ Edward White][1889][Terminé] I_icon_minitimeVen 19 Juil - 15:10


    Non mais regardez-moi cette tête. Vraiment… Ce visage pâle, encadré par une chevelure de feu qui donnait toute la splendeur à chacune des expressions, chacune des émotions de ce petit bout d'homme. La vie n'était-elle pas mal faite ? Comment voulez-vous résister à cela ? Ce serait comme essayer d'écraser un innocent poussin, malmener un bébé phoque ou pire ! S'en prendre à un adorable lapereau ! Non vraiment, rien n'était fait pour aider Edward sur ce coup-là. Lui qui pensait rappeler Ziggy à l'ordre par quelques répliques acerbes, le voilà contraint à se limiter d'un soupire des plus discrets. Il le sentait trop fragile et craignait de le briser en mille morceaux d'un simple éclat de voix. Et puis, il avait dû avoir peur, alors la dispute serait pour plus tard. Mieux valait-il le ménager, d'autant plus que les ennuis n'étaient pas terminés.

    Un cri déchirant troubla le silence nocturne, le fendant en deux d'une seule note glaciale.

    Si le loup-garou se mit immédiatement aux aguets, prêt à répliquer à la moindre attaque, une petite main tremblante vint troubler sa concentration en enserrant la sienne dans une poigne transpirante d'inquiétude. Les iris dépareillées d'Edward s'arrachèrent à l'obscurité ambiante pour rencontrer celles du Lorialet, ce qui manqua de lui arrêter le cœur. Il avait déjà vu un regard similaire quelques années plus tôt. Oh oui… Jamais il ne pourrait l'oublier. Ces yeux débordant de détresse et de peur qui hurlaient, dans le langage unique du regard, toute la souffrance qui était sienne. Mais non c'était impossible. Il se trompait… En y prêtant plus attention, il s'aperçut qu'il manquait encore une chose aux prunelles du fils de la lune. Un dernier élément pour que la ressemblance soit parfaite. Une étincelle de rage. Mais la surprise fut tout de même telle, qu'il fallut plusieurs secondes à Edward avant que son esprit ne parvienne à interpréter les faibles paroles du jeune homme. Avait-il donc si peur ? Pauvre enfant.

    Son visage perdit en dureté et sa grande main chaude s'enroula lentement autour de celle de Ziggy, l'enveloppant par une caresse, d'une promesse de protection. Il plia légèrement les jambes pour se retrouver au même niveau que lui, dégagea une mèche rousse de son visage anxieux et lui parla d'une voix si calme, qu'elle l'étonna lui-même :

    « Écoute moi. Tu ne crains rien tant que je suis là. L'aube est trop proche pour que nous nous attardions à élucider la provenance de ce cri. Oublies le. Il faut rentrer, maintenant. Viens. »

    Ce n'était pas dans ses habitudes. Edward ne reculait jamais devant le danger, jamais. S'il avait été seul, il n'aurait pas hésité une seule seconde pour s'élancer dans la direction du cri. Mais voilà, il y avait Ziggy. Ce n'était encore un enfant, et même si la loup-garou était certain de pouvoir le défendre quoi qu'il arrive, il ne pouvait pas prendre le risque de l'entraîner dans son sillage. Son avidité d'adrénaline pourrait lui coûter la vie et il n'en était pas question. Non, décidément, ce n'était pas envisageable.

    Son étreinte se resserra autour de la petite main du Lorialet, il se redressa et se remit en marche sans lui laisser d'autre option que celle de le suivre. Droit sur la rue de la Tante Josette, à l'opposé du son qui hantait toujours la place de nouveau mortellement silencieuse. Edward évitait de faire des grands pas pour ne pas épuiser le garçon, il leur restait encore du chemin. Seul le son de leur talon rompaient, à un rythme régulier, le lourd sommeil de la capital. Et Edward comptait. Dans sa tête, en silence, il comptait chacune de ses enjambées. Droite, gauche… Un, deux, trois… Drôle de manège n'est-ce pas ? Mais il y avait une raison bien simple à cela ; il fallait le rendormir. Le cri avait réveillé le loup et bien que son propriétaire le maîtrise à la perfection, il avait toujours ce tic. Cette manie, idiote qu'il s'acharnait à appliquer, car elle le rassurait. C'était comme ça depuis qu'il était gosse. Trente, trente et un… Ils débouchèrent sur les quais de la Seine. La place était loin maintenant, pourtant le lycanthrope éprouvait toujours un certain malaise. Il se sentait coupable d'avoir laissé là-bas quelqu'un qui avait peut-être besoin d'aide. Et puis… Il avait l'impression d'être épié, mais il ne parvenait pas à distinguer une éventuelle présence. Il faut dire que le vent lui arrivant de face, et il lui était donc impossible de percevoir une quelconque odeur. Bien.

    Ici ils étaient à découvert, si quelqu'un leur cherchait des ennuis, il serait dans l'obligation de se montrer. À moins que ce soit un fou furieux en possession d'une arme à feu et là… Ah chut ! Rester sur ses gardes devrait suffire. Et puis inquiéter Ziggy n'était probablement pas la meilleure chose à faire. Non, il était même préférable de détourner son attention des ruelles un instant.

    Edward inspira profondément afin de dissimuler toute trace d'inquiétude dans sa voix, puis indiquant à Ziggy la silhouette sombre et majestueuse de la Tour Eiffel, qui n'était qu'à quelques embranchements de leur position, il lâcha d'un ton clair :

    «  Regarde. Ta mère a trouvé là une superbe partenaire à mettre en valeur, non ? »

    Un vague sourire s'étira sur ses lèvres fines, tandis qu'il fixait avec un air de défis, la reine de la nuit dont une moitié seulement des rondeurs était visible. Ses iris ne s'y attardèrent pourtant pas et la fuirent rapidement pour lui préférer l'obscurité des rues adjacentes. Rien. Rien ou presque.


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MessageSujet: Re: ... T-tu vas rire, je crois que je suis perdu [ Edward White][1889][Terminé]   ... T-tu vas rire, je crois que je suis perdu [ Edward White][1889][Terminé] I_icon_minitimeDim 21 Juil - 16:57

A quoi s’attendait il ? Il était pathétique. Pauvre petite chose perdue, trouveras tu ta place dans ce monde trop grand pour toi ?
Toute à l’heure il regardait ces petites larves perdues dans cette trop grande flaque, ce n’était pas par compassion en fait. Il se reconnaissait un peu en elles. Edward aussi devait le trouver pathétique, et si il y avait bien une personne qu’il ne voulait pas décevoir s’était bien son patron, il lui devait beaucoup.
Aussi fut il surpris quand l’homme, replaça ses mèches rousses et lui parla avec une telle douceur qu’elle en semblait presque irréelle. Il n’était pas irréel de croire que cet homme si impressionnant pouvait faire preuve de tant de douceur mais, dans le contexte du moment, au milieu de cette aura de peur mélangée à l’anxiété, cette gentillesse avait quelque chose de magique.
C’était peut-être aussi pour ça qu’il but les paroles de son supérieur. Il avait envie de le croire, de croire qu’il serait en sécurité, qu’il ne lui arriverait rien. Il avait aussi envie de croire que ce cri n’était rien, que ce n’était qu’un rêve, il ne voulait plus penser à l’aube approchant et croire que tout cela n’était qu’un mauvais rêve.
Il se focalisa sur la chaleur autour de sa main, de la douceur dans la voix de l’homme et des promesses contenue dans ses yeux vairons.  Et il le crut.
Il hocha la tête et le suivit tant bien que mal, essayant de faire abstraction de son genou douloureux et marcha d’un bon pas claudiquant  tenant toujours la mains du propriétaire du cabaret.
«  clip,clop,clip,clop,clip,clop »
Seul ce son déchirai l’angoissant silence de la capitale. Un son de semelle sur des pavés humides, régulier, immuable, se répercutant à l’infini contre les vieux murs des immeubles biscornus des petites rues parisiennes.
Edward ne parlait pas mais pourtant Ziggy le sentait un peu anxieux. Qu’avait-il donc ?
L’homme affichant un air concentré sur son visage, le rouquin n’osa pas lui demander si tout allait bien. Mais voilà, comme à son habitude le mime se tut. Ils marchèrent encore dans quelques rues puis arrivèrent près des quais de la scène, loin du lieu où ils avaient entendu cet affreux cri et pourtant…. Son sauveur semblait toujours aux aguets…
Il regarda l’endroit où ils se trouvaient, c’était grand et c’était vide. Voilà ce que se dit Ziggy sur le coup. Il entendis ensuite Edward parler.
« Regarde. Ta mère a trouvé là une superbe partenaire à mettre en valeur, non ? »
Le petit mime leva la tête et regarda devant lui. Comme une ombre chinoise la tour de Paris se dressait fièrement,  surexposée à la lumière de cette demi-lune. On devait avoir une magnifique vue d’en haut, et on devait être au plus près de son cher astre lunaire. La lune avait ce talent particulier de rendre tout magnifique et magique aux yeux de Ziggy.
Souvent Ziggy se demandait comment un aussi bel astre, si parfait, si intouchable, pouvait créer des gens comme lui. Est-ce qu’il était sur terre parce que la lune ne voulait pas de lui ? Est ce qu’elle l’avait abandonné ici et que c’était pour ça qu’il se sentait si perdu ? Etait-il seul ? avait-il des frères et sœurs ?
Les sœurs lui avaient montré un jour cette page de manuscrit décrivant la race des lorialet. Il y était dit que les gens de son espèce étaient rare et mourraient jeune. Il savait donc qu’ils existaient mais n’en avait jamais rencontré si bien qu’il se demandait parfois si ce n’était pas une légende…
Il se sentait tout à coup  triste et sans s’en rendre compte il se mit à questionner à voix haute.
«   crois-tu qu’elle sait que j’existe ? Pense-t-elle à moi des fois ?  quand je fais quelque chose je le fais dans l’espoir qu’elle soit fière de moi… l’est-elle ? ou a-t-elle honte qu’on me  nomme « son fils » ?...   »

A qui s’adressait-il ? a Edward ? ou parlait il pour lui ?  Au fond il savait que ses questions resteraient sans réponses mais il aurait aimé être éclairé.
Il se mit à marcher sur les quais. Une vieille boutique attira son attention, on y vendait de vieilles affiche et en vitrine l’une d’elle lui fit écarquiller les yeux. Il se planta devant pendant quelques bonnes minutes et revint chercher Edward en courant et le tira jusqu’à la boutique. Il le regarda et montra l’affiche du doigt.
C’était une très vieille affiche faisant la réclame d’un spectacle de pantomime, au théâtre des funambules avec en vedette, Jean-Gaspard-Baptiste  Deburau. Les couleurs était certes délavées et les mots quelque peu effacé par l’âge, mais l’essence même, l’âme du milieu de la pantomime était intacte. Au premier plan, Baptiste en pierrot lunaire, l’amoureux lunatique qui souffre en silence, le malchanceux, le solitaire.
La ressemblance entre lui et Ziggy était frappante, les même sentiments, la même attitude. Les autres ne le surnommaient pas Petit pierrot pour rien.
Les yeux de Ziggy brillaient dans la pénombre.
«  connais tu cet homme ? c’est le mime baptiste, un modèle pour nous tous. Jamais je n’ai rencontré mes semblables pourtant… je sens qu’il était l’un des miens. On dit que c’est lui qui a inventé l’image du pierrot Français mais c’est faux. Il n’a fait que être lui-même.
Je l’ai toujours admiré et j’aurais rêvé pouvoir le voir au théâtre des funambules. Oh, ça devait être magnifiques, il y avait la scène, l’orchestre,les costumes, les autres comédiens, l’agitation du paradis. Mais ce n’était que poudres au yeux, parures, esbroufe, lui il n’avait pas besoin de tout ça. On m’a parlé de lui, on m‘a dit que chacun de ses gestes était plus beau et plus imagé que la plus belle description lyrique des plus beau livres de France. Mère devait être fière de lui…. Il est surement heureux avec elle maintenant……
»

Edward pouvait être heureux, il devait être la première personne à qui Ziggy avait autant parlé en un coup et de son initiative propre.
«  Et pour sur G-gamin, tu as raison-hips. Il était magnifique… -hips»
Quelque chose bougea de derrière les poubelles, un homme sans âge y était allongé, des bouteilles couchée a côté de lui et un vieil orgue de barbarie entre ses mains. Ziggy sourit et s’approcha de lui en farfouillant dans ses poches, il en sortit quelques pièces qu’il lui donna (le roux n’était pas vraiment matérialiste et se fichait un peu de l’argent). Le vieil homme l’attira à lui et lui murmura quelque chose à l’oreille en tapotant sa tête, le mime sourit et lui répondit tout aussi bas. S’en suivit un dialogue inaudible entre les deux.
Le roux finit par se relever et se tint au milieu du quai pendant que le vieux commençait à jouer.
Immobile jusqu’à maintenant la petite silhouette commença à s’animer. Il n’essaya pas de faire abstraction de la douleur dans son genou et du liquide poisseux qui coulait sur sa jambe sous son pantalon, mais s’en servit. Il commença à tourner et virer en claudiquant, trainant sa jambe dans le vide, bougeant silencieusement sur les pavés. Il imitait un ivrogne sortant d’un bar, la bouteille à la main, menaçant de tomber d’une minute à l’autre. Sur papier le tableau n’avait pas l’air ragoutant, pourtant Ziggy, comme sa mère arrivait à rendre toute chose magique. Sur les pavés luisant des quais la lune l’éclairait comme un projecteur se réverbérant sur sa peau lui conférant cette si particulière aura fantomatique. Lui non plus n’avait pas besoin de théâtres pour faire rêver les gens.

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MessageSujet: Re: ... T-tu vas rire, je crois que je suis perdu [ Edward White][1889][Terminé]   ... T-tu vas rire, je crois que je suis perdu [ Edward White][1889][Terminé] I_icon_minitimeSam 17 Aoû - 22:15


    Toutes les questions du garçons se perdirent dans le cruel silence de la nuit. Sa mère ne pouvait répondre, il restait seul, seul avec ce poids de ne pas savoir pourquoi… Pourquoi lui ? Edward secoua brusquement la tête, ravala,t avec empressement un élan de souvenir trop douloureux. Il abandonna l'artiste du regard, pour le diriger sur les étoiles et reprendre pleinement ses esprits. Un faible sourire éclaira son visage, alors qu'à nouveau, le petit Lorialet attrapait sa main. Surpris, Edward se laissa conduire jusqu'à la vitrine d'une petite boutique. Ziggy indiqua une magnifique affiche très sobrement colorée, un Pierrot y prenait toute son envergure dramatique sous les lettres élégantes annonçant son spectacle. Si le loup-garou n'en avait pas entendu parler, son petit acolyte aurait visiblement donné cher pour pouvoir obtenir cet humble morceau de papier. Il se montra d'ailleurs des plus loquace, pour le plus grand bonheur d'Edward.

    « Et bien, tu en sais des ch… »

    Il n'eut pas le temps de finir, un ivrogne se joignit à eux. Contre toute attente, Ziggy lui sourit. Loin d'être rebuté par l'odeur et la mise minable du vagabond, le petit Pierrot se pencha vers lui et une discrète conversation s'en suivit sous le regard amusé d'Edward. Finalement, dans un cliquetis enroué, l'homme mit en marche son orgue de barbarie et, figé dans son affiche, le mime Baptiste pu contempler sa relève. Il avait de quoi être fier tant la scène jouée par son cadet était belle. Comme toujours, toute la poésie d'une vie se glissait dans chaque geste de Ziggy. Pas un homme au monde n'aurait pu donner autant d'émotion et de compassion dans la représentation d'un clochard. Pas un. Et aucune plume, si fine soit-elle, n'était capable de rendre l'atmosphère si particulière de cette soirée.

    C'était l'histoire d'un clochard avec qui la vie avait été bien dure. C'était l'histoire d'un enfant qui ne trouvait sa place que dans le silence. C'était l'histoire d'un monstre qui espérait réussir à donner l'illusion qu'il n'en était plus un. Un trio unique qui se produisait sur l'humble scène de la rue, avec comme seul public les étoiles et la lune.

    Finalement Edward s'arracha à son mur et le grand Baptiste de papier put le voir rejoindre la piste. Il s'avança jusqu'à Ziggy, l'écrasant de son immense silhouette, puis comme un parent qui se plie pour un enfant, le loup-garou s'accroupit lentement. Il posa un genou à terre et l'une de ses mains s'empara avec douceur de l'invisible bouteille. Il la posa sur le sol, puis il se releva, surplombant à nouveau de toute sa hauteur le minuscule rouquin. Un pas en arrière. Il posa sa main sur son cœur avant d'accorder une profonde révérence au garçon. Des dizaines de secondes s'écoulèrent, même l'orgue de barbarie avait ralenti la cadence, suspendue à cet étrange spectacle où le puissant se mettait indiscutablement au service du faible. Edward se redressa, le sourire aux lèvres, puis se saisissant délicatement de la main du Lorialet, il le fit monter sur ses pieds, et alors que la musique repartait de plus belle, il entraîna Ziggy dans une valse unique, où il lui suffisait de se laisser guider.

    Cinq minutes passèrent, ou peut être dix, puis leur numéro s'acheva sur les applaudissements du vagabond. Edward salua poliment son partenaire et poussa même le jeu jusqu'à ramasser la bouteille imaginaire pour la jeter dans une poubelle qui l'était tout autant.

    Il sourit à Ziggy et le décoiffa avec malice avant de lui indiquer l'affiche du mime du bout du doigt et de lui murmurer au creux de l'oreille :

    « Il est fier de toi. Tu n'as pas à en douter une seule seconde, petit Pierrot. »

    Il lui mit une petit tape sur l'épaule et s'éloigna un instant pour aller gracieusement payer le mendiant. Il n'avait pas grand chose, mais il joignit sa carte aux quatre francs qu'il lui laissa et lui promit de lui trouver sous peu un travail, à condition qu'il arrête l'alcool. Et finalement, il se tourna vers Ziggy :

    « Il faut nous remettre en route je le crains, l'aube est proche et je m'en voudrais qui tu finisses cuit à point sur la chaussée. »

    Il jeta un coup d'œil au ciel, dont la teinte s'était encore légèrement éclaircie, puis posant son regard sur le petit Ziggy, il haussa un sourcil et demanda :

    « Tu viens ? »


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MessageSujet: Re: ... T-tu vas rire, je crois que je suis perdu [ Edward White][1889][Terminé]   ... T-tu vas rire, je crois que je suis perdu [ Edward White][1889][Terminé] I_icon_minitimeSam 21 Sep - 21:45


Inconscient, c’est ainsi qu’il évoluait dans cette aura caligineuse douce et traitre. Inconscient d’innocence, inconscient du monde qui l’entourait.
Ah, le monde. Si seulement il n’était pas si cruel, si grand, pauvre poisson perdu dans son bocal. Oui, il y avait trop de choses dans le monde, des choses qui le dépassaient. Tellement qu’elles finissaient par le submerger, l’enivrer. Ce truculent spectacle n’était autre qu’une funambulesque métaphore de ce sentiment profond en fin de compte. Qu’elle mauvaise habitude il avait d’extérioriser ses problèmes ainsi, ce n’était pas comme si quelqu’un pouvait comprendre, alors pourquoi ?
Encore et toujours les questions. Perfides questions, sournoise et chafouines question, toujours là à tourner en rond et-
Il sursauta, sortit hors de transe par l’imposante présence au-dessus de lui, la surprise lui aurait presque fait lâcher sa bouteille invisible . Il releva la tête et rencontra les yeux d’Edward, brillant et haut comme les étoiles au-dessus de sa petite tête rousse. Mais ça devait bien être des étoiles filantes qui tombèrent du ciel, car il se retrouva enfin en face d’elles ; lorsque Goliath se plia à David.
Il observa un moment l’homme en face lui, incrédule, que faisait-il ainsi ?
Quand d’un geste doux le lycan s’empara de sa bouteille le mime tomba des nues. Jamais… Jamais quelqu’un n’était entré ainsi dans son monde, le monde des choses invisibles, le monde qui n’a pas de place pour une réalité commune.
C’était un monde vierge comme la page blanche d’un roman qui n’est pas encore écrit, et c’est dans ce monde que Ziggy évoluait, sa souveraine étant l’imagination. Il lui suffisait de penser aux choses pour interagir avec elles là où les autres ne voyaient qu’un mime s’animant dans le vide. Mais les gens étaient aveugles. Aveugle et borné. Ils naissaient avec le don de voir ce monde-là mais le perdaient en grandissant. Les enfants n’ont aucun problème pour faire « semblant » , ceux qui deviennent adultes en perdent le don. Peut-être était-ce pour cela qu’il resterait un enfant jusqu’à la fin de ses jours, il était condamné à rester dans ce monde parallèles aux autres, seul.
Et pourtant de tous ceux qui l’entouraient, c’est le géant sombre et torturé, qui avait fait le pas nécessaire pour entrer dans son petit monde, et ce de la plus douce des façons. Il prit délicatement sa main, qui semblait si petite et fragile ,entre les siennes.
Et le loup l’entraina dans une hypnotique danse funambulesque, suivant la mélodie plus enthousiaste de l’orgue des vagabonds, alors il se laissa guider par son partenaire.
Leurs pas raisonnaient à peine sur le sol humide et suintant, sous la lumière de la lune, projecteur de leur petit théâtre imaginaire, les deux silhouettes s’animaient comme les fragiles petits automates d’une boite à musique.
1,2,3.
1,2,3.

En voilà une jolie valse, qui s’acheva sur un salut commun et les pluies d’applaudissement de ce vieux vagabond. Des applaudissements heureux, venant du fond de l’âme, les seuls vrai applaudissements qui réchauffent le cœur.

« Il est fier de toi. Tu n'as pas à en douter une seule seconde, petit Pierrot. »

Dit Edward en lui ébouriffant les cheveux. Ces quelques mots le touchèrent énormément, tant qu’il en avait presque les larmes aux yeux. Il renifla fièrement et s’essuya le nez en bombant le torse. Il était un homme, non mais, il devait être fier et ne pas pleurnicher .Enfin il aurait voulu y croire mais il n’avait jamais l’air crédible quand il faisait le fier. Ziggy tourna son regard vers l’affiche que le lycan lui montrait, et un sourire apparu sur son visage alors qu’il fixait celui de Baptiste. Il lui semblait voir, au fond des yeux tristes et imprimés sur ce papier jaunit, une petite lueur, un petit quelque chose qui ressemblait à de l’approbation.
Peut-être était-ce un tour joué par son cerveau fatigué ? Mais, pourquoi ne pas se leurrer après tout ? Si on était plus heureux comme ça. Au final la réalité est relative, ce que tu crois réel a toutes les chance de l’être.

Il sortit de ses pensées et regarda le patron, occupé à converser avec le vieux clochard. Il eut un sourire tendre, cet homme était quelqu’un de bien. Le susnommé se tourna d’ailleurs vers lui et lui adressa quelques mots.

« Il faut nous remettre en route je le crains, l'aube est proche et je m'en voudrais qui tu finisses cuit à point sur la chaussée. »

Il regarda Edward complètement paniqué ça ne le faisait pas du tout rire lui !
Le soleil était méchant, il brulait affreusement : quel objet de torture !
Il leva la tête vers le ciel et fut horrifié de voir que la si belle voute vespérale s’inclinait déjà devant le barbare ciel matinal. Le mime couina d’effroi et en toute virilité et courut vers son patron.
D’un petit bon il sauta sur son dos et s’y agrippa, un petit peu paniqué par l’aube inquisitrice approchant à grand pas.


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MessageSujet: Re: ... T-tu vas rire, je crois que je suis perdu [ Edward White][1889][Terminé]   ... T-tu vas rire, je crois que je suis perdu [ Edward White][1889][Terminé] I_icon_minitimeDim 20 Oct - 12:06


    Hélas pour eux, la fin de leur escapade n'allait pas tarder à être proclamée par l'arrivée du soleil. Les lorialets n'ont pas la chance de pourvoir lui survivre et une retraite stratégique s'imposait si Edward ne voulait pas voir un de ses artistes les plus talentueux terminer tragiquement sa carrière. Il invita le rouquin à le suivre, ce qu'il fit à sa manière. Grimpant sur le dos du lycanthrope, il s'y cramponna comme l'aurait fait un chat mu par la surprise. Si le poids plume du jeune homme déstabilisa à peine Edward qui retint ses jambes par réflexe, sa soudaine proximité avec un autre chamboula considérablement le cœur du loup-garou.

    Il resta figé quelques secondes, trouvant la scène d'un irréalisme total et se demandant s'il n'avait pas finalement succombé à la chaleur de sa couette quelques heures plus tôt. Pourtant il était bien là, lui le terrifiant roi des lycanthropes, soutenant un petit adolescent paniqué à l'idée de rencontrer le soleil. Mal à l'aise, Edward reposa le jeune homme au sol sans aucune animosité. Il en profita d'ailleurs pour s'attarder une seconde sur son costume et en réajuster le col avant lui sourire avec simplicité, tâchant d'apaiser ses inquiétudes d'une voix patriarcale :

    « Allons, nul besoin d'arriver à de telles extrémité. Nous avons tout le temps pour rejoindre le cabaret ne t'en fais pas. Mais mettons nous en route maintenant, ce sera mieux si nous voulons ménager ta jambe. »

    Il tourna les talons et se remit en marche, songeant qu'à peine vingt minutes de route suffiraient pour retrouver la quiétude du Lost Paradise.

    Un pas en avant, deux pas en arrière. Voilà ce que venait de faire Edward. Enchanté par la personnalité si douce de Ziggy, il s'était laissé aller à quelques idioties et il s'en mordait les doigts. Mais que lui avait-il pris de saisir sa main ? D'entrer dans sa représentation sans y avoir été invité ? Était-il donc si fatigué pour se laisser avoir par un enfant ? Sans doute. La courte nuit n'était peut être pas en rien dans son comportement saugrenu. L'emportement soudain du Lorialet avait, en tout cas, refroidit ses ardeurs, et quelques secondes suffirent pour qu'il retrouve sa place et dresse à nouveau un mur des plus épais entre lui et le reste du monde.

    Avançant d'un pas tranquille, il gardait tout de même un œil sur Ziggy, préférant s'assurer que la marche ne l'épuiserait pas trop malgré son genou écorché. Sur la Seine, les péniches les plus matinales étaient déjà en mouvement, annonçant la fin de la nuit de leur toussotement régulier. La ville s'éveillait, rappelant à Edward la journée de travail qui l'attendait. Il passa une main sur son visage fatigué, espérant que la nuit suivante serait moins mouvementée, puis il ralentit à nouveau le pas et s'enquit :

    « Tiens tu le coup ? Rassure toi, nous sommes bientôt arrivés. Regarde on voit le clocher de l'église Saint-Gerrmain-des-Prés. Encore quelques rues et tu auras droit à un repos bien mérité. »

    Il pointa du doigt le sommet de l'édifice, s'arrêtant un instant à côté d'un banc pour permettre au garçon de se poser si le besoin s'en faisait sentir. Il en profita pour fermer brièvement les yeux, dissimulant un nouveau bâillement de la paume de sa main, lorsqu'un clapotement régulier attira son attention. Il semblerait que la chance soit avec eux. Un des premiers cab de la journée passait par là. La petite voiture ouverte tirée par un cheval à la robe brune, s'engagea dans leur ruelle et le lycanthrope lui fit rapidement signe :

    « Je crois bien que c'est ton jour de chance Ziggy, je ne misais pas un seul instant sur la possibilité de rentrer ainsi. Ce n'est pas plus mal, une fois au cabaret nous aurons le temps de nous occuper de ta jambe. Sauf si tu préfères attendre le retour du médecin ? »

    Il l'interrogea brièvement du regard, avant de reporter son attention sur la voiture qui arrivait à leur niveau, soupirant légèrement lorsqu'il remarqua la crainte du cheval à l'approcher. Le cocher insista, mais l'animal était visiblement têtu et à défaut de pouvoir tourner, il s'arrêta à une dizaine de mètres de leur petit duo sous le regard perplexe du conducteur qui s'excusa depuis son poste :

    « Excusez le, je ne sais pas c'qui lui prend. Allé bourrique, avance pardi ! On ne va pas rester là toute la journée. »

    Un léger sourire s'invita sur le visage d'Edward, qui se tourna vers le lorialet :

    « Je crains que les rues désertes n'aient joué en ma défaveur. Peut-être devrais tu prendre le cab seul pour cette fois. Je payerais ta course en avance et je te rejoindrais au cabaret, une promenade matinale me feras le plus grand bien. Qu'en penses-tu ? »


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MessageSujet: Re: ... T-tu vas rire, je crois que je suis perdu [ Edward White][1889][Terminé]   ... T-tu vas rire, je crois que je suis perdu [ Edward White][1889][Terminé] I_icon_minitimeDim 12 Jan - 13:49


Peut-être n’aurait-il pas dû faire preuve d’une si soudaine et peu convenable proximité ? Enfin, il était un peu trop tard pour se poser la question maintenant. Ce n’était pas tellement du genre de Ziggy d’être impulsif, même pas du tout. Il était un garçon calme mais un peu trop sujet a ses sentiments, c’était difficile de tous les gérer, il n’avait jamais était très bon pour ça. Avant , il vivait plutôt seul et n’avait pas besoin de se contrôler devant ses mère adoptives. Il n’y avait rien à part eux trois et les grandes étendues neigeuses, qui s’étendaient sur des kilomètres et des kilomètres. Mais depuis qu’il était à Paris cela avait changé, même Malmö paraissait tout petit à côté de cette grouillante ville lumière. Et le Cabaret, on ne faisait pas pire en matière de concentration de gens ! Il arrivait parfois que la salle soit si bondée que le mime se demandait si toute la capitale n’y était pas réuni, il était bien sûr bien bien loin du compte.
Quoiqu’il en soit il était maintenant perché sur le dos de son patron et ne sachant que faire, ayant visiblement troublé l’homme, il prit le temps d’apprécier la vue. Ouh, ça donnait le vertige ! C’est qu’il était haut perché le bougre, mais il était vrai que la vue de là-haut n’était pas désagréable.
Il remarqua que le temps avait comme semblé se suspendre. D’habitude quand il commençait à rêvasser ainsi, immobile et en silence, les gens bougeaient a côté de lui, continuaient leur vie, mais la rien de tout ça, tout semblait figé, ou plutôt : Edward s’était figé.
Il commença à se dire qu’il aurait vraiment dû être moins impulsif, maintenant qu’allait dire le loup ? Allait il le réprimander, le jeter à terre d’un mouvement sec ? L’avait-il chamboulé par cet acte si soudain ? Il est vrai que le Loup avait l’air de quelqu’un de froid et distant, mais tout à l’heure en entrant dans sa petite danse, il avait prouvé qu’au fond de lui existait quelque chose qui palpitait : un petit cœur, et un peu d’imagination. Alors Ziggy avait eu confiance, une confiance aveugle en celui qui s’était imposée dans sa détresse comme un protection, un mur infaillible, un rempart contre les vague qui jamais ne s’érode.
Mais il n’en fit rien ? Il le posa doucement à terre. Le mime le fixa droit dans les yeux, mer et pré rencontraient rubis et onyx. Encore une huitre pensa Ziggy.
Le roux usait souvent de comparaisons pour définir les gens, quand il ne savait pas quel terme appliquer. Les huitres c’était simple, c’était les gens qui ne s’ouvraient jamais aux autres, mais quand ceux-ci décidaient enfin de se desceller, il arrivait bien souvent qu’on y découvre une perle.
L’autre essaya de noyer le poisson, évidement, un sourire et une voix douce, juste un nouveau masque. Ziggy eu une petite moue blessée, qu’il ne laissa qu’à peine transparaitre.

« Allons, nul besoin d'arriver à de telles extrémité. Nous avons tout le temps pour rejoindre le cabaret ne t'en fais pas. Mais mettons nous en route maintenant, ce sera mieux si nous voulons ménager ta jambe. »

Mais, la déception prit un peu le pas sur l’inquiétude. Oui, ils allaient bientôt rentrer, mais la balade serait alors finie, quand aura-t-il encore l’occasion de partager un moment avec cet homme ? nul ne le sait…
Il soupira doucement, dans une résignation muette et se mit à suivre le plus vieux. Plusieurs fois il fit glisser son regard sur son compagnon, lorsqu’il ne sentait pas le regard passablement inquiet de celui-ci sur sa propre personne. Il avait l’air fatigué… et c’était de sa faute. Il se senti mal, vraiment coupable. Il oubliait souvent que les gens avaient une vie pendant la journée. Le pauvre, il avait dû travailler tout le jour et le voilà obligé de courir après un imbécile de mime toute la nuit.
Il se gifla mentalement, encore et toujours, il était un boulet pour quelqu’un…
Trop coupable il n’osa plus regarder le loup, et préféra laisser son regard divaguer sur toute les petites fourmis de paris qui commençaient leur besogne matinale, le ciel déjà se teintait de couleurs, vive et chatoyante. Il n’avait jamais l’occasion de voir ça, lui vivait en noir et blanc, dans la sombre clarté de la nuit, jamais il n’eut pensé entrapercevoir ces couleurs diurnes qui pour lui ne sonnaient que comme fabulation.
A quoi donc ressemblait le jour ? Oh … Il devait être tout son contraire : vivant, chaud et coloré. Brulant, si Brulant… de ses rayons de soleil il donnait la vie… c’était ce jour qu’il ne verrai jamais.
Il avait pour cela une sorte de fascination malsaine et dangereuse, comme celle qu’a un enfant pour les flammes perfides brulant dans l’âtre d’une cheminée, et à ce moment-là, il n’avait jamais été aussi près de se bruler. C’est encore la voix grave de l’homme à ses côtés qui le tira de ses pensées .


« Tiens tu le coup ? Rassure toi, nous sommes bientôt arrivés. Regarde on voit le clocher de l'église Saint-Germain-des-Prés. Encore quelques rues et tu auras droit à un repos bien mérité. »

Nous voilà donc au terme de cette escapade, d’un côté il n’était pas contre. Cela faisait déjà longtemps qu’il était levé, et commençait à peiner pour garder les yeux ouverts. L’idée de revoir son lit ne lui était pas si désagréable en fin de compte, il suivit le doigt d’Edward du regard avec un sourire rêveur.
Son patron héla un fiacre, effectivement ça serait plus rapide pour rentrer. La voiture s’approcha et le mime se recula, il n’aimait pas trop les chevaux. Et Edward non plus ne semblait pas aimer le cheval, ou bien c’était le contraire ?

« Je crains que les rues désertes n'aient joué en ma défaveur. Peut-être devrais tu prendre le cab seul pour cette fois. Je payerais ta course en avance et je te rejoindrais au cabaret, une promenade matinale me feras le plus grand bien. Qu'en penses-tu ? »

Ah, mais… mais il ne voulait pas rentrer seul non … mais. Il se mit une petite gifle ! Allons, il ne fallait pas qu’il fasse sa chochotte, peut être que Edward voulait rentrer seul, être tranquille. Il n’avait pas besoin d’un petit boulet de lorialet dans ses grandes pattes. Il prit une grande inspiration, et prononça enfin quelques mots depuis tous ces silences pas très éloquents.

« Ne t’en fais p-pas pour moi. Je vais payer une fois arrivé. Je vais rentrer et aller me coucher, je peux m’occuper de mon genoux seul. Ed- erm, patron, je suis d-désolé de t’avoir fait courir partout comme ça, je vais te laisser, j’en ai déjà fait assez je pense…. Rentre bien, essais de te reposer… euh.. si tu en a le temps »

Finit-il par ajouter, ayant du mal à cacher son malaise. Il tenta de sourire au loup, puis se résigna et monta dans le cab.
Les roues claudicantes s’élancèrent sur les pavés inégaux des rues sombres, le mime posa sa tête contre la paroi de la voiture, bercé par ce doux tremblement, les bruits de sabots sur les pavé et les verbiages d’encouragement que le coche lançaient à son canasson.
Il faillit s’endormir plus d’une fois et se fit violence pour garder les yeux ouverts, il était encore jeune et avait besoin de sommeil. Il ne fut pas mécontent d’arriver enfin au cabaret. Il descendit prudemment faisant attention à son genoux qui le lançait un peu, il fouilla dans ses poches et donna au coche le prix de sa course. Il regarda en l’air, la couleur du ciel devenait de plus en plus alarmante, et déjà il sentait sa peau d’ivoire être picotée par cette inquisitrice lumière. Ni une ni deux il rentra dans l’édifice, s’attirant au passage les regards interloqués des premiers employés : Ils n’avaient pas l’habitude de le voir à cette heure de la journée. Mais il ne leur prêta pas trop attention, les saluant d’un petit sourire et d’un signe de main, et monta les marches quatre à quatre pour rejoindre sa chambre. Il fut heureux de retrouver ce petit havre de paix, encore frais et embaumé des odeurs de la nuits. Il ferma ses volets et sa fenêtre, se déshabilla et observa son genoux avec une grimace : il avait prit une couleur violacée et était orné de petits éclats de sang séché. Mais rien de bien alarmant en soit, il avait l’habitude de se faire mal dans ses numéro ou ses entrainement. Il sortit une petite trousse à pharmacie de dessous son lit et entreprit de nettoyer et bander ce bobo. Une fois cela fait, il se glissa sous ses couvertures et s’abandonna à la caresse du tissu réchauffé par sa peau tiède, Morpheus le roi des rêves le berçant en ses bras. Ce soir-là, il rêva beaucoup. Il rêva qu’il était perché sur le dos d’un géant, si haut qu’ils voyait paris en dessous de lui, chaque ruelle, chaque petite vie. Et de son perchoir il se sentait comme tout à l’heure, observant ces petits insectes dorés dans leur flaque au milieu des pavés…
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