Cabaret du Lost Paradise - Forum RPG Forum RPG fantastique - Au cœur de Paris, durant la fin du XIXe siècle, un cabaret est au centre de toutes les discussions. Lycanthropes, vampires, démons, gorgones… Des employés peu communs pour un public scandaleusement humain. |
|
| Lotte Hochvogel, directrice boucletteuse ronchonne | |
| Auteur | Message |
---|
Lotte Hochvogel
Messages : 47 Date d'inscription : 14/07/2016
| Sujet: Lotte Hochvogel, directrice boucletteuse ronchonne Jeu 14 Juil - 12:24 | |
| Béatrice de Re:Zero Lotte HochvogelJ'ai autre chose à faire, soyez bref. Surnom(s): Madame la directrice, ou rien. Âge (en apparence) : 12 ans (plus deux autres millénaires) Sexe : À votre avis ? Nationalité : Mêlez-vous de vos affaires. Orientation sexuelle : Vous êtes ridicules… Race : Simurgh Métier : Bibliothécaire en chef de la Curia Taille : Gardez ce sourire en coin pour vous. Poids : Vous vous posez vraiment ce genre de question ?
Pourquoi venir au Lost Paradise ? Pour tirer les oreilles au patron. Autre chose ? Je peux y aller maintenant ? You look like… Vous n'avez qu'à ouvrir les yeux. ● Indira – Apsara (nymphe céleste indienne), responsable de la section religion. Particularité : Marche en agitant les hanches, porte toujours des chapeaux improbables.
« Quelques mots pour décrire la directrice ? Voyons… Beaucoup vous diront qu'elle est très petite, mais la première chose qui me vient à l'esprit sont ses vêtements. Personnellement, et je peux vous dire que cela fait maintenant quelques années que je suis là, je ne l'ai jamais vue mal habillée. Son adorable petit corps est toujours caché sous des couches de tissus magnifiques. Elle a un faible pour les froufrous et autres pompons, mais je ne saurai pas expliquer pourquoi… Peut-être pour avoir l'impression d'avoir des plumes ? Huhu ~ Quoi qu'il en soit je suis un peu jalouse de ses habits, toutes ses tenues doivent valoir une fortune si vous voulez mon avis, *chuchote* mais elle serait trop radine pour les revendre. Elle ne porte par contre jamais de chapeau, ou alors une toute petite couronne parfois… De toute manière c'est moi, la pro des chapeaux. »
● Niklas – Nixe norvégien, responsable de la section poésie. Particularité : Toujours mouillé, constamment suivi par deux serpillères. Pousse des cris bizarres quand il a peur.
« Aaah Madame la directrice… Hm… Lorsque je l'ai rencontrée j'ai très vite été dérouté par la différence entre son apparence et son caractère. On pourrait parler de tyran enfermé dans le corps d'une poupée… E-Enfin, je veux dire, elle est très mignonne et même si elle est toute petite elle impose un certain respect ! Parfois quand je regarde un peu en l'air je ne la vois pas, j'ai d'ailleurs déjà failli lui rentrer dedans par mégarde à plusieurs reprises. Quand elle parle avec quelqu'un de très grand elle trouve souvent un moyen de se mettre à sa hauteur, par exemple en grimpant sur une chaise ou en s'asseyant en haut d'une étagère pour être au-dessus de son interlocuteur. C'est un peu un comportement d'oiseau de proie en fait… Oh mais oui ! Comme le vautour, elle se met en hauteur pour mieux se saisir de sa potentielle victime ! Je me demande si elle mange des graines… Hm ? Pourquoi vous vous éloignez ? Qu'est-ce que- O-O-Oh m-madame la directrice, c-ce n'est pas… GYEEEEEEEEEH-- »
● Glenda - Gwrach y Rhibyn (vieille banshee galloise), responsable de la section théâtre. Particularité : Fredonne souvent au milieu des allées, ne supporte pas d'être appelée anglaise.
« La petite Lotte ? Gyeheh… De beaux cheveux, ooh oui de beaux cheveux. Comme une petite poupée, une douce petite poupée bien coiffée… De belles joues, rondes et roses, comme une petite fille… Des doigts fins, très fins, comme une pianiste… Mais elle ne joue pas du piano, non non, pas de piano… Des jambes fines, très fines, comme une ballerine. Mais elle ne danse pas, non non, elle ne danse pas. Une belle voix, une très belle voix. Elle chante, oui, comme un oiseau, elle chante…Des petits pieds, tout petits pieds, mais on l'entend marcher ! Ah oui, on l'entend marcher… Hmmm hmmmm hmmm… » *elle s'éloigne en fredonnant un air lugubre*
● Fennella – Enfant maudite dotée d'un troisième œil, responsable de la section géographie. Particularité : Ne cligne jamais des trois yeux en même temps, remonte sans arrêt ses lunettes, traite tout le monde d'idiot (sauf Lotte), parle très vite.
« La directrice est certes enfermée dans le corps d'une enfant, mais ses gestes ne sont pas aussi maladroits que ceux que l'on pourrait attribuer aux petites filles. Ses mouvements sont toujours précis, elle ne fait jamais quelque chose à deux reprises, marche en ligne droite et a tendance à pointer du doigt les personnes qui l'agacent. Lorsque qu'elle s'énerve, elle gonfle les joues, peut-être s'agit-il là d'un effet secondaire du corps dans lequel elle est enfermée… *note quelque chose dans un carnet* Elle se tient toujours droite, le menton haut, la mine renfrognée, parfois les mains sur les hanches ou alors les bras croisés. Elle a souvent l'air agacée ou irritée, mais on s'habitue assez vite. Ses pas sont vigoureux, ne confondez pas cela avec le mot lourd, ce que je veux dire c'est que sa démarche est affirmée, ses petits talons résonnent facilement au milieu de la bibliothèque lorsqu'elle traverse les couloirs. Ma théorie est que cela lui donne de l'assurance. Concernant ses cheveux, j'ai émis l'idée qu'elle les coiffait en usant de sa magie, cette théorie a d'ailleurs été récemment confirmée par Ladli. *raye quelque chose dans le même carnet* Comme ils sont toujours attachés, j'ignore quelle est leur longueur réelle, mais ils doivent sans doute atteindre le creux de ses reins. Elle rougit assez vite lorsqu'elle perd ses moyens, ce qui est chose rare, mais cela lui arrive lorsqu'elle est en compagnie de monsieur Dobri ou White. D'apparence générale son corps peut sembler frêle, mais elle est toujours pleine de vie et n'a, à mes yeux, jamais montré quelconque signe de fatigue corporelle. Se mouvoir dans une enveloppe charnelle aussi réduite doit sans doute améliorer son endurance… *note autre chose dans son carnet* Voilà pour mon étude. Autre chose ? J'ai également pris soin de dessiner un schéma anatomique pour illustrer mon propos. Non ? Très bien. N'hésitez pas à revenir me voir pour plus d'informations. »
You are… Vous m'agacez… ● Ingrid et Astrid – Sœurs zombies siamoises reliées au niveau de la taille (deux jambes pour quatre bras), responsables des prêts et des emprunts. Particularité : Grandes amatrices d'histoires d'amour et de couture, elles ont une conception de la beauté assez… particulière.
« Madame Lotte est très gentille ! - Oui, très gentille ! Même si parfois elle crie fort contre les gens. Mais contre nous elle n'a jamais crié ! - Ah ça, jamais ! Mais je crois qu'elle n'a jamais vraiment crié sur quelqu'un qui travaille à la bibliothèque. Même Charles-Alexandre ! - Ooolala, alors qu'il est vraiment détestable des fois ! Hein Ingrid ? - Oui ! Mais Lotte reste toujours calme, elle utilise souvent le chantage pour le faire changer d'avis. Mais en général on sait quand même quand elle va s'énerver, parce que son regard change complètement. D'abord c'est comme si elle disait « Tu m'agaces. » avec ses yeux, puis après ça fait plutôt… - « Je vais t'éviscérer et faire de la corde à sauter avec tes tripes ! » - Oooh ce serait si mignon ! - Dans ce genre de situation il faut courir très vite ! Mais de toute façon Lotte peut aller d'un bout à l'autre de la bibliothèque en une fraction de seconde. - Comme par magie ! Elle peut ouvrir les murs et les refermer ! - Je crois qu'elle est très attachée au respect dans la bibliothèque. Dès que quelqu'un ne respecte pas les règles, elle le fait sortir d'ici d'un coup ! Zyoup ! - La dernière fois elle en a transformé un en pierre ! - Une autre fois elle en a immobilisé un dans une posture rigolote ! - Ouiii je me rappelle ! Haha c'était si drôle ! On l'utilisait comme porte-manteau ! Madame Lotte a quand même un sacré sens de l'humour je trouve. - Elle ne fait jamais de blague par contre… Tu l'as déjà entendue rire toi d'ailleurs ? - Pas vraiment… Mais d'après Monsieur Olek elle déteste les chatouilles ! - Oooh ! »
● Hamida – Alan (femme oiseau des philippines), responsable de la section jeunesse. Particularité : Se pend souvent la tête en bas pour amuser les enfants, est souvent accompagnée par des petits qui cherchent leur parents. Adore l'or.
« Petite Lotte déteste le bruit, dès qu'elle entend quelque chose elle disparaît pour aller voir de quoi il s'agit. J'ai déjà vu beaucoup de visiteurs sortir la bouche cousue, les pauvres… En revanche elle reste assez souple avec les enfants et ne les menace jamais, mais elle ne visite jamais la section lorsqu'elle est pleine car elle a un peu de mal à les supporter. Il faut dire que beaucoup d'enfants font plus ou moins sa taille et pensent qu'ils peuvent jouer avec elle, mais heureusement je suis là pour éviter que cela ne tourne mal. À vrai dire je pense que Lotte ne sait pas comment se comporter avec des enfants, c'est pour cela qu'elle évite de les approcher, de peur de perdre ses moyens. Mais en règle générale, elle garde toujours son sang-froid, il lui en faut beaucoup pour l'impressionner ! Je me rappelle d'un jour où un monstre s'est enfuit de la section des livres maudits, il a détruit beaucoup de rayons et faisait la taille d'un dragon ! Mais Lotte est restée calme et a levé la main et hop ! En quelques secondes, le monstre s'est retrouvé enfermé dans un pot à confiture ! Les rares fois où je l'ai vue un peu hausser le ton c'est avec Monsieur Dobri ou Monsieur White parce qu'ils la connaissent bien, mais très peu de personnes sont parvenues à se rapprocher autant d'elle. Devenir proche de Lotte n'est pas une mince affaire, croyez moi ! »
● Callisto – Sphinx chargée de la section des reliques et parchemins anciens. Particularité : Très fainéante, ne bouge presque pas de la journée, adore les énigmes et méprise ceux incapable d'y répondre. Picole souvent.
« Elle n'abandonne jamais. C'est simple, elle refuse la défaite. Pour elle, admettre sa défaite signifie admettre son infériorité, et s'il y a bien quelque chose à laquelle elle tient, c'est son honneur. Depuis qu'elle s'est faite emprisonner dans son petit corps, elle a essuyé le mépris de beaucoup plus de gens que l'on pourrait se l'imaginer, ce qui a forgé son fort caractère. Si vous la regardez bien, elle marche toujours en ligne droite, d'un point A, à un point B. Elle n'aime pas les imprévus et les balayes avec sa magie avant de reprendre son but initial. À la fin de la journée, aucune tâche ne doit rester en suspend, autrement elle passera le temps qu'il faudra pour la terminer. Je la connais bien la petite Lotte, même si toute son histoire reste une énigme pour moi, son comportement reste suffisamment simple à comprendre à force de la regarder arpenter les couloirs de la bibliothèque. Comme elle s'occupe de beaucoup de choses, il lui arrive parfois de s'isoler un peu, souvent dans la réserve, à lire un livre pour se reposer. Mais très vite elle ressort pour s'assurer qu'il n'y ait aucun problème. Il faut dire, gérer cette bibliothèque n'est pas une mince affaire, et elle met un point d'honneur à ce que son travail soit fait en bonne et due forme. C'est qu'elle y tient, à son titre de directrice ~ Peut-on dire qu'un oiseau qui contrôle sa cage est toujours emprisonné ? »
● Boniface – Chickcharney (homme-hibou des bahamas), chargé de la section histoire. Particularité : Il tourne constamment sa tête dans tous les sens, même quand il parle. Très méticuleux, voire même psychorigide.
« Une grande mémoire, ooooh oui, une grande mémoire ! Madame la directrice n'oublie jamais rien et est capable de se souvenir de ce que quelqu'un lui a dit des semaines plus tôt ! C'est comme si sa tête était composée d'une multitude de petits tiroirs dans lesquels elle stocke ce qu'elle doit retenir. Fabuleux ! C'est fabuleux ! Oh ! *rajuste un livre mal posé* Elle n'est pas très loquace non plus, contrairement à Fennella par exemple, mais quand elle a quelque chose à dire, elle n'hésite pas à le faire ! Hohoho ! Mais toujours avec les formes ! Jamais un mot plus haut que l'autre, non non, elle trouvera toujours les mots justes, piquants mais jamais vulgaires. Je me souviens de ce jour où elle a fait pleurer un nécromancien à la grosse tête ! Hoho, Lotte sait magner le verbe, aucun doute ! »
● Charles-Alexandre – Balais ensorcelé, grand intendant des tâches ménagères. Particularité : Trouve toujours une raison pour râler. Est secrètement amoureux du plumeau en plume autruche de la réserve.
*Sert les poings, marche l'air énervé. Mime des couettes de chaque côté de sa tête avant d'agiter ses mains dans tous les sens, de mimer une décapitation, un étranglement, un dépaillement (très violent pour un balais), encore un étranglement, à nouveau les couettes, les bras sur les hanches maintenant, une nouvelle décapitation, puis fait le mort. S'aperçoit que Lotte le regarde de l'autre bout du couloir, se relève, s'incline pour s'excuser et part en courant balayer sa zone attribuée.*
● Ladli – Churel (esprit vengeur antipode indien), assistante de la directrice, responsable de la réserve. Particularité : Compte tout ce qui lui tombe sous la main, déteste la gente masculine, n'a aucun sens de l'humour.
« La directrice ne montre jamais ses véritables sentiments. Il est vraiment difficile de comprendre ce qu'elle ressent car elle ne fait confiance à personne. Je pense qu'elle craint que quelqu'un utilise ses sentiments contre elle. À ma connaissance, seul Boniface arrive à comprendre ce qu'il lui arrive lorsqu'elle a des problèmes, même si son humeur n'a pas l'air de changer à première vue. Il reste assez simple de sentir quand quelque chose ne va pas je pense, même Charles-Alexandre peut le ressentir. Elle ne dira jamais rien cependant… Ou alors peut-être si on lui offre quelque chose. La rétribution est fondamentale pour Lotte, elle ne fera jamais rien pour quelqu'un d'autre sans un cadeau en échange. Je suis assez d'accord avec Glenda pour penser qu'il s'agit-là de la conséquence de nombreuses trahisons durant sa longue vie, mais personne ne sait rien à ce propos car elle a toujours refusé d'en parler. Cela me fait penser que Monsieur White est très intelligent en matière de cadeaux, il cible toujours quelque chose capable de la mettre d'accord. À propos, j'ignore où sont stockés tous ses présents, mais leur nombre exact doit être fabuleux… Madame est également très douée pour trouver un belle chose à offrir, mais elle ne demande jamais rien échange, c'est étrange. »
● Madame - Femme énigmatique à tête de lapin, la plus ancienne habituée de la bibliothèque. Particularité : Ne parle jamais, erre dans la bibliothèque sans rien dire. Déborde de gentillesse.
*Fait apparaître une fleur rouge entre ses mains et la donne au narrateur avant de s'éloigner sans un mot. La fleur a une tige robuste et des pétales d'un rouge intense, mais son cœur y est complètement caché et impossible à atteindre.*
Once upon a time… Hors de question - Attendez, quoi ? - J'ai dit hors de question. - Mais vous devez raconter votre histoire ! Les gens sont là pour ça ! - Ce n'est pas mon problème. Vous êtes le narrateur, débrouillez-vous. Vous n'avez qu'à chercher dans la bibliothèque, cela vous occupera. - Attendez, ne partez pas ! … Oh.
*C'est ainsi que commença la grande recherche dans la bibliothèque de Minerve* Autant dire que la tâche n'était pas aisée, voire même impossible à première vue. C'était chercher une aiguille dans un tas de bottes de foin, sans même savoir si l'aiguille se trouvait à l'intérieur. D'abord sans indice ni idée de départ, Boniface eut la bonne idée de mentionner les livres contenant des légendes et des histoires anciennes, pensant que la bibliothèque d'Alexandrie avait dû inspirer de nombreux mythes. En effet si l'histoire de Lotte était largement méconnue, beaucoup savaient à la Curia qu'elle était en charge de la grande bibliothèque d'Alexandrie au moment de sa disparition. Cette information était même inscrite sur la gigantesque tablette de marbre de l'Atrium, là où étaient présentés tous les visages importants de la Curia. Les recherches commencèrent donc au milieu d'un nombre incalculable de livres plus ou moins anciens. Ce fut enfin après plusieurs heures de pages tournées qu'un texte finit par sortir du lot.- Légendes oubliées, section religion, sous-section mythologie. Légendes transmises oralement transcrites par un anonyme. Partie II, page 104 :
L'OISEAU DE BON CONSEIL Légende ottomane Dans un certain royaume vivait un grand sultan, réputé pour n'avoir jamais connu l'échec. Il remportait toutes les guerres, renversait tous les tyrans, séduisait toutes les femmes. Mais en dépit de ses nombreuses victoires, il ne fut jamais capable d'avoir un fils. Alors qu'il pensait perdre toutes chances d'avoir un héritier, son épouse la sultane finit par mettre au monde une petite fille. Celle-ci devint rapidement une belle et délicate princesse, disait-on à la fois gaie comme le jour et mystérieuse comme la nuit. Le sultan chérissait sa fille plus que tout, mais se résolut finalement à la marier afin de trouver son héritier. Trop inquiet à l'idée qu'elle n'épouse un homme cruel, il décida d'organiser un concours à travers le pays, dont le vainqueur obtiendra la main de la fille du sultan. La nouvelle se répandit dans tout le royaume, jusque dans la campagne où vivait un paysan avec sa femme et son jeune fils. Celui-ci, en entendant parler de princesse, tomba immédiatement amoureux d'elle et décida de se rendre au palais du sultan pour participer au concours. Il partit le soir même à dos de mulet, malgré les avertissements de ses parents. La route fut longue et périlleuse pour le jeune paysan, mais au prix de ses nombreux efforts, il arriva finalement au palais, tout comme un grand nombre de chevaliers et de princes étrangers qui désiraient ardemment la main de la fille du sultan. Tous, y compris le fils de paysan, se regroupèrent dans la cour intérieure du palais, où le sultan lui-même fit son entrée, accompagné de sa fille dont le visage était dissimulé sous des voiles pourpres. Seules ses mains étaient visibles, et elles suffirent au jeune paysan pour tomber encore plus amoureux qu'il ne l'était déjà. Le sultan fit cette déclaration : « Qui saura répondre à la question de ma fille pourra prétendre à devenir mon héritier ! Ceux qui répondront faux seront exécutés ! Ceux qui n'auront rien dit seront bannis de mon empire ! » La princesse s'avança et posa la question : « Qui saura me donner le nom de mon arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière grand-père ? » Elle se recula à nouveau et ce fut à nouveau au tour du sultan de s'adresser aux prétendants : « Vous avez jusqu'à ce que l'arbre de la cour donne ses fruits pour trouver la réponse ! L'homme qui donnera le nom correct épousera ma tendre fille ! » Le sultan et la princesse disparurent ensuite derrière les portes du palais. Nul ne sut trouver la réponse à la question le jour même, ni le jour suivant, et toujours pas le jour qui suivit ce dernier. Le paysan, qui ne pouvait s'empêcher de penser à la princesse, parcourut le royaume d'est en ouest, du nord jusqu'au sud, mais ne trouva personne qui connaisse la réponse. Abattu, il s'arrêta au bord de la mer et regarda le coucher de soleil. Un vieux pêcheur qui passait par là lui demanda ce qui lui arrivait. Le jeune homme lui expliqua sa situation. Alors, le vieillard lui dit : « On raconte qu'au delà des mers existe une immense bibliothèque où repose le savoir du monde entier. Mais personne n'en est jamais revenu. On raconte aussi que cette bibliothèque est gardée par un immense oiseau, surnommé l'Oiseau de bon conseil. Peut-être saura-t-il t'aider. » Le paysan, pensant qu'il s'agissait là de sa dernière chance d'épouser la princesse, remercia le pêcheur et après plusieurs jours rejoignit un équipage puis partit en mer, dans l'espoir de trouver la réponse à sa question. Le trajet fut d'abord long et calme, malheureusement le navire se retrouva piégé dans une tempête et alors que les marins tentaient de sauver leur peau, le paysan lui tomba par dessus bord et disparut au milieu des vagues. Une fois la tempête finie, l'équipage fit demi-tour, pensant que le jeune homme s'était noyé. Mais le paysan, par on ne sait quel miracle, survécut, et se réveilla en même temps que le soleil sur une plage de sable blanc. Après avoir repris ses esprits, le jeune homme chercha à comprendre où il se trouvait et découvrit à l'horizon un immense bâtiment au dessus duquel des ailes gigantesques étaient étendues. Certain que le destin l'avait emporté où il le désirait, le paysan se précipita vers le mystérieux édifice. Sur son chemin il se rendit compte que le monument était en réalité entouré d'un très grand nombre de maisons, toutes plus belles que les autres. Les hommes qui en sortaient portaient tous de grandes soieries et leur visage disait qu'ils savaient plus de mille choses sur le monde. Le paysan avança jusqu'au cœur de la ville et arriva finalement à l'entrée du bâtiment qu'il avait aperçu, au-dessus duquel volait encore l'oiseau dont les ailes semblaient recouvrir la ville entière. À l'intérieur de la bibliothèque (car il s'agissait bien de la bibliothèque dont lui avait parlé le pêcheur), le jeune paysan découvrit un nombre immense de livres, de parchemins et de tablettes d'argile. La science et la connaissance imprégnaient tant l'endroit que le paysan crut être plus intelligent que lorsqu'il était à l'extérieur de la bibliothèque. Plus loin, il remarqua la présence d'un nid presque aussi grand que le centre de la fantastique librairie et s'engagea parmi les innombrables rangées de livres jusqu'à parvenir au pied du lit de l'oiseau qui y atterrit aussitôt. Aucune plume, aucune voix ne saurait décrire la splendeur du gardien de la bibliothèque. Son plumage multicolore aveugla tant le paysan qu'il dut détourner le regard pour ne pas perdre la vue. La créature replia ses interminables ailes et baissa sa tête plus grosse qu'un éléphant au niveau du jeune visiteur qui se redressa en fermant les yeux pour faire face à l'oiseau. Celui-ci s'adressa à lui avec une voix de femme : « Petit homme, tu es là pour demander mon aide. Que puis-je faire pour toi ? » Le paysan, d'abord intimidé, eut finalement le courage de répondre à la divinité qui lui faisait face. Il expliqua la demande de la princesse, ses recherches vaines et son périlleux voyage à l'oiseau qui l'écouta d'une oreille attentive. Il lui répondit alors : « Pour trouver la réponse à ta question, fait demi-tour, trouve le rouleau doré à gauche de la statue de femme, puis trouve la plume qui y est glissée. Elle indiquera la réponse à ta question. Mais ne dis pas au sultan que je t'ai aidé, ou alors il te coupera la tête. Au port, tu trouveras un navire qui t'emmènera sans encombre jusqu'à chez toi. » À ses mots, l'oiseau déplia ses ailes et quitta son nid, éjectant le jeune paysan en arrière tant le battement de ses ailes était puissant. Le garçon se releva puis suivit à la lettre les conseils de l'oiseau. Il mit finalement la main sur le rouleau et trouva la plume glissée exactement comme il lui avait dit, une plume aux couleurs elles aussi indescriptibles. Le jeune homme regarda le papier sans un mot puis le replia, le rangea délicatement, mit la plume dans sa poche et quitta la bibliothèque. Au port, un immense bateau flottait docilement sur l'eau, comme lui avait promis l'oiseau de bon conseil. Une colombe qui était perchée sur le mât aperçut le paysan et le regarda embarquer avant de s'envoler. Alors, le navire quitta le port comme par magie et traversa la mer avant même que le soleil n'ait le temps de se coucher. Une fois la côte atteinte, le bateau s'arrêta de lui-même et laissa le paysan mettre pied à terre avant de s'enfoncer brusquement dans l'eau, d'où ressortit, au même endroit, un oiseau qui s'envola vers l'horizon. Le jeune homme se dépêcha d'obtenir un cheval et partit au plus vite en direction du palais, dans l'espoir que l'arbre de la cour n'avait pas encore donné ses fruits. Là-bas, personne encore n'avait su trouver la bonne réponse. Plusieurs prétendants avaient eu l'audace de donner un nom incorrect, ce qui leur coûta la vie. Le paysan, lui, après avoir galopé toute la nuit, arriva à l'aube au palais. Même si sa tenue, abimée et usée par son périple, était loin d'égaler celle des princes et des chevaliers, on l'accueillit convenablement au sein du château, comme il fut fait pour tous les autres prétendants. Une fois dans la salle du trône, le paysan admira la princesse, dont les yeux étaient cette fois découverts. Leur beauté était telle qu'il tomba encore plus amoureux d'elle qu'il ne l'était déjà. Une fois le silence fait, le sultan demanda au paysan la réponse à la question de la princesse. Il déclara : « Il est impossible de connaître l'identité de l'arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière grand-père de la princesse, car l'arrière-arrière grand-père de sa majesté le sultan a été trouvé seul devant une mosquée lorsqu'il n'était encore qu'un nourrisson. » Une fois ces paroles prononcées, le sultan sembla tant surpris qu'il resta silencieux quelques instants avant de déclarer : « C'est la bonne réponse. » Alors, comme s'il avait attendu l'arrivée du paysans, le premier fruit de l'arbre de la cour se décrocha de sa branche et tomba avec douceur dans l'herbe. Le sultan ne chercha pas à savoir comment le paysan fit pour trouver la solution, il était si heureux d'avoir un héritier capable d'un tel miracle qu'il l'accepta comme fils presque aussitôt. La princesse, elle, dénoua le voile qui lui dissimulait le visage et rejoignit le paysan avant de lui saisir ses mains. Le jeune homme crut tomber une nouvelle fois amoureux de la jeune femme tant elle était belle. Le sultan appela les tailleurs et les couturiers les plus expérimentés de l'empire pour venir vêtir le nouvel héritier. On le précipita aussitôt dans une chambre où on le dévêtit, on le baigna, on le lava, on le frotta, on le coiffa, on le rendit plus beau que beau. Bientôt affublé des plus riches vêtements qui soient, le nouveau prince s'admira quelques temps avant de voir une servante saisir ses anciens habits. Dans sa maladresse, elle fit tomber la plume qui reposait calmement au fond de la poche du paysan. Le sultan qui entra dans la chambre au même moment, aperçut la plume aux couleurs fantastiques et comprit, car lui aussi avait entendu parler de la légende de l'oiseau de bon conseil. Il appela des gardes sur le champ qui vinrent aussitôt immobiliser le jeune prince. Le sultan le soupçonna de tricherie et d'avoir fait appel à une intervention divine, mais le prince s'en défendit et prétendit que la plume avait été trouvée dans une forêt. En guise de dernier recours, le prince jura que la légende était fausse et invita le sultan à traverser lui-même la mer pour constater que l'autre côté n'étaient que déserts et ruines. Le père de la princesse, qui espérait intérieurement que son héritier dise la vérité, accepta et organisa un grand départ avec le bateau royal. La fille du sultan, qui elle aussi aimait son nouvel amant, insista pour faire partie du voyage. La traversée fut plus rapide que la première, mais plus lente que la deuxième, toujours est-il que l'on finit par apercevoir la terre à l'horizon. « Terre ! » crièrent les marins, tandis que le prince ne disait rien, convaincu que son mensonge lui apportera la mort certaine. À chaque vague que le bateau brisait, le cœur du jeune héritier se brisait tout autant, profitant des derniers moments qui lui restaient pour être aux côtés de son épouse. Enfin, le bateau accosta. Des soldats vinrent récupérer le prince dans sa chambre tandis qu'il embrassait sa promise une dernière fois, puis on le fit descendre du navire. Un fantastique cortège mit à son tour pied à terre, composé d'éléphants, de dromadaires, d'oiseaux colorés et d'autres incroyables créatures. Le sultan, installé aux côtés de sa fille sur le dos de son pachyderme, entama la marche, suivi par un défilé presque interminables de serviteurs et de soldats, et devancé par le pauvre prince entouré des plus grands soldats du palais. On marcha suffisamment longtemps pour que le soleil commence à quitter son zénith, puis alors le sultan sorti la plume que possédait le prince et la laissa s'envoler au gré des vents chauds. La légende racontait en effet que toutes les plumes de l'oiseau de bon conseil finissaient par retrouver leur propriétaire. La riche cérémonie suivit alors la plume qui les guida au plus profond du désert. Elle ne toucha le sol qu'au soleil couchant. Une fois arrêtés, le prince tomba à genoux, les éléphants s'allongèrent, les dromadaires s'étalèrent, les serviteurs s'écroulèrent, tant le trajet fut long et pénible. Pensant son heure venue, le prince n'osa pas ouvrir les yeux, mais l'étrange silence qui parvint à ses oreilles finit par l'y convaincre. Devant lui s'étendaient jusqu'à l'horizon des ruines majestueuses, toutes défigurées par le sable et la chaleur du désert. Le sultan fit ramasser la plume et à peine l'eut-il effleurée qu'elle partit en cendres. « La légende était donc fausse… Jamais l'oiseau de bon conseil, gardien de la connaissance, n'aurait laissé disparaître le paradis décrit par les textes anciens » fit le dirigeant avant de fondre en larmes, trop heureux qu'il ne se soit trompé. Le prince crut d'abord à un miracle, puis pensa à l'oiseau qui l'avait aidé et se demanda comment la bibliothèque et la ville elle-même eut pu disparaître en si peu de temps. C'est alors qu'au loin, il aperçut un vieillard. C'était le pêcheur qu'il avait rencontré avant de partir en mer. Profitant que le sultan prépare le retour de son cortège, le prince partit rejoindre le vieil homme et lui demanda ce qu'il s'était passé. Il lui répondit, l'air grave : « L'Oiseau de bon conseil a été trahi. Un esprit malin profita de sa générosité pour le tromper et le piéger. Il quitta la bibliothèque pour aller offrir son aide, mais à son retour il ne trouva que mort et désolation. Les érudits de la bibliothèque le tinrent responsable de ce désastre et la maudirent. On enferma son esprit dans le corps d'une petite fille morte à ses pieds et on la bannit à jamais de ce royaume. Écoute prince, dans son malheur, l'oiseau de bon conseil sut te sauver la vie. Sois reconnaissant, et garde à jamais en mémoire l'existence de cette divine créature. » À ses mots le vieillard s'éloigna sans un mot. Une fois sur le trône, le prince organisa de grandes recherches pour retrouver l'oiseau de bon conseil dans le corps de cette petite fille, mais bien qu'il ne la retrouva jamais, il garda à jamais son sacrifice en mémoire et fit inscrire dans le blason royal un oiseau aux ailes de feu.
* Le point de départ maintenant trouvé, les recherches continuèrent avec plus d'espoir qu'auparavant. Orientées sur les contrées du proche et moyen-orient, un nouvel indice finit par se présenter avec l'aide de Boniface et d'Indira, qui avaient l'air de s'être pris au jeu. Après des recherches plus précises, de nouvelles traces de la vie de Lotte furent dénichées.- Compte-rendu d'étude archéologique de la cité de Bagdad, section histoire, sous-section proche-orient. Collection de reproductions et d'études d'anciennes reliques de l'antique capitale. Par l'archéologue danois Kristoff Hansen. Chapitre 5, page 281 :
[…] Lors de nos fouilles sur le sol de la capitale, notre équipe fit l'étonnante découverte d'une série de poteries et de fresques représentant une petite fille. La figure de l'enfant, présentée comme ayant les cheveux blonds ou blancs, fut observée sur des vestiges présents dans des anciennes institutions de la maison de la sagesse (voir Chap. 3, II) et dans l'ancienne bibliothèque de la capitale avant sa destruction. […] Malgré nos recherches concernant l'identité de cet enfant, nous ne connaissons toujours pas son origine ni les raisons de sa présence sur ces fresques et autres traces de l'âge d'or Islamique. Ma théorie est qu'il s'agit là de la représentation d'une divinité inconnue, peut-être la représentation de la ville elle-même, car l'individu est représenté sur des vestiges datant de l'an 830, mais également sur des fresques plus récentes des alentours du onzième siècle. L'idée qu'il s'agisse d'un être humain semble donc complètement écartée, d'autant plus qu'aucune représentation adulte de la même personne n'a été trouvée.
Une autre théorie serait qu'il s'agisse de la représentation d'une divinité de la connaissance et du savoir, car ses représentations sont souvent liées au soleil, aux plantes médicinales ainsi qu'aux livres et parchemins. La représentation la plus nette de cette divinité fut trouvée dans un livre issu de Bagdad mais déniché lors d'une fouille en Asie mineure. Toujours représentée avec les cheveux blonds, elle est dépeinte en train de tendre un livre lumineux au calife de Bagdad, à cette époque Al-Ma'mun, réputé pour avoir fortement développé la recherche scientifique et intellectuelle dans ce qui était pendant un temps la plus grande ville du monde. […]
Ce personnage demeure malgré nos recherches tout à fait anonyme, discréditant notre théorie de la représentation d'une divinité quelconque, puisque toutes divinités retrouvent leur nom inscrit quelque part. Il serait donc possible qu'il s'agisse d'une personne ayant réellement vécu, qui par la suite fut considérée par une divinité des siècles plus tard. Cette petite fille pourrait être une bienfaitrice, une princesse ayant participé à la fondation de l'institution de la maison de la sagesse par exemple, ou à la construction de la bibliothèque de Bagdad. Ses cheveux blonds marqués et mis en valeur dans toutes ses représentations signifient sans doute qu'elle est une étrangère, mais à ma connaissance aucune princesse ou personnalité n'a voyagé à Baghdad ou n'y a eu quelconque influence.
[…] En conclusion cette figure inconnue restera dépourvue d'identité pendant longtemps, à moins qu'une nouvelle relique ou un nouveau trésor vienne éclairer l'existence de cet enfant. Nous l'appelons entre nous la mystérieuse fille de Bagdad pour plaisanter, mais je suis sûr que son histoire cache un fabuleux secret.
* S'il s'agissait de bribes perdues au milieu de documents et d'ouvrages a priori introuvables, la quête ne devenait que plus intéressante et excitante au fur et à mesure que les pages se tournaient. On pouvait imaginer quelle vie pouvait avoir Lotte à ce moment là. Voir qu'elle ait eu une influence suffisamment grande pour être peinte sur des fresques, au même titre que des divinités montre que malgré sa malédiction, la Simurgh n'avait pas perdu sa bonté et sa générosité. Une fois le compte-rendu de cet archéologue fini d'être épluché, les recherches continuèrent avec encore plus d'entrain, toujours dans les ouvrages historiques, les plus susceptibles de contenir des informations sur la directrice de la bibliothèque de Minerve. Boniface étant réquisitionné par Astrid et Ingrid, ce fut avec l'assistance d'Indira et de Glenda qu'un nouveau chapitre de la vie de Lotte finit par se dévoiler, dans une œuvre pour le moins inattendue…- Temüdjin, section histoire, sous-section Asie de l'Est. Biographie non officielle. Par les sœurs historiennes russes Natalia et Irina Kirissova. Partie 2 « L'enfance », page 56 :
Chez les mongols, une légende peu connue existe concernant l'enfance de Temüdjin. On raconte que c'est lors d'une anecdote particulière que le jeune garçon reçut sa force et son courage légendaire. Aux alentours de ses huit ans, Temüdjin serait partit chasser dans les steppes avec son petit frère Qasar et son père. Se trouvant en plein été, une grande chaleur régnait dans la région et le manque de points d'ombres suffit pour fatiguer le jeune garçon et son frère, qui restèrent au niveau d'un point rocheux en attendant le retour de leur père, partit à dos de cheval.
Temüdjin, petit garçon impétueux, ne put rester en place très longtemps et s'amusa avec les pierres amassées autour de lui afin d'en faire une pyramide. Chaudes et lourdes, l'une des pierres dissimulait dans son ombre un nid de serpents qui s'étaient regroupés dans un terrier abandonné. Dans son empressement, Temüdjin aurait soulevé la pierre brutalement et provoqué la colère des reptiles qui se seraient tous jetés sur lui. Surpris et démuni, il ne put se défendre et malgré l'aide de son petit frère qui tentait d'assommer les reptiles avec une pierre, le pauvre garçon se fit sévèrement mordre et empoisonner. Son père, qui revenait de la chasse à ce moment là, aperçut le corps de son fils et s'empressa de le ramener dans la colonie pour le soigner.
Mordu aux jambes, au bras droit, à la hanche et à la main, le petit Temüdjin avait déjà perdu connaissance et malgré les soins de la chaman, l'enfant avait reçu une dose trop importante de venin pour pouvoir espérer survivre. Cependant un bruit courait depuis peu à propos d'une chaman vagabonde qui serpentait les steppes depuis peu de temps. Elle était capable, disait-on, de soigner n'importe quelle blessure et maladie. Le père de Temüdjin partit immédiatement à sa recherche, dans l'espoir de la trouver et de sauver son fils avant qu'il ne meurt. Heureusement, le destin fit si bien les choses qu'une inconnue se présenta au guerrier mongol à quelques mètres de la colonie. L'homme comprit qu'il s'agissait de la grande soigneuse dont il avait entendu parlé et lui implora, face contre terre, de soigner son fils Temüdjin. La soigneuse, qui d'après la légende avait prit l'apparence d'une enfant, accepta, prise de pitié par les pleurs de l'homme.
Une fois dans la yourte, la chaman, ou quelconque soigneuse qu'elle puisse être, regarda le corps fiévreux du garçon au bord de la mort et posa les mains sur son front. Elle sortit alors d'un sac une décoction mystérieuse qu'elle fit boire à l'enfant souffrant avant de réciter des formules mystérieuses. La légende raconte alors que la fièvre de Temüdjin disparut aussitôt, et que l'enfant ouvrit les yeux comme s'il venait de sortir d'un mauvais rêve. Ses parents pleurèrent de joie et remercièrent la soigneuse vagabonde qui, elle, avait déjà quitté la colonie sans dire un mot. Depuis ce fameux jour, on raconte que Temüdjin développa une force incroyable et un courage défiant tous les guerriers du village. La bénédiction de la chaman avait, dit-on, rendu Temüdjin plus fort qu'un ours, et plus valeureux qu'un bison.
Cette histoire ne possède aucune preuve pouvant l'avérer, cependant elle expliquerait les raisons du destin extraordinaire de Temüdjin, qui plus tard adopta le nom de Gengis Khan. Il ne s'agit donc que d'une légende supplémentaire attribuée à ce terrible et fantastique guerrier. Si cependant elle viendrait par se révéler être vraie, alors l'avenir de l'empire Mongol aurait été en tout point différent si cette dite soigneuse n'avait pas soigné celui que l'on appelait encore Temüdjin. De nombreux empires, de nombreuses vies et de nombreuses villes, telle que Bagdad, ravagée par la descendance du Khan, auraient peut-être pu être préservés.
* _________________ Lotte râle en #D45F8C Pour connaître les bibliothécaires qui travaillent avec Lotte, et trouver des informations sur la bibliothèque, rendez vous ici.
Dernière édition par Lotte Hochvogel le Jeu 14 Juil - 16:45, édité 2 fois |
| | | Lotte Hochvogel
Messages : 47 Date d'inscription : 14/07/2016
| Sujet: Re: Lotte Hochvogel, directrice boucletteuse ronchonne Jeu 14 Juil - 12:24 | |
| Once upon a time… Suite à cette lecture, les recherches prirent une tournure assez inattendue. Si la longue vie de Lotte recelait sans doute des passages plus sombres que d'autres, le fait d'avoir eu un rôle dans la vie du très renommé Gengis Khan était sans doute un stigmate très lourd à porter. N'oublions cependant pas que tout cela s'est déroulé il y a plus de 600 ans, et qu'au fil du temps l'histoire a subi des modifications considérables. Une légende reste une légende, et rien ne prouve que cela s'est vraiment passé de cette manière. Les recherches continuèrent donc, car il était hors de question de s'arrêter au XIIe siècle après tout le travail effectué. De nombreux livres furent épluchés, la section histoire fut fouillée de fond en comble, et pourtant rien n'indiqua la présence ou l'existence de Lotte. Après de longues heures passées vainement à feuilleter d'anciens ouvrages, l'abandon commença à se profiler. Peut-être que Lotte, suite aux résultats de son intervention auprès du futur empereur Mongol, s'était recluse pendant des centaines d'années, envahie par le regret ou même le désespoir d'être responsable des 30 millions de victimes causées par le règne de Gengis Khan…
Fort heureusement, les recherches eurent droit à un nouvelle chance grâce à l'intervention de Madame qui, toujours sans un mot, orienta l'étude hors de la section histoire, pour arriver jusque dans la section architecture. Là, elle désigna du doigt un petit livre perdu parmi d'autres cinq fois plus grand avant de s'éloigner en silence. Si d'abord ce livre n'annonçait rien de spécial, une certaine page fit rapidement preuve du contraire.- Cahier de cantiques (Oxford), section architecture, sous-section XIIIe siècle. Retranscriptions de cantiques anciens chantés à l'université d'Oxford. Auteur inconnu. Traduction approximative du vieil anglais. Page 87 :
À CELLE QUI SAIT
Gloire à la patronne de la connaissance, Grande tant par les mots que par la pensée, Nous te remercions pour ton existence, Grâce à laquelle nous avons appris à parler.
Telle une nouvelle prophète, Tu chasses l'ignorant et l'arrogant, De ta profonde sagesse tu allaites, Ceux qui ont encore le savoir d'un enfant.
Ô toi, celle bénie par le saint des saints, Toi dont les miracles ont permis de bâtir cet endroit, Même si ton apparence est celle d'un chérubin, Ta puissance, elle, nous domine de droit.
Ensemble nous saluons ta grandeur, Toi qui a de ce monde tout vu et entendu, Tu as de tes divins disciples toute la ferveur, Ultime préceptrice, tu seras toujours la bienvenue.
Puisses-tu bannir de ta lumière la sinistre méconnaissance, Et combattre pour nous le sot et l'idiot. Nous, ne pouvons t'offrir que notre reconnaissance, Mais accepte, si tu le veux, ces maigres propos. Note : La stèle où était inscrit ce cantique se situait dans le sous-sol de la chapelle du Balliol College fondé en 1263. Au-dessus se trouvait le portrait d'une jeune fille blonde à l'identité inconnue. La toile a mystérieusement disparu dans les environs du XVIIe siècle, la piste des incendies de 1644 et 1671 est la plus privilégiée. Le cantique original est écrit en quatrains et en rimes croisées, la traduction suit le modèle original au prix d'une légère perte de sens. La sainte patronne du collège étant originalement Sainte Catherine, ce cantique soulève beaucoup de questionnements et est entouré de mystère. La stèle d'origine a été achetée et est introuvable depuis.
* Le fait qu'une trace de l'histoire de Lotte se trouve dans un livre aussi inattendu fit comprendre que toute la vie de la Simurgh n'avait finalement pas été uniquement conservée dans les livres historiques. En réalité, son influence avait été beaucoup plus grandes. L'idée que Lotte ait parcouru le monde dans une époque aussi lointaine semble tout à fait inimaginable, car pour beaucoup l'histoire de ce même monde n'existe que dans les livres. Penser que les personnages illustres desquels il est question à l'école aient un jour vécu paraît aujourd'hui invraisemblable, car dorénavant ils appartiennent non plus à l'Histoire, mais à une histoire faite d'encre et de papiers. Toutes ces choses écrites dans les livres, ces dates qui ne sont plus que des chiffres, ces personnes qui ne semblent jamais avoir réellement existé, Lotte les a connu et vécu.
Raconter une vie de plus de deux millénaires était en fin de compte une tâche qui relevait de l'impossible, tout simplement parce qu'une simple vie humaine est déjà trop complexe à être retranscrite dans sa totalité. La tâche revenait à compléter un puzzle composé d'une infinité de morceaux.
Cependant les recherches étaient jusque là parvenues à lier entre eux des morceaux de l'histoire qu'avait connu Lotte. Ce n'était plus par nécessité que l'étude se poursuivait maintenant, mais par intérêt et par envie de connaître à travers les mots ce que la directrice de la bibliothèque avait réellement vécu. Si d'abord aucune piste ne se présenta, c'est avec l'aide de Fennella (agacée de voir sa section géographie dérangée) qu'une nouvelle partie de la vie de Lotte Hochvogel retrouva la lumière. Un registre de recensement de population attira en effet l'attention autour de la fin des années 1340. Une chute brutale du nombre d'habitants de plusieurs ville était observable, expliquée par l'arrivée de la Peste Noire d'après Fennella. Une ville cependant se démarqua des autres. La population de Milan en effet n'avait presque pas diminué. Ce fut après quelques recherches que la réponse fut trouvée.- Histoire de Milanais, section histoire, sous-section Italie. Chronique de Milan, de 1304 à 1398. Gustavo Lombardi. Années 40, La Peste Noire de 1348 – 1353. Page 1207 :
[…] Ces années là furent les plus sombres que l'Europe ait jamais connu. En à peine une année, la maladie que l'on appelait la Grande Mort avait envahi notre monde et fauchait toutes vies sur son passage. Chaque jour, on entendait parler de villes avalées par la Peste noire : Palerme, Naples, puis bientôt Rome furent touchés par cette malédiction. Plus loin, ce furent les villes de Barcelone, Marseille et même la grande Constantinople qui moururent étouffées. Les paroles du Pape Clément VI, aussi saintes soient-elles, ne parvinrent pas à repousser ce fléau qui emporta des membres de ma famille qui vivaient hors de Milan. Je n'appris leur disparition que plus tard, mais je savais déjà qu'ils n'avaient pas survécu. Nous assistâmes impuissants à la mort de nos amis, notre famille, nos connaissances qui étaient par malheur restés en dehors des murs de la ville.
Étant présent à Milan lors de l'arrivée de la Mort Noire en Europe, je fus contraint à rester dans la ville pour garantir ma propre survie. Notre seigneur Giovanni Visconti, dont le frère Luchino venait tout juste de trépasser, décida d'enfermer la ville à l'intérieur de murs impénétrables afin d'empêcher la grande faucheuse de frapper à notre porte. Moi, ainsi que les autres Milanais vîmes apparaître autour de l'enceinte de la ville de grands murs blancs suffisamment hauts pour cacher l'horizon. Les malheureux restés à l'extérieur furent chassés même s'ils semblaient en bonne santé. Nous vécûmes dans un climat de peur et d'inquiétude. Tous les regards étaient dirigés vers les enceintes de la ville, craignant qu'une ombre noire vienne la franchir pour tous nous assassiner.
Après quelques mois, aux alentours de Septembre 1349, Milan finit par être totalement coupée du monde. Aucune nouvelle ni information ne parvenait jusqu'à la ville, sans doute car la mort fauchait le messager avant qu'il ne puisse espérer approcher notre cité. À ce moment, nous croyions même que mettre un pas hors du mur causerait notre mort. Enfermés dans notre survie, l'extérieur prit une apparence macabre et bientôt nos regards ne regardaient même plus cet horizon qui autrefois nous manquait tant. […]
Ce fut aux alentours de Février 1350 que ce que nous redoutions le plus arriva. Un homme du nom de Alfonso Accardi, qui habitait quelques mètres de là où je séjournait, ne donnait plus aucun signe de vie. Les gardes décidèrent d'ouvrir la porte de sa maison et découvrirent l'homme sur son lit, mort, la peau dévorée par la Peste. Si d'abord la nouvelle fut étouffée, bientôt la panique s'empara de mon quartier puis de la ville entière. On n'osa pas s'approcher du cadavre pour s'en débarrasser, si bien qu'on bloqua définitivement l'accès à sa maison. La peur m'ayant gagné également, je fis comme bon nombre de mes voisins et changea de résidence. […]
Quelques semaines plus tard, trois nouveaux cas furent découverts, il s'agissaient de réfractaires n'ayant pas voulu changer de quartier suite à la découverte du corps de Monsieur Accardi. Les gardes décidèrent d'enfermer les individus dans la maison du premier malade, malgré le fait qu'ils soient toujours en vie. Le choix semble tout à fait inhumain aujourd'hui, mais à l'époque notre esprit était si embrumé et apeuré que cette décision fut acceptée à l'unanimité. Ignorant comment la Grande Mort s'était infiltrée dans notre ville, tous les Milanais finirent par s'isoler des autres, dans la crainte d'être à leur tour touchés par ce fléau effroyable, moi y compris. […]
Malgré les mesures prises, la Peste continua son travail macabre et toucha certaines de mes connaissances, qui à leur tour furent enfermés avec les autres pestiférés. Nous atteignîmes bientôt une trentaine de malades qui finirent horriblement entassés dans cette ignoble maison. Les enfants de la ville se lançaient le défi de parcourir la rue en guise d'épreuve de courage, et malgré les avertissements de leur mère, en profitaient pour passer près de la maison maudite, curieux de voir ce qui se déroulait à l'intérieur.
La situation stagna ainsi quelques jours. On entendait les familles des pestiférés implorer les gardes de libérer leurs proches, ou alors des hurlements de personnes tétanisées de voir un simple bouton apparaître sur leur corps. La vie dans Milan devint insoutenable, si nous avions été généreusement épargnés par la Peste Noire, contrairement à beaucoup d'autres endroits bien plus gravement atteints, la paranoïa devint tout aussi nocive pour notre esprit. Je crus moi-même avoir été atteint plusieurs fois à cause d'un simple mal de tête ou de vertiges anodins. C'est à ce moment, où la terreur et l'horreur atteignirent leur paroxysme, qu'Elle fit son apparition.
Le jeudi suivant en effet, je m'étais laissé guider par mon esprit tourmenté et termina ma route dans la Rue de la Peste, comme il était commun de l'appeler désormais. Prêt à faire demi-tour, trop effrayé à l'idée de m'approcher de la maison maudite, j'aperçus au niveau même de la bâtisse un groupe de gardes qui entouraient une petite silhouette d'enfant. Curieux, je me cacha dans une ruelle adjacente et observa silencieusement la scène. Autour de la petite fille, ses longs cheveux blonds m'indiquant qu'elle appartenait au sexe féminin, flottait une sorte d'aura sainte qu'il me serait impossible d'écrire avec ma modeste plume. Ses cheveux dénoués flottaient presque au-dessus du sol, lui donnant des allures d'ange, ou de sainte à en juger par la robe de dentelle immaculée qui recouvrait son corps. Son regard, je me souviens, était cependant voilé par un profond regret et sa mâchoire semblait serrée par la contrariété. Comme aspiré par son apparence divine, je me pencha pour mieux la voir mais trébucha et dévoila ma présence bien malgré moi. Le visage poupin de l'enfant se tourna brutalement vers moi, puis je perdis connaissance. Je me réveilla plus tard chez moi, au milieu de la nuit, confortablement allongé dans mon lit, avant de me rendormir aussitôt.
Cette nuit-là, pour des raisons que je n'explique toujours pas, mon sommeil fut le plus doux et le plus agréable de toutes les nuits que j'ai passées depuis la fermeture de Milan. Le lendemain matin, je fus réveillé aux aurores par des cris et des exclamations de joie. Par ma fenêtre, j'aperçus des personnes courir dans la direction de la Rue de la Peste. Sentant que cela avait à voir avec l'intervention divine de la veille, je me précipita à mon tour à l'extérieur vêtu d'un simple par-dessus. À mon arrivée devant la maison d'Accardi, je vis des pestiférés sortir de la maison, la peau couleur porcelaine et le visage débordant de santé. Une vingtaine d'anciens malades franchirent le seuil de la porte et rejoignirent leurs familles qui les attendaient non loin de là. La jeune enfant, elle, était introuvable. Je ne la revis plus depuis. […]
Lorsque la Grande Mort relâcha son étouffante étreinte de l'Europe, Milan fit tomber ses murs et la vie reprit peu à peu son cours. Je chercha à en apprendre davantage sur cette vision qui me visita ce soir là, mais mes recherches furent sans succès. Je continue à penser que cette petite fille était un être saint, mais étant le seul à l'avoir vu de mes propres yeux, je ne saurai jamais s'il s'agissait d'un rêve ou d'un fait réel. Les gardes et les anciens malades n'eurent quant à eux aucun souvenir d'avoir vu de petite fille. Ce n'était sans doute donc que le fruit de mon imagination. […]
Après plusieurs années, j'appris que Milan resta l'une des villes les moins touchées par la Grande Mort. Certains registres n'attestèrent qu'une seule mort, celle d'Alfonso Accardi. […] Miracle ou réelle intervention divine ? Impossible pour moi de le savoir, mais si cette Sainte avait réellement sauvé ces pestiférés, pourquoi n'avait-t-elle agit qu'après autant de temps ?
* Lotte était donc bien l'une des raisons qui aient permis à Milan d'être plus épargnée par la Peste Noire que d'autres villes. La question reste cependant de savoir, si ces chroniques sont vraies, pour quelles raisons elle aurait tant attendu avant d'agir dans la ville italienne. Sauver la vie d'un individu peut avoir des effets considérables, comme il a été le cas avec Gengis Khan. Peut-être qu'au fil des années, Lotte avait décidé de ne plus se servir de ses dons, de crainte de déclencher un effet d'une ampleur pareille que celle des invasions mongoles. La présence des gardes est également étonnante. Aurait-elle été forcée de soigner ces personnes ? Faire des théories n'avançait malheureusement pas les recherches, l'important était de continuer à chercher d'autres fragments de la vie de la Simurgh, la chronique de Lombardi fut donc rangée à sa place.
Au fil des recherches, d'autres bibliothécaires s'étaient eux aussi pris au jeu, tout en essayant de ne pas se faire remarquer par la terrible directrice qui, fort heureusement, était affairée dans la réserve avec Ladli. C'est grâce à Ingrid et Astrid, qui eurent la fabuleuse idée de mentionner l'un des prénoms les plus connus au monde qu'un nouveau pan de la vie de Lotte fit son apparition, bien qu'il fallut d'abord répondre à l'énigme de Callisto qui s'ennuyait à mourir devant sa section.- Premier exemplaire de la Bible de Gutenberg, section relique, sous-section religion. Lettre cachetée glissée entre la couverture et la première page. À l'attention de Lotte Hochvogel. Écrite en 1352 par Gutenberg.:
Ma très chère Lotte, Tu tiens entre tes mains le premier exemplaire de Bible imprimée au monde. C'est là un véritable chef-d'œuvre de réalisation, le fruit d'un très long travail qui, sans toi, n'aurait jamais vu le jour. Je sais que tu m'as dit, lorsque nous nous sommes rencontrés, que tu n'ouvrirais aucune des lettres que je t'enverrai, si j'avais l'audace de t'en envoyer, mais je n'ai pas pu résister à te faire part de ce trésor. Je tiens avant tout, dans cette unique lettre que je t'écris, à t'exprimer ma gratitude la plus profonde et sincère. Je sais que tu détestes les compliments et les effusions de sentiment, mais saches que je ne pouvais pas qu'attribuer le fruit de notre travail à moi-même. J'ignore encore aujourd'hui d'où te viennent ces connaissances pointues de l'imprimerie venant de ces contrées lointaines effleurées par Marco Polo. J'ignore également pour quelles raison tu as accepté de m'aider, et je pense que tu ne me les révèleras jamais, mais je souhaite te dire que ces quatre années passées en ta compagnie ont complètement changé ma vie. Je me remémore avec allégresse les premières heures de notre rencontre, toi, petite fille silencieuse au regard empli de regret et de trouble, et moi, pauvre orfèvre perdu, en plein désespoir, incapable de prendre sa vie en main et de donner un sens à sa vie. Tels deux êtres en dérive, nos épaves ont fini par miracle à se rencontrer. Lorsque finalement je sus capter ton attention, je commençai à te parler de cette vision d'un pressoir à vin que j'avais vu des années plus tôt, je t'ai faite part de mon intérêt pour la reproduction de livres à grande échelle, et toi, contrairement à beaucoup d'autres qui se riaient de mes délires, tu as continué à m'écouter patiemment avant de disparaître comme une fée. Je me rappelle m'être moqué de moi pour avoir fait part de mes rêveries à une petite fille croisée dans les rues de Strasbourg, mais lorsque je te revis devant mon atelier le lendemain, je compris que tu avais quelque chose en tête. Je ne parlerai pas de ton histoire dans cette lettre, au risque qu'elle tombe entre des mains peu averties, et je ne souhaite de toute manière pas t'en parler, car tu la connais déjà. Je sais cependant que la gratitude est pour toi une valeur très importante, c'est pourquoi je te présente la mienne avec cette Bible qui t'étais réservée. À propos, te rappelles-tu cet avertissement dont tu m'avais fait part ? Si jamais je ne parvenais pas à rembourser Johann ? Je garde toujours tes paroles en tête, mais je dois t'avouer qu'avec ce premier livre imprimer j'ai du mal à rester sobre d'esprit. Je pourrai t'en dire beaucoup plus, ma chère Lotte, mais je sais que tu ne liras pas cette lettre, alors je ne vais pas lutter avec mon encre davantage. Puissent ces mots résonner suffisamment fort pour qu'ils atteignent ton cœur. Un jour, tu verras, les livres couleront à flot et dans chacun tu trouveras une partie de moi qui veille sur toi comme tu as veillé sur moi. Avec amour et gratitude. Johannes PS : Je n'ai pu m'empêcher d'éprouver une certaine fierté à écrire sur cette lettre ce nom que je t'ai innocemment attribué. Il te va bien ! Et désormais tu pourras te présenter aux gens avec un véritable nom.
* Lotte Hochvogel… C'était la première fois depuis le début des recherches que ce nom ressortait, écrit noir sur blanc. La lettre ayant été déjà décachetée, la destinataire l'avait sans doute bel et bien lue, contrairement à ce que pensait visiblement le célèbre Gutenberg. Si la Simurgh apprenait cependant que ce courrier avait été lu par quelqu'un autre qu'elle, poursuivre les recherches aurait été chose difficile, c'est pourquoi le document fut rangé avec soin dans la même position dans laquelle il se trouvait avant d'être ouvert. Une fois le silence de Callisto obtenu, les recherches continuèrent leur chemin au travers de la gigantesque bibliothèque de Minerve. Le circuit emprunté par Lotte durant sa vie se dessinait ainsi pour le moment : d'abord en Égypte, ou en tout cas à Alexandrie puisque beaucoup savent déjà qu'il s'agissait de cette bibliothèque qu'elle gardait, même si la légende ne le mentionne pas. Plusieurs années plus tard, à Bagdad, dans le Proche-Orient, puis en Mongolie. Les documents trouvés attestent ensuite que Lotte est partie en Europe, en Angleterre notamment, puis en Italie et enfin en Allemagne où à la frontière française, puisque c'est à cet endroit qu'elle fit la rencontre de Gutenberg. Il sembla donc logique de continuer à chercher dans les documents européens, mais malgré les quelques pistes dégagées à l'aide des autres bibliothécaires, impossible de trouver une trace tangible de la présence de Lotte.
Fort heureusement, l'unique employée qui n'avait encore pas pu prêter main forte arriva au moment le plus opportun pour contribuer aux recherches. Ladli, qui avait laissé Lotte en compagnie d'Indira qui avait pris le relais pour l'occuper, s'était elle aussi prise au jeu et tenait entre ses mains un petit livret dans un piteux état. À l'intérieur, la quasi totalité des pages étaient soit rongées par les insectes, soit effritées ou même déchirées. Seules quelques unes restaient lisible, et il sembla que même Dame Destinée s'était intéressée aux recherches, car le seul texte qui avait survécu aux ravages du temps devint le témoignage le plus précieux de toute l'étude.- Sans titre, trouvé dans la réserve. Restes de journal personnel, sans nom d'auteur. Retrouvé enterré sous une maison en Inde en 1795 :
(Beaucoup de passages sont malheureusement illisibles.)
… maintenant près d'une cinquantaine d'années que je vis ici. La culture de ce pays ne cessera de m'étonner et de me passionner. L'Empire du Portugal s'est maintenant complètement inscrit dans le paysage. Le poivre et les épices traversent les océans pour arriver jusque dans les mains de nobles européens, persuadés de voyager jusqu'ici en mettant un simple grain sur le bout de leur langue. J'ai … je pense qu'elle est morte désormais. Je n'ai pas non plus eu de nouvelles de son frère qui espérait rejoindre l'Europe pour faire fortune. *la suite est raturée et impossible à déchiffrer* Les soldats de l'Empereur moghol prennent peu à peu possession de la région, je vais sans doute devoir changer d'endroits pour ne pas croiser leur chemin à nouveau. Les derniers m'ont pris pour une ancienne déesse, avec un peu de chance je n'aurai pas à me déplacer avant quelques mois. Je commençais à apprécier cet endroit, mais les guerres viendront … … que j'ai guéri la semaine dernière est revenue me voir avec des fleurs. Je les ai plantées derrière mais elles ont déjà fané. Je ne lui dirai pas, elle … En fin de compte cette femme non plus ne savais rien sur cette légende, je me suis sans doute égarée sur une mauvaise piste à nouveau. Le temps passe si vite, à peine j'entends parler de quelque chose qu'il s'agit déjà d'une légende avant mon arrivée. Cela me fait penser, je me demande si l'enfant de … il doit avoir près de soixante-dix ans maintenant. Je lui enverrai peut-être une lettre avant qu'il ne meurt. Parfois … Comme je m'y attendais les livres de Johannes ne servent qu'à répandre des inepties religieuses. Il était certain que la connaissance prendrait le pas sur le mysticisme, mais il s'est trompé comme je le pensais, c'est peut-être ce qui a causé sa mort. J'irai voir sa tombe lors de ma prochaine visite à Mayence.
… -manité ne semble plus comprendre les raisons qui la gouvernent. J'ai de plus en plus le sentiment d'être entourée d'animaux assoiffés de sang, ingrats, cupides, ne cherchant qu'à posséder ce qu'ils ne possèdent pas encore. Les guerres ravagent le monde sans arrêt, les conquérants deviennent les conquis, les morts sont enterrés sur d'autres morts. Je vais sans doute partir voir le nouveau Pape, l'Empire Portugais est chancelant depuis que l'Empire d'Espagne gagne en force. J'irai à Versailles également, voir comment s'y porte la monarchie au milieu de ces querelles religieuses. Je devrai pouvoir aider quelques victimes dans des villages.
… Je suis fatig…
(La suite est illisible, beaucoup de choses sont raturées ou effacées. Le reste du journal est en lambeaux.)
* D'après Ladli, Lotte déteste écrire ce qu'elle pense. Trop de mots passeraient par sa tête pour lui permettre de n'en choisir qu'un seul. Cela expliquerait, d'après la churel, les ratures, les lettres maladroitement tracées et les morceaux de papier déchiré. La Simurgh, qui passe son temps à lire et à apprendre, ne saurait donc pas écrire aussi parfaitement que toutes les œuvres de grands auteurs qui seraient passées entre ses mains. Le paradoxe pourrait faire sourire. Mais ces mots timides, à peine discernables sur ce bout de papier effrité dégagent encore une profonde mélancolie, en dépit des interminables années passées dans les ténèbres.
Après avoir délicatement refermé le petit cahier, la quête pour l'histoire de Lotte reprit son cours. Le XVIe siècle maintenant achevé, les recherches s'orientèrent vers le siècle suivant, dans l'espoir de retrouver un témoignage aussi précieux que celui qui venait d'être étudié. Si d'abord les livres français et italiens furent privilégiés, un terme récurrent se détacha rapidement du reste : « La chasse aux sorcières », un terme qui n'était malheureusement pas de bonne augure. Ce fut donc après près d'une heure de recherche que le nom de Lotte fit à nouveau son apparition, dans un livre que dénicha involontairement Charles-Alexandre tandis qu'il nettoyait en grommelant l'étagère dont il avait la charge.
- Notes de recherches non publiées, section archive, sous-section 18e siècle. Recueil de notes et de textes de recherches de Jöns Hornæus concernant le procès des sorcières de Torsaker de 1675. Notes récupérées par sa fille. Document n°4, page 37 :
Notes prises suite à la rencontre avec Finn Karlsson, fermier à Torsaker lors des procès. Engagé par mon grand-père Lars pour surveiller les enfants témoins.
Monsieur Karlsson ne vit plus à Torsaker, il est parti vivre plus au Nord, dans le Jämtland avec sa femme, qui avait elle-même été suspectée de sorcellerie ces années là. Il tient absolument à me faire part de ce qu'il y a vu et vécu afin de faire éclater la vérité au grand jour. Son âge avancé m'inquiète quant à la véracité de ses propos, mais je n'en jugerai qu'une fois son témoignage raconté. Après celle de Grand-mère Britta, l'histoire de M. Karlsson pourrait être le témoignage le plus riche que je puisse trouver. Sa fille est présente à côté de lui pour le soutenir.
Les mots entre guillemets sont repris directement de Monsieur Karlsson.
Finn Karlsson me raconte tout d'abord comment il a fini par être engagé par mon Grand-père pour surveiller les enfants témoins. Lorsqu'il fut assigné à enquêter sur les faits de sorcellerie dans le village, grand-père recruta rapidement des hommes pour l'aider dans sa « chasse ». Ayant des difficultés à gagner sa vie, Finn, pensant surtout au salaire offert, accepta de contribuer à la chasse aux sorcières. Si d'abord les témoignages étaient rares, exactement comme grand-mère me le disait, les recherches s'intensifièrent et les « dénonciations » se firent de plus en plus nombreuses. Comme il était de coutume en Suède, on chercha surtout des enfants pouvant avoir été victimes des sorcières. Lars Hornæus mon grand-père s'impliqua à corps et âme dans cette recherche, persuadé d'avoir été choisi pour affronter le mal et le Diable. D'après Finn, mon grand-père était tellement perdu dans son « délire sauveur » qu'il y emporta ceux qui travaillèrent pour lui, dont Monsieur Karlsson. « Je ne pensais plus qu'à ça, je soupçonnais toutes les femmes, persuadé que le Diable se cachait dans chacune d'entre elles. Ma défunte épouse ne me reconnaissait plus, j'étais comme aliéné. » déclare-t-il.
Une patrouille fut alors dispersée dans Torsaker, on récupéra autant d'enfants que possible avant de les emmener dans la vieille ferme qui avait été rebâtie pour les y confiner. Plus d'une trentaine d'enfants furent enfermés pendant plusieurs heures. Les prêtres avaient pour tâche de les convaincre de témoigner d'avoir assisté à un rituel de sorcellerie, et quand bien même les enfants niaient, on leur insufflait dans leur esprit que c'était la réalité. On leur demandait de raconter des histoires qui seraient plus tard utilisées comme témoignages à leur insu. Monsieur Karlsson explique qu'il ne faisait pas partie du groupe des « manipulateurs » car il n'était qu'un fermier et était trop « idiot » pour pouvoir « retourner le cerveau à ces pauvres gosses ». Certains enfants auraient cependant montré plus de difficulté à manipuler (car pour monsieur Karlsson il s'agissait bien là de la manipulation de la part du diocèse), c'est pourquoi on leur réserva un traitement particulier. Là, monsieur Karlsson s'effondre en larmes, soutenu par sa fille qui, connaissant une partie de l'histoire, continue à la place de son père.
Bien que je connaissais déjà ces faits immondes grâce à grand-mère, la version de monsieur Karlsson avait tout autant d'intérêt car elle venait d'un point de vue différent. On soumit donc les enfants récalcitrants à la torture. On les fouetta, les baigna dans l'eau glacée, les enferma dans un four en menaçant de l'allumer s'ils n'obéissaient pas. Monsieur Karlsson aurait lui-même pris part à ces activités macabres et d'après sa fille beaucoup d'enfants en gardent toujours des lourdes séquelles. Il se rappelle notamment d'une petite fille qui était différente des autres. C'est au moment où la fille de monsieur Karlsson mentionne le nom de cet enfant, Lotte, qu'il sort sa tête de ses mains et s'adresse à moi avec une expression de terreur.
C'est la première fois que j'entends ce nom, j'écoute donc avec beaucoup d'intérêt. Il s'agissait d'une petite fille très intrigante car contrairement aux autres enfants traumatisés, elle n'afficha au début aucun sentiment de peur et ne versa aucune larme. D'après monsieur Karlsson, elle habitait chez une dame qui l'avait accueillie sous son toit. Adoptée, elle n'allait pas à l'école mais il était chose commune de la croiser dans la forêt près du village. Elle avait la réputation de ne pas beaucoup parler, mais sa mère adoptive disait d'elle qu'elle était très gentille et pleine de bonté. Lorsque l'on vint la chercher chez elle pour l'interroger, elle accepta sans aucune résistance. Cependant une fois les questions posées, elle resta muette comme une tombe. Elle subit elle aussi les pires tortures avec d'autres enfants mais ne dit jamais rien. Jusqu'à tard dans la nuit, on la garda dans cette vieille ferme, la questionnant sans cesse, tentant de lui insuffler les pires mensonges dans la tête. Mais elle ne dit rien. « C'est à ce moment là que cela arriva. » L'équipe de la paroisse, perdue dans sa folie collective, décida de la dévêtir et de lui faire endurer un nouveau bain glacé, tout en lui assénant des coups de fouet. Monsieur Karlsson s'était, lui, absenté quelques minutes, laissant ses trois collègues s'occuper d'elle. Mais lorsqu'il revint dans la « salle de torture », ce qu'il trouva fut une scène d'horreur : Sur le mur faisant face à l'entrée se trouvait une gigantesque tâche de sang, avec dans la flaque qu'elle surplombait, des restes humains réduis en bouillie. Le second homme, lui, avait tous les os du corps brisés et les membres complètement broyés. Le dernier, puisqu'ils étaient trois, fut retrouvé complètement calciné, le fouet qu'il tenait sans sa main enroulé autour de son cou. Au centre de la pièce, la petite Lotte était debout, immobile, en train de pleurer, le corps tremblant. La vision ne dura que quelques secondes avant que les prêtres vinrent confiner la pièce et mettre monsieur Karlsson dehors. On lui donna sa paye et l'obligea à garder le silence. Il me raconte que les personne n'osa entrer dans la pièce suite à cet évènement, persuadés que la petite fille était possédée par le Diable lui-même. On l'enferma donc avec ces trois cadavres, ou du moins ce qu'il en restait, jusqu'aux procès qui eurent lieu dix jours plus tard le 15 Octobre 1674. Je demande s'il se souvient des noms de ces trois pauvres hommes, mais il n'en garde aucun souvenir.
Monsieur Karlsson étant très affecté par ce qu'il vient de raconter est allé se reposer quelques temps avant de reprendre. Durant son sommeil je l'ai entendu délirer plusieurs fois, chose habituelle d'après sa fille. Une fois le repas pris et monsieur Karlsson calmé, nous reprenons l'entretion.
Il m'explique d'abord que sa femme fut soupçonnée avant d'être relâchée peu après car elle était enceinte à ce moment là. Toutes n'eurent malheureusement pas cette chance. Je lui demande si il y eut des oppositions lors de ces procès, mais sa réponse est la même que ma grand-mère : tout le monde était convaincu de la présence du Diable dans le village, et si certaines familles tentaient de s'interposer, les procès ont poursuivi leur cours jusqu'au bout. Arrivèrent alors les exécutions publiques, quelques mois plus tard. Entre temps, certaines suspectes furent relâchées, si bien que de la centaine d'arrestations, il eut en tout 71 exécutions. 6 hommes pour 65 femmes (les chiffres sont identiques que ceux donnés par ma grand-mère). Je demande par curiosité ce qu'il en est de cette petite fille dont il a été question quelques heures plus tôt. Monsieur Karlsson tremble puis reste silencieux quelques instants avant de me répondre.
Après deux semaines confinée dans la « salle du massacre », la petite fille aurait finalement été récupérée et emprisonnée sans qu'elle ne montre aucune résistance. N'étant qu'une enfant, il fut décidé de la laisser en vie, mais toujours persuadés qu'elle était possédée par le Diable, les membres de la paroisse décidèrent de la mettre au premier rang pour assister aux exécutions, pensant que cela ferait fuir le Diable. Une manière de l'exorciser en quelques sortes. Ce rituel macabre, je le connais déjà, ma grand-mère y était également présente. Tous les condamnés furent d'abord décapités, parfois accompagnés par leur famille, ne pouvant bouger par eux-mêmes à cause de leur terrible emprisonnement. Leur corps fut ensuite dénudé et brûlé au bûcher. Une description plus exacte de la scène se trouve dans mon premier cahier de notes.
Toujours intéressé par cet enfant, je demande à Monsieur Karlsson ce qu'elle était devenue à la suite des exécutions. Il me répond que le lendemain du 1er Juin, le jour des exécutions publiques, la petite fille s'était volatilisée de sa cellule. Il ne resta plus aucune trace de son existence. Monsieur Karlsson pense qu'elle s'est faite assassinée dans la nuit ou bien qu'elle est morte de faim et que l'on a jeté son cadavre au bûcher encore brûlant. La fille de Monsieur Karlsson mentionne également le fait que la mère adoptive de l'enfant faisait partie des 65 femmes exécutées.
[…]
L'histoire de cette petite fille continue de me tourmenter. Après avoir envoyé une lettre à grand-mère pour savoir si elle savait quelque chose, elle m'a dit qu'elle n'avait jamais entendu parler d'une telle enfant. Les années façonnent l'oubli, mais également les faux souvenirs. À en juger par l'état de monsieur Karlsson, et les quelques incohérences de son témoignage (notamment cette vieille ferme où les enfants étaient récupérés, tandis que ma grand-mère me disait que les enfants étaient emmenés chez grand-père directement) je pense que cette histoire n'est que le résultat de ses délires. Je n'écrirai sans doute pas à ce sujet dans mon livre.
*
La chasse aux sorcières avait fait un nombre de victimes considérable, et même si la majorité étaient des femmes, beaucoup d'hommes et d'enfants furent touchés, directement ou indirectement. Il semblerait que certaines personnes payées par la paroisse de Torsaker furent retrouvées assassinées un peu plus tard. Ce procès fut d'ailleurs le plus sanglant de tous les procès de sorcière en Suède, notamment car toutes les exécutions ont eu lieu en une journée. Penser que Lotte ait vécu de telles atrocités semble impossible…
- Et pourtant cela s'est bel et bien déroulé. - Q-Qui est là !? Vous ne pouvez pas vous inviter dans la narration ! - Oh, mes excuses je ne pensais pas interrompre un passage narratif. Désirez-vous que je revienne plus tard ? - Maintenant que vous êtes là… Vous êtes ? - Amon, Marquis des enfers, enchanté. Je vous ai vu fouiller dans les livres de la bibliothèque depuis plusieurs jours maintenant et je pensais pouvoir venir vous prêter main forte. - C'est gentil de votre part, vous connaissez Lotte ? - Tout à fait. Je peux même me prétendre être celui qui l'a faite entrée dans cette bibliothèque pour la première fois. Mais nous ne devrions pas en parler dans un passage narratif n'est-ce pas ? Pourquoi ne pas faire cela dans un cadre plus convenable ? Et invitons donc les autres afin de faire cette entrevue plus conviviale.
Amon claqua des doigts et fit apparaître un cercle de sièges autour des bibliothécaires qui ont contribué aux recherches. Tous semblèrent reconnaître ledit Amon qui invita tout le monde à s'asseoir avant de taper des mains, plongeant l'endroit dans un environnement théâtral.
- Théâtre vagabond, deuxième étage, hall principal. Pièce démoniaque en un acte autour d'une tasse de thé :
ACTE I Le Narrateur, Amon, Ingrid, Astrid, Fennella, Callisto, Indira, Ladli, Boniface, Glenda, Hamida, Niklas et Madame.
Amon (sirotant son thé) : Le parfum des fleurs de framboises est un délice, vous ne trouvez pas ? Fennella (ajustant ses lunettes) : Serait-il possible d'en venir directement aux faits ? J'ai encore du travail. Ingrid : C'est vrai, même si ce thé est délicieux ! Amon : Pas d'inquiétude, j'ai suspendu le temps autour de nous afin de n'encombrer personne. Mais vous avez raison, commençons. Vous n'êtes donc pas sans savoir des atrocités qu'a connu cette malheureuse petite Lotte au village de Torsaker. La jeune femme qui l'abritait se nommait Susann, elle était une fille de sorcière qui possédait de grandes compétences en matière d'herbes médicinales. Elle vivait un peu à l'écart du village et soigna un jour une femme en proie à une fièvre virulente. C'est cette même femme qui a dénoncé Susann à la paroisse pour des raisons que moi-même j'ignore, sans doute en échange d'argent. Hamida : C'est horrible… Et elle… Elle s'est faite exécutée sous les yeux de petite Lotte ? Amon : Tout-à-fait. Suite à ce traumatisme et aux autres dont vous avez pris connaissance en lisant les notes de ce cher Jöns Hornæus, très gentil garçon à ce propos, Lotte s'enfuit du village et partit s'isoler loin de la population. Astrid : Pourquoi était-elle en Suède d'ailleurs ? Boniface (tournant sa tête vers Astrid) : La chasse aux sorcières faisait rage dans toute l'Europe à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe. J'ai entendu dire que la Scandinavie était relativement épargnée par ces évènements. Amon : Exactement, votre savoir est à la hauteur de votre réputation monsieur Boniface. Malheureusement, cette chasse continua bien plus tard. Fennella : N'est-ce pas d'ailleurs la chasse aux sorcières qui est l'une des causes de la création de la Curia ? Niklas : Oh c'est aussi ce que j'ai entendu. Amon (applaudissant) : Lotte a vraiment su s'entourer des meilleurs ! Vous avez bien raison, mais raconter toute la création de cette formidable institution prendrait beaucoup trop de lignes, et ce n'est pas le narrateur qui dirait le contraire (le narrateur acquiesce l'air gêné). Pour rester sommaire, disons que les débuts balbutiants de la Curia se sont passés aux horizons 1630. J'ai moi-même été contacté pour établir une alliance entre les humains, les vampires, les loup-garous et les démons. Je dois dire mes talents en matière de réconciliation ne sont pas négligeables (il rigole). Astrid : Alors vous êtes vraiment le fondateur de la Curia ? Wooooh ! Ingrid : Nous buvons le thé avec un démon illustre Astrid ! Amon (faussement gêné) : Allons allons, je ne mérite pas tant d'honneurs… Enfin oui je suis assez reconnu c'est vrai. Quoi qu'il en soit la Curia s'est façonnée doucement, notre cible principale était donc la chasse aux sorcières. La tâche fut réussie, mais quelques mouvements orphelins subsistèrent, le procès de Torsaker en fait partie. J'avais déjà entendu parlé de Lotte avant ce jour terrible, je l'avais même rencontrée pour lui proposer de venir à la Curia, mais elle refusa. Callisto (bâillant) : Son caractère était différent de maintenant n'est-ce pas ? Amon : Évidemment. Elle était encore douce et gentille, un peu réservée, refroidie par la stupidité humaine, mais toujours pleine de bonté. Niklas : Pourquoi a-t-elle refusé exactement ? Amon : Dois-je rappeler ce qu'il se passa la dernière fois qu'elle garda une bibliothèque ? Niklas (gêné) : N-Non bien sûr, ma question était idiote… Amon (amusé) : Allons, elle devait être posée. Pendant ces évènements, la Curia gagna peu d'importance, il faut dire que convaincre les vampires n'est pas chose aisée, et je ne parle pas des loup-garous qui n'en font qu'à leur tête… (il grince des dents) Enfin, j'eus écho de cette horrible affaire à Torsaker et m'y rendis au plus vite mais évidemment Lotte était déjà partie. M'étant convaincu que sa présence était fondamentale à la Curia, je me mis à sa recherche. Mais je dois avouer que le Simurgh est difficilement trouvable s'il ne souhaite pas être trouvé. À vrai dire j'ai passé près d'une quinzaine d'années à la trouver… Hamida : Quinze ans !? C'est pour cela qu'elle refuse de jouer à cache-cache avec les autres enfants ! Indira (se lissant les cheveux) : Je ne suis pas certaine que ce soit la vraie raison… Et où l'avez-vous trouvée ? Amon : Où iriez-vous chercher ?
(Silence)
Boniface : Hmm à Alexandrie, là où tout a commencé ? Fennella : Peut-être à Bagdad, elle devait s'y sentir bien… Glenda : … Loooin, très loooin… Ladli : Là où les hommes ne vont pas. L'Everest. Amon (aplaudissant) : Mademoiselle Naidu, vous ne cesserez ne m'impressionner. En effet, Lotte trouva refuge là-haut, au sommet de cette interminable montagne. Astrid : Mais c'est suuuuper haut non ? Personne n'est jamais encore arrivé au sommet ! Hamida : Je la comprends, tout oiseau digne de ce nom cherche à se percher en hauteur. C'est plus fort que nous ! Boniface : Je suis d'accord (il hulule). Amon : Savez-vous à quelle hauteur culmine le som- Ladli : Huit mille huit cent quarante-huit mètres d'après les derniers relevés.
(Silence)
Amon : … C'est exact. Enfin, après toutes ces années de recherches je suis parvenu à la retrouver. Elle s'était réfugiée dans une petite bicoque recouverte de neige de laquelle elle ne ressortit plus une fois la porte fermée. Je dus creuser un peu pour trouver la porte (il rit, étrangement amusé). Indira : Et elle vous a ouvert ? Amon : Oui, bien sûr ! Tous : Ooooooh ! Amon : Enfin après m'avoir projeté dans l'océan indien quatre ou cinq fois.
(Silence)
Callisto : Cela m'aurait étonné de sa part aussi. Amon : Évidemment elle a essayé de me mettre le feu, de me couper en morceaux et d'autres (il rit). Saviez vous que le sommet du Mont Everest se trouvait à plus de 9000 mètres avant notre rencontre ?
(Silence)
Astrid : Vous êtes sérieux ?! Indira : Vous voulez dire que… Niklas : GUDOOOOHPOULALALA !! Ladli : Neuf mille trois cent… Glenda : Gyehehe… ! Amon : Mais après plusieurs jours elle finit par se calmer. Je pense que la fatigue a joué beaucoup lors de notre rencontre (il se gratte le menton l'air nostalgique). Une fois calmée, nous commençâmes à discuter. Boniface : Dans quel état était-elle ? Amon : En bonne santé ! Enfin du point de vue d'un cadavre… (Il hésite) Elle était considérablement amaigrie, ses cheveux étaient devenus blancs, sa peau était elle presque noire à cause du froid. Les inconvénients d'un corps humain je suppose… Nous discutâmes longtemps, jusqu'à ce que ma persuasion fasse effet au bout de plusieurs jours. Astrid : Comment avez-vous fait ? Amon : Un démon ne dévoile jamais ses secrets ma chère. (Il termine son thé) Toujours est-il qu'elle entra dans la bibliothèque de Minerve avec moi le même jour, et que l'appel des livres fut suffisamment fort pour la forcer à y rester. Je ne la revis plus pendant près d'une semaine, mais lorsqu'elle refit son apparition, elle ressemblait à la Lotte que vous connaissait aujourd'hui. La magie curative fait vraiment des miracles… À propos, saviez-vous que-
Entre Lotte, accompagnée de Charles-Alexandre. Tout le monde se tait, sauf Amon qui continue à parler, l'air de rien. Lotte s'approche de lui et projète la chaise du démon (avec le démon à l'intérieur) à l'autre bout de la section. Il revient en un instant, avec sa tasse de thé entre les mains.
Niklas : SNYARGOLAAAADUUUU ! Amon : Je suis surpris de voir que tu aies su passer au travers de ma magie temporelle ! Lotte : Cesse tes âneries, un enfant de trois ans saurait briser ce sort. Que faites-vous tous ici ? Vous n'avez pas de travail à faire ? Ingrid et Astrid (en s'inclinant) : Pardon madame la directrice ! Lotte (faisant disparaître les chaises) : Retournez tout de suite à votre poste. (Se tournant vers le public) Rideau.
Le rideau se baisse. Fin de la pièce.
*
… Comment dire…
- De quel droit t'invites-tu dans ma bibliothèque l'air de rien ? Pour raconter ces choses inutiles qui plus est. - Allons allons, ce n'était que pour aider ce pauvre ami qui a travaillé dur pour te connaître un peu mieux. - J-Je ne voulais pas… - Hmpf, de toute manière c'est trop tard. Vous avez intérêt à ranger tout ça avant de partir. Et que je n'en entende plus parler.
Amon disparut en saluant avec galanterie, tandis que Lotte s'éloigna de quelques mètres avant de s'immobiliser sans se retourner.
- Pourquoi avez-vous persisté à chercher ? Vous auriez pu partir vous intéresser à quelqu'un d'autre. - Et bien… Aussi longue soit-elle, une histoire se doit d'être racontée. Au début je ne pensais qu'à trouver des morceaux de votre vie, mais au fur et à mesure j'ai eu l'impression de partager cette histoire formidable qui est la votre et j'ai aussi eu le sentiment de vous connaître un peu mieux… - Mon histoire n'est pas formidable. Elle n'a aucun intérêt. - Je ne suis pas sûr que vos employés diraient la même chose. Tout le monde a proposé son aide, car ils souhaitaient connaître un peu plus celle qui les a accueilli ici. Ces recherches ont été faites pour vous. - … Je n'ai rien demandé.
Lotte s'éloigna un peu plus avant de s'arrêter une dernière fois.
- Merci…
Elle refit quelques pas.
- Cessez de dire tout ce que je fais ! Retournez donc faire le narrateur normal, j'aurai besoin de vous assez vite.
*C'est ainsi que s'acheva la grande recherche dans la bibliothèque de Minerve*
Sous le masque Manfred est le plus beau /o/ Surnom(s) : Bouclettes ou Docteur K ~ Âge : 20 ans Expérience en RP : Environ 5 ou 6 ans Avis/Suggestions/Questions concernant le forum : Ça manque un peu de Manfred à mon goût Comment avez vous connu le forum ? J'ai vu des bouclettes, alors j'ai accouru ! Avez vous lu le règlement ? (Croqué avec joie par un loup ~) - Ah bon ? - Chhht d-docteur vous n'avez rien à faire là! - Exactement, dehors. - Post Scriptum !:
J'ai dû séparer en deux posts parce que ça ne rentrait pas dans un ~ Je pensais séparer descriptions et histoire mais l'histoire est trop longue *sifflote* Je tenais aussi à remercier Edward pour ses informations précieuses sur l'origine de la Curia /o/
_________________ Lotte râle en #D45F8C Pour connaître les bibliothécaires qui travaillent avec Lotte, et trouver des informations sur la bibliothèque, rendez vous ici. |
| | | Lotte Hochvogel
Messages : 47 Date d'inscription : 14/07/2016
| Sujet: Re: Lotte Hochvogel, directrice boucletteuse ronchonne Jeu 14 Juil - 13:21 | |
| Juste pour dire que j'ai terminé hein /o/ Bonne lecture ! J'espère que cela vous plaira ! _________________ Lotte râle en #D45F8C Pour connaître les bibliothécaires qui travaillent avec Lotte, et trouver des informations sur la bibliothèque, rendez vous ici. |
| | | Aldrick Voelsungen
Man & Wolf : I'm armed Messages : 2050 Date d'inscription : 02/06/2012 Age : 36 Localisation : Pas si loin de vous...
| Sujet: Re: Lotte Hochvogel, directrice boucletteuse ronchonne Jeu 14 Juil - 16:26 | |
| Re-bienvenue ! Que dire ? Je tiens tout d'abord à saluer ta performance : écrire pareille fiche, si détaillée et grandiose en moins d'un mois, s'il y avait bien quelqu'un pour le faire c'était toi et TU L'AS FAIT ! BRAVO ! Comme toujours tu écris très bien et transportes le lecteur d'un bout à l'autre de ta fiche sans qu'on n'ait rien vu venir MAIS. Parce qu'il y a un mais ! J'ai vraiment étais brimé par ce passage : "La princesse, elle, dénoua le voile qui lui dissimulait le village" >< J'avoue que le lapsus m'a fait sortir du récit peu sympathiquement. C'est bien là mon plus grand regret, car tout le reste de ta fiche et purement et simplement : GÉNIALISSIME !!!!!!!Tes descriptions qui regroupent des témoignages de différents employés -avec chacun leur secteur et leur mini-description- qui y vont en plus de leur avis sur la belle Lotte, se parcourent avec un plaisir infini. On est plongé dans le fantasque et le fantastique de la Curia comme un gamin qui découvre un jouet merveilleux. On s'attache à eux rapidement et c'est un peu comme si on était accepté dans leur "groupe de recherche", lorsqu’on s'amuse également de leurs commentaires. Mention spéciale d'ailleurs pour ma part, à Niklas, qui m'a tout simplement vendue du rêve avec sa théorie des graines ! Juste EPIC ! On s'immisce encore avec joie dans cette bande de joyeux lurons en lisant les passages trouvés ci et là, comme des chevaliers en quête de vérité, et l'on comprend bien pourquoi la Simurgh ne tient pas vraiment à résumer 2 millénaires d'histoire… Cela semble si complexe d’en parler, pourtant tu relèves le défi haut la main ! Malgré l’appréhension de Lotte à ce sujet, on s’y attèle tout de même, craignant presque de la voir surgir tôt ou tard alors que tout n’est pas élucidé. C’est aussi pourquoi, la chasse aux informations n'en a l'air que plus palpitante et les récits, bien construits donnent réellement l'impression d'être plongé dans différents ouvrages -où tu t'essaies à de nombreux genres avec humour et brio. C'est à peine si l'on remarque les quelques fautes (principalement des oublis de "s" comme pour la question sur sa nationalité ;p), tant on se perd volontiers dans tous les extraits concernant Lotte. " L'oiseau de bon conseil" n'est en effet que le prémisse d'une longue série captivante, à laquelle on s'abandonne plus que volontiers, en découvrant mille univers différents dans les rayonnages de la bibliothèque. Lotte a une évolution propre, intrigante, intelligente, subtile, et garde une part de mystère assez prononcé pour que même le narrateur semble encore en proie à des questionnements futurs. On ne pouvait rêver meilleur rôliste pour incarner un personnage de cet acabit. Vraiment. C'est pourquoi, par les pouvoirs qui me sont conférés, et en remerciement de tous les services rendus à la nation du RP : *roulement de tambour*Manfred, je t'adoube ! P.S : Et je pense pouvoir exprimer la pensée commune du Staff en disant ceci : \o\ FROUCHA !!! /o/P.S 2 : J'adore le fait que Lotte propulse le démon avec sa chaise ou qu'elle le satellise auparavant 4 à 5 fois dans l'Océan Indien ! (C'est pour ça qu'il s'est réchauffé avoue ! ~) GG ! /o/ _________________ - Loup y es-tu ? :
|
| | | Edward White l Dans l'ombre du loup l BIG BOSS lMessages : 2449 Date d'inscription : 21/12/2010
| Sujet: Re: Lotte Hochvogel, directrice boucletteuse ronchonne Jeu 14 Juil - 16:27 | |
| Mais ! Que vois-je ? Une demoiselle aux joues rondes que je vais pouvoir embêter ! Tu as choisi le jour parfait pour poster ta fiche ! Un petit jour férié pour dévorer en un éclair l'histoire exceptionnelle de Lotte ! Mais je calme mes ardeurs le temps de traiter les descriptions ~ Le principe des témoignages fonctionne toujours aussi bien. On en avait eut un petit extrait avec la fiche de Dolores, mais là le panel de personnages qui entoure Lotte est absolument incroyable ! Il y a vraiment de tout et chacun a un trait de caractère bien marqué en plus d'une section attribuée dans la bibliothèque. J'adore l'idée d'ailleurs. L'aspect mondial de la Curia a été exploité à fond, son côté magique aussi, en quelques lignes on arrive à se faire une idée de la bibliothèque fantastique de l'organisation et de son fonctionnement. Pour ça chapeau ! Charles-Alexandre est très probablement le plus expressif de tous, mais tous fournissent une toile détaillée de leur directice, aussi bien physiquement que mentalement. Tu as intégré toutes les relations de la fiche du prédéfini (dont mwaaaa !) à merveille, tout en complétant la garde rapprochée de la bibliothécaire avec de véritables trouvailles (une préférance pour la Sphynge flemmarde et le nixe qui crie XD). L'histoire à présent ! Pour citer Niklas je dirais qu'elle m'a inspiré quelque chose comme « GUDOOOOHPOULALALA !! » ou « SNYARGOLAAAADUUUU ! ». C'est assez clair non ? XD Franchement j'ai adoré. L'idée du récit est déjà sensationnelle. Utiliser une chasse aux informations à l'intérieur même de la bibliothèque c'était du génie. En plus de ça, tu partages avec nous des récits de toutes sortes si bien écrits qu'on aurait tendance à aller vérifier sur Google si l'histoire n'est pas véridique ! Le conte de l'Oiseau de bon conseil est celui qui m'a le plus plu. Mais c'était aussi un plaisir de retrouver des personnages aussi célèbres que Gutemberg ou Khan tout en intégrant Lotte à leur passé. Tous les petits clins d'yeux (hommage à Fennella) à l'Histoire étaient bien trouvés et bien intégrés. Celui sur la Chasse aux sorcières de Torsaker m'a vraiment surpris, mais j'ai trouvé qu'il apportait une soudaine profondeur au personnage de Lotte qui permettait de mieux assimiler tout ce qu'elle avait vécu auparavant. Il arrivait à point nommé dans le récit qui s'est terminé en appothéose avec l'arrivée d'Aamon et la pièce de théatre qui en a découlé. D'ailleurs je savais bien que l'Évrest n'avait pas toujours fait huit milles mètres ! L'utilisation du narrateur comme personnage appartenant pleinement au récit m'a également beaucoup plu, surtout ses interractions avec Lotte et Aamon. Rien à dire quant à l'appropriation du prédéfini, de sa race ou de l'univers dans lequel il évolue. Tout est parfait ! On sent que tu t'es éclatée dans la rédaction de ta fiche ! Pour la qualité et l'efficacité avec laquelle ta fiche a été postée, tu écopes d'un immeeeeeeeense bravo ! \o/ Je reviens seulement sur quelques fautes trouvées ça et là. Rien de bien méchant, même si je pense qu'il y a eu un petit coac dans le récit concernant Milan avec un changement de narrateur à la dernière minute peut-être ? Les terminaisons ne sont pas toujours les bonnes avec pas mal de « a » au lieu de « ai ». Je te mets ce que j'ai relevé, en dehors de celles glissées par Aldrick. Toutes viennent de l'histoire je crois o/ : - Lotte a écrit:
- Si cependant elle viendrait par se révéler être vraie […]
- […] aucune piste ne se présenta, c'est avec l'aide de Fennellanos […] (petit soucis de temps o/)
- […] regards ne regardaient même plus […]
- […] je fis comme bon nombre de mes voisins et changea de résidence.
- […] je m'étais laissé guider par mon esprit tourmenté et termina ma route […]
- Curieux, je me cacha dans une ruelle adjacente et observa silencieusement la scène.
- […] je me pencha pour mieux la voir mais trébucha et dévoila ma présence […]
- Je me réveilla plus tard […]
- […] je me précipita à mon tour à l'extérieur vêtu d'un simple par-dessus. À mon arrivée devant la maison d'Accardi, je vis des pestiférés sortir de la maison, […]
- […] Je chercha à en apprendre davantage sur cette vision […]
- […] C'est grâce à Ingrid et Astrid, qui eurent […] (petit soucis de temps bis o/)
- […] avec ce premier livre imprimer j'ai du mal à rester sobre d'esprit.
- Il me raconte que les personne n'osa entrer dans la pièce […]
- […] être celui qui l'a faite entrée […]
Mais c'est donc sur le champs et avec joie que je t'annonce que tu es… VALIDÉE ! Je vais te parer d'un beau vert et, même si tu sais déjà tout, je te laisse suivre les indications suivantes pour terminer ton inscription ! Bienvenue au Lost Paradise Il faut maintenant... ♤ Faire ta demande de rang ici. ♧ Pour les relations, c'est par là. ♢ Demander de RP c'est ici. ♤ Créer ou utiliser des PNJs c'est là.
Et bon RP parmi nous ! |
| | | Lotte Hochvogel
Messages : 47 Date d'inscription : 14/07/2016
| Sujet: Re: Lotte Hochvogel, directrice boucletteuse ronchonne Jeu 14 Juil - 16:40 | |
| Wouhou /o/ Super chouette merci beaucoup ! Pour les fautes, avec les a au passé simple, ils me piègent à chaqueuh fois oAo Puis après bah certains passages ont fuit lors de ma relecture mais j'avais pas trop la foi de rerelire *kof* Je corrigerai tout à l'occasion !
Mais merci en tout cas ! Je suis ravie de voir que l'histoire vous aie plu ! *danse de la joie* _________________ Lotte râle en #D45F8C Pour connaître les bibliothécaires qui travaillent avec Lotte, et trouver des informations sur la bibliothèque, rendez vous ici. |
| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: Lotte Hochvogel, directrice boucletteuse ronchonne Sam 16 Juil - 14:20 | |
| |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Lotte Hochvogel, directrice boucletteuse ronchonne | |
| |
| | | | Lotte Hochvogel, directrice boucletteuse ronchonne | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|