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Neige

Cabaret du Lost Paradise - Forum RPG

Forum RPG fantastique - Au cœur de Paris, durant la fin du XIXe siècle, un cabaret est au centre de toutes les discussions. Lycanthropes, vampires, démons, gorgones… Des employés peu communs pour un public scandaleusement humain.
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 Manche n°2 – Jouvencelle en péril

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AuteurMessage
Edward White
l Dans l'ombre du loup l BIG BOSS l
Edward White

Messages : 2449
Date d'inscription : 21/12/2010

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MessageSujet: Manche n°2 – Jouvencelle en péril    Manche n°2 – Jouvencelle en péril  I_icon_minitimeDim 10 Aoû - 19:06


    Le duo des frères Wolkoff poursuivit sa route dans les couloirs tortueux du temple Eau-stile, en compagnie de leur nouvel acolyte Bibble, qui poussait de temps à autre un petit cri d'alarme affectueux pour Vladimir qui lui répondait dans un sourire, au grand désespoir de son frère aîné. À mesure qu'ils avançaient, leur environnement avait changé. Les pavés soigneusement alignés s'étaient lentement effacés pour laisser place à un sol mou et de plus en plus visqueux. Les murs avaient également vu disparaître leurs riches bas-reliefs, pour prendre la même consistance que le reste, agrémenté çà et là d'étranges mobiles organiques qu'ils prenaient soin d'éviter, quand d'étranges parois gélatineuses ne le forçait pas à les traverser non sans une grimace de dégoût prononcée.
    Essuyant son visage contre lequel une bulle au contenu nauséabond venait d'exploser, Edward s'emporta. Il leva les deux bras, au ciel, se débattit avec un liminaire collant, avant d'interroger son frère :

    « C'est quoi ça ?!
    Probablement une forme de parasite luminescent, ou un champignon ? Proposa Vladimir.
    Je te parle de ce décor dégueu ! Il s'est passé quoi là ? En dix mètres on passe d'un club de vacance subaquatique à poisseux-land ! Ton poisson s'est trompé de route, admet le !
    Huiiiii hu !
    Pourquoi refuses-tu de faire confiance à Bibble ?
    C'est une vraie question ?
    Très bien, très bien ! On a qu'à continuer jusqu'au prochain embranchement ça te convient votre seigneurie ?
    Arrête avec ça. »

    Vladimir sourit et ils se remirent en marche, s'avançant un peu plus profondément dans cet étrange endroit qui leur sembla rapidement, de plus, en plus vivant. Les murs semblaient se contracter à un rythme régulier, sur lequel se greffait un courant d'air qui venait soulever occasionnellement les parfums plus ou moins agréables des lieux. Le sol était devenu plus glissant, et des deux loups peinaient à avancer alors que Bibble s'excitait à mesure qu'ils progressaient.
    Finalement, ils débouchèrent dans une grande pièce, plus animée que les autres, dans laquelle se trouvaient toutes sortes de créatures farfelues, dont certaines semblèrent rapidement s'intéresser à eux. Une grosse boule blanche rebondit d'ailleurs jusqu'à eux, joyeusement accueillit par Edward, qui mit un magnifique coup de pied dedans, la renvoyant à l'autre bout de la salle, provoquant au passage la colère de son cadet :

    « Tu es un rustre ma parole ! Il ne t'avait rien fait !
    Écoute Vlad, je t'aime bien dans le fond je t'assure, mais quand un truc visqueux s'approche de moi, sans décliner ses intentions, j'évite de lui faire un bon gros câlin vois-tu.
    En fait tu es en manque d'affection.
    Que... Mais non ! » Protesta Edward.

    Il détourna le regard en grommelant, pour se concentrer sur la sortie, à l'autre bout de la pièce. Si à première vu rien ne devrait les gêner pour y parvenir, le loup repéra rapidement quelques irrégularités au sol qui lui semblèrent suspicieuses, avant de rester sceptique devant le nombre de petites boules blanches dans la salle, qui lui sembla plus élevé que lorsqu'ils étaient arrivés. Il voulut en faire part à son frère, mais le visage inquiet de ce dernier lui laissa entendre que ce n'était pas nécessaire, aussi proposa-t-il de traverser dans les plus brefs délais.
    Avançant précautionneusement entre les bulbes roses, les stalactites dégoûtantes et autres décorations peu ragoûtantes, accélérant malgré eux le pas lorsqu'ils s'aperçurent que leurs amis cotonneux les suivaient, souhaitant probablement se venger de l'agression gratuite — ou presque — dont avait été victime leur camarade.

    « Dépêche, toi Vladimir, tonna Edward qui avait déjà trois mètres d'avance du fait qu'il était beaucoup plus alerte que son frère pour éviter les obstacles.
    J'arrive ! Ne me presse pas ! Tu vois bien que ça gliiiiisse !
    Vlad ! »

    Le plus jeune des loups chuta, aussi lourdement qu'il était possible sur un terrain aussi mou. Edward se précipita pour l'aider, bien décider à molester ces petites boules blanches à coup de reste de serpillière, mais il s'aperçut avec inquiétude que son cadet semblait lentement disparaître dans les méandres du sol. Il lui attrapa la main, essayant de le remonter, mais sa force ne lui suffit pas et rapidement, ce fut au tour de son bras de se faire happer. La poigne qu'il maintenait sur Vladimir lui échappa dans une exclamation de rage, augmentée lorsqu'il se rendit compte qu'il ne pouvait plus se dégager. Il lutta un moment, freinant tout de même sa descente, jusqu'à ce qu'une boule blanche ne se colle à son mollet, lui arrachant un cri douloureux lorsqu'il comprit qu'elle venait de digérer le bas de son pantalon et s'attaquait à sa jambe. Préférant de loin, mourir étouffer plutôt que lentement liquéfier, il se laissa choir de tout son long et disparut à son tour.

    Malheureusement, sa mort ne fut pas aussi douce qu'il l'espérait. À peine avait-il traversé le sol qu'il chuta et s'écrasa de tout son poids sur une surface gélatineuse qui lui offrit un prodigieux rebond, avant de s'étaler, et pour de bon cette fois, aux pieds de son frère, grommelant alors qu'il se relevait :

    « Vlaaad... Tu aurais pu me rattraper ! »

    L'absence de réponse l'inquiéta, et il se tourna lentement vers Vladimir dont le regard s'était figé sur le fond de la pièce. Grommelant, son aîné se redressa complètement et tourna la tête dans la même direction, haussant un sourcil lorsqu'il aperçut au fond de la salle, une silhouette qui ne lui était pas inconnue, solidement saucissonnée. Il pencha la tête sur le côté, interrogeant tout haut :

    « Anastasia ?
    Qui d'autre bougre d'andouille !!
    Ani !
    Oh Vlad ! Est-ce que ça va ? Tu n'as rien ?
    J'ai comme l'impression d'un très léger favoritisme, marmonna Edward.
    Qu'est-ce que tu as à râler dans ta barbe ! Sors-moi de là toute suite !
    J'arrive Ani !
    Sois prudent mon cœur... »

    Edward passa une main sur son visage décrépi, se demandant si, à la réflexion, il n'aurait pas dû se laisser digérer par ses copains blancs plutôt que de supporter la délicatesse de sa belle-sœur.

    Mais déjà, le danger arrivait.





Manche n°2 ouverte !


La seconde manche est lancée. Vous pensiez avoir fait face au pire, vous songiez que les plus terribles moments de votre existence étaient passés ? Et bien vous vous trompiez ~

C’est l’heure de « Jouvencelle en péril » ! Préparez vous à — peut-être — retrouver de vos connaissances, et à affronter les pires tourments pour les sauver.


De nouveau, le déroulement de la manche est simple : chaque participant doit réaliser un poste de RP (et un seul) dans lequel il devra tout faire pour sauver son PNJ, et ce en supportant les éléments imposés, avec des alliés fatiguants et des ennemis qui le sont plus encore.

  • Vous avez donc vaincu, et haut la main, les trois premières épreuves de votre temple, mais vous voilà débouchant dans une grande salle où le PNJ que nous vous avions retiré pour la manche précédente, pendouille presque gracieusement, tout en étant menacé d’une mort certaine. Vous devez le sauver !
  • Vous n’avez pas de PNJ à sauver, soyez sans crainte le Staff vous a trouvé de quoi combler ce manque, le tout en prenant en compte votre manche précédente. Découvrez en la liste, ici :

    PNJ à sauver pour la manche n° 2 :
  • Bien évidemment, se contenter d’un simple petit sauvetage serrait trop facile, donc pour corser la chose, nous avons prévu une liste d’éléments que vous devrez faire apparaître dans votre RP. Ces derniers ont été listé dans un ordre quelconque, et vous pourrez trouver celui qui vous est destiné en utilisant 2 éléments. La première lettre du prénom et du nom de votre personnage, ainsi que votre date d’inscription sur le forum (je vous rappelle qu’elle se situe sous votre avatar o/).
  • Voici donc 4 listes sous spoiler, auxquels sont associées dans l’ordre : un allié, un péril, un objet à utiliser et enfin, une action imposée ~

    1re lettre du prénom de votre personnage - Un allié à supporter:

    1re lettre du nom de famille de votre personnage - Un péril à affronter:

    Jour d’inscription - Un objet à utiliser:

    Mois d’inscription - Une action, une phrase imposée:

Vous posterez à la suite ce message, sans ordre particulier et vous avez jusqu'au mercredi 20 août (au soir) pour jouer aux héros !

N'hésitez pas à contacter le staff si un élément vous semble flou, on vous répondra le plus vite possible !
De zéro en hérooos ~ ♪♫
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Valentine Lefevre
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MessageSujet: Re: Manche n°2 – Jouvencelle en péril    Manche n°2 – Jouvencelle en péril  I_icon_minitimeJeu 14 Aoû - 23:40

La montée fut éreintante. Des marches à perte de vue, semblaient prendre un malin plaisir à se rajouter de temps en temps, prolongeant le supplice. Encore heureux qu'elles n'étaient pas torrides ( :3: oh baby !) en plus de cela...
Ils étaient assoiffés et épuisés, devant s'arrêter de temps à autres pour reprendre souffle.

Il fallut encore trente minutes... oui oui... TRENTE HORRIFIANTES MINUTES avant d'arriver en haut. Ils auraient surement dû observer le nouveau lieu qui les accueillait, oui c'était ce que l'on faisait toujours, n'est-ce pas ? Mais ils étaient tellement morts d'épuisement que la première chose qu'ils parvinrent à faire, fut de se laisser tomber de tout leur long en poussant un cri d'agonie dans un chœur parfait.


"J'en peux plus achevez moi, j'ai trop mal aux jambes..."

"J'ai perdu toute l'eau de mon corps à force de transpirer ! Mes 25 litres..."

"On a plus d'eau que ça dans le corps..."

"J'ai bien cru qu'on sortirait jamais de ce putain d'escalier !"

"Vous croyez que si j'avais dragué le sabreur ailé, il aurait pu nous transporter jusqu'ici gratos ?"

"J'ai plus de force et je me sens faible... Sans mes 40 litres d'eau...."

"On en a plus que ça..."

Un silence se fit sur le petit groupe. Ils essayaient de se remettre doucement de cette épreuve, allongés sur le dos, observant dans le vague. On pouvait dire qu'ils étaient complétement exténués. Ils n'avaient plus envie de bouger et comme personne ne s'était amusé à les rejoindre durant l'escalade, ils devinaient sans peine que les deux poursuivants étaient toujours dans les vapes. Il n'y avait pas le feu au lac... Enfin si, mais ils avaient déjà dépassé cette épreuve, comprenez vous ?
Valentine avait sommeil et ne fit pas vraiment attention aux deux autres. Il fallut qu'ils bougent enfin pour réaliser que quelque chose se passait sous son nez sans qu'elle ne le réalise. Avec difficulté, elle se redressa et regarda autour d'elle sans grande conviction.
Une énorme salle circulaire les avait accueillit en son sein. Mais on ne pouvait voir son sommet, bloqué par des niveaux de plateformes reliés par des passerelles ou des escaliers. Encore eux... Au centre, on pouvait voir un cercle ouvert où pendouillait une chaine. En la suivant du regard, la rouquine descendit la tête vers ce qu'elle maintenait, s'attendant au pire.
Mais ce qu'elle découvrit fut cent fois pire encore que ce qu'elle s'était imaginée.




Une cage étroite pendait à son bout, suffisamment serrée pour empêcher un homme de bouger à l'intérieur à part pour s'assoir mais suffisamment haute pour lui permettre de tenir debout. Cela ressemblait à ces vieilles prisons de fer qu'on utilisait au moyen âge pour laisser pourrir les condamnés, celles qu'on laissait à l'extérieur des villages et où l'on y trouvait généralement des squelettes ou des macchabées que les corbeaux venaient dévorer et nettoyer avec allégresse.
Et elle n'était pas vide, provoquant une accélération du cœur de Valentine. Elle était soudain envahit par la panique. A l'intérieur, un homme était assit et inconscient.
Loki.
La jeune femme avança péniblement vers cette cage, semblant la narguer. Elle n'était qu'à trois mètres du sol, si proche et pourtant inaccessible. Les deux autres la regardèrent, ne comprenant pas son affolement. Mais ils eurent la réponse bien assez vite alors qu'elle tenta vainement de le faire réagir de sa voix cassée et fatiguée.


"Loki !! Loki réveilles toi !! Qu'est-ce qu'on t'a fait bon sang ?! Qui t'as mit là dedans ?! Je t'en prie réponds moi !! .... Lo... LOKI !!"

Elle cria son nom de toutes ses forces mais rien à faire il ne bougeait pas d'un poils. Une angoisse l'envahit aussitôt. Et si on lui avait fait du mal ? Et si il était... Non ! Impossible, elle se refusait de penser cela. Prenant une profonde inspiration, elle tenta de se ressaisir et de faire le ménage dans ses pensées. Paniquer n'allait pas l'aider.

"Loki... C'est pas le nom que tu disais quand tu as cru mourir ? C'est ton petit copain, ton frère, un ami ? Oh dis moi que c'est ton frangin, il est plutôt mignon ♫"

"Attends attends... Dans mes souvenirs, c'était le nom de ton chien, non ? Il porte le même nom que lui ?"

"... Usopp... Toi tu as Chopper. Un cerf pouvant devenir humain. Moi, j'ai Loki..."

"Oh O_O"

"... Donc c'est un chien ou un homme à l'origine que je vois si ça se barre dans la zoophi..."

"Bats les pattes ! Personne ne touche à mon Loki sans s'en mordre les doigts ! Je ne sais pas qui l'a mit là dedans mais il va passer un sale quart d'heure !!"

Sa peur avait laissé place à de la colère et maintenant Valentine voulait en découdre. D'abord décrocher son cher Loki, puis après faire tomber la sanction sur le crétin qui avait osé toucher à son compagnon. Fallait qu'elle cogne et vite ! Elle n'était pas du genre agressive mais il s'agissait d'une corde sensible qui lui faisait perdre sa positivité et toute rationalité.
Tentant encore une fois de prendre une bouffée d'air pour se calmer avant de devenir méchante elle regarda les deux autres avec un air sévère et déterminé.


"Y en a t-il un de vous deux qui veut bien m'aider à atteindre la cage ? Il faut le sortir de là dedans."

"Upupupu ! Si j'étais toi je ne ferais pas ça ♥"

Une petite voix survint de nul part, faisant sursauter le trio. Après avoir regardé autour d'eux, ils finirent par repérer une silhouette menue au dessus de la cage, assit tranquillement en les observant. Il leur avait fallut un certain temps à réaliser qu'il s'agissait bien de l'auteur de cette remarque car rien n'amenait à croire qu'il pouvait parler. Un ours en peluche. Une face était blanche et plutôt mignonne, mais pile en son centre, la couleur changeait, devenant noir. Tout dans cette sombre face, devenait plus étrange et angoissante. Son petit œil rond noir laissait place à une sorte d'éclair rouge vif. Quand à son museau, un sourire sadique s'élargissait dans le côté du pelage charbon. (Image) Il les observait malicieusement, prenant plaisir devant leur surprise.

"... cette peluche parle O_O ?!"

" C'est quoi encore ce truc bizarre ?"

"Je ne suis pas une peluche, ni un truc bizarre, espèces d'impudents ! Je suis un Ours ! Je m'appelle Monokuma, un peu de respect !"

"Il... il parle vraiment..."

"... Hey toi, Monochose ! Pourquoi je ne devrais pas le libérer de cette cage ?!"

"C'est Monokuma !"

"Je m'en cogne ! Réponds à ma question !"

"Ohlala vous êtes assez dur avec moi quand même..."

L'ours en peluche sembla prendre la mouche et déprima légèrement devant le ton sec de Valentine. Puis il se reprit et finit enfin par répondre à la question montrant le prisonnier en même temps qu'il s'expliquait.

"Il est arrivé ici sans mon autorisation et maintenant j'ai cette cage en décoration en plein milieu ! Et il n'y a que moi qui ai droit de mettre des objets de torture ici !! Pour la peine, il devra y rester jusqu'à n'être plus qu'un squelette ! Ça lui apprendra le respect !"

"Il n'est coupable en rien ! Relâche le, il... il a besoin de soin ! Il ne réagit pas, il est peut-être gravement blessé..."

"Hein ? Mais non il va très bien ! Il est juste inconscient. Par contre c'est moi qui vais lui réserver quelques punitions s'il s'avère être bruyant à son réveil... D'ailleurs vous faites quoi ici, je ne vous ai pas invité. Sortez d'ici, la porte est là-bas."

"Laisses le tranquille !! Je ne partirais pas sans lui !"

"Sérieux y a une sortie ici ? Il serait judicieux de partir..."

Valentine se figea en entendant la voix de Usopp. Elle se tourna dans la direction des deux autres qui observaient à présent une grande ouverture plus loin. Elle semblait sûre et l'envie d'être enfin à l'extérieur semblait leur donner envie.
Elle les regarda faire, puis ferma les yeux. Au final pourquoi semblait-elle déçue ? Ils ne se connaissaient pas en réalité. Ce n'était pas leur problème. Elle serra les poings et rouvrit les yeux pour les fixer sur l'ours qui la regardait.
Il fut assez satisfait par ce qu'il vît briller dans son regard et se remit à rire.


"Upupupu... Si tu veux jouer... je t'attendrais là haut."

Un mécanisme s'enclencha à la fin de sa phrase, provoquant la montée de la cage. La chaine était ramenée vers le sommet de la salle. Avant même qu'ils ne réagissent, l'ours, la prison de fer et la trappe avaient disparu dans un grand vacarme. Le faux plafond n'avait plus trace d'une quelconque ouverture. Shania siffla et lâcha un soupire.

"Eh bah, c'était une curieuse petite chose. On fait quoi ?"

"Vous n'avez qu'à sortir d'ici. Profitez en. Moi je reste, je monte le rejoindre. Bonne chance à vous."

"Quoi tu ne viens pas avec nous ?"

"Tu crois vraiment que je vais abandonner Loki ?! Enfuis toi d'ici et rejoins ton équipage tant que tu en a l'occasion !"

"Mais... Je ne suis pas quelqu'un de très courageux tu sais... Et je sens quand quelque chose est dangereuse. Cet ours... méfies toi, il..."

"Je sais... Merci. J'espère que j'aurais l'occasion de te recroiser. Si possible avec ton équipage."

Elle lui accorda un sourire aimable et regarda Shania avec tendresse. Elle la remercia également et les laissa, préférant couper court. Elle n'aimait pas l'idée de partir seule et quitter ces deux compagnons qu'elle avait prit en affection. Leur dire au revoir était déjà une terrible épreuve.
Elle grimpa en courant le premier escalier, prête en découdre. Elle allait sauver Loki, quoi qu'il advienne !!



Quand elle débarqua enfin au premier niveau, Valentine fut surprise de constater une ambiance radicalement différente de ce qu'elle s'était imaginée.
Une sorte de petite plage artificielle décorait la plateforme, occupant la moitié de l'endroit. De l'autre, on pouvait distinguer des bassins, des jacuzzi, des saunas et même un espace avec des chaises longues, pour se détendre au bord de la plage de sable fin. A l'entrée, là où elle se trouvait, une petite maison semblait attendre patiemment des gens. On pouvait lire dessus "Accueil" et "Vestiaires". Une pancarte solidement accrochée devant l'entrée de cet ensemble affichait un nom des plus curieux. "BroSpa".

La journaliste semblait hésitante à s'engager, mais il lui sembla apercevoir quelques silhouettes et l'idée de pouvoir se renseigner sur comment atteindre l'escalier suivant la prit. Tant pis pour la timidité, elle n'avait pas le choix !
Prenant son courage à deux mains, elle s'avança enfin... Mais que de quelques pas. La porte des vestiaires s'était ouverte devant la rouquine, manquant de lui taper violemment le nez. Elle sursauta et jeta un coup d’œil méfiant qui devint médusé quand elle réalisa qu'elle avait à faire à des hommes imposants vêtus d'une simple serviette autour de la taille. Celui qui était sortit en premier, coiffé d'une coupe banane de biker avec le regard et le ton d'un... bah biker, l'accosta d'une voix grave qui se voulait dure et viril.


"Heiiiin ? Que fiche une fille ici ?! C'est un Spa pour les hommes, les vrais, poulette. T'as rien à faire là !"

"Euh... En fait j'aimerais me rendre au niveau supérieur, il existe un passage pour y accéder sans avoir à passer ici ?"

"Pas que je sache... Hum... Okay dans ce cas je te laisse traverser mais fais attention, y a peut-être des loubards qui vont pas laisser passer l'occasion de draguer une fille."

"J'en prend note merci."

Elle se retint de peu de lui demander s'il était un de ces loubards, vu son apparence, mais le garda pour elle. Il ne semblait pas méchant malgré sa carrure et son look de rebelle. Surtout qu'elle avait repéré un deuxième colosse aux allures aussi patibulaire que lui, s'approcher pour savoir ce que son ami viril devait bien fabriquer. A son regard surprit, il ne s'attendait pas à voir une femme. Ses joues virèrent au rouge, mais il se reprit bien vite en se raclant la gorge et accosta le biker. Avec ses cheveux blond coiffés en arrière et sa cicatrice sur l’œil, lui aussi devait être dans le genre... peu fréquentable.
Mais bizarrement, Valentine ne parvenait pas à s'inquiéter, comme si elle se sentait en parfaite sécurité malgré leur présence. Pourquoi ?
Ils finirent par prendre congé et elle les suivit du regard tandis qu'ils rejoignaient d'autres types de leur gabarit. Bizarre, vraiment.

S'aventurant dans l'endroit, elle ne cessait d'observer l'endroit avec curiosité, se demandant bien quel genre d'individu pouvait bien venir se détendre ici. Elle croisa des hommes, des hommes et des hommes. Après leur style se différenciaient bien sûr, mais pas autant qu'elle ne l'aurait cru. Certain se jaugeait du regard, d'autre faisait des concours de qui tiendrait le plus longtemps dans le sauna -son ami biker y participait d'ailleurs- et d'autres papotait tranquillement rien d'un rien. La grande majorité avait une voix imposante et grave qui devait en faire flipper plus d'un, mais là encore, elle ne parvenait pas à s'inquiéter de son sort. Même quand un barbu se mit à chanter un "Boblennon Boblennon, c'est un pyrobarbare. Massacrer, déchiqueter, au fil de son hachoir !" sur une mélodie Skyrimienne. On l'applaudissait et un blond parlant dans une autre langue riait en faisant cogner son poing contre ceux des autres présents dans le bassin.
Mais le plus étranges fut qu'elle aperçu des individus ne ressemblant en rien à des humains. Un monstre rouge énorme répondait inlassablement à un homme assit à côté de lui qui lui rendait la pareille. En tendant l'oreille, elle cru comprendre un combo "Wrex-Shepard-Wrex-Shepard" tandis que l'autre créature aux allures de chat s'étirait sans s'en préoccuper, lançant un "Qu'il est bon de se détendre après avoir fait des calibrages !". Non c'était vraiment un trio bizarre !

Au bout d'un certain temps elle réalisa quelque chose d'embêtant. Une énorme cloison l'empêchait de continuer sa route ! Avec un air déçu, Valentine se retrouva coincé au bout de l'endroit sans accès possible vers la suite. Comment faire ?!
Elle avait envie de rager comme une idiote quand une voix l'interpela, la faisant se retourner. Devant elle se trouvait deux hommes. L'un bâtit comme une montagne avec de longs cheveux blonds dressé sur la tête, une peau bronzée et des cicatrices sur tout le corps, lui donnant un air de Surfeur de l'extrême. Son compagnon était bien moins costaud, mais son air semblait agressif, comme ses deux amis du début. Il ressemblait d'ailleurs au blond, ayant lui aussi une cicatrice à l’œil et des cheveux court en batailles. La différence restait sa couleur de cheveux, d'un très beau argenté.
Le blond affichait un grand sourire, se voulant séducteur. Ah, voilà donc un de ces macho qui allait lui faire du gringue ? Elle fronça légèrement les sourcils et attendit la suite, voir ce qu'il lui voulait. Mais à peine tenta-t-il de lui parler que le 2eme soupira et lâcha d'un air blasé.


"Je te rappelle que tu es marié. Tu veux que je reporte à ta femme et ton gosse ce à quoi tu t'es amusé en venant ici ?"

Le blond se calma immédiatement, observa l'autre, choqué, puis tourna la tête semblant remarquer une activité passionnante du côté du sauna -encore un concours ?- et prit congé, les laissant tous les deux. La rouquine sourit au garçon aux allures de voyous et le remercia. Il voulu lâcher un commentaire mauvais pour la calmer d'office mais son sourire le prit au dépourvu et il se mit à rougir aussitôt, fuyant sans demander son reste, la laissant là toute seule.

"Curieux personnages quand même... je me demande où j'ai finit."

"Dans un Spa réservé aux hommes qui aiment l'amitié viril. Des "Bromances", c'est comme ça que ça s'appelle familièrement. Je ne pensais pas qu'il en existait vraiment. C'est très amusant à voir !"

"Shania ?!"

Sans qu'elle ne puisse dire d'où elle était venue, la contrebandière venait de pointer son nez à ses côtés, cigarette au bec, avec un grand sourire. La journaliste ne savait pas pourquoi elle l'avait suivit mais cette découverte lui redonna du baume au coeur. Lui rendant son sourire, elle sentit son courage revenir. La brune lui fit un clin d'oeil.

"Comme si j'allais te laisser t'amuser sans moi, ma belle. Aller, on va bien finir par trouver le passage vers le niveau suivant. Viens."


Le duo féminin de choc à nouveau réunit, elles longèrent la cloison peint de sorte de créer un faux fond représentant des palmiers et une île paradisiaque.
Lorsqu'elles arrivèrent à la plage artificielle, elles constatèrent que le coin repos était au complet, toutes les chaises longues étant prises par quelqu'un. Mais bizarrement dans ce coin là, les hommes n'avaient pas l'air de jouer le jeu de la bromance. Ils somnolaient, buvaient un verre, ou observaient l'étendu d'eau sans grande conviction. Un blond aux long cheveux asseyait bêtement de bronzer, fier de lui, tandis qu'un homme aux cheveux noirs semblait se morfondre et se demander ce qu'il foutait là. Un troisième, chauve, regardait dans le vague, comme s'il s'était déconnecté de la surface du monde. Enfin, un dernier, sifflait un verre d'alcool tout en frimant dans une sorte de kimono coloré d'un goût étrange. Valentine manqua d'en tomber à la renverse quand elle le reconnu. Et lui aussi.


"Miss Lefevre ? Ça alors quelle surprise, si je m'attendais à ça ! ... En réalité je dois avouer que je m'y attendais. J'ai vu la cage remonter et j'ai reconnu son prisonnier. La logique voulait que tu ne sois pas loin derrière."

"Un ours en peluche étrange a kidnappé Loki, je dois aller le secourir ! Tu ne saurais pas comment on va au niveau suivant ?"

"Si, il suffit de trouver le coucher de soleil et de pousser les nuages pour dégager le ciel crépusculaire. Simple non ? Tu ne dois pas être à l'aise dans une tenue pareille, je t'aurais bien passé mon kimono mais il se trouve que je suis en tenue d'Adam en dessous. Navré."

"... pssst ! Valou, tu le connais ce type ? ... Il a vraiment rien en dessous O_O"

"Shania arrêtes de lorgner comme ça, il va finir par croire que tu es intéressé. C'est un coureur de jupons ! Hum Sinon dis moi Bastian: Qu'est-ce que tu fiche ici ?"

"Je suis en vacances. Il fait chaud ici, c'est l'idéal pour un démon de feu qui a besoin de se ressourcer, vois-tu ? Ah tient on dirait que vous avez un fan..."

L'individu qui se trouvait n'être que le couturier parisien, se tut laissant les filles découvrirent que l'homme chauve qui les regardait, à nouveau reconnecté. Mais sa tête leur donna des frissons désagréables quand elles découvrirent qu'il n'avait pas de nez. Après celui trop long de Usopp, l'inexistant de l'affreux jojo. Le blond afficha un air émerveillé, regardant le chauve.

"Hoho ! On dirait que le Maître s'intéresse à vous ! C'est plutôt rare, vous devriez être flattées !"

"Non, il est complètement drogué par la potion que je lui ai donné. Il ne fait qu'observer la seule activité à proximité de lui."

"Severus, un peu d'enthousiasme allons ! Nous sommes là pour nous détendre et faire en sorte que le Maître puisse enfin décompresser, et ça même s'il a fallut lui donner une dose puissante de tranquillisant ! Tu ne vas pas me dire que la préparation de la potion t'as épuisée quand même ?"

"C'est toi qui m'épuise... Veuillez ne pas faire attention à lui et si jamais il semble reprendre ses esprits, restez éloignés mesdemoiselles."

Valentine observa le dénommé Severus. Il paraissait fatigué et morose. Involontairement, elle fut prise d'affection pour lui, le plaignant un peu. Il avait l'air d'avoir la vie dure le pauvre, même si elle ne savait pas vraiment en quoi consistait son travail et ses occupations hors de ce Spa. Elle hocha la tête pour confirmer qu'elle avait bien comprit et jeta un coup d'oeil à Bastian.

"Tu ne veux pas m'accompagner je suppose..."

"J'apprécie beaucoup Loki et je serais un parfait goujat de laisser une jeune femme seule face à de grands soucis, mais tu es accompagné d'une personne qui m'a l'air bien débrouillarde. Il se trouve également que je ne m'entend pas du tout avec Monokuma, nous n'avons pas les mêmes valeurs. Et puis... je suis en vacances, Valentine. Mais si tu as besoin d'un guide, demandes donc à celui qui vous surveille depuis tout à l'heure, et non je ne parle pas de Voldy."

Le démon indiqua alors la véritable personne dont il avait fait mention un peu plus tôt. La journaliste reconnu le loubard aux cheveux argentés. Il s'était caché derrière un palmier en pot. On pouvait dire qu'il était un piètre espion, la moitié de son corps dépassant du tronc. Il redevint rouge quand il s’aperçut que les filles l'observaient et tenta de partir mais se prit les pieds dans le pot et s'étala de tout son long par terre. La rouquine remercia Bastian et se dirigea vers lui, lui tendant la main pour l'aider à se relever.

"Pas trop de bobo ? Je suppose que tu as entendu notre conversation. Pourrais-tu m'aider à trouver a sortie, s'il te plait ?"

" Hm... beuh... okay je veux bien."

"Merci ! Je m'appelle Valentine, et elle c'est Shania. Et toi ?"

"Qu'est-ce que ça peut te foutre comment je m'appelle ?! .... mon... mon nom c'est Brady."

"Il est bizarre ce mec ôo"

Mal à l'aise, Brady avait essayé de se montrer agressif, comme s'il cherchait à se protéger derrière une barrière d'agressivité. Mais finalement sa vraie nature avait reprit le dessus et s'était timidement présenté. Valentine comprit alors pourquoi elle n'avait pas eu peur devant les autres lors de son arrivée. Ils étaient comme lui. Nés avec un physique peu rassurant, ils avaient dû faire avec et essayer de se comporter comme des voyous, vu qu'on les voyait comme tels. Mais en réalité, ils s'avéraient être de très gentils garçons.

Il se releva, tenant timidement la main de Valentine et, une fois debout, leur fit signe de le suivre. Il approcha de la cloison et les emmena vers le dessin représentant le soleil orangé. D'un geste maladroit il glissa ses doigts sur le nuage rajouté par dessus qui se décala sur le côté, dévoilant une poignée. Il lui suffit alors de tirer dessus pour ouvrir un passage vers l'escalier montant.


"Ingénieux... Mais prise de tête, ils pouvaient pas mettre une porte normale ?"

"Merci pour ton aide Brady. Nous allons pouvoir continuer notre route."

"Vous... vous allez vous mettre en danger vous savez ? Monokuma est réputé pour faire des ravages quand il s’énerve. Il pourrait vous prendre pour cible."

"C'est hélas un risque à prendre je ne peux pas laisser mon ami entre ses griffes."

"... Je... je peux vous soigner si vous voulez. Partir là-bas avec toutes vos forces serait la meilleure chose à faire, non ?"

"Quoi t'es toubib ?"

"Non, je suis Clerc... enfin Sage depuis peu. Ma classe me permet de soigner avec un bâton."

"De quoi, je pige rien là ? Classe ? Soigner avec un bâton... dans le genre bout de bois ?"

"Et si tu nous faisais une démonstration ?"

"D'accord je vais chercher mes affaires !"

Il fila à toute vitesse, semblant content d'être utile à quelqu'un. Valentine ne pouvait s'empêcher de le trouver assez adorable malgré sa tête de voyou. Shania semblait totalement perdu dans ses pensées mais se reprit quand elle repéra que le "Voldy" les suivait. Elle en fit part à sa compagne qui haussa les épaules. Elles se mirent d'accord pour l'ignorer royalement, préférant ne pas s'attarder sur son cas. Il était drogué, en plus dans son délire des petits oiseaux comme un petit gamin de maternel et mieux valait ne pas trop faire attention à lui. Il allait peut-être repartir à un moment donné. Bon l'avantage c'était qu'il n'était pas en serviette mais en kimono gris. En revanche, elles ne voulurent pas savoir si comme Bastian, il n'avait rien en dessous.
Brady finit par revenir complètement habillé, dans une drôle de tenue ressemblant à celle des prêtres mais avec une cape en plus sur les épaules. En mains, il tenait un bâton ressemblant à un sceptre, une pierre d'une jolie teinte bleutée ornant son centre. Il avait également un livre plaqué contre lui dont la couverture possédait d'étranges inscriptions.
Il parvint à soigner la brûlure de Shania d'un petit tour de passe passe, une lumière claire entourant la blessure sur la jambe de la femme. les deux filles en furent émerveillées et osèrent lui demander s'il ne voulait pas les accompagner, au cas où elles seraient blessées en route.
Une veine pour elles, il accepta timidement, ravi de pouvoir participer un peu.
Voilà qu'elles retrouvaient un garçon pour les suivre dans leur périple... En plus d'une créature étrange sans nez qui continuait à les suivre bêtement...



Le niveau suivant les déstabilisèrent, tant la différence entre les deux niveau était énorme. Alors qu'en bas ils avaient eu droit à un petit coin de paradis rempli d'hommes, ici il n'y avait rien. Il s'agissait juste d'une plateforme sans couleurs, sans décoration hormis les colonnes et autres ruines qui avaient l'air de venir d'un vieux temple. Les vestiges de ce qu'était l'endroit avant peut-être ?
On pouvait apercevoir l'escalier suivant juste en face d'eux. Il était bloqué par une gigantesque porte noire fermée. Alors qu'ils se demandaient déjà comment ils allaient pouvoir la franchir, un toussotement attira leur attention.
Un étrange énergumène était assit entre deux colonnes fissurées, sur un trône de pierre taillé grossièrement.

En toge noir, il avait une peau cadavérique, voir légèrement bleutée et avait des cernes prononcées sous les yeux. Mais le plus surprenant était ses cheveux... Ils étaient fait de flammes. Elles virevoltaient au dessus de son crâne d'une couleur saphir.
Mais son physique ne fut pas le plus impressionnant. Non ils avaient avec eux Voldy après tout. Le plus effrayant était la créature gigantesque qui dormait derrière lui. Un gigantesque chien noir à trois têtes...


"Vous désirez passer la porte, c'est ça ? Désolé mais ça ne va pas être possible. J'ai perdu un pari et je suis obligé de tenir toute personne éloignée d'elle. Elle ne s'ouvrira pas sans la clé que j'ai sur moi. Et si vous essayez de me la prendre ou de passer sans, mon Cerbère vous mangera. Alors faites demi-tour, s'viou plait."

"Désolée, mais je ne peux pas partir. Monokuma m'a donné rendez vous en haut. Il doit me rendre quelqu'un qu'il s'est cru malin d'enlever sous mon nez."

"Quoi, cet emmerdeur d'ours est là ? Vous savez qu'il ne faut pas le toucher sous peine d'exploser ? Il a une bombe dans le bide. Une vraie plaie. Et il me vole la vedette en plus."

"Attendez, vous ne seriez pas Hades ? Le dieu des enfers Romain ?"

"Non, c'est un dieu Grec !"

"Oh des connaisseuses... En effet c'est moi. Hum, bon aller je vous donne la possibilité d'avoir la clé si vous passez une épreuve."

"Laquelle ?"

"Me distraire. Je m'ennuie ici, il n'y a rien à faire. Si vous parvenez à m'amuser vous pourrez franchir la porte."


Les trois compagnons hésitèrent, mais les filles acceptèrent. Il fallait passer quoi qu'il en coute ! Shania semblait avoir une idée et s'approcha avec un grand sourire.

"Okay on va jouer au jeu "Si mon père était le Mime Marceau." Vous devez deviner ce que j'imite. Aller c'est partit ! Qui suis-je ?"

La jeune femme se posa sur une colonne renversée et posa son coude sur un de ses genoux, son menton appuyé dans la paume. Les autres l'observèrent un instant, puis Hades, haussa les épaules.

"Le Penseur de Rodin ?"

"Faux ! C'est mon père aux chiottes ! Aller au suivant !"

Se relevant elle se mit bien droit, plaquant sa main gauche contre elle, puis leva la droite comme si elle tenait un flambeau. Brady, hésitant, finit par essayer à son tour, prenant son fameux ton provocateur.

"Tss, la statue de la Liberté."

"Encore faux ! C'est mon père qui repeint le plafond en tenant son pantalon qui tombe. Vous avez comprit le principe du jeu ? Aller encore une fois !"

Cette fois-ci elle écarta les jambes dans un angle parfaitement triangulaire et leva les bras pour former une pointe jusqu'au bout des doigts. Ils réfléchirent un instant, puis la rouquine réalisa quelque chose et tenta sa chance.

"Ton père qui s'apprête à sauter d'un plongeoir ? Oses me dire que c'est la Tour Eiffel pour faire les chieuses et je te mord..."

"Correct !! Y en a au moins une qui suit ! Il faut se remémorer le titre du jeu ! Une fois assimiler ça devient super simple, non ?"

"... C'est complètement nul."

"Rho si vous mettez pas du votre ! Alors dites moi à quoi vous voulez jouer aussi !"

"Je propose un Poker ! Si vous jouez bien, peut-être que je mettrais la clé en jeu... J'ai bien dit "si". J'ai une tonne d'objets avant ça."

Valentine écarquilla les yeux, soudain mal à l'aise. Elle ne savait pas jouer au Poker et ne connaissait pas du tout les règles. Et à la tête de Brady, lui non plus. Hades fit apparaître une table de jeu où il s'installa, ainsi que Shania et Voldy. Il était toujours là, on ne savait pas pourquoi, mais bon, mieux valait l'oublier.
Afin d'éviter de tout gâcher, la rouquine préféra laisser la contrebandière gérer à sa place tandis que Brady acceptait de s’asseoir. Finalement la journaliste fut relayé au rôle de croupière, distribuant les cartes pour les joueurs. Ils essayèrent d'inculquer les règles aux deux inexpérimentés, mais elle n'écouta pas, son regard ne cessant de se poser sur le Cerbère qui ronflait toujours un peu plus loin. Elle se sentait en danger avec cette grosse bêbête. Elle espérait grandement qu'elle ne se réveille pas...

Histoire de ne pas jouer les hôtes mal élevé, Hades veilla à leur faire apparaître des boissons. La rouquine opta pour du thé glacé qui lui fit un bien fou. Elle réalisa qu'elle n'avait rien mangé depuis un petit moment et commençait à avoir faim. Mais le stress de ses aventures lui avaient fait oublier tous ses petits tracas. A se demander quand elle allait à nouveau se préoccuper de ces petits soucis mineurs de la vie...
Shania maîtrisait bien le jeu, surpassant très souvent ses adversaires, même si Hades se débrouillait très bien. Brady restait toujours dernier, ne connaissant pas le système du pokerface. on pouvait lire très facilement sur son visage ce qu'il avait en main. Aussi se faisait-il toujours avoir. Le plus surprenant dans cette partie fut quand Voldy remporta une manche entière avec un sourire idiot. Il remporta ainsi une superbe bouée canard qu'il voulu offrir à Valentine dans un petit rire sordide. Elle le coiffa avec en lui assurant que ça lui allait comme un chef. Apparemment il cru qu'elle disait vrai et resta donc avec cette bouée sur la tête durant le reste de la partie.
Hades gagna plusieurs manches, mais ce fut Shania qui fut la grande gagnante, remportant le plus grand nombres de parties. Le dieu dû abdiquer et leur donna la clé convoitée.

"Bien joué, vous êtes une professionnelle ?"

"Disons que j'ai eu l'occasion de m'entrainer de très nombreuses fois..."

Elle fit un grand sourire, s'alluma une cigarette et dès qu'il leur tourna le dos pour faire disparaître la table, se pencha vers la rouquine pour lui souffler une petite remarque malicieuse qui la choqua, puis l'amusa.

"J'ai surtout apprit à tricher. Ni vu ni connu vas-y que je t'embrouille héhé."

"Je dois avouer que c'était très divertissant. Je vais pouvoir m'occuper en m'exerçant. La prochaine fois je serais imbattable."

"Je n'en doute pas, monsieur, héhé..."

Avec un air sardonique, Shania tira sur sa clope pour prendre une bouffée. Tout semblait trop facile pour elle et avec un pas léger et satisfait, elle déverrouilla la porte avec la clé facilement gagnée. Elle s'ouvrit dans un grand fracas mais n'opposa aucune résistance. Ils y étaient presque...


Mais un grognement calma direct l'enthousiasme de la brunette. Tournant la tête vers la plateforme elle constata que le Cerbère était réveillé et ne semblait pas de bonne humeur. Heureusement, Hades s'approcha de lui pour lui ordonnait de se calmer, ce qu'il fit... durant quelques secondes. Car quelque chose sembla soudain le déranger, lui faisant secouer les têtes avec agacement. Il n'écoutait plus son maître et à présent filait à vive allure vers le groupe. Ils ne se consultèrent pas et pourtant dans un mouvement synchronisé, ils s'enfuirent vers l'escalier, grimpant le plus rapidement possible. Mais que valait des petits humains devant un mastodonte gigantesque avec des crocs presque aussi gros qu'eux ?

Ils tentèrent d'esquiver les têtes qui cherchaient à les happer d'un coup brutal, mais le poids de la bête commençait à faire craquer l'escalier; Il allait tout détruire et les condamner soit à une mort certaine, soit à un emprisonnement à vie à l'étage s'ils l'atteignaient. Manque de pot pour la journaliste, être pied nu n'était pas chose aisé et bientôt, un gravas lui esquinta la cheville en glissant dessus, redescendant de quelques marches.
Tournant la tête vers le monstre, elle constata que l'une de ses têtes l'observait. Ce chien allait la dévorer. Était-ce bêtement finit ? Non c'était trop bête !!
Lorsqu'elle vit les crocs s'approchaient d'elle dangereusement, elle ne put s'empêcher de pousser un cri, ce qui alarma les autres. Et directement après des bruits de coups de feu se firent, Shania tentant d'attirer l'attention. Mais rien à faire, le chien avait trouvé un amuse gueule, il comptait bien l'avaler pendant qu'il était encore tout chaud.

Un éclair violent, surgissant de nul part, tomba alors sur la créature. Sans prévenir, comme ça, d'un coup. La violence de l'attaque figea le chien, l'électrocutant sévèrement. Il trembla de tout son corps avant de retomber en arrière, atterrissant sur la plateforme.
Puis le silence se fit. Quand enfin Valentine réalisa qu'elle n'était pas morte, elle soupira et observa autour d'elle. Puisqu'il y avait eu Hades, Zeus aurait-il eu l'idée de rendre visite à son frère ? Mais il n'y avait personne d'autre qu'eux. Et bientôt, son regard se posa sur Brady qui s'approcha d'elle pour soigner sa jambe. Il tenait fermement son livre dans la main.


"Dis Brady... Le tome que tu tiens... Il te permettrait pas d'utiliser la magie élémentaire par hasard ?"

Le jeune homme fit mine de ne pas se soucier de cette question, soignant sa cheville, mais elle remarqua une légère gène. Il refusait de la regarder dans les yeux. Avait-il peur d'effrayer la femme en dévoilant qu'il savait aussi être un combattant émérite ? Avec un grand sourire, elle se pencha en avant et déposa un baiser sur la joue du Sage en le remerciant. Inutile de préciser qu'il vira immédiatement au rouge.


Enfin, au bout de cette longue montée éprouvante, ils parvinrent à la dernière plateforme où la peluche attendait dans un siège moelleux. Il tenait dans la main un étrange sifflet, regardant sournoisement la cage qu'il gardait près de lui depuis le début. A l'intérieur, Loki s'était réveillé et l'observait avec un air mauvais, le toisant. Ils ne s'aperçurent pas de la présence du groupe. Monokuma se mit à rire et souffla dans le sifflet. Mais aucun bruit n'en sortit... Pourtant cela semblait faire souffrir le prisonnier qui grognait en se bouchant les oreilles. Valentine comprit alors la raison pour laquelle le Cerbère était soudain devenu fou.

"Un sifflet pour chien... Le fumier !"

"Upupupu... Hu ? Oh tient, vous voilà enfin ! Il était temps !"

"Valentine ?! Ne t'approche pas, cette chose est dangereuse !!"

"Je ne suis pas une chose !! Je suis un ours !! je commence à en avoir marre de ton comportement depuis que tu es réveillé. Puisqu'ils sont venus si nombreux, je vais me faire un plaisir de leur offrir un spectacle qu'ils n'oublieront pas de sitôt !"

Enclenchant un écran qui apparu derrière lui, une vidéo se lança alors, indiquant un titre pour le moins sordide. "L'Ascenseur de la mort".




Un film explicatif se mit en route, leur dévoilant un schéma d'un type de dessin animé de ce qui se produisait si on appuyait sur un gros bouton rouge. Une cage à oiseau y était représenté avec un petit canari qui se débattait. Juste au dessous, une trappe s'ouvrit, puis une autre, ainsi de suite jusqu'au plus profond des niveau où un chat affamé et caricaturé attendait la gueule ouverte.
La chaine se rompit et l'oiseau dans sa prison, sembla tomber comme au ralentit avant de se cogner au rebord de la première trappe, puis de la seconde, secouant l'animal violemment dans tous les sens, lui brisant probablement les ailes. Puis la fin se termina en vu de profil et en ombre chinoise. La cage sans dessus dessous arriva au fond du gouffre, mais la gueule géante du chat en surgit, l'attrapant avant de disparaître dans le sol. La seule conclusion de la vie de l'oiseau fut un rot sonore du félin... Puis le mot FIN s'afficha à l'écran.

Malgré le fait qu'il ne s'agissait que d'une animation, les spectateurs ne parvenaient plus à dire quoi que se soit, horrifiés. Quelle était donc cette histoire morbide. Seule la peluche monochrome riait. En quoi était-ce drôle ?!
Valentine frôla la crise de panique quand elle aperçu les ouvertures par où Loki avait été remonté, s'ouvrirent lentement. Tout en bas, le sol s'effaça pour faire apparaître un bassin d'huile bouillante. Elle commençait à comprendre et n'aimait pas cela du tout. Mais le cauchemars s'amplifia quand un cube sortit du sol devant Monokuma. Dessus était attaché un gigantesque bouton rouge.

"C'est pas vrai !!!"

"Pourquoi faites vous ça ?!"

"Hu ? pourquoi ? Je n'ai aucune raison, c'est juste pour passer le temps."

La journaliste réalisa enfin pourquoi même Bastian et Hades ne l'aimaient pas. Pourquoi ils les avaient misent en garde. Loki allait mourir sous leurs yeux.
Celui-ci observait en dessous de lui, son regard ne parvenant pas à quitter le bassin fumant qui attendait de le recevoir. Enfin, il parvint à lever les yeux vers Valentine. Son visage était fermé mais il semblait terrorisé, ne comprenant pas ce qui lui arrivait. Mais la rouquine refusait de baisser les bras. Se précipitant vers Shania tandis que Monokuma levait le patte pour taper sur le bouton, elle s'empara d'un de ses pistolets et le visa, tirant vers lui. Cela ne le toucha pas, mais frôla son siège, le faisant sursauter. Il eu le réflexe de se cacher, donnant une ouverture à la voleuse qui réagit rapidement. Experte dans ce domaine, il ne lui suffit que de la barrette qu'elle déroba dans les cheveux de la journaliste et un peu de sang froid, pour sauter jusqu'à la cage et déverrouiller la serrure.
D'un geste brusque, elle attrapa le bras de Loki et l'extirpa de la cage, le forçant à bouger, lui qui était tétanisé par la peur.

Finalement, avec l'acharnement des deux femmes, le brun fut sauvé de justesse d'une mort horrible.
Mais Monokuma ne sembla pas ravi de cette intervention, sautant sur son siège avec colère. Il gesticulait dans tous les sens, les menaçant de les tuer avec le plus de cruauté possible. Pourtant il n'eut pas la possibilité d'agir que Brady l'attrapa par le pied et le balança dans la cage, manquant de peu d'enclencher la bombe à l'intérieur. L'ours, la tête en bas, se débattit pour se débloqué, coincé entre deux barreaux.
Etait-ce la providence pour lui, mais quelqu'un s'approcha de lui et le sortit de là dans un rire malveillant. Ce cher Voldy ne ressentait plus les effets des tranquillisant, redevenant lui-même. Se souvenant des conseils de Severus, Valentine se jeta sur la cage et y poussa le sorcier, toujours coiffé de sa bouée, refermant la porte derrière lui et l'ours.
Ils grognèrent, l'un cherchant à enclencher des armes à feu, l'autre sortant une petite baguette. Mais à peine ce dernier commença-t-il à sortir un "Avada..." que la rouquine fit quelque chose qu'elle ne se serait jamais sentit capable de faire.
Elle leur fit face avec un air mauvais et appuya sur le gros bouton rouge.
La cage lâcha alors et le duo de psychopathes disparut de leur champ de vision, tombant dans un vacarme violent.

Puis plus rien. Plus une once de danger. Plus personne n'osait bouger ni même respirer. Ils n'avaient pas besoin de se pencher vers la trappe pour savoir comment tout cela s'était terminé. Et c'était bien cela qui les épouvantait.
Pourtant, la journaliste, surement la moins rôdait pour ce genre d'épreuve, fut celle qui se remit le plus rapidement, s'avançant vers Loki pour le prendre dans ses bras.

Même si elle avait dû faire preuve d'une cruauté qui ne lui ressemblait pas, elle ne regrettait rien. Elle avait fait cela pour sauver Loki. A sacrifier une vie dans cette aventure, elle avait choisi. Peu importa ce que la suite allait lui apporter, elle ne le lâcherait plus !


[Voilà ! Désolée si certaines scènes sont un peu fait à l'arrache et si y a des fautes, j'ai pas trop le temps de tout bien relire, il me restait plus que ce soir pour répondre dans les temps. J'espère que ça ira ^^"]
Références:

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MessageSujet: Re: Manche n°2 – Jouvencelle en péril    Manche n°2 – Jouvencelle en péril  I_icon_minitimeSam 16 Aoû - 10:06

— La seconde partie de l'épreuve peut maintenant commencer ! S'exclama une toute petite créature que Lydia apprit à connaître sous le nom de Vanellope Von Schwartz, le petit machin qui accompagnait le grand costaud et leur acolyte le mécano qui s'exclamait à propos de tout et n'importe quoi « I Can Fix It ! »

Il n'était rien de dire que Lydia avait plusieurs questions, dont la plus importante : « Mais quel est ce langage sucré qu'utilise votre char, Miss Vanellope ? Je ne comprends pas tout, mais j'apprécie beaucoup sa façon de s'exprimer... C'est... Poétique. » En tout cas, maintenant dans cet espèce de hall bizarre rempli de sucreries, où elle avait été téléportée peu après avoir vaincu de façon tout à fait accidentelle Ganondorf, elle avait la désagréable impression d'être au centre des regards.  Et, tandis que Vanellope expliquait les modalités de la seconde épreuve, Lydia n'écoutait absolument pas tout simplement parce qu'on entendait pleurer de façon très peu... euh... virile.
L'origine de ces pleurs était tout simplement Ganondorf dans un coin, qui chouinait. Lydia supposa que c'était à cause d'elle, et, pour lui remonter le moral, fit promener des petites princesses Zelda conçues en fumée dans l'air. Oh, ne vous y trompez pas : ce n'était pas par égard envers Ganondorf – quoiqu'il l'avait sauvée des poulets en furie, ce qui en soit méritait en effet sa reconnaissance – mais envers son épée, qui devait être bien triste que son maître soit si désespéré.
Ce fut alors qu'elle remarqua qu'il manquait quelque chose et que ses oreilles déclarèrent qu'il fallait écouter les autres. Yoshi bleu tentait de consoler Ganondorf en disant qu'ils allaient finir par la retrouver et que sa môman était forte, qu'elle rapporterait l'épée. Vanellope, elle... Euh...

— Le nom de l'épreuve est « Demoiselle en détresse ! »  Votre mission, si vous l'acceptez, est de sauver ce qui vous est le plus cher.

— … What ?

Et brusquement, le sol se déroba sous les pieds de Lydia, la faisant tomber dans un gigantesque... toboggan ? Et déchirant complètement le bas de sa robe, de quoi en faire râler plus d'une, mais encore plus quand votre robe parle et qu'elle se plaint d'avoir mal. Lydia se promit de trouver du fil et une aiguille et de les convaincre de les aider.


Puis elle parvint au sol, et alors miracle, ô miracle !


L'épée était là ! Le problème était qu'elle était dans les mains d'une créature effroyable, extrêmement laide et qui aurait donné des frissons d'excitation à Dolores Keller. Cette bestiole avait la moitié droite du corps d'un ours, la moitié gauche d'un homme avec une tête de porc. Le truc, qui rugissait en haut d'une cascade au milieu d'un long dédale de tunnel dans une grotte éclairée par la lumière pourpre que projetait l'épée maléfique (et que Lydia promettait de venir secourir, tombée tout simplement amoureuse d'elle, comme nous le rappelons), nargua l'anglaise qui se trouvait en contrebas sur un pont de pierres en bas de la cascade sur la source qui formait un grand rond, délimitée par d'autres pierres, quelques passages dans la roche permettant d'avancer collés contre les parois. En effet, le truc se frotta les omoplates avec l'épée, les piques de celle-ci ne servant apparemment qu'à faire un grattoir supplémentaire, tira la langue à Lydia et fit demi-tour, la lumière commençant à s'assombrir.
Seulement, c'était compter sans Lydia qui cria « Et puis quoi encore ! » et lui balança une pierre dans le crâne qui le fit tomber dans l'eau. Le courant étant assez fort, le monstre fut emporté dans la cascade et tomba près de l'endroit où se trouvait Lydia, qui le regarda férocement et déclara :
— Je t'aide à sortir si tu me rend l'épée.
Il semblait qu'elle s'en sortirait bien... Enfin, façon de parler : le monstre lui fit un geste indigne et disparut sous l'eau, emporté par les courants. Ce ne fut qu'en l'entendant ricaner bien plus loin que la mage comprit qu'il devait y avoir un tunnel sous-marin... Et comme jusqu'ici, rien ne répondait – à part le char de Vanellope et encore, il parlait mais il ne lui répondait pas – et à part l'épée de Ganondorf si spirituelle si belle que Lydia devait absolument sauver, ayant réussi à tomber amoureuse de celle-ci – l'anglaise se demanda comment elle allait faire pour la rejoindre...


Surtout que maintenant, elle était plongée dans le noir complet.


Comme on lui avait appris, elle s'assit par terre et fit enfin ce que les mages faisaient : essaya de lever la tête pour voir les étoiles, quand plus rien ne répond. Mais avec un plafond de grotte, c'est difficile. Pourtant, l'illumination vint ! Sous la forme d'une torche allumée. Le visage en polygones d'une femme que Lydia trouva extrêmement laide apparut au-dessus de sa tête, et une voix agaçante retentit.

— Tu n'es pas blessée petite ?

PETITE.
Petite.
D'accord, celle qui venait de parler, une femme aux organes mammaires très développés avec un débardeur bleu et un short kaki et plusieurs holsters un peu partout, était plus grande qu'elle. Mais quand même...

— … Non. Par contre je suis perdue. Merci pour la torche, s'exclama-t-elle en tentant de la lui piquer. (Comme la femme refusait de lui donner:) Je suis à la recherche d'une épée que je dois tirer des griffes d'un méchant animal ! J'en ai plus besoin que vous !

— Quelle coïncidence ! S'écria la nana. Moi aussi ! L'épée de Gadollephera ! C'est le musée qui t'envoie ?

— … No... C'est son propriétaire...

— Ah oui ! Mais son propriétaire l'avait volée au musée, donc il est temps de la rendre à l'Angleterre. Viens petite ! Dès qu'on l'aura trouvée je t'aiderai à sortir d'ici.

— … Mais ce n'est pas juste ! Protesta Lydia. D'abord je ne suis pas votre petite, ensuite cette épée était heureuse avec son propriétaire, et elle était beaucoup plus belle et charmante avec celui-ci. Non non non, je ne vous laisserai pas faire !

— Je peux te planter ici, moi et ma torche, et continuer, petite ingrate ! Rétorqua la bonne femme. Quoique tu as l'air un peu folle, un séjour à l'hôpital te fera le plus grand bien.

Lydia s'apprêta à l'attaquer pour se débarrasser de cette méchante personne qui voulait faire du mal à l'épée, mais elle sentit la présence d'un fouet et d'un pistolet et décida qu'elle n'était pas certaine de pouvoir s'occuper de la torche et de ces deux objets en même temps. Et puis, il paraissait qu'il ne fallait en aucun cas attaquer les êtres humains. Quoiqu'elle commença sérieusement à douter qu'il s'agissait d'un être humain.

— … Je vous suis.


Sur le chemin, alors qu'elles s'aventuraient dans des tunnels, la femme parut d'humeur bavarde et commença à parler de ce qui avait enlevé l'épée.

— Je suis à la recherche du terrible Chiours, ou, comme nos amis américains l'appellent, l'Homme-Ours-Porc ! C'est un mutant qui se bat avec des brocolis géants en temps normal, mais la police soupçonne depuis peu l'intervention d'un criminel qui aurait réussi à corrompre cette pacifique créature, car on ne l'avait jamais vu auparavant avec une épée.

— Que c'est intéressant, fit Lydia en baillant à se décrocher la mâchoire. Et bien moi je suis à la recherche du démon que je veux épouser.

— Oh ! Une histoire d'amour ? S'étonna la femme en coupant avec une machette que Lydia n'avait pas vue une toile d'araignée gigantesque qui faisait peur quant à sa créatrice. Prend garde, les histoires d'amour cela finit toujours mal pour les héros !

— … Mais je ne suis pas un héros, fit Lydia en haussant les épaules. Je ne suis qu'une journaliste.

La femme sursauta et lui tendit la main :

— Lara Croft, enchantée ! Ne fais pas d'article sur moi, s'il-te-plaît, après je n'ai plus un instant de libre !

Comme si vous étiez assez intéressante pour que je fasse un article sur vous, songea Lydia en l'ignorant totalement et en avançant tout droit. Elle l'écouta un instant babiller sur ses exploits et ses voyages, tout en pensant que les récits de Michael et de sa mère étaient beaucoup plus fournis car eux aussi évidemment vivaient des aventures, mais ils étaient capables de décrire (enfin surtout son maître) l'atmosphère des lieux, ce que pensaient les objets, etc... Dans leurs récits, il y avait la couleur locale.


Puis, tout d'un coup, en brisant une paroi, les deux femmes se retrouvèrent dans une nouvelle grotte qui ressemblait à une immense clairière en plein milieu de la roche, débouchant sur un autre tunnel de rochers, le tout illuminé par des cristaux magiques qui projetaient une lumière bleue sur les côtés. Tout comme précédemment, il y avait une sorte de pont constitué de pierres, et de l'eau un peu partout, assez profonde pour qu'on n'en voit pas le fond. Lydia supposa sans trop de problème que le monstre avait dû déboucher ici grâce au tunnel sous-marin.
A l'intérieur se trouvait le Chiours, en train de manger un broccoli géant. Lara ne perdit pas une seconde et dégaina son pistolet avec lequel elle visa le monstre, mais celui-ci, rapide comme l'éclair, dévia la balle en plaçant l'épée devant. La balle ricocha et partit se perdre dans les airs, mais Lara ne put tirer une seconde fois : Lydia venait de lui sauter dessus et de la pousser sur le côté en criant :

— Arrête ! Tu fais mal à l'épée !

— C'était un coup de chance ! Il n'y parviendra pas une seconde fois ! Et puis, c'est l'épée du dieu-cochon, elle est plus solide que ce que tu  ne pense. Lâche-cela, homme-ours-porc !

— Vous n'aurez pas cette épée ! Protesta le Chiours en commençant à s'enfuir. Elle est la possession des sangliers ! C'est l'épée du dieu des sangliers !


BANG !


Un coup de fusil retentit, et le Chiours glapit, puis courut vers les deux femmes qui se disputaient toujours, et les dépassa en galopant vers l'entrée des tunnels sombre. Un homme surgit de l'autre bout de la grotte, fusil à la main, à la suite du Chiours, que Lydia aurait décrit comme « grim-faced, fortyish and British » et qui, plus précisément, avait l'air de sortir d'un jeu vidéo de Jurassik Park.
Le plus intriguant en fait n'était pas le type en question, qui courut après le Chiours et passa à côté des deux filles puis s'arrêta et les gronda franchement (à base de : « Moins de voix, les fillettes ! Vous voulez vous faire dévorer par l'une de ces bestioles ?! »), mais... Ce qu'il tenait à la main. A savoir un diadème au bout d'un lasso.
Lara Croft lui indiqua qu'elle n'était pas une « fillette » et que elle, au moins, elle ne trempait pas dans des parcs d'attractions louches « n'est-ce pas, Robert Muldoon ! » – ce que Lydia n'essayait même pas de comprendre – et sous peu, les deux tireurs se disputaient franchement. La mage, elle, s'en fichait totalement, et avisant de la dynamite, marcha dessus.
Les explosifs qui se trouvaient au-dessus de l'entrée du tunnel d'où Lara et Lydia venaient se transformèrent en un gros BOOM et leur voie de sortir en demi-tour s'effondra, coupant la route au Chiours, à qui Lydia dit sobrement alors qu'il se tournait vers elle :

— Ecoute, son propriétaire était un porc. Un homme-porc, précisément. Tu fais du mal à cette épée en la volant ainsi. Rend-la moi, son démon est triste, je le rendrai à son propriétaire.

Ce que Lydia ne disait pas, c'est que le démon qu'elle voyait était particulièrement charmant et avait commencé à lui faire la cour (… selon elle) quand elle avait vaincu son maître. Mais maintenant, il la suppliait au nom de leur amour de le rendre à Ganon, et, sa foi, comment aurait-elle pu résister ?

— Tu meeeennns vilaine ! L'épée doit retourner au roi des fangliers ! Ainfi il pourra combattre Obélix !


Et, sur ce, le Chiours chargea Lydia.

Sans sourciller, celle-ci se servit d'une grosse pierre à qui elle demanda d'aller s'écraser sur le Chiours, mais celle-ci se brisa à son contact. Sans broncher, la créature continua à lui foncer dessus, malgré les tirs de Lara qui ricochaient encore. Quelqu'un cria : « Attention ! » Et Muldoon sauta sur Lydia pour la pousser sur le côté, plaçant le diadème en cristal devant lui, et en, euh... Faisant une pirouette sur lui-même. Le Chiours poussa un cri de chouette effraie à la seconde où il allait s'empaler sur les petites piques du diadème.
Lydia, un peu perturbée et n'ayant pas vraiment l'habitude, commença à balbutier : « Merci » à Muldoon, mais celui-ci, emporté par l'élan et par le coup de patte du Chiours, vola dans les airs en sens inverse et... Et bien, tandis que le Chiours et l'épée allaient dans l'eau cristalline, la bête répandant un liquide vert dans l'eau venant de là où elle avait touché le diadème – ce qui permettait à n'importe qui de comprendre qu'il était vulnérable uniquement au diadème puisque ni la roche ni les balles ne le blessaient – vu que celle-ci avait bondi sur le côté à l'instant où le contact fatidique, Lydia restait plantée là, les yeux grands ouverts plein d'étoiles, à regarder la scène. Et en effet, il y avait à voir.

Muldoon, propulsé par la puissance du coup de pattes, atterrit sur Lara, qui était en particulier, suite à une erreur de curseur, une assez grosse cible sur une partie localisée. Celle-ci n'apprécia pas la manœuvre – sauf qu'en plus pour une fois il avait l'air de s'en ficher complètement et s'était repris pour s'emparer du diadème, probablement pour en séparer une pointe et la balancer comme une balle sur le Chiours – et l'attrapa par le collet pour lui offrir une gifle.


Alors, il se produisit un truc de fou : le type, dont la veste avait été bien abîmée par le coup de griffe et qui, suite à l'intervention de Lara, venait de la perdre, se transforma en...
… En gentleman. Qui se hâta de se présenter sous le nom de Professeur Layton, avant de signifier qu'il fallait vite se lancer à la poursuite du Chiours si on voulait récupérer l'épée sans faire de mal à la pauvre bête si possible.


Lydia eut alors une idée débile qui fonctionna.


… Et puis tout le monde s'arrêta pour la raison la plus stupide qui soit. Tout simplement, Lydia venait de crier « Keep calm ! Five o'clock is tea time ! ». En effet, elle était peut-être la seule à avoir remarqué que tout le monde ici, Lara, le getnleman, et le Chiours, étaient anglais, et étant donné que ce monde fonctionnait avec une logique très particulière...
Et bien... Elle se disait tout simplement qu'elle pouvait peut-être attirer à sa façon l'animal.
Le plus beau et le plus stupide ?
L'espace d'un instant, tout le monde revint vers les tasses et la bouilloire qui venaient de sortir du sol sans aucune raison valable, et s'assit en rond. Mais bon, l'espace d'un instant seulement. Car au bout de deux secondes, le gentleman fit une grimace d’anthologie, fixant tout le monde, puis Lydia :

— … Où avez-vous trouvé ce thé ? S'il est vrai que le thé semble avoir un effet bénéfique sur toutes les créatures y compris cette créature, il me semble toutefois que le mélange est... Quelque peu hasardeux.

— Il est tellement mauvais qu'il n'a pas fait effet longtemps, signala Lara, comme le Chiours poussait un cri en qualifiant Lydia de sorcière (elle répliqua qu'elle était mage), se levait et partait en courant.

Le professeur Layton leur signala à toutes deux que la seule façon de vaincre le Chiours était de lui asséner un coup de diadème asséné par quelqu'un en train de danser. Lara se risqua alors à faire remarquer l'inévitable :

— … C'est une règle bien étrange.

— Ou carrément stupide, signala Lydia. Au choix. Et si au lieu de bavasser, nous partions à la recherche de cette pauvre épée, qui doit se languir de mon retour ?


Comme elle n'avait pas tour, les trois se levèrent et se mirent à courir après l'homme-ours-porc, qu'ils trouvèrent juché sur un pont haut de deux centimètres au dessus de l'eau, quelques salles plus loin, le plafond de la grotte livrant une imitation saisissante du ciel. Lydia avait, par mesure de précaution, récupéré la veste, décidant qu'elle préférait de loin Muldoon à Lara. Au moins l'un des deux ne tentait pas lui voler l'épée.
Cependant, aucun ne s'attendait à la terrible arme que dégaina le Chiours... A savoir un brocoli géant.

— Attention ! C'est son arme fatale !

— Reçu ! S'écria Lara.

Le Chiours se donna trois coups avec son brocoli sur la tête et se dédoubla en trois exemplaires, un pour chaque combattant. Il s'ensuivit une bataille épique pendant laquelle Layton, qui avait jeté le diadème à Lara, maîtrisait le Chiours sans aucun souci en l'envoyant dans l'eau, qui pour une raison quelconque sépara le chiours en un homme, un porc et un ours qui s'enfuirent tous les trois dans les parois de la grotte ; Lara parvenait à faire disparaître le sien dans une pluie de petits carreaux qui s'évaporèrent dans les airs ; et Lydia, et bien...
Venait d'entamer un tango avec le Chiours, parce que c'était plus drôle ainsi, et qu'ils venaient de convenir vocalement que les deux autres étaient trop forts et qu'il valait mieux faire style de rien. En effet, l'original avait décidé d'affronter la plus faible et de se venger pour le coup du thé, mais en voyant la déconfiture de ses doubles, opta pour une comédie. Lydia tendit la main pendant le tango vers Lara, qui lui lança le diadème. La mage fit mine de donner un grand coup au Chiours, qui rugit, détacha l'épée de son dos et s'enfuit vers le fond de la grotte.


Se produisit alors la grande scène de Layton qui félicitait les deux femmes et voulait prendre l'épée pour la ramener au musée, ce sur quoi Lara était d'accord.
Mais Lydia ne l'entendait pas de cette oreille. Elle comptait se débarrasser de Layton et Lara, pour pouvoir récupérer l'épée qui était en train d'hurler que les mains qui le touchaient sentaient le savon et pas le fer (noooooon sérieux) et qui implorait sa « dulcinée » de venir à sa rescousse. Comme Layton et Lara la prenaient pour une folle quand elle disait ce que ressentait l'épée, elle choisit une autre approche, et vint près de Layton... Elle comptait initialement lui rendre la veste, pour le retransformer en Muldoon, mais une autre idée très vicieuse lui vint et – hop ! - elle vola le chapeau de Layton. Qui se métamorphosa alors en un vieux majordome, alors même que Lara revenait sur la voie du milieu où se trouvait Lydia, et se penchait pour récupérer l'épée.
Le majordome se tourna vers Lara et...

— NON ! PAS VOUS !

Et sur ce, elle sauta dans l'eau, sans prendre l'épée, probablement dans l'intention de partir le plus vite possible. Mais elle n'avait pas anticipé quelque chose de très important, que se chargea de lui rappeler son majordome avec un flegme digne d'Alfred, celui de Batman :

— Mais, Mademoiselle, vous ne savez pas nager sans votre bouée.

Sous les yeux de Lydia, Lara tourna trois fois sur elle-même dans l'eau et disparut dans une pluie d'étoile avec un grésillement, tout en s'écriant un magnifique (et c'est la faute de Dolores Keller, je tiens à préciser que c'est elle qui m'a donné la... L'onomatopée pour décrire ça) : « EH AH ERG OURG AAARG EURG AERG OURG ERUG ».
Lydia considéra tout cela avec amusement. Elle n'aurait pas voulu d'un majordome qui vous laisse mourir comme une bouse.


Mais qu'à cela ne tienne : le majordome semblait avoir jeté son dévolu sur Lydia et voulait absolument porter l'épée à sa place, ce qui équivalait à vouloir arracher Lydia à une étreinte amoureuse : l'impensable, donc. Alors, et bien tout simplement elle se demanda s'il disparaissait au contact de l'eau comme Lara, et s'apprêta à l'y balancer – ou au choix à le transformer à nouveau avec cette veste. En cas de doute, elle fit une petite pirouette et lui jeta le diadème à la figure.
Diadème qui, en touchant, le transforma en un nain avec...
Une...
Grosse.... moustache. Moustache qui avait une voix, ne grésillant pas, et que par conséquent Lydia écouta beaucoup plus que le nain. La voix en question chantonnait : « Mouuuuuuustaaaaaachhhhhe. Moustache. Mou-mou-mou-moustache palatatataata palatatapala » (sur l'air de Motus). Essayez de rester concentré sur les dires d'un type pendant que sa moustache vous raconte des blagues style « la technique de la blanquette royale est née en Chine, lorsque la mousse tâche » ou « c'est LA, entre le nez et la bouche, que le poil attaque » (soit dit en passant, pour les références, doublage français de Ken le Survivant et ce strip de boulet http://www.bouletcorp.com/blog/2013/01/14/moustache/ ) Ahem. Donc, Lydia entendit vaguement que le type s'appelait Nesingwary et était un fier nain de Forgefer, et l'ignora totalement, focalisée sur les blagues et la chanson de « Cuir cuir moustache » que continuait à beugler sa moustache avec entrain. Hilarité que partageait l'épée, que Lydia récupéra entre ses pattes. Nesingwary qualifia l'épée de saleté de trésor des troggs et dit à Lydia de reculer, ce qu'elle ne comprit pas avant de voir que, étant un nain des montagnes, il disposait toujours d'explosif sur lui, et venait d'en truffer l'une des parois qui, au toucher, signalait une ouverture derrière.


La salle où Lydia était au début, pleine de projecteurs, apparut derrière la paroi de la grotte. Et la salle où tout le public, excepté Ganon qui pleurait de joie et Yoshi bleu qui s'élança vers Lydia en s'écriant « Maman ! » semblait très déçu. Vanelloppe fit une tête de fille boudeuse, et pointa le doigt sur elle :

— Tricheuse ! Tu as presque rien fait à part essayer de te débarrasser de Lara !

Lydia la snobba complètement, n'ayant de toute façon jamais signé pour ces jeux, et s'avança vers Ganondorf qui lui fit un gros câlin tout plein de larmes de bonheur d'avoir retrouvé son épée. Mais elle ne lâcha pas sa garde. Elle était toujours pas rentrée à la maison....
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MessageSujet: Re: Manche n°2 – Jouvencelle en péril    Manche n°2 – Jouvencelle en péril  I_icon_minitimeLun 18 Aoû - 18:11

Un frottement assourdissant et régulier résonnait dans le tunnel qu’ils allaient quitter d’ici quelques mètres. Les battements d’ailes d’Edgar, immense dragon aux bras riquiquis et au rap plutôt lamentable, se faisaient puissants, tellement ce dernier avait hâte de connaître la « lumière », chose dont il n’avait jamais pu encore faire l’expérience, et qui brillait à la fin de ce tunnel.

Randon, perché sur son dos, toujours en train d’essayer de maîtriser vers le bas le bout de tissu qui lui avait servi autrefois de robe, et qui ne se résumait plus qu’à une vulgaire mini-jupe, avait également hâte de sortir de ces cavernes peu rassurantes. C’était un chasseur, il n’avait pas peur du noir ni des monstres qui s’y tapissaient. Mais sa raison et son pragmatisme l’avaient quitté au moment où il s’était mis à tricoter pour repousser une menace surnaturelle mortelle. Il avait donc un peu peur de ce que lui réservait la suite… Et si cette lumière n’était pas celle solaire, mais encore un subterfuge ?

Que cette lumière eût représenté une liberté dûment méritée, ou le pire des Enfers, n’avait de toute manière pas d’importance… Ils n’avaient pas d’autre choix que d’y foncer.

Et, au moment fatidique, où le reptile et l’homme furent un instant éblouis, leurs pupilles bien trop habitués à l’obscurité, un doux sentiment relaxant détendit leurs muscles respectifs et surent calmer leur respiration.

Peu à peu, des formes se dessinaient dans cette lumière blanche. Il s’agissait de formes vertes, qui longeaient les côtés droit et gauche d’un long sentier, parfaitement entretenu. En quelques secondes, Randon s’aperçut qu’il s’agissait d’arbres, resplendissant de santé, taillés au millimètre, et qui profitaient certainement du soleil abondant. Car oui, ils étaient dehors. Randon leva la tête et utilisa sa main comme visière. Pas un seul nuage, le ciel était parfaitement clair…
Edgar était quant à lui en transe.

« J’avais jamais vu des brocolis de cette taille !!!! »

L’humain ne se donna même pas la peine de lever ne serait-ce que le petit doigt pour empêcher son nouveau dragon ailé de mordiller dans le tronc de l’arbre. Il s’était contenté d’être descendu de sa monture d’infortune avant que cette dernière n’aille s’aiguiser les dents, et cherchait du regard la fin du sentier, car il lui semblait, qu’au loin, une autre forme, plus indistincte, se trouvait en hauteur. Comme suspendue à une corde… Corde qui… tenait à quoi ?…… au ciel ? Ce n’était pas possible…

« Edgar. On a mieux à faire. Lâche cet arbre. Devant toi, là. »

Pour appuyer ses dires il pointa du doigt cette étrange silhouette lointaine.
Le dragon stoppa ces infructueuses tentatives gustatives, s’interrogea à son tour, raccepta Randon sur lui, puis, en quelques coups d’ailes approchèrent de l’objet de leur curiosité.

Et là…

Ils se déconnectèrent. Tous les deux.
Non, une barre blanche où était écrit « Hors connexion » n’était pas apparue sur leur visage, mais… leur cerveau cessa durant un bref moment d’examiner les éléments qui les entouraient ou de sentir la brise frêle qui faisait virevolter les feuilles des arbres. Un silence planait, résultat de leur admiration soudaine pour les deux choses qui étaient accrochées à une corde.

« Baby, je t’ai attendu toute ma vie. »

« Enfin….»

Néanmoins, l’objet de leur « déconnexion » n’était pas le même pour Edgar et pour Randon.

Le dragon commençait à saliver, alors qu’on pouvait presque voir le profil de son cœur se coller contre son poitrail.
Ses fines iris reptiliens fixaient avec des étoiles la massive silhouette, retenue par la corde.
Une magnifique dragonne, qui arborait des écailles d’un violet profond, envoûtant. De belles cornes aiguisées ornaient sa tête, laquelle était sur un fin et long cou qui pendait bêtement dans le vide.

Elle était inconsciente. Apparemment.

Randon, lui, avait remarqué le dragon bien avant, vu sa taille (et s’était fichtrement demandé comment la corde ne cédait pas). Mais un détail l’avait frappé, juste derrière elle… se situaient des vêtements. Oh, il ne pouvait pas réellement dire à quoi ils ressemblaient, mais ce qui était sûr, c’est qu’il ne s’agissait point de robe ou de jupe.

« Baby, je viens à toi, tiens booon ! »

Randon n’eut pas à inviter Edgar à gagner en hauteur pour atteindre les colis suspendus, et aussitôt dit, aussitôt fait. Le preux chevalier en nuisette, et son fidèle destrier, quasiment en état de rut, étaient à deux doigts de toucher l’objet de leur convoitise. Mais… au moment où le contact allait se faire, une pierre vint balayer les doigts disproportionnés d’Edgar et ceux du chasseur, ce qui les fit avoir, pour la première fois dans l’histoire de ce RP, la même réaction, au même moment.

« %#♫Fgrh§#»

« Paas touche ! »

Les injures, incroyablement identiques (ce qui interloqua autant le dragon que l’humain), s’estompèrent nettement lorsque la voix féminine retentit.
L’attention des deux fut alors centrée sur une jeune femme, ou plutôt, une fille qui sortait de l’adolescence. Elle était apparemment petite, vêtue d’une longue robe rose, et arborait une chevelure d’or tellement longue qu’elle l’avait utilisée pour en faire un lance – pierre, aidée d’un bout de bois. Ses petits yeux verts les fixaient avec une allure de réprimande, tandis qu’elle chargeait à nouveau son lance-pierre.

« Si vous touchez à ses objets, daddy va revenir ! »

« Qui ? »

« Touchez-y pas, sinon il va revenir ! »

« Mais quiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ?! »

« S’il revient c’est la fin… »

« … Edg, brûle-la. A point. »

« Yep ♪ »

« Non ! »

La fille, apeurée, lâcha son arme et voulut couvrir son visage en guise de faible protection. Mais cela n'aurait servi à rien, aussi elle hurla :

"Je suis ta nièce voyons !"

... Et... là... on aurait dit qu’Edgar allait effectivement cracher du feu, se gonflant les poumons, mais il eut un mouvement d'hésitation, se stoppant net au coeur de l'action... ce qui lui provoqua une quinte de toux qui le prit soudainement. Des petits nuages noirs sortirent par dizaines de sa bouche et de ses narines alors que le reptile géant perdait de l’altitude, trop perturbé à tenter de respirer.
Il en fut tant déstabilisé qu’il se retrouva au sol, et le trentenaire eut juste le temps de sauter hors de son dos avant que Edg ne se tourne et retourne, désespérément à la recherche d’air.

Randon se mit à côté de la jeune femme, abasourdi par ce qu’il voyait... ou plutôt de ce qu'il avait entendu. Un dragon, tonton d'une princesse......…

« Mais… Voyons Monsieur… euh…. »

Elle offrit un second coup d’œil à Randon, plus porté sur l’ensemble que sur sa tête, une once de doute passant dans son regard.

« …Monsieur… ou Madame, enfin bref, faites le taire ! Il fait trop de bruit ! Cela va l’attirer ! »

Randon lui se demandait ce qu’il avait fait au ciel. Mais il était piqué par la curiosité désormais, aussi il ne releva pas de l’insulte quant à son identité sexuelle, et osait les questions, sans se préoccuper du reptile suffocant.

« Damnit ! Mais de qui parlez-vous donc !?? »

« Vous voulez pas savoir  ! Alors faites taire mon tonton ! »

Edgar de son côté avait commencé à avoir un sifflement très déconcertant qu’on attribuait généralement aux gens qui avaient une fuite dans leur poumon, soit un pneumothorax. Randon lui s’était retourné…. Un peu inquiet. Si une demoiselle à l’air si angélique prenait de telles dispositions, cela signifiait certainement qu’ils étaient encore tombés dans un endroit bizarrement glauque qui n’allait pas tarder à les condamner à une mort certaine, s’il ne faisait rien. L’aîné Gray retourna son attention vers la jeune femme qui le fixait avec désespoir.

« Mais… Comment ? »

« Je sais pas ! Bouchez lui les narines avec vois poings et scellez sa bouche avec vos pieds ! Ca finira bien par le tuer non ? »

« … »

« Oh non ! ... Non non non non !»

Edgar s’était arrêté de respirer. Mais ce n’était pas ça qui avait affolé la jouvencelle… Non. Une silhouette, dont la noirceur contrastait terriblement avec l’environnement paradisiaque ambiant, venait d’arriver.

« … Ne…. Ne l’approchez pas ! NE L’APPROCHEZ PAS ! »

Dans sa tentative de fuite, la blonde omit qu’elle avait des cheveux très longs, et s’y encoubla aussi rapidement qu’elle voulut fuir. Randon lui s’était retourné, et était trop préoccupé par ce qui arrivait pour se soucier d’Edgar mourant ou de la demoiselle assommée par sa capillarité prononcée.

Il voulait partir. Mais ses membres refusaient tout mouvement. Ses yeux voulaient s’arracher à cette vue, mais ses paupières refusèrent de se contracter, restant grande ouvertes.
Afin de décrire au mieux possible la menace à laquelle tous trois devaient faire face, laissez-moi vous donner trois images :

Spoiler:

Vous la voyez, celle-ci ? Elle a hanté, et continuera à hanter, les rêves et les pensées des jeunes gens de par son implacabilité, sa puissance bestiale, et son agilité féline. Son apparence humanoïde, totalement noire, avec un crâne lisse et proéminent témoigne d’une facilité de camouflage, et d’une intelligence machiavéliquement développée. Son ossature, aussi résistante que du carbone, est fine, et se termine par une longue queue, pointue, fouettant l’air, menaçante, et préoccupante. Mais le pire, est la deuxième mâchoire qui s’extirpait de sa bouche, plus petite, utile pour saisir ses proies, ou leur assigner le coup de grâce…


Rajoutez à cela un nœud de papillon rose, et habillez cette créature lointaine d’un haut de costard classe.

Spoiler:

Parce qu’elle est raffinée, et a du goût, cette créature marche avec élégance, boit son thé noir avec un sucre, et un nuage de lait, et n’omet jamais de lever le petit doigt lorsqu’il est temps de goûter au breuvage british.

Randon fut tellement absorbé par l’horreur du physique de cet… alien, qu’il zappa la tasse de thé qu’elle tenait entre ses doigts fins, la théière qui terminait sa queue et se balançait dangereusement d’en haut et d’en bas, et son habillement, ainsi que sa démarche quelque peu travaillée. Malgré son physique repoussant, elle aurait pu témoigner d’une grande classe britannique. Mais ça, ce fut avant qu’elle expulsa une série de crachats à chaque mot prononcé, atrophiant son accent anglais.

« Ohw, ze vois que nous avons some amis par ici ! C’est toi qui les as amenés, Raiponce ? »

Lorsqu’il évoqua le nom de la jeune femme, Randon se tourna vers cette dernière, mais ne vit qu’une sorte d’igloo de cheveux. Oui, la jeune femme s’était carrément cachée dans ses cheveux.

« Non ! Non ! T’en fais pas, je gère. Tu peux retourner à tes occupations Sir Brandy… Tout est sous contrôle. »

« Pourquoi cela, my dear? »

« Parce que mon ami et moi essayions des robes et que je suis momentanément pas habillée ! »

« Ohw, ze-ze vous prie de m’exciouzer, chère et tendre. »

Randon réprima un « WHAT ? » mais … en fait non, il ne le réprima pas.
Ses yeux bleus grands ouverts fixaient… la masse de cheveux de Raiponce. Cette dernière entrouvrit deux mèches pour laisser apparaître un de ses yeux.

« Chhh…. Il est pas… méchant…. Mais il adore…. Parler….. »
« Et ? »

« Et il utilise souvent des mots longs et compliqués à prononcer… »

« Et ?? »

« Et sa salive, c’est de l’acide pur ! »

« Et ? »

« Et il zozotte !!!!!! »

« ……….. »

Ses tempes. Elles avaient besoin d’un massage. Là, tout de suite. Randon s’assit et se les massa. Il en avait même oublié l’existence d’Edgar. Jusqu’à ce qu’on le lui rappelle.

« Mon Brother n’a pas l’air fine ? Non ? »

Le chasseur eut un mouvement de la main qui signifiait un dédaigneux « Baaah », mais au moment où il abaissa son bras, il se retrouva seulement à quelques mètres de « Brandy ».  Et là il se rendit vraiment compte de sa phrase.... frère ? Frère ? Ca aurait été comme dire qu'un chien est issu de la portée d'une chatte ! C'était impossible !

« Ohhhw, un tea Victorien le revigorera, vous verrez ! »

Sur ces belles paroles, la créature parlant s’apporta elle-même sa théière par un mouvement de queue, en versa le contenu et laissa mijoter un moment. Randon s’aperçut à ce moment que par terre, devant la créature, des trous, profonds, s’étaient formés. Comme si une pluie acide s’y était abattue…

Puis, avec une délicatesse juste surprenante, il fit tranquillement boire le thé à un Edgar inerte. Et, au bout de quelques instants, ce dernier reprit prit une profonde inspiration, comme pour compenser tout l’oxygène qu’il n’avait pas eu depuis tout ce temps. Et, la toux reprit, mais plus douce et, pour finir, il finit par dégoupiller tel un chat ayant ingurgité trop de ses poils… sauf que lui c’était une petite boule de pétrole.

Edgar les regardait, gêné, et apparemment pas paniqué par la présence de Brandy…

« Hé, ça arrive quoi ! Vous croyez que je fonctionne au gaz moi ! ? »

« Ravi de t’avoir aidé, my friend ! »

Quelques gouttelettes s’écrasèrent sur Edgar, mais il n’en fit pas cas. Sa carapace sembla résister si bien à cette attaque d’acide qu’il ne tiqua même pas.

« Oh, Brandy ♥ ! »

« Et oui ! my friend ! Ou plutôt… Brother ! Puisque nous zavons partagé la même œuf, toi et moi ! »

« Et oui, frère… jumeau »

« Non. »

« Si :3 »

Ce fut à cet instant très précis que l’absurde atteignit son paroxysme. Randon continuait de masser ses tempes ; il en avait rudement besoin. Il s’imaginait être un mathématicien devant une équation qui refusait de rester sur sa page et qui courait dans tous les sens, et qu’il fallait résoudre avec un esprit cartésien. Comment diantre était – ce possible ?

« Mais tell me. Qu’est-ce qui vous zamène ifi ? »

« La dragonne. Sacrée paire… de cornes ! »

« Ah ! Ha ha ! Sorry, Edg, but impossible.»

« Why ? »

Entendre Edgar, rustre à la voix incroyablement aiguë, et dont le rap relevait plus de l’encéphale auditive chronique, parler anglais fut le coup de grâce pour le chasseur qui se ressaisit, prit violemment Raiponce par le bras (qui refusait toujours de sortir de sa hutte de cheveux), et interrompit la conversation des deux pépères reptiliens.

« Bon. Tout de suite, là, maintenant, je veux des explications. Elle, c’est qui ? Elle fait quoi là ? Et comment diable peut-on souhaiter avoir des cheveux tellement longs qu’ils pourraient servir d'essuie-tout à tout le Royaume d'Angleterre ! »

« Oh ! »

« Puis, vous, Mister Brandy, who the hell are you !? »

« Oh, a friend ♥

« No, I’m not ! Je veux savoir pourquoi vous vous interposez entre moi, et ce sac d’habits ! La dragonne, vous pouvez la garder si you’re into big reptilian girl, mais, les vêtements, j’en ai besoin, là, maintenant, tout de suite, comme vous pouvez le constater ! »

« … I thought you had a very ztrong voicffe for a woman. Now, I underztand. »

« … »

« Oui, bon, sorry. Pourquoi je n’veux pas partager ces biens ? Car, ce sont les miens ! Je les zai bought ! Conftitufionnellement, lls sont mine ! »

Au « constitutionnellement », Randon eut chaud. Deux gouttelettes d’acide lui passèrent à ras-les-jambes.

« D’accord, d’accord. Je vois. A quel prix me les concédez-vous ? »

« Vous n’avez no money ! »
« … »

« Please. »

Si Randon commençait à implorer pitié, c’était que réellement, son honneur d’homme avait tellement souffert qu’il craignait ne point en retrouver.

« Steupplaîîîîît frérot ! Si tu veux on danse :3 ! »
« ? »

La proposition d’Edgar sembla susciter autant la curiosité de son interlocuteur que la perplexité de Raiponce, qui avait tellement peur de voir ses cheveux cramer à l’acide qu’elle ne respirait à peine, et Randon, dont la main lui démangeait pour un facepalm.
Ce ne fut qu’au bout d’un moment que la jeune blonde se décida à sortir de sa paralysie puis de susurrer à l’oreille du noiraud que « effectivement, Brandy adore la musique et la dance ».

Mais l’argument ne fut pas suffisant.

« Ok ok. If vous me récupérez l’objet sacré, je vous conzède les vêtements… ET… la dragonne… »

« Quel objet sacré ? »

A cette question, une musique épique sortie d’on ne savait trop où (mais personne hormis Randon ne cherchait à comprendre), accompagnée d’un vent violent qui vint affoler les feuilles des arbres et rafraîchir l’atmosphère ambiante...

« Zur le colline zacrée. »

Au même moment, Randon et Edgar remarquèrent que beaucoup plus loin se dessinait un mont, entouré d’un nuage menaçant noir, dont des éclairs semblaient en sortir çà et là.

« Ramazzez-moi l’objet doré, et je vous con… con… conffèderait tout. »

« Oh, oh oh je viens avec vous ! »

« Nooh, my dear ! C’est dan-dangereux ! »

« J’aime le danger ! » > : D


♦♦

En fait, 5 kilomètres à pied plus tard [Edgar était trop fatigué de sa pseudo-mort pour voler], Raiponce avoua, avec des larmes aux yeux, qu’elle voulait partir avec eux pour pouvoir s’en aller loin de Brandy, qu’elle voyait comme un père étouffant avec qui elle ne pouvait pas parler. En même temps, quand on risque de se faire fondre le visage à chaque dialogue, c’est clair qu’on doit mettre un peu de distance avec son interlocuteur.

Randon écouta. Brièvement. Il avait la tête… ailleurs. A une sensation où les courants d’air ne viendraient pas titiller son intimité la plus intime, à des vêtements qui relevaient d’aucune féminité… A une sensation d’être dans un lit, loin de tout ça. De revenir à ses problèmes quotidiens. Où il y avait une certaine… logique.

Car la logique de ce monde était une vraie « Pain on the ass » comme on disait en Angleterre. Et ce même raisonnement farfelu lui faisait croire que s’il accomplissait cette sorte de « quête », il pourrait retrouver sa réalité, celle dans laquelle il avait grandi et évolué. Celle qui faisait qu’aucun orc bébé jouait au hochet, qu’aucun dragon multicolore à la voix perchée s’amusait à rapper, qu’aucune fille puisse possiblement avoir des cheveux aussi longs que la blonde à sa droite…

« C’est quand qu’on arriiiiiiive ?? »

La question aurait pu ne susciter aucune réaction violente, si elle n’avait point été répétée une bonne quarantaine de fois en une distance de soixante mètres.

« fest qufand qfon nffariv ? »

Et, malgré l’énergie de Randon à lui avoir enfoncé une bonne partie de ses cheveux qui traînaient par terre dans la bouche, elle continuait de l’agacer. Edgar trouvait ça plutôt drôle.

« Ahah, Ca lui fait une moustache-barbe ! »

Ce fut dans cette ambiance enfantine, qui ne collait pas le moins du monde avec l’état d’esprit du noiraud, que tous trois atteignirent le fameux mont (où une musique épique ne cessait de résonner à la place de la bise du vent).
Et là, la simplicité de la tâche fut déconcertante.

« OhOhf regwarfer ifl lefla ! »  

Il fallut un bon moment à la blonde avant de s'extirper ses cheveux de sa bouche, mais elle y parvint, à bout de souffle.

"Oh, Oh, regardez, il est là !"

En levant la tête, sans crainte de se faire éblouir, le soleil n’atteignant pas l’obscurité du mont, on pouvait distinguer un éclat brillant, tout au sommet, dans une sorte de petite corniche dans la montagne en elle-même.

« Edgar, on y va. »
« Non ! »
« Non ? »
« Non ! »
« Pourquoi non ? »
« Parce que … non. »
Palmface.
Again.

Randon, décidé à éviter d’utiliser la violence à chaque contrariété, essaya d’entamer un dialogue pour redonner assurance au dragon. Mais ce dernier semblait déterminé à ne pas utiliser ce que la nature de ce monde lui avait offert : ses satanées ailes !

Aussi, ils escaladèrent.

Raiponce, à l’étonnement de tous, n’eut aucun souci. Elle utilisait ses cheveux tel une corde pour s’assurer et faisait preuve d’une aisance légendaire pour l’escalade.

Randon était plus hésitant. C’était normal ; chaque deux cailloux décidaient de se faire la malle quand son pied atterrissait dessus…
Par contre, pour Edgar… ce fut autre chose.
Essayer d’escalader quelque chose, quand vous pesez plus d’une tonne, avez des jambes massives et des orteils pas du tout taillés pour la précision, et des bras plus petits que votre museau ?

La simple vision d’un Edgar qui galérait fit oublier à Randon sa contrariété de tout à l’heure… Ce dernier continuait son ascension.

« Ohw ohw, on fait la course ! »

Raiponce le mettait au défi. Le noiraud esquissa un « non » désintéressé. Mais quand la blonde le rattrapa et lui colla trois mètres d’avance, son instinct lui dit de se dépêcher. Pour être le premier. Ou plutôt, pour ne pas se faire battre par une fille. Comprenez ce sexisme primaire, depuis le début de l’aventure il se trimballait en robe… d’ailleurs….

« Nom d'un Chevalier, Ranran ! A chaque fois que je lève la tête je vois tes- »

Il n’eut pas l’occasion de poursuivre sa phrase. Un puissant tremblement de terre fit rage, déstabilisant le dragon qui lâcha sa prise déjà faible et tomba dans le vide, camouflé par une épaisse brume…

Randon s’était retourné, et observait la massive silhouette dragonienne s’enfoncer dans l’abysse, alors que tous ses muscles étaient grandement contractés, pour ne pas lâcher à son tour sa prise.

Mais un cri fluet détourna son attention.

Puis, il leva la tête.

Il vit quelque chose de blanc, de petit, et avec de la dentelles. Puis, il eut très mal. A la tête.

Puis, il se sentit perdre contact avec le sol rocheux du mont, et perdit à son tour l’équilibre.

« Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah »[/justify]

*BAM*

[/color][/color][/color]
« … C’est mieux quand c’est silencieux ! »

Alors que ses mèches noires virevoltaient, pendant qu’il tombait dans le vide, il réfléchissait… il tenta à plusieurs reprises d’accrocher sa main contre un caillou, espérant que ça le retiendrait, mais ses tentatives furent vaines ! A chaque fois le caillou se détachait de sa paroi et il l’entraînait inexorablement dans sa chute.
Ce fut à cours d’idée qu’il se rendit compte que Raiponce était la raison de sa chute, et qu’elle était toujours à côté de lui, assommée par le poing qu’il lui avait administré pour avoir les oreilles au calme.

Dans un élan de génie, totalement illogique, il le concédait, Randon se saisit de la masse capillaire flottante dans le vide, fit une boucle se terminant par un nœud (heureusement que la demoiselle était au pays du songe…), l’arma, comme s’il s’était retrouvé avec une longue corde, et lança.


*cling*



Cela ne loupa pas. En une fraction de seconde, il eut un soulèvement au cœur, absorbé par le choc soudain de son accrochage. Ce fut tellement violent, et les cheveux de Raiponce étaient tant élastiques, que cela les fit repartir en direction du sommet. Jamais Randon n’avait connu de pareils haut-le-cœur.
Mais, alors suspendu au vide, durant la courte seconde de flottement qui le séparait d’une rechute, il observa à sa gauche : … l’objet doré !

Ce dernier scintillait tellement qu’il fut dur de déterminer son apparence. Mais le chasseur en eut cure, il avait franchement autre chose à faire ! Aussi, il se saisit du… cou de l’objet (il croyait), puis retomba dans le vide.
Malheureusement, lorsque Raiponce et lui finirent tout en bas, il se passa un imprévu.

La kératine, pourtant résistante des cheveux…. Lâcha. Randon eut presque plus peur que la princesse blonde se réveillât en hurlant, que de tomber dans le vide, sans rien pour le retenir !

Mais elle dormait. Alors que lui angoissait…
Ses pulsations cardiaques augmentaient. La brume se dissipait au fur et à mesure qu’il la traversait, gagnant peu à peu de vitesse, des larmes ruisselaient tandis que son corps était frigorifié. Le britannique ferma les yeux, presque prêt à l’accueillir. Presque… volontaire pour l’accueillir.
La mort.

C’était ça… la mort.



….

« J’ai, j’ai ! »

… ?

« J’ai, j’ai,j'aij'ai ! »

En rouvrant les yeux, Randon remarqua une silhouette ailée allant de  gauche à droite, semblant prête à les réceptionner.
Là, le trentenaire dut retenir sa respiration.


*BOUUUUUMG*


Et, même si aucun son ne sortit de sa bouche, des larmes de douleur lui coulait au visage…

Et oui. Atterrir à haute vitesse sur le dos d’un dragon, ça faisait mal. Surtout si ledit dragon avait des… cornes dorsales.

Ce fut certainement ce choc qui réveilla Raiponce (qui elle fut épargnée par les épines d’Edgar).

« C’est bon, je vous ai eu ? Vous êtes pas morts empalés sur mon dos au moins, ce serait glauque ça...  »

« hmm ? »

« Yeah, et oui, en fait, j’arrivais bien à voler : D »

« hmm… »


Ses yeux verts resplendissant à moitié-clos, on l’aurait cru sortie de sa sieste.
Randon lui se contenta d’expliquer qu’il avait eu l’objet (qui l’éblouissait tous et qu’il était impossible d’observer sans se faire mal à la rétine), et qu’il voulait qu’une chose : qu’ils rejoignent Brandy, lui donnent son truc… et basta luego.
Tous acquiescèrent.

Sauf Raiponce.

Donc Edgar fut le seul à secouer la tête en guise de « oui » avec enthousiasme.

« Je ne peux pas y retourner… »

Sa voix s’était quelque peu affaiblie. Edgar s’arrêta de voltiger, et fit un arrêt d’urgence, atterrissant dans un pré pas loin du mont.

« Comment ça ? Tu n’aimes plus Brandy ? »

« … Ce n’est pas ça. »

Sa voix parut se briser.

Randon lui se les caillait grave.

« Je… Je… Brandy a veillé sur moi toute ma vie. Mais… c’est comme un papa distant. J’ai besoin de contact, de… chaleur humaine, vous comprenez ? »

« … »

« Je veux partir, vivre ma vie. Mais j’ai peur des adieux. Je les redoute… je ne veux pas lui briser le cœur. Je l’aime, mon Daddydounet…. »

Randon ne se connecta à la conversation que lorsqu’il eut l’impression qu’un sceau d’eau tiède venait de lui tomber dessus.

C’était Edgar au-dessus de lui qui chialait comme pas permis.

« T’en fais pas Rai-Rai ! Il comprendra ! C’est sûr qu’il t’aime !!! Il va vouloir que ton bien ! Je lui expliquerai, il sera fier ! »

« Bon, on peut y aller already ??! »

« Vraiment, Edg, tonton, tu ferais ça pour moi !? »

« Oui, ma ptiote ! Ca faisait un moment que vous n’étiez plus descendu me voir dans ma grotte… je sais ce que ça fait d’être enchaîné, mais… moi aussi j’ai voulu la liberté, donc je te comprends ! »

« ah, ça c’est parce que Brandy t’a vendu aux orcs comme animal de compagnie. »

« Can we gooo?

« quoi ? »

« T’étais très pénible comme jumeau il me disait… »

« … »

« On peut y aller ? Now ? »

« Mais on t’aime Edg <3 Brandy voulait juste s’acheter une télévision plasma pour pouvoir regarder « Victoria’s Tea Time ».

« … »

« C’était pas méchant ! En tout cas je t’aime fort »

Elle lui fit un câlin devant un Randon qui essuyait une pluie de larmes d’Edgar.
Ce dernier en eut franchement marre.

« Bon, et bien, bonne chance à vous... »

Mais Raiponce le bloqua. Elle venait de lâcher Edgar pour lui faire un câlin, dans son dos.

« Ah, mais moi je reste avec toi ! Je partais de papa, pour vivre avec toi ! Je vais te suivre partout maintenant ! »

« … »

« tu es mon… héros. Tu m’as sauvé la vie, sur cette falaise, je m’en rends compte. »

« Quand tu te regarderas dans le miroir petite, peut-être te sentiras-tu moins amoureuse. »

« Quoi ? »

« Oh, rien. On y va ? »

« Oui, allez-y, je vous attendrai au prochain niveau. »

Sur ce, sans donner le temps à Randon pour vraiment assimiler le principe de « niveau » qu’elle venait d’évoquer, elle disparut dans un halo de brume. Comme si… comme si le succès de leur quête avait permis de débloquer une capacité à Raiponce de se téléporter… à la prochaine pièce ?

Mais qu’est-ce qu’il y avait dans ce whiskey ?!

Dans tous les cas, le trentenaire ne se posa pas plus de questions. Il avait déjà suffisamment perdu de temps, et voilà que Edgar recommençait une crise de larmes.
Aussi, il fallut une trentaine de bonnes minutes, et une patience qu’il ne pensait pas détenir, pour finalement se retrouver devant un Brandy étonné, en lui tendant l’objet sacré, avec comme arrière fond un Edgar qui s’était greffé des mouchoir dans les yeux pour stopper le flux de larmes.

« Voilà, here you are. »

« Oh, oh yes ! <3 ! Mais… où est Raiponce ? »

Les mouchoirs cédèrent. Et une averse salée vint tremper les pieds du noiraud.

« Bahh, je , elle… frérot ! »

« Elle veut vivre sa vie, faire ses expériences, trouver son prince, acquérir un château, faire des gosses, devenir veuve, devenir riche, et vivre vieille... ce genre de choses."

La froideur et la rapidité monotone avec laquelle Randon déblatéra ses phrases accentua les pleurs d’Edgar mais ne sut que provoquer un haussement d’épaules à Brandy.

«Good girl ! »

Si un crachat ne lui avait pas atterri sur la main, provoquant les jurons et les sautillements de Randon, ce dernier aurait pu voir qu’en fait, lorsque Brandy toucha l’objet, ce dernier cessa de briller, et on put devinait un…

Canard. Oui, certainement. Un canard grossièrement dessiné, jaune pêtant, et apparemment fait d’une matière fluide et lisse.

Les jurons du trentenaire couvrirent bien évidemment la voix de Brandy qui s’exclamait :

« I CAN SWIM NOW MOM!“

Puis un plouf retentissant se fit dans le bassin juxtaposant les arbres.
Et, alors qu’il avait pratiquement sa main dans la bouche, une pile d’habits atterrit…dessus Edgar.

Et la dragonne atterrit… sur l’autre. Lui.

Edgar fut tellement attristé par les vérités de Raiponce qu’il ne remarqua ni la grande porte qui apparut au loin, ni les habits derrière lui, ni la dragonne qui se réveillait devant lui.

Mais lorsque cette dernière, réveillée par le choc, se rendit compte de sa présence… elle alla grignoter des câlins à ce dernier… il lui fallut un moment avant de réaliser qu’il y avait une autre vérité que celle des propos amers de sa nièce et de l’abandon de son frère jumeau.

Cette vérité était cette super belle dragonne qui lui caressait son cou avec… son cou.

Randon lui avait fusionné avec le sol, n’exprimant qu’une succession de « eeeeehhhhh » rauque pendant une dizaine de minutes.

Cette dizaine de minutes fut suffisante à Edgar pour ne plus voir la vie en noire, de l’imaginer rose, et de partir, queue dans la queue, avec sa belle dulcinée en direction de la porte magistrale qui venait de s’ouvrir dans un claquement sinistre.

Randon lui eut juste le temps de se lever, très difficilement, de ramasser la pile d’habits, et de se dévêtir et revêtir aussi rapidement qu’un ninja :
Je vous explique.

En un roulé-boulé avant, il ramassa la paire d’habits au sol. Puis, e un un saut fulgurant, il se défit de ses habits qui lui faisaient tellement honte. Il lança les habits récupérés au sol dans l’air, laissant apercevoir des chaussures, une tunique, et une veste de couleur noire et verte. D’un geste habile, il fit le poirier, les bottes lui arrivèrent dessus et lui seyaient comme un gant immédiatement. Et, alors que la tunique restait suspendue en l’air, il bascula son corps vers l’avant, en atterrissant bien sur ses pieds pour bien enfoncer les bottes comme il faut… Puis il réceptionna le pantalon en faisant une légère esquive latérale pour ne point le recevoir sur la tête, et en même temps que le haut et la veste allaient bientôt redescendre, il l’enfila.

Enfin, il n’eut plus qu’à lever les bras pour que la tunique s’enfile en elle-même sur lui, et à saisir au passage la veste en même temps qu’il commençait à accélérer le pas pour rattraper les deux dragons.


Était-ce ça, l’effet d’une virilité retrouvée ?
Il n’en avait strictement aucune idée, mais il espérait grandement la conserver...
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MessageSujet: Re: Manche n°2 – Jouvencelle en péril    Manche n°2 – Jouvencelle en péril  I_icon_minitimeMer 20 Aoû - 7:53

Manche #1:

La porte s'était ouverte sur un long couloir plongé dans le noir. Ce qu'il aurait pensé être la plus grande des libérations s'avérait en fait à être... plus ou moins rassurant. Il hésita à continuer, mais s'il ne le faisait pas, il n'irait nulle part. Après un court instant à marcher dans le noir au seul son de ses pas sur le sol, et à se retourner sans cesse pour s'assurer de ne pas être suivi, il se frappa contre une porte. Aucun son ne filtrait de l'extérieur. Hésitant à l'ouvrir d'abord, bien qu'elle semblait être la seule issue de ce couloir sombre, il se retrouva face à une porte verrouillée. Faut-il absolument que le paranoïaque qui vit ici verrouille TOUTES les portes? Baissant les yeux, il remarqua un objet insolite au sol. Une clé? Ce serait trop beau pour être vrai. Se penchant avec difficulté, comme si le poids de la vie rendait chacun de ses mouvements difficile, il saisit le mince objet. Une voix s'éleva aussitôt, le faisant sursauter.

« As-tu vu la quenouille?! As-tu vu la quenouille?! »

La voix s'épuisa instantanément et Dominik constata ce qu'il tenait entre les mains. Une quenouille. Comme il l'avait deviné, c'était trop beau pour que ce soit une clé. Déjà excédé par la situation, il s'exprima par de nombreux jurons dignes de sa nation et lança la plante aquatique contre la porte verrouillée. Rageant toujours en martelant le sol, comme s'il tentait d'apprendre la danse d'une tribu africaine quelconque, il lui fallut un petit moment avant de réaliser que la porte s'était ouverte. Il resta figé, se demandant s'il s'agissait du résultat de sa danse ou plutôt de la quenouille. Peut-être qu'elle n'était pas si inutile que cela, en fin de compte. Il se pencha à nouveau pour ramasser la longue tige se terminant en pogo et la fourra dans sa ceinture.

L'intérieur était tout aussi sombre que le couloir. Seule une légère flamme qui flottait au plafond éclairait, très mal, les lieux. La porte se referma lourdement derrière lui, résonnant dans toute la pièce. En guise de réaction, un petit cri féminin se souleva. Dominik chercha d'où il pouvait bien provenir. À la lueur de la petite flamme au plafond, le pianiste pouvait à peine distinguer quelques mèches de cheveux tout près de celle-ci.

« Il y a quelqu'un? », demanda-t-il inutilement, puisque c'était évident.

Après un silence hésitant, la voix répondit faiblement.

« ...D...Dominik? »

Le pianiste se figea. Cette voix... où l'avait-il entendu, déjà? Il devait forcément l'avoir entendu part, puisque de toute évidence, la femme avait également entendu la sienne. Il était au moins certain d'une chose, elle ne venait pas de Paris. Elle avait un mignon petit accent et une saveur unique, qui, il le savait, avait prononcé ce nom de multiples fois avant celle-ci. Dominik plongea aussitôt les mains dans ses poches, le cœur battant à tout rompre, à la recherche d'un objet qui éclairerait la pièce et qui dévoilerait son visage. Toutefois, ses poches étaient vides. Même sa montre qu'il n'oubliait jamais d'ordinaire, pour garder un œil sur le temps qui passait, n'y était pas. Il n'avait entre ses mains que cette stupide quenouille inutile! Frustré de ne pouvoir mettre un visage sur cette voix magnifique, le pendu balança la quenouille par terre avec force.

Quand il eut reprit sur lui même, il lui sembla soudain que la pièce était déjà plus éclairée. Il baissa les yeux vers la quenouille. Elle baignait dans une douce lumière bleutée. À travers sa tige, on pouvait voir la lumière se répandre jusqu'au bout en forme de saucisse. De seconde en seconde, la lumière s'intensifiait et, bientôt, l'étrange plante aquatique ne fut plus qu'une énorme boule scintillante. Dominik leva à nouveau les yeux. L'éclairage créé par la quenouille magique laissaient se dessiner les traits d'une cage de fer suspendue au-dessus du sol de l'antre, dans laquelle se tenait une prisonnière. Ses mains étaient agrippées aux barreaux de ladite cage, crispées et sales. Et entre les tiges de fer, sous une crinière échevelée d'un blond si pâle aux reflets presque roses, derrière ses grands yeux bleus fatigués mais pleins d'espoir, derrière la crasse, on devinait l'ébauche de son visage de pêche. Elle attendait.

Le revenant n'en croyait pas ses yeux. On aurait pu croire qu'il venait de voir un fantôme. C'était en quelque sorte le cas. Est-ce qu'il voyait vraiment clair? Peut-être n'était-ce qu'une illusion. Il avançait lentement, sans dire un mot, les bras ballants, le regard fixé sur elle. Elle. Celle qui le hantait même dans la mort, déjouant le stéréotype des revenants habituel. Celle pour qui il vouait toutes ses pensées, celle qui habitait ses longues nuits malgré son absence prolongée. Elle, celle qu'il cherchait depuis des années en vain. Celle qu'il avait aimé de toute son âme. Sa voix s'étrangla tandis qu'il se décidait a parler.

« Sylwia... »

« Dominik! »

Un sourire naquit sur le visage de la belle captive tandis qu'elle tentait de se lever, comme pour mieux l'atteindre malgré la hauteur. Le pendu ne savait s'il devait se réjouir comme un enfant ou fondre en larmes. Était-elle seulement réelle? Bien qu'il doutait encore, trop confus par cette apparition soudaine, il chercha un levier ou quelque chose qui ferait descendre cette cage à son niveau. Il mourrait d'envie de la serrer dans ses bras, enfin. Il fit le tour du périmètre entourant la prison de sa bien-aimée, en vain. Cela ne servait à rien de sauter, la cage était bien trop haute... Comment allait-il la tirer de là? Une chose était sûre, il n'avait rien du preux chevalier à la rescousse de sa princesse. Il lui manquait visiblement une épée.

« Fais-moi descendre! »

« Je ne trouve rien! »

« Cherches un peu plus par là, dans ce cas. »

« Je suis épuisé de chercher. »

« Mais, tu viens à peine de commencer! »

« Non. Avant, c'est toi que je cherchais. »

Sylwia resta muette face à cette riposte. Quant à Dominik, les effets de la douleur et de la colère qu'il avait entretenues toutes ces années parce qu'elle n'était jamais venue au « rendez-vous », à la suite de cette lettre qui l'avait forcé à quitter son pays natal pour la France et de son absence, toute cette énergie gaspillée durant toutes ses années pour elle revenaient à la surface.

« Dis-moi... où étais-tu? »

« Dominik, tu crois vraiment que c'est le moment de discuter de ça? », répliqua-t-elle, s'impatientant.

« Qu'est-ce qui me dit que nous aurons d'autres occasions d'en parler? »

Il venait à peine de terminer sa phrase que la lumière s'intensifia, s'élargissant sur toute la pièce. Dominik regarda la quenouille. Elle n'allumait plus. Dominik se retourna d'un bond pour remarquer deux créatures étranges à l'apparence humanoïde. Sans chevelure, deux sortes de tubes semblaient sortir directement de leurs crânes et se perdre dans leurs habits vulgaires qui leur collaient à la peau, peau qui était loin d'être humaine non plus. Elle était d'avantage d'une teinte bleutée rappelant les yeux de Sylwia. Ouvrant de grands yeux noirs en amande sur lui, les individus avancèrent. Interdit, ne sachant trop à quelle sorte de créature il avait à faire, il ramassa en vitesse la quenouille, qu'il brandit devant lui.

« Vous-vous ê-tes i-llégalement intro-duit dans notr-e labo-ratoir-e, humain. »

« Humain? Non, moi je m'appelle Do...hein, quoi? »

« Dominik, attention! », cria Sylwia du haut de sa cage, comme s'il ne le savait pas déjà.

Les humanoïdes s'arrêtèrent tout juste devant le pianiste, l'air sceptique, le dévisageant de la tête aux pieds. Ils avaient un peu plus qu'une tête de plus que lui et, soyons honnête, une petite odeur bien étrange. Intimidé, Dominik leva bien haut la quenouille, comme s'il eut s'agit de son épée de preux chevalier. Les créatures le contournèrent, comme si sa tactique avait marché, ou plutôt comme s'il n'avait pas existé. Même les méchants l'évitaient. Rejet un jour, rejet toujours. Dominik soupira et suivit des yeux leur chemin, analysant leur démarche, l'une déhanchée, l'autre plutôt raide. Ils se dirigeaient vers la cage. Rendus tout près, l'une des créatures leva le bras et, suivant le mouvement de ce dernier, la cage descendit.

« Dominik! », s'affola la prisonnière.

« Hey vous, là! Qu'est-ce que vous faites? », s'enquit le pianiste, brandissant toujours son arme mortelle.

L'un des individu se retourna d'un geste nonchalant, puis n'y porta plus attention.

« Ouvr-es la por-te, Fluvia. »

La présumée dénommée Fluvia fit alors jaillir de son doigt un rayon laser qui découpa un rond dansl es barreaux de la cage. Sylwia se protégea par réflexe de ses bras.

« C'est ce que vous appelez une porte...? », s'indigna Dominik.

Les deux aliens empoignèrent Sylwia et entreprirent de la sortir de sa prison. Celle-ci se débattait en criant au secours à Dominik, mais ce dernier n'avait en réalité aucune idée de ce qu'il pouvait faire. Il ne songeait qu'à sa défaite. Il avait déçu Sylwia. C'était lui qui devait la sortir de ce tas de ferraille... Avant que les créatures n'emportent sa bien-aimée trop loin, le pianiste s'interposa.

« Qu'allez-vous lui faire? »

« Ce-ci n'est p-as de vos a-ffair-es, humain. »

« Je m'o-ccup-e de c-elle-ci, Ber-nard. Vas cher-cher l'autr-e », ordonna Fluvia.

« Dominik! »

« Sylwia!...et Bernard? »

Fluvia emmenait Sylwia plus loin quand une chauve-souris l'attaqua de plein fouet au beau milieu du front. L'alien lâcha sa prise pour se battre avec le rat volant qui criait à tue-tête. Dominik se retourna, surpris de découvrir un homme imposant à la longue chevelure ondulée et soyeuse à l'attitude épique qui se tenait tout juste derrière lui. L'homme releva le coin de la bouche pour lui adresser un sourire. Ses habits étaient large et il portait une sorte de cape qui intimait le respect.

« Vous ê-tes à m-oi, homme », s'enquit Bernard.

Fluvia venait de réussir à se débarrasser de la chauve-souris. Elle se tourna vers Dominik, montrant ses dents toutes pointues, visiblement enragée. Elle s'approcha à toute vitesse, les mains en serres et l'agrippa au collet sans qu'il n'ait pu bouger.

« Eh oh! Ce n'était pas moi! »

Elle le secouait dans tous les sens comme s'il eut été une vulgaire poupée de chiffon. Entre deux secousses, il se demandait si sa tête allait restée accrochée jusqu'au bout. Ce qu'elle était violente, cette femme bleue! Alors qu'il pensait que Dominik pensait que l'heure de sa deuxième mort avait sonné, Sylwia sauta sur le dos de Fluvia, les bras bien serrés autour de son cou pour lui couper le souffle. L'alien femelle lâcha prise pour s'attaquer à sa nouvelle rivale. Reprenant ses esprits, Dominik jeta un coup d’œil vers l'homme qui l'avait sauvé une minute plus tôt, l'air de dire « T'avais pas envie de faire ton héros encore une fois? » Ce dernier, fermement retenu par derrière par le fameux Bernard, haussa les épaules en guise d'excuses, vu son incapacité à intervenir. Le pianiste soupira et ramena aussitôt son attention sur Sylwia, qui était en train de manger une raclée. Avant qu'il n'ait pu tenter quoi que ce soit, Fluvia enferma la belle en péril dans une bulle d'énergie qu'elle venait tout juste de créer, comme par magie. Dominik en restait tout surpris. Il avait vu des tas de trucs étranges au cabaret, mais cette femelle le laissait encore plus perplexe.

« Dominik! », appela Sylwia, frappant la bulle de ses points.

« Dominik! », imita l'homme capturé par l'alien mâle.

Fluvia s'était tournée à nouveau vers lui, toujours aussi enragée. Elle avançait lentement, mais le pend ne doutait pas qu'elle accélère le pas à tout moment. Avant qu'elle n'en vienne à cette option, il tourna les talons à la vitesse de la lumière. Devant lui se présentait un engin métallique aux allures étranges. Nul doute qu'il appartenait aux deux aliens. Sans prendre le temps de se questionner réellement sur son utilité, il s'y introduit par l'ouverture circulaire et prit place sur le siège. Une série de boutons tous plus incompréhensibles les uns que les autres s'alignaient devant lui, ainsi qu'un guidon rappelant celui des bicyclettes. Fluvia se rapprochait dangereusement. Dominik regarda Sylwia prisonnière de sa nouvelle cage magique, et l'homme qui tentait de se dégager de l'emprise de Bernard, sans succès. C'était désormais à son tour d'agir en héros. Sans perdre de temps, le pianiste appuya sur tous les boutons. L'engin se mit à vibrer puis décolla en flèche. Il volait! Ne sachant trop comment piloter cette chose, il frôla le plafond et les murs, descendant rapidement vers le sol et remontant plus haut d'un bon. Après un moment, il réussit à contrôler la machine plutôt bien, assez pour pouvoir voler en rond tout en jetant des coups d’œil vers le bas. Fluvia et Bernard avaient tirés des épées d'on ne sait trop où, la première la brandissant vers le véhicule volant, le second la tenant sous la gorge de M. Cheveux-soyeux.

« Re-descends, humain, ou j-e la détru-is », lança Fluvia, pointant sa lame vers Sylwia.

« Non! »

Dominik donna un brutal coup de volant pour redescendre et botter le derrière de l'alien, mais sa trajectoire dévia et il alla plutôt frapper Bernard et sa prise avant de repartir vers le plafond. Cette ballade en véhicule extraterrestre commençait à lui faire tourner un peu trop la tête. Quand il eut réussit à retenir son envie de dégobiller partout, Dominik sentit une présence à ses côtés. Craignant le pire, il fût surpris d'apercevoir M. J'attaque-avec-des-chauves-souris sur le siège d'à côté, lui souriant en dévoilant ses dents, dont des canines étrangement très...pointues. L'homme lui tendit la main et s'exprima, un fort accent transylvanien faisant surface.

« Enchanté jeune homme. Je suis...DRACUUUULA! »

« Dra...Quoi?! »

« Vou avez bien entendu. Un autographe? »

Dominik perdit une nouvelle fois le contrôle de l'engin, cette fois avec de fortes chances que ce soit la faute du comte théoriquement inventé dans l’œuvre de Bram Stoker. Le véhicule effectua plusieurs tours sur lui même, faisant hurler Dominik qui commençait à en avoir plein le c...chapeau, tandis que Dracula restait paisible, les cheveux dans le vent. Ils percutèrent quelque chose avant de glisser sur le sol et de se faire arrêter par le mur. Les deux hommes s'extirpèrent de la machine volante. Les deux créatures s'étaient amassées autour de Sylwia et semblaient préparer une peine terrible pour la prisonnière.

« Dominik! »

« Est-ce le seul mot que tu connais? », soupira ce dernier.

« Courrez la sauver, je fais diversion », s'enquit alors le comte Dracula.

Le vampire s'avança et tourna dans sa cape pour se volatiliser et laisser place à une multitude de chauves-souris. Ces dernières foncèrent tout droit vers les aliens, les obligeant à cesser leur activité concernant Sylwia. Dominik soupira devant la théâtralité du comte puis courut vers sa belle, évitant le combat mené tout juste à côté. Il frappa contre la parois de la boule, se faisant repousser sans cesse. Il n'y avait aucun moyen de la briser à mains nues. Sylwia l'implorait de son regard qu'il avait vu si souvent dans le passé, un regard empli de désespoir et d'autre chose... une chose qu'il n'avait jamais décelé, une chose qui n'avait pas de nom. Le pendu commençait à paniquer et à perdre espoir face à ce combat perdu d'avance, voyant leurs deux ennemis prendre le dessus sur l'attaque du Transylvanien. Il posa la main contre celle de celle de Sylwia à travers l'écran qui les séparait, luttant contre le champs de protection qui ne tarda pas à le repousser à nouveau. Il sentait des larmes, de tristesse, d'angoisse, s’agglutiner dans ses orbites tandis qu'il regardait autour de lui à la recherche d'une arme, d'un objet, n'importe quoi, qui pourrait servir à briser la prison de sa bien-aimée. Et c'est là qu'il la vit.

Telle une scène épique de film d'action, il s'élança comme un fou, ses mouvements se détaillant comme au ralentit, les cheveux dans le vent. Il évita une chauve-souris projetée dans sa direction  avec brio, baissa la tête à temps pour esquiver un coup de point de la part de Bernard et plongea, effectuant une glissade parfaite sur le sol. Et c'est à ce moment qu'il saisit la clé de son salut entre ses mains. La quenouille! Armé de sa fidèle épée de chevalier digne des plus grandes croisades, il retourna auprès de sa princesse et espéra que la quenouille face encore un miracle pour lui. Dès que le bout prit contact avec la surface magique de la prison, cette dernière se désintégra, comme une crème glacée fond sous le soleil torride du désert.

Sylwia se jeta dans les bras de Dominik. Le pianiste la serra de toutes ses forces, au risque de la briser en milles morceaux (et de pleurer comme une madeleine par la suite, mais là n'est pas la question). Il avait attendu tellement, tellement longtemps, ce moment qu'il croyait perdu à jamais. Son odeur flottait dans ses narines, ses cheveux caressaient son visage, son souffle s'insinuait dans son cou. Comme avant. Ils se séparèrent après un court moment qui sembla durer toute l'éternité, et l'éternité était bonne tout d'un coup. Sylwia plongea son regard dans le sien, soulagée, puis caressa son visage de sa douce main.

« Tu es si pâle... »

Dominik baissa les yeux. Elle ne savait donc rien. Elle avait quitté l'Angleterre bien avant le soir fatidique et n'avait pas eu vent de l'événement. Le revenant n'eut pas le temps de trouver une réponse adéquate que le groupe de chauve-souris se métamorphosa à nouveau en Dracula à leurs côtés. Dominik ne savait trop s'il était content de le revoir parmi eux ou bien ennuyé. Le vampire était à bout de souffle.

« Je ne peux pas en venir à bout seul. Ils sont trop forts pour ma puissance, pourtant époustouflante. »

« Si "époustouflante" », répéta Dominik d'un ton ironique.

« C'est à n'y rien comprendre », ajouta le vampire en montrant les crocs, probablement juste pour le plaisir de les montrer.

« Bien sûr. Tu y comprends quelque chose toi, Sylwia? Il est si magnifique. »

« Dominik! »

La panique de la blonde rappela le pianiste à la réalité. Les deux humanoïdes approchaient, armes aux poings, l'air menaçant. Dominik s'aperçut alors qu'il tenait toujours la quenouille dans les mains. Le tour était joué. Cette quenouille était infaillible. Ils allaient gagner contre ces êtres venus d'ailleurs, Sylwia serait sauvé, Dracula aussi du même coup, malheureusement, et ce serait lui, Dominik Steadworthy, jeune britannique décédé, pianiste dans un cabaret à succès, ce serait lui LE héros. Avec la plus grande théâtralité qu'il fut donné à quelqu'un de démontrer dans toute l'histoire de l'humanité, il lança la quenouille sur les créatures comme s'il eut s'agit d'un shuriken. Les créatures avançaient toujours, comme si rien n'était arrivé. Sylwia et Drac regardaient Dominik comme si des crabes lui sortait des oreilles. Le plan avait échoué! Misère!

« Fais quelque chose, Domi! »

Quelque chose, quelque chose... Prenant volontiers la première idée qui lui traversait l'esprit, l'artiste s'avança comme un tigre avance vers sa proie et entreprit d'exécuter de légers mouvements saccadés de l'épaule. Il commença à claquer des doigts, s'accompagnant par un tapement de pied, question de créer une ambiance.

« Domi... Qu'est-ce que tu fabriques? »

Les aliens s'étaient arrêter et le regardaient d'un air tout aussi éberlué que ses deux compatriotes derrière lui. Le pianiste effectua un magnifique tour sur lui même, sauta et atterrit en écartant les jambes. Alors qu'il tentait de murmurer une mélodie sans grand conviction, il avança de côté, toujours par des mouvements saccadés, lui donnant légèrement l'air d'un crabe.

« Il a l'air d'un con, votre mari, mademoiselle. »

Dominik lui jeta un coup d’œil agacé tout en continuant sa danse médiocre.

« Ce n'est pas mon mari. »

Le revenant se retourna, quand même un peu déçu que personne ne remarque ses efforts.

« Je fais diversion! Si ça vous embêtes autant, pourquoi ne tentez-vous pas de nous sortir de ce pétrin pendant ce temps? »

Puis, comme si rien n'était, il poursuivit. Sylwia fit signe à Drac de trouver une solution et s'avança vers Dominik. Il s'arrêta en la voyant tout près du danger, se demandant ce qu'elle tramait. La blonde fit glisser sa main le long de son bras pour empoigner sa main et l'attirer vers lui.

« Nous avons du temps à reprendre. »

Dracula, qui n'était toujours pas parti, soupira de dégoût devant cette scène. Les amoureux entreprirent une valse. C'était comme si le monde s'était arrêté. Il n'y avait plus de Dracula imbu de lui-même, plus d'aliens en colère. Il n'y avait plus qu'eux. Elle était aussi belle qu'il en avait gardé le souvenir. Il faut dire qu'il avait tellement cultivé la mémoire de son visage qu'il était dur d'en oublier chaque détail. Leurs sourires rayonnaient. Ils s'aimaient simplement, là, au beau milieu d'un laboratoire d'extraterrestre un peu louche. Puis, la voix énervante de Dracula les ramena à la dure réalité. Sa présence aussi, il faut dire, puisqu'il venait de s'interposer entre eux-deux, à quatre pattes sur le sol. Il se releva en vitesse, tenant entre ses mains un petit carton d'allumettes.

« C'est tombé de votre poche, monsieur. »

Sans faire attention à ce que le vampire disait, agacé, le pianiste lui arracha des mains. Il allait le remettre dans ses poches quand Sylwia l'arrêta. Une lueur d'espoir dans le regard, sans dire un seul mot, elle prit le paquet et en sortit une allumette. Tout de suite, Dominik, et peut-être Dracula, sait-on jamais, comprit. À deux, devant les regards angoissés des aliens, ils craquèrent l'allumette. Les créatures reculèrent. Dominik avisa une tâche d'huile qui s'était écoulée du véhicule dans sa course folle. Il fit signe à la blonde, qui la lança dans la flaque sans hésiter. Les flemmes s'élevèrent. Bernard et Fluvia crièrent, sachant leur dernière heure venue.

« Courez! »

Les trois compagnons s'échappèrent à temps du laboratoire pour échapper à l'explosion. Comme de vrais héros, ils ne se retournèrent pas. Ils se contentèrent de marcher au ralentit et de marcher tout droit vers l'avenir.

Et pour notre plaisir personnel, imaginons la fin sur cette chanson.



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MessageSujet: Re: Manche n°2 – Jouvencelle en péril    Manche n°2 – Jouvencelle en péril  I_icon_minitimeMer 20 Aoû - 16:15


Nathanaël était enfin sorti ! Ou du moins, était-ce ce qu'il croyait. Car après avoir survécu au pont glacé et aux attaques d'un étrange gamin, sans parler de sa rencontre avec Mini-Batman, il se disait que ça ne pouvait pas être pire. Comme quoi, il se trompait. Il venait de pénétrer dans une grande salle. Mini-Batman l'avait suivi et commençait à s'affoler en tournoyant autour de lui. Qu'est-ce qui lui arrivait ? Le jeune homme n'eut pas à se poser la question bien longtemps car il aperçut rapidement l'objet du désarroi de son petit compagnon. Là, suspendue à plusieurs mètres de hauteur, se trouvait une cage en verre. Et dans cette cage se trouvaient des dizaines de chauve-souris, si ce n'était plus. La famille de Mini-Batman ? En tout cas, ça expliquerait son agitation. Qui avait donc osé s'en prendre à de mignonnes petites créatures sans défense ? Bien entendu, Nathanaël était indigné et comptait bien sortir tout le monde de là ! Encore restait-il à savoir comment...

Il fallait aussi s'assurer qu'aucun danger ne guettait car les chauve-souris ne s'étaient certainement pas enfermées toutes seules. Quelqu'un – ou quelque chose – en était donc à l'origine et ce n'était sûrement pas quelqu'un de bienveillant. Peu importe. Notre exorciste était paré à tout éventualité ! Du moins, était-ce ce qu'il crut. Car en scrutant la pièce, il aperçut une étrange silhouette apparemment assise sur un rocher un peu plus loin. Et cette silhouette portait un chapeau. Intrigué, Nathanaël se dirigea lentement vers ladite silhouette avant de se figer, incrédule. Devant lui se trouvait un cochon affublé d'un chapeau digne d'un empereur. Comme...

  « Salutations ! Je suis Napoléon ! »

...Napoléon. Depuis quand était-il un cochon ? Bah peu importe. Après tout ce qui s'était déjà passé, cela n'étonna même plus tellement notre aventurier en herbe. Le cochon se leva et sauta au sol, atterrisant sur...deux pattes. Okay. C'était parfaitement normal, hein. Tout allait bien. Sauf pour Mini-Batman qui commençait à nouveau à s'agiter, attirant l'attention de Nathanaël sur la cage.

  « Je sais, mon ami. Ne t'en fais pas, on va les sortir de là ! Vous, là ! Napoléon ? Savez-vous ce qui s'est passé ici ? »

Oui, oui, il était bel et bien en train de discuter avec un cochon. Tout allait bien. Vraiment.

« C'est simple ! Je me promenais tranquillement quand toute la famille Bat est arrivée, paniquée. Elle était poursuivie par un homme géant au gros nez et par un gros chat. »

Nathanaël le regarda un moment avant de hausser les épaules. Il était peut-être crédule, mais au point de croire à tout ça ? En même temps, c'était tellement gros que...ça pouvait très bien être réel au final ! Oui, c'était très logique.
Tiens, c'était quoi ce bruit ? Un peu comme un Tic, Tac continu... Nathanaël ne mit pas longtemps avant d'apercevoir un minuteur relié à ce qui ressemblait une énorme bombe. Et merde. Parce qu'en plus, tout allait bientôt exploser ? Ils n'étaient pas sortis de l'auberge ! Et puis, Nathanaël était connu pour savoir désamorcer les bombes, hein. Oui, bien sûr. Pendant ce temps, Napoléon s'amusait à parader dans toute la pièce, semblant donner des ordres à des gens imaginaires. Bah, si ça l'amusait...

« Ne vous en faites pas ! Je vais vous sortir de là ! »

Il s'adressait évidemment à la famille de Mini-Batman, même s'il ignorait encore comment il allait s'y prendre. Il n'eut, de toute façon, pas l'occasion d'y réfléchir davantage car soudain, le sol se mit à trembler et un géant fit son apparition, suivi par un chat géant. Qu'est-ce que... ? Le cochon n'avait donc pas menti.

« Où sont les schtroumpfs ! Azraël, va chercher ! »

Le chat se mit à courir partout avant de s'arrêter devant Nathanaël pour le renifler. Lui qui adorait les chats en temps normal, n'était pourtant pas très rassuré devant l'énorme tête de celui-ci. D'ailleurs, ce dernier se mit à miauler très fort jusqu'à ce que son « maître » daigne enfin venir voir.

« C'est pas un schtroumpf, ça ! Mais peu importe ! Il a l'air délicieux quand même ! »

Délicieux ? Une seconde...ce dingue n'avait quand même pas l'intention de le manger ??

  « Attendez...je ne suis pas comestible, vous savez...Vous ne voudriez pas avoir la pire indigestion de votre vie, si ? »

  « Ahahahahaha ! Mon estomac n'a peur de rien ! Et ma marmite est déjà prête ! Allez viens là ! »

C'était un cauchemar ! Voilà donc ce géant nommé Gargamel qui le poursuivait avec une petite cuillère géante, s'étant mis en tête de le bouffer. Et pendant ce temps-là, Napoléon essayait d'inculquer Dieu savait quelles valeurs au chat qui n'en avait rien à faire et qui avait juste envie de lui bondir dessus pour le manger.

Bon sang ! Ils n'allaient jamais s'en sortir si ça continuait ! Le minuteur de la bombe fonctionnait très bien et courir dans tous les sens n'allait pas du tout les aider. Mini-Batman était désespéré et voletait autour de la cage, mais malheureusement, il ne pouvait rien faire. Dommage que Nathanaël n'avait plus le truc magique qui avait fait grandir la chauve-souris la dernière fois...elle aurait mis la raclée à ce Gargamel de pacotille !
Et puis, tout à coup, le géant tomba, atterrisant lourdement au sol, la tête la première. Qu'est-ce que... ? Nathanaël se retourna et vit un homme un peu plus loin qui leva le pouce en souriant. Il avait une taille normale et pourtant, il avait réussi à faire tomber Gargamel. Comment ? La réponse était simple : C'était MacGyver ! Et MacGyver pouvait faire n'importe quoi et vous sortir des pires situations avec...un trombone, par exemple. Ben quoi ? Bon, là, il avait simplement glissé une peau de banane sous le pied du géant, mais qu'importe !

Nathanaël en profita pour attraper la petite cuillère géante – ça pesait lourd, ce truc ! - et frappa Gargamel avec. Ce dernier perdit connaissance, alors que son chat coursait Napoléon à présent. Mais Napoléon n'avait pas dit son dernier mot ! Et MacGyver non plus ! Ce dernier attrapa des lianes qui pendouillaient et en fabriqua un filet qu'il jeta sur le chat pour l'immobiliser.

« Ouah ! Vous êtes sacrément doué ! Vous ne sauriez pas désamorcer une bombe, par hasard ? »

MacGyver leva une nouvelle fois son pouce et courut vers la bombe. Allait-il y arriver ? Telle était la question ! Mais après tout, rien n'était impossible pour MacGyver !
Quant à Napoléon..il s'amusait à parader sur le dos de Gargamel, l'air triomphant, même s'il n'avait strictement rien fait.

Bon ! Comment sortir la famille Bat de là ? Et sortit de la pièce avant que tout ne saute ? Nathanaël soupira. Ce n'était pas bon du tout. Surtout que...MacGyver se prit un coup de jus et tomba inconscient devant la bombe. Quoi ?! Le brun n'était pas du genre pessimiste, mais là, c'était très mal parti quand même.
Et là, arrivé de nulle part – pour pas changer – un type avec une canne fit son apparition et s'avança vers MacGyver. C'était quoi, cette musique ? Pourquoi ce type était accompagné par un générique de série télé, hein ? Bah, c'était Dr. House, c'était obligé. Ce dernier appuya sur le ventre de MacGyver avec sa canne avant de se tourner vers Nathanaël.

  « J'ai autre chose à faire que de m'occuper d'un Bee Gees inconscient. Prodiguez-lui donc les premiers secours, gamin ! »

« Pardon ? Je ne suis pas médecin, moi ! J'y connais rien ! »

« Discute pas ! »

Il lui balança un stétoscope avant de repartir. Comment diable Nathanaël pouvait-il faire quoique ce soit avec un stétoscope ? Et puis, jouer au docteur...non merci ! Finalement, il poussa un soupir et s'avança vers MacGyver, le stétoscope autour du cou. Il s'agenouilla auprès de lui et commença à écouter son cœur. Bon, il battait encore. Et après ? Au moment où le jeune homme allait tenter de lui asséner une bonne claque pour le réveiller, Napoléon se mit à couiner et à courir dans tous les sens. Que se passait-il encore ?
Nathanaël aperçut alors deux chauve-souris poursuivre le cochon. Hein ? Mini-Batman délaissa momentanément sa famille emprisonnée et voleta à toute vitesse vers Napoléon pour ensuite barrer la route aux deux autres. Bizarrement, ces deux-là avaient des têtes...presque humaines. C'était flippant ! Surtout avec leurs têtes de clowns, là ! Et en plus...elles parlaient !

« Ta dernière heure a sonné, Batman ! AHAHAHAHAHA ! »

Oui, nous avons donc le Joker et Harley Quinn en mode chauve-souris. Mais à part ça, tout allait bien. S'en suivit un combat acharné entre les trois, mais Nathanaël n'avait pas le temps de s'en occuper. MacGyver était toujours inconscient et la bombe allait bientôt exploser ! Et puis, pourquoi tout le monde entrait dans cette pièce comme dans un moulin alors que Nathanaël ne pouvait pas en sortir ? Il allait devenir fou si ça continuait ! Oh tiens ! Une idée ! Il avait presque oublié Gargamel et sa cuillère géante. Du coup, il ramassa la cuillère, mais il n'était pas assez fort pour faire ce qu'il avait en tête. Mince.

« Y A UN TYPE TOUT VERT LA ! AU SECOURS ! »

Le sol se mit à trembler et on entendit un grognement pas très rassurant. Et puis, arriva en effet un énorme type tout vert, comme l'avait dit Napoléon en sautant sur la tête de Nath. Hulk était arrivé ! Et il s'empara de la cuillère pour la balancer de toutes ses forces contre la cage en verre qui explosa littéralement en mille morceaux, libérant ainsi la famille Bat au grand complet. Mini-Batman était toujours en train de se battre contre les deux vilains pas beaux, mais sa famille vola à sa rescousse et les deux vilains pas beaux durent prendre la fuite. Bien. Un autre problème de réglé. Mais le plus important ne l'était toujours pas ! La bombe ! Et aucun de ses bras cassés ne pouvait l'aider. Que faire ?
Nathanaël revint vers MacGyver et le gifla plusieurs fois dans l'espoir de le réveiller, mais rien n'y fit.

Hulk s'approcha alors de Nathanaël qui craignit déjà se prendre un coup, mais non. Il grogna un truc incompréhensible et l'instant d'après, un type en armure fit son apparition. Il volait ? What the fuck ? Il se posa juste à côté de la bombe et releva son casque avant d'adresser un sourire à Nathanaël.

« Ne vous inquiétez pas ! Tony Stark est là pour vous sauver la mise ! »

« Euh...d'accord. Mais dépêchez-vous ! Il ne reste que quelques secondes ! »

« Pas de panique sur le Titanic. Je vais désamorcer ça en un rien de temps ! »

Aussitôt dit, aussitôt fait. Le minuteur s'arrêta avec une seconde restante. Bah oui, fallait bien un cliché.
Du coup, tout était bien qui finissait bien. Les méchants étaient hors d'état de nuire et personne n'allait mourir. Mini-Batman et sa famille voletaient à présent autour de Nath, tout contents. Et les autres...eh bien, à part les personnes inconscientes, tout le monde avait disparu. Okay. Normal. Enfin, il y avait toujours les chauve-souris et Napoléon qui tenta, vainement, d'inculquer des règles bizarres à ces dernières.

Elle était où, la sortie? Ah, là...le trou fait par Hulk dans l'un des murs de la pièce...



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MessageSujet: Re: Manche n°2 – Jouvencelle en péril    Manche n°2 – Jouvencelle en péril  I_icon_minitimeMer 20 Aoû - 16:45

Spoiler:

    Les yeux de Mortimer s'ouvrirent à la manière d'un mauvais rêve, plusieurs fois avant de pouvoir appréhender ce qui se passait dans son propre bureau. La lumière était allumé, et il était visiblement tard.

    Tout avait l'air d'être normal, à la seule exception de la petite voix qui s'élevait fébrile dans les airs. Deux allers retours de têtes ne furent pas suffisants pour déterminer la source de cette étrangeté.

    "Au.. Au secours ! S-s'il vous plaît ..."

    C'était bizarre, Mortem était sûr d'avoir déjà entendu cette voix quelque part. La petite voix venait de derrière sa porte. Chose qui était pourtant improbable, avec les coussins et la double porte, on n'était pas sensé pouvoir entendre à travers.
    Mortem se leva avec un léger soupir d'exaspération et ouvrit la porte. A sa grande surprise ce n'était pas le couloir sur lequel il tombait, mais une grande salle vide avec un centre de celle ci, suspendue dans les airs un petit garçon.
    Cet enfant avait à peine 4 ans. Ses cheveux noirs, rasés à la nuque, lui rappela alors que c'était la même coupe que son père lui faisait faire ...

    * Attends une petite minute ! *

    Et ce fut enfin le moment où cela fit TILT dans la tête du psychiatre. C'était lui ! Lui même et en personne ! Enfin avec une bonne vingtaine en moins, voire même plus. Finalement, son mauvais rêve n'était pas finit. Il avait l'habitude des rêves lucides, seulement ici c'était l'une des rares fois où il n'avait pas l'impression d'être dans un rêve, pourtant tout était un parfait non sens.

    Une personne avec des vêtements très usés et tâchés par le temps se tenait là à regarder le mini Adams.
    Tout en se grattant les longs cheveux gris, il vit entrer Mortem et s'exclama :

    " Ha vous voici enfin ! Il semble que VOUS ayez des problèmes ! "

    " Je vous demandeuuuuuh .. Pardon ? "

    " J'voulais pas manger dans le pot de caramel je l'jure ! "

    " J'étais vraiment mauvais menteur ... "

    Mortem releva ses lunettes sur son nez tandis qu'il réfléchissait à un moyen de faire descendre son homologue du passé. Il ne savait pas pourquoi un tel paradoxe temporel était ici, mais clairement si c'était un problème temporel il valait mieux qu'il s'arrange pour qu'il n'arrive rien à cet enfant, enfin à lui, enfin vous avez comprit !

    Le Mortimer version enfant était saucissonné avec plusieurs cordes, ses bras étaient comprimés contre lui même et ses jambes battaient dans le vide. La corde semblait être attachée par le plafond, mais il n'y avait aucun moyen de l'atteindre. Le plafond faisait certainement aux bas mots 5 mètres de haut et la corde 2 bons mètres.
    Le problème n'était pas tant dans le fait que l'enfant ne pouvait pas s'échapper, mais plutôt dans les deux armées samouraï qui venaient de se présenter d'un bout à l'autre de la salle. Il n'y avait pourtant pas de portes, mais ces deux armées continuait d'arriver comme si elles traversaient les murs.

    " Haaa ! ... C'est pas moi non plus ! "

    Un peu d'adrénaline parcouru le corps de Mortimer alors qu'il ne savait pas s'il devait fuir, se pincer violemment pour se réveiller ou trouver une solution très très très très rapidement.
    C'est alors que Merlin ajouta sa participation :

    " La dernière fois que j'ai vu une épée, elle brillait. C'est quoi ces nouveaux models ? "

    Les deux généraux s'avançaient vers le centre de la grande salle et s'empoignèrent le bras. Yeux dans les yeux une sorte de joute spirituelle commença. On vous passera les détails des effets de gravités distordus ce qu'il en ressortis fut plutôt simple :

    - Ha Ha ! Le coup d'épée double n'était pas mal !!"

    - Je vous en pries, ce n'est qu'une de mes nombreuses capacités ! "

    - Comme celle de vos entrailles ressorties ? "

    Le général ainsi offensé envoya une grande baffe gantée à la face de son adversaire ce qui eut pour effet d'animer les armées.
    Des cris d'approbation et de négations s'élevèrent et ce fut la charge alors que les deux généraux en venait maintenant aux sabres.

    L'enfant Adams tentait de gigoter pour s'enfuir, bien sûr en vain.

    " Mortimer ! Vite faîtes quelque chose ! "

    -Mais .. snif.. Je ne peux rien faire !! "

    - Pas vous ! L'autre !"

    Quelque peu agacé, le psychiatre répondit :

    - Je vous y verrais bien vous ! N'avez vous pas ce bâton magique pour ... ? "

    - Mais bien sûr ! Comme si je pouvais faire quoi que ce soit avec un bâton contre deux armées !"

    " Mais vous n'êtes pas ... ?"

    - Merlin ? Bien sûr que si mais qu'est-ce que ça changerais ?"

    - Bonne question ! Un miracle ? "

    Ce sarcasme valu à Mortimer de se taire l'espace d'un instant. Une petite cuillère apparu dans sa main qui était alors levée paume vers le ciel pour donner le geste à ses dires.
    Ha, bien sûr, ce n'était pas une simple petite cuillère, elle était géante. Elle ne respectait pourtant pas les propriétés physiques auxquelles on pouvait s'attendre car Mortem ne ploya pas sous son poids.

    " Ce n'est pas tout à fait le genre de miracle auquel je m'attendais ... "

    Cette petite cuillère géante allait plus lui servir qu'il ne l'aurait cru. Alors que l'un des solutions qui lui venait à l'esprit était de frapper les armées à coup de petite cuillère géante ou de tenter de ramasser son double avec cette dernière ; une petite troupe de renforts vînt à sa rencontre :

    " Vous là bas ! Vous DEVEZ nous aider à faire des crêpes ! "

    - Que-Qu-Quoi ?! "

    - Faîtes attention vous régressez ... "

    - Parfaitement ! Notre armée marche à la crêpes et nous sommes bientôt à court ! Si vous ne nous aidez pas nous vous tuons ! "

    - J'ai une petite cuillère géante ! Reculez !"

    L'espace d'un instant Mortem ne se sentit absolument pas crédible, et pour cause des rires s'élevèrent des renforts tous avec une poêle et affairés à allumer des feux.

    - Et moi j'ai 10 archers et 40 cuisiniers ! On s'y met ?"

    Puisqu'il n'y avait aucun moyen de raisonner ces "renforts" et qu'aucune autre solution ne se présentait à lui, Mortimer accepta sous les yeux ébahit de son double.

    - Et moi alors ?! ... Je pourrais en avoir une au caramel ?"

    Mortimer leva les yeux au ciel vers le gamin qui s'égosillait non plus pour se faire sauver mais pour profiter d'un dernier repas, il se demandait vraiment comment il pouvait en arriver là à cet âge.
    On l'enleva de sa contemplation blasée lorsque Merlin s'approcha de lui pour lui lancer un sort.

    - Ha ! Vous voyez que vous pouv' "

    Le sort que Merlin lui avait lancé transforma ses vêtements en ceux d'un boulanger. Tuque et tissu blancs furent ses accompagnateurs alors que Mortem eut un rictus d'énervement certain. Le psychiatre bouillait à l'intérieur de lui même, qui lui jouait un tel tour ? Mieux encore ! Qui lui avait refilé cet imbécile en toge et branches d'arbres sur le crâne capable de ne lancer que des transformation ridicules absolument inconfortables ?

    - Qu'on apporte la pâte ! Vous avez 5 minutes avant le prochain arrivage !"

    Mortem s'enferma dans un mutisme, partagé entre la honte et une rage contenue et s'exécuta.
    Merlin, qui semblait ne pas se satisfaire du spectacle lança un autre sort.

    " Vous irez plus vite en dansant ! "

    Mortimer qui pesta de rage tout en versant la pâte dans la poêle chaude au dessus du feu qui avait été préparé pour lui commençait un tango avec le foyer. Il tournait au tour tout en jetant les crêpes une fois finie dans l'assiette qu'on lui tendait. Le soldat cuisinier qui le suivait avec son assiette tentait de le poursuivre les bras tendus pour réceptionner les crêpes.

    " Mais c'est qu'on a un spécialiste !"

    L'air déconfit de Mortimer alors que ses jambe allaient aux rythme des cris de la bataille suffit à faire taire son double qui depuis tout à l'heure demandait qu'on le descende à fin qu'on lui en laisse une.

    " Pourquoi n'y ais-je pas pensé plus tôt ?! " s'écria Merlin en fouillant dans les poches de son manteau en tissu délabrés.

    Le mage ressorti de ses plis une ribambelle de potions bouchonnées au liège et s'approcha de la pâte pour y verser leur contenu. Avec ceci, les crêpes auraient de meilleures vertus en plus d'être curatives ! Heureusement que Merlin était là ! Sinon leur armée aurait tôt fait de perdre la bataille !

    Tout en se servant de la petite cuillère géante pour verser le mélange dans la poêle, Mortem commençait à s'essouffler.
    Les 5 minutes sonnèrent par une grande trompette et tout les renforts se mirent à la queue pour manger les crêpes sous le regard sanglotant du mini Mortimer qui n'en aurait pas une seule à ce train là !

    Le tango s'arrêta enfin et Mortem tomba au sol épuisé alors que ses dents qui s'étaient serrées pour contenir sa rage commençaient à faire saigner ses gencives.

    - 26 crêpes ?! Mais c'est génial dîtes vous êtes VRAIMENT uin spécialiste !
    Lorsqu'il vit un peu de sang couler des lèvres de Mortimer il s'inquiéta légèrement,

    Vous avez vraiment pas l'air bien, vous devriez penser à consulter vous savez ...

    Cet anachronisme en plus d'être totalement offensant fut de trop pour Mortimer qui enragea verbalement tout en se relevant et crachant le sang de ses gencives :

    " Alors ça commence à bien faire !! Vous avez eut ce que vous voulez ! Maintenant, vous et votre intellect semblable à celui d'une mouche en plein été devant un pot de miel, vous allez me donner cet arc ! "

    " Mais enfin calmez-v' "

    Mortem qui était vraisemblablement en pleine crise s'empara de cette maudite cuillère à sucre géante et frappa Merlin avec :

    " Merci ! Cela m'a en effet bien calmé ! "

    Sa rage s'éteignit quelque peu, il avait l'impression d'avoir subit un échec cuisant pour avoir perdu le contrôle de lui même pour si peu de chose, et cela ne devait être bien sûr qu'un rêve. Comment aurait il réagit sans cela ? Ou était-ce la fissure de trop ?
    Quoi qu'il en soit il s'empara de l'arc du soldat qui était un peu ahurit tandis que Merlin se releva la main sur son nez tout en pestant des insultes fleuries.

    Mortem visa son mini lui d'un oeil perçant tandis qu'il bandait l'arc. L'enfant paniqua :

    - Non ne n- ... Attendez on peut toujours négolier !! Heu .. négass' nan .. mmh .. Haaaaaa ! "

    Mortem se concentra et rata d'abord sa première flèche, il visait bien évidemment la corde, mais il ne jugea pas nécessaire de dévoiler ses plans à l'enfant pour le rassurer. Bien que cela soit lui même et qu'il en avait une petite sueur sur le front.
    La deuxième flèche fut la bonne et l'enfant tomba à grande vitesse vers le champ de bataille.

    " Merlin !! La cuillère maintenant !!"

    Toujours la main sur le nez, Merlin continua de pester tout en faisant léviter la cuillère géante pour rattraper l'enfant.

    " C'est bien la dernière fois que je vous fais confiance ! "

    Il refouilla ses fioles à la recherche d'un calmant, mais il ne savait pas à qui l'administrer : Au fou champion des crêpes ou à l'enfant traumatisé pour toujours ?
    Y avait il un lien avec tout cela d'ailleurs ?
    Ce n'était de toutes façons pas le moment de se poser ce genre des questions et Merlin finit par ramenez la cuillère près d'eux tandis que le champ de bataille tournaient peu à peu les yeux vers eux.

    Le souffle haletant :
    - J'crois que .. snif ... On devrait pas traîner ..."

    - Perspicace ! Courrons ! "

    Mortem s'empara de sa mini doublure et la chargea sur son dos grâce à la corde sans se soucier de l'en défaire. C'était bien plus pratique comme ça.
    Merlin opta pour cette solution également.

    - Je ne sais pas si c'est une bonne théorie mais on a que ça à tenter ! "

    Le psychiatre courra vers la porte de son bureau en espérant que la charge ne sonnerait pas tout de suite. Il ne fallut pas longtemps pour que les deux armées aient le réflexe de les suivre, puisqu'il venait de s'enfuir avec un prisonnier, la raison pour laquelle ce prisonnier était là leur était inconnue, mais certainement, il ne fallait pas les laisser filer. Vous savez, cette logique humaine ...

    Mortimer ouvrit la double porte et entra avec un pas presque désespéré, il ferma presque la porte au nez de Merlin s'il ce dernier n'avait pas retenu la porte pour s'y faufiler au dernier instant. La porte refermée on pouvait entendre l'armée rugir mais ils étaient incapables de l'ouvrir. La théorie était donc juste, le bureau de Mortimer était donc un endroit sûr.
    Enfin si vous enlevez de vos données un Merlin étrange et un enfant ficelé.

Dolores Keller
Dolores Keller

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MessageSujet: Re: Manche n°2 – Jouvencelle en péril    Manche n°2 – Jouvencelle en péril  I_icon_minitimeMer 20 Aoû - 22:31

Dans l'interminable calme qui régnait dans la forêt, on entendait uniquement les pas des deux jeunes femmes qui marchaient l'une à côté de l'autre, silencieuses. D'un côté, l'homonculus admirait l'endroit, tentant de comprendre comment une telle forêt pouvait avoir grandit dans un endroit pareil, de l'autre, la yokai cherchait uniquement un moyen de sortir, agacée par le faux espoir que lui avait donné la porte quelques minutes plus tôt. En effet elle n'avait fait que donner sur une autre forêt, bien plus grande encore que la première, tellement que le feuillage des arbre empêchait de voir si le plafond était toujours présent. On sentait de la lumière se faufiler au travers des feuilles mais impossible de savoir s'il s'agissait de la lumière du soleil ou d'une énième énigme du temple. Aiko avait tenté de s'envoler en oiseau au-dessus des arbres mais l'épais feuillage l'en avait empêchée, comme si les arbres formait consciemment une barrière aux deux intruses afin qu'elles ne puissent pas sortir.

- Des arbres, des arbres, des arbres ET ENCORE DES ARBRES ! Ça m'énèèèèrve !
- Tu savais que dans les contes les forêts sont très souvent utilisées comme décor ? Pour l'époque c'était un endroit très mystérieux et assez onirique d'où on soupçonnait l'existence de nombreuses créatures magiques. C'était pas faux d'ailleurs, puisqu'avant d'entrer dans la société humaine les non-humains se réfugiaient dans les forêts et les grottes, donc à mon avis… Tu m'écoutes ?
- Non.
- Ah je me disais bien. Donc ! Je disais, à mon avis les contes sont inspirés de faits réels, par exemple Perrault peut avoir connu une fille qui a rencontré un loup-garou ou quelque chose du genre. Quoi que le petit chaperon rouge est mort de son côté, alors que les Grimm l'ont laissée en vie…
- Vos contes européens sont sans intérêt, moi je fais partie intégrante du folklore de mon pays ! Au moins on a la classe chez nous.
- Mouais, avec vos démons qui lèchent le fond des baignoires, permet-moi d'en douter.
- … Non mais ça c'est pas pareil.

Gênée, Aiko accéléra le pas et devança la doctoresse qui pouffait encore en énumérant les drôles de yokai que comportait les légendes japonaises. La tanuki dépassa alors un arbre et arriva dans une petite clairière. Au centre trônait un imposant coffre sur lequel étaient gravées quelques inscriptions indéchiffrables à cause de la poussière qui s'était incrustée dedans. D'un noir imposant, il était sans doute sculpté dans de l'ébène et piquait la curiosité de la yokai qui se demandait à quel prix elle pourrait le revendre. Dolores arriva alors et poussa un cri de surprise (le « woooooh » caractéristique) avant de s'approcher près du coffre et de poser son oreille dessus pour écouter ce qui se trouvait à l'intérieur.

- Tu t'attends à voir Blanche-Neige sortir ?
- Qui sait ? Mais c'est un cercueil de verre dans le conte… Peut-être qu'ils l'ont déplacée. Qu'est-ce qu'il y a à l'intérieur ?

Sans crier gare, elle glissa ses doigts dans l'interstice entre le couvercle et le reste du cercueil (car il s'agissait d'un cercueil et pas d'un coffre, mais Aiko ne s'en était pas rendu compte sur le coup) et l'ouvrit d'un coup, laissant s'échapper une importante volute de poussière qui étouffa quelques secondes les deux curieuses. Celles-ci se reculèrent de quelques pas et agitèrent leur main pour disperser le nuage de poussière. S'attendant à voir une Blanche-Neige moisie, elles poussèrent un cri de surprise en voyant une ombre imposante sortir du cercueil, dont l'envergure donnait froid dans le dos.

- Qui ooooose me sortir de mon sommeeeeeeeil… *kof kof kof* Oh diantre, j'aurai dû aporter un aspirateur… Euheum, Qui oooose me… Hm ? Une forêt ? Excusez-moi, mesdames ?

La voix, tantôt grave et effrayante, tantôt légère et improbable, provenait de l'ombre qui après que la poussière ne soit retombée sur le sol, se dévoila être un grand homme d'apparence dandy, portant une interminable cape rouge et noire flottant dans le dos (bien qu'il n'y ait pas de vent). Le teint blafard, l'homme avait l'air mort, autant que les choristes de Barbe-Bleue en tout cas, mais bien plus présentable. Il sauta alors dans un geste gracieux et retomba sur l'herbe avant d'enchaîner quelques gestes inutiles avec sa cape pour enfin se tourner vers Dolores et Aiko qui ne s'attendaient pas du tout à voir une Blanche-Neige pareille.

- Sommes-nous bien à la section roman d'horreur ?
- Ah non, nous c'est contes de fée.
- Misère, je me suis trompé. Il eut fallut que je tournasse à droite finalement. Mes excuses pour vous avoir opportunées, je m'en retourne dans mon cercueil… Vous ai-je fait peur ?
- Pas trop non.
- Est-ce tout ? Bigre me voilà bien faible. Vous personnages de contes êtes vraiment trop différents du commun des mortels. On m'a parlé d'un département bande dessinée, la plèbe l'appellent comics, mais je ne vois pas ce qu'il y a de drôle. Connaitriez-vous le chemin à suivre ? Hm ? Dites, chère amie, pourquoi votre compagne me regarde avec tant d'intérêt ? Je me sens… Observé.
- Euh… Dolores ?

Dolores n'était plus. Elle était devenue une admiratrice, une fan, un dévot, un monstre dont les yeux brillants et le filet de bave témoignait de l'amour qu'elle portait envers le drôle d'inconnu. Elle l'avait reconnu, ces canines parfaites, ce teint immaculé, ces cheveux noirs et ce regard sanguinaire. Pas de toute possible.

- Iiiiiiih Draculaaaaa ! Enchantée enchantée, je suis votre plus fervente admiratrice, j'adore tout ce que vous avez fait !
- Plait-il ?
- Toutes ces femmes que vous avez mordu ! C'est fantastique ! C'est incroyable ! C'est la beauté de la vie de la mort ! Je peux regarder vos canines ? Oh c'est inespéré de pouvoir toucher les canines d'un homme tel que vous vous savez. Ah je n'ai pas mon nécessaire de survie de recherche avec moi malheureusement… Aiko ! Transforme toit en mètre de couture, je dois mesurer la taille de chaque partie de son corps pour les référencer. - Non. Quel est votre groupe sanguin préféré ? A ? O ? A+ ? J'ai entendu dire que chacun avait un goût différent, c'est vrai ? Comment s'est passée votre première morsure ? Je peux vous faire un câlin ? J'en ai toujours rêvé. -Eh bien… Iiiihihihiii si seulement mon père était là. Je peux avoir un autographe ? AH ! Je n'ai pas de papier. C'est pas grave, gravez-le moi sur le bras, je m'en ferai un deuxième ! Allez-y, tenez je relève ma manche… Voilà, avec vos dents ce serait génial. « Pour Dotty, de la part de Dracula », allez-y allez-y, je ne sentirai rien !

Dracula, terrifié, commença à s'écarter doucement puis plongea dans son cercueil avant de s'y enfermer, priant pour que Dolores ne revienne pas à la charge. Mais c'était sans compter sur l'amour de la science de la doctoresse qui la poussa à soulever le cercueil et le secouer pour faire lourdement tomber le vampire par terre qui finalement fut tiré d'affaire par Aiko qui en avait marre de voir sa camarade s'agiter dans tous les sens. La tanuki en effet s'interposa entre le pauvre vampire et son bourreau d'un jour.

- Bon euh, ça suffit. Monsieur Dracula fera tout ce que tu voudras si on sort d'ici, ok ?
- Pour de vrai ?
- Ou… Oui oui, je m'y engage, dit le vampire, sous l'intensité du regard d'Aiko qui vraisemblablement lui disait d'accepter pour ne pas souffrir plus longtemps.

Tout contente, comme une gamine de six ans, la doctoresse sauta de joie et jeta le cercueil un peu plus loin avant d'aider le vampire à se relever, profitant de la moindre occasion pour analyser le vampire. Ce dernier se recula de quelques pas et remercia timidement la tanuki, gêné, avant de reprendre un peu d'orgueil car un dandy, ça n'a peur de rien… Excepté du regard insistant de Dolores qui se contentait de sourire bizarrement tout en fixant le vampire, sans un mot (ce qui finalement était tout aussi effrayant que lorsqu'elle mettait sa main dans la bouche du comte). Comprenant qu'il venait de promettre de rester avec le duo, le vampire réalisa qu'il était obligé de rester avec elles, jusqu'au bout. Espérons qu'elles trouvent la sortie rapidement… Ainsi, le trio récemment formé s'avança à nouveau dans la forêt, la yokai en tête suivie par l'admiratrice et l'admiré en question. Ce furent quelques pas plus loin que le groupe s'arrêta, faisant cette-fois face à un large étang au milieu des arbres, dans lequel nageait un groupe de cygnes. Aiko, un sourcil levé, ne comprit pas immédiatement ce que cet étang faisait là et s'approcha des oiseaux, pensant que dans l'eau se trouvait quelque chose leur permettant de sortir.

- Allez les piafs, on dégage !
- Sont-ce des cygnes ? Fantastique je n'en avais jamais vu de tels. Ils sont tous d'une rare beauté…
- Ça me rappelle le conte des six frères cygnes des frères Grimm ! Ah non, une minute, ils sont sept…
- Celui de trop doit être l'autre là-bas, il est tout gringalet on dirait qu'il est mort.

Dolores, intriguée, fit le tour de l'étang et s'approcha du douzième cygne en question. L'oiseau avait la tête penchée et semblait flotter plus que nager. Elle s'approcha alors et entendit quelques bruits venant du bec de l'oiseau. En s'y rapprochant de plus près, elle crut même reconnaître des pleurs.

- Eh mais il est pas mort, il pleure !
- Sniff… Voilà que j'entends sa voix maintenant… Je vais bientôt mourir c'est sûr…
- Ooooooh il paaaaaaarle ! Bonjour cygne !

L'oiseau s'étouffa d'un dernier sanglot avant de relever la tête pour voir un énorme visage posé contre le sien. Il poussa alors un cri indescriptible et bougea ses ailes frénétiquement, arrosant tout le monde au passage, avant de reprendre son calme et de regarder de plus près la femme qui venait de l'interpeller. Alors une lueur de surprise s'inscrit dans son regard de volatile qui s'approcha de la doctoresse.

- … Docteur Keller ? C'est bien vous ?
- En chair et en os ! Hoho, même les cygnes me reconnaissent, quelle célébrité ! Et à qui ai-je affaire ? Hm ?

Le bec du cygne commença à trembler nerveusement avant que l'oiseau ne fonde en larme en poussant des cris aussi désagréables que forts.

- BEUAAAAAAAHAHAAAA DOCTEEEEEUR !!
- Cette voix de femmelette… Ne me dites pas que c'est…
- Adam ? C'est toi ?
- BOOOUIIIIIIIIIIIIII !! BEBEBUIRHASFORPÉENSINETMETUINERDUUUUUUUU !! BÉKRUBOUTRIIIIIIR !!
- Quel est donc ce vocabulaire de paysans ?
- On comprend rien quand il parle, surtout quand il pleure.

Adam secoua sa tête de droite à gauche tout en déblatérant des paroles incompréhensibles dont même Dolores avait du mal à en saisir le sens. Cette dernière attrapa alors la tête de l'oiseau et lui demanda de se calmer avant qu'il ne répète ce qu'il venait de dire. L'oiseau d'un jour sécha donc sa dernière l'arme avec son aile et renifla grossièrement avant de répéter posément ce qu'il venait de dire.

- J'ai perdu connaissance quand je rentrais au cabinet, et après j-je me suis réveillé au-à le… dans la marre et-et après une d-dame m'a donné une ch-ch-chemise et q-quand je l'ai mise j'ai été transformé en cygne… J'ai c-cru que j'allais mourir ici tout seul… Beeeeeeeeuuuuh…
- Allons allons cher assistant, reprenez-vous et arrêtez de pleurer !

Afin de le faire taire, la doctoresse empoigna le cou de son cher collègue et secoua la tête de ce dernier avec frénésie, le faisant pousser des cris tonitruants avant d'enfin s'arrêter de pleurer. L'homonculus sourit, satisfaite, et attrapa l'oiseau dans ses bras avant de le ramener vers Dracula et Aiko qui étaient encore en train de discuter à propos de la locution du pauvre Adam. Dolores fit donc les présentations entre le vampire et le cygne (qui s'étrangla de surprise en comprenant qu'il avait face à lui un des vampires les plus redoutés et dangereux) avant de vanter les mérites de la métamorphose qui, selon elle, était d'une rare précision par rapport aux seuls cas qui lui avait été donné de voir jusqu'à aujourd'hui. Alors, comme pour interrompre la discussion des quatre compères, les autres cygnes s'envolèrent tous subitement dans un bruissement d'aile assourdissant, plongeant la clairière dans un silence inquiétant. Les ombres des arbres commencèrent alors à se rapprocher du groupe, comme si la nuit venait de tomber d'un seul coup. Soudain, des bruits de grognement se firent entendre entre les arbres, tous semblaient se rassembler dans la direction du groupe.

- C-C-Ce sont des bêtes ?
- Des loups sans doute.
- S'ils ont faim on leur donne Adam et on s'enfuit, ok ?
- Hein !?
- Non, ça ne les occuperait que quelques secondes, on devrait plutôt le jeter en l'air, histoire de les occuper.
- Mais !
- Dégourdi comme il est il saura pas voler bien longtemps.
- C'est que…
- Ces loups sont d'une taille surprenante, ils ressemblent presque à ceux qui vivent dans la forêt non loin de mon château…

En effet de l'ombre des arbres sortirent lentement une horde de loups plus grands que la normale, tous ayant leurs yeux rivés sur le petit gigot en plume que tenait Dolores entre ses bras. Les canidés encerclèrent rapidement le petit groupe, et tous semblaient être sur le point de sauter au cou de leur première victime. Si seul Adam était véritablement terrifié, personne ne menait vraiment large, sachant que des crocs de loup, même comparé à un vampire, ça ne fait pas que du bien. Des bruits de pas se firent entendre à leur tour au milieu des arbres, alertant les proies de la meute. Tous se tournèrent dans la direction des pas (exceptée Dolores qui depuis un bon moment trifouillait dans le plumage d'Adam pour trouver la limite de la dite chemise afin de la lui ôter).

Une jeune demoiselle, un peu moins de vingt ans environ, sortit alors de la forêt. La démarche délicate, les loups s'écartaient sur son passage, lui permettant de s'approcher du groupe, souriante. Dotée d'un minois enfantin, elle avait l'air tout à fait inoffensive, si on oubliait les deux énormes pistolets qu'elle tenait dans ses mains qui abîmaient sans doute les gants en dentelle qu'elle portait. Au niveau de son coude pendait aussi un petit panier en osier surmonté d'un drap à carreaux blancs et rouges qui cachait ce qui se trouvait à l'intérieur. Sur sa tête pendait une large capeline rouge dont la capuche cachait la plupart de ses cheveux blonds. Elle pointa alors une de ses armes entre les yeux de Dolores (qu'elle prenait sans doute pour la chef d'équipe) et demanda d'une voix étonnamment enfantine l'identité des intrus.

- Je suis Dolores Keller, voici Adam, mon cygne de compagnie – Quoi ? et le comte Dracula, mon futur sujet d'étude. Ah ! Et ça c'est Aiko, mais elle sert à rien.
- …
- Futur sujet d'étude ? Qu'est-ce donc que cela ?
- Dans quel camp êtes-vous ? Répondez ou je vous explose la cervelle.
- Euhm… On est les gentils !

Un silence s'infiltra alors, tandis qu'Aiko leva les yeux, exaspérée par la réponse de la doctoresse et qu'Adam était au bord de l'évanouissement tellement il était certain de finir en magret pour loups. La jeune fille resta quelques secondes silencieuse et alors… *pof* ! En une fraction de seconde, son humeur de tueuse en série devint celui d'une gentille jeune fille complètement banale qui se recula donc et rangea ses pistolets dans son panier avant de claquer des doigts, faisant disparaître ses loups dans un nuage de fumée rose.

- Tant mieux alors ! Si vous étiez des méchants je vous aurai tué, égorgé et mouliné, mais comme vous me dites que vous êtes gentils, je vous crois ! Moi c'est le Petit Chaperon Rouge, mais je préfère qu'on m'appelle Rouge ! Vous êtes venus pour cueillir des fleurs ?

Aiko ne sachant trop comment réagir face à une réaction aussi improbable, ce fut Dolores qui à nouveau prit la situation en main, contente de voir que elle et cette dite Rouge se comprenaient.

- Cette jeune pucelle est d'une crédulité déconcertante…
- C'est le petit chaperon rouge après tout, elle a confondu sa grand-mère avec un loup…
- Nous sommes ici un peu par hasard, tu connaîtrais une façon de sortir ?
- Non, je n'y ai jamais pensé à vrai dire. Je vais chez Mère-Grand, vous venez avec moi ? Peut-être que quelqu'un sait.

D'humeur joyeuse, Rouge sautilla gaiement comme une petite fille de six ans et invita ses nouveaux amis à la suivre. En chemin le groupe dût s'arrêter plusieurs fois le temps que leur guide cueille des fleurs et les mette dans son panier tout en chantonnant un air étonnamment familier. Restés en retrait, Dracula et Aiko discutaient entre eux, contents de ne pas se retrouver seul avec Dolores qui elle papotait joyeusement avec Rouge à propos des loups que cette dernière avait dressé. Selon elle il s'agissait d'adorables toutous qui, une fois « qu'on leur caresse le museau avec un bâton »  devenaient affectueux et dociles comme un caniche nain. Prenant note du conseil, Dolores proposa à Adam de tester la technique plus tard, mais l'oiseau ne pouvait s'empêcher de fixer le canon des armes qui se laissait entrevoir dans le panier sous le drap à carreaux.

- Ah ! fit Rouge en joignant ses mains, on y est !

Au cœur d'une large clairière trônait une petite chaumière à la cheminée fumante et aux briques blanches. À l'entrée se tenait une petite porte bleue, indiquée « Perrault », et au-dessus de laquelle clignotait en rose fuchsia « Chez Mère-Grand » accompagné d'une flèche pointant la porte d'entrée. Le groupe s'avança donc sur le pas de la porte et Rouge toqua doucement dessus, tout sourire. Une voix se fit alors entendre derrière la planche de bois, faisant sursauter Adam qui manqua de tomber des bras de sa patronne.

- Mot de passe.
- Tire la chevillette et la bobinette cherra !

Un loquet sembla alors se déverrouillé, ouvrant la porte dans un léger grincement, invitant le groupe à entrer. Rouge ne se fit donc pas prier et entra la première, suivie du reste de l'équipe qui finalement n'avait que ça à faire. L'intérieur était ridiculement petit, si bien que tous durent se serrer pour entrer dans la petite pièce sombre à peine éclairée. Dracula qui se sentait à l'aise remarqua d'ailleurs un petit homme apparaître derrière la porte pour ensuite appuyer sur un cordon accroché à un carillon, qui se mit à sonner désagréablement. Alors le sol sembla bouger et s'enfoncer plus profondément dans la terre, faisant comprendre qu'il ne s'agissait que d'un ascenseur.

- C'est top ! Je veux le même ! Vous êtes un des nains de Blanche-Neige ?
- C'est ça.
- Chaque nain s'occupe de l'administration de chez Mère-Grand, et ils tournent chaque jour car ils sont sept.
- Adam, fais moi penser que je veux des nains à notre retour… Ou alors sept gens comme toi.
- … Mais.
- On y est !

L'ascenseur s'arrêta brusquement, accompagné d'un petit son mélodieux qui fut suivit de l'ouverture de la porte. Le petit nain sortit en premier et invita le groupe à faire de même avant de retourner disparaître dans l'ascenseur. L'endroit était incroyablement grand, il s'étendait sans doute sous une bonne partie de la forêt car on apercevait des racines d'arbre serpenter le long du plafond jusqu'au sol, créant un banc pour s'asseoir ou une table sur laquelle déjeuner. Au fond se tenait une scène de concert, vide pour le moment mais visiblement en préparation. Plusieurs clients étaient déjà présents et attendaient sans doute que le concert commence. Une jeune demoiselle à la peau verte et aux cheveux entremêlés de fleurs et de feuille arriva alors pour accueillir le petit groupe.

- Bienvenue chez Mère-Grand ! Oh Rouge, ça faisait longtemps, tu vas bien ? Tu rapportes de nouveaux amis apparemment. Allez vous asseoir je vais vous servir vos boissons.

Rouge remercia la jeune serveuse et invita ses compagnons de route à s'asseoir avant de faire de même.

- C'était qui elle ?
- Elle a plusieurs noms, on l'appelle Souvenir ou Moelle de sureau, elle habite dans les arbres de la forêt. Elle aide ma Grand-Mère pour le café. Elle est très gentille !

Tandis que Dolores tentait de se rappeler d'où provenait la dryade en question, Adam se posa sur la table et secoua ses plumes avant de jeter un coup d'oeil dans toute la salle, intrigué par le drôle de spectacle. On apercevait à une table deux petites filles, l'une en rouge et l'autre en blanc, en train de boire le thé avec un gigantesque ours qui faisait à peu près quatre fois leur taille. Dans un des murs était incrusté un gigantesque aquarium dans lequel nageait une magnifique sirène qui discutait avec un chat drôlement vêtu, installé sur un coussin rouge visiblement rien que pour lui. Ici et là on voyait les petits nains de Blanche-Neige courir un peu partout, tandis que la princesse en question discutait avec deux consœurs, l'une chaussée d'une pantoufle en vair et l'autre en verre et l'autre la tête collée contre la table, visiblement endormie. Aussi surréaliste que cela puisse paraître, l'endroit était très chaleureux et accueillant, ce qui rassurait le jeune cygne qui depuis un bon moment croyait son sort scellé. Ladite Moelle de Sureau arriva alors, armée d'un plateau sur lequel étaient posées cinq galettes accompagnées de cinq tasses de thé encore fumantes.

- On n'a même pas commandé…
- C'est inutile !
- Mère-Grand ne cuisine que ça, mais c'est très bon !

Tandis que chaque personne, y comprit Dracula qui s'étonnait à trouver le goût du thé bon malgré sa préférence pour l'hémoglobine, buvait sagement son thé, on entendit un bruit venant de la scène de concert. Les bougies des lustres s'éteignirent alors, plongeant la salle dans le noir, exceptée la scène. On aperçut alors un homme imposant entrer, suivi de huit femmes presque identiques exceptées leur robe, qui se positionnèrent derrière le grand homme barbu. Ce dernier tapota légèrement son micro et en approcha ses lèvres pour saluer son public

- Bonjour à toutes et à tous, Barbe-Bleue entre dans la-
- AH NON HEIN ! PAS DEUX FOIS !

Les lumières s'allumèrent à nouveau, dévoilant Aiko debout sur la table, sa tasse vide dans les mains, le visage déformé par une expression de colère sans doute pas anodine. L'homme, en apercevant la tanuki et son amie doctoresse assise dans le fond, poussa un cri de femmelette et sortit en courant de la scène, suivi par ses groupies qui finalement n'avaient pas servi à grand-chose. Un petit nain s'approcha à son tour du mirco, gêné.

- Euhm, eh bien, accueillez comme il se doit les Musiciens de Brême alors !

Soulagée, Aiko s'installa à nouveau sur sa chaise, satisfaite d'avoir interrompu le chanteur. Dolores, déçue, fit la moue, ayant aimé entendre à nouveau la chanson du comte. Dracula et Adam ne comprenant pas grand-chose, ce fut Rouge qui entama la conversation, avec pour fond sonore les cris des animaux qui venaient de monter sur scène.

- Vous chavez, dit-elle la bouche pleine de galette, che connais quelqu'un qui pourrait aider votre ami à redevenir humain.
- Non non c'est pas la peine, je le garde comme ça.
- Hein !? N-Non non ! Docteur !
- Quoi ? T'aimes pas être en cygne ? Tu pourras communiquer avec Manfred !
- … Mais justement !
- Hm, oui, c'est pas faux, puis les plumes c'est agaçant à nettoyer, même si je ne fais jamais le ménage, hohoho ~
- Dites-nous donc gente demoiselle, car nous n'allons sans doute pas rester ici ad vitam eternam.

Rouge, après avoir engloutit sa dernière part de galette, commença donc à raconter qu'elle connaissait une fille qui avait aidé ses frères à redevenir humains alors qu'eux aussi avaient été transformés en cygne. Aiko rétorqua qu'ils avaient trouvé Adam au milieu de six cygnes, mais d'après Rouge il s'agissait d'une autre fille qui elle en avait eu onze. Leur indiquant qu'elle connaissait peut-être un moyen de sortir, ce fut dans un accord général que le groupe partit avec Rouge à la recherche de la fille en question, dans l'espoir de pouvoir avancer dans cette histoire qui visiblement n'avait pas l'air d'avoir de scénario…

Ce fut donc en emprunta un autre ascenseur que nos compères sortirent de Chez Mère-Grand, après avoir pris soin de remercier et féliciter la cuisinière qui se démenait dans la cuisine, sans faire attention au fait qu'il s'agissait d'un loup en pyjama de grand-mère. Quoi qu'il en soit, l'ascenseur monta aussi vite qu'il était descendu et s'ouvrit sur une large prairie semblable à la précédente, mais partiellement entourée d'arbres. Sur la porte on pouvait lire « Grimm », prouvant donc que même si la chaumière était en tout point identique, il s'agissait bien d'une entrée différente. D'après Rouge l'endroit était plus proche de la fille dont ils étaient à la recherche. En chemin, tout en cueillant gaiement des fleurs, la demoiselle raconta que toutes deux étaient devenues amies car l'une pouvait transformer en fleur afin que l'autre puisse les cueillir et les ramener à sa grand-mère. Cette petite indication rendit perplexe Aiko et Dracula qui vraiment n'étaient pas faits pour ce genre d'univers. Trop guilleret, trop rose et trop…

*PAN*

Euh ?

- QUI EST LÀ !?
- HAAAAAHAHAHAHAHA ! C'est l'heure de la revanche !

Sans crier gare, des silhouettes sortirent de la brume qui commençait à se faire de plus en plus épaisse. Rapidement ce fut toute une armée qui se profilait à l'horizon, avec à sa tête un homme que Dolores et Aiko commençait à bien connaître, puisqu'encore une fois il s'agissait de Barbe-Bleue, un sourire aux lèvres.

- Vous m'avez ridiculisé DEUX FOIS devant mon public ! Je ne peux le pardonner ! En garde !

L'homme sortit alors deux sabres de son épaisse barbe et sauta de l'arbre en haut duquel il était perché pour foncer sur le petit groupe. Rouge s'interposa alors et tira plusieurs balles qui se matérialisèrent en loups en quelques secondes, mais furent aisément repoussés par le comte tueur. La jeune fille exécuta alors quelques sauts périlleux pour éviter l'assaut de son adversaire et enchaîna plusieurs salves de tirs mais le comte pointa son sabre en l'air et invoqua ses célèbres mortes-vivantes qui agirent comme obstacle contre les loups. Une autre zombie apparut alors derrière Rouge et la piégea entre ses bras moisis, imitée par ses  mortes compères qui firent de même avec les autres membres du groupe. En effet tous étaient trop étonnés par les capacités de combat de Rouge et de Barbe-Bleue, si bien que personne n'avait prêté attention aux zombies qui étaient apparus derrière eux.

- MOUAAAHAHAHAHA ! Je suis peut-être un chanteur douteux, mais je suis un incroyable combattant ! À présent, vous allez toutes vous joindre à ma bande !
- Cool !
- DOLORES !
- Quoi ?
- Hm ? Qui êtes-vous ? Comment se fait-il que vous ne dites rien ?
- Je suis le comte Dracula, et je crois avoir compris que vous aussi vous faites parti de mon rang. Enchanté de faire votre connaissance. Et si aucun mot ne sort de ma bouche c'est tout simplement car mes lignes narratives se trouvent point ici, voilà tout. J'ignore même ce que je fais ici.
- Bon, je réfléchirai pour votre sort. Mais d'abord, HAAAAAAHAHAHA ! Vous allez toutes souffriiiiiir !
- Nooooooooooon !
- Ça suffit.

Une jeune voix féminine résonna alors au milieu des râles des femmes zombies. Suivie d'un vent léger et délicat, une demoiselle se fraya un passage entre les corps des mortes-vivantes, touchant de sa peau diaphane les femmes, faisant pousser des fleurs à travers leur peau. À chacun de ses pas poussèrent instantanément de magnifiques fleurs et autres plantes à la pureté inégalée. Barbe-Bleue, vexé de voir ses fans devenir des pots de fleurs, brandit son épée vers la belle inconnue, prêt à l'exécuter comme il l'avait fait pour toutes ses femmes. Mais celle-ci toucha du bout du doigt la lame de l'épée, ce qui la transforma en branche fleurie dont le parfum embaumait magnifiquement. Accompagnée d'une lumière divine, elle fixa le comte de ses beaux yeux bleus et lui demanda de partir, dans un ton aussi calme qu'effrayant. L'homme jeta la branche par terre et réprima quelques larmes avant de partir en courant, son honneur bafoué. Ses groupies firent de même, laissant le groupe en compagnie de leur sauveuse.

- Elisa ! Tu tombes à pic ! Vous tous, je vous présente Elisa.
- Enchantée, je suis pure et je fais pousser des fleurs ! Dieu m'a donnée sa bénédiction, c'est pourquoi je brille même dans la nuit !
- C'est sympa comme CV ça.
- J'adorerai mordre dans son cou, mais je crains que mes canines ne se transforment en rhododendrons.

La jeune vierge se tourna alors vers Adam qui n'était pas indifférent au charme de la jeune demoiselle. Cette dernière, la mine ridiculeusement inquiète, caressa de ses douces mains le visage du pauvre oiseau et laissa s'échapper quelques larmes de tristesse qui au contact du sol firent éclore deux beaux narcisses.

- Oh, pauvre petit être qui a été à son tour maudit par la belle-mère. Si seulement je pouvais refaire ce que j'ai fait pour mes onze frères ! Malheureusement c'est impossible… En revanche, un membre de ton groupe pourrait te sauver !
- Vraiment !?
- Oui ! N'est-ce pas fantastique ? Petit oiseau charmant, j'aimerai pouvoir t'aider, c'est pourquoi je vais te donner la façon de rompre le charme. Pour cela tu dois aller au cimetière le plus proche, que quelqu'un cueille les orties qui y poussent et te fabrique une veste avec. Mais attention ! Si cette personne parle à partir du moment où il a commencé à tisser ta veste, les mots qu'elle prononcera te transperceront comme un couteau dans le cœur !

Le cygne se tourna, perplexe. Il savait que demander une telle tâche à sa patronne n'était pas une bonne idée, mais visiblement ladite Elisa avait déjà porté son dévolu sur l'homonculus qui n'avait rien écouté de ce qui venait d'être dit, trop intéressée par la composition d'un bras qu'une morte-vivante avait oublié en partant. Ce fut donc décidé, Dolores sera celle dont le destin et la vie d'Adam dépendra !

- … Il n'y a pas une autre façon ?
- Non petit oiseau couleur de perle. Sur ces paroles je vous quitte mes amis ! Adieu !

La demoiselle s'engouffra à son tour dans la brume, saluée par Rouge qui lui faisait signe de la main.

- Elle est drôlement perchée celle-là…
- Bien ! En route pour le cimetière alors ? C'est pas loin normalement !

Alors que Dolores s'apprêtait à répondre à Rouge, le reste du groupe la stoppa à temps, lui faisant signe de ne rien dire. Sans comprendre pourquoi (elle n'avait vraiment rien écouté…), la doctoresse s'exécuta, pensant qu'il ne fallait pas réveiller les zombies qui traînaient par là. Ainsi la petite assemblée avança en suivant Rouge qui cueillait encore des fleurs sur son chemin en sautillant gaiement tandis que les autres faisaient attention à ce que Dolores ne dise pas un mot, surtout Adam qui, même si son visage de cygne ne le montrait pas trop, était en état de panique.

- On y est !

Sous les yeux du groupe apparut alors au milieu de la brume de nombreuses pierres tombales autour desquelles avaient poussé d'innombrables orties, probablement ceux dont parlait Elisa. Tout le monde se tourna donc vers Dolores qui était déjà accroupie par terre, tapant une des tombes avec le bras coupé qu'elle avait trouvé juste avant afin de tester sa robustesse.

- C'est marrant le bruit que ça fait !
- … Elle a parlé ? Hein ? Aaaaah… AAAAAAH ! NUOOOOOOOOOOOOON !! AAAAAAAAAAAARG JE VAIS MOURIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIR ! OHGOAHGOAHGOAH UEEEEEEEEEEEEEURG.

Après avoir secoué sa tête dans des sens improbables, Adam s'effondra sur le sol, inconscient, probablement plus sur le coup de la panique que la véritable malédiction. Dolores afficha un minois surpris et innocent tandis qu'Aiko leva les yeux aux ciels, désespérée.

- Oooh, c'est dommage, il est m- cui cui cui ! Cui cui ? Cui cui cui !
- Piou piou piou !
- Quel est le sens de tout cela ?
- Twi twi twi ! Twi ? TWIIIIIIII ? Twi twi ! Twi Twi Twi Twi Twitwi Twitwitwiiiiiiii !
- PIOU PIOU !
- Twi ?

En quelques secondes, les trois filles présentes dans le cimetière s'étaient transformées en oiseaux, tandis que Dracula, perdu au milieu de tous ces piaillement, était plus que le seul humanoïde encore debout. Ne sachant que faire, il décida de partir, profitant que son bourreau à lunette ne soit pas en capacité de l'en empêcher. Mais étrangement, l'homme sentit que ses jambes étaient comme collées au sol, tout son corps en fait refusait de bouger, comme s'il n'était plus que de la pierre. À côté de lui les trois oiseaux piaillaient bruyamment, Rouge en pic à tête rouge, Aiko en jaseur du Japon et Dolores en mésange huppée qui n'arrêtait pas de sautiller bêtement sur le bras mort qui lui était toujours là. Alors apparut dans l'ombre une gigantesque chouette qui se posa derrière une tombe avant de ressortir sous la forme d'une vieille dame sèche et au nez tellement crochu qu'il semblait pouvoir toucher le menton. La vieille sorcière laissa s'échapper un petit rire machiavélique puis enferma les trois oiseaux dans une petite caisse avant de disparaître sans un mot, laissant le vampire seul dans une position ridicule et Adam à moitié mort les pattes en l'air…

- Qu… Que diable est cette fumisterie ! À moi !

***

- Petit cygne duveteux, avant d'ouvrir les yeux, écoute-moi bien.
- Hm ? Madame Elisa ? Je suis au paradis ?
- Non petit être aux ailes d'ange, tu es en train de rêver. Écoute-moi attentivement. Quand tu te réveilleras, tu verras une fleur rouge juste devant toi. Prend la dans ton bec et tu redeviendras humain pendant quelques heures. Utilise-la pour aller sauver tes compagnons et vaincre la sorcière, car une fois fait, tu seras libéré du sortilège. Ce sont mes derniers mots volatiles au regard de carpe, alors adieu !…

La tête collée contre le sol boueux du cimetière, Adam se réveilla, surpris d'être encore en vie.  Tout en reprenant ses esprits, il regarda les alentours et fut étonné de voir qu'il n'y avait plus personne, excepté Dracula qui se tenait bizarrement, dos à lui. L'oiseau aperçut alors la fleur rouge dont parlait Elisa dans son rêve, et décida de prendre la plante dans son bec, comme elle lui avait conseillé. Au premier contact entre le bec et la tige de la fleur, le corps du jeune homme sembla surgir du corps du cygne au milieu de plumes blanches qu'il portait sur le dos. D'abord surprit, il s'assura que les mains qu'il voyait étaient bien les siennes et que ses lunettes étaient bien sur son nez puis enleva la fleur qu'il tenait dans la bouche avant de passer devant Dracula qui poussa un petit cri de joie en voyant quelqu'un lui faire face.

- Ooh, Monsieur, enchanté. Pourriez-vous me donner un petit coup de pouce afin de rompre ce terrible sortilège ? Voilà plusieurs minutes que je suis coincé dans cette position peu agréable et je crains de ne pouvoir m'en dépêtrer seul.

Instinctivement, Adam tendit la fleur vers le comte Dracula et comme pour lui, dès que le contact fut fait, le sortilège se rompit, permettant au vampire de retrouver l'usage de son corps. L'homme le remercia et lui demanda son nom avant de comprendre qu'il s'agissait du cygne redevenu humain. Content de voir que tout ce manège allait enfin se terminer, le vampire remercia une dernière fois Adam et s'apprêta à partir. Mais au second pas qu'il fit, il fut à nouveau bloqué et dût quémander l'aide de l'assistant de Dolores à nouveau. Ce dernier hésita et profita de sa position de force pour demander au vampire de le suivre pour aller sauver sa patronne et les autres, et malheureusement pour Dracula, il ne put qu'accepter. Content de voir que sa fleur était efficace après avoir décoincé Dracula une nouvelle fois, le duo partit donc dans la direction que la sorcière avait prise en s'envolant, d'après le vampire. Ce furent quelques mètres plus loin que le duo se rendit compte qu'ils se trouvaient depuis le début dans le cimetière à l'arrière d'un gigantesque château, jusque là dissimulé par la brume.

- Bien, comment entrons-nous ?
- Euh… Comme ça ?

À nouveau, le jeune homme posa la fleur sur la porte qui, par magie, s'ouvrit sans difficulté, invitant le vampire et le pauvre humain à entrer. À peine eurent-ils franchit le seuil que la porte se referma derrière eux, les plongeant dans le noir le plus total. La fleur vint encore une fois à leur rescousse et s'illumina à la manière d'une lanterne, élargissant le champ de vision des deux hommes qui entendirent alors des piaillements d'oiseau résonner un peu plus loin. Conscients qu'il s'agissait de la route à prendre, ils suivirent le son, l'un peu confiant, l'autre ne comprenant toujours pas ce qu'il pouvait faire ici. Enfin, après quelques mètres dans un long couloir, le duo s'arrêta sur le pas d'une porte entrouverte, derrière laquelle brillait une intense lumière et d'où provenaient tous les bruits d'oiseaux. Curieux et surtout effrayé pour Adam, les deux intrus se penchèrent vers l'entrebâillement et y jetèrent un œil.

À l'intérieur de la pièce trônait une immense bougie autour de laquelle pendait d'innombrables cages contenant chacune un oiseau différent. Au pied de la bougie se tenait une vieille dame ainsi qu'une petite fille qui discutaient trop doucement pour se faire entendre. Adam s'avança alors et, déséquilibré, se vautra lourdement sur le sol, créant un puissant « Ourmpf » résonnant dans toute la pièce. Les oiseaux se turent tous, excepté un (sans doute Dolores qui trouvait ça drôle), tout comme les deux femmes qui se tournèrent vers l'entrée de la pièce. Adam, par terre, se releva rapidement, gêné, et fut poussé en avant par Dracula qui préférait rester caché.

- Eeehehehehe… Bonjour !
- C'est cela tout ce dont vous avez trouvé pour votre discours ?
- Je viens libérer ma patronne ! … Et les autres aussi. Enfin si j'y arrive.

La conviction transcendante d'Adam fit sourire la vieille sorcière qui au final éclata de rire avant de se transformer en une immense chouette noire. Alors, elle déploya ses ailes d'ébène et fondit sur le jeune intrus, toutes serres en avant, mais recula au dernier moment à la vue de la fleur magique. Le rapace redevint alors la vieille dame qui affichait cette fois un visage étonné.

- Où as-tu trouvé cette maudite fleur ? Joringel te l'aurais donnée ?
- Euh… Non c'est une fille qui me l'a donnée en rêve… Enfin ! Je veux dire, oui c'est lui ! Haha ! Je vais te pourfendre de cette… euh… fleur ?
- Tch, ma petite, brûle moi cette fleur s'il te plaît.
- Je m'en charge ~

Alors que la vieille se rétracta, la petite fille qui l'accompagnait s'avança marquée d'un sourire inquiétant. Elle sortit alors de ses poches une petite boîte d'allumettes et en sortit deux qu'elle craqua rapidement sur le sol, créant d'imposantes flammes. Rapidement ces flammes se matérialisèrent en meubles flamboyants qui fondirent sur Adam qui visiblement ne s'attendait pas à ça. Le garçon partit en courant sur le côté, laissant les meubles s'écraser contre la porte au grand dam de Dracula qui n'avait maintenant plus de cachette. Tout en poussant des cris ridicules, le jeune homme évita les meubles fous tant bien que mal qui apparaissaient sans cesse. Ce dernier se tourna alors vers la petite fille, comprenant qu'il n'allait pas tenir longtemps à ce rythme. À peine son esprit eut-il effleuré le souhait que la fleur soit une arme que dans une imposante lumière, la plante rouge se change en un imposant gourdin écarlate affublé de pics aiguisés. Voyant qu'un buffet volait vers lui, le jeune assistant abattit sa masse sur l'objet, le faisant exploser en cendre. Estomaqué, Adam regarda son arme tandis que les oiseaux commencèrent à piailler en rythme pour encourager leur sauveur.

- Haaa, tu es plus fort que tu en as l'air ! Qu'attends-tu pour t'en débarrasser !
- Ce n'est qu'une affaire de temps !

La petite fille sortit de nouvelles allumettes de sa poche et les craqua à nouveau avant qu'elles ne soient avalées dans une imposante gerbe de flamme. Adam aperçut alors sous ses jambes apparaître une lueur rouge de plus en plus intense, jusqu'à se matérialiser sous la forme d'un imposant sapin de Noël flamboyant qui manqua d'empaler le pauvre assistant. Ce dernier survivait plus qu'il ne combattait et évitait par miracle plus que par talent les nombreux assauts de la petite fille aux allumettes qui faisait surgir des flammes des meubles, des arbres et des poulets explosifs. Alors, dans un dernier élan de courage et de force, Adam brandit son gourdin au-dessus de sa tête et courut en direction de ses adversaires en criant de toutes ses forces, mais fut rapidement stoppé par une main de flamme qui le souleva du sol. La main le jeta un peu plus loin, permettant au jeune homme de voir d'où elle provenait après avoir rajusté ses lunettes.

- Une grand-mère ?

Des grand-mères pour être exact. En effet la magicienne pyromane venait d'invoquer une armée de grand-mères en feu, toutes aussi chaleureuses que dangereuses. Les mamies foncèrent alors vers Adam et lui donnèrent tantôt des coups de bélier, tantôt des étreintes brûlantes quand elles ne lui tiraient pas des oreilles sous prétexte qu'il faisait des bêtises.

- Mais je tape pas les grand-mères mooooooi !
- C'est un détail jeune guerrier, allons ! Donnez un coup de gourdin !

Perché en haut d'une cage, Dracula encourageait aussi inutilement que les oiseaux le pauvre Adam qui vraiment n'était sans doute pas le plus doué des guerriers. Le garçon se trouva vite acculé par la horde de mémés, coincé contre un mur et entouré des vieilles de feu. Sonné par le dernier coup qu'il venait de recevoir, le jeune homme entendit un petit oiseau piailler contre son oreille en sautant frénétiquement.

- Cui cui ! Cui cui cui !
- … Mademoiselle Rouge ?

Alors, instinctivement, le jeune assistant toucha de son gourdin la cage de l'oiseau qui se volatilisa dans un nuage rose avant de laisser place au Petit Chaperon Rouge, en chair et en os, mais sans plumes cette fois-ci. Affublée d'un large sourire, la jeune demoiselle sortit deux imposants fusils de son panier et tira dans le tas, engloutissant les grand-mère sous les crocs des loups noirs.

- Va sauver les deux autres, je l'occupe. À L'ATTAQUE !!
- O… Ouiiiiii !

Plus en larmes qu'autre chose, le garçon partit en courant au milieu des cages et toucha chacune d'entre elle avec son gourdin, dans l'espoir de revoir sa patronne et Aiko réapparaître. Pendant ce temps, Rouge traversait les flammes armée de ses fusils et accompagnée de ses loups. La petite fille aux allumettes envoya une myriade de meubles en flammes contre son adversaire qui tira successivement trois balles qui prirent rapidement la forme de trois immenses loups. Courant le long de l'échine d'un des canidés, elle exécuta un incroyable saut périlleux à partir de la tête de son familier et tira plusieurs balles sur la sorcière et sa combattantes qui furent stoppées par une grand-mère visiblement plus costaude que les autres.

- En avant Mamie !

La grand-mère poussa un cri de bête sauvage (elle est pas contente, c'est tout) et fonça vers Rouge qui disparut dans une incroyable explosion. La fumée dissipée alors, Rouge fut surprise de voir face à elle Aiko et Dolores le sourire aux lèvres. Derrière le groupe se tenait de nombreuses jeunes femmes, toutes libérées du joug de la terrible sorcière. Celle-ci changea radicalement d'expression et s'envola sous forme de chouette au sommet de la bougie avec sa comparse sur son dos.Arrivées au niveau de la flamme, le petite fille jeta toutes ses allumettes dedans, créant une gigantesque vague flamboyante qui occupa toute la salle. De la bougie apparurent alors une nuée de meubles, de sapins et d'autres grand-mères explosives qui tombèrent sur le petit groupe resté au pied de la bougie. Telle une pluie de météores, les objets s'écrasèrent violemment sur le sol, générant d'importantes explosion.

Soufflé par une explosion, Adam tomba en arrière et laissa tomber son gourdin qui roula jusqu'à la base de la bougie. Alors, à nouveau baigné dans une intense lumière, il se changea en un petit paillasson en pétale duquel s'éleva un immense escalier végétal serpentant autour de la bougie, jusqu'à son sommet. Tout le monde courut alors sur les marches, Adam et son groupe en tête, en direction de la tête de la bougie d'où s'échappaient encore du mobilier et autres bombes explosives. L'escalier tint le coup pendant quelques minutes, le temps pour que tous arrivent au niveau de la flamme, là où les attendait la terrible sorcière. Cette dernière s'éleva alors dans les airs et fondit sur ses proies mais fut stoppée par Rouge dont les tirs lui croquèrent les ailes et la firent tomber au sol. La petite fille quant à elle invoqua comme ultime recours sa véritable grand-mère, titan de plusieurs mètre en feu dont le doigt faisait la taille d'un être humain.

- Déchire les en deux !

Tandis que la grand-mère s'apprêtait à abattre son chaleureux poing sur l'assemblée, il fut stoppé par Dracula qui, pour une fois, se rendait utile en faisant obstacle de son corps de vampire. Comme pour profiter de l'action, l'escalier végétal explosa subitement en une multitude de pétale qui se collèrent chacun au bras des personnes présentes. Tous sentirent une immense force les occuper et comme un seul homme, suivirent l'appel de Dolores.

- Allez tous ensemble ! On souuuuuuffle !
- Nooon mon châteaaau !

Ce fut une armée de jeunes vierges accompagnée de Dolores, Aiko, Adam et Rouge qui souffla alors de toutes ses forces sur la flamme de la bougie, balayant au passage la mamie de feu qui se volatilisa dans un cri étouffé, tout comme la petite fille aux allumettes qui tomba de la bougie, soufflée par la puissance du groupe. La flamme vacilla alors frénétiquement jusqu'à reprendre sa taille initiale, à la grande surprise du groupe. Puis, sans crier gare, elle disparut. Flop. La salle fut instantanément plongée dans le noir le plus total. Tout le monde sentit son corps tomber puis atterrir lourdement mais pas douloureusement sur un sol mou et herbeux. Quelques minutes plus tard, la lumière parut à nouveau, illuminant le petit groupe visiblement entier. Tout le monde se leva alors, perplexe, tandis qu'Adam réalisait qu'il avait gardé sa forme humaine, les autres contemplèrent la salle, étonnés de voir qu'elle était complètement vide. Plus de bougie, ni de flammes ou de sorcières, les jeunes filles avaient aussi disparu. Seule la petite fille aux allumettes était toujours là et se frottait la tête, interloquée, tentant de comprendre ce qu'il venait de se passer.

- On a gagné ?
- J-Je crois…
- Tiens, voilà la suite.

Aiko pointa du doigt la porte qui faisait face au groupe, bien plus nombreux que lors du départ des deux jeunes femmes. Comprenant qu'il allait sans doute s'agir de l'épreuve finale, le groupe avança vers la porte, et laissa Dolores appuyer sur la poignée.

- En tout cas Adam, c'est cool que vous ne soyez plus un cygne, finalement pendant que j'étais enfermée, j'ai réfléchi à notre situation si nous étions tous des oiseaux. Déjà Yvonne voudrait tous nous manger, ensuite qui ferait le ménage si vous n'êtes plus là ? Et Louise n'aimerait sans doute pas…
- Roh bon allez, j'ouvre.

La yokai, agacée, écarta sa collègue et appuya sur la poignée avant d'ouvrir la porte avec conviction.

_________________
Mes diagnostics se font en #BE9C84.
Et Adam crie en deepskyblue /o/

Manche n°2 – Jouvencelle en péril  1392566966030372300


Dernière édition par Dolores Keller le Jeu 21 Aoû - 10:41, édité 2 fois
Aldrick Voelsungen
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MessageSujet: Re: Manche n°2 – Jouvencelle en péril    Manche n°2 – Jouvencelle en péril  I_icon_minitimeJeu 21 Aoû - 0:00

Aldrick grommela, se pinça l'arête du nez, soupira qu'ils avaient sûrement étaient maudits à un moment où à un autre tandis que ses sœurs semblaient s'en donner à cœur joie.

– Oh c'est joliii !
– Là regarde Sabrina, elles n'ont pas la même couleur !
– Dis c'est normal que des bulles sortent de la terre comme ça là ?
– Comment veux-tu que je le sache ? Plains-toi à l'arbre en face. Suggéra-t-il en levant les yeux au ciel.
– J'suis pas très bon en communication inter Racine. "La terre a moins de rois que le ciel n'a de dieux", tout ça, j'y ai jamais trop rien compris.
– Tu es vraiment un drôle d'oiseau.
– C'est seulement maintenant que tu t'en rends compte ? Je suis un super Albatros moi Monsieur, testé et approuvé ! ~ Il leva son aile gauche dévoilant un tampon version looney toons. La classe hein. Avoue que t'aimerais avoir l'même.
– Mm non merci, je... Le brun se tut, observant dans un froncement de sourcil le sommet de l'arbre où il distinguait plusieurs objets aux formes singulières. L'un d'eux lui glaça le sang : Mère ?

Suspendus aux branches de l'arbre central qui s'élevait sur plusieurs mètres, plusieurs objets étaient accrochés : des clochettes, quelques cd rayés, des lampions, des figurines étranges, des plumes, plusieurs nids immenses, et quelques attrapes-rêves. Attachée telle la figure chrismale mise en croix, Elise Voelsungen était maintenue dans un grand cercle de couleur bleu. Sous ce dernier pendouillait quelques cordes et des plumes surplombées de perles.
Sans réfléchir, le brun s'élança, rattrapant les plus jeunes parmi la forêt de savon coloré qui s'étendait face à eux. Mais à peine eut-il fait 500 mètres qu'il se retrouva bloqué dans une bulle de savon rose fushia. La couleur le surprit tant qu'il eut un cri désespéré, son réflexe premier fut de regarder l'intérieur de ses mains pour vérifier que cela ne tâchait pas et qu'il ne risquait pas de se transformer en rondoudou géant. Heureusement pour lui il n'en fut rien.
– Bouge pas l'ABS, super Will-bur arrive ! ~

Une musique de super-héros retenti -laissant nos protagonistes des plus perplexes- tandis que Super Will-bur se posait sur la boule, frappait du bec, frappait à nouveau, frappait encore, eut un sourire débile, se décida à changer de tactique : pinça, étira la bulle autant qu'il put vers le haut, et... Glissa à l'intérieur, seul son immense postérieur et une seule de ses ailes restèrent coincés à l'extérieur.
Retirant la patte palmée de son visage, Aldrick grommela :
– Très réussi ! Bravo !
– À ton service mon gars ! Lança-t-il en bombant le poitrail, s'agitant un peu.
– Will-bur ! S'emporta Aldrick dont les nerfs commençaient à lâcher.
– Hey ! Je t'entends l'ABS, pas la peine de crier. C'est pas bon pour la santé. Ah tiens j'avais jamais fait gaffe que t'avais une boucle d'oreille là. Qu'est-ce que tu fiches avec ce truc ? C'est pour les fi...
Le poing du commissaire s'était vigoureusement resserrer sur le cou de l'animal.
– Un mot de plus et je te fais cuire à la broche.
– Waaah mais il est malade lui ! S'exclama l'oiseau en battant des ailes d'un air paniqué.
– ALY ! Les deux filles eurent un air inquiet et là seulement, le lycanthrope réalisa qu'ils avaient pris de la hauteur. Beaucoup de hauteur.

Un périple commença et il lui sembla apercevoir un champ rempli de géants, vit une sorte de cascade plus près, une plaine verdoyante au-dessous d'eux, eu le mal de l'air en se sentant ballotté et bazardé comme une paire de chaussettes dans une machine à laver, jusqu'à ce qu'enfin, le paysage se meuve en une plaine désertique aux nombreux pics rocheux. Il crut que leur bulle éclaterait lorsqu'ils entrèrent en contact avec l'un des massifs rocailleux mais à la place ce dernier s'illumina, avant de les propulser sur le suivant qui leur réserva le même sort, ainsi de suite jusqu'à ce que la boule se stoppe nette entre plusieurs blocs. Une musique s'éleva et un score géant de 20 000 points clignota dans le ciel au-dessus d'eux, accompagné par des applaudissements préenregistrés. Puis plus rien. Le silence complet. Pas un souffle de vent. Pas une seule connexion entre les deux neurones de Wil-bur qui se battait en duel pour les faire avancer en agitant les ailes. Rien. Rien. Rien. Rien. RIEN. RIEN. RIEN. Kévin ! RIEN. Euh... Quoi ? Une voix enfantine s'élèva d'interminables millénaires secondes plus tard dans le lointain :
– Kéviiin !
Aldrick sursauta dans sa bulle en découvrant un faciès longiligne, décomposé en ce qui lui semblait être du bleu, du rose plus foncé et un rose plus clair qui se rapprocha et émit un son étrange. Aussitôt la bulle éclata, les laissant choir sur le sol dur et aride. L'étrange animal, semblable à un mélange entre un dodo et un paon pencha la tête d'un côté, puis de l'autre en les observant. Un juron échappa au commissaire qui gisait à présent sur l'asphalte, croulant sous Wil-bur et un Kévin qui avait manifestement voulu jouer aux musiciens de Brême. A ceci près qu'il manquait un membre pour que le groupe soit complet. Comme s'il avait voulu pallier à ça, un autre oiseau noir vint s'ajouter à la pile. Ce dernier était un mixte étrange entre le pélican, l'aigle germanique et une corneille. Il poussa un cri à son tour, et une nouvelle voix, plus grave et un peu moins jeune s'éleva :
– Corbax ?  Ah te voilà ! Qu'est-ce qui t'as pris de... Euh... Tout va bien ?
Aldrick releva la truffe vers un homme vêtu d'une sorte de combinaison noire moulante avec une tête de mort blanche sur le buste et une grande cape doublée de rouge. Une grande balafre scindait son visage en deux, tandis que ses cheveux semblaient masquer un bandeau. Un instant, il crut qu'il allait dégainer le fleuron qu'il avait à l'épée, pour le transformer en saucisse cocktail version poulpe dont raffole les japonais. Mais il n'en fut rien, et le jeune homme se contenta de récupérer son oiseau qui alla aussitôt se percher sur son épaule, ouvrant le bec pour laisser entendre d'une voix de générique de dessins animés des années 70 :

– Il fait toujours ça ? S'enquit le brun avant de lever les yeux vers lui.
L'autre rougit un peu et détourna le regard. Il comprit que oui.
– Kévin ! Bah Kévin qu'est-ce que tu fais ? C'est pas bien d'écraser les personnes âgées je te l'ai déjà dit !
– Quelles personnes âgées ? Déclarèrent de concert Will-bur et Aldrick. Le second ne bougeant pas pour autant de son perchoir.
– Tss les enfants ne savent plus se tenir.
Le lycanthrope observa Kévin d'un air curieux, s'attendant presque à le voir ouvrir le bec pour clamer une autre musique étrange mais à la place ce fut la main d'Albator qui passa devant son champ de vision pour l'aider à se relever. Il ne se fit pas prier et saisit la main tendue, éjectant Wil-bur au passage.
– Dis donc l'ABS, t'aurais pu prévenir !
– Je m'appelle Aldrick ! Rentre toi ça dans le crâne bon... HEY ! Rends moi ça toi !
– Kévin ! Le petit garçon rondouillard bardé de pins sautilla sur place essayant de rattraper au passage une boite de fer blanc que l'animal avait subtilisé. Rends ça !
Une fine lame passa sous le bec du dodo bariolé qui reposa gentiment l'objet dans la main d'Aldrick.
– Merci. Dit-il avec un grand sourire, à son sauveur, avant d'aviser le benjamin en rangeant sa boite dans sa veste. Piquer des chocolats. Tss. Il eut un silence et observa l'animal tenter de recommencer. Il fait toujours ça ?
– Ch'sais pas aujourd'hui on est jeudi, ça doit le perturber, d'habitude il ne se connecte que le mercredi, en demandant de l'aide aux anciens, en braillant à demi parce qu'il voudrait levep up en tapant du mob.
– ...?
– Oulà y'a eu un bug dans la matrice. L'image du petit garçon changea brièvement pour laisser place à un grand mec plutôt baraqué en costard avec des lunettes de soleil noir. Puis l'image changea et le petit scout détourna le regard, en rattrapant l'oiseau voleur par la queue, il leur sembla que oui.
– Bonjour gente demoiselle. Vous êtes magnifique...Sans mentir, si votre ramage se rapporte à votre plumage, vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois ! S'exclama Wil-bur en le poussant pour profiter pleinement de la silhouette divine du voleur. Il s'éclaircit encore la gorge et reprit : *Hum* Vous habitez encore chez vos parents ?
– Kévin est une FILLE ? S'étonna le plus jeune tandis que Will-bur haussait plusieurs fois de suite les sourcils pour être convainquant auprès de la belle.
– Il fait toujours ça ? S'enquit le corsaire d'un air dubitatif.
Aldrick haussa les épaules. Ils supposèrent que oui.
– Vous vous en sortez très bien Monsieur Fredricksen. Déclara Elena en aidant un vieil homme à avancer, tandis qu'il tirait une maison chargée d'une quantité colossale de ballons qui la maintenait au-dessus du sol. Oh Aly !  
– Russell, Kévin ! Vous tombez bien ! Il faut qu'on y aille vite à la cascade ! Euh qui sont ses gens ?
Les présentations suivirent.
– Avec tout ça ?
– Oui !
– Eh bah, on est fait plus des comme vous. Auriez-vous besoin de Super Wil-bur ?
– Qui ?
– De Super Wil-bur ? Reprit l'oiseau en bombant le torse.
– La dernière fois que tu as dit ça a mal fini. Répliqua Aldrick en s'écartant d'un pas.
– Tu n'y connais rien l'ABS ! Et puis je ferais tout pour un si bel oiseau !
Kévin émit un cri étrange qui sembla se répercuter au loin. Comme un cri de désespoir dans un vieux film avec des effets spéciaux étranges. Ouais sans effets spéciaux en fait. Version le cri de Munch mais pour les oiseaux dépressifs quoi.
– Vous avez besoin d'aide ?
Le vieil homme avisa les présents. Les deux jeunes filles sourirent en joignant les mains.
– Quoi vous aussi ?

Le brun arqua un sourcil et acquiesça finalement sans laisser le temps aux présents de réaliser ce qu'il se passait, Corbax ouvrait à nouveau le bec et cette fois émit un cri bien différent. Quelques secondes plus tard le sol sembla trembler puis plus rien. Enfin au bout d'un loooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooong moment [et encore c'était la version raccourcie pour cause de restrictions budgétaires]-Aldrick crut d'ailleurs que Kévin allait enfin finir par destituer Wil-bur de ses espoirs, ou d'un oeil ou deux il ne savait pas trop- un immense navire noir au pavillon de pirates fit son entrée.

Là comme dans une pub où des gens se font enlevés par des aliens mais sans les aliens et avec juste plein d'astérix en dessous pour signifier que la boisson est light. Nos protagonistes se firent aspirer dans le vaisseau.
– Désolé Albator, ils sont été pénibles à la douane des nuages.
D'un signe de la main et avec un panache sans précédent, Albator  déclara que ça ne faisait rien et donna des directives, en mode like a boss, commandant un escadron entier qui en moins de temps qu'il n'en faut pour dire supercalifragilisticexpialidocious. A l'endroit et à l'envers -sinon c'est pas drôle. Donc en moins de temps qu'il n'en faut pour dire ça : le vaisseau mit le cap pour la cascade, la maison aux multiples ballons fixée sur le pont, en faisant pencher un peu l'image sur la gauche pour les lecteurs. Ils déposèrent Papy and the Kévin fanclub sur le bord de la cascade, calibrant pour que la maison tombe pile poil sur le bord, mais pas trop quand même. Pas que ce serait bête d'avoir vécu 80 longues années et de crever en ouvrant sa porte un matin, parce que mal réveillé Papy aurait oublié qu'elle débouchait directement sur une cascade de 100 mètres avec piranhas en option mais presque. Puis c'est pas comme si à son âge, c'était pas un truc qui risquait de lui arriver tous les 36 du mois non plus, pas vrai ? Et si Kévin avait cru que Wil-bur le laisserait tranquille après ça, ce ne fut pas le cas du concerné qui en dépit de tous les coups de bec que lui adressa le Tatou, resta rivé au volatile multicolore.

Le vaisseau prit ensuite la direction de l'arbre laissant Albator leur faire visiter l'Atlantis dans ses moindres recoins.
– Dis Aly... L'Atlantis c'est pas censé être une cité engloutie ? C'est pas un peu mal parti d'appeler un galion volant de la sorte ?
– ...
– Ici c'est la salle des machines.
– Vous ne trouvez pas que son second lui ressemble comme deux gouttes d'eau ? Vous croyez que c'est son fils ?
–...
– Là c'est la salle de commande.
– Son fils ? Mais il a quel âge ? 50 ans ?
–...
– Là c'est un placard à balai.
– Impossible ! Alby est trop classe !
– Qui ?
– ...
– Là c'est le pont.
– Vous croyez que c'est lui qui...
– Dites ça vous intéresse ce que je raconte ?

Les trois autres ouvrirent la bouche pour répliquer sans qu'aucun son n'en sorte pourtant, la refermant presqu'aussitôt tandis qu'Albator les fusillait du regard. Ils allaient se prendre la déculottée du siècle quand une alarme retentit, le vaisseau perdit en altitude, les faisant dangereusement glisser sur le pont gauche. Le bateau volante tenta de redresser mais la perte d'altitude était trop grande et en dépit de tous leurs efforts, l'équipage en salle des machines, privé de son capitaine -lui-même sur le pont retenant deux jeunes filles qui paraissaient trop aux anges pour des personnes suspendues dans le vide à plus de 5 000 mètres de hauteur... La bateau fut heurté de nouveau, secouant les uns et les autres dans tous les sens puis le plus terrible évènement qui soit dans la vie d'un homme, après une belle-mère et une copine en furie : le black-out.

Quand ils reprirent connaissance, ils étaient tous les quatre dans un champ verdoyant. Égratignés et pas des plus présentables, ils tentèrent de se remettre sur pied. Pour Aldrick la tâche fut moins ardue : un immense gaillard le souleva du sol pour plaquer son visage si près du sien qu'il pouvait sans mal distinguer tout ce qu'il avait mangé le matin même, tant les restes étaient nombreux dans sa barbe foisonnante. Ses soeurs ordonnèrent à ce qu'il le repose, mais Albator les retint de crainte qu'il ne les envoie dans le décor d'un simple geste de la main.
– Toi affronter moi.
– Hum... A tout hasard le mot "dentifrice" vous évoque quelque chose ? Interrogea Aldrick qui avait blêmit.
– Toi lancer troncs.
– Pardon ?
– Ce doit être un disciple de maitre Yoda.
– Qui ?
–  Il ferait bien de s'acheter "la grammaire pour les nuls" surtout... Déclara la blonde en arquant un sourcil.
– Toi sur ligne départ ! Toi défier moi ! Dons toi lancer troncs ! Gronda l'autre en lui mettant le nez sur une ligne rouge qui scindait la prairie.
Là seulement Aldrick observa le paysage analysant une pleine qui à l'herbe grasse où s'étalait de nombreux moulins aux ailes très rapprochés. Vaguement Aldrick eut un souvenir de son vol aérien et il réalisa que ce qu'il avait pris plus tôt pour un champ de géants se trouvait à présent devant ses yeux. Il ne comprit pas bien pourtant ce que tentait de faire un gringalet maigrichon en armure assit sur un cheval blanc squelettique et son comparse un gaillard rond surmontant en âne en fonçant le fleuron à la main contre l'un d'eux. Son vis-à-vis lui rappela violemment sa présence en le secouant comme un prunier, laissant les autres si surpris qu'aucun ne réagit avant que le commissaire n'accepte. Là il le lâcha sans cérémonie et comme le sol se dérobait sous ses pieds le saisit par le col avant de le remettre droit dans ses bottes. Après quoi il tapa dans ses mains et une petite boule de lumière verte apparue sur son épaule.

Elle se présenta sous le nom de Seamus, et était en fait un vieux leprechaun taquin. Il baissa son chapeau vert orné d'un énorme trèfle et fit apparaitre dans un éclat de rire toute une ribambelle de drapeaux colorés irlandais, de la bière, et beaucoup de troncs :
– Bien le jeu est simple : chacun d'entre vous doit faire passer le maximum de troncs entre les pales de ses moulins, vous disposez pour ça de 2 minutes par équipe. Deux lanceur d'autoriser. Tous les coups sont permis sauf d'empêcher les pales d'un moulin de tourner. L'équipe gagnante remportera un aller simple pour l'arbre et un cadeau surprise !
Il ménagea son suspens avant de faire apparaitre des tribunes colorées de rouge et de blanc comme son adversaire, et 3 autres participants, des versions naines de lui, avec le même langage basique. Tous habillés pareils.

Seamus les toisa ensuite de haut en bas, déclarant que l'uniforme n'était pas réglementaire et quatre bonnets blancs et verts apparurent. Il les somma de les mettre pour qu'ils puissent commencer. Les autres tentèrent de discuter avec lui pour signaler qu'ils n'avaient rien à voir et qu'ils ne voulaient pas participer mais le leprechaun signala que c'était eux qui avaient lancé le défi en franchissant la ligne rouge. Tous les regards se tournèrent vers Aldrick qui rappela aux plus jeunes que leur mère était là-haut quelque part dans cet arbre en train d'attendre dans la froidure qu'on vienne la secourir. Les demoiselles levèrent les yeux au ciel et saisirent les bonnets pour les porter en même temps que leur frère. Un léger "POF" se fit entendre et l'on put découvrir les jeunes filles vêtues d'un uniforme écossais particulièrement saillant, et à côté... Un Aldrick vêtu de blanc, avec un kilt vert et des chaussettes hautes de même couleur, tirant la tronche.
– Wooh attendez c'est quoi ça ?
– L'uniforme traditionnel. ~ Déclara Seamus en prenant des photos des filles.
– Hors de question que je mette ça.
– ...
– Allez fais un effort Alby.
– Ne m'appelle pas comme ça !
– Sinon vous pouvez toujours subir le supplice de Nabilla. Souligna le leprechaun.  
– NooooooooooooooooooOOOOOOOOOOOOOOooooooooooooonnnnnNNNNNNNN !
Elena et Sabrina plus rapides que des ninjas en profitèrent pour se saisir du bonnet et le placer sur la tête du corsaire qui se transforma aussitôt en bon écossais à ceci près qu'il semblait véritablement réfléchir à la légitimité du meurtre dans certains cas de figure. Particulièrement lorsque le lutin se rapprocha pour interroger l'air de rien :
– Alors t'as quelque chose en dessous ?

Il disparut dans un éclat de rire, laissant la poigne d'Albator se refermer dans le vide, avant que le chrono ne démarre les prenant en traite. Ensuite tout alla très vite : rendu fou de rage par Seamus, Albator tenta de lui faire voir 36 chandelles et souleva avec une aisance incroyable tous les troncs d'arbres qui lui passèrent sous la main pour les lancer sur lui. Aldrick fut contraint de les récupérer au vol pour les renvoyer entre les pales des moulins qui semblaient défiler s'avançant jusqu'à la ligne rouge avant de disparaitre comme par magie à l'instar des notes dans guitar héro avec musique d'ambiance. Elena supervisait en indiquant à son frère où se positionner et lui faisant éviter les mauvais lancés ennemis de l'autre moitié du terrain, tandis que Sabrina faisait du gringe aux concurrents adverses dans une technique diablement efficace :
– Oh mon Dieu, mais je n'ai jamais vu personne d'aussi viriles que vous. Déclara-t-elle en joignant les mains.
– Nous forts.
– Ouiiiiiii mes héros.
– Nous forts.
– Vous pourriez déplacer ces troncs-là, jusque-là bas pour moi ?
– Nous forts.
– Merci vous êtes des amours. ~~

[L'auteur tient à spécifier que le petit côté unilatéral de cette conversation ne gêna aucunement la belle qui parvint à obtenir gain de cause et destitua l'équipe adverse de 40% de son stock]

– Mais vise à droite ! Hurla Aldrick. Ton autre droite !
– %£°+!:/&{|@/µ*!
– Entre les pales !
– Aly ! A gauche !
Un tronc fendit l'air et manqua de l'assommer, faisant rire l'équipe adverse.
– Ah tu veux jouer à ça !
Là la musique de tétris se mit en marche et le barbu qui avait manqué de l'éborgner jeta autant de troncs -qui au final, n'était pas si lourd que ça- sur le commissaire. Ce dernier répliqua de la même façon, obligeant une partie des tribunes à se vider devant le ratio de ratage engendré. Manquant de tuer une grand-mère, deux poulets et cinq suppositoires volants qui s'étaient égarés parce qu'ils avaient achetés leur place moitié prix sur e-bay.
– Y'a encore un bug dans la matrice. Souffla son adversaire avant que son image ne se brouille pour laisser apparaitre le même homme en costard que précédemment avec les mêmes lunettes que précédemment.

Il prit d'ailleurs une dizaine de troncs sur une seule de ses épaules et les lança sur nos protagonistes comme s'il s'agissait de servir le plus vite possible de la pâte à pizza dans un jeu de livraison. Elena effectua une vrille, passant avec grâce entre deux troncs, ratterrissant ensuite sur la ligne avec la grâce d'une libellule venue se poser sur l'eau. Sabrina, elle se cacha derrière les pâles du moulin, sortant la tête de temps à autre tandis comme si elle avait soudain eut autant d'agilité que Woody Woodpecker, lui faisant passer 5 troncs consécutifs sur le même moulin. Aldrick sauta en l'air couru sur l'un d'eux, passa entre deux autres et fit un passage à la Matrix en s'inclinant lentement, les troncs le frôlant, l'obligeant à faire une vrille arrière qui dévoiler ses.... [Suite à une plainte du concerné ce passage a été supprimé, l'auteur prit l'ensemble de son fan club de bien vouloir l'excuser pour ne pas pouvoir donner suite à ses espérances].
Cela permit tout de même à un tronc de passer dans l'une des pales. Albator de son côté parvint à faire un one shot sensationnel qui lui valut des cris de fan girls hystériques de la part d'un public pas toujours féminin et ce ne fut qu'au moment à le lanceur de tronc reprit son apparence qu'un énorme coup de sifflet retenti marquant la fin de la partie.

Un total de 7 contre 6 troncs, rendit leur équipe gagnante et permit à Albator de se défaire dans un geste rageur de son bonnet. Retrouvant immédiatement son côté froid et charismatique, avec un certain bien-être.
– Ah là je comprends ma vie. ~
– Eh bien c'était serré mais comme promis voici votre cadeau surprise ~

Seamus remit un paquet dans les mains d'Albator et claqua des doigts sous les exclamations de la foule, les faisant réapparaitre dans des canons blindés d'explosifs. Il claqua à nouveau des doigts en leur souhaitant bon voyage avant qu'une immense détonation ne résonne à leur oreille et ne les propulse directement en direction de l'arbre. La seule chose qu'ils contemplèrent de la foule fut un lot de consolation pour l'autre équipe d'un panier de citrons. La vitesse ne leur permit pourtant pas de distinguer grand-chose jusqu'à ce leur course ne s'arrête parmi les objets de décoration de l'arbre.

Elena et Sabrina s'étaient écrasées dans un nid immense, tandis qu'Albator et Aldrick avaient respectivement atterrit sur un lampion et une clochette. Ce dernier poussa un cri de surprise sans précédent, remontant à la va-vite le long du cordage qui suspendait l'objet, comme s'il avait vu une créature horrible, tant il avait les larmes aux yeux. Son comparse corsaire l'observa d'un air curieux, la tête sortant tout juste du lampion géant, avant de s'enquérir de son état, s'inquiétant de ce qui pouvait pousser un homme de son genre à fuir de la sorte :
– Eh ça va ?
– Alby... Déclara Aldrick d'une voix étouffée en se cramponnant à l'imposante corde.
Le concerné fronça les sourcils, lui ordonnant de ne pas bouger avant de taillader partiellement le cordage au-dessus de son propre perchoir pour le lancer au commissaire qui dû s'y reprendre à cinq fois avant de réussir enfin à l'attraper. Le pirate ne cessait de jeter des coups d’œil furtif à la clochette, priant pour que la bête ne sorte pas dans l'immédiat. Enfin, aux bouts de nombreux efforts, il parvint à hisser l'agent jusque sur son lampion, analysant à la hâte le corps de ce dernier pour vérifier qu'il n'avait pas été mordu par un monstre sanguinaire.
– Mais... Tu n'as rien.
– Bah non.
– Mais... Et le monstre ?
– Quel monstre ?
– Pourquoi tu as hurlé ?
Le brun détourna le regard et finit par abandonner, gêné, du bout des lèvres en se sentant rougir :
– C'était froid !
Il fallut de longues secondes à Albator avant de comprendre qu'en réalité à cause de sa tenue raccourcie, Aldrick avait eu droit à traitement de faveur spécial vu qu'il avait adopter la posture de l'étoile de mer pour se réceptionner sur la surface lisse et froide de la clochette. Le navigateur, l'observa, et sentit sa patience se dissoudre, il leva le poing et... [Aucun lycanthrope n'a été maltraité durant cette scène, néanmoins -et pour une raison inconnue- au moins un face palm fut prodigué par l'un de nos deux protagonistes].

– Attrapez ça les garçons !
Ils virent un fil de laine se glisser entre eux et ne se firent pas prier, après s'être attachés l'un et l'autre ils remontèrent avec une agilité étonnante jusqu'au nid quelques mètres au-dessus.
– Tiens tu as enlevé ton chapeau grand frère ?
– ...
– C'était quoi le cadeau de Seamus ?
– Ça je ne sais pas trop à quoi ça sert. Déclara la jeune fille en posant dans la main d'Albator un petit boitier pourpre.
– Oh, ça fait longtemps que je n'en avais pas vu.
– Dites si on sortait de là ? Interrogea la blonde en reculant.
– Pourquoi tu es si pressée tout à... Okay sortons vite !!!!
Face à eux, un oiseau noir immense déployait ses serres, prêt à les transformer en ravi-o-lis, mais sans le passage ravi, et sans le lit aussi.
– Oh mais c'est trop de la balle ! Y'a une fonction grappin sur ce couteau suisse !
Aussitôt dit, aussitôt fait, Albator saisissant la demoiselle la plus proche de lui, l'autre s'était jetée au cou de son frère, il appuya sur le bouton magique et le grappin s’enclencha. Tel Tarzan dans son élément, Albator s'élança dans le vide avec classe, maintenant la demoiselle contre lui, les cheveux au vent, avant de survoler un bond tiers du paysage dans un ballet digne du lac des cygnes boiteux et qui ont le vertige.
– Plus vite ! L'oiseau nous suit !
– Parce que tu crois qu'il y a un mode super sonic peut-être ?
Elena indiqua un bouton sur lequel était inscrit en lettres d'or : "Mode super sonic"
– C'est juste pour me contrarier c'est ça ? Ça n’aurait pas marché si j'avais demandé la vitesse de la lumière.
Elle déplaça un peu ses doigts et ils purent lire : "Vitesse de la lumière"
– ...
Elena haussa les épaules et une nouvelle ligne apparue en dessous : "Cherche pas tu peux pas teste".
– Grouille Albyyyyy ! Ça urge là !! Hurla Aldrick en évitant le bec qui tentait de les gober tout rond.
Résigné, Albator pressa le premier bouton, ce qui leur fit faire 5 fois le tour de l'arbre dans un sens et 5 fois dans l'autre le temps qu'ils perdent en vitesse une fois le bouton stop enclenché. Lorsque enfin ils s'immobilisèrent, ils purent contempler le paysage dans toute sa beauté, et aussi Elise Voelsungen qui semblait plus pâle que jamais, comme si elle avait eu le mal de l'air.
– Mère !
– Oula t'as du coffre en fait.
– Les filles ? La belle endormie sembla se réveiller en entendant ces voix familières, cherchant dans le décor s'il s'agissait d'un énième rêve ou non.
– Bougez pas on va vous sortir de là !
Lorsqu'elle aperçut Elena dans les bras d'un illustre inconnu, dans une tenue saugrenue, Elise Volsungen ressembla d'avantage à une bête prête à tuer qu'à une demoiselle en détresse, les lames d'acier qui la retenaient à l'attrape rêve vacillèrent sous le coup qu'elle leur infligea en tentant de se dégager, un rugissement rauque lui échappa et chacun des présents en eut froid dans le dos. Albator les remonta immédiatement et n'eut pas le temps de défaire le lien de laine qui l'unissait à Aldrick que la belle, les cheveux légèrement en bataille, toujours attachée au rond d'acier été parvenue à se hisser avec sa prison sur la branche de l'arbre, oscillant dangereusement à cause de sa stabilité précaire, laissant coi les quatre autres. Sa figure d'habitude si fine semblait là déformée par une colère inégalée, ses cheveux blonds semblables à mille serpents aptes à prodiguer un venin mortel, ses iris bleutés joliment souligné étaient injectés de sang, sa peau nacrée laissait transparaitre chacune de ses veines, ses bras fins venaient de se décuplés en doublant de volume telle une bodybuildeuse, son sourire charmant dégoulinant de bave nocive s'élargit, les faisant reculer.
– Mais comment est-ce qu'elle est montée... ?
– Avec les dents j'imagine.
– ÉLOIGNE-TOI DE MA FILLE !!!

[L'auteur tient à préciser que si vous aussi vous êtes intéressé par le dentifrice hulkgirl, il vous suffit de remplir le formulaire qui se trouve à la fin de ce post pour vous le voir livrer sur votre boite de messagerie.
N.B : Une dentition de lycanthrope permet aussi plus facilement de remonter 10 mètres de corde sans vous casser la figure, alors que vous êtes emprisonné, le tout sans que la corde ne lâche au passage. Bon faut un peu de chance aussi avouons-le].


Là comme dans un réflexe hors du commun, comme si son instinct de survie avait parlé à sa place, Aldrick ôta Elena du cou de son sauveur et la reposa à côté de sa sœur, les décalant d'un bon mètre vis à vis de ce dernier. L'effet fut immédiat et cela sembla calmer dans la seconde la furie face à eux, et lui permit d'utiliser le couteau suisse pour les séparer. Prostré dans un silence inquiet, Albator ouvrit la bouche, une main sur son fleuron, il observa Elise Voelsungen redevenir une femme du beau monde tout ce qu'il y a de plus respectable et le saluait aussi poliment que le lui permettait sa posture actuelle. La comédienne n'eut guère le temps de faire des présentations que déjà elle se retrouvait coincée entre les griffes de la pie qui les avait suivis. Cette dernière attirée par le reflet lumineux de l'attrape rêve de métal, avait fondu sur sa proie en prédatrice chevronnée et volait à présent à tire d'aile dans la direction opposée. Dans sa précipitation pourtant, elle les avait propulsés au sommet de l'arbre sur une zone plutôt plate et moelleuse, une sorte de tapis de feuilles aux couleurs étranges, rappelant vaguement quelque chose aux groupe sans qu'aucun n'arrive à définir précisément quoi tant ils avaient mal partout.

– Aieuuuuuuuuuuh ! Mais bon sang c'est quoi le problème avec votre famille ?! Vous pouvez pas tenir en place 5 minutes sans égorger quelqu'un ou quoi ? S'emporta le corsaire en faisant les cent pas sans regarder où il allait.
Miraculeusement il parvint à éviter le décollage d'une coccinelle qui faisait deux fois et demie sa taille, hurlant à leur encontre sans tenir compte de leur mise en garde :
– D'abord le mec qui a l'air sérieux mais qui est pas fichu de prononcer mon prénom correctement, il se rapprocha d'Aldrick levant vers lui un index vindicatif, écoute moi bien bourricot, mon prénom c'est ALBATOR ! ALBATOR, d'accord ???!!
Sans attendre de réponse, il fit volte-face reprenant sa route d'un air irrité, poursuivant en actionnant une fonction épée sur le couteau suisse, ensuite les filles adorables qui sont des ninjas sorties d'on ne sait où ! Il agita les bras devant lui tailladant sans s'en rendre compte la langue d'un serpent géant qui l'avait programmé au menu et qui partit la queue entre l... Bref en rampant quoi. Et après il faut qu'on sauve la mère complètement barj< POUING >Aiiiiiiiiiiiieeeeeee ! Quel est le crétin qui a oublié ici un... Aspirateur ?
Aldrick qui s'apprêtait à frapper son comparse, retenu par ses sœurs se ravisa, observant l'objet avec perplexité, s'étonnant que le visage du jeune homme reste inexorablement classe et immaculé en dépit du bruit singulier que leur altercation avait provoqué.
– Mais t'es fabriqué en quoi toi au juste ?
– Pardon ?
– C'est pas un aspirateur.
– Qu'est-ce que c'est alors ? Un outil de communication interstellaire ?
– Quelqu'un aurait un décodeur ?
– C'est un détecteur de métaux ! Reprit victorieuse Sabrina en lisant l'indication en tout petit sur le manche.
– Muni d'un aspirateur. Précisa Elena en poursuivant la lecture. Autant pour moi
– Et il marche ? Peut-être que ça pourrait nous aider ?
– C'est vrai que c'est pas très propre la nature en général.
– Mais non ! Vu que la pie vole tout ce qui brille, elle a sûrement du piquer des objets en métal aussi, non ?
– Il a l'air un peu cassé... Elle appuya sur le bouton l'appareil émit un bruit d'australopithèque qui se faxe dans un lit et s'arrêta brusquement tandis qu'un voyant s'allumait sur la poignée.
– Je ne sais pas qui a conçu ça mais alors...
– Oh il manque un bout de câble là.
Instinctivement Albator observa le couteau suisse dans sa main qui avait repris son apparence originelle.
– Vous croyez qu'on peut le réparer avec ça ?
Il tourna l'objet entre ses doigts et ce dernier fini par afficher en lettres d'or : "Non mais tu m'as pris pour un jambon ou quoi ?"
– ...
"Y'a pas marqué « la poste » là !"
Et effectivement en retournant l'objet ils découvrirent plutôt l'inscription suivante : "Made in hell"
Un soupir commun leur échappa et ils tentèrent malgré tout de nombreuses fonctions du couteau suisse : livre, grille-pain, téléphone portable, appareil photo, porte manteau, chronomètre, tube de colle, canapé, ventilateur, convertisseur de monnaie, zirgouflex, vélo, thermomètre, bougie, chaine hifi, commode, borne wifi, briquet, imprimante, amplificateur de puissance, fourchette, tableau, couteau, calendrier, chaise, bigette bulbeuse à rayures et piano. Un brin désespéré, ils se posèrent dos à dos, éreintés de ne pas trouver une solution à leur tracas, l’inquiétude commençant véritablement à les gagner par ailleurs.
– Comment peut-il y avoir autant de fonction et pas une seule qui nous intéresse ? Soupira Albator.
– Et encore on a fait que le côté droit ! S'indigna Elena.
– Pitié Aly donne-moi du chocolat j'ai les neurones en bouillie.
Le concerné acquiesça en sortant pour tout le monde. Chacun se servi et les visages renfrognés s’effacèrent pour laisser place à des airs rassérénés. Là le délectable arôme du cacao fit sourire le commissaire, ce goût si singulier, si addictif, cette sensation de plénitude, ce parfum si alléchant, cette texture ensorcelante qui fond dans la bouche... Nul doute que s'ils avaient été au beau milieu de notre ère, ils auraient signés sans soucis pour faire partie du FLN : le Front de Libération du Nutella, pour que les étudiants et les jeunes puissent payer moins cher le chocolat lors de leur passage en caisse. Mais il n'en fut rien et il se contenta de froisser le papier qu'il tenait en main avant qu'un éclair de génie ne le traverse. Il récupéra le couteau suisse et le détecteur de métaux, posa ce dernier sur le sol, réenclencha au bout de quatre essais improductifs la fonction tube de colle, déplia le papier du chocolat qu'il défroissa, en induisit de colle les extrémités sous le regard baigné d'incompréhension des autres et colla le tout avec une grande application entre les deux parties du fils sectionnés pour en refaire la jointure.

– Woooooooh ! Fut le seul commentaire commun aucun il eut droit avant que l'appareil n'émette un "bip bip" qui le déclarait victorieux.

Il eut un sourire fier mais l'appareil eut un soubresaut lorsque par mégarde son doigts glissa sur le mode aspirateur, tentant à l'aide du couteau suisse de limiter les soubresauts de la machine il enclencha sans le vouloir le mode amplificateur de puissance. Là il sembla que 70% du décor subissait le passage d'un typhon, et bien vite, la mécanique s'emballa, acheminant à leur pieds une montagnes d'objets brillants qui s'amoncelait : lampes, enjoliveurs, bijoux, portes clés, portes savon décédés, boules de noël, morceaux de verre, pierres précieuses, fausses dents, cds, et finalement le cadran bleu qui asservissait Elise finit par rejoindre la pile.

Les filles se précipitèrent vers leur  mère qui fut surpris de ce brusque retournement de situation tandis qu'Albator était monté en renfort après avoir escaladé un 4x4 aider Aldrick à arrêter la machine infernale. Les hommes redescendirent ensuite de la pile, pour tenter d'aider la belle à se défaire de sa prison, mais ils eurent beau forcer, l'acier ne céda pas. Agacé, Albator saisit sa lame et la brandit vers les poignets de la blonde, annonçant d'un ton grave :
– Il n'y a plus qu'une solution !
– Attends tu ne vas quand même pas lui coup...
Tel Zorro, le laser bleu fendit l'air découpa le métal comme s'il s'agissait de parts de quiche, laissant la petite famille sidérée de cet exploit soudain.
Mais ils n'eurent pas le temps de s'en réjouir que déjà la pie venait réclamer son dû, croassant lugubrement.
– Aldrick avec moi. Déclara Albator en brandissant son arme vers l'oiseau.
– Avec plaisir.
Imitant la posture du corsaire, les filles en arrière-plan, il brandit à son tour son couteau suisse, et appuya sur le premier bouton venu. Un "click" se fit entendre et la pie se figea, tandis qu'une voix mécanique déclarait :

« Multipass activé »

La dernière chose qu'ils distinguèrent fut les ailes de l'animal en très gros plan avant d'être aspirés à l'intérieur du ventre de ce dernier par une aveuglante lumière blanche pour finalement se retrouver à l'air libre, hors du temple.

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Manche n°2 – Jouvencelle en péril  Ahou211
Loup y es-tu ? :


Dernière édition par Aldrick Voelsungen le Jeu 21 Aoû - 21:01, édité 5 fois
Narcisse Williams
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MessageSujet: Re: Manche n°2 – Jouvencelle en péril    Manche n°2 – Jouvencelle en péril  I_icon_minitimeJeu 21 Aoû - 1:59

Ah, le doux sentiment qu'apporte la fin d'un cauchemar ! La sensation délicieuse que le pire est derrière soi ! Ce bonheur soulagé de marcher librement ! Les effluves irrésistibles de la liberté ! La promesse d'un futur agréable et doux ! Voyez-vous de quoi l'auteure veut parler ?

Pendant quelques instants, Narcisse s'était dit que oui. Il avait naïvement pensé que son calvaire était terminé et qu'il allait pouvoir se débrouiller pour rentrer tranquillement. Ce à quoi le Destin avait répondu par l'équivalent d'un falcon punch dans sa tête. Méchant Destin. Là, alors qu'il se collait contre un mur dans l'espoir d'échapper à une chute fatale au fond d'un gouffre, le jeune homme avait envie d'aller voir son moi-d'il-y-a-cinq-minutes et de l'assommer avec une pelle. Ou une brique. Voire la massue du troll auquel il avait échappé quelques instants auparavant. Il fallait toujours qu'il se plante, hein ? Parce que, là où n'importe quel dégénéré mental aurait été attentif à son environnement pour des raisons évidentes, il avait joyeusement gambadé à travers les couloirs pour sautiller droit dans la gueule du loup. L'acrobate éprouvait beaucoup de mal à se retenir de se taper la tête contre la porte, qu'il avait commodément fermé derrière lui en entrant -applaudissements, s'il vous plaît-, jusqu'à ce que mort s'en suive. Au lieu de ça, il resta collé au mur comme une coquille à son rocher en fermant les yeux. Tant pis s'il pourrissait là.

« Euuuh... Jeune homme ? »

Un ange passa... regarda la scène, se demanda sincèrement pourquoi le Patron avait créé ce monde de dégénérés, et repartit.

« Jeune homme ?... Youhou ! »

Il fallu un moment au dragon pour réaliser que quelqu'un s'adressait à lui. Ouvrant les yeux avec hésitation, il aperçu... Un écureuil. Et parce que le caractère invraisemblable d'un tel animal parlant n'était apparemment pas suffisant, celui-ci était en plus suspendu au dessus du vide par une corde. Moui. L'acrobate haussa les sourcils d'un air froid, presque blasé. Si ce qu'il était en train de vivre était un rêve, il allait falloir songer à prendre rendez-vous chez le psychiatre. Si c'était réel, ce qui était sans doute le cas, et bien ce monde était fichtrement mal barré. Dans tous les cas, il allait avoir besoin d'une thérapie s'il s'en sortait.

« C'est que... Je vais avoir besoin de ton aide, petit... »

Narcisse cligna des paupières en réponse. Et il était censé faire ça comment ?! Il ne pouvait pas voler sous cette forme, et l'idée d'un suicide par saut périlleux ne lui semblait pas reluisante. Pas du tout, même. Il désigna le précipice qui s'étendait devant lui pour appuyer ses paroles :

« Sans vouloir vous offenser, je pense que ça va être compliqué, là. »
« Il faut que tu sautes, petit. »
« … Eh ? »
« Il faut que tu sautes ! »

Il écarquilla les yeux, incrédule.

« Je vous demande pardon ?! »
« Ne t'en fais pas, petit, tu ne mourras pas. »
« Ah bon ? Dans ce cas, pourquoi ne pas vous lâcher, vous ? »
« Parce que je ne peux pas, corne de bouc ! Il faut que tu me sauves, petit ! »
« M-mais... Je ne vais tout de même pas me suicider pour vous faire plaisi- »

Les protestations virulentes du garçon furent interrompues par un soudain coup dans son dos. Une main blanche venait de sortir du mur dans le but évident de le pousser vers une mort certaine. L'ironie de la situation n'échappa à son esprit alors qu'il poussait un cri d'indignation et de peur très peu distingué. Il eut le réflexe stupide, mais non moins humain de tenter de marcher dans les airs, ce qui eut pour seule conséquence de le faire passer pour un abruti fini -et bientôt mort.

« Kyaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !!!!! »


Plus que le manque de virilité flagrant de son hurlement, ce fut la longueur de celui-ci qui le marqua. Après tout, son pauvre corps aurait dû faire sa première et dernière rencontre avec le sol bien plus tôt, non ? Et pourtant... Il dut même s'arrêter pour reprendre sa respiration ! C'était tout de même un comble ! … Où peut-être était-il déjà mort ? Quelle horreur ! Cette idée le crispa tant qu'il en ouvrit un œil, histoire de vérifier. Si la paroi rocheuse défilant à toute vitesse devant ses yeux était un signe, non il n'était pas encore décédé, et oui il tombait toujours. Geh. Alors là, il ne comprenait plus rien du tout. Hésitant, il jeta un coup d’œil vers le bas. Et ce qu'il vit ne lui plu absolument pas.

« Noooo- »
POUUEEEEEET

Tel fut le bruit émis par le liquide verdâtre dans lequel il venait de tomber. Narcisse n'eut pas le temps de se rendre compte à quel point ce son était inapproprié, trop occupé à essayer de s'extirper de la matière gluante dont il était désormais enduis. Déterminant au hasard dans quelle direction était la sortie, il nagea -si on pouvait qualifier l'action de se débattre n'importe comment contre un fluide visqueux ainsi- dans l'espoir de pouvoir respirer. Lorsqu'il sortit enfin sa tête de là, le liquide émit de nouveau un « Pouet » dérangeant. Le jeune homme, complètement chamboulé, prit une série de grandes inspirations en clignant des yeux. Après quelques brasses, il constata avec soulagement que ses pieds touchaient enfin le sol. Il se redressa, rabattit le rideau de cheveux qui s'était abattu devant son visage et entreprit de reprendre son souffle.
Inspirer, expirer. Inspirer, expirer. Voilà. Se détendre. C'est bien de se détendre.

Finalement, les images qui arrivaient jusqu'à son cerveau depuis quelques minutes furent analysées et comprises. Ses yeux s'agrandirent tant qu'ils en devinrent presque globuleux. Qu'est-ce que c'était que ça ?! Il était dans un... parc. Un beau et grand parc, oui oui. La seule preuve qu'il ne rêvait pas -ou du moins qu'il n'avait pas changé de rêve en cours de route- était l'énorme trou béant dans le... ciel, il supposait. Alors là, c'était du grand n'importe quoi. Outre l'étang vert fluo gluant, on pouvait admirer la taille impressionnante des fleurs qui l'entouraient, la taille millimétrée des arbres en tous genres et un soleil qui souriait. C'était, concrètement, du grand n'importe quoi. Et il n'était pas encore au bout de ses surprises. Perplexe, l'acrobate traîna légèrement des pieds pour s'extirper de la gélatine liquide. Là où n'importe quel fluide aurait fait un son du style "splash" ou "plouf", celui-ci semblait prendre un malin plaisir à ne faire que des "pouet". Il haussa un sourcil curieux mais tenta de se raisonner: ce n'était probablement qu'un phénomène altérant les sons de l'étang, rien de plus. Sauf que lorsqu'il entreprit de marcher sur les gravillons qui formaient un sentier plutôt évident, ceux-ci ne firent aucun bruit de frottement.

coin coin coin coin coin coin coin coin coin coin...

À peine avait-il fait quinze mètres que le son de ses propres pas lui tapaient sur les nerfs. C'était quoi, le problème de cet endroit ?! Sa patience était en train de s'affiner à une vitesse alarmante, et il n'était pas certain qu'il allait tenir jusqu'à la fin de cette aventure. Fronçant les sourcils, il avança d'une démarche déterminée et crispée le long du chemin en essayant d'ignorer à quel point son pantalon ses cheveux collaient à sa peau grâce au liquide gluant qui avait sauvé sa vie, sans oublier les bruits dérangeants qui remplaçaient ceux dont il avait l'habitude. Sa route était parsemée de trucs plus incompréhensibles les uns que les autres -comme une énorme boîte bleue sur laquelle il était inscrit "Police Box- phone call", par exemple-, mais lorsque Narcisse tomba sur un être humanoïde constitué exclusivement de racines et de branche, il fut certain qu'il était tombé sur ce qu'il y avait de plus étrange dans le coin. Malgré tout cet être semblait doté d'une intelligence et pouvait donc se révéler d'une grande aide, ce dont il avait bien besoin.

« Euh... E-excusez-moi... Est-ce que je pourrais vous demander quelque chose ? »

Même en face d'une plante, il était trop timide pour pouvoir s'adresser sans trébucher sur ses mots. Décidément il était un cas désespéré... L'homme-arbre-chose le regarda d'un drôle d'air, cligna des paupières, lui fit un sourire, et répondit d'une voix grave et peux articulée:

« Je s'appelle Groot. »

Narcisse cligna des yeux et tenta de cacher sa perplexité.

« Oui... d'accord... Enchanté, moi c'est Narcisse. J'aurais besoin de... erm... de votre aide... »
« Je s'appelle Groot. »

Il cligna de nouveau des paupières. Sur quoi était-il encore tombé ?! Confus, il tenta un sourire qui finit par ressembler à une grimace étrange.

« C'est que... je connais déjà votre prénom... Je voudrais vous demander un service, en fait... »
« Je s'appelle Gr- »

Comme si la situation dans laquelle il s'était empêtré n'était pas assez étrange ainsi, une troisième voix interrompit le dénommé Groot en plein rabâchage.  

« Et, là ! Qui ôse s'introduire sur mon territoire?! »

Pitié, faites que cette personne ne veuille pas me tuer. Faites que je n'aies pas encore à courir. Faites que ce soit quelqu'un de gentil.
La prière intérieure du dragon porta moyennement ses fruits. Des buissons sortit un homme, bien moins imposant que sa voix ne le laissait penser, portant un costume qui ressemblait étrangement à ce que l'on voyait sur certaines peintures dont le personnage lui échappait, bleu blanc et rouge. Son visage laissait entendre qu'il ne valait mieux pas le contrarier plus qu'il ne l'était déjà. Narcisse faisait facilement une tête de plus que lui, même si cela ne l'empêcha pas de sursauter lorsque l'homme se jeta presque sur lui pour lui mettre une claque derrière la nuque.

« Et qu'est-ce que c'est que cette tenue ?! On n'a pas idée de se balader torse nu dans MON palace ! 'Puis cette dégaine, regardez moi ça ! Tout mince avec des cheveux longs, je vous ai pris pour une femme ! Ça vous fait plaisir d'être pris pour une femme ?! »

Ne pouvant pas vraiment lui répondre qu'être androgyne était un truc de dragon, le jeune homme se contenta de rougir et de se recroqueviller sur lui-même en guise de réponse. Groot regardait la scène d'un air critique, si c'était possible pour un être avec littéralement trois mots de vocabulaire. Le silence ne sembla toutefois pas plaire à son interlocuteur.

« Je t'ai demandé quelque chose ! Ça te fait plaisir d'être pris pour une femme ?! »

Apparemment, le vouvoiement venait d'être abandonné. Si cela ne manqua pas d'agacer l'acrobate, il ne montra pas d'autre réaction qu'un rougissement plus intense encore.

« Non...», finit-il par répondre d'une toute petite voix.
« Je s'appelle Groot. »
« Bien ! »

Durant quelques instants, les deux individus se regardèrent dans le blanc des yeux avec plus ou moins d'intensité. Plus le temps passait, et plus Narcisse se sentait mal à l'aise. C'était qui, ce type ?

« Eeeh, c'est quoi ce drôle d'air ?! Tu me regardes de haut, c'est ça ?! Fais gaffe toi ! Fais gaffe ! Je suis peut-être petit mais je te mets la raclée de ta vie quand tu veux ! Je t'écrase comme un misérable insecte, compris ?! Je te détruiiiiiis ! Personne ne manque de respect à Napoléon, tu m'entends ?! Personne !!!»

Vers la fin de son monologue hystérique, l'homme avait saisi le garçon par son cou -il aurait bien voulu avoir son col, mais pour des raisons évidentes ce n'était pas possible- et lui postillonnait dans la figure avec sa voix deux octaves au dessus de la normale. S'il avait vécu un siècle plus tard, le dragon aurait pu comparer son interlocuteur à Joe Dalton. Mais là n'était pas la question. Non, ce qui posait réellement problème, c'était le prénom apparent de cet individu. Napoléon. C'était une blague, n'est-ce pas ? Le fameux empereur français ne pouvait pas être là, vivant, en chair et en os...

« J'ai terrassé des armées, moi ! J'ai mis des MILLIERS de gens à mes pieds ! Ne pense pas que tu feras exception ! Tu es sous mes ordres, gamin ! Le GRAND Napoléon 1er ne fait que tolérer ta présence, tu m'entends ?! Tolérer !! Et toi aussi, la plante verte ! », s'exclama-t-il en désignant celui qui répondrait inévitablement par...
« Je s'appelle Groot. »

Plutôt que de répondre, Narcisse soupira de dépit, acquiesça d'un signe de tête et entreprit de fixer le sol. Peut-être était-ce parce que ses nerfs s'étaient finalement décidés à lâcher, peut-être pas, mais son esprit se mit à partir dans des directions jusqu'ici taboues et inexplorées. Pourquoi le sol faisait-il coin-coin et pas, qui sait, plouf ? C'était tout de même étrange, non ? Peut-être pas, en fait. Il était en train de perdre le peu de santé mentale qu'il lui restait, et le pire c'était qu'il n'en avait plus vraiment quelque chose à faire. Il tapotait les graviers avec son pied, créant une mélodie agaçante de "coin" tonitruants comme si ce son détenait la vérité sur l'Univers.

Inconscient qu'il sauvait l'esprit de son subordonné, Napoléon entreprit de traîner le jeune homme jusqu'à Dieu-savait-où en lui tenant fermement la nuque. Cela eut pour effet de le ramener sur Terre une bonne fois pour toute, et il tenta tant bien que mal de suivre le rythme en se pliant pour être à la hauteur de son... Patron, il supposait.

« Je veux me barrer d'ici, c'est clair ? Et vous allez m'aider ! Je vous donne un ordre, vous obéissez, et tout se passera bien ! Capito ? »
« Je s'appelle Groot. »
...
« C'est que, en fait, je- »
« IL. N'Y A. PAS. DE. MAIIIIIS !!! JE VEUX QUE TU M’OBÉISSES, BOURRIQUE !! JE NE TOLÉRERAI AUCUN REFUS !!! AUCUN !! ALORS TU TE TAIS ET TU- »

L'homme émit soudain un son aiguë qui ressemblait à ce qu'on appellerait un jour un aspirateur en panne, avant de se mettre à respirer de manière très étrange. Ses poumons sifflaient, son visage devint rouge, ses inspirations étaient trop profondes et trop rapides pour être normales. Hyperventilation. Ouah, il fallait vraiment que le vieux calme ses nerfs ! Néanmoins il fallait trouver quelque chose pour l'aider, et vite. Profitant de l'absence de l'emprise de Napoléon sur sa nuque pour bouger librement, Narcisse entreprit de chercher partout de quoi aider. En paniquant, sinon c'est pas drôle. Il était d'ailleurs si préoccupé par son objectif qu'il ne vit pas Groot tendre un sac de papier à l'ex-empereur, qui se mit à souffler dedans en le faisant gonfler et dégonfler. Il fallut que, au lieu du bruit de papier froissé et tendu, on entende un "Coucou" suivit d'un "Hiiiiiiiiii" à chaque respiration pour que le dragon se rende compte que quelque chose se passait. Sincèrement, la scène le rendait perplexe. Il y eut un silence. Puis l'acrobate fit quelque chose qu'il n'avait pas fait depuis très longtemps: il éclata de rire. Cela eut pour malheureux/heureux effet de sortir Napoléon de sa transe et de lui rendre la forme... ça, et une colère plus que palpable. La rougeur de son visage n'était désormais plus causée par le manque d'oxygène. Gloups. On eut tôt fait de regagner son sérieux dans les rangs de l'empereur. Celui prit une profonde inspiration -aussi surprenant cela paraisse-t-il-, saisit l'avant-bras du jeune homme d'une poigne d'acier et continua de l'entraîner vers un énorme tuyau vert qui dépassait du sol à quelques centaines de mètres de là où ils étaient.

coin coin coin coin coin coin coin coin coin coin coin coin coin coin coin

Trois paires de pieds faisaient retentirent des bruits parfaitement ridicules dans la salle. Au bout d'un moment, c'en devenait vraiment agacent. Mais alors vraiment. Lorsqu'ils arrivèrent finalement devant le tube émeraude, le seul qui semblait parfaitement imperturbable était Groot. Napoléon n'arrangeait absolument pas les choses en bougonnant non-stop, d'ailleurs. À peine étaient-ils arrivés que celui-ci poussa Narcisse vers le tuyau.

« Saute. Ça te fera monter.»
« P-pardon ? Mais ça n'a pas de sen-»
« Tu oses contredire mes ordres ?! »

Terrifié à la fois par une chute dans une canalisation et par un empereur dictateur à plein temps, il se sentait profondément gêné.

« Mais... Je... »

Sans plus de cérémonie, son patron le poussa de force jusqu'à ce qu'il grimpe en haut du tube malgré ses protestations -qui avaient fini par dégénérer en suppliques, au grand dam de son amour propre. Lorsqu'il commença à descendre, le garçon se recroquevilla sur lui-même en fermant les yeux. Cela ressembla néanmoins plus à un voyage en ascenseur qu'à une chute libre; et Narcisse en était reconnaissant. Il avait eu son quota de dégringolades pour le reste de sa vie.


Il ouvrit un œil, hésitant. Puis un autre. Il haussa un sourcil avant de se faire dégager par un Napoléon au top de sa forme qui arriva comme une furie en sautant du tuyau. Devant eux se tenait une cible, et rien d'autre. Pour une fois, les cerveaux de l'empereur et de l'acrobate fonctionnèrent en même temps, et ils échangèrent un regard perplexe. Qu'est-ce qui les attendait encore ?!

« Je s'appelle Groot. »

L'homme-arbre annonça ainsi son arrivée alors qu'il observait une enveloppe fichée entre ses longs doigts. Il fit un sourire et la tendit au dragon. Pour une raison qui lui échappa complètement, elle lui était adressée. C'était suspect. C'était même très suspect. Pour être franc, il n'avait pas du tout envie de l'ouvrir. Mais un regard meurtrier de son patron le poussa à le faire de toute manière.

« Je hais ma vie. », murmura-t-il pour lui-même alors qu'il ouvrait la pochette.

Il s'agissait d'une boîte, qui contenait un écran, à côté duquel se situait un bouton "play". Curieux, il appuya dessus. Une voix grave sortit soudain des enceintes et des images apparurent devant lui, le faisant sursauter.

« Agent Williams. Des oursins mauves ont été signalés dans cette partie du bâtiment. Il s'agit de petits êtres dangereux et vicieux dont il faut se débarrasser. Vous trouverez une poêle sur votre droite, sous une trappe. Votre mission, si vous l'acceptez, est d'envoyer tous les oursins dans la cible devant vous. Ce message s'auto-détruira dans cinq secondes... Cinq... Quatre... Trois... Deux... Un... »

L'écran devint noir et une fumée s'échappa du boîtier. Pour le moment, Narcisse était incrédule. Il buguait littéralement. Qu'est-ce que quoi ?! C'était quoi encore, ce délire ?! Il n'allait tout de même pas jouer avec une poêle et des animau-

PAFF

Le bruit détourna son attention vers Groot, qui avait désormais une petite boule de pics violette plantée en plein tronc. Un oursin mauve. Un nouveau bruit retentit et l'homme arbre se retrouva avec un second animal accroché à lui.

« Mais bouge-toi, bougre d'andouille !!! Va chercher ta poêle et envoie les dans ta satanée cible !!! Groot, tu lui envoies tous les monstres que tu attrapes, compris ?! Je coordonne les opérations ! »

Sans trop chercher à comprendre, le dragon s'exécuta. La trappe n'était pas difficile à trouver, fort heureusement, et contenait bel et bien un ustensile de cuisine. Bon, allé. On va y arriver ! Déterminer, il se mit en place face au mur qui lançait des oursins. Les genoux pliés, les mains sur la poignée de la poêle pour s'en servir comme d'une raquette, il était prêt. Il attrapa les trois premiers êtres mauves en un coup et ce fut en un magnifique swing qu'il les envoya en plein centre de la cible, qui les goba tous en même temps. Sur le coup, il fut tellement content de lui qu'il en oublia les autres qui arrivaient. Son esquive permit à Groot de se retrouver avec un grand total de quatre oursins plantés partout sur son corps. Cela semblait beaucoup amuser le ficus, qui souriait comme un enfant dans un magasin de jouets en attrapant des créatures dans ses branches. Riche d'une soudaine confiance en son tir, Narcisse se remit au travail. Sans se vanter, il était d'une précision redoutable qui leur gagna pas mal de temps. La cible se régala des quelques dizaines d'individus mauves et piquants qu'elle engloutit, et si arracher les oursins de Groot leur prit plus de temps que prévu, cela passa plutôt vite. Dans l'ensemble, l'acrobate se sentait pris d'une passion pour ce sport qui n'était pas sans rappeler le cricket, en fait. Peut-être qu'il pourrait s'installer un jeu de fléchettes dans sa chambre, au cabaret ?

« Ouuuuh, Like a Boss.», s'exclama soudain... la cible.

Plus étonnant encore qu'une cible qui parle: une cible qui se transforme en porte pour donner l'accès à une pièce. Si, si. Le trio cligna des yeux d'un air hébété avant d'oser avancer.

Ils venaient de revenir à la pièce de départ, à la seule différence qu'ils ne risquaient plus de faire une chute de centaines de mètres. L'écureuil à chapeau bizarre, lui, était toujours là. Son visage s'éclaira d'ailleurs quand il vit arriver un Narcisse encore trempé de liquide vert.

« Aaah, je vois que tu es revenu, petit ! Ça me fait plaisir ! Tu vois, t'es pas mort ! Tu t'es même fait des amis !  »
« Je s'appelle Groot. »
« Je ne suis PAS son ami !!! Je suis son idole ! Son empereur !!! Je le gouverne, compris ?! »

Sa bonne humeur s'évapora comme une goutte d'eau dans le Sahara. Dépité, le jeune homme se massa l'arrête du nez dans l'espoir de calmer la voix dans sa tête qui lui soufflait de transformer tous les gens devant lui en toast grillé. C'était pas facile tous les jours, d'être un dragon. Encore moins d'être lui, en fait. Parce qu'en plus il était malchanceux. Il poussa un soupir. Bon, au moins s'il délivrait l'écureuil il pourrait sortir, non ? D'une démarche lasse, il commença à s'avancer vers l'animal parlant.

« Hééé ! On sé détend, là ! Ti touché pas à mon ami l'écoureuil magicien commé ça, comprendo ? »

Narcisse ne voyait pas l'auteur de ces propos. Il tourna la tête à droite, à gauche, puis finit par regarder en bas. Un lézard. Un lézard avec un accent rital était en train de l'empêcher de passer.

« Je-je suis désolé, mais j'ai vraiment besoin de lui, vous voyez ? »
« Pffeuh ! Yé sais qui tou es, dragon ! Rien de bien né vient jamais avec vous, à chaqué fois, c'est parrreil. Yé né fait pas confianzze à oune dragon. »

L'intéressé haussa un sourcil agacé. Non mais pour qui il se prenait, l'autre ?

« Je veux juste passer. »
« Non ! Yamais yé né laisseré passer oune reptile di pacotille commé toi et yamais yé né te laisseré avoir ma récompense ! »

Reptile de pacotille. Reptile de pacotille... La patience de l'acrobate était à deux doigts de lâcher complètement lorsque Napoléon intervint:

« Mais... T'es un dragon ? Sérieusement ?! Et t'aurais pas pu me le dire plutôt ?! »

L'empereur jugea bon de lui donner une claque derrière la tête pour le punir. Inspire, expire. Ne crame pas le monsieur, ni le lézard, c'est mal. Papa et maman ont toujours dit que c'était pas bien.

« Dé toute façççone ça né vaut pas la peine, il né vaut rien. Les dragon, c'est noul ! »

Trop tard. Règle de survie dans le monde merveilleux n°795: Ne pas insulter un dragon sur sa nature, ils sont TOUS très susceptibles sur ce point.

« Ah oui ? C'est bizarre mais venant d'un reptile qui n'est même pas foutu de garder sa queue accrochée et qui passe sa vie à se dorer au soleil pour finir croqué par un chat, j'ai du mal à me sentir insulté ! »

Le seule remède au manque d'éloquence de Narcisse semblait en fait être l'agacement.

« Quoi ?! Tou ôôôses ?! Yé vé té montrer, moi, ce qu'oune lézard vaut comparé à oune grande chose commé toi ! »
« Attention à ne pas finir rôti à point, tu pourrais finir par me servir d'apéritif ! »
« Toi tou é trop gros pour être mangeable, sale tortoue !! »

Le seul à être choqué de cette ultime insulte fut apparemment le dragon lui-même. Il fusilla son lointain congénère du regard.

« Tu as juste honte d'être si minuscule et laid que même les oiseaux refusent de te manger !!! »

Round 1- terminé. Début du 2ème Round en direct !

« Tou l'auras cherché !! Yé démande oune battle !!! »

Cela eut pour effet de refroidir l'ambiance. Les trois compères se regardèrent, et pour une fois même Napoléon avait l'air perdu.

« Une quoi ? »
« Oune battle ! Nous allons nous affronter grâce à la danze ! Yé souis soure qué ti né peux pas tricher, commé ça ! »

D'ordinaire Narcisse aurait refusé, mais il en allait de son honneur de dragon. S'il avait besoin de se remuer pour mettre une raclée à cet importun, alors soit !

« Bien ! Comme tu voudras. »
« Yé veux t'affronter sous ta vrrraie forrrme, dragon ! »

Un sourire presque narquois vint étirer ses lèvres. Il allait voir ce qu'il allait voir, le nabot ! Prévoyant tout de même, l'acrobate enleva patiemment son pantalon en prévision de l'avenir. Il ignora le regard outré de l'empereur ainsi que celui, beaucoup trop intéressé à son goût, de l'homme-arbre. Ici, il avait largement la place de se transformer en paix. Ce qu'il fit, du coup. Le lézard ne se laissa impressionner qu'un tout petit peu par son imposant adversaire. Il désigna Groot en juge -allez savoir pourquoi- et désigna la porte du fond.

« Mousique, lé gars ! »

C'est alors que deux types, un grand mince et un petit rondouillet en costume cravate, chapeaux et lunettes noires débarquèrent avec un orchestre. Ils ne se préoccupèrent pas le moins du monde de voir un dragon argenté au milieu de la salle, et se mirent directement au travail. Un rythme entraînant résonna dans la pièce alors que les deux hommes se mettaient à danser et chanter.

« EVERYBODY, NEEDS SOMEBODY !!! EVERYBODY, NEEDS SOMEBODY, SOMEBODY TO LOVE !!! »

Aussitôt, le lézard commença la compétition en se dandinant dans tous les sens dans une danse que l'on appellerait un jour le twist. Groot ne prêtait pas vraiment attention au petit reptile, trop occupé à s'agiter lui-même. Mais Narcisse ne se laisserait pas faire, ça non ! Il allait prouver son talent en faisant quelque chose que jamais AUCUN lézard ne pourrait imiter ! Il prit une profonde inspiration, plia les genoux, se mit sur les deux pattes arrières. Il leva ses pattes avant et, en rythme avec la mélodie, les ondula sur le côté gauche, puis au dessus de ses épaules. Ses ailes suivirent le mouvement en se secouant deux fois puis il se retourna et remua la queue le même nombre de fois. Puis il recommença depuis le début.
[L'auteure tient à vous montrer l'origine de ce délire douteux afin d'illustrer celui-ci:  :nessy: ]

Groot était si obnubilé par ce mouvement qu'il tenta de l'imiter comme il pouvait. Au terme de la chanson, l'homme arbre désigna le dragon d'un air ferme, annonçant solennellement:

« Je s'appelle Groot. »

Promptement, Narcisse regagna sa forme humaine et s'empressa de se rhabiller. Il regarda son adversaire d'un air fier.

« Il me semble que la tortue t'a battu. »
« Aaah ! Cé né pas possibilé ! Yé mé vengeré, dragon ! Yé mé vengeré ! »

Et il disparut dans un "POUF" sonore, avec les musiciens. Si, si. En tout cas, le jeune homme était bien content. Non mais ! Ça lui apprendrait, à vouloir se moquer d'un dragon !

« Et bien, petit, tu as la musique en toi ! C'était divertissant ! Tu voudrais bien me délivrer, maintenant ?»

L'intéressé releva la tête vers l'écureuil-magicien parlant et jeta un coup d’œil significatif à Groot. Aussitôt dit aussitôt fait, l'homme arbre poussa jusqu'à atteindre la corde, qu'il coupa sans plus attendre. L'acrobate rattrapa l'animal en plein vol, riche de son expérience avec les oursins. Et bien, c'était une bonne chose de faite !

« Aaah ! Merci, ça fait du bien de s'étirer ! On va où maintenant ? »
« Je s'appelle Groot. »
« Oooh, la ferme !! Moi je suis libre comme l'air maintenant, alors je vous laisse ! Je ne veux pas être entourés de dégénérés plus longtemps ! »

Sur ce, Napoléon décida -non sans lui avoir mis une claque derrière la tête- de s'en aller vers la porte par laquelle les musiciens étaient entrés dans la salle. Le dragon, quant à lui, haussa des épaules et désigna le trou béant dans le mur du fond.

« On... euh... On pourrait sortir, non ? »



références !:

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Dernière édition par Narcisse Williams le Jeu 21 Aoû - 11:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Manche n°2 – Jouvencelle en péril    Manche n°2 – Jouvencelle en péril  I_icon_minitimeJeu 21 Aoû - 6:10

Je croyais pouvoir rentrer à la maison.

J'avais trouvé la sortie, cependant, je n'avais pas fait trois pas qu'un détail me frappa. Je n'avais pas mon lapin en peluche avec moi ! Presque aussitôt, les larmes me montèrent aux yeux. Je l'emportais partout où j'allais. Il me donnait du courage. Cela voulait donc dire que je l'avais perdu à un moment ou l'autre dans ce labyrinthe de malheur ! À contrecœur, je rebroussai chemin pour trouver la porte principale. Cependant, sans arme, je n'irais probablement pas très loin. J'avais eu beaucoup de chance jusqu'à présent, cela ne durerait pas éternellement... Seulement, puisque je n'avais pas vraiment trouvé la sortie, peut-être y en avait-il dans des pièces que je n'avais pas encore exploré.

Dès la première salle, un objet attira mon attention, aidée par un reflet brillant de lumière. Une poêle. C'était mieux que rien, je suppose... Soupir. Cela me faisait plutôt penser à mon avenir, qui était voué à la cuisine et qui ne s'annonçait pas toujours très joyeux. Mais ces réflexions pouvaient attendre à plus tard. Pour le moment, je devais retrouver mon camarade, et sortir d'ici vivante ... à nouveau. Je m'engageai donc dans les couloirs, restant malgré tout sur mes gardes. Avec raison. Une ombre se dressa bien vite sur ma route. Je levai ma poêle, prête à passer à l'attaque !

« N'ayez crainte, gente demoiselle. Je vous viendrai en aide, si vous en faites de même. »

Oh. Il s'agissait d'un homme ordinaire cette fois. Ou presque... Son physique était atypique. Un large chapeau sur ses cheveux roux. Un cache-œil couvrait le droit. Les traits durs et l'arme à la main. Une tête de mort sur sa veste. On aurait dit un pirate. Il ne manquait que le perroquet – égaré dans la jungle peut-être, ou même dévoré par l'un des mille dangers ? – et la jambe de bois. Comme pour confirmer mes doutes, il continua :

« Je m'appelle Albator. J'ai égaré mon navire et mon équipage... Je n'aurais pas deviné que mes voyages dans l'espace me conduiraient au passé. »

Euh. L'espace ? Le passé ? Bien sûr. Je me présentai malgré tout, lui serrant la main avec un sourire, car avoir une fine lame à mon service ne serait pas de trop. Ma poêle était bien résistante, mais pas assez tranchante, ni assez légère. C'est ainsi que nous nous engagions dans les couloirs, l'un derrière l'autre. Et au centre de la salle suivante se trouvait mon lapin en peluche, ligoté au plafond. Je tendis les mains pour l'attraper, sans grand succès. Une ombre passa, je fermai les yeux par réflexe, et il était trop tard.

« Alice ! »

Bon sang. Ma peluche se mettait à parler elle aussi, et elle avait été kidnappée par ce qui ressemblait à un chien se comportant comme un humain. Cela devait être un rêve. Ou un cauchemar. Forcément. Mon imagination était en train de s'emballer. Je me retournai vers Albator, prête à lui demander s'il avait une idée de ce qu'il fallait faire à présent, mais je n'en eus pas l'occasion. Une main se saisit de mon bras, celle d'un homme d'âge mur, vu ses rides et ses cheveux blancs.

« Vous ! En quelle année sommes-nous ? »

Je ne lui en voulais pas de se poser la question, ce n'était pas vraiment étrange, vu l'état des lieux, on se croirait presque dans une autre époque ! Et tous ces gens plus loufoques les uns que les autres qui sortaient de nulle part...

« À ce que j'en sais... 1889. »

« 1889 ?! 1889 ! Ce train à complètement détaillé ! Ou alors je devais avoir la tête complètement dans les nuages. Emmett Brown, tu as bien fait de partir seul cette fois ! »

C'est à ce moment qu'il remarqua le pirate qui l'observait depuis longtemps, comme s'il cherchait à le replacer. Cet étrange personnage qui s'était lui-même désigné en tant que Monsieur Brown recula d'un pas, perdit presque l'équilibre, les yeux grands comme des soucoupes, pour s'écrier d'une voix forte : 

« Nom de Zeus ! C'est vous qui avez volé ma toute dernière invention ! Vous aller ruiner le Noël de toute ma famille, vous vous rendez compte, monsieur le pirate, et ce pauvre Marty ne recevra jamais sa DeLorean en souvenir de toutes nos aventures ! Un modèle de collection à valeur inestimable... Trouvez vous-même un moyen de sauver le monde plutôt que voler les idées d'autrui ! Je dois retrouver cette machine à voyager dans le temps au plus vite... Retourner au présent, enfin, le futur, avant que les répercussions sur cette époque ne soient trop importantes, hrmm... Oui... »

Et il continua sa route ainsi, marmonnant dans sa barbe d'autres paroles plus incompréhensibles les unes que les autres. Je n'eus pas a me poser mille questions sur ce qui venait de se passer car mon nouvel ami était le prochain à se faire la malle.

« Nos chemins se séparent ici, aventurière. J'ai rempli ma part du marché, et tu as rempli la tienne. N'oublie pas que les répétitions d'instants font l'éternité ! Ce conseil te sera utile. »

Sur cette étrange phrase, il retira son chapeau, me salua bien bas, et quitta les lieux, sans doute pour aller retrouver ce docteur fou, si toute cette histoire de voyage dans le temps était vraie. Mais pourquoi pas. Tout est possible dans un rêve, après tout. Je le savais déjà, pour cette expérience étrange qui m'avait marquée, plus jeune. Au moins, j'avais toujours ma poêle. Je m'en servis pour combattre les petites araignées et leurs toiles qui bloquaient le passage vers la prochaine salle, puis sur ce chien humanoïde qui avait volé ma peluche. Il sortit un pistolet et les larmes me montèrent aux yeux à nouveau. J'avais agi trop vite parce que je m'étais habituée à de que les animaux en ce lieu posent un danger, désirant me manger...

« Pardon ! Ne me faites pas de mal ! Je voulais seulement récupérer ma peluche... Elle est si précieuse pour moi... »

Il ne tira pas. C'était un bon début. Je n'allais donc pas mourir. Il semblait plutôt perplexe, son regard allant de moi au lapin.

« Oh. Je pensais qu'il s'agissait de mon partenaire ! C'est vrai qu'il était fort silencieux... »

Il m'expliqua que son ami Max était parti pour la pizzeria du coin, histoire de se refaire des forces pour leur prochaine affaire. Parce qu'apparemment, ils étaient policiers. Logique. Pouvais-je récupérer mon bien maintenant ... ?

« Il me reste quelques jetons. On se fait une partie de poker pour passer le temps ? Si tu gagnes, tu pourras repartir avec ta peluche sans avoir à payer. »

Le poker ? N'était-ce pas un jeu de cartes ? Enfin un concept qui me semblait assez familier. Seulement, je n'avais jamais été mise au courant des détails, et je doutais que Sam, bien qu'il soit sympathique, accepterait de donner un avantage à son adversaire. J'acceptai malgré tout, car je ne voyais pas d'autre solution. Je n'avais pas d'argent sur moi. Juste un bracelet qui servirait de mise... Seulement, qui passerait les cartes, pour s'assurer que personne ne triche ? Albator et Emmett étaient partis, le chasseur et les cannibales aussi, il ne restait que le tigre.

... Le tigre ?!

Je poussai un cri et levai à nouveau la poêle. Il était revenu malgré son affrontement avec le chasseur ? Cependant, le fauve ne semblait pas vouloir passer à l'attaque. Non, je dirais qu'il avait plutôt l'air triste, ou souffrant. Non, Alice. Ne le laisse pas t'attendrir ainsi, c'est de la folie. Pourtant, je m'approchai, un pas après l'autre, sous les encouragements de Sam, et tentai de trouver la source du problème. Une de ses pattes peut-être ? Me voilà qui m'improvisait médecin, franchement, j'allais de surprises en surprises, dans cette journée dont j'avais l'impression qu'elle ne finirait jamais.

« Ce n'est pas grand-chose ! Juste une petite coupure. Voilà un bandage avant que cela ne devienne trop grave et t'empêche de pouvoir courir et chasser. Cela guérira tout seul. Gentil tigre. »

Je fis bien attention de ne pas trop serrer les bouts de tissu déchirés de ma robe désormais très courte qui servaient de bandages improvisés. Ne pas se faire la réflexion qu'il ressemblait à un paquet cadeau ainsi, surtout. Ce n'était pas le moment de rire. Il lécha sa patte endolorie et m'offrir un sourire. Du moins cela y ressemblait. Ni d'une ni deux, le chien parlant se servit de son don avec les animaux pour demander au tigre de mélanger les cartes. Ce ne fut pas de façon aussi élégante que l'un de nous deux l'aurait fait, mais tant pis. Chacun prit cinq cartes, et il en fut placée cinq au centre également, au hasard, seulement deux dont la face était révélée pour le moment. Après un affrontement intense de regards, nous fîmes tomber nos cartes. Apparemment, la chance était de mon côté, j'avais gagné ! Sam me laissa donc ma peluche et décida de partir à la recherche de son ami. Quant à moi, je m'installai sur le dos du tigre qui était devenu mon ami. Maintenant, on n'avait plus l'intention de venir me chercher des ennuis. Ah ah !

Ce qui m'a inspiré:
Edward White
l Dans l'ombre du loup l BIG BOSS l
Edward White

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Manche n°2 – Jouvencelle en péril  Empty
MessageSujet: Re: Manche n°2 – Jouvencelle en péril    Manche n°2 – Jouvencelle en péril  I_icon_minitimeJeu 21 Aoû - 13:42


    « Vladimir, calme toi ! Tonna Edward en secouant son cadet.
    Mais je dois sauver Ani !
    Il nous faut un plan !
    Depuis quand ? C'est pas toi qui me rabâches sans arrêt de me fier à mon instinct.
    Reste là et écoute m... Vladimir !
    J'arrive Ani ! »

    Le plus jeune des loups s'était esquivé, et retirant d'un geste professionnel sa veste et sa chemise, il plongea dans l'étendue d'eau turquoise qui le séparait de sa bien-aimée. Edward souffla une flopée de juron à faire pâlir un vampire, se demandant, au passage, pour quelles raisons farfelues son frère avait retiré la moitié de ses vêtements avant de sauter. Le regard admiratif d'Anastasia suffit à lui donner une réponse, et ce fut dans un soupir qu'il s'approcha du bord de l'eau, guettant un danger qui lui semblait imminent. Vladimir remonta à la surface, enchaînant, très peu gracieusement, quelques mouvements de brasses qui le firent avancer de plusieurs petits mètres à peine, le tout sous le regard dépité de son aîné et les encouragements amoureux de sa femme.

    Alors qu'il arrivait à mi-chemin, l'eau, déjà bien opaque, se troubla plus encore. Une flopée de bulles remonta à la surface, obligeant le lycanthrope à faire demi-tour. Malheureusement, le remous se mit en branle au même instant, se précipitant vers Vladmir au grand damne de ce dernier qui tenta d'accélérer sa retraite. Edward se pencha dès il fut à sa portée, mais il n'eut pas le temps de saisir la main qu'il lui tendait, que son frère se fit propulser hors se l'eau et atterrit lourdement aux côtés de son aîné sous les exclamations offusquées d'Anastasia. Cette dernière fit preuve d'une imagination sans limite en matière d'insultes, compte tenu qu'elle s'adressait à des bulles, avant qu'un concert de rire ne parvienne à lui faire retrouver le silence. Tous trois observèrent l'eau bouillonnante, remarquant sans mal les formes à la taille grandissante qui se dégageaient sous sa surface. Edward était sur ses gardes, craignant le retour de l'Octopus 6.0 et maintenait fermement son manche de serpillière, quand le plus jeune reprenait son souffle.

    Mais au lieu de l'imposante masse métallique, un petit poisson jaune, à la crête orangée sauta hors de l'eau, dévoilant au passage, un blouson en cuire décoré d'un blason inconnu aux trois lycanthropes. Il fut rejoint par toute une bande d'autres bestioles marines aux couleurs acidulées, et affublées du même vêtement. Elles se mirent à tourner en rond, claquant des nageoires à un rythme régulier et aussi inquiétant que possible, observant de leurs yeux globuleux mais au regard noir, les deux frères qui contemplaient la scène, perplexes. Leur leadeuse, soit le petit jaune qui s'avérait être une fille, se mit alors à beugler d'une voix trop grave pour être plausible, reprise dans un murmure préoccupant par ses comparses à chacune de ses phrases :

    « Whoooo ! Vous êtes sur nos terres !
    Gare à vos derrières...
    Ici la loi c'est moi !
    C'est elle la loi ! Loi !
    J'vais vous mettre la misère...
    Gare à vos derrières...
    Craignez le courroux...
    La loi c'est nous !
    Du gang des tauliers...
    Des oursins violets ! »

    Tous les protagonistes de cet affreux ballet s'arrêtèrent dans une pose victorieuse, mais non moins menaçante, leurs petites nageoires respectives s'étant refermées pour brandissaient un poing agressif tendu vers les loups, alors que tous affichaient une grimace de tueur psychopathe. Particulièrement, le minuscule poisson vert qui battait des records de laideur. Ils portaient tous, haut les couleurs de leur groupuscule, dont l'emblème se composait, effectivement, d'une grosse boule violette qui s'avérait être un oursin, surplombée en lettres de feu des mots « Purple Sea Urchin ».
    Toutefois, leur posture tourna court, troublée par le saut d'un gros narval rose bonbon, visiblement du même clan, qui les éclaboussa superbement provocant l'indignation générale, et les applaudissements de Bibble qui avait tout vu depuis sa bouteille.

    « Nadine !! Combien de fois qu'on t'a dit de pas sortir tes grosses miches de l'eau ! L'invectiva leur mini-chef.
    Oups... Désolée Marine...
    Rien à foutre. Viens prendre ta claque. »

    La petite poisson leva la nageoire, et l'imposant narval jeta sa joue dessus, provoquant un léger « clac », qui ne sembla pas satisfaire la meneuse puisqu'elle lui ordonna de recommencer. Le mammifère s'exécuta sous le regard incrédule de la famille Wolkoff, et plus particulièrement d'Edward et d'Ani qui ne comprenaient pas pourquoi le plus gros des deux n'écrasait pas purement et simplement le plus petit une bonne fois pour toute. L'incident fut clos, et tout le petit groupe se tourna les deux frères qu'ils toisèrent de pied en cap, déclenchant des grognements bestiaux au petit vert qui se mit à buller abondamment avant que Marine ne le caresse dans le sens ses nageoires, sommant :

    « Du calme Luther, tu pourras les bouffer bien assez tôt... Alors les petites crevettes, on s'aventure en dehors de chez mémé ? C'est quoi vot' soucis, on vous a pas assez botté l'fion quand vous étiez minot, vous en redemandez un peu ? »

    Cette fois-ci, ce fut Edward qui se précipita vers l'étendue d'eau, bien décidé à faire de la friture de cette petite vermine, mais il fut arrêté à temps par Vladimir qui lui permit d'échapper de justesse à l'attaque de Luther, prêt à croquer son gros orteil, et ce, sans assaisonnement. Complètement fou ce poisson. Cela fit rire l'assemblée marine à gorge déployée. Le plus âgé des loups se débâtit, ne comprenant pas où était le danger dans cette bande de punks aquatiques, composée de deux minuscules poissons, d'un espadon en costume trois pièces, d'un narval au bord des larmes et d'un calamar trop maquillé. Mais son frère insista pour qu'il reste à terre, lui expliquant d'une voix faire :

    « Attends Edward, ils sont plus dangereux que tu ne le crois !
    Et bah ça fait deux !
    Je ne rigole pas ! Leur chef est une ancienne détective qui a mal tournée. Les autres, ce sont des repris de justice, ils ont tous essayé de voler le Grand Coquillage et ses cornes d'or avant de provoquer de multiples attentats avec des bombes OV. Ils sont recherchés par la police d'Atlantide.
    Mais comment tu sais ça !? C'est quoi OV ?!
    Oursin violet mon pote... Reprit Marine dans un rictus mauvais. Et tu ferais bien de l'écouter le petit bigleux. Il a tout bon. On n'est pas des tendres ma caille, et maintenant que vous vous êtes pointés sur not' territoire, pensez bien qu'on peut pas vous laisser repartir comme ça. Pas vrai, les gars ? »

    Tous acquiescèrent d'une même voix, à l'exception de Luther qui émit un rire hystérique entre deux grognements subaquatique. Le petit groupe se mit alors à tergiverser sur le sort des intrus, hésitant visiblement entre une fin lente et douloureuse ou une fin très lente et tout aussi douloureuse — enfin presque —, ponctuant leur débat des gloussements du plus petit poisson que la conversation semblait ravir :

    « Et si jew couwsais leuws vêtements entwe eux pouw faiw notwe nouveau dwapeau ? Ajouta l'espadon. On les laissewait touw nu, ce sewais tellement humiliant huf huf huf ~
    Archi-chou, c'est pas du tout hype ça, coupa Bianco, calamar drag queen. Nan, faut un truc plus swag, plus in quoi... Avec du style, des fresh colors...
    Pleaaaase... Jew m'appelle Archibald LE tailleur... Pas... Awchi...
    Oh, moi, moi, moi je sais ! S'exclama Nadine. Je pourrais les embrocher adorablement sur ma dent et les secouer, les secouer avec amour et tendresse ?
    Nadine... Ta claque, répliqua Marine qui leva de nouveau la nageoire. Luther, quelque chose à proposer ?
    Mnrfgnrf… Gwhahahahahaha !
    Euh ouaiiiiis... Bon laissez tomber. Allé les louloutes, c'est l'heure de leur faire la fête ! »

    Edward et Vladimir se jetèrent un coup d'œil, le premier n'étant visiblement pas convaincu par le qualificatif de « dangereux » utilisé un peu plus tôt par son cadet, bien que reconnaissant du silence que cette scène avait imposé à Ani. Aussi ce fut muni de son manche de serpillière, que le loup-garou se prépara, nonchalamment, à l'affrontement, songeant qu'au premier bond du petit nerveux, il n'hésiterait nullement à frapper de toutes ses forces.
    Mais contrairement à ce qu'il avait prévu, le gang des Oursins violets disparut lentement sous l'eau dans un ricanement qui n'annonçait rien de bon. Le loup resta sur ses gardes, recommandant la même chose à son frère qui s'était naturellement éloigné du bord de l'eau. Tout resta calme pendant une dizaine de minutes, réveillant au passage Anastasia qui somma son beau-frère d'agiter son royal postérieur et de venir la tirer de là et fissa. Ce dernier, déconcentré par les cris incessants de la demoiselle en « détresse », ne vit pas à temps le projectile qui s'échappa de l'eau et arriva droit sur lui. Une explosion le déclencha peu avant qu'il entre en contact avec Edward, étendant un grand filet de pêche qui couvrit le loup et rendit ses déplacements difficiles. Un second missile explosa, cette fois-ci du côté de Vladimir qui l'évita de justesse effectuant un magnifique bond de côté, avant de glisser et de se vautrer lamentablement sous les encouragements de son épouse.
    Edward parvenait juste à se dégager dans un grognement furieux, que deux autres projectiles jaillirent à leur tour, fonçant droit sur lui. Encore empêtré dans les cordes, il put miraculeusement détourner la première en lui assénant un coup de son arme de fortune, avant de se retourner protégeant son visage de ses bras pour supporter au mieux l'impact avec la seconde.

    Ce dernier n'arriva pas.

    Un bruit métallique résonna dans la pièce, suivit d'une détonation. Edward se redressa, se débarrassant une bonne fois pour toutes du filet, avant de poser son regard dépareillé sur le cylindre aux couleurs du gang des Oursins Violets gisant près de lui, et qui avait manqué de le peinturlurer en jaune poussin. Une arme y était plantée. Un saï. Vladimir aussi l'avait vu, de même qu'Anastasia, et tous trois tournèrent la tête vers la silhouette voluptueuse de la nouvelle arrivante qui récupéra très lentement son arme. Ses mèches noires, couvertes sur sa tête par un foulard rouge tombaient en cascade sur ses épaules d'athlète, s'arrêtant juste à temps pour ne pas trop dissimuler sa musculature parfaite, qui s'achevait par deux longues jambes interminables. Tour à tour les, visages des trois loups s'illuminèrent ou se fermèrent, Edward lançant le premier :

    « Elektra ~ Ravi de te revoir.
    Edward.
    Euh... Oui moi aussi, ajouta Vladimir qui s'était redressé, droit comme un i.
    Vladi-chou.
    Morue ! Si tu approches un seul cheveu de mon loup je te fais bouffer tes collants d'allumeuse !
    Elle est là aussi la harpie ?
    Je vais te... »

    Mais Anastasia n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'une bardée de missiles jaillissait de la moindre parcelle d'eau, fonçant sur eux à toute allure. Les rôles se répartirent naturellement, Edward se précipitant jusqu'à son frère, non armé, afin de le protéger au mieux avec son humble manche désormais bien abîmé, tandis qu'Elektra enchaînait les pirouettes, saltos, triple axels et parvenait à réduire à néant, les un après les autres, chacun des missiles qui leur était destiné. Elle retomba très sobrement sur le sol, à peine décoiffée, contrairement aux deux frères qui avaient écopé d'une salve d'oursin dont une partie les avait atteints. Toutefois, ce soudain revers obligea le gang des Oursins Violets à remonter à la surface, arrachant un grognement furieux à leur chef lorsque son regard croisa celui de la plantureuse brune. Celle-ci pointa l'une de ses armes dans la direction, déclarant d'une voix sans équivoque :

    « Marine Malice, je viens prendre ta vie !
    Ridicule... Nota Anastasia, fort peu impressionné par cette démonstration.
    Elektra... Mon ennemie jurée ! Ta cervelle de moule n'est donc pas capable de faire un simple calcul ? Nous sommes trop nombreux pour toi limace à varices !
    Ah ! C'est là où tu te trompes Marine ! Je ne suis pas seule ! Edward White, le roi des lycanthropes est à mes côtés, ainsi que le grand et tout-puissant Vladimir-chou ! Et j'ai... Ceci ! »

    Elle détacha un sac de sa ceinture, l'ouvrit et brandit vers le ciel un masque rouge, surmonté de deux grandes oreilles d'une couleur identique ainsi que de d'une pelisse blanche. La vue de l'objet arracha une grimace au poisson, ainsi qu'un ricanement à Luther interrompu par la baffe monumentale que lui asséna sa chef. Serrant les dents, cette dernière s'exclama :

    « Quoi !? Comment as-tu...
    C'est Mononoke qui me l'a prêté.
    Oh ? Elle va bien ?
    Bah le train train quotidien tu sais... Botter les fesses des sangliers, sauver la forêt...
    Bah, ça ne m'étonne pas d'elle, elle ne tient pas en place de toute façon, une vraie sauvageonne.
    Euh... Chef ? Interrogea Nadine.
    Ah oui c'est vrai... Reprit Marine avant de se racler la gorge. Tu crois que tu me fais peur avec ton déguisement en macramé ! Sache que le gang des Oursins Violets ne craint rien ni personne !
    C'est ce que l'on va voir ! »

    Le gang entreprit de se réunir pour élaborer un plan d'attaque, immédiatement imité par leurs adversaires. Enfin... Presque.

    « Vladimir, tiens moi ça. »

    Confiant son manche de serpillière à son cadet, Edward s'élança d'un pas rapide, faucha le masque des mains d'Elektra et sauta le plus loin possible droit dans l'eau, un large sourire aux lèvres. Il plongea sous le regard atterré de tous les présents et ne remonta pas à la surface. Sans attendre, Luther se précipita sous l'eau dans un gloussement psychotique, près à ne faire qu'une bouchée — peut-être un peu plus compte tenu de sa taille — de l'imprudent. Cependant le calme dont fit preuve le camp adverse, laissa entrevoir à Marine qu'il y avait anguille sous roche, et dans ce cas-ci... C'était plutôt loup sous eau.
    Remontant à la surface, tous crocs dehors, un immense loup blanc au regard dépareillé fit face aux Oursins Violet, recrachant le petit poisson vert qui fila se cacher derrière sa supérieure. Les autres membres du groupe ne semblèrent nullement rassurés en voyant l'imposant canidé nager vers eux, un sourire terrible lui marquant la gueule, tandis que sur la terre ferme, le constat était plutôt à la lassitude, la belle brune lâchant en ajustant son bandeau :

    « Il n'a pas changé...
    Pas d'un iota... »

    Puis Elektra rejoignit la bataille, s'élançant depuis leur promontoire avec un saut aussi élégant que prodigieux, qui lui permit de s'accrocher à l'une des parois. Puis s'armant de trois kunaïs, elle effectua une seconde acrobatie qui la plaça à l'aplomb du gang, évitant au passage le tire de rocket du calamar qui entama sérieusement le mur. Elle jeta ses armes. L'une d'elles fut déviée par la dent de Nadine, dans un cri suraiguë, quand les autres écorchèrent Archi et trouèrent la veste de Marine qui évita, ainsi, de perdre un œil. Reprenant appui sur la cloison opposée, Elektra coinça l'un de ses saïs entre ses dents, se préparant à l'assaut sur l'espadon qui tricotait déjà à vive allure, de quoi se protéger. Il fut cependant déstabilisé par Edward, dont le coup de patte éclaboussa l'assemblée, provoquant une vague qui lui fit perdre de fil de sa couture. La brune profita de cet instant de détresse pour se jeter sur lui, engageant une lutte acharnée, qui opposait l'épée cartilagineuse de l'animal à son adresse au saï. Coup droit d'Elektra, paré de justesse par Archibald, il tenta un coup d'estoc, mais la jeune femme esquiva et plaça sa botte secrète qui désarçonna son adversaire avant d'un coup de queue d'Edward ne l'achève complètement.
    La bataille faisait donc rage dans l'eau, tandis que Vladimir longeait très discrètement les murs dans le but de rejoindre Anastasia. S'agrippant aux murs glissants du mieux qu'il put. Il avait effectué la moitié du chemin lorsque, sous ses pieds, l'affrontement prit un nouveau tournant.

    « Il va falloir passer aux choses sérieuses les gars, on a plus le choix ! » S'exclama Marine.

    Le gang plongea, s'échappant quelques mètres plus loin dans un rond parfait, enchaînant diverse figures de natation synchronisées avec une excellent timing tout en énonçant en cœur :

    « Les petits poissons dans l'eau, nagent, nagent, nagent, nagent,
    Les petits poissons dans l'eau nagent aussi bien que les gros. »

    Une vive lumière émana de tout le groupe, aveuglant les trois loups-garous ainsi que la combattante, tandis qu'une mélodie enfantine s'élevait dans toute la pièce. Vladimir tomba à l'eau, tandis qu'Elektra s'exclamait inquiète :

    « Prenez garde ! Ils utilisent la force magique des Croustibat ! »

    Au même moment, la lumière s'estompa, laissant la place au gang des Oursins Violets, flottant au-dessus de l'eau, dans des accoutrements éclectiques. Principalement composés de jupons, de nœuds, de rubans, dans tes teintes différentes qui, il faut l'avouer, s'accordait plutôt bien avec la couleur de leurs écailles. Tous se figèrent dans une pose chevaleresque, s'exclamant :

    « Croustibat qui  peut te battre !
    Ahah ! Enchaîna Marine. Que dites vous de ça bandes d'huîtres amorphes ! Notre pouvoir est désormais sans limites ! Prenez ça ! Attaque Flipper's scream ! »

    La meneuse du gang des Oursins Violet pointa vers eux son sceptre dauphin, qui produisit dans l'instant des ondes super soniques. Ces dernières mirent à mal le petit groupe d'opposants, principalement Edward dont l'ouïe fine fut endommagée, le déstabilisant pour plusieurs minutes. Dans un excès de chance, Vladimir, qui se trouvait juste au-dessus de leurs assaillants, lâcha le manche de serpillière qu'il tenait encore. Ce dernier dégringola jusque sur la tête de Marine, qui dévia son coup sous la douleur, permettant à Elektra de la désarmer en jetant l'un de ses saïs, droit dans sa direction. La réponse ne se fit pas attendre, Nadine s'élançant à son tour :

    « Lovely death horn attack ! »

    Et projetant sa dent comme on l'aurait fait avec une fusée, elle visa Vladimir qui n'avait plus rien pour se protéger. Il se laissa heureusement tomber à l'eau, évitant ainsi l'attaque fatale du narval qui manqua de se faire croquer la queue par Edward, ce dernier ayant réussi à retrouver ses esprits. L'affrontement se poursuivit entre le gang de poissons magical girl et le loup, que l'eau gênait pourtant. Son style de combat n'avait d'ailleurs rien de très gracieux, le faisant davantage ressembler à un chien qui sauterait après des papillons qu'à un loup-garou dans la fleur de l'âge et très tenté par une brochette marine. Son agitation mettait pourtant un sacré bazar dans le camp opposé, et permit à Vladimir de gagner la paroi qui le conduirait à la plate-forme d'Ani. Elektra lui vint en aide, très humblement, lui proposant de lui faire la courte échelle pour gagner du temps. Il s'empressa d'accepter, mais au lieu d'un simple appui, la belle lui apporta un formidable élan qui le propulsa quatre mètres plus haut. Il s'accrocha de justesse, au rebord, sous les acclamations d'Anastasia :

    « Mon héros ! Tu es venu me sauver ! Et j'irai sauver ton frère... Il fait quoi au juste ?
    Il s'amuse, grommela Vladimir en se hissant au sec, avec difficulté. Elektra m'a aidé, je pense qu'elle va...
    Cette nymphomane t'a touché ?!
    Du calme, elle m'a juste fait la courte échelle.
    Oh... Dans ce cas, je me contenterai de lui briser tous les os. Je laisse de côté le broyage méticuleux de ses articulations.
    Ani ! C'est exactement pareil ! Protesta Vladimir dans un instant de panique, hésitant maintenant à la détacher.
    Ah booon ? ~ Tout dépend de l'arme que j'emploie non ?
    Ani !!
    Oui bon... C'est bon. Tu me libères ? ~
    Tu seras sage ?
    Promis.
    Tu croises les doigts !
    Grmbl... Je te le jure ! Voilà ! »

    Vladimir embrassa la joue de sa femme et la libéra volontiers. Il n'eut toutefois pas le temps de profiter de ces retrouvailles, que la douce et tendre Anastasia se jeta à son tour dans la bataille. Elle effectua un magnifique saut, sous le regard terrifié de son mari qui vit l'espadon pointer vers elle son lance-aiguilles-à-tricoter dernière génération, qu'il actionna sans hésiter. Une pluie de longs éperons métalliques s'abattit sur la jeune femme qui fut touchée de pleins fouets et tomba dans l'eau. Vladimir se précipita au bord du promontoire brûlant d'inquiétude, mais à la place d'Anastasia, il découvrit avec étonnement, une bûche de Noël, façon glacier traiteur, qui se désagrégeait lentement dans l'eau. Une exclamation lui fit lever la tête :

    « Esquive ninja numéro 42 ! Noël ne meurt jamais ! »

    Le genou d'Anastasia fendit l'air pour venir heurter avec force Archibald que cette substitution exceptionnelle avait pris de court. Le pauvre espadon traversa la salle pour s'écraser contre la paroi la plus proche dans un bruit pâteux, tandis que la jeune femme retombait gracieusement, atterrissant sur Edward qui grogna sévèrement tandis qu'elle lançait avec fierté :

    « Sâche que j'ai été l'élève de la grande Kunoïchi Pidipince avant qu'elle ne passe du côté obscur du cookie ! Je ne me ferais pas avoir si facilement !
    A... Ani ??
    Ça t'en bouche un coin, la ninja strip-teaseuse !
    Ani !!
    Ne t'inquiète pas Vlad, je m'occupe de cette traînée.
    Mais elle est dans notre camp !
    Approche la furie, je vais te casser les jambes.
    C'est pas vrai... »

    Vladimir passa une main sur son visage dépité, s'asseyant au bord du promontoire, les jambes dans le vide, observant d'un regard teinté d'incompréhension la bataille qui se jouait entre sa femme et Elektra. Un soupir quitta ses lèvres alors qu'il tentait dans un ultime sursaut d'espoir :

    « Mais vous êtes du même côtéééé !!! »

    Rien à faire. Les deux jeunes femmes avaient entrepris un combat pour le conquérir, ou quelque chose comme ça, bien que cela soit inutile puisqu'il n'avait d'yeux que pour Anastasia. Et bien que leur affrontement soit parfaitement dénué de raison, il fallait avouer que ce n'était pas des plus désagréable à regarder. Les poissons semblèrent d'ailleurs ravis de cette opportunité, se débarrassant du même coup de deux de leurs assaillants et pouvant, désormais, concentrer leurs efforts sur le gros loup blanc qui avait si souvent manqué de les croquer. Ils furent pourtant surpris de voir ce dernier bondir hors de l'eau, pour gagner à son tour la plate-forme au sec, auprès de Vladimir. Le canidé se secoua avec force, arrachant une exclamation à son cadet qui se faisait arroser. Ce dernier voulut protester, mais s'arrêta lorsqu'il vit Edward reprendre forme humaine et retirer le masque de Mononoké pour venir s'installer à ses côtés.

    « Alors ? Qui gagne ?
    Ce n'est pas drôle !
    Elektra donc. Bah, t'en fais pas, Ani va se refaire. »

    Le plus jeune des deux loups rougit très largement, un peu vexé que son frère aîné le connaisse si bien, et il croisa les bras sur son torse, l'air bougon, avant de remarquer que Bibble était resté de l'autre côté ! Ni une, ni deux, il entreprit d'aller le récupérer sous le regard perplexe d'Edward qui lui proposa d'y aller à sa place. Mais Vladimir refusa et commença une descente précautionneuse de la paroi, au risque de s'attirer le courroux du gang des Oursins Violets en empiétant de nouveau sur leur territoire. Ce qui ne manqua pas.

    « Ah ! La moule binoclarde est de retour ! Tu signes ton arrêt de mort le bivalve !
    Qu'est-ce que vous avez tous à me comparer à une moule ! Protesta le concerné en atterrissant dans l'eau.
    Par le pouvoir de Croustibat ! Chargeeeez ! »

    Et ce fut alors le plus gros bazar marin de toute l'histoire de l'humanité. Car si Marine brandit aussitôt son sceptre dauphin afin d'étourdir Vladimir, nulle doute qu'elle avait omis qu'il se jouait à côté, un combat intense pour les beaux yeux myopes du loup qu'elle avait en ligne de mire. Et le voyant en danger, Ani se saisit brutalement de la cheville d'Elektra, qui s'apprêtait à lui porter un coup de pied sévère, et tournant sur elle-même, elle la propulsa avec force contre le poisson dont le tir fut, bien évidemment dévié. Elektra prit d'ailleurs appui sur la chef de bande, lui écrasant un peu plus le visage de son étreinte féroce, et se jeta littéralement sur Nadine qui s'apprêtait à porter sa « lovely death horn attack ». Elle asséna violemment ses deux poings sur la pauvre petite narval qui fusa droit sur Ani. Cette dernière l'évita, s'élevant au-dessus l'animal comme s'il s'agissait d'un simple jeu de saute mouton et la laissa rejoindre l'étendue d'eau en éclaboussant tout ce qui l'entourait. Vladimir poursuivait son avancée de sa brasse mal maîtrisée, ne semblant même pas prendre la mesure de ce qui se passait à son aplomb.

    « Et bah voilà ! C'est quand même autre chose que l'opéra ! » Lâcha Edward amusé par la tournure des évènements.

    Il se décala de quelques centimètres, évitant du même coup Luther qui venait d'être attrapé au vol par Anastasia avant qu'il n'atteigne l'eau, tous crocs dehors, prêt à débarrasser Vladimir de l'un de ses orteils. La belle l'avait empoignée d'une main, le lançant droit sur Elektra qui dévia la course du poisson vert d'un coup-de-poing magistral, mais ne vit pas à temps le Cookiken que l'animal dissimulait, et qui entailla sommairement son épaule. Vint le tour de Bianco, dont le « Hype kiss of hell » aurait très certainement été fatal à Vlad, sans l'intervention synchronisée des deux combattantes. Elles abattirent chacune leur poing d'un côté du flasque animal, le faisant soudainement ressembler à un turbot, poisson plat dont l'arrangement facial inspirera certainement Picasso.
    Le gang des Oursins violets était presque complètement décimé et le plus jeune des frères attaquait l'ascension du second mur, pour rejoindre Bibble. Archibald, encore un peu sonné, essaya de revenir dans la bataille, s'emparant de son terrible pudding paralysant qu'il se prépara à jeter sur Vladimir, mais le regard noir d'Anastasia suffit à le faire changer d'avis, allant même jusqu'à s'excuser.
    Toutefois, Marine ne semblait pas avoir dit son dernier mot et ce fut la figure quelque peu contusionnée qu'elle revint à la charge, bien décidée à se débarrasser de ces deux folles furieuses. Elle en appela à la puissance des océans, brandissant son arme lumineuse dans la direction d'Elektra et Anastasia, trop occupée à se disputer façon "ninja" pour percevoir le danger. Le coup s'annonçait puissant, tant l'énergie accumulée dans le sceptre produisait lumière et énergie.

    « Attention en dessouuuuus !! »

    Vladimir dégringola, sa prise ayant cédé juste après qu'il ait réussi à récupérer Bibble du bout des doigts. Il tomba sur Marine, dont le tir perça le plafond, avant qu'ils ne finissent à l'eau. Les deux jeunes femmes se tournèrent, surprise par le bruit assourdissant provoqué par l'arme de Croustibat, et observèrent le résultat d'une telle projection avec stupeur, une odeur de chair cuite gagnant doucement la pièce. Marine flottait, sonnée, et Vladimir remonta à la surface quelques mètres plus loin, recrachant la tasse qu'il avait bue avant de barboter un peu, le temps de se remettre.
    Ce fut Ani qui retrouva la première toute sa raison et colla une droite magique à Elektra afin de faire "diversion", et rejoindre son mari. Elle l'aida à sortir de l'eau, et usant de ces techniques de ninjas apprises des années plus tôt.  Ils arrivèrent sans encombre aux côtés d'Edward qui applaudit très sincèrement la fin du numéro, avant de se prendre un coup derrière la tête de la part d'Anastasia.

    « Ça va, ça n'a pas trop été éprouvant, votre altesse ?
    Il me semble que tu as passé une bonne partie de la bataille attachée comme une vieille saucisse non ? Répliqua Edward.
    Bien sûr ! Je me suis attachée sciemment !
    Ani, tu as été formidable ! Lança Vladimir, véritablement admiratif.
    Oh ! Mais toi aussi tu as été sensationnel !
    Il s'est vautré ! Protesta Edward.
    C'est un grand héros... Admit Elektra qui avait tenu à les rejoindre. Laisse-moi te féliciter Vladi-chou.
    Ah mais... Euh... Ani non ! Mais ne la mords pas enfin !
    Et c'est moi l'impulsif ?
    Edward, ne t'emmêle pas, tu veux. Tu en as suffisamment fait comme ça.
    T'es sérieux là ? Y'a-t-il une chose sur terre dont je ne suis pas coupable ? »

    La dispute était bien partie. Ils venaient de mettre hors d'état de nuire tout un gang de dangereux criminels à écailles, dont la chef et son fidèle Luther qui avaient d'ailleurs pris la fuite. Cela ne sembla pourtant avoir eu aucun impact sur les deux loups-garous caractériels, constamment en train de se bouffer la truffe, sans compter sur la présence de la sexy Elektra qui n'avait visiblement pas abandonné ses projets concernant Vladimir. Seul Bibble semblait s'amusait de tout cela, le jeune loup essayant davantage d'éviter que sa femme ne refasse le portrait à la pulpeuse combattante, tandis que son frère aîné prenait un malin plaisir à attiser les braises de la jalousie chez sa belle-sœur. Puis un beuglement.

    « C'est quoi s'bordel encore ! »

    Toutes les têtes se levèrent vers le trou béant qui les surplombait, mais seul Edward réagit en remarquant un petit bonhomme hyper viril, ceinturé de la pelisse du lion de Némée, qui descendait en rappel à leur rencontre.

    « Hey ! Pinocchio ! Ça faisait longtemps !
    Tiens, mais c'est l'roi des loups, t'es pas avec ton pote en calbut canards cette fois ? Qu'est-ce que vous fout... Woooh... Hey, saluuut vous ~ Canon les demoiselles ! Alors les poupées, je vous emmène ?
    Excusez-moi Monsieur Pinocchio, mais c'est MA femme, alors vous serez gentils de garder ce vocabulaire rustre pour vos cocottes. »

    Edward se décala d'un pas, n'ayant nullement envie d'être associé à cet individu à lunettes qui lui servait pourtant de frère. Pinocchio le toisa avec surprise, avant de jeter un coup d'œil au plus âgé des loups, sans doute pour savoir si oui, ou non, il pouvait se débarrasser de ce galant homme et embarquer les jeunes femmes. Il eut pourtant le nez creux — ce qui n'était pas peu dire dans son cas —, car dès qu'il eut rejoint leur petit groupe, il cracha sa chique de tabac et secoua la tête :

    « J'savais pas mon gars, j'soulignais juste que ta belle avait un design à tomber. Panique pas, j'te la laisse... Par contre, tu serais mignon de me dire qui c'est la bombasse en rouge ? J'lui f'rais bien la révision ~ »

    Curieusement, le saï qu'Elektra appliqua sur la gorge du pantin ne le dissuada pas totalement, car le pantin alla jusqu'à lui susurrer qu'il adorait lorsqu'on lui résistait un peu. Edward préféra intervenir et reprendre la conversation pour éviter un nouveau bain de sang, demandant :

    « Tu pourrais nous faire sortir de là ?
    Ouaip. J'pourrais.
    Contre euh... Le dévoreur des abysses ?
    Hé ! Bibble n'est pas à vendre !
    Je peux payer à la fin du sauvetage ?
    Hum... J'vous le fais gratos si la p'tite dame veux bien me filer son numéro ~
    J'avais justement besoin d'un cure-dent...
    Je vais la convaincre ~ Assura Ani.
    Vendu ! Allé, j'vous remonte mes mignons ! »

    Il fallut faire plusieurs aller-retour, mais enfin, toute la petite troupe fut tirer hors de la salle, qui s'avérait être l'intérieur d'un cousin de Monstro. Cela expliquait en bonne partie l'étrange consistance des murs et les objets farfelus qu'ils y avaient rencontrés, mais beaucoup moins la manière dont ils avaient put passer d'un temple à son ventre et encore moins ce que le gang des Oursins Violets pouvaient y faire. Quoi qu'à bien y réfléchir, cela faisait une bonne cachette. Toujours était-il que l'animal, bien sonné par le coup porté par Marine, bougea suffisamment peu pour les laisser gagner la nacelle du ballon de Pinnochio, qui chassait jusqu'alors l'animal marin. Il lui jura de revenir quand il aurait retrouver la forme. Le pantin lâcha du lest et ils prirent de l'altitude.

    « C'est quoi... Bibble ? Demanda finalement Ani alors que les embruns de la mer avaient ramené le calme entre eux.
    C'est lui !S'exclama joyeusement Vladimir en montrant le poisson.
    Hui Hu Huiiii ~
    Oh Vladimir ! Mais un poisson... Qu'est-ce que tu veux qu'on en fasse ?
    Mais on le garde, je lui ferais un aquarium !
    Il aurait été bien mieux dans l'océan. Tu devrais le relâcher.
    Je lui ai dit exactement la même chose, reprit Edward en posant un regard vainqueur sur son cadet.
    Mais il m'a sauvé la vie ! Répliqua Vladimir qui resserra son étreinte sur la bouteille, imité par Bibble qui semblait vouloir se blottir dans sa paume.
    Edward White ! Comment as-tu pu vouloir laisser ce pauvre petit Bibble seul, dans cette étendue d'eau immense, alors il avait sauvé ton propre frère ! S'offusqua Anastasia avec un air de reproche soutenu.
    Quoi ?! Il n'y a pas cinq minutes, tu voulais le jeter à l'eau !!
    C'était avant que je n'apprenne que tu es un monstre sans cœur ! Regarde-moi ce pauvre petit poissonnou...
    Je peux le garder alors ?
    Bien sûr mon loup. N'écoute pas ton frère, il est jaloux.
    Jaloux de... N'importe quoi !!
    Hé les pipelettes, c'est là que je vous débarque, préparez-vous à sauter.
    Quoi !? »


H.R.P:




Seconde manche terminée !


Et bien, vous avez tous relevé haut la main le défi lancé. Félicitation car c’était loin d’être simple ! Un grand merci pour votre participation toujours actives !

Encore une fois ce fut un grand plaisir de vous lire et de vous suivre dans cette rocambolesque aventure, de même que les retrouvailles avec certains personnage de l’année précédente, ce qui fait toujours son petit effet !

On vous espère toujours aussi nombreux pour la dernière manche qui sera, on vous le rappelle, un RP collectif ! Cette dernière manche devrait arriver en fin de semaine et il y aura de l’action !
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Manche n°2 – Jouvencelle en péril

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