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Cabaret du Lost Paradise - Forum RPG

Forum RPG fantastique - Au cœur de Paris, durant la fin du XIXe siècle, un cabaret est au centre de toutes les discussions. Lycanthropes, vampires, démons, gorgones… Des employés peu communs pour un public scandaleusement humain.
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 Ô vieilleries ; Nous ne sommes que poussières. || Rita.

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MessageSujet: Ô vieilleries ; Nous ne sommes que poussières. || Rita.   Ô vieilleries ; Nous ne sommes que poussières. || Rita. I_icon_minitimeMar 21 Juil - 22:31



Ô vieilleries ; Nous ne sommes que poussières. || Rita. Haneka10



Dans un fracas cristallin la fenêtre se brise, se déchire, se réduit.
Vole en éclats coruscants seulement étincelant au regard de la lune, s’accrochant comme des flocons sur son manteau de nuit, dans un moment éphémère.
Et ces éclats, dans leur beauté, leur douceur apparente lui entaillent le visage qu’il peine à protéger de ses bras. Il jongle de ses pieds contre la gouttière, saute sur un toit, puis un autre, tremble et manque de tomber. Ce voleur est agile mais son équilibre est précaire car il semble de temps à autre appelé par les lois du sol qui font s’appesantir ses pas, semblant pourtant si légers.
On hurle : «  Au voleur, Au voleur ! » et cette injonction désespéré du bourgeois dépossédé retentit dans tout le quartier, réveille les bonnes gens qui à cette heure dorment pourtant sur leurs deux oreilles. Mais oui, cela venait bien du magasin de Monsieur Cafrin.

Mr. Cafrin était connu pour être un avare, un méfiant, un pingre de la pire espèce, mais il était aussi connu pour sa marchandise, sa mercerie de luxe prisée par tous : Le véritable bonheurs des dames.
C’est aussi pour cela qu’il avait engagé un veilleur de nuit, une espèce de montagne, sournoise, un parias des bas-fonds. Un parfait cerbère qui se glissait perfidement entre les murs du magasin. Comme un dragon gardant son tresors.
C’est en ouvrant la porte qu’il avait surpris le voleur, farfouillant dans sa marchandise. Un monstre disait-il, aux yeux luisant dans le noir et se déplaçant d’une telle manière qu’il ne pouvait décemment pas être humain.
Voilà ce que Cafrin criait a la rue déserte dans la nuit, tandis que son veilleur en silence guettait les rues, un couteau à la main, joliment décoré par le rubis d’une hémoglobine qui n’était pas la sienne.

Ah le gueux ! la tête de jelly, le ##*## » de « #[{« -‘(è##, j’aurais dû me douter du coup foireux, Argh. Llewyn, imbécile, Feckin’ imbecile !

La boule de poil feule, charbonneuse et hérissée elle dégringole du haut d’une gouttière, emmitouflée dans une étoffe qui bloque ses mouvements. Le tissus glisse sur son corps svelte et le voilà qui se relève, titubant sur le haut de ses pattes qui glissent sans un bruit sur les pavés. S’apprêtant à repartir il regarde pourtant la riche étoffe qu’il laisse derrière lui, la caresse du regard de ses yeux brillants à l’éclat orangé. Et contre toute attente, il saisit la chose dans sa gueule, l’entrainant dans sa course, sombre comme un morceau de nuit, comme une cape vespérale qui fluide comme un songe le suit et l’englobe, se tord et chuinte à chaque bonds.

A nouveau sur les toits, le voilà qui domine Paris de sa petite hauteur, les pattes glissant sur les tuiles humides, entre ses crocs qui se retiennent, l’étoffe luisant dans la nuit. Un instant le chat hume l’air, puis voilà que son corps tremble comme prise d’un vertige ou d’un grand froids, alors avant de chuter du haut de son perchoir, il reprend sa course sur les chapeaux des maisonnée parisienne. Et sur l’ardoise où il se tenait naguère, perlent et roules quelques gouttes de sang.

Allons Llewyn, Allons. Essaie de ne pas tourner de l’œil ou milieu de la rue, on t’en s’rait gré.


Le ciel se couvre, se calfeutre dans ses habits de cotonneux nuages sombres et opaques, dans cette robe de chambres des mauvais jours qui ne témoigne que de son humeur. Une mauvaise humeur à en juger les quelques gouttes qui déjà venaient s’échouer sur les rues pavés.
Vite vite, il fallait se dépêcher. Ne as mouiller l’étoffe. Se mettre à l’abris. La voir, aussi.

Ses pattes de velours et son pelage noir dans la nuit le guide jusqu’à la fin de sa quête et c’est le cœur soulagé qu’il aperçoit sa fenêtre entrouverte. Là, haut perchée aux deuxième étage de ce vieux cabaret. De ses murs suintant de musique et de bruit. Oh, il savait bien ce soir qu’elle ne jouait pas.
Qu’elle n’emplirait pas les pauvres cœurs de ces humains de sa douce voix. De sa vieille voix.
De sa voix aussi dense et intangible que la brume.

Il raffermi sa prise sur son trésor et bondit sur une poubelle, se propulse sur une corniche, d’une agilité défiant la gravité : Les chats ne respectent rien, sont indépendants de mère gravité même. Et en quelques secondes le voilà près de cette fenêtre d’où un doux son s’échappe, une douce présence, doucereusement glaciale qui lui fait frissonner le poil.
Il se glisse, ondule entre l’ouverture de la fenêtre, oh elle a bien du remarquer sa présence avant même qu’il n’arrive à sa hauteur, cette omnisciente princesse dans sa tour. Gardée par des loups. Des dragons. Oh, pleins de bestioles de conte.

Dans la pénombre de la pièce, il voit sa silhouette assise a un bureau, plongée dans un ouvrage manuel qu’elle affectionne tant. Dans un geste, il voit briller l’éclat d’une aiguille qui déchire l’obscur de l’endroit.
Il se glisse entre ses mollets, pour y faire un rond de jambe avant de sauter sans un bruit sur la table où l’ouvrière s’affaire. Il observe ses ouvrages de ses grands yeux de chat avant de tirer plus à lui le trésors qu’il apporte pour l’offrir à sa douce.
L’étoffe alors sur cette table, a la lumière de cette lampe de travail révèle toute sa splendeur. Ses complexes reflets et nuances de vert qui se glissent et ce coulent selon la luminosité et l’ombre. Et dans les doigts la richesse du tissu se ressent dans la facilité avec laquelle il glisse entre les phalanges, comme s’il eut été de l’eau.
Mais ce qu’il aime par-dessus tout, c’est sa couleur. Parce qu’il à la couleur de ses yeux.
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MessageSujet: Re: Ô vieilleries ; Nous ne sommes que poussières. || Rita.   Ô vieilleries ; Nous ne sommes que poussières. || Rita. I_icon_minitimeDim 20 Nov - 0:01

Une soirée bien appréciable se déroulait sous les pieds de Rita. À son habitude, le Lost pulsait de beaux gens et de rythmes endiablés, et c'était sans prendre en compte les musiciens qui s'y produisaient avec passion. Bien sûr que ça grouillait de monde en semaine, autant au niveau des artistes que des clients. Après tout, il serait bien idiot de ne pas profiter des mets exquis et des boissons spiritueusement délectables, pour peu que l'on avait économisé suffisamment de paye pour en profiter. Il n'empêche que tous avaient rendez-vous au cabaret, afin d'y retrouver les maestros du corps, les savants de la voix, les virtuoses des instruments, les as de l'illusion.
Enfin, tous sauf Rita, qui, à la lueur d'une lampe à huile faiblarde, guettait les larmes du ciel lourd de nuages imbibés de nuit. Son regard s'était égaré un instant vers l'extérieur humide, se proposant la possibilité d'une ballade sous les lourdes gouttes de pluie, faire en sorte de ressusciter sa peau sèche par quelque eau naturelle. Mais comme la couette de cumulus se retenait de sangloter, la vieille âme soupira avant de retourner à son ouvrage, un des nombreux qui s'étaient empilés en une journée d'enfermement loin de tout vivant.  
Elle s'affairait à tisser un très ancien modèle de macramé, une chouette superbe à suspendre au plafond pour acquérir la sagesse. Elle s'aidait d'une aiguille pour passer à travers le tissage confusément compliqué, l'objet contondant relié à un fil couleur blé. L'oiseau terminé finirait par rejoindre la panoplie de babioles qui diguedanguelaient au vent, accrochés en baldaquin au-dessus du lit de la vieille âme, qui aimait pratiquer encore les rites anciens et les bénédictions d'autres ères. Ses doigts bougeaient facilement entre les fils, complètement libérés de la surveillance de ses yeux fatigués, qui ne demandaient plus qu'à délaisser leur service et à fermer leurs paupières. Rita avait progressivement la tête qui hochait, en rythme avec la valse macabre qui résonnait à travers le parquet.

Et alors que la voix amusée du chanteur déclamait des horreurs, la banshee sentit ses veines se rafraîchir, avec l'arrivée d'un nouveau vent glacé, glissant de sa fenêtre et qui apportait avec lui bonnes nouvelles de l'orage et une créature faufilante. Cette dernière vint glisser sans gêne son poil entre les jambes molles de la dame, avant de le déposer promptement sur la table encombrée de bricoles. Rita gloussa en grattouillant d'un doigt le front menu de son vieil ami.

« Petit chaton, que m'as tu ramené cette fois ? »

Le matou noiraud miaula une fois, roulant sa tête menue le long du bras de la dame. Puis, une étoffe d'un vert splendide glissa sur sa table aux merveilles, la faisant disparaître sous une cascade d'émeraude. Elle brillait d'un éclat étonnant pour un tissu, miroitant presque parfaitement la lueur de sa petite lampe timide. Rita obligea ses yeux à s'écarquiller de pleine force, n'arrivant pas à croire une seconde qu'un accessoire de cette qualité ait atteri aussi délicatement sur son plan de travail mal dégrossi. Elle approcha prudemment ses doigts blancs, de peur de se brûler devant tant d'éclat je suppose, et prit la soierie du bout de ses ongles, pour ensuite la faire glisser doucement entre ses phalanges.

« Llewyn… Mais comment ? »

Sans quitter la magnificence des yeux, la jeune femme se leva doucement en tenant l'étoffe entre ses deux mains, s'éloignant vers le centre de la pièce. Elle tritura le tissu pour que la lueur de sa lampe s'y reflète de trente façons différentes, avant de se mettre à tournoyer en riant de surprise.

« C'est- c'est incroyable, ça doit être l'écharpe le plus sublime que j'ai jamais vu Llewyn ! Qui a bien pu faire cette merveille ? »

Elle trottina vers son mannequin, dégageant d'une main tous l'amas de tissu et de fils à broder qui s'étalait negligemment autour. Sur le modèle à l'image de Rita, une robe à manche longue et au large jupon peinait à être terminée, mais la jeune femme sembla frappée d'inspiration, lorsqu'elle tendit le tissage vers devant le vêtement.

« Oh bon sang Llewyn, merci de tout coeur ! Elle ira parfaitement avec ma tenue de scène, je n'arrive pas à croire que tu aies pu te procurer une chose pareille ! »

Sa danse enthousiasmée continua le temps de quelques pas, puis stoppa net lors d'une respiration. Une marche funèbre avait succédé à la valse, laissait une ambiance amère s'installer dans le coeur de Rita. Un soupir passa ses lèvres glacées, alors que ses bras se laissaient retomber le long de son corps.

« Si en fait. J'imagine parfaitement. »

Elle fixa ses iris émeraudes dans ceux luminescents de son ami. La banshee avait déjà passé trop de temps à se fâcher après le chat, alors désormais ne demeurait qu'une tristesse âpre sur la langue. Rita reposa l'objet d'admiration autour du cou de son mannequin, et marcha lentement vers sa lampe pour l'éteindre en silence. La pluie se faisait petite à côté de la fanfare du dessous, mais elle tentait néanmoins de calmer les esprits derrière la fenêtre.

« Mon cher matou, tu sais que j'adore tes attentions, et que je t'adore encore plus toi. Cependant, je déteste que tu te mettes en difficulté pour moi. J'ai toute l'éternité tu sais, je pourrais attendre des siècles pour de si belles étoffes. »

La jeune femme se mit à tirer sur un énorme coussin, pour le sortir de sous une autre pile d'accessoires divers, afin de l'installer juste en dessous de sa fenêtre et de s'y enfoncer tête la première. Le vent porteur de pluie se déposa furtivement sur sa chevelure ondulée, lui apportant fraîcheur et clarté d'esprit. Rita sentit un félin se rouler à ses côtés sur le coussin moelleux, une drôle de petite chaleur contrastant avec son propre corps gelé. Une main sortit de dessous sa poitrine pour aller caresser gentiment la matou derrière les oreilles, tandis qu'un sourire tendre tordait affectueusement la bouche de Rita.  

« Que vais-je faire de toi Llewyn ? »


Dernière édition par Rita Upset le Dim 25 Déc - 11:51, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ô vieilleries ; Nous ne sommes que poussières. || Rita.   Ô vieilleries ; Nous ne sommes que poussières. || Rita. I_icon_minitimeMar 29 Nov - 19:55

Sous les pattes du chat le parquet pulsait, il semblait que tout son corps était parcouru du frisson de musique et de bruit qui s’infiltrait dans la charpente de la bâtisse. Même à travers le bois massif du bureau couvert d’ouvrage il sentait ce murmure silencieux et sensible se glisser dans son être et s’y cacher, se camouflant dans le bruit des battements de son propre coeur.
Le chat fit glisser sa tête contre la peau opaline et gracile de ce petit bras menu, il aimait le contact de la peau froide, il avait l’impression de toucher un petit galet blanc, poli par le passage des eaux. Ces petits galets que l’on va enfant cherche le long du lit des rivières et qui paraissent plus précieux encore que des joyeux, plus doux au touché que la laine juste filée. 
Il bomba le torse, fier de son cadeau et de l’effet produit chez la banshee. Il aurait fait n’importe quoi pour voir ses yeux s’éclairer de cet éclat vert sans pareil, impossible à retrouver dans la nature, si ce n’est dans l’instant de grâce,la légende qui hante les marins : celle du rayon vert. Quand lorsque le soleil embrasse la surface de l’eau embrumée de la mer, nait une couleur divine qui vous crâne les retire et à rendu fou le plus sain des hommes.
Il aurait fait n’importe quoi c’est bien vrai, et bien souvent des bêtises. 

Il la regarda se lever, faisant bouger au passage les ouvrages un instant oubliés, il pris garde à ne pas prendre ses pattes au milieu des fils et des aiguilles et leva la tête pour voir la brume danser autour d’un mannequin à sa mesure, comme une étrange sorcière lors d’un rite de sabbat, l’étoffe coulant et volant entre ses bras. Elle rejette toutes les autres étoffé dans un mouvement et c’est une vague de tissu et d’écume qui tombe sur le parquet sombre de la pièce tamisée. Du haut de son perchoir il avait l’impression de voir les choses comme changées et plus belle dans cette nuit d’orage. Il oubliait parfois cette perspective étrange que lui donne sa taille originelle, tout parait plus grand et plus fantastique, plus brillant, plus bruyant. Et cette Rita qui danse et qui rit au milieu des tentures est pareille à une petite perle nacrée glissant au milieu de soieries. C’est un rire qui vient comme un grelot, comme des pièces qu’on fait tinter au creux de ses paumes, un rire qui nait dans le fond du ventre et glisse dans la gorge comme une chanson. Il remplit l’air, l’espace et le temps, il fait même peur à l’orage. 

Llewyn sauta de la table et se glissa parmi les tissus évitant de les abimer avec des gouttes de sang. Il avait du s’entailler l’épaule avec un bout de vitre brisé, en fuyant avec son méfait. Rien de bien grave, le sang avait déjà séché, invisible sur son pelage noir. 
Mais soudain elle s’arrêta. Tout tomba en morceau comme un pantin de glace : le rire, la danse et le bruit. Le chat noir baissa ses oreilles, mais n’osa pas baisser ses yeux jaunes quand la banshee rencontra son regard, se contentant d’enfoncer sa tête dans ses épaules, se faisant le plus petit possible, la queue autour de lui dans un geste de défense. Il n’aimait pas ce regard qu’elle lui lançait, la joie était retombée comme un soufflet, ne restait plus que la tristesse, la résignation et surtout, surtout, la déception. Ce n’était pas ce qu’il voulait, mais elle le connaissait trop bien. Il ne voulait pas voir la fleur se faner et que naisse sur son visage un désappointement dont il était la source. 

Mais cette étoffe est mille fois plus belle ici avec toi que dans l’arrière boutique de ce vieil avare.

Mais il semblait que même l’étoffe avait perdu de son éclat sans la lumière joyeuse de la fille de brume. La lumière s’éteignit mais le monde ne perdit pas sa couleur pour le chat dont les yeux ocres n’avaient que faire de la lumière.

« Mon cher matou, tu sais que j'adore tes attentions, et que je t'adore encore plus toi. Cependant, je déteste que tu te mettes en difficulté pour moi. J'ai toute l'éternité tu sais, je pourrais attendre des siècles pour de si belles étoffes. »

Mais moi j’ai pas envie d’attendre, j’attends toujours trop longtemps pour tout. songea-t-il en penchant la tête.J’ai l’impression que je passe cette vie à attendre quelque chose qui ne vient pas. Il est peut être égoïste ce cadeau, c’est peut être que j’ai juste envie de te voir sourire. il donna un coup de patte dans un tissu. Mais je ne sais pas m’y prendre.

Il regarda la belle s'étaler sous la fenêtre avec une disgrâce enfantine et spontanée, la pluie retrouvant la brume comme si elle ne l’avait jamais quitté. Hésitant un moment, il fini par s’approcher et se rouler en boule contre son flanc, lui donnant trois coup de tête comme pour s’excuser mais pas trop. Elle ne semblait pas fâchée puisqu’elle se mit à caresser sa tête avec ses doigts glacés.Un petit bruit vint naitre dans le creux de sa poitrine. Un murmure râpeux et chaud, comme le bruit d’une petite machine ou d’une caresse, un ronronnement qui avait la même douceur que la pluie si ce n’est la chaleur en plus.
Il fermait les yeux et se concentrait sur toutes les sensations qui s’offraient à lui. Sous sa forme de chat, sa forme vraie, il n’avait plus à agir en homme. Il gardait ses sens de chat même sous cette forme humaine, mais il était confronté à tellement plus de règles et de paraitre, et de langage, et d’action, de vie, et d’inquiétudes qu’il oubliait parfois les bienfaits de sentir.
Ses oreilles bougeaient de temps en temps, il pouvait capter tous les sons : le brouhaha chaleureux et rassurant du cabaret, le bruit de la pluie sur les tuiles, le bruit de l’orage naissant, la respiration de Rita contre l’épais coussin. Il laissa sa tête aller contre le corps de la banshee. Ses mains sentaient le tissu et il pouvait sentir l’odeur piquante et cuivrée des cordes de harpe contre le bout de ses doigts. Ses cheveux avaient un drôle d’odeur : une odeur d’herbe et de bois mouillé de mousse, de sous-bois. Une odeur de vieillerie, de vieux livre qu’on ouvre. Une odeur d’encre et de poudre, du tanin d’un vieil alcool qui brûle le fond de la gorge. 
Il somnolait, perdu dans ce maelström de sensations quand tout d’un coup un éclair déchira le ciel illuminant la pièce comme dans un grand flash. Il se leva et quitta le petit corps frais pour bondir sur le rebord de la fenêtre, la queue battant l’air épais et électrique. 
Un autre flash et roulement de tonnerre déchira le ciel parisien, la ligne formée par les toits des immeubles semblaient s’imprimer sur sa rétine à chaque fois que le ciel se colorait de blanc. En contre bas sur le boulevard les fiacres s’affairent et glissaient dans tous les sens, les bruits des sabots sur le macadam mouillé, les dames protégeant leur coiffures et leurs grands chapeaux, les hommes tendant leurs vestes comme des parapluies, les lumières se reflétant çà et là dans les flaques déchirée par les roues des voiture pressées. 
Il y avait de l’agitation au dehors, de l’agitation au dedans. Il jeta un oeil à l’intérieur de la pièce. Il faisait sombre, mais dans un coin l’étoffe continuait de luire de ses milles lumières vertes, plus vives encore à chaque éclairs. La pièce était remplie de merveilles et d’autres étrangetés qui attiraient son attention en brillant et tintant dans le souffle du vent frais qui s’infiltrait. 
Il sauta du bord pour tomber dans un bruit étouffé près de la banshee, il pressa son museau tiède contre sa joue et lui donna un coup rapide de langue râpeuse avant de trotter jusqu’au centre de la pièce.

Le chat noir renifla les différentes étoffes dont les provenances étaient variées, les toucha du bout de ses pattes en remarquant les couleurs. Plus loin des mobiles pendaient du bureau, il passa entre eux avant de courir pour monter sur une étagère se glissant entre des bocaux et autre objets fragiles, les frôlant à peine, reniflant ça et là les étranges artefacts qu’avait amassé la banshee. Du haut de ce perchoir il avait une vue de choix sur la pièce, mais quelque chose attira son attention :  un rayon de lumière qui se glissait sur le parquet. Il sauta du haut de l’étagère pour retomber sans encombres sur le sol. Dans la pénombre de la pièce un rayon de lumière dorée s’échappait de dessous la porte. Il s’approcha de l’interstice au pas de la porte qui laissait s’échapper cet lueur. Collant sa tête contre le sol, intrigué, il essaya de regarder ce qu’il s’y passait: il se retrouva face à des allées et venues de pieds pressés, des ourlets de pantalons divers, des chaussures, des bas de dentelles, des portes chaussettes, des boucles de souliers dorées, des costumes. La poussière et le parquet craquait à chaque voix, à chaque pas. Mais bientôt une paire de pieds s’arrêta brusquement devant la porte, la faisant vibrer d’un coup.
Le chat eu un mouvement de recul surpris, le poil hérissé, et fila se cacher derrière Rita. 
Ce n’était pas forcement une bonne chose, il était parfois client au Lost Paradise mais il n’était pas certain que les chats de gouttières soient admis ici.
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MessageSujet: Re: Ô vieilleries ; Nous ne sommes que poussières. || Rita.   Ô vieilleries ; Nous ne sommes que poussières. || Rita. I_icon_minitimeDim 25 Déc - 11:48

Rita aimait énormément la vraie forme de Llewyn. Déjà car, physiquement, la silhouette élancée des chats lui avait toujours plue, et que leurs yeux brillants avaient toujours réussi à la ramener à la sérénité. Son soi animal était aussi plus facile à gérer : Llewyn semblait moins ronchon quand il pouvait étirer ses muscles félins de tout son saoul, et surtout Rita pouvait toujours avoir le dernier mot contre ses ronrons. Mais la chose que la dame appréciait le plus, c'était quand l'aura ancienne et emplie de magie se diffusait avec l'odeur fauve du métamorphe, embuant toute la pièce d'une atmosphère millénaire. Rita avait beau avoir une sensibilité hors norme quant aux effluves des temps immémoriaux, l'essence si particulière dont elle était née était presque indiscernable à présent, tant elle s'était effacée depuis l'arrivée de la civilisation des Hommes.  Llewyn était la seule confirmation qui lui restait, aujourd'hui, que ces temps chéris avaient bien existé.

Alors, en ce soir d'orage, qu'est-ce que la fourrure ébène de son vieil ami la réconfortait ! Elle s'enfonçait peu à peu dans la mélasse du sommeil, encore tiraillée par les courbatures de son spectacle et des vies de Paris, le corps chaud de Llewyn collé à son flanc. Elle fut bercée par les vrombissements de son ami, par les craquelures de la bâtisse, par les chahuts émanants à travers du plancher vermoulu par la présence humide de la banshee, par la pluie violente qui secouait sans ménagement la ville lumière, par les cris des passants luttant en masse contre les éléments et par la foudre grondant au loin de colère. Le ciel en colère ne la dérangeait guère pour dormir, contrairement au gloussement retenu que son ami félin provoqua en elle, lorsqu'un éclair un peu présomptueux voulut s'approcher de la fenêtre de leur petit sanctuaire. D'autres voulurent le suivre, étirant leur cou zébré pour ne serait-ce que jeter un coup d'oeil à la petite chambrette humide et au duo immortel. Rita sentit le félin délaisser leur nid, alors aussitôt en profita-t-elle pour se retourner et garder son ami à l'oeil, toujours les lèvres étirées par un sourire tendre. Ne résistant pas longtemps à Morphée, Rita referma ses paupières avec soulagement, sentant à peine la petite langue de Llewyn passer sur sa joue froide.

Enfermée dans un cocon agréable, où nul son ou nulle lumière vicieuse ne pouvait l'atteindre, la dame n'en sortit qu'au passage vivace de Llewyn, dont elle sentit le corps agité par une peur alerte se coller à son dos. Elle grogna un coup, forçant tant bien que mal ses yeux à scruter le monde réel. Elle rassembla à nouveau ses forces pour se redresser, le corps appuyé sur son seul bras frêle, vacillante encore de sa torpeur si courte. Rita repoussa les cheveux bouclés qui lui barraient le visage, renifla de mécontentement, puis jeta un regard irrité à son ami. Cependant, bien avant qu'elle ne puisse lui demander quoi que ce soit sur son comportement si sémillant à une heure qui ne demandait plus que l'immuabilité, quelques coups crépitants résonnèrent à la porte.  
Les bruit assaillaient l'éther sans pitié, comme si l'on enfonçait vivement ses doigts sur le bois. La banshee hésita une seconde, scrutant l'obscurité de ses yeux cernés, cherchant de son regard maudit la quelconque lueur de vie, celle qui osait perturber ses retrouvailles avec son cher ami. Hélas ses perceptions ne lui servirent guère, car, à part pour les scintillements qu'elle connaissait déjà, la banshee ne vit ni perturbateur, ni personne pour qui il valait la peine de se lever. Il y avait bien quelqu'un à la porte, pourtant la dame décida qu'il attendrait demain. Demain où elle serait à nouveau seule avec ses lumières, face à son atelier ou assise à sa harpe, ou bien éclatant de sa voix en contrebas, ou bien enroulée dans son manteau de brume encore et encore, jusqu'à ce que la lueur orangée si chaleureuse d'un matou vienne s'imposer au sein du rideau humide. Les bruits nuisibles cessèrent presque aussitôt qu'ils avaient commencé, laissant à Rita l'occasion de relâcher un soupir soulagé. La dame frotta ses yeux alourdis par la fatigue et se détourna de la porte pour faire face à Llewyn, prête à le taquiner sur ses frayeurs nocturnes.

Cependant, aussitôt qu'elle s'était retournée, Rita ressentit, dans tout son corps frêle, la surprise d'entendre se propager un éclat foudroyant, celui d'un poing frappant d'un coup ferme sur sa porte. Lentement elle revint face à la porte, le frisson se répandant lentement sous sa peau sablée. Désormais nul besoin de scruter : l'éclat néfaste d'un bleu électrique faillit l'aveugler de son intensité.
Ce qui l'inquiéta plus cependant, c'est que toutes les âmes qui circulaient encore dans le Lost, jusqu'à cet instant, avaient disparus de son regard. Ne restait plus que cet azur vivace, qui avait vraisemblablement absorbé toute autre lumignon,  toute autre vie dans le fin couloir couvert de papier peint rayé, dont parcourait facilement le parquet craquant pour rendre visite à ses amis qui ne vivent qu'à quelques portes de différences. Mais là, c'était comme si les portes avaient disparus, qu'à la place du parquet ne se trouvait plus qu'un gouffre, et que la seule chose qui retenait sa chambre à la réalité était cette lumière malsaine. Celle-ci gratta encore le bois pendant quelques secondes, avant de s'attaquer vivement à la poignée de fer. Rita sursauta en jappant et chercha du regard Llewyn, qui dans l'obscurité se fondait beaucoup trop bien pour rassurer la dame. Devinant à peine son ami dans le noir, la chanteuse rassembla un peu de courage et d'orgueil pour déclarer un avertissement, plissant ses yeux devant tant de présence.                    

« Quiconque est à la porte, v-veuillez partir sur le champ ! Ce n'est pas une heure pour visiter une dame. »

Ses rappels à l'ordre ne furent guère utiles face à l'entité, qui avait enfin trouvé l'appui nécessaire pour entrouvrir la porte. Llewyn s'était posté en garde vaillant devant elle, mais Rita trouvait cela bien plus réconfortant que de tenir toute ses forces son cher ami près d'elle et que d'affronter la menace ensemble. Tout du moins cela lui semblait une bonne idée lorsqu'elle arracha le chat du sol et se recroquevilla avec lui contre sa tête de lit. Un silence réfléchi dura environ une minute, avant qu'un soupir long et macabre ne glisse jusqu'à eux pour les prendre au cou.

La pire des angoisses se déversa dans le cœur de Rita, qui serrait le corps velu de Llewyn entre ses bras menus. En dépit de sa nature gelée, la banshee ne put s'empêcher de trembler de terreur, sentant ses attaches à ce monde se résumer à un félin agité. L'éclat se fit tellement intense, qu'entre ses spasmes et ses genoux engourdis, la brûlure que subissait ses yeux ne fit qu'empirer son émoi. La porte s'ouvrit un peu plus et des raies bleutées s'échappaient de par l'entaille faite à la chambre de Rita, celle que la chose avait réussi à creuser comme un forcené.
Une main se glissa dans l'ouverture, séparant les chairs brulées par son entrée, et repoussa un peu plus la peau du cocon mortifié.
La banshee retint sa respiration, l'air lui semblant trop froid pour son corps déjà glacé, rassemblant ses forces pour ne pas flancher, ne pas abandonner son humanité au profit d'une forme moins matérielle, s'échapper dans le doux et insensible état d'esprit, dont les mèches blanches faisaient déjà leur apparition. Mais elle ne voulait pas céder à la facilité, ne pas abandonner son ami dans le monde des vivants, le laissant affronter seul quiconque les approchait.

« Llewyn... Je ne sais pas ce que c'est.» chuchota-t-elle, calant sa bouche tremblotant au creux des oreilles félines de son compagnon, avouant son impuissance désespérante.

Cependant, quand, après une attente agonique, la blessure fut enfin grande ouverte, ce ne fut pas un monstre abominable qui se tenait devant les deux âmes méfiantes, mais un petit garçonnet, qui avait emprisonné son éclat dans une peau toute aussi bleue, et qui possédait la chevelure la plus étonnante qu'il avait été donné de voir à Rita. Ils étaient pareil à une multitude d'éclairs qu'on avait attrapé, effilé, entremêlé et finalement attaché d'une manière ou d'une autre sur le crâne d'un pauvre enfant joufflu. Autre sa crinière d'étincelle, on aurait pu dire qu'il sortait tout droit d'un cirque : son short de cuir aux jambes dépareillées et son pull rayé en dénotaient bien.
Toujours sous le choc et toujours à semi-aveuglée par la scène précédente, Rita se mura dans le silence absolu, alors que l'enfant les fixait d'un visage inexpressif, sans même faire semblant de respirer.
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MessageSujet: Re: Ô vieilleries ; Nous ne sommes que poussières. || Rita.   Ô vieilleries ; Nous ne sommes que poussières. || Rita. I_icon_minitimeJeu 23 Fév - 22:39

Ainsi caché dans les boucles soyeuses de son ami la brume il n’y aurait eu rien à craindre pour un simple chat effrayé par des bruits de pas. Rien à craindre si seulement dans ces capillaires boisés des mèches blanches n’avaient pas commencées à poindre.
Llewyn savait bien ce que ces blancheur de mauvaise augure annonçaient. Il avait été témoin de telles transformation lorsqu’il avait rencontré Rita pour la première fois. Elle était comme cela, seule au milieu de la rue, les yeux révulsés et fébrile comme prise de tremblement soudain. Les couleurs douces de la fille des brumes s’étaient évanouies en un instant laissant place à l’affreux dessin de l’absence de couleur. Ce soir là il avait vu une mort, un fantôme reparaitre devant lui. il avait vu un être souffrir grandement comme gagné d’une maladie fatale et hargneuse. Il avait entendu des cri a vous en déchirer l’âme, avait tenu entre ses bras un corps épuisé encore parcouru de pleurs et de soubresauts. Il avait veillé une amie avec cette inquiétude au ventre, qui vous prends par les truite quand l’horreur touche ceux que vous aimez.

Toc, toc, toc.

encore plus insistants les coups hurlaient dans le silence de la pièce.

Toc, toc, toc.

Et plus encore la pièce s’emplissait d’une odeur nauséabonde. Une odeur de rien, de vide. Une odeur d’absence de vie qui n’est pas celle des spectres qui peuplent les murs du cabaret. Un vide glaçant et noir dans lequel s’engouffre toute la lumière, toute la chaleur, toute la pluie.
Le chat releva la tête au moment ou les yeux de la belle cherchait les siens. Il aurait voulu lui dire bien des choses en sommes, lui dire de ne pas s’inquiéter, lui dire qu’il était là. Mais tout ce qu’il pouvait lui renvoyer c’est la lueur de ses iris jaunes dans la pénombre de la pièce. La promesse de sa présence qui se passait de mots. Voila une des tares de l’état animal, il redevenait un être sans paroles; et s’il n’en n’avait pas besoin habituellement quand il était avec Rita, il sentait qu’a ce moment juste un écho de voix, un murmure ronronnant aurait peut être pu soulager le coeur glacé de la dame des brumes.

« Quiconque est à la porte, v-veuillez partir sur le champ ! Ce n'est pas une heure pour visiter une dame. »

Mais l’autre effrayant n’en démordait pas. N’écoutant que son courage de chat et sa tête brulée, il fila s’interposer entre Rita et la porte en grognant, près a sauter sur quiconque oserait passer cette porte.
Lentement, lentement la brèche de lumière venait déchirer leur intime cocon. Doucement, doucement la froideur et l’odeur nauséabonde venait envahir la pièce, chevauchant un soupire morbide qui venait s’entourer le long de leur cou. D’un coup un paire de bras vinrent l’attraper par la taille, le ramenant contre le corps tremblant de la banshee, le serrant comme un une peluche pour un enfant effrayé, comme un dernier rempart de chaire et de sang. Il la sentais, partir, il la sentait le quitter. Doucement il dégage se patte pour les poser contre ses bras, sortant ses griffes doucement, lui causant un pincement doux, juste de quoi faire rougir la peau, comme pour la garder avec lui à travers cette petite impulsion.
Reste avec moi, ne t’en va pas, surtout, surtout reste avec moi.

« Llewyn... Je ne sais pas ce que c'est.»

La seule barrière qui les séparait de l’apparition venait de céder, et voila qu’ils étaient exposés comme au premier jour dans cette lumière crue. Où étaient donc les gens, où était donc la vie du Cabaret ? Il semblait que tout avait disparu comme figé alors que dans la lumière se découpait une silhouette. Llewyn n’aimait pas sa dégaine, il n’aimait pas son odeur, et par dessus tout il n’aimait pas l’état dans lequel il mettait Rita. L’être étrange semblait composé de foudre. Était-ce l’orage qu’ils adoraient naguère qui s’était incarné devant eux ? C’était un enfant à la peau étrange : bleutée et glaciale, toute son apparence ressemblait à un cauchemar d’enfant. Il sentait la mort et le vide cet esprit troublé. Le chat dégagea sa tête des bras de sa douce pour le fusiller du regard.
Ose t’approcher le spectre. Ose.
Soudain, la réalité frappa Llewyn en pleine face : Au dehors il n’entendait plus la pluie, il n’entendait plus le bruit de la ville, ni ceux du cabaret. Les lumières s’étaient éteintes et tout autour il n’y avait plus que cette odeur, là où il y à un instant régnaient les relents de cuisine, de maquillage et de scène. Le temps semblait comme figé, des éclairs crépitant dans l’air.

Mais qu’est ce que tu veux à la fin ? Pensa-t-il très fort.

Comme s’il l’avait entendu, le spectre fixa ses yeux droit sur eux. Des yeux vides de tout étincelle. Il resta là en silence et se décida enfin à bouger. Tapotant par trois fois sa poitrine transparente avec son index (celui-ci passant à travers son corps fantomatique) un bruit horrible résonna dans leurs oreilles, mélanges de cri et de pleurs. Il sembla dans le flot de murmure entendre des mots se répéter en boucle « Ils savent qui nous sommes. » Pourtant il n’était pas certain de ce que ses oreilles lui faisait entendre avec ce boucan affreux.
Le fantôme commença à s’avancer vers eux. Petit à petit, pas à pas, se rapprochant doucement. Llewyn senti une panique monter en lui tandis que l’autre arrivait de plus en plus près d’eux. Plus l’autre se rapprochait, plus les sons étaient fort, tordant leurs esprits en deux. Llewyn croyait sentir le corps de la banshee se raidir plus encore. Sans savoir quoi faire d’autre, il se dégagea tant qu’il pu de son étreinte pour sauter à travers le spectre.
Il n’avait jamais eu aussi froid de sa vie. Il eu l’impression d’être traversé par un choc électrique, de passer sous une cascade glaçant et écrasant tous les os de son corps. Se réceptionnant tant bien que mal et chancelant sur le sol de la chambre, il vit du coin des yeux le spectre dont l’image devenait chancelante fixer Rita un dernier instant, soulevant sa main comme pour l’atteindre mais disparaissant au dernier moment, fondant à travers le parquet.
Soudain un grand coup de vent claqua la porte de la chambre de Rita et le bruit revint en concert, la pluie se remit à tomber sur les pavés comme si elle avait été arrêté en l’air, les gens reprirent leurs allées et venues. La vie revenait comme si de rien était.
Pourtant le frisson ne quittait pas son corps, et il n’avait qu’une envie c’était de courir vers Rita de vérifier son état. Alors qu’il se dirigeait vers elle il s’arrêta net. Sentant un nouveau frisson, celui-là bien connu parcourir son corps. Oh pas maintenant.
Il eut seulement le temps de se jeter dans un coin d’ombre de la pièce avant que ne surviennent les horribles craquements d’os et les gémissements de douleur d’un corps qui se transforme, passant d’un être à un autre : élargissant os et tendons, modelant le chat en homme.
Bien qu’il aimait reprendre sa forme naturelle, les métamorphoses étaient toujours une angoisse. Il avait froid, peut être parce qu’il n’avait pas ses habits à disposition. ou peut être était-ce encore l’effet de son passage à travers le spectre. Chancelant sous sa forme d’homme il tenta de se relever, il toucha son épaule qui était barrée d’une large griffure, reliquat de son vol chez le couturier. Mais ses jambes avaient encore du mal à le porter, aussi il attrapa au vol une couverture et se laissa tomber près de Rita. Il avait la tête qui tournait, mais il chercha tout de même à toucher son visage. Tout semblait flou et indistincts autour de lui. Il détestait l’état de faiblesse dans lequel le mettait ses transformation. Il cligna des yeux, laissant chaque fois ses paupières se fermer un peu plus longtemps, son épaule le lançait. La tête lourde il fini par la laisser choir sur les genoux de Rita, sombrant immédiatement. Tout ce qui important était de savoir qu’elle était là.

Il ne savait pas vraiment combien de temps c’était écoulé quand il se réveilla, il grogna et marmonnant le nom de Rita il tira la couverture plus sur lui. Puis, Comme s’il venait de reprendre conscience des récents évènement, il se redressa comme un diable, complètement desorienté:

« Rita ! »
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Ô vieilleries ; Nous ne sommes que poussières. || Rita.

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