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Neige

Cabaret du Lost Paradise - Forum RPG

Forum RPG fantastique - Au cœur de Paris, durant la fin du XIXe siècle, un cabaret est au centre de toutes les discussions. Lycanthropes, vampires, démons, gorgones… Des employés peu communs pour un public scandaleusement humain.
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 Incassable ! Incassable... Oups ! [PV Ester Jones]

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Aldrick Voelsungen
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MessageSujet: Incassable ! Incassable... Oups ! [PV Ester Jones]   Incassable ! Incassable... Oups ! [PV Ester Jones] I_icon_minitimeJeu 21 Fév - 15:20

La truffe en l'air, le vent dans les cheveux, un sentiment d'apaisement et de liberté assailli un instant Aldrick. Sous ses yeux, tout en haut du parc, s'étendaient la verdure, les arbres hauts, les fleurs aux mille couleurs, le kiosque plus loin, le battement d'ailes d'abeilles, le bruit de la ville en contrebas ; ce contraste déroutant entre cette esquisse de nature intemporelle et le brouhaha de la capitale l'étonnait toujours. S'il avait été sous sa forme lupine, le loup s'en serait probablement donné à cœur joie en courant partout pour flairer toutes ses fragrances salvatrices qui lui faisaient un peu oublier ses obligations. À la place, le brun se contenta de sourire doucement tout en poursuivant sa balade, les mains dans les poches, triturant un bout de papier roulé finement dans son manteau.

* J'ai bien fais de venir, c'était dur de se lever, mais c'est pas mal. Ça ne vaut pas la forêt, mais c'est pas si mal comme aménagement. Enfin, si on oublie ses structures étranges pour le carnaval. *

Le commissaire haussa un sourcil en se rapprochant de l'une d'elles.

L’œuvre abstraite, réalisée dans divers matériaux, semblait tenir presque comme par magie sur l'herbe verdoyante et grasse. Proche de la représentation, un petit panneau avec diverses flèches détaillait, telle une notice de meuble en kit à assembler, tous les éléments de l'oeuvre, leurs matières et leurs significations, selon l'auteur.

* C'est vraiment censé représenter une femme ? *

L'agent se rapprocha après une brève lecture, pencha la tête, d'un côté, puis de l'autre, grimaça et conclut malgré lui à demi-mots :

- C'est officiel, je ne comprendrais jamais rien à l'Art abstrait.

Rien de tout ça ne lui semblait ni beau ni exprimer « la sensualité intrinsèque et charnelle de chaque femme dans ce qu'elle a de plus captivant, de plus attractif, malgré elle, dans tout ce qui fait son admirable essence de muse », comme le soulignait l'artiste.

* Il n'a pas dû croiser beaucoup de muses celui-là. Ou pas des très joyeuses. * Songea-t-il en observant de plus près ce qui semblait être la tête, malgré une consistance singulière.

- Avec quoi s'est fait ? Ça sent bizarre... On dirait de... L'asphalte ?

Aldrick haussa les sourcils sous la surprise. Si le matériau était déjà utilisé au temps de l’Égypte Antique, il était plutôt rare que ses contemporains l'utilisent tel quel -et brut de surcroît- pour lier deux éléments. L'agent siffla, admiratif. Peu convaincu du résultat, mais étonné d'avoir poussé l'idée jusqu'à son paroxysme malgré les difficultés techniques.

* Ça fallait y penser ! Il faut au moins lui reconnaître ça ! *

Le concerné semblait être plus loin, en plein discours avec d'autres personnes, il n'en distingua que sa redingote aux tons émeraude, quand un cliquetis retenti près de lui. Aldrick eut un mouvement de recul instinctif avant de se calmer en découvrant la fine silhouette d'Ester Jones près de lui avec son appareil photo portatif. Imposant, mais pratique. Une main sur le cœur, il songea de manière saugrenue que cela devait être lourd pour elle.

- Je ne vous avez pas entendu arriver... Confia-t-il, un peu mal à l'aise de s'être laissé ainsi surprendre, malgré le vent dans son dos.

Sa large main remonta machinalement dans son cou pour masser sa nuque, tandis que des flashs de leur dernière rencontre au musée lui revenait. Là où elle n'avait plus vraiment été elle-même. Mais il n'était pas vraiment sûr qu'elle s'en souvienne encore...
Reprenant contenance, il toussota avant de s'excuser de son impolitesse et de la saluer plus courtoisement, tandis que la foule se faisait plus présente, car l'artiste allait présenter « Rêve de femme », la sculpture près d'eux.

Aldrick hésita, puis finit par demander :

- Vous allez bien depuis... La dernière fois ? Vous avez un nouvel appareil ?

Trop tard, le lycan songea qu'un mage de la Curia avait peut-être réparé celui qu'elle avait amené au Louvre et qui avait été endommagé précédemment.

- Vous croyez que ça rendra bien ? J'ignore si les rêves sont photo... Attention !

Le jeune chauffard à bicyclette s'excusa dans un cri en s'éloignant tout en fendant la foule comme s'il avait la mort aux trousses. Aldrick n'en distingua qu'une furtive ombre s'engageant sur le pont bondé. Tout son cerveau se vida d'un bloc, faisant même attraction de la douleur dans son dos, lorsqu'il réalisa -à rebours- que la rousse était collée contre lui. Tous deux étendus sur l'herbe devant ses inconnus étonnés. C'était par réflexe qu'il l'avait entraîné près de lui pour empêcher la collision avec le cycliste, mais il n'avait pas envisagé que l'élan le ferait tomber à la renverse et encore moins que ce sauvetage terminerait ainsi. Un homme hurlait, rouge de colère, des mots qu'il ne comprit pas, jusqu'à ce qu'enfin la belle réagisse.
Une série de sons incompréhensibles échappa au loup, alors que le monde, à nouveau bruyant, faisait éclater les mécontentements de l'artiste en les forçant à se relever tout en teintant puissamment ses joues d'embarras.

- Mon chef d’œuvre ! Bande de goujats ! Saligauds ! Blasphémateurs !

S'ils étaient de nouveau sur pieds, impossible d'en dire autant pour la structure qui avait terminé éparse, version puzzle sur l'herbe sous le choc.

- Ma magnifique Vénus ! Il m'a fallu un mois pour la construire !
- Vraiment ? S'étonna ingénument Aldrick en se massant le coude, jetant un bref coup d’œil à la demoiselle pour s'assurer de son état.

L'original vit rouge et se rapprochant d'eux, pointant un index vindicatif en leur direction en hurlant :

- Insolents ! J'exige réparation ! Refaites la puisque vous vous croyiez si malins !

Sans autre forme de procès, il tourna les talons, vexé comme un pou, les plantant là, entrainant une partie de la foule sur son sillage, tout en hurlant qu'ils avaient la matinée pas plus, sinon ils devraient le rembourser.


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MessageSujet: Re: Incassable ! Incassable... Oups ! [PV Ester Jones]   Incassable ! Incassable... Oups ! [PV Ester Jones] I_icon_minitimeVen 22 Fév - 9:26

Ah ! Ce que les gens pouvaient être impatients ! Il leur fallait toujours tout, tout de suite. Mais pourquoi tant d’empressement ? Dans la vie les choses qui doivent arrivées arrivent ! Ester en était convaincue. Mais ses clients sans doute moins… Elle bailla. La prochaine fois qu’il faudrait se lever aussi tôt pour une livraison, c’est Augustin qui s’en chargerait. Elle regarda ses bottes glisser dans l’herbe. Dans son empressement, elle avait oublié sa vieille carte à la tâche de café. Résultat, elle s’était encore perdue… « Quoi que là au moins, je sais où je suis : dans le parc. C’n’était pas vraiment le chemin que j’avais prévu mais après tout… ». Un petit sourire se glissa sur ses lèvres. Le parc était si grand, qu’elle pouvait en oublier la ville alentour. Le brouhaha citadin semblait absorbé par les arbres. Elle retrouvait ce calme familier, « ça me rappelle le village… l’accent des villageois en moins !». Elle ria de son propre souvenir et réajusta son sac sur son épaule. Son nouvel appareil était plus petit, mais il pesait toujours un certain poids.
Elle leva le nez vers le ciel. Le temps était encore clair malgré quelques nuages et le vent était faible. Elle pourrait sans doute faire quelques jolis clichés ? Elle n’était pas encore tout à fait au point avec ce nouveau modèle, mieux valait qu’elle s’entraine. Le parc était un bon terrain pour ça ; les formes et les couleurs étaient variées. Étant un espace ouvert, la lumière y était plus vive qu’en intérieur. Pas besoin d’user de miroirs ou autre stratagème pour avoir la luminosité suffisante !

Alors qu’elle déambulait tranquillement entre les arbres, elle commença à voir des sculptures aux formes et aux couleurs pour le moins originales. Peu après, elle vit même un petit attroupement mondain surgir derrière un monticule de terre, à la suite d’un homme. Ils le suivaient tous assidument comme hypnotisés, mais était-ce par ses mots ou par son accoutrement, Ester n’aurait su trancher. Chapeau à plumes, redingote à franges, culotte… à paillettes ? Et claquettes ? La photographe haussa un sourcil, perplexe et s’avança vers lui.

« Excusez-moi…
- ...c’est ainsi que… Qui Ôse m’interrompre dans ma présentation du désespoir ? Demanda l’homme en plissant ostensiblement le nez, contrarié.
- Je m’appelle Ester Jones et je suis photographe, expliqua-t-elle en ignorant ses humeurs et lui tendant sa carte. Puis-je prendre des clichés de vos oeuvres ? monsieur…
- Des photos ? Mais elles sont plates vos photos ! Mes oeuvres elles sont vivantes ! Pleines de volume ! D’émotions ! De caractère !
- Allons M. Vilto ! Ne refusez-pas, cela pourrait aider à vous faire connaître ! Intervint une femme vêtue de froufrous de la tête aux pieds.
- …soit. Faites. Mais ne dérangez plus mes spectateurs ! »

Ester s’inclina et s’éloigna avec grand plaisir. Le contenu de l’exposition, pour être honnête… elle s’en moquait pas mal. Tout ce qui l’intéressait, c’était les jeux de lumière et de textures qu’offraient ces sculptures. Le « corps de la douleur » n’était pour elle qu’un labo’ photo, pour des essais techniques grandeur nature. Elle alla donc à l’oeuvre suivante, quand elle aperçut une âme solitaire penchée dessus. Elle sortit alors son appareil et la scruta à travers l’objectif. Plus que la matière, les expressions du visage humain étaient fascinantes… Ester aurait été incapable de les dessiner, mais avec son précieux outils, elle pourrait peut-être en garder une trace. La petite rousse ignorait l'intitulé de l’oeuvre, mais elle pouvait au moins dire qu’elle captait toute l’attention de l’homme qui tordait sa tête, comme le morceau de bois de la composition. Est-ce que ça l’aidait vraiment à comprendre ?
Elle ajusta son angle de vue. Le spectateur était grand, mais de dos, sa silhouette semblait commune, avec ses mains dans les poches. On ne pouvait l’identifier, sauf peut-être avec sa coiffure qui…

Clic !
Figée sur place, Ester fixa son doigt crispé sur le bouton. Elle venait pas de photographier un inconnu, elle venait de photographier un commissaire ! Et pas n’importe lequel ! Celui-là même qui… non, non, non ! Elle ne voulait pas y penser ! Que faire maintenant ? Prendre ses jambes à son cou ? Trop tard, l’agent de police avait déjà son regard perçant posé sur elle. Elle sursauta en l’entendant parler. Finalement, elle s’avança d’un pas ou deux vers lui, sans le regarder en face.

« Veuillez m’excuser, je ne voulais pas vous surprendre. »

Ils échangèrent des politesses et la photographe tritura son appareil, incapable de poursuivre la conversation. L’odeur de cigarette qui émanait du commissaire ravivait ses souvenirs du musée. Finalement, c’est lui qui la relança  « Vous allez bien depuis la dernière fois ? » elle déglutit. D’abord son collègue et maintenant lui ? Ils ne perdaient pas la mémoire ceux-là !  « vous avez un nouvel appareil ? » Ouf ! Enfin une question à laquelle elle pouvait répondre simplement. Elle brandit fièrement son outils à bout de bras.
« Oui ! Il dispose d’une nouvelle technologie. »

Interrompus par la voix de l’artiste, elle n’en expliqua rien de plus, et ils fixèrent la statue. Le grand brun se darda à un commentaire mais elle n’en su jamais la fin. Il la tira brusquement à lui, elle dérapa, poussa un cri de surprise et ne vit plus rien que le foulard blanc du commissaire.
Des bruits indistincts résonnèrent à ses oreilles, mais elle ne comprit pas de suite. Lorsqu’enfin ils arrêtèrent de bouger, elle toussa pour chasser la douleur dans ses côtes. Son appareil, plaqué contre elle, l’empêchait de respirer librement. Consciente d’entraver le commissaire, elle prit appui sur l’herbe d’une main pour se soulever, mais la voix stridente de l’artiste la surpris et elle glissa de nouveau. Elle souffla agacée et se releva lentement – écartant délicatement son appareil sur l’herbe. C’est à ce moment qu’elle constata la disparition de l’oeuvre de son pied d’estale, ou plutôt sa délocalisation dans l’herbe.

« Oups... »
C’est le seul mot qui lui vint, avant que M. Vilto ne reprenne ses supplications. Elle se tourna vers l’artiste qui commençait à les incriminer :

« …quel professionnalisme !
- Non monsieur, je ne suis pas blessée ! Je vous remercie de vous en inquiéter !
- Mon chef d’œuvre ! Bande de goujats ! Saligauds ! Blasphémateurs ! »
Ester sentit la moutarde lui monter au nez violemment. Elle s’apprêta à répliquer férocement, mais à la place, se mit à tousser. Une femme s’approcha d’elle, mais Ester la rassura. Elle soupira et se retourna une seconde vers le policier. L'autre, mieux valait l'oublier.
« Vous n’avez rien ?
- Ma magnifique Vénus ! Il m'a fallu un mois pour la construire !
- Vraiment ? »
Ester s’épousseta pour éviter de répondre, rassurer de voir le grand brun réagir normalement. Mais que n’avait-il pas dit là ! L’excentrique leur ordonna alors furieux de refaire la statue.
« C… Comment ?
- Vous avez jusqu’à midi ! Je la veux debout pour ma visite de cette après-midi !
- Mais… »
L’homme pourtant s’éloignait déjà. Ester l’alpagua et il revint vers elle la menaçant de son nez pointu.
« Vous n’êtes pas sérieux ? C’était un accident !
- Un accident ? Si vous et votre ami ne vous étiez pas collés si près de ma Vénus ! Elle serait encore debout !
- Mais ça n’a rien à voir, c’est le... le... Le quoi d’ailleurs ? Plaqué contre le commissaire elle n’avait strictement rien vu.
- Pfeu ! Vous voyez ? Mademoiselle... mademoiselle...
- Jones...
- Mademoiselle Jones ! Les photographes sont à la mode, ils se pavanent avec leurs « photos », mais ce ne sont que des gougats prétencieux ! Des ingrats ! »
Hors d’elle, elle attrapa un bout de sa « Vénus » et lui balança en pleine tête ! ...Ou du moins y pensa-t-elle très fort. La présence du commissaire l’en dissuada sans doute. Elle répliqua :
« Non mais vous vous êtes regardé avec vos assemblages... puériles ! »
La foule émit un « oh » indignée. Elle eut un mouvement de recul et se tourna brusquement vers le commissaire.
« Dites quelque chose !  »

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MessageSujet: Re: Incassable ! Incassable... Oups ! [PV Ester Jones]   Incassable ! Incassable... Oups ! [PV Ester Jones] I_icon_minitimeMar 26 Fév - 14:52

Photographe contre artiste ! Un gong aurait retenti que cela n'aurait pas davantage surpris Aldrick, qui ne savait pas vraiment sur quel pied danser, face à la scène qui se jouait devant ses yeux. Il fallut que la rousse l'interpelle pour qu'il semble sortir d'une torpeur indéchiffrable et ne baragouine une série de sons sans sens avant de se reprendre. Il toussota doucement et tenta d'apaiser les esprits :

- Allons, allons, inutile de s'énerver.

Par précaution, il préféra se rapprocher, histoire de pouvoir les séparer rapidement au besoin. Néanmoins, il commença par planter son regard doré dans celui de l'artiste, non sans une certaine froideur.

- Cela dit monsieur, il n'est pas de sot métier et dire le contraire serait insultant pour chacun des présents.

Ses iris passèrent brièvement sur la foule, comme pour défier quiconque de prendre la défense de l’égocentrique.

- Par ailleurs, il n'est pas très heureux qu'un gentilhomme oblige une damoiselle à pousser ainsi la voix.

Il laissa un instant le silence retomber et jeta un rapide coup d’œil à Ester, avant de hausser rapidement un sourcil pour l'inciter à le laisser faire, mais l'original renchérit :

- Je n'ai que faire des jérémiades du beau sexe et encore moins s'il est emprunt d'un instinct de destruction ! Vous ne voulez pas non plus me faire croire que vous avez brisé mon chef d’œuvre par pure amabilité, tant que vous y êtes ?!!
- Enfin, c'était purement involontaire ! Si nous avions voulu le détruire, nous l'aurions fait sans que vous n'en sachiez jamais rien.
- Ah ! Mais ce sont des aveux ça !
- Pardon ?!

Alors celle-là, l'agent ne l'avait pas vu venir. Avec des yeux ronds comme des soucoupes, le brun le fixa hébété, tandis qu'il poursuivait, sans aucune gêne.

- Et devant témoins en plus !
- C'est ridicule. Écoutez monsieur...
- Non ! Il suffit ! Coupa l'autre en faisant de grands gestes, sans parvenir à stopper à nouveau le loup.
- Mais il vous a fallu un mois pour l'agencer en ayant une image précise du résultat ! Alors comment pourrions nous en si peu de t...
- Débrouillez-vous ! Trancha sans appel Vilto en agitant la main comme pour chasser un insecte nuisible de son champ de vision. Je n'ai pas le temps pour vos simagrées ! J'ai une inauguration à faire sous peu, moi, môôôsieur et je compte bien y être en temps et en heure ! Si vous ne pouvez pas refaire cette structure, vous devrez me la payer !
- La payer ? Pour pouvoir tout mettre ensuite à la poubelle ?

C'était sorti tout seul, sans même qu'il ait pu le retenir ; comme si le filtre de la politesse s'était envolé. La foule en parut tout aussi outrée que le propriétaire. Vilto rouge comme un fruit trop mûr, reprit entre ses lèvres pincées, dans une rage folle :

- COMMENT OSEZ-VOUS ?!! Espèce de sagouin sans cervelle !

Un rire franc, pourtant envahi l'espace, dénotant grandement avec l'ambiance électrique ; aussi, tel un seul homme, les présents se tournèrent vers une jeune femme svelte au sourire ravageur. Sans se défaire de ce dernier, elle alla même jusqu'à se rapprocher du colérique pour lui passer une main réconfortante dans le dos.

- Eh bien ! C'est un couple étonnant que vous avez trouvé là mon cher Vilto ! Cela m'inspire beaucoup ! Posez pour moi jeunes gens ! S'enthousiasma-t-elle subitement en frappant dans ses mains, excitée comme une puce.
- Sérieusement ? Abandonna Aldrick à demi-mots, si surpris que sa colère se désagrégea en une fraction de seconde.

* Je l'ai déjà vu quelque part, mais où...*

- Que diriez-vous que je vous échange deux de mes élèves pour reconstruire votre œuvre contre ces deux-là ? Confia la demoiselle à l'artiste.
- Pardon ? Êtes-vous souffrante ? Avez-vous perdu l'esprit ?!

Un nouveau rire fit office de réponse. Contre toute attente, cela sembla détendre grandement l'entêté, bien qu'il garda un air passablement colérique.

- C'est un marché équitable pourtant et puis vous savez à quel point j'aime les amoureux transits. ~
- Plait-il ?
- Comment ?

Se penchant vers lui, elle poursuivit d'un ton secret, au creux de son oreille. Pas assez bas cependant pour que le loup n'en saisisse pas le contenu.

- Qui sait ce qu'ils seraient capables de faire subir à votre merveilleuse Vénus en tentant de la remettre d'aplomb qui plus est.

Cela sembla faire mouche, car Vilto les observa, reporta son attention sur la belle et réitéra l'action encore deux fois avant de conclure en levant un bras, comme pour jeter un objet invisible par-dessus son épaule.

- Oh et puis faites ce que vous voulez ! Mais il faut que ma structure soit prête dans le début de l'après-midi !
- Naturellement. Cela va de soi. Elle eu un sourire amusé. Vous ne le regretterez pas.
- J'y compte bien !

Sur ce, Vilto releva fièrement le menton d'un air d'aristocrate supérieur et fit un signe à ses fans avant de leur emboîter le pas, sans un regard pour eux. Sans trop savoir quoi en penser, Aldrick avisa Ester, haussa les épaules et détailla leur sauveuse.

* Ah ça y est je sais ! C'est l'une des artistes de la Sequana ! Gorsoni... Gerson ? Non. Gersin ! Sophie Gersin, quelque chose comme ça. Sophia ! *

Sophia Gersin ! Sa chevelure indomptable, sa silhouette fine, ses yeux envoutants et rieurs, ses petites mains tâchées de peinture. Comme lors de leur précédente rencontre... Rien n'avait changé chez elle, si ce n'était que le loup noir s'étonnait qu'elle leur fasse signe de la rejoindre, semblant on ne peut plus sérieuse sur cette histoire de modèles.

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MessageSujet: Re: Incassable ! Incassable... Oups ! [PV Ester Jones]   Incassable ! Incassable... Oups ! [PV Ester Jones] I_icon_minitimeMer 27 Fév - 13:00

Ester se décala d’un pas pour laisser le commissaire s’avancer vers l’artiste. Elle écouta sa répartie avec un petit sourire. Enfin il se réveillait. Elle commençait à se demander s’il n’avait pas pris un coup sur la tête quand il était tombé ! Comme il prenait les choses en main, elle se tint en retrait. Sa colère retomba et elle se laissa même aller à un sourire. Plus ça allait et plus elle avait vraiment envie d’en détruire une de ces sculptures ! L’image qu’elle s’en fit la fit presque rire, jusqu’à ce que la mauvaise foi de l’artiste ne reprenne le dessus. Désabusée, elle croisa les bras et soupira. Décidément, il ne voulait pas entendre raison celui-là ! Et le commissaire qui se laissait entraîner dans son discours… elle l’aurait cru avec plus de… mordant, pour le coup. Elle commençait à se résigner sur leur sort, quand la fureur du sculpteur refit surface. Finalement, laisser le commissaire se charger de l’affaire n’était peut-être pas la meilleure solution. Chaque fois qu’il ouvrait un peu trop la bouche, l’autre hurluberlu finissait par s’énerver. Pire ! Il les insultait !

Mais un rire franc coupa court aux ruminations de la photographe. Inattendu, cet éclat de joie attira toute l’attention. Ester y resta silencieuse, prudente face à la joyeuse inconnue. Elle suivit la conversation, tandis que celle-ci tournait lentement en leur avantage.
Les mots « amoureux transits » cependant, la plongèrent dans la stupéfaction. Le grand brun lui enlevant les mots de la bouche, elle resta lèvres entrouvertes, bras ballants, avec la même expression hébétée que ce dernier. Ses joues s’empourprèrent légèrement. Elle se tourna vers le grand brun, cherchant inconsciemment une explication. Leurs regards croisèrent, mais plutôt que de partager son embarras, il y semblait indifférent ! Ah ! C’était bien les hommes ça ! De penser naturel que les femmes tombent à leurs pieds !

Interpelée par la nouvelle artiste, la photographe laissa cette pensée dans un coin de sa tête. Elle récupéra son appareil, jeta un dernier regard vers les restes de sculpture et devança le grand brun après de la jeune femme. Celle-ci dévalait déjà à pas prudents le monticule de terre, pour les diriger vers une sortie.

« Hum… je suppose que nous devons vous remercier madame.
- Je suis Sofia Gersin ! Artiste-peintre !
- Merci madame Gersin, je ne sais pas comment nous aurions…
- Ne me remerciez pas ! Quand je vois deux âmes aussi romantiques que les vôtres ! C’est un don du ciel !
Ester leva les yeux au-dit ciel. Bien sûr, elle était reconnaissante qu’on l’ait sorti de cette affaire mais…
- Sans vouloir vous offenser, je crois qu’il y a méprise, nous ne sommes pas…
Sofia s’arrêta subitement et posa un index sur la bouche de la rousse.
- Tututu ! Inutile de nier ! Je sais reconnaître les signes.
- Les signes ? Quels signes ?
- Enfin mademoiselle ! Tout le monde a bien vu avec quelle force il vous a tiré à lui ! Protégeant sa belle…
Elle joint de grands gestes à la parole.
Il vous tenait si chaudement dans ses bras ! Et cette façon qu’il avait de vous fixer tandis que vous tentiez de le défendre à votre tour…
- Mais enfin !
- Oh ! Regardez-vous ! Vous rougissez comme une rose de printemps !
Ester pointa inconsciemment le commissaire de la main, sans même le regarder.
Je ne sais même pas prononcer son nom !
- Oh oui ! Je sais ! C’est l’émotion, je comprends. Rassurez-vous, c’est fini maintenant. Mais dites-moi d’où venez-vous tous les deux ? Vous n’êtes pas de Paris n’est-ce pas ? Les purs Parisiens n’ont plus cette pudeur ! Cette candeur ! Ah ! C’est si rafraichissant !
Elle reprit sa descente, et suivit le chemin le long de la grille délimitant le parc.
- Mais enfin madame… nous ne sommes pas des professionnels, je n’ai jamais posé… en fait si, mais pour de la photographie principalement ! Le temps d’exposition est beaucoup moins long. Je…
- Ne vous en faites pas, j’ai l’habitude ! »

Ils arrivèrent alors devant un groupe de 4 autres artistes. Deux hommes et deux femmes étaient penchés sur leur toile. De l’un, on n’apercevait que ses cheveux gras et ses lunettes sur le bord du nez, alors qu’il s’évertuait, la tête de travers, à crayonner un chien qui tournait en rond pour attraper sa queue. Un autre enfoncé dans le col de son manteau, fixait une pomme entourée de 4 fleurs, comme s’il s’agissait d’une énigme pour le Saint-Graal. La troisième chantonnait en donnant de petits coups répétés de fusain sur sa feuille. La dernière enfin, grimaçait en mélangeant les couleurs de sa palette de peinture.
Sofia s’arrêta et fit de grands signes de la main à celle-ci. Ester surprise, manqua de lui rentrer dedans et chancela.

« Anita ! Anita ! Où en êtes-vous dans votre travail ? Avez-vous capturé la lumière qu’il vous fallait ?
-  Je ne sais pas madame… j’ai un doute.
- Montrez-moi ça !
- Et vous, avez-vous trouvé le « rose » que vous cherchiez ?
- Oh oui ! Regardez-les !
Elle prit alors la jeune femme par les épaules et la tourna vers Ester et le commissaire.
- Ne sont-ils pas magnifiques ? Ne voyez-vous pas ce nuage d’amour qui bourgeonne autour d’eux ?
C’est exactement ce qu’il me fallait ! Il ne reste qu’une question à élucider… extérieur ou intérieur ? Et quelle pose leur conviendrait le mieux ?

Elle agita les mains dans les airs tout en déblatérant,
Et si je leur faisais faire le baiser ? Mais alors nous devrions faire ça dans mon atelier… Prenez-vous par la main ! Allez n’ayez pas peur !
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Dernière édition par Ester Jones le Dim 31 Mar - 12:08, édité 1 fois
Aldrick Voelsungen
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MessageSujet: Re: Incassable ! Incassable... Oups ! [PV Ester Jones]   Incassable ! Incassable... Oups ! [PV Ester Jones] I_icon_minitimeLun 4 Mar - 19:40

S’il y avait une chose qu’Aldrick avait appris en fréquentant les milieux artistiques, autant en compagnie de sa mère qu’en tentant de discuter avec Maxilien de Pontinger, c’était qu’une fois que cette lueur vive s’allumait au fond de leurs yeux, toute protestation était vaine. Comme s’ils se coupaient du monde, même s’ils continuaient à vous répondre, l’idée devenait fixe et aucun argument, aussi logique et doué de bon sens fut-il, ne pouvait plus ébranler leurs avis.

Contre toute attente, Aldrick avait d’ailleurs développé - depuis bien longtemps - une sorte de bouclier mental, pour se préserver de ce genre de situation, qui le rendait globalement indifférent à beaucoup d’idées saugrenues, tout en le dénuant d’une partie de ses réactions habituelles.

Malheureusement pour eux, cette flamme si singulière s’était non seulement allumée dans le regard hypnotique de Sofia, mais en plus, elle y brillait intensément. Un soupir lui échappa, tandis qu’avec le peu de motivation qu’il lui restait, il tenta sa chance à son tour :

- Vous divaguez Miss Gersin. Nous ne sommes pas un couple et nous connaissons à peine.
- Oh ! Vous voulez protéger votre jardin secret, je comprends ! Je ne dessinerai pas vos vrais visages comme ça vous pourrez garder l’anonymat.

L’incompréhension marqua les traits du loup noir et ce simple laps de temps, suffit à Sofia pour conclure qu’elle avait gagné cette manche.

* On est mal barrés. Va y’en avoir des heures à ce rythme là ! *

Pour un peu, l’agent aurait presque regretté la reconstruction de la structure ; mais lorsqu’ils débouchèrent enfin sur le lieu d’étude des élèves, il siffla admiratif du travail fourni et fourra machinalement ses mains dans ses poches, écoutant vaguement.

* « Rose ? » *

Un instant l’image de la contrebandière blonde traversa l’esprit du lycanthrope mais il la chassa rapidement en levant les yeux au ciel. Plus dépité encore par le caractère abracadabrant de la situation, il abandonna pour la photographe, en se rapprochant d’elle, dans un murmure :

- Navré de vous avoir embarqué là-dedans. Je crains qu’elle ne nous écoute pas tout à fait en réalité.

Un nouveau soupir souleva ses larges épaules tandis qu’il indiquait Sofia d’un signe de tête :

- Ma mère est pareille. Quand elle a une idée « de génie », il encadra le mot en pliant les doigts, comme elle dit ; elle n’est plus tout à fait présente.

Un silence bref se coucha entre eux, il hésita, passa une main sur sa nuque et questionna finalement sur le ton de la confidence :

- Je sais que ce n’est pas très correct, mais… Peut-être qu’il vaudrait mieux tenter une fuite ?

Il haussa les sourcils lentement d’un air entendu, pour signifier qu’une idée saugrenue avait germé dans son esprit et ajouta pour l’aiguiller :

- Je préfère le « rouge » au « rose », pas vous ?

Un sourire, mi-gêné, mi-complice, se dessina sur son visage, avant que la peintre ne les coupe en poursuivant son délire. Là, le brun tiqua violemment et croisant les bras sur son torse, il secoua négativement la tête.

- C’est hors de question !

Le ton était sec, fort, autoritaire et sans appel. Sofia en fut si surprise qu’elle le fixa, hébétée, alors il saisit sa chance et poursuivit sans lui laisser le temps d’en placer une.

- Je refuse d’avoir à faire plus longtemps à cette poissarde ! Chaque fois que nos routes se croisent ce sont les ennuis assurés !

L’agent leva les bras au ciel excessivement, comme pour demander « Pourquoi diable cela tombe-t-il toujours sur moi ? » et se rapprocha d’Ester en indiquant sa chevelure de feu.

- Pourquoi croyiez-vous qu’on brûlait les rousses autrefois ? Y’avait bien une raison ! Impossible d’avoir si peu de chance naturellement ! Elle doit être maudite ou quelque chose comme ça !

Il la prit par les épaules en la secouant un peu, clamant fort :

- Il faut vous faire exorciser ma pauvre fille !

Plus bas, Aldrick ajouta pour elle seule, dans un souffle :

- Jouez le jeu.

Puis, la lâchant tout à fait, il se retourna vers les autres, fit un pas en avant tout en poursuivant sur le même ton qu’initialement, ponctué de grands gestes évasifs, non sans prier intérieurement pour que cette bancale dispute théâtrale improvisée fonctionne.

-  D’ici là, ne m’approchez plus, vous avez compris ? Gardez donc vos malheurs pour vous ! Ou faites en profitez d’autres !

Après les malheurs de Sophie, verrait-on ceux de Sofia si elle s’entêtait à vouloir le lier à la rouquine ?


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MessageSujet: Re: Incassable ! Incassable... Oups ! [PV Ester Jones]   Incassable ! Incassable... Oups ! [PV Ester Jones] I_icon_minitimeDim 31 Mar - 5:37

Ester faisait buter le talon de sa bottine contre la terre. Être la cible du regard de Sofia ne la mettait pas à l’aise. Bien au contraire, elle n’aimait pas être la cible. Ce n’était pas fait pour elle. C’était tellement plus intéressant d’être de l’autre côté ! Cadrer la scène, faire en sorte que chaque élément trouve ça juste place, son juste éclairage. Pas d’être le personnage principal. L’ombre du commissaire près d’elle lui rappela qu’elle n’était pas la seule dans cette histoire. Cette fois, il semblait plus compatissant. Elle se laissa aller à un bref sourire, partageant son opinion sur les gens « passionnés ». Il voulait fuir. Elle aussi à vrai dire, mais elle ne voyait aucune échappatoire.

« Comment ? »

« Le rouge plutôt que le rose » ? Mais de quoi parlait-il ? La discussion fut interrompue par la dernière proposition de l’artiste. La réponse du grand brun fut instantanée. Elle était claire, sans appel et fit sursauter la majorité des présents. Un bref silence s’installa dans l’assemblée, et même les autres apprenties fixèrent cet élan d’autorité. La suite ne les captiva que davantage.

Ester, elle, ne réagit pas tout de suite au mot « poissarde », trop surprise par cette énergie soudaine. Elle réalisa avec un temps de retard qu’il parlait d’elle et fronça les sourcils.
Un peu hébétée, elle se laissa faire jusqu’à sa remarque complice, puis s’éloigna vivement, en même temps qu’il la relâchait :

- Mais lâchez-moi ! Sale brute !
Le chien s’était approché et commençait à aboyer entre eux deux. Anita l’attrapa, et tenta de les apaiser tous trois.
- Allons… calmez-vous…
Mais Ester ne s’emporta que davantage. « Jouez le jeu » qu’il avait dit. C’était pas compliqué, avec tout ce qu’il venait de lui sortir. Mensonges ou non, ces paroles avaient le don de la piquer au vif. D’autant que c’n’était pas la première fois qu’elle les entendait. Aujourd’hui cependant, elle pouvait répliquer comme elle l’entendait. Elle n’allait pas s’priver !
- Comment osez-vous ? Moi « maudite » ? Mais regardez-vous ! Quel mufle !
Elle pointa avec virulence les cheveux du commissaire.
- Ça se dit agent des forces de l’ordre ! Mais c’est mêm’pas capable de s’mettre un vrai coup de peigne dans les ch’veux !
- S’il vous plait…
- Comment osez-vous vous en prendre à moi… elle prit un air profondément peinée, presque tremblante. … alors que je ne cherche qu’à vous aider…
- ça va aller…
Cette remarque pourtant aimable, la fit tiquer. « Ça va aller », combien de fois avait-elle entendu cette phrase bateau et insensée ? Elle repartit de plus belle, emportée dans son élan.
- Si je suis maudite, Vous ! Vous n’êtes qu’un monstre ! Un démon sans cervelle !

Elle contourna Anita et le chien énervé, et vint se planter devant le grand brun.
- Vous me parlez « d’exorcisme » ! Mais premièrement, je suis sûre que vous n’y connaissez rien ! Avez-vous vraiment déjà vu quelqu’un se faire posséder ? Ou ne serait-ce que discuter avec un réel exorciste ? Ce ne sont que des barbares de premières !
Elle secoua la tête, des bouts de souvenirs disparates s’entrechoquant dans son esprit. Au milieu d’eux, ressurgirent ses nausées dues à leur mésaventure du Louvre. Elle eut un haut le coeur et grogna, plus amère.
-  Et deuxièmement, vous voulez vraiment qu’on reparle du musée ?
Malgré une brève appréhension, due à la différence de taille, elle planta son ongle de manière répété sur le torse de l’agent, comme pour le repousser :
- Vous ! étiez en charge de la sécurité lors de cette exposition de momies, non ?
- Oh… j’ai entendu parlé de cette histoire !  souffla l’apprentie aux fusains, en brandissant celui qu’elle avait dans la main. Une vraie pagaille y’parait…
- Chut Michèle ! la coupa l’homme aux pommes, je veux la suite…
- Exactement, une pagaille ! Ester reprit, sans quitter le commissaire des yeux, Vous voulez mon avis ? Vous auriez dû évacuer la salle bien plus tôt ! Au lieu de laisser une foule pareille s’exciter en vase clos ! Ce n’est pas moi qui suis « maudite », c’est vous qui êtes irresponsable !
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MessageSujet: Re: Incassable ! Incassable... Oups ! [PV Ester Jones]   Incassable ! Incassable... Oups ! [PV Ester Jones] I_icon_minitimeDim 14 Avr - 20:04

Tel un écho fourbe, la phrase se répéta dans son esprit, plusieurs fois.

« Vous ! Vous n’êtes qu’un monstre ! Un démon sans cervelle ! » *

Aldrick ferma les yeux fort. Un instant. Un instant seulement. Juste le temps d’accuser le coup, en apparence au moins. Malgré sa concentration, il ne put masquer une grimace en l’entendant. Un sourire factice s’imprima sur son visage. Elle avait visé bien juste. Son orgueil en fut brimé, voilà où ça menait de laisser la porte ouverte à une inconnue pour se sortir d’un mauvais pas. Trop tard pour se plaindre de sa propre idée, mais s’il avait su, définitivement, il ne serait pas venu.

* Si elle savait ! Probablement qu’elle ne serait déjà plus en train me donner la réplique ! Enfin, de là à me comparer à un démon… C’est bien insultant ! Heureusement que Ryden n’est pas là ! Il aurait été trop heureux d’entendre ça.*

Il croisa les bras sur son torse, la fixant d’un air incrédule, alors que la rousse poursuivait, manifestement plus sincère que nécessaire.

* Les femmes sont vraiment trop faciles à énerver. *

Le brun retint difficilement un soupir, mais ne l’interrompit cependant pas, surpris par ses paroles si véhémentes, qui sentaient le vécu.

* « ...que des barbares de premières ! » ? On a définitivement pas croisé les mêmes alors. *

Son cœur se serra en repensant aux histoires que lui avait raconté Nathanaël et aux remords qui transpiraient quand les souvenirs les plus durs revenaient à la surface. Ses bras retombèrent mollement le long de son corps, ses poings se serrèrent vivement et il se fit violence pour ne pas lui hurler au visage toute sa frustration. Seule une grande inspiration vint trahir son agacement grandissant.

* Il faut au moins lui reconnaître un certain courage, voilà bien longtemps que personne ne m’a plus fixé ainsi parmi les Humains.*

La suite n’arrangea rien. Décidément l’affaire mémorable du Louvre ne lui serait pas épargnée non plus par les civils. De sa main gauche, il vint saisir l’index vindicatif, haussant un sourcil dans une moue dubitative.

- « Il n’y a qu’une fois que la charrette est cassée qu’on vous dit par où il ne fallait pas passer », hein ? C’est facile de critiquer maintenant. Vous ne voulez pas m’apprendre mon métier, non plus ?
       
Regard noir. Sans attendre de réponse, il poursuivit :

- Mais laissez-moi vous dire une chose : annuler toute une conférence à cause d’un serpent, en premier lieu, n’était pas une option. Tout ce qu’on y aurait gagné c’était de lâcher un reptile potentiellement venimeux dans le quartier et on aurait anéanti des mois de travail pour l’équipe qui présentait.

Il relâcha sa main plus loin, avec désinvolture, l’observant de toute la hauteur et la puissance sa race.        

- Par ailleurs, vous êtes bien placée à présent pour savoir que lorsque les gens paniquent ils n’écoutent rien. La foule aurait aisément pu faire des victimes en sortant dans la précipitation. Mourir piétiné est loin d’être la plus élégante façon de partir.

S’éloignant, il fit quelques pas pour se rapprocher des artistes curieux, enserrant doucement l’une des épaules de Sofia il poursuivit en tendant sa main de libre vers le ciel.

- Imaginez la scène : autour de vous, des statues d’un autre temps, l’air vicié d’eau de Cologne bon marché, de poussière, de sable chaud, de corps putrides et si décomposés qu’on peine à les imaginer jadis humains...

Le brun se détacha et s’approchant de Michèle et Jacques, poursuivant en se glissant derrière eux.

- ...À tout ça se mélange l’effroi sur tous les visages, les gens qui se pressent les uns contre les autres, la peur qui vous prends le ventre en étau.

Là, comme une corde de pendu qui se resserre petit à petit, il les rapprocha l’un de l’autre en les saisissant par le cou sans tenir compte de leurs surprises.

Les cris qui vous percent les tympans tandis que la réalité s’impose à vous, comme une évidence mortelle : c’est fini, jamais vous ne ressortirez de là vivants !

Bref silence. Il s’en retourna vers Sofia, pour lui appuyer vivement sur l’épaule.

- Et le mieux dans tout ça, c’est que votre ultime souvenir, le dernier fragment de votre mémoire, ce qui fera le panache même de votre mort, c’est que l’image d’une chaussure pointue s’immisce à jamais sur votre rétine avant que votre corps entier ne soit aplati comme une vulgaire carpette sur laquelle on s’essuie sans s’en rendre compte ! Enfin, votre cœur s’arrête pour de bon. Définitivement.

Un air dépité lui fit baisser les épaules et la tête d’un même mouvement, pour signifier la fin de tout, autant que s’il avait voulu saluer avant la chute du rideau. Mais Aldrick ne s’arrêta pas là, se redressant, il libéra la peintre pour revenir vers la photographe en joignant les mains, comme s’il avait quelque chose à se faire pardonner.

- Mais désolé d’avoir voulu épargner ça à une cinquantaine de parfaits inconnus. Vraiment, je regrette. La prochaine fois, je me contenterai d’ouvrir la minuscule porte en grand, il joignit le geste à la parole, feintant de trouver près de lui une ouverture invisible, en leur disant : « Fuyez la police parisienne ne peut pas vous protéger d’un serpent de 30 centimètres, partez vite ! »
 
Il leva les bras brièvement, comme pour invoquer la Grâce, avant de se frapper le front.

- Mais oui ! Pourquoi n’ai-je pas pensé plus tôt à cette solution, ô combien salvatrice pour l’humanité ?

Le cynisme éclatait dans sa voix. Il eut pour la rousse un haussement de sourcil entendu, puis se détourna pour fixer les artistes curieux. Elle n’allait pas en rester là et il le savait, alors il fallait qu’il place ses pions avant son prochain coup. Le brun se stoppa, plantant son regard d’ambre dans celui de la rousse, espérant lui rappeler que c'était uniquement de la comédie, avant d’incliner légèrement la tête sur le côté :

- Ah ça ferait sensation ! Tous les journaux ne parleront plus que de ça ! Et vous, il la désigna avec amertume, vous aurez le scoop du siècle !

Haussement de sourcils.

- C’est sûr que de traiter des pharaons, de leurs coutumes ou de leurs prouesses, ça demande plus de travail.


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MessageSujet: Re: Incassable ! Incassable... Oups ! [PV Ester Jones]   Incassable ! Incassable... Oups ! [PV Ester Jones] I_icon_minitimeMar 6 Aoû - 23:35

Embuée dans sa propre colère, Ester aperçut sans la voir l’impatience du commissaire. Ses accusations terminées, elle souriait presque, fière d’avoir enfin pu dire tout haut ce qu’elle pensait tout bas. Lorsque le grand brun saisit son doigt réprobateur, elle se refroidit mais soutint son regard un moment. Il était autoritaire et condescendant. Elle persistait, bornée.

Il relâcha sa main et elle frissonna, recula d’un pas. Inconsciemment, elle agrippa la hanse de son sac. Il s’écarta, elle se décrispa, souffla en silence. Elle le suivit des yeux et scruta ses gestes abracadabrants. Il était si véhément et détaillé,qu'elle plongea avec les autres dans son récit. Des images plus réalistes que nécessaires s’imprimèrent dans l’esprit, elle grimaça. C’était davantage des souvenirs que de la fabulation pour elle. Elle finit par secouer la tête pour sortir de ce songe et posa les mains sur les hanches. Quel acteur tout de même !
Il revint vers elle faussement implorant. Elle se pinça les lèvres. S’il ne jouait pas la comédie, elle l’aurait peut-être giflé.

Sa dernière réplique lancée, le commissaire haussa les sourcils. Ester, elle, fronça profondément les siens. Elle le défia à nouveau en sifflant :


- Je vous défends de critiquer mon métier ! Vous...
Elle s’interrompit, surprise. Soudain consciente du piège qui se refermait sur elle, elle se ravisa. Elle se redressa et poursuivit, un sourire en coin.
- Vous seriez surpris de toutes les connaissances que je possède sur ces dits-pharaons ! De vrais feinants ! De plus, vous oubliez que je vous ai aidé dans cette affaire ! C’est moi qui ai assommé ce fichu serpent, au péril de mon outil de travail je vous rappelle !
Elle poussa un bruyant soupire et laissa retomber ses bras le long de ses jambes. Elle releva le regard, d'abord désabusée, puis narquoise :
- Mais à quoi bon chercher à débattre ?
Elle leva les yeux au ciel.
- C’est bien les hommes ça ! On vous fait une toute petite critique et vous voyez le ciel vous tomber sur la tête ! Regardez-vous ! Je vous parle d’une foule apeurée, vous me rétorquez des morts par dizaine. Par centaines même !
Ce n’est pas policier que vous auriez dû faire ! Mais écrivain ! Non, mieux ! Dramaturge ! Quelle imagination vous avez...

Elle se retint de rire à sa propre moquerie et renchérit.

- Oh ! Et laissez-moi deviner ! Ces pauvres gens, traumatisés même dans la mort - incapables de rejoindre notre créateur dans son ultime demeure – deviendraient des âmes errantes ! Elles reviendraient hanter le musée... Non ! Elles reviendraient NOUS hanter ! Pour les avoir laissées périr dans d’atroces souffrances !
Elle afficha un visage tordu de douleur, avant de continuer.
- Et elles ne sauraient trouver la paix du seigneur, tant que nous n’aurions pas retrouvé les propriétaires des chaussures meurtrières !
C’est bien cela ?

Elle lui sourit tout grand.
- Non, je suis sûre que vous avez mieux ! Surprenez-moi !

La respiration rapide, elle le fixa intensément. Elle en oublia même leur auditoire. C'est couinement aigu le lui rappela. Elle tourna la tête vers le chien, mais ce dernier remuait la queue, quasi-indifférent.

- S’il vous plait... a...arrêtez...
Une voix s’éleva derrière les lunettes tremblantes du peintre canin.
- Je déteste les histoires de fantômes... ça me rappelle toujours cette histoire de monstre dans la chambre... celle de...
- Encore celle de l’autre là ? soupira Jacques, C’est quoi son nom déjà ? Mau... Maudissant ?
- Maupassant ! corrigea-t-il. Je n’ai plus fait une nuit complète depuis que j’ai lu cette histoire !

Ester darda sur l’artiste effrayé un regard contrit. Avait-elle été trop loin avec son histoire de fantôme ? D’habitude nul n’y croyait...

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MessageSujet: Re: Incassable ! Incassable... Oups ! [PV Ester Jones]   Incassable ! Incassable... Oups ! [PV Ester Jones] I_icon_minitimeMer 14 Aoû - 16:20

Aldrick masqua son visage derrière sa main, penchant la tête pour cacher davantage ses yeux. Il souriait avec amusement, mieux valait que les autres ne s’en rendent pas compte et le croient abattu.

* Dramaturge ? Rien que ça ! Dieu que j’aurais aimé voir la tête de mère si elle avait entendu ça ! Elle aurait fait une telle grimace ! C’eut été mémorable ! Quel dommage vraiment qu’elle ne soit pas là ! *

Il fallut au loup noir, toute sa maîtrise pour retrouver un semblant de sang-froid. Mais une fois qu’il y parvint, il s’avança calmement vers la journaliste.

- Vous avez raison : il faut rendre à César ce qui est à César !

Il la rejoignit, se planta devant elle et récupérant sa main y abandonna un baser furtif, tout en s’inclinant théâtralement.

- Mille mercis pour votre aide précieuse, face à ce reptile mortel, gente damoiselle.

Lui faisant un clin d’œil en se redressant, il rompit le contact et sans lui laisser le temps d'ajouter quoique se soit, s’éloigna en haussant les épaules, d’un air d’innocent aux mains pleines, arguant, malgré ses précédentes réprobations.

- Oh, vous savez, je ne m’avance jamais sur les volontés des défunts. Comme celles du Seigneur, il semblerait qu’elles soient impénétrables.

Un léger sourire étira ses lèvres, il ne put s’empêcher de penser à Nathanaël et à ses sermons. Aurait-il partagé son avis ? Il en doutait. Peut-être parce que l’exorciste avait affronté plus de gens possédés que d’êtres de chair et de sang ? Mais ça, c’était une autre histoire.

Heureusement, comme la rousse semblait avoir repris le contrôle et axé son discours il n'avait plus qu’à improviser ! Mais l’un des artistes réagit enfin.
La surprise mangea le visage d'Aldrick, qui observa ce grand gaillard bien en chair frémir comme une adolescente effarouchée tout en songeant, qu’une fois de plus, les apparences étaient bien trompeuses. Il n’aurait aucunement envisagé en le voyant ainsi, qu’un homme de son gabarit puisse avoir peur des revenants. Il se dégageait de lui, de ses atmosphères rassurantes qui tendent naturellement à rassurer les damoiselles, au point de leur faire croire qu'elles seront en sécurité dans des bras si solides et que rien, jamais, n'ébranlera pareil chevalier servant.  

- Allons, un athlète tel que vous ! Ironisa-t-il légèrement, en posant les mains sur ses hanches. Qu’est-ce qui vous fait si peur dans cette histoire ? Il n’y a pas plus de châteaux ici que d’amants, il me semble.

Croisant les bras sur son torse après un regard circulaire pour le paysage, il attendit ; revoyant aisément en pensées, Billy et leurs collègues mimer une partie de la nouvelle fantastique, pour embêter Axel, dont le sang-froid chirurgical n’avait que faire de pareilles informations.

- Ne vous moquez pas ! Le rabroua l’autre, en replaçant ses lunettes qui tombaient sur son nez d’un geste machinal. Il y a des choses qu’on n’explique pas ! Des êtres qui ne devraient pas être là !
- Simplement parce qu’ils n’ont pas pu faire tout ce qu’ils espéraient de leurs vivants ? S’étonna sincèrement l’agent.

Ce n’était pas la première fois que ce discours lui semblait incongru, mais cela le déroutait toujours autant. En vertu de quoi pouvaient-ils juger ce qui était bon ou non pour un autre être selon leurs propres critères ? Chacun, n’avait-il pas le droit de choisir ce qui le rendait heureux ? Dans cette vie comme dans une autre ?

- Je suis désolé pour ceux qui ont eu des morts atroces, mais leurs places n’est pas ici ! Ils ont eu leurs chances !
- Vous craigniez à ce point qu’ils viennent vous mandez pour une requête ? Ne put-il s’empêcher de rétorquer. S’ils n’ont pas pu trouver la paix, n’est-ce pas légitime qu’ils l’espèrent malgré tout, même si cela doit prendre du temps ?
- Ne parlez pas comme s’ils étaient toujours là à nous épier !
- Pourquoi ? Vous avez des choses à cacher ? S’enquit-il d’un air aussi fouineur que par déformation professionnelle.
- Grand Dieu, non ! S’insurgea l’artiste en remontant à nouveau ses lunettes avant de fixer l’agent avec agacement. Je n’aime pas ça, c’est tout ! Qui sait ce qu’ils sont capables de faire ?

Là, ce fut au commissaire de détourner le regard : il avisa la médium d’un air intéressé.

- En voilà une bonne question ! Qu’en pensez-vous, mesdames ? Surtout vous Miss Jones ? Je serai curieux d’avoir votre avis sur le sujet.
- N’avez-vous pas entendu Pierre ? Reprit Jacques. Cela le met mal à l’aise.

L’agent haussa les sourcils d’un air désinvolte, poursuivant comme si Jacques ne s’était pas exprimé.

- Enfin, sans parler de terroriser les artistes de rue, j’entends…

Aldrick eut pour la rousse un sourire insolent, tandis que Jacques s’était redressé d’un bloc, rouge comme une tomate trop mûre.

- Je n’aime pas beaucoup vos insinuations monsieur !
- Oh ? Vous vous êtes senti visé ? J’en suis désolé. Feinta-t-il en surjouant la surprise. Puisque rien ne vous effraie – si j’en juge par votre promptitude à me donner tord, tout du moins – il fit une brève pause et avança la main vers Ester pour la désigner, laissons donc ces demoiselles, nous exprimer leurs point de vue d'expert.

Tous les regards se braquèrent vers les filles, le sien se visa dans celui de la journaliste.


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MessageSujet: Re: Incassable ! Incassable... Oups ! [PV Ester Jones]   Incassable ! Incassable... Oups ! [PV Ester Jones] I_icon_minitimeDim 26 Jan - 12:36

Ester... tu parles trop ma fille ! Là, tais-toi. Laisse-les donc parler et s’excité tous seuls, ça vaudra mieux non ? Tiens, regarde le commissaire, ça l’amuse, ça se voit sur sa figure. La photographe recula discrètement d’un pas ou deux, pendant que le brun lui se tournait vers les artistes pour les titiller. Le regard perdu sur le chien – lui-même en examen approfondi de l’agent de police – elle se demandait jusqu’où irait cette conversation, lorsqu’elle entendit à nouveau son nom. Elle releva la tête et écarquilla les yeux, incrédule.

- M... moi ? M... Mais qui vous dit que je suis une experte ?
- C’est vous qui avez abordé le sujet mademoiselle.
- Certes, mais je...
Elle se mordit la lèvre.
- Je ne suis pas... je n’ai pas...
Elle sentit ses joues s’embraser de seconde en seconde et fixa le bouton à moitié décousu de son manteau. Trop tard pour reculer.
- Tout ce que je voulais dire... c’est que... Je pense aussi qu’ils ne devraient pas être là. Mais contrairement à vous, je crois que plutôt que de les chasser comme des malpropres, il faut leur venir en aide.
- Leur venir en aide ? Mais comment ça ?
- Disons... comme aider un enfant perdu à retrouver son chemin ?
- En voilà une idée étonnante ! Je n’avais jamais envisagé la chose sous cet angle...
- C’est une plaisanterie ? Aider des fantômes ! Aider ces abominations ? ils...

Ester soupira. La suite, elle ne l’écouta que d’une oreille, elle la connaissait déjà. Ce n’était pour eux que des intrus à abattre, à exterminer même. Plus la méthode était rapide et efficace, et mieux c’était, pas vrai ? Oui ces discours, elle les avait entendu bien des fois, entre son oncle et ses amis. Et si - oh malheur ! - elle osait dire qu’il y avait peut-être une autre façon de faire... diantre ! « Que tu es naïve mon enfant ! » Ses épaules retombèrent, elle lâcha le bouton de son manteau. À quoi bon continuer à discuter ? Elle soupira à nouveau, la tête basse. « Ah... je ferais mieux de rentrer... » pensa-t-elle. « Oui ça vaut mieux... » poursuivit-elle, alors que ses jambes avançaient d’elles-mêmes... Elle dépassa le commissaire, et releva finalement la tête pour être nez-à-nez avec le fameux Pierre.
Les sourcils froncés, elle siffla à quelques centimètres de son visage :  
- Ah ! Quel odieux personnage que vous faites ! C’est toujours la même rengaine avec vous ! Dès que quelque chose ne vous plait pas, c’est Oust ! à la Poubelle. Mais j’aimerais bien vous y voir tiens !
Vous n’avez plus ni maison, ni famille. Plus d’endroit où retourner, ni personne pour vous épauler. Vous n’avez même plus de corps pour faire sentir votre présence ! Vous êtes... comme un simple tas de fumée errant ! Coincé, là, au milieu de milliers de gens qui peuvent tout juste vous voir ou vous entendre, mais qui passent leur temps à courir et vous ignorer. Ne seriez-vous pas déboussolé ou en colère vous ?

- Mais ça ne vous fait pas peur ? On raconte que certains sont dangereux, qu'ils feraient voler des objets même !
- Parce que vous avez peur de quiconque élève la voix vous ? pas étonnant que certains soient remontés si, dès qu'on vous aperçoit on vous chasse à coups de balai !

- Elle parle comme si elle en avait déjà vu, non ? souffla Gersin à l’adresse de l’agent, un sourire en coin, fascinée par la scène.

- Et bien que Dieu m’en soit témoin ! Si jamais il vous arrivait de finir en esprit damné, en « abomination » comme vous dites, ce n’est pas moi qui vous aiderais !
- Je m’en passerai je vous remercie ! Rarbroua Pierre en repoussant le poing accusateur de la photographe.
Qui voudrait de l’aide d’une farfelue dans votre genre ? A défaut d'arrêter ces fantômes malfaisant, c'est peut-être vous qu'on devrait arrêter ! Vous friser la folie !
Il darda soudain le grand brun à travers ces lunettes.
Vous êtes d'accord avec elle vous ?
Ester tourna également la tête vers lui et frissonna.
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MessageSujet: Re: Incassable ! Incassable... Oups ! [PV Ester Jones]   Incassable ! Incassable... Oups ! [PV Ester Jones] I_icon_minitimeVen 20 Mar - 17:46

Un sourire entendu étira furtivement les lèvres de l'agent à la remarque de Gersin.

* Ça c'est peu de le dire ! Voilà qui rends les choses bien plus intéressantes ~ *

Il n'en toucha mot pourtant, se contentant de hausser les épaules avec l'air le plus stoïque de son répertoire. Jusqu'à ce qu'on l'apostrophe. Lentement, il haussa un sourcil, puis le redescendit avant de pencher légèrement la tête sur le côté, ses lèvres pincées en une moue indécise.

- Ma foi, il est vrai que c'est un point de vue atypique. Pour autant, est-ce préjudiciable ? N'êtes-vous pas vous-même en désaccord avec une partie de la société concernant l'évolution de l'Art ?
- Ça n'a rien à voir !
- Vraiment ? Au temps pour moi. Il n'en pensait pas un mot et ne put le masquer mais poursuivit sans se laisser abattre Néanmoins, vous avez raison : c'est assez fou !
- Ah ! Vous voyez ! Il faut faire quelque chose pour lutter contre sa folie !

Se rapprochant de la journaliste, Aldrick posa subitement, mais sans réellement forcer, sa lourde main sur son épaule droite, avant de se pencher pour glisser vers elle :

- Je connais un excellent médecin ! Tout à fait apte à définir si l'asile vous conviendrait...

Il fit un clin d'œil furtif à la belle, pour signifier qu'elle ne risquait rien. Sans crier gare, néanmoins, il récupéra l'une des mains de la rousse et la plaça, sans grand ménagement, dans son dos frêle.

- Inutile d'attendre, allons-y tout de suite ! Avant que vous en contaminiez tout ce beau monde !

Resserrant à peine son étreinte, pour éviter qu'elle ne pique une crise trop prononcée, il ajouta d'un ton autoritaire :

- Silence ! Ne m'obligez pas à devenir discourtois. Avancez, le commissariat est par là.

Il indiqua la direction de sa main de libre, puis souleva à peine son chapeau pour saluer les artistes d'un geste rapide, se contentant d'une vague « M'ssieurs, dames ». Enfin, sans demander son reste, il guida la journaliste derrière une énorme pierre et une rangée d'arbustes très denses. À peine furent-ils masqués au regard des autres que son attitude changea. Sa main vint se placer sur la bouche de la belle, il se pencha au dessus d'elle pour rester caché et attendit un instant, tendant l'oreille, voir ce qui se tramait parmi le petit groupe. S'il avait été sous sa forme lupine, elle aurait pu voir ses oreilles se dresser, pivotant légèrement pour capter tous les bruits alentours, aurait discerné la même concentration dans ses yeux d'ambre qu'actuellement, sans qu'un soupir lassé ne lui échappe, ni que son souffle chaud ne caresse son cou, ou que les battements trépidants de son cœur ne s'invitent de trop contre son dos. Mais hormis son écoute attentive, il ne lui épargna rien de tout ça. Pas même le juron transylvain salé qui lui échappa.

- 'Sont coriaces ! Courez !

Récupérant instinctivement sa main dans la sienne, mais libérant finalement sa parole, il l'entraîna sans mot dire droit vers un sentier en contrebas où la verdure semblait plus dense encore. Les exclamations continuaient derrière eux, mais le commissaire ne se retourna pas, bifurquant à droite, puis à gauche, il tiqua et en dernier recours, l'embarqua au travers d'un feuillage épais, achevant leur course contre le pan latéral d'une bâtisse blanche. À peine essoufflé, il lui intima le silence d'un doigt sur ses propres lèvres.

Quand il fut certain que la voie fut libre, il soupira de contentement.

- Enfin débarrassés d'eux, pas trop tôt ! Murmura-t-il.

Il lui fallut quelques secondes de plus pour réaliser la mise de sa vis-à-vis. Aussitôt confus, il vérifia qu'elle allait bien, en retirant une feuille qui s'était immiscée parmi ses mèches désordonnées.

- Pardon... Vous avez mal quelque part ? Je n'ai pas réfléchi... Je ne pensais pas qu'ils nous poursuivraient... Ils avaient l'air si butés que... Enfin... Vous... Vous voulez vous asseoir ? Est-ce que tout va bien ?

Une inquiétude sincère vibrait dans sa voix ; sa haute stature, penchée sur elle, détaillait avec application, toutes les zones où elle semblait avoir subi des dommages.

* Dire que je voulais juste qu'on s'éloigne d'eux avant qu'ils ne disent plus de bêtises... *

Avec une mine d'enfant penaud ayant fait une énorme bêtise, il s'excusa de nouveau dans un murmure, attendant, les yeux fermés avec force, que la pluie de réprimandes ne tombe.


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