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Neige

Cabaret du Lost Paradise - Forum RPG

Forum RPG fantastique - Au cœur de Paris, durant la fin du XIXe siècle, un cabaret est au centre de toutes les discussions. Lycanthropes, vampires, démons, gorgones… Des employés peu communs pour un public scandaleusement humain.
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 [Évent] Paris fête la musique ! [1889]

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Edward White
l Dans l'ombre du loup l BIG BOSS l
Edward White

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[Évent] Paris fête la musique ! [1889] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Évent] Paris fête la musique ! [1889]   [Évent] Paris fête la musique ! [1889] - Page 2 I_icon_minitimeVen 3 Juil - 19:36

Dès la seconde où le fumet particulier d'Ashton Lyn caressa la truffe du loup blanc, ce dernier su qu'il en aurait pour son grade. Il avait comme dans l'idée que son affrontement, pourtant victorieux, avec le comtesse Brown n'était pas passé tout à fait inaperçu. Cela ne le gênait pas vraiment, sauf dans la mesure où l'unique personne l'ayant remarqué était un chien démoniaque un poil – le mot était juste – taquin. Edward ne bougea pas, espérant secrètement qu'une sublime fleur des îles passerait par là pour dévier le cabot de son idée première. Hélas, sa voix suave gagna les oreilles du patron du cabaret, qui soupira :

« Ce n'était ni des avances, ni une femme. Du moins je l'espère, sinon c'est inquiétant… »

Il fronça les sourcils, essayant de se remémorer si, lors de son séjour en Angleterre, les londoniennes s'étaient déjà montrées aussi déterminées à la besogne, et surtout, si toutes savaient effectuer de telles souplesses arrières sans prendre le risque de tâcher leur robes. Il n'eut pas le temps de trouver sa réponse, la conversation dérivant sur son neveu. Avec espoir, Edward jeta un bref coup d'œil à la foule, mais mis à part un trop plein de froufrous, un petit garçon dont le doigt n'avait rien à faire si près du nez et un chat fasciné par son ombre – signe affligeant de sa piètre intelligence –, rien de notable ne put retenir son attention. Cela donna lieu à une réponse très vague, réponse qui précéda de peu un mouvement de recul conséquent du loup.

Edward porta rapidement une main à son visage pour se garder de l'odeur pestilentielle dégagée par la bouche jaunie du parasite qui venait de s'accrocher à son interlocuteur. Une grimace marqua ses traits lorsque ses réflexes décelèrent, derrière le relent d'une piquette bon marché, le mélange interdit du divin caramel et des méphistophélétiques épinards. Un blasphème ! Un sacrilège ! Méritant sinon la prison, au moins le bagne à perpétuité. Oui, car dans sa grande bonté… Il lui laisserait la vie.  
Le regard ahuri, Edward observa l'homme complimenter son établissement sans entendre le moindre mot qui sortait de sa bouche. La forme de rejet total, que le loup avait mis en place contre cet impie, transformant chaque son en des braiments stupides. Le ton très ironique d'Ashton le tira à peine de l'horreur, juste assez cependant pour qu'il détache le manant des épaules du jeune homme.

L'imbibé gentleman tituba avec le peu de grâce que son esprit troublé lui laissait. Un merci sec de la part du loup, qui tourna les talons, et l'homme s'agita soudainement. Écartant grand ses bras, il se mit à hurler :

« Moi 'ssi j'suis un artiste ! R'gardez M'sieur White ! V'p'vez m'emb… M'embaucher ! 'Ga'dez, 'ga'dez ! Hé toi là ! 'Vec ton chien qu'chante, joue un air à bibi ! »

Point de chien chantant, mais une cornemuse, dont le possesseur trouva très drôle d'en extraire un rythme endiablé. Sous les yeux ébahis des passants, le buveur remonta fermement son pantalon, laissant apparaître deux chaussettes dépareillées, avant de se lancer dans une danse qu'Edward ne verrait, heureusement, qu'une seule fois dans son existence. Une cacophonie totale qui donnait davantage l'impression que le danseur confondait ses bras avec ses jambes, plutôt que de supposer qu'il enchaînait des pas logiques. La foule l'encourageait pourtant, poussant des « Ooooooh » lorsque le malheureux manquait de peu de tomber, frappant des mains et des pieds sous le regard dépité d'Edward qui tenta :

« Écoutez c'est gentil mais je ne cherche aucun…
'Ttendez ! 'Ttendez ! L'finaaal ! »

Il se dressa, les deux bras levés vers le ciel, préparant son ultime pas sous l'air suspendu de la cornemuse. Il inspira profondément, la figure rouge de concentration – ou de vin c'était à débattre –, avant de s'élancer brillamment dans un sauté lyrique. Pour s'écraser, face contre terre, la seconde qui suivit. Un rauque et puissant ronflement s'éleva sous les applaudissements hilares. Edward soupira, abandonnant :

« Merveilleux… Un spectacle sans nul autre pareil c'est certain. Ne laissons pas là ce malheureux, nous ne sommes pas encore à l'époque du vin chaud. »

Le dormeur fut installé à l'ombre, et le sonneur promit de le surveiller et de lui donner à boire la plus pure des eaux dès qu'il se réveillerait.
Ce contre temps offrit au moins à Edward, une piste sur l'endroit où il pourrait retrouver son neveu. Le ramenant aux bons souvenirs du poste qu'il était censé occuper, un membre du personnel de la comtesse traversa la cours à bicyclette, annonçant à plein poumon :

« Grand bal ce soir ! Rendez-vous à la Tour Eiffel à la tombée de la nuit ! Le pianiste serbe mondialement connu Wewill Röckyou ouvrira la danse ! »

[…]

Les lanternes du bal s'allumaient tout juste lorsqu'Edward retrouva la trace de son neveu. Il en resta pourtant éloigné, se faisant discret dès l'instant où il remarqua qu'Aldrick et ses sœurs l'accompagnaient. Impossible pour un oncle aussi protecteur que lui de ne pas surprendre le rapprochement qui s'opérait avec la pétillante Éléna, dont un geste fit rougir copieusement le louveteau. Il n'était pas temps de les déranger, d'autant que le bal courait à la catastrophe.

Resté en retrait de l'estrade des artistes, le loup blanc observait, non sans compassion, l’anéantissement pur et simple du pauvre Wewill par la comtesse Brown et son impitoyable jeu d'actrice :

« No ! Ce n'est pas grave Mr Röckyou, nous ne pourrons pas admirer vos talents this night… Le bal sera seulement annulé. Le big final n'aura jamais lieu… Tout ce travail pour nothing !
Je suis désolé Comtesse je…
Ne soyez pas désolé ! Je ne vous pensais pas si naïf… J'aurais dû vous avertir que les petits parisiens sont de véritables démons. C'est entièrement ma faute. Ah ! Allez-y dites le, je suis stupid !
M… Mais non ! Je suis le seul fautif !
Regardez tous ces gens venus just for you. Oh God ! Il faudra leur dire qu'ils ne danseront pas ce soir. Ni jamais. Ils vont être si tristes !
Je… Je peux essayer ! J'ai encore mes deux pouces, regardez !
Damned… Je devrais leur annoncer moi ! Ce malheur. Alors que tout est prêt… Mon cœur ! My heart ! »

L'aristocrate mima le malaise, rattrapée de justesse par ses amies qui ajoutèrent une couche, assurant que cela ne lui était jamais arrivé auparavant. Le malheureux pianiste agitait ses mains blanches de bandages à l'exception de ses deux pouces, noyant la Comtesse sous des excuses qui n'avaient pas lieu d'être. Edward se demanda vaguement si Dominik serait d'accord pour le jouer à sa place, jusqu'à ce qu'une voix connue ne le tire de ses pensées :

« Tu pourrais le remplacer. »

Edward se retourna, surpris de se retrouver nez à nez avec Andréa que le vent ne lui avait pas annoncé. Il jeta un rapide coup d'œil vers Aldrick, occupé ailleurs, avant de reporter son attention sur son neveu. Ses joues encore roses firent sourire Edward, qui secoua la tête :

« Moi ? Remplacer un pianiste mondialement connu ? Je doute.
Pourquoi pas ? Ce serait une bonne promotion pour le cabaret.
…Je déteste quand tu es lucide comme ça. »

Le sourire d'Andréa s'élargit de plus belle, une auréole d'innocence s'affichant, presque palpable, au-dessus de sa tête. Le silence tomba entre les deux loups qui fixaient l'infortuné Wewill en proie à une panique grandissante. Edward croisa les bras, abandonnant sèchement :

« Non.
Oh…
Sauf si tu invites Éléna à danser.
Q… Quoi ?! S'étrangla le louveteau. Mais je danse mal, elle ne voudra plus jamais m'approcher quand je lui aurais massacré les pieds !
Tu as beaucoup progressé depuis le Bal des Folles. Tu as voulu apprendre pour ça non ? Pour des moments comme celui là.
Mais je… »

L'aîné posa sur son neveu, un regard amusé. Le jeune loup tourna la tête dans la direction d'Éléna, s'empourprant sans raison avant de souffler :

« D'accord. »

À peine surpris, Edward décoiffa doucement Andréa, puis gagna l'estrade. Il posa une main rassurante sur l'épaule du musicien blessé, mais n'ouvrit pas la bouche. Calmement, il s'installa devant le piano sous les regards perplexes des organisatrices. Il y eut des questions, auxquelles il ne répondit pas, s'attachant seulement à l'instrument qui lui faisait face.
Peu savaient qu'il jouait à l'exception de quelques-uns de ses employés au sommeil rare. Mais ce soir, exceptionnellement, ses notes seraient pour Andréa et Éléna.

Ses mains à la puissance pourtant dévastatrice caressèrent doucement quelques touches. Il testa la game, s'assurant en même temps de l'attention grandissante du public que le son soudain avait apaisé. Il releva la tête, observant la piste de danse encore dégagée, jusqu'à ce que le petit duo d'Éléna et d'Andréa ne s'y dessine.

Alors, la musique prit vie sous ses doigts d'assassin.





Et tu danses, danses, danses !




Quelle participation ! Un grand bravo à tout le monde, vous avez admirablement bien joué le jeu en fournissant des postes exquis et des musiques originales qui nous ont ravis les oreilles.

On compte sur vous pour la seconde manche, un peu plus courte mais au cours de laquelle vous pouvez toujours poster autant de fois que vous le souhaitez, sans ordre particulier ! Elle ouverte à tous, retardataires ou non /o/


  • La nuit est tombée sur vos aventures et le personnel organisateur est passé un peu partout sur le Champs de Mars pour inviter les présents à rejoindre la Tour Eiffel où un grand bal est organisé. N'hésitez pas à nous démontrer votre déhanché sur la piste, ou à vous trouver cavalière ou cavalier qui ne vous écrasera pas trop les pieds.

  • On reste dans le domaine musical pour cette seconde manche, mais les règles changent un peu. Cette fois-ci, pas question de faire deviner un titre, on privilégie les découvertes et on corse un peu le tout !

  • Pour chaque poste, vous êtes invités à poster une vidéo dont le titre contient un des mots de l'intitulé de la chanson postée par le rôliste précédent. Si l'on prend en exemple ce poste ci, le titre de la chanson est « Démons », donc la chanson suivante devra compter ce mot dans son titre. Il est aussi possible que vous tombiez sur un mot déjà utilisé durant la manche, auquel cas il vous faudra trouver une autre chanson que celle employée par l'autre rôlise !

  • On évite de prendre déterminants et pronoms personnels de l'intitulé, ce serait trop facile ! Et on évite également de poster des titres impossibles à la « Supercalifragilisticexpialidocious ». Essayez de toujours vérifier que vous ne bloquez pas le rôliste suivant lorsque vous faites votre choix.

  • Musique connue, ou inconnue, peut importe pour cette manche ! Le tout est de vous faire plaisir. Vous pouvez bien sûr laisser les paroles, cela ne gênera pas. La traduction est toujours autorisée, bien sûr, de même que les jeux de mots ou de sonorité tel que « Démon » qui pourra devenir « Des monts », et la conjugaison des verbes « Donnons » pourra être réutilisé en devenant « Donne ».

  • Essayez de ne pas reprendre les musiques déjà entendues sur la première manche, dont voici la liste. Sauf si vous êtes réellement coincés, mais on ne doute pas de votre adresse à vous tirer de n'importe quelle situation !

    Titres de la manche précédente:

  • Au cas où, je remets le petit explicatif pour faciliter l'insertion des vidéos YouTube en spoiler. Les dimensions sont libres cette fois !

    Insérer une vidéo YouTube:


Vous posterez à la suite ce message, sans ordre particulier et vous avez jusqu'au dimanche 12 juillet pour participer à cette dernière manche !

Comme toujours, n'hésitez pas à contacter le staff s'il reste une zone d'ombre, on vous répondra au plus vite !

L'un contre l'autre… Musique  !



Dernière édition par Edward White le Ven 16 Oct - 14:33, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Évent] Paris fête la musique ! [1889]   [Évent] Paris fête la musique ! [1889] - Page 2 I_icon_minitimeVen 3 Juil - 21:26

Le brouhaha s'estompa progressivement et Élena, troublée d'être invitée, souriait timidement. Pourtant malgré le rouge à ses joues, que la fraicheur de la nuit tombante ne parvenait pas à atténuer, la belle n'aurait échangé sa place pour rien au monde. Sa main dans celle du violoniste, pour une danse, lui paraissait être un miracle dont elle n'avait même pas osé rêver. Les premières notes s'élevèrent, et un frisson la gagna. Ce pianiste ne livrait pas que la mélodie. Il y avait une part de son âme qu'il partageait là. Son corps tout entier sembla prit d'émoi, et la brunette se laissa guider avec plaisir, découvrant avec joie un danseur appliqué en la personne d'Andréa Eyssard.

Le jeune homme, au moins aussi embarrassé qu'elle, semblait concentré pour faire au mieux, et cette simple attention, la faisait fondre tout autant que ce sourire singulier, qu'il semblait n'adresser qu'à elle.
Ils furent pourtant rapidement rejoints par les plus hardis, danseurs amateurs ou professionnels, les quelques présents sur les lieux n'étaient pas si nombreux, mais la musique qui s'élevait attirait autant qu'elle pouvait fasciner.

Sur le côté, Sabrina et Aldrick, s'étonnaient de l'aisance d'Andréa.
- Tu crois qu'Éléna m'en voudra si je lui emprunte son cavalier pour la prochaine danse ?
Mais le lycanthrope ne répondit pas, ses iris d'or fixés sur le pianiste, la bouche entrouverte, il paraissait figé, telle une statue d'un autre temps, entre agréable surprise et déroutement.
- Oh c'est Monsieur White qui joue finalement ? La demoiselle ferma les yeux. C'est magnifique. Elle laissa un silence, bref, succinct, comme un appel et reprit en surveillant sa réaction : Tu ne trouves pas ?
Le brun se mordit la lèvre, hésita longtemps, puis son regard nostalgique se fit plus doux et il avoua tout bas sans parvenir à masquer l'admiration qui éclatait dans sa voix :
- Si...
D'autres notes guidèrent les danseurs, et un coup d’œil rapide au sourire de ses sœurs l'invita à les imiter, ajoutant malgré lui en reportant son attention sur le loup blanc :
- ... Et le mot est faible.
Sabrina afficha un air surpris avant de sourire, heureuse. Cet état ne fit qu'empirer quand une demoiselle aux multiples tâches de rousseur, lui tendit la main, formant déjà une sorte de cercle avec ses frères, elle l'invita dans la ronde. Sans réfléchir, des éclats de rire plein la voix, Sabrina accepta et tenta même d'embrigader son frère. Mais le cercle s'élargissait d'un nouvel arrivant qui saisit promptement la main tendue de la blonde, avant que les sept présents ne s'éloignent.
Le commissaire eut un sourire, fermant les yeux pour apprécier la musique. Il revoyait les paysages de la Transylvanie dont il aurait pu garnir des tableaux entiers si le dessin avait fait partie de ses qualités, la maison de son enfance, son père prenant par la main sa mère radieuse, la danse qui suivit, le rire de son aîné, sa voix, la chaleur de ses mains, le regard heureux qu'ils échangèrent tous deux avant de l'appeler, et l'odeur du chocolat qu'on lui tendait, sa saveur. Un goût de bonheur. Quand la dernière note fit disparaitre le caléidoscope de ses souvenirs, Aldrick était près du piano blanc, applaudissant lentement mais sincèrement, sans moquerie aucune. Brimé intérieurement que cela prenne fin si vite, mais trop fier pour l'admettre, il abandonna simplement, en fixant Edward dans les yeux :

- Tu devrais jouer plus souvent.

Pour la première fois depuis une éternité, il posa sur lui un regard parfaitement neutre. Un regard sans haine. Pour la première fois, Aldrick fut capable de le voir non pas comme un démon assassin, mais comme un homologue. Un homologue qui avait payé ses erreurs passées. Un homologue à part entière, et pas des moindres. Edward White. Un être différent. Différent du Vyresh qu'il avait connu. Cette fois, il en était sûr : Eduard Wolkoff pourrait dans le futur n'être plus évoqué au passé que comme quelqu'un d'imparfait.

- Cet air... C'était... Pour eux, non ? Glissa-t-il, tout en tâchant de faire le tri dans ses pensées, jetant un bref coup d’œil aux plus jeunes, encore proches. Peut-être étaient-ils l'avenir après tout ?

Un sourire étira les lèvres du lycanthrope. Un sourire qu'il n'aurait jamais arboré avant devant le bigarré jusqu'alors. Un sourire reconnaissant.
Plus loin, une nouvelle mélodie s'éleva, plus joyeuse, faisant tourner tous les regards vers les artistes, alors que sous l'armature métallique, la foule se faisait plus compacte déjà, laissant place à davantage de fantaisie dans la chorégraphie des corps.



Sabrina quant à elle, avait trouvé un cavalier, plus âgé, mais dont l'assurance allait de pair avec la technique. Alors, même sans connaitre un seul pas, elle se retrouva bientôt les mains jointes, collée à un bel adonis, puis éloignée, avant qu'il ne la fasse tourner, d'un côté, puis de l'autre. Sans se défaire de son sourire, il récupéra sa main qu'il captura dans la sienne, leva les leurs au ciel, dans l'espoir fou de toucher les étoiles, et d'un geste lancinant en attira une vers lui, l'autre vers elle, et les fit se croiser au-dessus de leurs têtes. Le blond retint la droite, qui glissa sur l'épaule de la demoiselle, pour finalement la faire tourner. Un rire clair envahit alors l'espace, et Sabrina n'en fut que plus heureuse d'avoir soutenu ce regard bleuté ensorcelant.

Il y avait fort à parier qu'il lui ferait encore tourner bien davantage la tête d'ailleurs, si la musique poursuivait dans ce style. Du moins, si le groupe de vahinés qui venait d’arriver ne réclamait pas un tout autre genre…


Dernière édition par Aldrick Voelsungen le Sam 11 Juil - 23:42, édité 2 fois
Ashton Lyn
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MessageSujet: Re: [Évent] Paris fête la musique ! [1889]   [Évent] Paris fête la musique ! [1889] - Page 2 I_icon_minitimeVen 3 Juil - 23:44

Ashton pouvait se targuer d'être quelqu'un de résistant, que ce soit aux insultes, aux coups ou … aux odeurs. Toutefois, le charmant gentleman qui enlaçait ses épaules émanait d'un tel parfum que même le chien noir eut du mal à retenir un haut le cœur. Les senteurs de nourritures et breuvages divers se mêlaient en un cocktail tout bonnement rebutant. Le canidé fronça plus encore le nez et fut infiniment reconnaissant à Edward lorsque celui-ci le débarrassa du curieux personnage auquel ils faisaient face. La suite de la scène vit le jeune homme se mordre la lèvre pour s'empêcher de rire. Car quoi de mieux qu'une danse sur fond de cornemuse pour égayer une fin de journée ? Lorsque l'ivrogne dévoila ses chaussettes colorées, c'en fut trop pour lui, et son hilarité s'échappa de ses lèvres en longs éclats de rire, qu'il tenta tant bien que mal de dissimuler derrière le revers de sa main. Les tremblements significatifs qui agitaient ses épaules ne trompèrent cependant personne, mis à part le pauvre bougre qui se souviendrait de cette soirée comme un douloureux flou d'humiliation publique. Pour l'heure, l'homme semblait s'amuser... Plus qu'Edward, en tout cas, dont l'expression dépitée fit rire Ashton de plus belle. Il essuya son œil droit, dont une larme de liesse menaçait de couler, puis entreprit de mordre doucement son pouce pour ne pas laisser place à la l'euphorie grandissante qui risquait d'exploser à tout instant.

Tous ses efforts se trouvèrent cependant anéantis par la cascade finale de l'artiste en herbe, qui tenait plus de la chute pathétique que de la figure spectaculaire. D'un autre côté, Ashton avait passé des années auprès des marins, des bêtises d'hommes trop ivres pour penser, il en avait vu des pires. Ce qui était vraiment drôle, en revanche, c'était la mine déconfite de son compagnon, qui semblait ô combien satisfait de la prestation de l'apprenti danseur. Alors le canidé éclata franchement de rire, rire qui s'éleva sur la place et qui ne fit que s'accentuer lorsqu'Edward jugea la prestation de haute volée que le pochtron lui avait offerte.

« Avoue qu'il avait … une patte, dans sa manière de danser. », lâcha-t-il une fois son calme plus ou moins revenu.

Il s'avança ensuite vers le pauvre homme qui, il en était certain, regretterait d'autant plus son passage à la buvette qu'il venait sans doute de perdre son droit d'entrer dans le Lost Paradise. Il aida à le porter à l'ombre, un sourire amusé aux lèvres, se moquant gentiment de lui auprès de ceux qui veillerait sur lui et demandant même s'il pouvait lui transmettre ses félicitations pour le spectacle formidable qu'il lui avait offert. Puis on annonça un bal, et Ashton ne sut trop comment le prendre. D'un côté, il aimait fort voir de larges foules et s'adonner au plaisir de la rencontre d'autrui, de l'autre... les danses françaises étaient terriblement ennuyeuses, si vous lui demandiez son avis. Il afficha toutefois un sourire charmeur, certain que de nouveaux éléments allaient advenir ce soir et, surtout, qu'il allait adorer ça. Ce fut donc d'un pas ravi qu'il accompagna Edward jusqu'à l'édifice où se tenait ce fameux événement.


Lorsqu'Ashton reconnut le doux visage de la comtesse Brown, dont le caractère semblait en effet bien éloigné de celui d'une femme délicate, il adressa d'abord un sourire malicieux à Edward. La course-poursuite de la fin d'après-midi avait fini par rattraper son acolyte, il semblerait. Puis la voix nasillarde retentit, et il comprit. La scène qui se jouait devant ses yeux surpris ne manqua pas de faire tiquer le jeune homme, qui n'appréciait que très moyennement le comportement de la dame face au pauvre pianiste, d'autant plus que ce dernier n'avait pas besoin de cela pour dire qu'il passait une mauvaise soirée. Il haussa un sourcil hautement sceptique et adressa un regard neutre à son compagnon avant d'aller prendre place. Il ne fit pas attention à la conversation qui se jouait à côté de lui, ne relevant de celle-ci qu'une seule chose. Et les mots qui parvinrent délicatement à ses tympans le réjouirent absolument. Son sourire revint immédiatement à son visage, ravi qu'il était de voir le jeune homme monter sur scène et, plus encore, jouer. Enfin. Il sourit encore davantage en entendant les premières notes, la mélodie plaisante à ses oreilles, et alla même jusqu'à proposer une danse à la première voisine qu'il trouva, une parfaite inconnue dont il ne se souviendrait jamais. Évidemment, il s'agissait tout de même là d'Ashton, et il ne demanda rien de plus qu'une valse. Si les français trouvaient encore à ce jour ce doux ballet provocateur, celui-ci lui semblait encore bien sage. Toutefois, la musique qui s'élevait doucement du piano en arrière plan appelait à ces quelques pas délicats, à une atmosphère de coton et à quelques paroles de velours. Nul doute qu'Edward jouait ainsi pour quelqu'un qu'il aimait.

Ashton se fit donc un plaisir de valser en compagnie de cette charmante inconnue, espérant toutefois ne pas se trouver en présence d'une femme mariée, auquel cas cette situation eut pu devenir délicate. Pour le moment du moins, il profitait de cette soirée agréable en perspective. Tout le monde n'était pas arrivé encore, mais tout se remplissait peu à peu pour le plus grand plaisir des organisateurs, dont la comtesse Brown, qui s'extasiait audiblement devant la prestation de « Mister Whiiiiiiite ». Oui, tout allait bien...

C'est alors que sa partenaire de danse saisit son collier pour le tirer à elle. Elle lui adressa un regard langoureux qu'il ne connaissait que trop bien avant de laisser un sourire carnassier planer sur son visage poupin.

« Vous m'intéressez, annonça-t-elle. Et vous semblez si... différent. »
« Est-ce un compliment ? », demanda-t-il de son habituel ton sensuel.

Elle répondit d'un clin d’œil complice et continua de danser comme si de rien était. Évidemment, pour accepter pareille danse avec pareil jeune homme, Ashton s'était bien douté que la demoiselle avait quelque chose de spécial... Ce qui ne la rendait pas moins délicieuse. Au final, il s'en souviendrait sans doute. Alors il se rapprocha distinctement d'elle et se pencha délicatement à son oreille.

« J'espère que c'en est un, en tout cas. »

Elle frissonna mais ne manqua pas de lui envoyer un coup de poing joueur dans le ventre pour le faire reculer. La jeune femme n'était pas du genre à se laisser avoir par ce genre de technique, visiblement. Le canidé sourit d'avantage. Plusieurs regards outragés se rivèrent sur eux sans qu'aucun n'y fasse attention, l'un bien trop habitué à ce genre de comportement à son égard, l'autre trop obnubilée par les yeux noisettes aux doux reflets bordeaux que son partenaire lui offrait pour y faire attention. Elle ne tarda d'ailleurs pas à passer ses bras derrière sa nuque, se rapprochant tout près de lui pour lui souffler tout bas :
« Tout dépend... Serez-vous mon ange, ou mon démon ? »
Et à cela réponse était toute trouvée. Ashton lui adressa une expression pleine de sensualité :
« Démon, bien sûr. »

Dehors, on entendit soudain une mélodie entraînante qui donnait envie de se trémousser sans aucun discernement et dont les paroles était ô combien à propos... Ce soir, il serait le démon, le démon de minuit de cette personne.



Dernière édition par Ashton Lyn le Mar 14 Juil - 15:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Évent] Paris fête la musique ! [1889]   [Évent] Paris fête la musique ! [1889] - Page 2 I_icon_minitimeMar 7 Juil - 2:58

Bien. Il était vrai que cette journée avait plutôt mal commencé. Il était vrai qu'elle avait failli se faire violer par un anglais -non, elle n'exagérait même pas- et qu'Ewen lui avait passé un sacré savon. Il était aussi vrai qu'elle avait fini par terre devant une foule entière. En plus, pour parfaire le tout, elle était totalement perdue. Et comme si ça ne suffisait pas, le typ-... gentleman dans lequel elle avait foncé l'ignorait superbement. C'était bien sa veine, ça aussi.
Pour parfaire cette merveilleuse journée, c'était vrai qu'il était absolument nécessaire qu'elle tente de se relever toute seule alors qu'elle était toujours chaussée de ces détestables instruments de torture. Oh, si elle trouvait celui qui avait inventé les escarpins, elle le forcerait à enfiler sa création et à marcher pendant des heures, des jours, même, et ensuite, elle...
Ses tendres réflexions ne durèrent cependant pas plus longtemps, coupées nettes par l'irruption d'une main providentielle à laquelle Tala s'accrocha sans hésiter, laissant tomber ses chaussures au passage. Lorsqu'elle vit le sourire de celui qu'elle avait tout d'abord pris pour un sauveur, la louve eut la certitude qu'elle venait de faire une grossière erreur. Et ce qui suivit ne fit que lui prouver qu'elle avait vu juste.

« Vous dansez ? »

Non. Jamais. Hors de question. Même pas en rêve. Il était impensable qu'elle esquisse le moindre mouvement de danse et ce n'était pas cet inconnu qui la convaincrait du contraire. Un sourire poli sur les lèvres plus tard, Tala entreprit calmement de refuser l'invitation.

« Navrée monsieur, je suis une piètre partenaire et puis je ne connais aucune danse et en plus je porte des chaussures inappropriées pour la pratique de cette activité. Je suis sincèrement désolée mais c'est impossible que nous échangions quelques pas, voyez comme je suis tombée à l'instant ! »

Voilà qui était fait. Maintenant, il allait la lâcher, lui rendre sa liberté en même temps que les horreurs qu'elle se devait de porter et elle allait partir loiiiiin d'ici afin que l'homme n'ait plus jamais l'idée de la retenir. Cependant, Tala se rendit vite compte que quelque chose clochait. Son vis-à-vis ne cessait de sourire, comme si toutes les excuses du monde ne pouvaient le décourager.

« Tes chaussures... ? Tu n'en as pas besoin ! »

Comment ça, elle n'avait plus besoin de ses chaussures ?! E-et puis pourquoi souriait-il plus encore que précédemment ?! Non... Il n'allait tout de même pas... ? Tala se raidît presque immédiatement lorsqu'elle comprit. Elle DEVAIT l'en empêcher, elle ne voulait pas danser et encore moins pieds-nus. Tout le monde allait la regarder, la juger, se moquer et elle-...
Mais alors qu'elle ouvrait la bouche dans un léger mouvement de recul, l'homme la souleva brusquement du sol, poussant la demoiselle à clore son beau regard. Hors de question. Elle devait partir, quitter ces bras devenus sa prison et s'enfuir aussi vite que possible. Aussi, lorsqu'il se mit à danser, ce fut sans elle. Tala freina des quatre fers, fusillant son vis-à-vis du regard et tentant par tous les moyens de s'échapper. Mais chacun de ses mouvements, qu'elle aille vers la gauche ou parte vers la droite, tous, sans exception, étaient transformés par l'homme en une danse incongrue qui attirait l'oeil et charmait les passants. Tala le remarqua bien évidemment et le stress commença lentement à s'emparer d'elle. Pourtant, ce ne furent que quelques minutes plus tard qu'elle paniqua enfin, lorsque l'homme la rapprocha soudainement de lui, contrant une énième tentative de fuite de sa part. Alors, les yeux de la louve se firent plus inquiets, les souvenirs de son dernier contact embaumant son regard. Non. Non... Non, non, non, non. Ça ne devait pas se passer comme ça, il fallait qu'il la lâche, il fallait qu'ils arrêtent de la regarder, il fallait qu'elle s'enfuit, il fallait qu'elle trouve une solution, elle-...
Son souffle s'affola et c'est des yeux paniqués qui évoluèrent bientôt sur la foule à la recherche du seul visage amical qu'elle croyait pouvoir y trouver. Et comme si cela ne suffisait pas à laisser transparaître son angoisse, la voix de la jeune femme se joignit à sa terreur pour hurler un premier nom.

« EWEEEEEEEEEEEEEEEEN ! EWEEEEEEEEEEEEEEEEEEN ! J'AI BESOIN D'AIDE, JE-... EWEEEEEEEEEEEEEEEEEEN ! »

Hélas pour elle, aucun de ses cris ne sembla porter ses fruits. Alors que l'angoisse la couronnait un peu plus, Tala farfouilla entre les badauds à la recherche de n'importe qui d'autre, en vain. Au loin, cependant, elle crut reconnaître une tignasse brune. Ashton. Se tortillant de nouveau, la louve n'hésita qu'une seconde avant de s'égosiller autant qu'elle le pouvait.

« ASHTOOOOOOOOOOOOOOOOOON ! ASHTON, A L'AIIIIIIIIDE ! »

Mais, encore une fois, son sauveur potentiel resta sourd à ses appels. Qu'à cela ne tienne : il était hors de question que- qu'elle le laisse poursuivre son manège. Pas dans ces conditions. Pas ici, ni ailleurs, ni maintenant ni jamais. L'homme la fit tourner sur elle-même alors qu'elle cherchait encore à s'échapper. Il ne lui restait qu'un nom à appeler, rien qu'un, et cela lui demandait bien trop d'efforts pour qu'elle ne le prononce. Elle était trop fière, bien trop orgueilleuse pour se rabaisser à appeler le nom du concerné. Ce fut son ravisseur qui la décida lorsqu'il la vexa une première fois.

« Nous sommes là pour nous amuser jeune fille. Je refuse de voir ton minois rabat-joie une seconde de plus, dit-il sur un ton catégorique. C'est une offense en ce jour sacré !  »

Elle, elle ne s'amusait absolument pas. C'était tout l'inverse, même. Et vu comme ce type semblait décidé, il n'était pas prêt de faire cesser son supplice. Bon... Il allait falloir qu'elle prenne sur elle, et...

« EDWAAAAAAAAAAAARD ! VIENS M'AIDEEEEEEEEEER ! »

Maudite musique qui bloquait ses paroles... ! C'était bien son jour, tiens. Tala se le promit, la prochaine Roxane qui croiserait sa route en ferait les frais. Alors que la jeune femme s'apprêtait à montrer une nouvelle fois à quel point elle avait du coffre en invoquant le nom de Khan et Silja, l'homme la prit cependant de court. Il lui annonça que tous les regards, sans exception, convergeaient vers eux. Tala sursauta et laissa ses yeux dériver sur la foule. C'est ainsi qu'elle se rendit compte qu'il disait vrai : tout le monde les observait.
L'effet fut immédiat. Le silence scella les lèvres de la jeune femme plus sûrement que n'importe quel bâillon et, pendant un temps, elle se tint même tranquille. Puis la musique changea et avec elle revinrent les ennuis. Son partenaire se mit en tête de lui faire danser u-un... tango.
De un, Tala n'en avait jamais dansé de toute son existence. Et de deux, cette danse était t-tout simplement... trop sensuelle. Elle tenta une nouvelle fois de battre en retraite et se décida à écraser le pied de son adversaire pour le dissuader de poursuivre l'expérience. C'était sans compter sur l'absence de ses stupides talons qui, décidément, ne lui servaient à RIEN. Elle s'attira simplement un regard attristé de la part de son vis à vis, regard qu'elle détesta immédiatement.

« Je t'emmène pas à l'abattoir quand même ? Pourquoi es-tu venue ici si ce n'est pas pour profiter de la musique ? »

Le mot abattoir la fit tout simplement bondir. Tala déploya toute la force qu'elle avait à revendre et se libéra de l'étreinte forcée que l'homme lui imposait mais ne s'enfuit pas en courant. Bien au contraire justement. Plantant ses iris dans ceux de son ex-partenaire, elle lui offrit l'air le plus sévère -et surtout vexé- du monde.

« Je sais parfaitement m'amuser, et je sais également profiter de la musique. Vous avez besoin d'une preuve ? Et bien soit. Vous allez la manger, votre preuve. Je vous emmène au bal, et je vous promets le tango de votre ''vida'', comme vous dîtes en ''español.'' »

Soudain, Tala bénissait Ashton de lui avoir appris quelques mots de sa langue favorite. Prenant l'homme par le bras et renfilant ses chaussures, c'est d'un pas alerte et surtout décidé qu'elle se dirigea en direction du bal. Désormais, il était temps de prouver au monde qui elle était. Désormais, il était temps qu'elle prouve à ce type qu'elle aussi, elle pouvait très bien être la dame de minuit par excellence. Désormais, tout son corps appartenait à la danse qu'elle s'apprêtait à exécuter. Et elle allait gagner.
Alors qu'ils arrivaient tout juste sur place, la musique qui démarra à cet instant précis donna à Tala les ailes dont elle avait besoin. Elle en oublia jusqu'au stress qui d'ordinaire l'aurait pétrifiée et c'est sans hésiter une seule seconde qu'elle répéta les gestes qu'elle avait appris durant sa période de calme.



Si elle ne comprenait pas un mot des paroles de la chanson, ce qu'elle savait, en revanche, c'est que le rythme était fait pour elle. Il lui donnait la force nécessaire pour se souvenir, improviser, épater son adv-... partenaire et lui mettre des étoiles plein les yeux. En parlant d'yeux, Tala ne quittait presque jamais son regard, le défiant tant qu'elle en avait l'occasion. Carrément transformée, la jeune femme enchaînait les pas sans une once d'hésitation, guidée par une musique qui lui fournissait tout le courage du monde. Oui, elle était une ''soul sister''. Oui, elle était une ''flow sister'' ! OUI, elle était une ''sister go'' ! Et oui, elle voulait bien manger de la marmelade. Oui, elle voulait bien du mocha chocolata et oui, elle voulait bien coucher avec elle ce soir ! … Attendez... Hein ? Quoi ? Elle voulait bien QUOI ?! N-non ! NON ! NON ! C'était une grossière erreur, elle ne voulait PAS ça ! Elle n'était pas d'accord, elle n-...
Les joues rouge vif et la bouche grande ouverte, Tala ne put éviter le lâcher de confettis qui tombèrent brusquement de la Tour Eiffel. Les joues rouge vif et la bouche grande ouverte, Tala ne put éviter celui qui se posa gentiment dans sa gorge. Les joues rouge vif et la bouche grande ouverte, Tala ne put éviter de s'étouffer.

« Beurk ! »

Cria-t-elle bientôt, entre deux quintes de toux. Mais il semblait que son karma ne voulait pas s'arrêter là. Les paroles incriminantes retentirent à nouveau, troublant dans un même temps la jeune femme qui s'emmêla bientôt les pinceaux dans ses pas de danse. Alors qu'elle se rattrapait comme elle pouvait à son partenaire, son talon droit l'informa dans un grand CRAC qu'il démissionnait. Tala eut tout juste le temps de maudire la paire de chaussures que, déjà, elle s'écroulait sur le sol.

« … Je ne porterai plus JAMAIS de talons de toute ma vie ! »

La gorge en feu, assise par terre, la demoiselle se releva pourtant bien rapidement, se débarrassant des talons honnis au passage. Désormais pieds-nus, elle regarda fixement son partenaire, sans ciller.

« On le reprend, ce tango ? »

Tala s'était promis qu'elle allait gagner. Il était hors de question qu'elle abandonne maintenant. Après tout... la nuit ne faisait que commencer.
Félicien Matagot
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MessageSujet: Re: [Évent] Paris fête la musique ! [1889]   [Évent] Paris fête la musique ! [1889] - Page 2 I_icon_minitimeMer 8 Juil - 1:30

Félicien lâcha un second soupir, déçu de l'état d'esprit de sa partenaire. Serait-il tombé sur un cas perdu ? Elle n'avait surement pas idée de la tristesse de son existence… Pauvre agneau égaré. Du moins, autant qu'une louve puisse être un agneau duveteux et inoffensif. Car cette fille qui lui broyait la main n'avait rien d'inoffensif et Félix se serait peut-être avancé à dire qu'elle n'avait pas conscience de sa force. Cependant, la jeune fille lui lança un regard furieux qui aurait fait freiner des quatre fers un troupeau de bison. Elle s'arracha violemment à son étreinte. Félix s'attendait à une énième plainte, ou quelques noms d'oiseaux. Mais les mots hachés menus furent d'une toute autre nature.

« Je sais parfaitement m'amuser, et je sais également profiter de la musique. Vous avez besoin d'une preuve ? Et bien soit. Vous allez la manger, votre preuve. Je vous emmène au bal, et je vous promets le tango de votre ''vida'', comme vous dîtes en ''español.'' »

Resta d'abord sans  voix. Puis un sourire ravi s'esquissa progressivement sur ses lèvres. « J'ai gagné » pensa-t-il. Il était très surpris de la réaction de la jeune fille. Il s'attendait à tout sauf à cela. Félicien adula sur le coup le caractère imprévisible de la jeune fille. Elle était une agréable surprise. Et ce ton tranchant ! « Le tango de mi vida ? » pensa-t-il. Cette fille allait finir par le convaincre que, cette fête de la musique était réellement sa fête d'anniversaire. Et  que cette demoiselle n'allait pas gâcher la fête, mais au contraire lui ajouter cette touche de piment furieuse et naïve qu'elle dégageait. A présent il pouvait le voir, elle en débordait.

Elle récupéra ses talons et sans attendre une seconde de plus, elle l'attrapa par le bras et ils se dirigèrent vers le lieu du bal. Heureusement pour Félix, la musique était encore forte. Autrement la jeune fille aurait pu percevoir le tranquille bruit de moteur qui se dégageant de sa poitrine faisait vibrer sa poitrine.

Après quelques minutes de marche, durant lesquels Félicien observa le dos de sa partenaire –seule partie de son corps qui lui était donné de voir tant elle le tirait avec force. Le pas pressé, ils arrivèrent très vite à la place. Félicien leva un regard brillant vers la grande dame de Paris. La place avait été décorée entièrement pour l'occasion, les lampadaires et les rares arbres avaient été recouverts de lampion lumineux. Il sourit en constatant la présence de l'immense sculpture de métal. Il était très heureux que la commune de Paris ait décidé de garder cette sculpture géante. Mais cela, sa compagne ne semblait pas le remarquer. Du moins, il ne la vit pas une seule fois lever la tête vers la tour et les lumières. Peut-être était-elle une habituée du lieu ? La petite semblait totalement absorbée dans l'idée de lui faire manger du tango. Elle fonçait tête baissée et ne prêtait aucune attention à ce qui se trouvait autour. Il avait sacrément du la vexer et elle devait posséder un sacré esprit de compétition.

A peine avaient-ils posés un pied sur la piste de danse que la première note retentit. Elle ne lâchait pas du regard, véritable lance pointé vers le sien. Félicien avait vaguement l'impression de se tenir face à une toute autre personne. Il comprit vite que la jeune femme ne connaissait pas de danse précise, mais elle savait trouver le rythme et bouger en conséquence. Elle semblait puiser un courage et une confiance inépuisable. Chanson qui d'ailleurs surprit Félix d'être joué en public. Cela dit les paroles étaient en anglais, peu de gens comprendraient. Il comprit très vite que sa partenaire en faisait partie. Il jetait des regards interloqués de temps en temps au groupe, alors que sa partenaire de danse se pavanait sur la musique. Puis vint le refrain lorsque les filles commencèrent à entonner « Voulez-vous couchez avec moi, ce soir ? » accompagné d'une chorégraphie osée. La jeune fille s'empourpra de rouge, ce qui causa l'hilarité du chat.
Au même moment se mirent à pleuvoir des confettis. Félicien leva la tête, heureux comme un enfant en voyant ce ciel coloré et disparate. Seulement un bruit de toux l'interrompit dans sa rêverie. Voire un étouffement. Félicien constata que sa partenaire était en train de s'étrangler avec un… confetti ? Il lui jeta un regard inquiet, s'apprêtant à l'aider de manière assez inutile, mais la jeune fille continua de danser. Le dernier « Voulez-vous coucher avec moi » lui fut fatal, car elle tressaillit encore, visiblement très prude et s'emmêla les pieds. On entendit un « crac » et elle se retrouva au sol en moins de deux. Elle pouvait cela dit s'estimer heureuse de ne pas s'être tordue la cheville. Felix la tenait encore par le bout des bras, ayant limité un peu sa chute.

« … Je ne porterai plus JAMAIS de talons de toute ma vie ! »

Il ne releva pas, mais lui adressa un regard pétillant traduisant un « je te l’avais dit ! » amusé. Sa toux prit fin et elle se releva toute seule, trop fière peut-être pour prendre appuie sur lui.

« On le reprend, ce tango ? »


Félicien sourit de toutes ses dents. La détermination de cette jeune fille était bluffante.

« Tu es sûres de ne pas vouloir te reposer un peu ? »

Il connaissait déjà la réponse, mais il ne put s'empêcher de provoquer encore ce regard de buffle enragé. Il acquiesça alors avec joie.

« Un peu oui qu'on le reprend. »

Félicien lui saisit fermement la taille et la tira vers lui d'un coup sec. Il planta à son tour son regard vert dans celui de la jeune femme. Déterminé. Il plaça sa main sous son omoplate. Elle en redemandait après tout… Elle allait être servie. Leur poitrine respective et leurs jambes évoluaient en parallèle suivant un axe précis et biaisée, de telles sortes que l'oreille de sa danseuse aurait pu se coller contre son coup. Félicien démarra les pas de bases du tango, deux pas en arrière, un pas en diagonale auquel il fit passer sa jambe droite devant celle de sa partenaire. C'était la base mais le chat voulait vérifier que sa partenaire les connaissait ou dans le cas contraire, lui laisser le temps de les mémoriser un peu. Il les fit d'abord lentement, marquant particulièrement le rythme à chaque pas posé au sol. Jusque-là tout allait bien. Félicien eut le sentiment qu'ils pouvaient passer à la vitesse supérieure. Il ralentit encore un peu afin de se pencher à l'oreille de sa partenaire et lui souffla :

« Tu vas voir ce qu'est un vrai tango. »

Un sourire entreprenant s'étira sur son visage et ses yeux se plissèrent. Les paroles obscènes de la chanson prirent fin. Felicien ferma les yeux, prêt à se concentrer sur les basses&les percussions de la prochaine musique. Tout son corps se tenait prêt à recevoir la moindre note, le moindre rythme, et à les traduire en pas de danses. C'est alors que l'artiste suivant prit place…



« Je chante la sssseeenchonon de la confituuuuure !
Jetombauuusi touchjours dans ma bouche !
Jch’ay le caractère v’ane penduleuuuh »


Edward Munch devait se trouver dans l'assemblée ce soir là, car l'expression du visage de Félix évoquait avec exactitude les traits du Cri. L'effroi, le dégout, l'incompréhension, la surprise, le désespoir profond, ainsi que la sensation d'avoir été violé auditivement. S'ils auraient été en train de danse, Félix aurait probablement lâché sa partenaire au sol. Il tourna la tête vers la scène, ce qui lui demanda un certain courage, demandant un effort surhumain à son corps, son cou aurait crissé affreusement s'il aurait été fait de métal. Un spectacle pitoyable se déroulait sur scène. Un homme avec une fraise rouge à la place du nez s'égosillait sur scène.

« Je maaaaaaangeuh riiiiiiz de veauuuu
Qui est toujoulr aveck oune chaise sur mon chapeau ! »


Mais…. ?! Qu’est-ce c’était que ce viol auditif ? Qui ? Par toutes les Roxanne du monde ! Et qui avait permis à ce poivrot de monter sur scène ?! Félicien aurait surement éclaté de rire s’il s’était trouvé dans le public, mais les circonstances étaient toute autre. Ciel ! Sa danseuse ! Félicien plongea avec un cri sourd pour rattraper la demoiselle.

« Navré… Je… Sur ça ce n’est pas possible !»

Il prononça « ça » comme s’il s’agissait d’une injure et désigna la scène du doigt avec une expression l’air piteux. Tandis que le chanteur ivre entonnait à tue-tête des paroles sibyllines s’approchant le plus d’un « La retteketteteuuh, et deux chevauuuux ! » Félicien laissa tomber ses bras, l'air de renoncer. Il jeta un regard furieux au chanteur. Comprendre une prophétie de la pythie aurait été plus simple. Les organisateurs n'avaient pas prévu de faire passer ça tout de même ? Il aurait pu au moins le faire passer après les chansons grivoises de fin de soirée ! Les organisateurs commençaient à s'agiter dans leur coin, semblant se demander s'ils avaient le bon choix, ou à vérifier si le chanteur était bel et bien inscrit sur leur liste.

Félicien lâcha un long soupire. Il déclarait forfait pour cette chanson. Il adressa un regard désolé à sa compagne, se demandant comment elle allait réagir. En voyant une buvette au loin, il s'aperçut qu'il avait soif.

« En attendant qu'il attrape cet ivrogne, accepteriez-vous offres un rafraichissement ? »

Il désigna la buvette du doigt. Il s'empressa de se justifier cependant, ne laissant pas passer sa lassitude pour un forfait définitif aux yeux de la jeune fille. Cette dernière lui semblait d'une trempe bien hâtive, valait mieux la prévenir que la convaincre. Et puis cet homme sur scène aurait rendu les dix marins malades que Félix apercevait de loin.

« Voyez-le comme une trêve. Maintenant que l'échauffement est terminé, nous entamerons la vraie partie quand une musique digne de ce nom se présentera. »

Il esquissa un sourire mutin. Puis il la prit à son bras, à la manière d'un gentleman et se dirigea vers la buvette. Par chance les poivrots s'attirent entre eux, ils étaient partis les premiers de la piste de danse, le comptoir était donc désert. Félicien commença à étudier la carte griffonnée sur une affiche le long de la baraque de fortune.

« Que préférez-vous ? »


Il ne joua pas au jeu de deviner la consommation qu'allait prendre sa compagne. Il trouvait particulièrement rustre de faire mine de connaître une personne rencontrée il y a peu de temps et de pouvoir prévoir à l'avance leur choix et agissements. Félicien trouvait pour le moment la jeune fille amusante, mais c'est en la regardant de haut en bas qu'il se rendit compte qu'il n'avait aucune idée de son nom et de son âge. Il fronça les sourcils, l'air interrogateur, il a jaugea et la trouva assez jeune. Ne voulant pas passer pour un intéressé, il cessa de suite cet examen. Le barman l'interrompit de toutes manières, et Félicien passa commande. Il jeta un regard  à Tala, l'invitant à prendre commande elle-même, puis commanda un lait whisky. Le barman s'arrêta l'espace d'un instant.

« Je crains que ce ne soit pas à la carte monsieur. »
« Alors servez-moi un whisky dans un grand verre et ajoutez-y du lait. »

Il lui adressa un sourire poli, avec la même expression lorsqu'il expliquait à sa partenaire qu'elle n'avait nullement besoin de chaussure, et que la vie était d'une simplicité monstre, exactement comparable au fait de lui servir un lait whisky, comme il venait de lui commander. L'homme hésita mais les clients commencèrent à affluer. Il céda au caprice du chat par presse et ce dernier récupéra leurs deux verres après avoir payé. Il invita à se mettre à l'écart de la foule de la buvette. Il choisit de s'asseoir sur un des bancs publics qui longeait habituellement les chemins de ballades. Félicien lui adressa un sourire amical et observa distraitement l'ivrogne courir dans tous les sens, bien décidé à conserver sa place sur scène.

« Nous allons avoir du temps devant nous avant qu'il ne l'attrape ce bougre ! Il se tourna vers sa compagne et leva son verre pour trinquer. A votre chance mademoiselle ! »

Il lui adressa un clin d'œil furtif puis porta ses lèvres à son cocktail favori.
Narcisse Williams
Dragon on the wire
Narcisse Williams

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MessageSujet: Re: [Évent] Paris fête la musique ! [1889]   [Évent] Paris fête la musique ! [1889] - Page 2 I_icon_minitimeMer 8 Juil - 11:46

Cette journée n'était jamais, finalement, qu'une suite de catastrophes se mêlant joliment les unes aux autres. C'eut pu être bien pire, il supposait. Il aurait pu... Non, mieux valait ne pas imaginer de potentiels scénarios cauchemardesques, le destin eut été capable de les réaliser. Pour le moment, il devait marcher sans s'effondrer du haut des échasses qui lui servaient de chaussures et, surtout, avancer jusqu'au cabaret. Là-bas, il serait en sécurité, à l'abri des regards, et il pourrait se dévêtir sans craindre les mines ahuries de la foule. Jusque là il lui faudrait relativiser. Il était un homme de spectacle en soi, il connaissait les fantaisies qui venaient avec les planches, le maquillage outrancier et les tenues étranges. Certes, mais de là à... tout ça, songea-t-il péniblement tandis qu'il regardait son accoutrement, il y a une énorme marge. Un énième soupire s'échappa de ses lèvres rouges et il s'arrêta un instant dans sa course, désormais complètement désabusé. Cela faisait quoi, deux minutes qu'il marchait, et il était certain que son pied était déjà parsemé de cloques en devenir. Sa parure était abominablement lourde, si bien qu'elle mettait en péril son équilibre déjà approximatif. Et puis il y avait la robe, mais Narcisse avait pour le moment très envie de l'ignorer, de la chasser dans un recoin de son esprit et de se persuader qu'il ne portait pas cet horrible amas de tissus. Il avait besoin d'une pause, vraiment.

Soudainement pris d'une grande fatigue, le jeune homme s'appuya contre un lampadaire sur lequel il posa son front en fermant les paupières, désireux de faire le vide dans son esprit. C'est alors qu'une masse inconnue se posa contre sa coiffe avant de repartir, lui arrachant un violent sursaut ainsi que quelques mèches de cheveux. Il posa sa main sur son crâne par réflexe, constatant les dégâts par la même occasion. Et il eut envie de faire griller ce maudit pigeon, vraiment. Sa coiffure, qui avait pris tant de soin de la part de la douce Carmen, était fichue. Le problème ne se trouvait pas tant là que dans le fait qu'il était certain qu’Élise allait se faire un malin plaisir de remettre tout cela en place. Ce qu'elle fit. Narcisse fusilla le volatile du regard à travers son masque, regrettant presque de ne pouvoir tuer avec ses seuls iris. C'est alors qu'il reconnut Manfred, le pigeon du cabinet médical du Dr Keller. Son visage prit une couleur absolument cadavérique tandis qu'il se rendait compte de ce que cela signifiait : elle était là. Et lui, il était dans la panade. Il posa sa tête au creux de ses mains dans un gémissement de dépit et pria tous les dieux qu'il connaissait pour qu'elle ne le remarque pas. Cela sembla fonctionner dans la mesure du possible, ce qui le réjouit plus que tout. À peine Élise avait-elle finit qu'il saisissait de nouveau son poignet pour la traîner jusqu'au premier endroit venu, désireux pour sa part d'aller dans le sens inverse du docteur.

C'était tout de même fou, le point auquel il pouvait être malchanceux. Alors oui, il acceptait sa rencontre avec  le prétendant d’Élise comme un aléa de la vie, certes. Et puis si la muse avait été dans un état second, c'était sans doute une coïncidence. Cela faisait partie des choses qui arrivent, et il le comprenait. Il n'avait jamais été là qu'au mauvais endroit, au mauvais moment, un fait dont il était d'ailleurs victime trop souvent à son goût. Mais soit. S'il était rentré en collision avec Carmen, c'était simplement de sa faute, il pouvait l'admettre. Se faire travestir était, si on y réfléchissait, dans l'ordre des choses et ce même s'il détestait ça. Croiser Manfred tandis qu'il était habillé en femme était un coup de malchance, certes, mais rien de hors du commun si on prenait en compte la taille de la Fête. Seulement là, c'en devenait simplement ridicule. Il y avait autant de probabilités pour qu'il tombe sur ce satané bal en fuyant que pour que quelqu'un dédie une chanson à la confiture et cela, il en était certain, n'était tout simplement pas possible.

« Je chante la sssseeenchonon de la confituuuuure ! »

... Narcisse avait envie de pleurer. Il raffermit sa prise sur le poignet d'Élise, d'ores et déjà découragé, et entreprit de partir, partir le plus vite possible et loin, loin de ce cauchemar. Il voulait rentrer. En fait, il voulait rentrer depuis bientôt une heure, mais le destin semblait avoir définitivement choisi son camp. Peu importe. Et s'il se faisait renverser par un fiacre sur son chemin de retour, tant pis. Au moins il serait au Lost et il pourrait se réfugier quelque part où personne ne le verrait ainsi.

Alors, courageusement, Narcisse fit volte-face et avança. Il fit fi des talons, de sa tenue affriolante qui attirait beaucoup trop les regards, de la muse qui semblait insister pour rester. Si besoin il la porterait jusqu'au cabaret, mais il était hors de question qu'il restât là. Il ne ressemblait pas assez à une femme pour être confondu avec le beau sexe et il avait vu le commissaire, ainsi que son patron dans la foule. Si l'un des deux le repéraient dans cet état, c'en était fini de lui, et l'acrobate tenait bien trop à sa vie actuelle pour la voir voler en éclat à cause de sa fichue malchance. C'est alors qu'il trébucha sur son talon, se rattrapant de justesse à Élise pour ne pas chuter lourdement et finir dans un état pire encore que celui dans lequel il se trouvait déjà. Il leva les yeux vers la muse, lui soufflant un remerciement timide alors qu'il s'empourprait de nouveau. Ridicule. Il était ridicule.

« Merci Élise, je... je n'ai pas fait assez attention... »

Pour une fois, il pouvait blâmer le son bien trop faible de sa voix sur le corset qui paraissait décidé à atrophier ses poumons. Il y avait donc bien un côté positif en chaque chose, finalement. Les yeux bleutés de la jeune femme lui redonnèrent du courage. S'il devait rentrer, c'était aussi pour elle. Dans cet état étrange, elle était vulnérable à n'importe quelle menace et il se refusait de l'abandonner. Narcisse s'autorisa un mince sourire avant de se redresser doucement, tournant alors la tête pour observer le chemin à parcourir.

Horreur. Il croisa le regard d'un homme. Un homme qui l'observait. Un homme qui l'observait fixement. La nervosité devint angoisse, ses yeux s'écarquillèrent, sa gorge se serra, et il réalisa avec effroi qu'il avait dévoilé sa cheville par inadvertance. L'inconnu s'approcha, guitare à la main et doux sourire aux lèvres, dévoilant ses intentions délicates à la jolie jeune femme qui croisait selon lui son chemin.

« Besoin d'aide, mademoiselle ? Vous ne semblez pas très bien... »

Non, Narcisse n'avait pas besoin d'aide, il n'en voulait pas non plus, et il ne désirait surtout pas celle d'un individu qui avait visiblement pour but de le courtiser. Il ne pouvait cependant décemment pas parler et prendre le risque d'être démasqué par ce solide gaillard. Sa certitude de ne pas ressembler à une dame semblait tout à fait désuète désormais, un constat ô combien frustrant qui ne fit qu'ajouter à sa mauvaise humeur. Il fronça des sourcils et se mura dans un profond silence, désireux de convier son rejet net au garçon.

Peine perdue.
Car aux yeux de ce jeune homme, Narcisse était la femme de sa vie, l'étoile soudainement apparue dans son ciel jusqu'alors si sombre, l'arc en ciel au coeur de son tourment, la Lune au fond du firmament. Elle était si singulière, cette demoiselle, si belle dans sa simplicité, si distinguée dans sa coquetterie. Lui en eut-on donné l'opportunité, il aurait pu la demander en mariage sur le champ. Face à elle soudain, l'inspiration lui venait, comme jamais, comme il en avait toujours rêvé. Il saisit doucement la main de sa princesse et la porta à ses lèvres, notant avec délice les rougeurs qui s'imprégnaient de plus en plus sur son visage.

« Mademoiselle, je... Accepteriez-vous d'être ma muse pour ce soir ? »

Le dragon écarquilla les yeux derrière son masque et lui adressa une mine presque choquée avant d'envoyer un regard perdu à Élise. Cet homme n'avait décemment pas pu confondre son attirance avec celle qu'il était censé éprouver pour ladite muse... si ?

« Est-ce un refus ? Oh je vous en prie, laissez-moi vous convaincre ! »

Narcisse eut tout juste le temps de couiner un "Non..." plaintif que le garçon saisissait pleinement sa guitare et entamait une mélodie d'amour de sa voix toute particulière.



Les. Gens. Regardaient. Et certains avaient même pris l'idée saugrenue de se mettre à danser tandis qu'il priait tous les saints pour que cela finisse vite. La musique, en elle-même, était assez sympathique il l'avouait, mais il ne pouvait accepter ni l'attention que cet homme lui quémandait, ni son désir de prendre un bateau, ni le regard du public. Il saisit la main d'Elise et partit en courant pour se mêler à la foule. Là, il était invisible ou presque.

Avec un peu de chance personne ne lui demanderait une danse... Si ?


Dernière édition par Narcisse Williams le Mer 15 Juil - 2:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Évent] Paris fête la musique ! [1889]   [Évent] Paris fête la musique ! [1889] - Page 2 I_icon_minitimeMer 8 Juil - 20:53

Les mains de la muse s'égarèrent dans les longs cheveux d'argent de son ami et parcoururent leur longueur. Dieu, qu'il était beau et que la colère qui animait son regard faisait écho aux flammes qui dansaient autour de son âme... ! Dieu, qu'elle aimait ce qu'elle voyait presque plus encore que ce qu'elle entendait... ! Dieu, qu'elle souhaitait magnifier son visage à tout jamais... !

« Ferme les yeux Narcisse, ça ne sera pas long. »

Délaissant le pinceau, Elise couvrit ses doigts d'une poudre à la pâleur indiscutable et c'est à l'aide de tendres caresses qu'elle en recouvrit le visage de son ami, comme si cette infinie douceur pouvait, d'une manière ou d'une autre, aider celui-ci à accepter son sort. Son pouce en particulier s'égara sur le visage de celui-ci, répandant la poudre de façon à ce que le résultat ne soit pas inégal. Une fois que ce fut fait, la muse admira le résultat et s'empara du mascara avec un sourire. De nouveau, ses gestes se démarquèrent par l'affection tangible qui semblait s'en dégager, comme si, en étant plus brusque, Elise avait pu briser le dragon. Enfin, la jeune femme couvrit les lèvres de Narcisse d'un rouge qui le rendit plus beau encore. Tant et si bien qu'Euterpe ne put se retenir. Alors que les flammes bleutées glissaient sur ses bras pour l'attirer à elles, la demoiselle leur céda et déposa un baiser à l'indéniable innocence sur la bouche du dragon. Lorsqu'elle s'écarta de lui, ce fut pour tendre la main vers la parure de perles et d'améthyste dont elle orna délicatement son ami.
Avec une certaine sensualité, sœur de la douceur qui semblait naturellement émaner d'elle, Elise ajusta les perles sur le corps du jeune homme, parant également ses doigts au passage. Ses yeux se plantèrent à nouveau dans ceux de Narcisse alors que sa main, esquissant une caresse presque amoureuse, parcourait le torse du jeune homme pour achever les derniers ajustements de sa tenue.
Enfin, il était prêt.

« Ça n'est même pas encore suffisant pour te rendre pleinement hommage... »

Elise détailla du regard le jeune homme puis tourna les yeux vers la paire de talons qu'elle avait isolé. Elle les lui indiqua avec un sourire.

« C'est la dernière ligne droite Narcisse. Une fois chaussé, tout sera parfait, tu verras... ! »

La muse le regarda se lever, non sans fierté, et faire quelques pas hésitants qui l'auraient ramené vers le sol s'il n'y avait pas eu Roberta pour le sauver. Puis elle le vit s'approcher d'un loup blanc, et Elise se dit que c'était bien dommage de dissimuler ses yeux derrière celui-ci. Cependant, elle comprenait que cela pouvait être gênant pour le pauvre dragon et elle décida de se montrer indulgente et de lui accorder au moins ce droit-là. Mais, alors qu'elle contemplait son œuvre avec délice, Narcisse s'empara brusquement de sa main et la tira vers un ailleurs qu'elle n'était pas certaine de vouloir connaître et non pas sans avoir salué, au préalable, ses nouvelles amies.

« A-attends Narcisse ! Nous n'avons pas dit au revoir aux filles ! »

Mais le concerné ne ralentît absolument pas, ce fut tout juste s'il n'accéléra pas l'allure. Alors Elise se retourna comme elle put et cria.

« Martiiiine ! Je vis au Cabaret ! Tu viendras me voir pour Ashton, hein ? Je t'attendrai ! »

Puis le dragon tourna à l'angle d'une rue et le trio disparut. Le sourire de la muse mourut à cet instant précis et c'est désormais sans résister qu'elle se laissait guider par Narcisse, qui, où qu'il aille, semblait désireux d'arriver rapidement.
Contre toute attente cependant, le jeune homme s'arrêta soudainement et se mit à marcher de manière plus que féminine. Elise lui lança un long regard perdu, mais ne fit pas mine d'ouvrir la bouche. S'il souhaitait se prêter au jeu, elle n'y voyait aucun inconvénient, bien au contraire justement. Ils marchèrent ainsi pendant un moment puis, sans prévenir, Narcisse décida de faire une halte et de s'adosser à un lampadaire. Il lâcha même sa main et c'est à cet instant précis qu'elle remarqua à quel point le dragon semblait abattu. Les flammes avaient diminué de moitié et désormais, dans les améthystes du dragon, la colère avait disparu au profit d'une forme de résignation. Le cœur de la muse se serra et les larmes lui montèrent brusquement aux yeux. Elle avait envie de pleurer, et elle ne comprenait que difficilement pourquoi. Le dragon n'avait rien vécu qui puisse justifier une telle réaction de sa part, elle l'avait juste vêtu comme une femme, mais ça n'était pas si grave, si... ? Mais, alors que les larmes menaçaient de dévaler ses joues, un oiseau vint  se poser sur le crâne de Narcisse et défit la magnifique coiffure du dragon. La surprise mit fin à la peine de la jeune femme qui s'empressa de poser une main rassurante sur l'épaule de son ami.

« Ne t'en fais pas Narcisse, je vais arranger ça ! Méchant oiseau, méchant ! Et ne reviens pas !! »

Très délicatement, Elise défit la parure et la laissa retomber autour du cou de Narcisse, avant de passer une main sur son visage, afin d'en dégager quelques mèches. Ses yeux plongés dans ceux de son ami, la muse lui adressa un sourire et murmura.

« Tu me dis si je te fais mal, d'accord... ? »

Elle détacha ensuite la coiffe et les cheveux de Narcisse, le libérant de toutes les épingles qui entravaient son chignon, sans en oublier aucune. Puis Elise laissa une main absolument douce glisser dans la chevelure argentée à la manière d'une caresse, éliminant les nœuds naissants suite au passage de l'animal. Ses doigts, d'une infinie tendresse, réunirent bientôt les mèches du dragon en un nouveau chignon qu'elle renoua calmement. Durant toute son entreprise, la muse chantonna, comme si cette simple action avait pu rendre cela plus facile à vivre pour son compagnon qui la laissa faire avec beaucoup de patience. Elise remit ensuite la coiffe, puis la parure, et embrassa affectueusement le front de Narcisse à qui elle adressa un sourire.

« Et voilàààà... »

Mais avant qu'elle n'ait eu le temps d'ajouter quoique ce soit, Narcisse s'emparait de nouveau de son poignet pour la faire courir en sens inverse. La muse manqua de tomber plusieurs fois mais le dragon ne sembla pas ralentir l'allure, comme s'il fuyait quelqu'un, ou quelque chose. Elise ne savait pas que Narcisse avait la phobie des oiseaux, mais elle s'en souviendrait. Pour l'heure, cependant, elle avait d'autres préoccupations plus importantes, comme celle d'éviter de rencontrer le sol de trop près. Et alors qu'elle sautillait pour éviter une nouvelle chute, Elise sentit les musiques -en même temps qu'elle vit les couleurs- se multiplier. Ils étaient vraisemblablement arrivés au bal qu'on leur avait annoncé plus tôt durant leur fuite improvisée. La muse ne put retenir un sourire , sourire qui disparut brusquement lorsque Narcisse enserra plus fortement son poignet alors qu'un drôle de bonhomme chantait quelque chose à propos de confiture.

« Aïe ! Arrête Narcisse, tu me fais mal ! Moins vite ! »

Hélas pour elle, le dragon ne l'entendit pas -ou décida de l'ignorer- et continua de marcher à toute vitesse. Heureusement, cette fois, la muse s'y était attendue et jouissait désormais d'une stabilité plus assurée qui lui permettait de se concentrer uniquement sur son pauvre poignet.

« Narcisse, arrête toi s'il te plaît ! Je veux faire une pause ! »

Cependant le jeune homme ne s'arrêta pas. Il continua jusqu'à ce que l'un de ses talons lui fasse défaut et qu'il trébuche. Il se rattrapa alors à Elise, qui le prit dans ses bras pour lui éviter la chute, et l'y garda le temps qu'il se remette. Le dragon la remercia, mais Elise ne le lâcha pas, lui offrant un regard plein d'inquiétude. L'une de ses mains glissa sur sa joue tandis que le visage de la muse se paraît d'un air un peu bougon.

« Tu m'as fait peur, Narcisse... Moi je ne veux pas que tu te fasses mal, tu sais ? Mais je ne veux pas que tu me tiennes le bras aussi fort, parce que ça fait mal, d'accord... ? Pourquoi tu ne veux pas rester au bal avec moi ? Tout ira bien, tu sais ? »

Son ami plongea ses yeux dans les siens et Elise lui adressa un petit sourire, désireuse de lui montrer qu'elle ne lui en voulait pas le moins du monde. Le jeune homme répondit à ce dernier et se redressa lentement alors qu'Elise le libérait de son étreinte. Mais alors que l'attention de la muse était retenue par Narcisse, elle remarqua du coin de l'oeil un bien étrange spectacle. En effet, de nouvelles flammes, orangées, celles-ci, semblaient désireuses de se mêler à celles du dragon qui... les fuyaient. Lorsqu'elle détourna le regard, elle croisa brièvement celui d'un homme qu'elle comprit envoûté. Elise connaissait cet air-là pour en avoir vu des centaines, des milliers, peut-être, et savait très bien ce que cela signifiait. L'homme ne comprenait pas l'inspiration qu'il ressentait si brusquement et confondait cela avec du désir. Alors qu'il s'approchait, Elise se dit qu'elle n'avait pas envie de forcer Narcisse à subir cette scène.

« Tu viens Narc-... ?
- Besoin d'aide, mademoiselle ? Vous ne semblez pas très bien... »

À sa grande surprise, Elise se rendit compte qu'on ne s'adressait pas à elle mais bien au jeune dragon, qui ne semblait pas ravi du tout de l'attention qu'on lui portait. L'homme le regardait avec une fascination palpable et ses flammes, toujours, courtisaient celles de Narcisse d'une très jolie manière. Alors que leur vis-à-vis ouvrait de nouveau la bouche -confirmant ses doutes- le dragon envoya à la muse un long regard perdu auquel elle répondit en haussant les épaules. Elle n'y pouvait rien, elle, à part en s'éloignant, mais pour tout avouer, la danse des flammes l'intriguait tant qu'elle n'avait pas l'envie de partir. Aussi, lorsque l'homme décida de convaincre Narcisse de son amour pour lui, Elise ferma les yeux pour se concentrer sur la véritable mélodie du musicien, celle que dégageait son âme elle-même.



Ce qu'elle découvrit lui fit ouvrir la bouche en un rond parfait. Elle écouta un long moment le morceau, puis descella ses paupières afin de dévisager Narcisse qui... il fallait l'avouer, ne semblait que très moyennement apprécier le morceau, alors que celui-ci était pourtant réussi. Narcisse la prit de nouveau par la main, plus doucement cette fois, et courut jusqu'au cœur de la foule. Elise eut beau freiner des quatre fers, rien n'y fit, elle ne put l'empêcher de l'entraîner avec lui. Une fois qu'ils furent arrêtés, elle lança un regard outré à Narcisse.

« MAIS NARCISSE ! Il avait la musique IDEALE pour toi ! Ça parlait du feu et toi tu es un dr-Hmpf-hmpf ! »

Le jeune homme venait de mettre sa main sur sa bouche afin de la faire taire et Elise comprit qu'il avait eu raison de le faire. Elle avait failli faire une grosse bêtise sous le coup de l'émotion et elle était désormais reconnaissante à Narcisse de l'avoir empêchée de poursuivre. Par contre...
Dès qu'il libéra sa bouche, Elise reprit la parole.

« Tu viens de laisser passer l'homme de ta VIE ! Sa musique parlait du feu, et puis il y avait ces flammes... ! Bon. Ne bouge pas, je vais aller le chercher. »

Non, Elise n'avait aucun problème avec l'homosexualité vu son époque d'origine, et oui, Elise était têtue. Elle fit un signe de la main à Narcisse et s'engouffra dans la foule en sens inverse. Hélas pour elle... il s'avéra qu'elle ne se souvenait pas du tout de l'apparence du jeune homme. Il fallait dire qu'elle ne l'avait pas vraiment regardé, trop occupée qu'elle était à observer les flammes s'élever vers celles de Narcisse et à écouter l'hymne enflammé dégagé par son âme. Aussi, la muse se découragea. Elle poussa un soupir, baissa les yeux, soudainement consciente qu'elle ne pourrait jamais retrouver cet homme, à moins d'un miracle ou d'une aide extérieure. Et il était évident que Narcisse ne lui viendrait absolument pas en aide. Alors qu'elle s'apprêtait un second soupir, un vent venu de l'Ouest fit voler sa chevelure vers la droite et la poussa à tourner la tête à gauche pour éviter d'avoir les cheveux dans les yeux. C'est comme cela qu'elle tomba sur le commissaire. Mais ouiii ! C'était ça ! Lui saurait forcément où trouver le futur grand amour de Narcisse ! Désormais toute guillerette, la muse n'en oublia pas pour autant de remercier le doux vent qui était forcément la chanson de Zéphyr, un vieil ami, et courut vers Aldrick. Lorsqu'elle arriva à sa hauteur, elle posa la main sur son bras, pénétrant son espace vital sans même s'en soucier. De toute manière, elle ne savait pas ce que c'était, elle.

« Excusez-moi commissaire, vous n'auriez pas vu un homme entouré de flam- euh, brun, je crois... ou peut être blond... ou roux... Mais qui avait une guitare, ça j'en suis sûre ! En fait je crois que c'est l'âme sœur de Narcisse et il faut que je le retrouve et je me suis dit que vous sauriez où il est, parce qu'il faut que Narcisse danse avec lui, même si ça risque d'être difficile pour lui avec ses talons mais  c'est pas grave, le jeune homme dont je parle l'aidera à tenir debout et puis il est acrobate donc il est habile et donc tout ira bien. Mais du coup il faut vraiment que je retrouve ce monsieur ! Vous qui travaillez à la police, vous sauriez le retrouver ? Hein ? Dites ! Narcisse est tellement beau, ce soir, que ce serait dommage de rater cette opportunité, croyez-moi ! »

Un sourire enthousiaste sur les lèvres à l'idée de retrouver le musicien en question, Elise attendit donc la réponse du commissaire, n'ayant désormais plus d'yeux que pour lui. Oh, elle avait tellement hâte de voir Narcisse tomber amoureux, elle... ! Mais pour ça, il fallait que l'homme le fasse danser. C'était obligé !
Dolores Keller
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MessageSujet: Re: [Évent] Paris fête la musique ! [1889]   [Évent] Paris fête la musique ! [1889] - Page 2 I_icon_minitimeSam 11 Juil - 18:56

- Vous n'êtes pas du tout essoufflée Dolores ?
- Ha ! Rares sont ceux qui peuvent m'essouffler !

Le regard pétillant de Lisette n'en finissait pas de briller à force de découvrir les capacités étonnantes de la doctoresse. De leur côté, Adam et Louise se jetèrent un regard complice, sachant pertinemment que l'endurance physique de leur patronne n'avait rien à voir avec ses qualités sportives. Le petit groupe s'était installé sur un banc près d'un arbre, le bal de la fête étant sur le point de commencer. Lisette reprenait rapidement son souffle après avoir dansé en compagnie de Dolores qui, pendant ce temps, se tenait fièrement debout, les mains sur les hanches, heureuse d'avoir découvert ses incroyables talents de danseuse. Jusqu'à ce que Lisette pose une question qui lui pendait aux lèvres depuis le début de l'après-midi.

- Et vous Dolores, avez vous un fiancé ?

Tout le monde se tût, même Manfred qui s'était coincé la tête dans un des interstices du banc et qui essayait tant bien que mal de la débloquer. Adam se rendit compte qu'il ne s'était jamais posé la question sur les histoires d'amour de sa patronne. Il faut dire que Dolores n'a aucunement le profil d'une femme amoureuse, il suffit de l'imaginer lors d'un rendez-vous…

***

- Et donc, vous êtes doctoresse ~ ? fit l'homme fictif d'une voix suave, profitant de sa dentition parfaite pour effectuer un sourire éclatant.
- … Ça alors !
- Qu'y a-t-il ?, rétorqua-t-il, toujours d'une voix séductrice.
- Vos dents sont d'un alignement rare ! Vous suciez votre pouce durant votre enfance ?
- Je… Je ne me rappelle plus, pourquoi cette q- uaaaaaah mais kechkeu fous faites ?
- Gardez la bouche ouverte ! J'essaye de mesurer la taille de vos molaires ! Oh ! Mais ne serait-ce pas un adorable aphte que je vois làààà ?

***

… Non, ce n'est pas la peine, même si ses interlocuteurs sont humains, elle serait capable de lui planter une fourchette dans l'œil pour ensuite quantifier la souffrance de son prétendant sur une échelle de 1 à 10. Et inutile d'imaginer quoi que ce soit s'il s'agit d'un légendaire. Malgré cela, Adam se demandait s'il était possible de trouver l'âme sœur de sa patronne. Qui sait, ce ne serait sans doute pas une tâche aisée mais la récompense serait à la hauteur ! À moins qu'elle tombe sur un scientifique aussi perché qu'elle, et à ce compte là tout Paris exploserait à cause d'une expérience ratée.

- J'ai un amant…
- Eeeeeh ?!

Dolores leva le menton, adoptant une mine étonnement sérieuse et presque héroïque. La seule fois où elle prenait cette expression, c'était pour se féliciter d'avoir sauvé un vampire d'une intoxication alimentaire après avoir sucé le sang d'une bonne sœur. Elle avait dit « Inutile de se faire du mauvais sang quand on boit du sang sain sans saucisse au salsifis sans sang ! »… Non Adam n'avait pas compris non plus.

- Je peux vous le dire Lisette car vous faites partie de la famille maintenant et… Manfred mais sort ta tête de là, allez !

Déception dans l'assemblée – sauf Louise qui était en train d'admirer ses ongles – qui poussa un long soupir, tandis que Dolores, debout sur le banc, tirait de toutes ses forces son pigeon par le corps pour le faire sortir de la fente dans laquelle il était coincé. Une fois fait, et après une impressionnante pirouette arrière rattrapée in extremis, la doctoresse appuya sur la tête de son oiseau de compagnie, comme pour remboîter ce qui avait fait « crac » pendant qu'elle l'avait tiré vers elle. Son attention fut alors piquée à vif lorsqu'elle entendit une mélodie au piano s'échapper de la zone du bal, comme si elle avait immédiatement reconnu l'auteur. Un sourire qui veut dire – je vais faire une bêtise ! - s'afficha sur son visage avant qu'elle ne parte à toute vitesse au milieu de la foule, suivie par son petit groupe qui de toute manière avait décidé d'aller se mêler aux danseurs.

Au milieu de la foule, Dolores se fit gagner, l'air de rien, quelques centimètres en taille pour dépasser la masse d'épaule qui s'agglutinait dans une spirale rythmée et infernale. Elle aperçut la personne qui jouait au piano sur scène et cria son nom tout en agitant le bras pour lui faire signe.

- Qui est-ce ? Demanda Lisette, un peu en retrait avec Adam qui regardait la jeune femme sautiller sur place, s'en prendre du tout en considération qu'elle gênait UN TOUT PETIT PEU tous les gens qui dansaient autour.
- C'est Monsieur White, le patron du cabaret du Lost Paradise, il est un ami de longue date du Docteur Keller, m-mais… Je sais pas s'il ne l'entend pas ou s'il l'ignore volontairement, mais il n'a pas l'air de réagir.
- Ooooh ! Allons l'aider !
- Hein ? Non mais…
- Adam chéri, l'amant dont elle parlait, c'est peut-être lui ! Regarde !

Le jeune assistant plissa les yeux tandis que Lisette tentait d'expliquer par A + B que Dolores s'agitait autant pour attirer l'attention d'Edward parce qu'elle en était amoureuse. Mais Adam avait beau essayer d'imaginer cela, la seule chose qu'il voyait était une gamine plus âgée que la moyenne, cherchant à déconcentrer son patron de toutes les façons possibles et inimaginables.

- Non mais là vu comme elle se dandine, c'est clairement pour ennuyer Monsieur White…
- Pfeuh, tu n'y connais rien ! C'est clairement une façon de le séduire !
- En imitant Manfred !?
- C'est qu'elle est encore maladroite ! Regarde il a finit de jouer, il descend de la scène et elle s'approche de lui ! Tu crois que c'est pour lui avouer son amour !?
- Vu son sourire, elle prépare surtout une bêtise…
- Elle lève les bras !
- Et pose Manfred sur la tête de Monsieur White…
- Elle s'éloigne ! Elle est toute gênée !
- Elle fuit plutôt non… ?
- Ah ! Un autre homme l'a arrêtée ! Tu le connais ?

Adam ne prononça plus un mot, son visage était devenu livide en apercevant le mystérieux inconnu qui venait d'attraper Dolores dans sa fuite sensationnelle et la coincer contre son corps robuste et musclé. Ces cheveux longs, ce regard séducteur…

- Bonjour. Docteur ~ (à imaginer avec un long soupire suave et aguicheur)
- Oh ! Bien le bonsoir Amaury ! Comment allez vous ?
- Je ne peux qu'aller mieux après vous avoir vue ici ~ (idem) Voulez-vous… Danser ! Avec moi ~ (là aussi).
- Vous sentez fort de la bouche, vous avez un problème aux poumons ?

L'incube s'immobilisa quelques secondes, sous le choc de la gifle monumentale que venait de lui infliger Dolores avec sa remarque innocente. En vérité il n'avait pas pensé à suçoter un bâton de réglisse pour effacer l'odeur des gâteaux qu'il avait ingurgité sur le chemin, après avoir séduit la pâtissière qui les mettait en place. Quelle erreur… D'habitude son odeur sauvage est très efficace sur les femmes les plus coriaces, mais même Dolores n'en était pas affectée. Aaah, cette femme n'ouvrira donc jamais son cœur de glace au feu passionnel qui souffle sur toutes les dames qui l'approchent avant de les consumer dans les profondeeeeeurs de la passiooooon charneeeeeelle et- ah, elle s'en va.

- Attendez Dolores ! J'ai une légère douleur !
- Hm ? Où ça ?
- Ici ~, fit-il en approchant la main vers le milieu de son bassin.
- Oh ! Très bien, baissez votre pantalon je vais regarder ça.
- Q-Quoi !? Ici ? Je veux dire… Vous allez vite en besogne ~ Mais j'admet que je trouve mon pantalon très serré depuis que je vous vouaaaaAAAAAAAAAaaaaaaah !

Inutile de préciser où Dolores avait commencé par serré sa poigne d'homonculus, mais autant vous dire qu'Amaury l'avait sentie passée. L'homme se retrouva en position fœtale en plein milieu de la piste de danse, les mains entre les jambes en train de pousser des gémissements de petit cochon.

- Je n'ai rien senti de particulier ! Je pense que c'est à cause de votre activité trop intense que vous sentez une douleur. Si vous voulez je peux regarder de l'autre côté si vous n'avez rien de… grave. Bah, Amaury ?

L'incube venait de ramper à quatre en dehors de la scène du bal, trop fier pour daigner montrer ses larmes à celle qu'il essayait de séduire depuis longtemps maintenant. Mais avant de retourner à la charge, autant prendre une petite pause, c'était ce que lui conseillait son médecin, après tout… Haussant les épaules, Dolores revint vers ses trois comparses et- Tient c'est vrai ça, c'est étrange de dire « ses trois comparses » alors que Louise est morte, alors que d'habitude on compte le nombre de vivants. Faudrait-il plutôt dire « ses deux comparses et demi ? » ou alors « ses deux + une morte comparses ? », bof, c'est pas très français.

- Dolores ! Qui était cet homme qui vous a attrapé ? Était-ce… Votre amant !?

Les yeux de Lisette brillaient tellement qu'ils étaient presque capables d'illuminer une pièce sombre. De son côté, Adam poussa un soupire discret, baissant la tête de découragement face à l'excitation surprenante de sa chère fiancée. Il faut dire que Lisette était une grande, grande, graaande amatrice de livres d'amour, sa bibliothèque en était presque entièrement composée et chaque jour elle en lisait un, voire même deux, emportée par sa passion de l'eau de rose. Son roman préféré ? La Princesse de Clèves, qu'elle a sans doute dû lire plus de 50 fois, avec toujours les mêmes « Aaah ~ » ou « Oooh ~ » rêveurs qu'elle fait en lisant, attendrie par les paroles de Mme de la Fayette. C'est d'ailleurs dans une librairie, à la recherche de ce livre (qu'elle a en plus de 15 exemplaires), qu'elle a d'ailleurs rencontré Adam (qui lui était à la recherche d'un livre scientifique mais s'était trompé de rayon…), augmentait encore un peu la préciosité du livre aux yeux de la jeune amoureuse. Mais, on s'égard…

- Lui ? C'était Amaury, un de mes patients. Pourquoi ? Il vous plaît ? Adam vaut beaucoup plus le coup, croyez moi, il ne risque pas de séduire une autre femme si vous voulez mon avis.

Tandis que les deux jeunes femmes pouffaient de rire, Adam ne savait pas vraiment comment prendre ce genre de compliment. Au moins sa patronne le considérait au-dessus d'Amaury, c'était une bonne chose.

- Et ce Monsieur White alors ? Il vous plaît ?
- Edy ? C'est mon petit lapin !
- Vous l'appelez lapin ? Oh mon dieu c'est un signe ! Tu vois je te l'avais dit !
- C-ce n'est pas de l'amour Lisette, arrête de le voir partout où tu vas…
- C'est toi qui ne voit rien ! Tes lunettes sont tellement sales qu'elles t'empêchent de voir l'amour, le vrai ! Donne les moi !
- Ah ! Non Lisette a-a-a-arrête !

Mais ce fut trop tard, Lisette avait déjà décollé les lunettes du nez de son fiancé et les posa sur le sien avant de s'éloigner en rigolant. Le visage catastrophé d'Adam à ce moment là est tout-à-fait indescriptible, mais pour se donner une idée il faut s'imaginer Manfred choqué… Oui, à ce point. Dolores laissa faire de son côté, hypnotisée par un grand individu drôlement vêtu qui lui rappelait quelqu'un. Ces épaules n'appartenaient pas à n'importe qui, elle le connaissait, elle le savait, mais tout ce maquillage l'empêchait de voir vraiment qui se cachait derrière. On aurait presque dit Narcisse, son dragon préféré qui l'évitait depuis quelque temps sans raison (enfin depuis qu'elle a essayé d'entrer dans sa gueule pour récupérer un échantillon de salive), mais c'était sans doute une erreur. Ah ! Adam est revenu parmi nous.

- D-d-d-d-d-d-docteur ! Mes lunettes ! Elle…
- Je compatis mon cher assistant, mais inutile de paraître si paniqué.
- Docteur… Mes lunettes, elles voient les fantômes ! Et les gens qui sont morts ! E-e-e-et les spectres et les esprits et-
- Techniquement, n'importe qui voit les gens morts, et techniquement encore, vos lunettes ne voient rien, elles permettent juste à un œil humain de voir et d'entendre les personnes qui ne font pas partie de la réalité physique. En d'autres termes, n'importe quel humain portant ces lunettes voient les esprits, mais les lunettes en elles-mêmes ne voient rien. Vous voyez, la fleuriste voit, Lisette voit, mais pas les lunettes ! Sauf si elle les met, à ce compte là, oui, elle voit les fantômes. Oh ! C'est ennuyeux.
- ELLE VA SE FAIRE DÉVOREEEEEER !!
- Par un fantôme ? Allons cher assistant, où sont parties les leçons que je vous ai inculquées ? Un fantôme ne peut pas, physiquement parlant, manger un être humain ! C'est une idée bien connue mais complètement erronée. À moins qu'on parle sur un plan fantôme – âme, où là, à de très très rares conditions, un fantôme peut aspirer la vie d'un être vivant, et encore, c'est très très rare.
- DOCTEUR !
- Oui j'y vais !

Dolores partit rapidement au milieu de la foule, à la recherche de Lisette qui, sans le savoir, voyait sans doute les fantômes qui avaient pris part à la fête. De son côté Adam tentait désespérément de se frayer un chemin, un bras en avant et les yeux plissés jusqu'au maximum pour y voir quelque chose. Après de longue minutes de course poursuite, Dolores parvint enfin à remettre la main sur la jeune fiancée qui avait enlevé les lunettes de son cher et tendre et qui semblait chercher quelqu'un parmi la foule sans parvenir à la trouver.

- Lisette vous allez bien ? Vous semblez perplexe.
- Ah! Oui tout va bien mais je cherche la dame qui m'a demandé d'enlever mes lunettes. Elle était belle et blonde ! Par contre je me demande si elle n'a pas chaud avec sa veste…
- Ah je crois la connaître !
- À ton service. Tu noteras qu'elle a dit que j'étais belle. Comme quoi je vieillis plutôt bien.
- Liseeeee-ourmpf !

Alors qu'Adam était parvenu au niveau de sa fiancée, le jeune homme se fit violemment bousculé par un couple qui dansait par là, le faisant tomber à la renverse. Dans le choc, son bandage se défit, faisant tombé son bras ramolli au sol. Lisette, paniquée, accourut vers son fiancé et lui posa les lunettes sur le nez avant de tourner le visage vers son bras, la mine étonnée. Paniqué – encore – Adam chercha à trouver une excuse ou quelque chose de semblable mais se contenta d'un « Abeugmefeubadfadgmpfegdeuh », qui, même avec une traduction aussi poussée que celle de la discussion de Manfred, n'a aucune chance d'être compris.

- Adam chéri, ton bras…
- J-j-j-j-je peux tout t'expliquer, c'est pas ce que tu crois !
- Il ne te fait plus mal ?
- Eh ?

Effectivement non, il ne lui faisait pas mal, et était aussi dur et consistant que son autre bras. Chaque doigt semblait répondre, tout comme sa main complète et son coude. L'injection de Dolores avait bel et bien fini de faire effet… Soulagé, le jeune homme poussa un soupire bref avant de laisser sa tête tomber en arrière. On l'aida bientôt à se relever, et après avoir calmé Lisette qui souhaitait « fourrer son ombrelle dans la gorge de celle qui l'avait fait tomber », le petit groupe s'éloigna du centre de la piste de danse, exceptée Louise qui avait rencontré un charmant esprit frappeur dont l'allure rebelle avait un certain charme. Un slow commença d'ailleurs, ralentissant le rythme des danseurs.


[Commence à 0:11, avant c'est la musique du club Dorothée *kof*]

- Rien à faire, cette dame s'est complètement volatilisée. J'aurai bien aimé faire connaissance avec elle !
- Qu'est-ce qu'elle t'a dit au juste ?
- Elle a dit « Mademoiselle, vos lunettes vous vont à ravir mais je doute que votre maladroit de fiancé puisse vivre sans elle. Je vous propose de les ôter et les lui rendre, autrement il risque de se cogner contre les murs, et, même si cela serait très rigolo, serait assez embêtant ». C'est comme si elle te connaissait ! Trop forte hein !
- … Je vois.
- Oh ! Sinon Dolores ! Vous ne nous l'avez pas dit au final ! Comment s'appelle votre amant ?

Les yeux pleins d'étoiles et d'étincelles de Lisette firent leur retour triomphant, tandis qu'Adam, lui aussi intéressé par la réponse de sa patronne, cessa de respirer quelques secondes, comme pour se préparer à recevoir psychologiquement la réponse de l'homonculus. Celle-ci, comme à son habitude, posa ses mains sur ses hanches, leva le menton et prononça dans un sérieux des plus solennels.

- Celui qui a fait chavirer mon cœur… C'est la science ! Ou Manfred, au choix.
- Haan… Il fallait s'y attendre Lisette, j'espère que tu es… pas… déçue ? Lisette ?

Lisette n'était plus parmi nous, elle était déjà partie dans une de ses nombreuses histoires d'amour imaginaires, les yeux pétillants, la mine pleine d'admiration et d'espoir. Sa tête légèrement penchée, elle imaginait déjà la patronne de son fiancé en train de refuser les avances de nombreux prétendants avant de rentrer dans son cabinet, poser ses doigts sur ses nombreux tubes à essai et autres ballons, avant d'ouvrir un livre de science, le regarder et là ! Elle sourirait !

- Aaaaaaaah ~ C'est… C'est tellement beau ! Une femme et sa passion ! Réunies ! C'est l'apogée de l'amour scientifique ! Iiih Adam ! Allons danser ! Allez !
- M-Mais !

- … Hm ? J'ai pas compris. Manfreeeed ?

HRP:


Dernière édition par Dolores Keller le Lun 13 Juil - 10:15, édité 1 fois
Edward White
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MessageSujet: Re: [Évent] Paris fête la musique ! [1889]   [Évent] Paris fête la musique ! [1889] - Page 2 I_icon_minitimeDim 12 Juil - 18:07

Le dernière note, un peu brutale, précéda un silence tout relatif sous l'immense dentelle d'acier. Le souffle amoindri, les doigts encore vibrants de ce son offert au futur, les iris du loup blanc s'étaient figés sur les touches ivoire du piano. L'esprit encore troublé par l'écho de la mélodie, son cœur battant lui rappelait qu'il n'avait plus joué de la sorte depuis des années. Pourquoi ? La réponse s'imposa d'elle même, aussi net qu'amer. Edward ferma les yeux, sourd aux compliments de la comtesse. Il ne les rouvrit que pour les poser sur la piste, heureux d'y voir son neveu saluer sa cavalière. Leur mine ravie aurait suffit à le faire sourire si son regard n'était pas tombé sur Dolores, en pleine imitation de Manfred parvenant merveilleusement à rentre son regard vitreux. Cela arracha un soupir las au loup-garou, qui se crispa une seconde plus tard, lorsqu’il croisa les iris ambré d'Aldrick, dont la proximité lui soutira seulement une grimace. Il se leva rapidement, rejoignant le commissaire en abandonnant plus sèchement qu'il ne l'aurait cru :

Moque toi, vas y. Qu'on en finisse rap…
Tu devrais jouer plus souvent.

Edward referma la bouche. Figé dans la descente de l'estrade, il toisa une seconde le commissaire dont il n'arrivait pas à croire les paroles. La sincérité de ses traits le déstabilisa plus qu’il ne pouvait le concevoir – et davantage même que le déhanché aviaire de sa doctoresse envers laquelle il orchestrait déjà une vengeance –, si bien qu’il détourna rapidement le regard avant de le rejoindre d’un pas leste. Il acquiesça seulement à la suite de ses mots, étonné de surprendre un sourire si doux sur ces lèvres qui avaient juré sa mort.
Mal à l’aise, ne sachant comment réagir face à cette gentillesse soudaine, il passa une main sur sa nuque, abandonnant un banal remerciement, sans savoir s’il était réellement approprié.

La tranquillité était pourtant loin d’être gagnée ! Car à l’instant même où un nouveau morceau gagnait la piste, la main d’Élise se posait sur le bras d’Aldrick, précédant un débit de parole bien trop important au goût d’Edward qui ne percuta qu’aux mots « Narcisse » et « talons ». Inquiet pour son acrobate, il jeta un coup d’œil rapide à la foule, sans parvenir à l’apercevoir, et s’enquit aussitôt :

Élise, quelles infâmes tortures avez vous faites subir ce pauvre Narcisse ? Dépêchez vous de lui rendre le peu de dignité que vous avez certainement foulé du p… Dolores ?

Un instant d'inattention avait suffit. Trop concentré qu’il était sur le sort tragique qu’avait certainement subi le pauvre Narcisse, Edward avait fait la terrible erreur de quitter des yeux son homonculus préférée, cette dernière en ayant sournoisement profité pour lui coller Manfred sur la tête avant de fuir en pouffant de sa bêtise.

Aïe ! Manfred mais tu… Mais aïe ! Dotty viens récupérer ton piaf arriéré, il me picore le crâne ! Aïe ! Dolores !

Manfred confondait-il Edward avec la blanche colombe de ses rêves ? Possible, où il cherchait à appliquer un cours de sa maîtresse sur l’ouverture d’un crâne de mort-vivant pour y soigner une luxation de l’hippocampe (si, si… c’est possible !). Toujours était-il que l’oiseau donna un nouveau coup de bec sur le front de son perchoir qui finit par le saisir de ses deux grandes mains puissantes. Plongeant son regard dépareillé dans celui abyssal du pigeon, le loup lâcha sur un ton autoritaire :

Manfred tu arrêtes !
Rouh rouuuurouuh rourouh !
Ne me prend pas de haut comme ça ! Tu cesses de me becqueter !
Rouuuurouh rouh rouuuuurourourouh !
Bon bon ! Je négocierai pour toi un supplément de confiture de sapin.
Rouuuh rourouh !
Et je retire le « arriéré ».
Rouh !
Tu marches avec moi ?
Rouh.

Duo de choc. La vengeance était en marche.

Edward s’excusa rapidement auprès d’Aldrick, lui recommandant tout de même d’aller sauver ce pauvre Narcisse qu’il pensait au bord de la syncope. Puis il s’éloigna promptement pour rejoindre Dolores que le charisme d’Amaury avait réussi à stopper. Ou presque…

Ça… Ça doit faire mal…
Rouuuh…

Si le sort du pauvre incube arracha une grimace compréhensive au loup et à son compagnon à plumes – ce qui ne changeait finalement rien à sa physionomie –, il ne permit pas de dérouter Edward de son but premier, si bien qu’il tonna de nouveau le prénom de la doctoresse. Malheureusement ce dernier fut couvert par un cœur de jeunes dandy, bras dessus, bras dessous, dans une chorégraphie aux levés de jambes endiablés.



Ce rempart de bon sentiments tout à fait répugnants au regard du lycan l’obligea à employer les grands moyens. Il se tourna vers Manfred et lança :

Rattrape la !
Rouh !

Décollage magistral, de AirManfred qui déplia ses ailes avec une grâce que même son ventre rebondi m'entachait pas. Il balaya l’air d’un puissant coup de plume, montant en flèche afin de repérer sa cible sur laquelle il s'abattit sans qu’aucun rapace ne puisse l’égaler.

Manfred laisse cette décoration tranquille ! Soupira Edward.

Le loup se demanda pourquoi il faisait encore confiance à cet emplumé bigleux et aux réglages aéronautiques défectueux, même s’il lui accordait que la grosse lanterne branlante avait quelque chose du regard exorbité de Dolores. Cette dernière s’éloignant encore, Edward dut trouver un autre moyen pour la ralentir et, après avoir hésité entre une chaise et une contrebasse, il préféra se saisir de ses propres chaussures pour les lancer de toutes ses forces sur la fuyarde. Ce que le jeune homme avait omis, c’était sa légendaire précision au tir.
Ce fut un membre du chœur des « cooopaiiiiiiins » qui récupéra son talon en pleine tête, le faisant tomber au sol. Cela déclencha le repli stratégique des chanteurs sous l’ordre étrange mais efficace de leur meneur qui s’exclama :

Hardi les gars ! Vire au guindeau !

Une seconde s’écoula et le petit groupe forma un rang parfait, le blessé étant soutenu par ses pairs. Ils s’éloignèrent dans un rythme qui aurait put être militaire s’il n’avaient pas repris leur chansonnette transpirante d’amour. Ce lancé manqué avait au moins eu le mérite de dégager le passage, et Edward put faire feu de son pied droit.
Il aurait assurément atteint sa cible, si le retour grandiose de Manfred ne l’avait pas déstabilisé au point de lâcher la chaussure derrière lui. Elle effectua un magnifique vol d’une dizaine de mètres, effectua deux doubles axels, une rotation sur trois-cent-soixante degrés en plus d’un demi tour plutôt gracieux pour finalement heurter de plein fouet un jeune homme installé aux rafraîchissements et dont le verre ne put jamais atteindre les lèvres. Il était d’ailleurs en bonne compagnie, ce qui n’arrangeait rien, d’autant plus que la demoiselle en question n’était pas étrangère au lycanthrope :

Oh… Tala. Ne restons pas là…

Préférant éviter les ennuis, le loup blanc disparut dans la foule. En chaussettes certes, mais qui s’en inquiéterait ?
Sa vengeance toujours en tête, il n’eut qu’à suivre les troubles de la foule pour retrouver sa proie. Cette fois-ci, l’échec était interdit. Aussi le roi des loups se saisit fermement de Manfred pour lui donner ses directives. Le pigeon acquiesça vivement, sur des roucoulements affirmés – à moins que ce soit sa gestuelle habituelle ? –, et Edward le laissa partir en éclaireur, non sans rappeler à sa courte mémoire la montagne de confiture de sapin qui l’attendait.
Le départ fut laborieux et le visage du loup enchaîna toutes sortes d’expressions. Désespoir, dégoût, confiance, et un magnifique levé de bras victorieux lorsque Manfred entra enfin dans le champs de vision de Dolores après le plus long toilettage aviaire que le loup ait pu connaître.

Ni une, ni deux, Edward se jeta dans la bataille.

Il passa entre Adam et sa fiancée pour se jeter littéralement sur sa vieille amie, la saisit à la taille comme s’il allait plaquer un ours – ce qui lui était déjà arrivé – et la souleva sur son épaule tel un sac à patate. Sac un peu trop agité. Puis se tournant vers les convives, Mandred sur le postérieur de Dolores, il salua tout ce beau monde avec les politesses que se doivent les gentlemen, même en chaussettes :

Mademoiselle, je suis ravi de faire votre connaissance. Adam… Je vous emprunte votre supérieure, allez donc faire danser votre fiancée le temps que nous réglions quelques détails…




Bis : Prolongation !


Compte tenu de votre participation et du léger bazar causé dans ce poste, nous avons décidé de vous laisser encore deux jours pour poster !

Vous avez maintenant jusqu'au mardi 14 juillet au soir pour poster, ou reposter !
Profitez en !

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MessageSujet: Re: [Évent] Paris fête la musique ! [1889]   [Évent] Paris fête la musique ! [1889] - Page 2 I_icon_minitimeDim 12 Juil - 19:16

L'air pantois de son vis à vis, le fit sourire un peu plus, pour un peu, il l'aurait taquiné pour le plaisir. Mais il n'en fit rien. Qu'Edward ait accepté de jouer, qu'il ait accepté de jouer pour Éléna aussi, le touchait profondément. Au moins autant que le sourire ravi qu’arborait sa jeune sœur. Le remerciement qui suivit le surpris, et pour l'une des rares fois de son existence, le lycanthrope se trouva bête de ne pas savoir quoi dire à l'un des siens. Comme si le destin avait voulu pallier à ça, Élise apparut de nouveau, le noyant sous une cascade de paroles. Sidéré, il n'eut pas l'opportunité d'en placer une et pointa seulement son index sur chacun de ses interlocuteurs :

- Vous... Vous connaissez ?

Edward ne crut pas bon d'y répondre, préférant l'inciter à la rejoindre à la poursuite du mystérieux inconnu avant de se lancer dans un dialogue pour le moins surprenant avec un oiseau qu'on venait de lui laisser. Interloqué, un sourcil arqué sous l'incompréhension dans une grimace d'une perplexité absolue, Aldrick ne put que penser à voix haute :

- Depuis quand est-ce qu'il parle aux piafs ?

*Il a perdu la boule ou quoi ? Ce volatile lui a endommagé le cerveau ? Est-ce qu'il y avait vraiment besoin de forcer...*

Il le regarda s'éloigner en se demandant comment diable cette volaille pouvait raffoler de la confiture de sapin ?! La consistance même du produit lui arrachant une grimace de dégout inédite. La demoiselle se rappela pourtant rapidement à son bon souvenir, et dans un soupir, le commissaire reprit avec calme professionnel :

- Vous cherchez donc un guitariste, Élise ? C'est un peu mince compte tenu du nombre de musiciens présen... Il vit une chaussure passée au-dessus de lui en plein double axel, fronça les sourcils, en comprenant que le lanceur n'était autre que le loup blanc, et passa une main sur son visage.

- Mais qu'est-ce qu'il fiche ?

Bien décidé à ignorer totalement cet olibrius et son absence totale d'adresse au tir, le policier reprit, mais devant le regard étoilé de la belle, il ne sut lequel des deux maux était le plus à craindre. Il toussota et tenta :

- Hum... Euh... Narcisse, c'est bien l'acrobate du Lost, n'est-ce pas ? C'est lui qui vous a demandé de retrouver ce jeune homme ?
Le commissaire balaya la piste du regard, cherchant un artiste, qui puisse correspondre à pareille description.
- Aly ! Tu me dois une danse ! Oh Elise ! Vous allez bien ? Vous dansez avec nous ?
- Qu... Non, je dois aider Elise à retrouver... L'âme sœur de Narcisse ?
Le commissaire tiqua, la phrase en elle-même lui paraissait sortie d'un autre temps.
- Ah, mais c'est merveilleux ! S'écria la blonde. A quoi ressemble-t-il ?
- C'est un guitariste brun, peut être blond, ou roux...
- Oh mais je l'ai vu !
- Vraiment ?
L'ainé afficha des yeux ronds comme des soucoupes, tandis que Sabrina saisissait chacun d'eux par la main.
- Par ici !
C'est ainsi qu'ils furent guidés dans la foule, un peu plus loin que le bal, évitant les danseurs, puis un groupe de jongleurs, pour finalement tomber nez à nez avec un groupe de musiciens, dont le guitariste, affublé d'oreilles de chat, d'une paire de lunette de soleil et d'une perruque blonde platine si étincelante qu'elle aurait rendu jalouse n'importe quelle pub pour shampooing entama sa nouvelle chanson d'un air décidé.



Les différents lampions non loin semblaient influer autant sur la chevelure fictive du guitariste filiforme que sur son collier de perles énormes. Du moins jusqu'à ce que la harpiste s'en mêle.

- Euh... J'ai comme un doute là, Sabrina. Dit-il d'un air dégouté, les bras balands tandis que la foule aux alentours reprenait la fin à tue-tête.
- Ah qu'ils sont classes... Si tous les gars du monde pouvaient leur ressembler ! Soupira la blonde d'un air de fan girl.
Le poil d'Aldrick se hérissa tandis que dans son esprit, toute la gente masculine venait de revêtir l'apparence des différents musiciens. Le dépit marqua ses traits plus sûrement qu'un sculpteur le marbre à l'aide d'un burin, et le lycanthrope secoua négativement la tête avec force pour se défaire de cette image aux effets cyclothymiques.
- C'est officiel, je ne comprendrais jamais rien aux filles... Soupira-t-il avant de froncer les sourcils en se penchant, semblant reconnaitre l'odeur familière d'un chocolat de luxe qui émanait d'une tête blonde : Miss Lindel ?

Il n'eut pas le temps d'en être certain que déjà sa petite sœur lui mettait sous le nez un chat noir affublé d'un chapeau melon. Ce dernier lui griffa joyeusement le visage avant que la blonde n'entame un tour sur elle-même, serrant et desserrant la boule de poils entre ses bras, sans lui laisser le temps de respirer.

- Il est adorable, pas vrai ? Je peux le garder ? Dis, dis, dis je peux le garder ?!
- Comment ? S'étrangla-t-il. Non ! Il n’en est pas question ! Remet le là où tu l'as trouvé !
- S'il te plaiiiiiiiit !!!! Regarde comme il chou, avec ses yeux immenses et...

La suite se perdit dans un marasme sans sens, où il eut vaguement l'impression que Sabrina tentait de convaincre Élise de lui prêter main forte, mais il n'écoutait déjà plus depuis longtemps quand il crut percevoir un homme vêtu tel un pirate, ressemblant à Khan de loin. Sans attendre, il planta là la belle, et s'élança en criant :

- Hey vous là ! Halte !
Narcisse Williams
Dragon on the wire
Narcisse Williams

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MessageSujet: Re: [Évent] Paris fête la musique ! [1889]   [Évent] Paris fête la musique ! [1889] - Page 2 I_icon_minitimeDim 12 Juil - 23:29

Seul.
Inéluctablement, terriblement, résolument seul.
Narcisse ne savait trop comment cela lui était arrivé, et sans doute ne le voulait-il pas, au fond, mais le fait restait le même : Élise l'avait laissé. Un instant il marchait, fixant l'horizon parisien d'un œil déterminé et plein d'espoir, le suivant il se retournait et... plus rien, plus de muse du moins. Pour le moment, l'acrobate n'eut su dire s'il s'agissait là d'une bonne ou d'une mauvaise nouvelle. Il fallait dire que la demoiselle semblait formellement décidée à faire de sa vie un cauchemar depuis leur rencontre en fin d'après-midi, et son absence ne sonnait pas à ses oreilles comme une tragédie. Toutefois, sa soudaine solitude posait un nombre certain de problèmes auxquels il ne voulait pas être confronté, le principal étant qu'on pouvait vraisemblablement le prendre pour une femme non accompagnée, ce qui faisait par conséquent de lui une cavalière potentielle. Et si le dragon avait résisté aux baisers d’Élise, à son agression de la part de James, à son travestissement aux allures de viol, il n'eut pu supporter de se donner ainsi en spectacle. Il en était hors de question. Autre soucis, sa séparation de la muse ne signifiait aucunement que celle-ci était rentrée sagement au Lost Paradise, bien au contraire. La connaissant, il était fort possible qu'elle soit partie à la recherche d'un papillon ou de...
Les paroles de la jeune femme lui revinrent soudainement en tête et le visage du garçon prit une couleur blême peu conseillée. Non, il devenait sans doute paranoïaque. Élise était un peu spéciale, elle avait visiblement consommé quelque chose d'illégal en ce jour, son comportement était sans gêne et elle avait concocté un plan machiavélique à son encontre, mais elle n'avait décemment pas pu se mettre en tête de retrouver le musicien qu'il venait de fuir, si ? Et encore moins sous le prétexte qu'il était sa soit-disant âme sœur, n'est ce pas ?

« Quand on parle du loup, on en voit la queue. », disait le proverbe. Narcisse ne savait pas si le Destin était en train de rire de lui ou s'il avait été maudit par une quelconque sorcière vaudou, mais la présence du guitariste amouraché de lui était, elle, indéniable. Le regard améthyste du jeune homme s'écarquilla d'horreur et il entreprit de se faufiler à travers la foule dans l'espoir ultime de fuir cet individu. Cela fonctionna en partie. En fait, cela fonctionna jusqu'à ce que le vol d'un volatile familier ne perturbât sa course folle. Manfred. Le cœur de l'acrobate s'emballa tandis qu'une vague d'adrénaline déferlait sur son corps. Il fit volte face, ce qui, perché sur de hauts talons, s'avéra être une tâche assez complexe, et avança d'un pas plus rapide encore vers... vers il-ne-savait-plus-où, juste loin, très loin des personnes qui pourraient le reconnaître. Étonnamment, cela sembla marcher à merveille. Lorsqu'il tourna la tête, désormais éloigné de quelques dizaines de mètres du bal, aucun visage familier ne lui vint aux yeux. Un profond soupir de soulagement s'échappa de sa bouche maquillée et il s'autorisa une pause contre un stand au hasard, reprenant lentement son souffle. Respirer était déjà une tâche suffisamment ardue avec le corset qui mordait son torse, mais il fallait croire que sa course-poursuite avait endommagé le peu d'endurance que lui autorisait l'odieux instrument de torture. Il déglutit péniblement tandis que la poussée d'énergie fulgurante qui l'avait saisi avant sa fuite chutait graduellement, transformant son corps en vaste zone douloureuse. Ses pieds étaient en charpie, il éprouvait du mal à respirer et il avait la nausée, des sensations qui, fut-il franc envers lui-même, étaient loin d'être agréables. Il s'appuya plus lourdement contre la petite table du stand, papillonnant follement des paupières tandis qu'il sentait de légers points noirs flouter sa vision. Non. Non. Oui, il avait entendu parler des évanouissements de certaines femmes à leur premier corset, mais il ne pouvait décemment pas se permettre ce genre d'incidents en pleine fête de la musique alors qu'il était un homme. Hors de question.

« Mad'moiselle ? Oh, Mad'moiselle ? Z'allez bien ? »

Cauchemar. Horreur. Infamie. Les yeux violets remontèrent doucement vers la haute silhouette d'un homme à chapeau alors que celui-ci posait ses mains sur ses épaules. Le dragon cligna lentement des paupières, incertain de la conduite à suivre. Il hocha de la tête d'un mouvement doux, espérant repousser cet individu qui, aussi bien intentionné soit-il, restait dangereux à ses yeux. S'il devinait qu'il n'était pas tout à fait une "mademoiselle", c'en était fini de lui. L'homme ne sembla cependant pas se désintéresser de lui, à croire qu'il possédait un charisme fou réservé uniquement à son côté féminin, et passa une main entre ses deux omoplates pour le soutenir.

« Z'avez pas l'air bien mad'moiselle. Dans la vie pour être tranquille faut savoir devenir un cat' ! »

Bah voyons, songea-t-il rageusement, tout le monde veut devenir un cat c'est bien connu ! En vérité, Narcisse n'avait aucune idée de ce à quoi faisait référence cet étrange personnage, mais il se garda bien de le faire remarquer. Il haussa toutefois un sourcil interrogateur qui attira l'attention de son interlocuteur. Celui-ci saisit ses doigts de son autre main et l'attira tout contre lui, arrachant à l'acrobate des rougeurs mortelles. Son visage se rapprocha doucement du sien et c'est avec un clin d'oeil qu'il s'expliqua :

« Je veux dire par là qu'il faut se détendre mad'moiselle. Tenez, profitez donc d'une chanson et... d'une danse... »


NON. Non non non non non ! Le dragon ouvrit une bouche paniquée dans l'espoir de faire cesser les élans affectueux de son énième bourreau, mais il était trop tard. Ses deux amis, qu'il n'avait jusque là pas remarqué, entamèrent une délicate mélodie, entraînante et douce, qui lui eut plu si elle n'avait été un instrument de torture pour son pauvre corps.



Alors, avec résignation et fatigue, le garçon se laissa aller contre son gré sur le rythme jovial tandis que ses pensées devenaient, elles, infiniment plus sombres. Ses pieds cloqués lui faisaient regretter chaque pas comme s'il avait été le millième et sa respiration, loin de s'améliorer, commençait à lui faire sérieusement défaut. Heureusement, Narcisse était léger et le gaillard qui le traînait suffisamment costaud pour ne pas se rendre compte qu'il le soutenait un peu trop. L'acrobate en profita donc pour se reposer un instant tandis que son regard parme parcourait la place. L'angoisse restait pour lui omniprésente, bien que son partenaire ne sentît vraisemblablement pas son véritable genre, et il priait tous les saints qu'il ne connaissait pas pour ne croiser aucun légendaire susceptible de le mettre à découvert.

Raté.
À sa droite, son patron s'éloignait de la foule avec – … Oh miséricorde ! – le Docteur Keller dans les bras. À sa gauche, le commissaire s'élançait à la poursuite d'un malfrat potentiel. Quoiqu'il ait fait à l'encontre de Dieu, c'était grave, très grave, et celui-ci le détestait. Dans un geste uniquement guidé par la peur, il enfouit sa tête dans le cou de son bourreau, mortellement crispé. Puis le jeune homme réalisa la stupidité de ce réflexe et opta pour une autre alternative. Il marcha vigoureusement sur le pied de son interlocuteur, qui couina brièvement en lâchant prise, puis s'enfuit en courant. Tandis que ses pieds meurtris se posaient à grande vitesse l'un devant l'autre, il jura de ne plus jamais sous-estimer la force d'une femme. Pour endurer autant de tortures, le beau sexe devait être uniquement constitué de guerrières, il en était désormais persuadé. Ou peut-être l'habitude forgeait-elle les corps sveltes de la gente féminine, il ne savait pas. En tout cas le sien, de corps, n'était absolument pas préparé à une telle épreuve et le faisait douloureusement savoir.

Lorsqu'il parvint de nouveau au bal, le pauvre acrobate était dans un état que lui-même jugea pitoyable. Ses pieds... il ne voulait même pas en parler, ses genoux tremblotaient, peu habitués à la position alambiquée qu'on les obligeait à prendre, quelques mèches argentées s'étaient échappées de leur prison et sa respiration erratique le secouait à répétition. Quoique, s'il devait être honnête, il ne parvenait plus à inspirer correctement, ce qui réfrénait sensiblement la portée de ses halètements. Le jeune homme étouffa un toussotement du revers de sa main perlée en clignant des yeux. Il ne se sentait pas bien du tout, à vrai dire. Il se pencha doucement en espérant parvenir à mieux respirer mais se ravisa vite lorsque le corset appuya sur son ventre, lui donnant de nouveau la nausée. Non, vraiment, ça n'allait pas. Il commençait même à voir trouble. Cherchant du réconfort vers un lieu au hasard, il s'avança en titubant vers la foule, désireux de quitter une bonne fois pour toute ce cauchemar.

« Hahahaha ! », répondit le Destin.
Car ce fut cet instant que choisit sa vision pour se déformer complètement, envoyant le pauvre dragon à la renverse sur un couple qui dansait là. La chute fut relativement plate à son goût, ou peut-être était-ce parce qu'il s'était évanoui un instant. Un grognement plaintif s'échappa de ses lèvres rouges tandis qu'il se relevait en tremblant, ne parvenant toujours pas à respirer convenablement. Son regard grimpa lentement, tout groggy qu'il était, vers le visage de ceux qu'il avait renversé...

Non. Non non non ! C'était impossible... Pas l'assistant du Docteur Keller !!
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MessageSujet: Re: [Évent] Paris fête la musique ! [1889]   [Évent] Paris fête la musique ! [1889] - Page 2 I_icon_minitimeLun 13 Juil - 0:31

Les talons n'étaient plus qu'un lointain souvenir pour la louve qui n'avait désormais plus qu'un seul objectif : faire avouer à l'homme en face d'elle qu'elle savait s'amuser. Le sourire qu'il lui adressa la convainquit qu'elle était sur la bonne voie mais cela restait... insuffisant. Elle voulait lire dans son regard l'absolue certitude qu'elle avait raison et qu'il avait toujours eu tort et pour ça, il n'existait qu'un moyen d'y parvenir : faire ses preuves.

« Tu es sûre de ne pas vouloir te reposer un peu ? »

Aussi, lorsque son partenaire prononça cette simple phrase, cela lui valut un regard rempli d'une détermination si farouche qu'elle aurait suffi à provoquer un véritable incendie si pour une obscure raison Tala avait pu lancer des flammes de par ces yeux-là.

« Le repos, c'est pour les faibles. »

Fut sa seule réponse. Ces quelques mots semblèrent ravir son adversaire, d'ailleurs, car il hocha la tête avec un enthousiasme à faire peur. Enfin, faire peur au reste du monde. Pas à elle. Ce soir, elle avait trop de choses à prouver, et pour ça, elle était déjà allée trop loin. Elle avait sacrifié ses talons, sa dignité et même jusqu'à sa pudeur pour en arriver là et il était désormais hors de question qu'elle fasse marche arrière. Maintenant, elle fonçait. Et ça allait faire mal.

« Un peu oui qu'on le reprend. »

La main de l'homme se glissa autour de sa taille sans qu'elle ne fasse même mine de tressaillir. Il l'attira à lui d'un coup sec. Elle se crispa à peine. Les iris de son vis-à-vis s'accrochèrent aux siens sans que les flammes de ceux-ci ne s'éteignent. La proximité ne semblait plus pouvoir lui faire peur, la détermination effaçait tous ses doutes, toutes ses craintes, tout ce qui aurait pu la faire faillir, pour qu'elle devienne une étoile filante que rien ni personne ne serait jamais en mesure d'arrêter. Rien... ?
Non, rien. Deux pas en arrière, un pas en diagonale, la jambe de son partenaire devant la sienne. Deux pas en arrière, un pas en diagonale, la jambe de son partenaire devant la sienne. Deux pas en arrière, un pas en diagonale, la jambe de son partenaire devant la sienne... Elle les tenait, elle serait capable de suivre ces pas sans difficulté et saurait les restituer sans soucis, peut-être même plus rapidement, maintenant qu'aucune chaussure assassine ne retenait son pied dans l'espoir fourbe de la voir chuter. Pour un peu, elle comprenait presque Elise. Enfin là n'était pas la question, elle avait bien d'autres chats à fouetter que d'offrir des points à une muse qui n'en avait rien à faire et son partenaire la rappela à l'ordre en arrivant à la même conclusion qu'elle. Oui, lui aussi la sentait prête à passer à la vitesse supérieure et si le fait d'avoir eu besoin de retenir les mouvements l'avait un peu vexée, ça n'avait fait que renforcer sa détermination. Deux pas en arrière, un pas en diagonale, la jambe de son partenaire devant la si-...

« Tu vas voir ce qu'est un vrai tango. »

Sa mâchoire se crispa, et elle dût se faire violence pour ne pas envoyer balader son vis-à-vis. Qui lui disait qu'elle ne savait pas ce que c'était, d'abord ?! Bon. Dans les faits, c'était vrai. Mais même ! Il n'avait pas à lui faire remarquer ! De toute façon, maintenant, elle connaissait les pas, il allait voir, il  allait regretter ses dires et ravaler ses paroles et-... La danse n'eut jamais lieu.

« Navré… Je… Sur ça ce n’est pas possible ! »

La frustration qui s'empara du cœur de la jeune femme prit un malin plaisir à le titiller très lentement, faisant monter un flot de colère ravageur dans les prunelles assassines. Elle ne voulait pas d'une victoire par forfait, elle voulait une victoire absolue, une conquête totale, elle voulait lui arracher chacun des mots qu'elle attendait, et si nécessaire, elle le ferait avec les dents. Il était hors de question qu'elle puisse ne serait-ce que se contenter de cette victoire-là, c'était impossible. Pas après tout ce qu'elle avait enduré... ! Tel le soldat blessé qui a tout sacrifié pour la victoire d'une armée en déroute, Tala s'indigna et ouvrit la bouche pour répliquer quelques paroles amères, mais il la prit de court.

« En attendant qu'il attrape cet ivrogne, accepteriez-vous que je vous offre un rafraîchissement ? »

La jeune femme referma la bouche, puis la rouvrit, laissant place à un long silence désamorcé. Il... lui proposait un verre ? À elle ? Alors qu'elle n'avait pas vraiment gagné ? Elle ne pouvait pas accepter, pas dans ces conditions, et certainement pas face à cette victoire incomplète. Tala fronça donc les sourcils, retrouvant des accents de colère dans ses si jolis yeux verts où l'on pouvait lire si aisément le moindre de ses ressentis.

« Je n-... »

Commença-t-elle en secouant la tête. Mais son interlocuteur, mu par un instinct quelconque ou parce qu'il avait compris qu'elle se refusait à une victoire si peu savoureuse, la coupa en pleine phrase.

« Voyez-le comme une trêve. Maintenant que l'échauffement est terminé, nous entamerons la vraie partie quand une musique digne de ce nom se présentera. »

Dans ces conditions, Tala donna son accord.

« Bien, je vous suis. Ma victoire n'en sera que plus savoureuse après l'attente... »

Lorsque l'homme la prit par le bras, elle ne put cependant pas retenir le sursaut qui agita son corps : l'adrénaline était retombée, et avec elle, cette espèce d'immunité au contact. Tout revenait à la normale, elle supposait. Elle le suivit donc, relativement crispée, jusqu'au comptoir où elle s'installa avec un peu trop d'empressement pour que ce soit naturel. Tala ne prit pas même le temps de consulter la carte quand son vis-à-vis lui demanda ce qu'elle préférait. La réponse fusa, nette et précise, sans qu'elle n'émette le moindre doute.

« Un Whisky, s'il vous plaît. »

Si Tala était sûre d'une chose la concernant par rapport à sa vie passée et au delà de son prénom, c'est qu'elle n'avait certainement pas vingt et un ans. Elle buvait de l'alcool sans vraiment en avoir le droit, donc, et la jeune femme se prit à souhaiter très fort de ne pas tomber sur Ashton ou même sur Edward : l'un et l'autre risqueraient de lui subtiliser son verre en la voyant ainsi, et pour tout avouer... La jeune femme n'était pas d'humeur à être considérée comme une enfant. Le souvenir de la réaction d'Ewen lui arracha d'ailleurs une moue boudeuse lorsque le barman annonça à son voisin qu'il ne pouvait pas lui fournir ce qu'il attendait. Heureusement pour ce dernier, le nombre de clients affluant au bar eut raison de sa résistance et alors que Tala commençait à se sentir très mal à l'aise au vu de la petite foule qui se formait autour d'eux, son futur adversaire lui proposa de s'éloigner un peu.

« Avec plaisir. »

La demoiselle ne se fit absolument pas prier pour quitter cet endroit le plus vite possible. Une fois qu'ils furent installés sur un banc à l'écart du reste de la foule, Tala se détendit un peu et se risqua même à esquisser un sourire en suivant des yeux l'ivrogne.

« C'est dommage que ce ne soit pas Edward qui doive courser cet homme. J'aurais donné très, très cher pour voir ça. »

Son sourire s'élargit et c'est sans rechigner qu'elle trinqua avec son vis-à-vis.

« À la vôtre, plutôt. Je n'en démords pas, je vous ferai avouer que je suis capable de danser comme personne d'autre à ce bal, ce soir, vous verrez. »

L'espace d'un instant, la flamme de détermination qui avait animé tout le corps de la jeune femme se ranima dans son regard de jade, tandis que son sourire se faisait plus grand encore, sincère. Celui-ci disparut le premier, comme s'il l'avait, d'une manière ou d'une autre, effrayée par sa seule existence. Quiconque l'eut connue davantage eut pu croire qu'il s'agissait là d'une forme d'interdiction qu'elle se formulait à elle-même : elle n'avait pas le droit de sourire. Un soupir s'échappa de ses lèvres tandis qu'elle buvait une longue gorgée de Whisky et que son regard s'assombrissait nettement. Lorsqu'elle tourna les yeux vers son partenaire, elle crut voir dans les siens qu'il avait perçu son brusque changement d'humeur et trouva bon de s'excuser.

« Pardonnez-moi, c'est juste moi... et mon ombre. Enfin je veux dire ma part d'ombr-... non, ça n'a pas d'importance. Je suis juste désolée. »

Alors que les paroles, plutôt peinée, quittaient ses lèvres, un groupe de musiciens, sans doute désireux de concurrencer l'ivrogne, se mit à jouer à côté du banc où ils se trouvaient. La jeune femme sursauta : elle ne s'était même pas rendue compte de leur présence. Les notes s'envolèrent, d'une infinie douceur attristée.



Le contexte, très ironiquement, semblait presque propice aux confidences. Tala ne laissa cependant pas la possibilité au jeune homme de la questionner sur le sujet brûlant qu'elle avait évoqué par inadvertance et renchérît bien vite sur une toute autre question.

« Au fait, je ne sais même pas votre nom... Moi, c'est Tala. Tala Harcourt. Enchantée. »

Elle adressa ensuite un très léger sourire à son compagnon et but une nouvelle gorgée. La chaleur de l'alcool la réconforta et elle retrouva bien vite la détermination qui l'avait abandonnée durant quelques secondes. Afin d'éloigner définitivement d'elle la conversation qu'elle avait elle-même failli enclencher, elle ajouta bientôt.

« Pour le tango... même s'ils ne parviennent jamais à attraper cet ivrogne, même si nous passons la soirée à attendre en vain sur ce banc et même si brusquement tout est annulé à cause de cette histoire, je vous assure que je réussirai à vous retrouver dans Paris et que je vous prouverai que je sais danser le tango. Mieux encore. Que je le danse mieux que vous. »

Dans son regard se ralluma définitivement la flamme qui l'avait poussée à entraîner son vis-à-vis jusqu'au bal et son ton n'autorisa aucun doute quant à ses véritables intentions : si elle devait passer cent ans à s'entraîner pour le vaincre, elle les passerait. Le partenaire était redevenu adversaire, et Tala s'absorba à s'imaginer victorieuse de leur danse. Elle ne s'avoua jamais que cette brusque envie de gagner la soulageait énormément. Elle n'en eut pas le temps, de toute manière. Une chaussure meurtrière vint s'écraser sur le visage de son vis-à-vis. Cela la fit sursauter, presque lâcher son verre et elle tourna le regard dans la direction d'où provenait le soulier pour... rencontrer celui d'Edward durant une micro seconde. Cette fois-ci, son verre tomba sur le sol et répandit son contenu tout autour d'eux, évitant par miracle la robe qu'elle arborait toujours. M-mais qu'est-ce que LUI faisait là ?! C'était un mirage, pas vrai ? C'était une blague ? Dans un réflexe salvateur, elle se cacha derrière son partenaire de danse et émit quelques mots plaintifs.

« Mais qu'est-ce qu'il fait là... ?! Cachez-moi, je ne veux pas le voir. »

Le destin, cette fois-ci, sembla de son côté car Edward partit dans la direction inverse. Un soupir de soulagement plus tard, la jeune femme capturait la chaussure criminelle.

« Je peux la garder ? Je la lui rendrai la prochaine fois que j'irai au cabaret, et j'en profiterai pour vous venger. »

La vengeance en question ? Le soulier retrouverait son propriétaire légitime après un vol plané en direction du beau visage aux yeux vairons.
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MessageSujet: Re: [Évent] Paris fête la musique ! [1889]   [Évent] Paris fête la musique ! [1889] - Page 2 I_icon_minitimeMar 14 Juil - 2:50

La nuit commençait à tomber sur le Champs de Mars et la foule avait déjà migré sous la Tour Eiffel, où un grand bal était organisé pour clôturer la fête. La chaleur, auparavant limite insoutenable, avait décidé de cesser de harceler la peau fragile de Silja et s'était même payé le luxe de s'accompagner d'un petit vent rafraîchissant qui n'était pas pour déplaire à la jeune  goule. Loin d'être pressé de rejoindre les festivités, Khan sirotait tranquillement un énième verre de rhum tout en discutant avec Duncan, qui avait rejoint le duo totalement par hasard.

"- Tu viens danser avec nous ?"

Silja, qui marchait légèrement en retrait, avait posé la question de manière tout à fait innocente et s'étonna que le marchand gallois éclate de rire.

"- Aha ha haha ! Silja, si il y a bien une chose que tu ne veux pas voir, c'est quelqu'un comme moi danser !"

Il ponctua sa réplique d'une petite tape sur la tête de la goule, qui fronça les sourcils, déçue et un poil irritée par la manière qu'avait Duncan de la traiter comme une enfant. Elle se contenta de marmonner dans son coin pour titiller son ami.

"- C'est pas comme si je pouvais voir quoi que ce soit...
- Certes. Mais tu avoueras qu'il vaut mieux que j'épargne les yeux des pauvres gens qui n'ont pas ta chance."

Il lui fit un clin d’œil complice par réflexe et lui donna un petit coup de poing sur l'épaule. Il marquait un point. Silja n'osait imaginer quelle catastrophe Duncan pourrait déclencher sur une piste de danse.

"- Bon, les amis, le devoir m'appelle ! Il faut que je rentre, je dois faire l'inventaire pour demain. Je te laisse entre les mains de Khan ! Oh et, contrairement à moi, c'est un bon danseur !"

Il lança sa main au-dessus de sa tête en signe d'au-revoir et s'éloigna plus loin, au détour d'une ruelle. Khan secoua la tête avec un sourire, se demandant ce qu'il avait prit à son ami de mentionner ses talents de danseur.

"- C'est vrai ?"

La question de Silja le tira de ses rêveries. Si c'était vrai ? Oh, non. Certainement pas. Khan n'avait aucun talent pour les danses de salon et en réalité il avait horreur de ça. Il préférait les danses moins... Conventionnelles. Plus exotiques.

"- C'est une façon de voir les choses. Tu sais quoi ? Je te réserve une danse rien que pour toi ce soir. Ça te va ?"

Silja hocha la tête avec entrain. Le pirate la prit dans ses bras et la déposa sur ses épaules.

"- Bien, alors allons-y !"

Lorsqu'ils arrivèrent sous la dame de fer, un pianiste faisait danser ses doigts sur les touches de son instrument avec tant de dextérité et d'émotion qu'ils s’arrêtèrent net et restèrent là, bouches bées, jusqu'à la fin du morceau. Le musicien semblait donner vie à la musique, qui s'échappait de l'instrument avec grâce et volupté pour venir embrasser chacun des danseurs dans une caresse des plus délicates. L'un des couples semblait se démarquer des autres. C'était comme si la musique leur était destinée. Ils étaient jeunes, beaux et allaient parfaitement ensemble, pensa Khan. Ils avaient l'air aussi peu sur d'eux l'un que l'autre mais il se dégageait du duo une aura si innocente et si pure que Khan ne put s'empêcher de sourire et d'applaudir lorsque la dernière note s'envola au loin.
Sa surprise ne fit qu’accroître lorsqu'il découvrit au loin le visage du mélomane apparaître derrière l'instrument.

"- Ed-Edward ??"

Silja tiqua légèrement lorsqu'elle entendit le nom du grand patron du Lost. Elle dut se raidir plus qu'elle ne le voulut car, sentant la petite goule agripper un peu plus fermement à sa main, Khan s'empressa de la rassurer.

"- T'en fais pas, Sil', on ne va pas rester ici bien longtemps. J'ai soif, tu viens ?
- Ou-oui..."

Le duo décida donc de se frayer un chemin vers la buvette la plus proche, quelques dizaines coups de coudes plus loin. Une espèce d'ivrogne -encore un- monopolisa le micro l'espace de ce qui leur sembla une éternité afin de chanter à tous son amour de la... confiture ?

"- Eh bien, moi qui pensait qu'on allait s'ennuyer..."

Silja commençait à étouffer, au milieu de la foule et du haut de son mètre quarante-cinq. L'odeur ambiante de sueur, mêlée aux cris agonisants du chanteur improvisé et au vacarme des habitués amassés autour du comptoir, allait vite achever le moral de la jeune goule. Khan la tira vers lui avec douceur et lui essuya le front.

"- Ca va aller ?"

Voyant qu'elle répondait par l'affirmative, il passa vite commande et lui délivra un grand verre d'eau fraîche.

"- Toujours pas de framboise...
- C'est pas grave..."

Silja accueillit le verre comme le messie des rafraîchissements et le but d'une traite, tandis que son compagnon vidait un autre verre de rhum. Elle se concentra sur les discussions alentours, s'occupant comme elle le pouvait en attendant qu'une musique plus propice à la danse fasse son apparition. Pour la deuxième fois de la journée, elle reconnut la voix de sa collègue des pompes funèbres. Elle semblait discuter avec un homme, que la petite goule ne reconnut pas. Silja esquissa un sourire. Un peu plus près, un chanteur accompagné d'une guitare jouait pour un couple ce qui semblait être une chanson d'amour, joyeuse et entraînante. Parfait. Silja sourit de plus belle et afficha un air satisfait. Puis, s'approchant de Khan, elle lui tira la manche pour attirer son attention.

"- Tala n'est pas loin, ça te dérangerait qu'on aille lui dire bonjour ?
- Tala ? Vraiment ? Où ça ?"

Le jeune homme, Silja ne pouvait pas le voir, avait très légèrement rougit à l'évocation du nom de son amie. Il suivit le doigt tendu par Silja pour découvrir l'emplacement de la louve.

"- Tu devrais l'inviter à danser."
"- Que- Moi ? Non non non, non je peux pas. Et puis, elle est en pleine discussion je voudrais pas la déranger."

Silja lui envoya un coup de coude dans les côtes.

"- Alleeeeez. Va au moins lui dire bonjour ! Je te suis."

Comme elle commençait à le pousser vers Tala et son vis-à-vis, Khan ne résista pas et s'avança pour engager la conversation, retirant son cache-oeil pour mieux se déplacer à travers la foule. Tandis qu'il se rapprochait de la jeune louve, le rouge sur ses pommettes s'accentuant à chaque pas, Silja saisit le bras du chanteur à son grand désarroi et à celui du tendre couple qui fut coupé en plein milieu du morceau. Sans qu'ils n'aient pu protester, Silja invita le chanteur à jouer, désignant Tala et Khan du doigt. D'abord désemparé puis attendri par l'attitude de la petite aveugle qui l'avait tiré de sa représentation, le chanteur s'exécuta en comprenant où elle voulait en venir.



Khan s'arrêta à deux pas de Tala et de l'homme qui lui faisait office de cavalier en entendant la mélopée, s'attirant deux regards curieux.
Juste à temps pour éviter une chaussure en plein double axel, qui frôla sa joue à pleine vitesse avant d'atterrir droit dans le visage du cavalier, qui laissa échapper son verre sur le sol dans un grand éclat de cristal brisé. Le pirate discerna au loin le visage coupable d'Edward, qui s'empressa de filer à l'anglaise.
Qu'est-ce... Qu'est-ce qui vient de se passer..? Le chanteur engagé par Silja continuait de chanter sur sa mélodie, loin d'être troublé par l'intervention de la chaussure divine.
Khan était gêné. Juste, gêné. Il ne savait pas où se mettre et le rouge lui montait de plus en plus aux joues. La mine satisfaite de la petite goule ne faisait qu'ajouter à sa détresse. Il se retourna vers Tala pour s'assurer que son partenaire allait bien. Beaucoup de peur et un peu de mal, apparemment. La louve tenait l'objet du crime dans la main et semblait furieuse. Dans son dos, le chanteur continuait sa plainte romantique à deux sous.
Khan craqua. Il attrapa la chaussure dans la main de Tala et la projeta vers le musicien.

"- Chaussure !"

Silja, se tenant devant le chanteur d'opérette, parvint à saisir l'avertissement et évita in extremis le projectile, qui vint s'écraser une nouvelle fois sur le visage d'un innocent, le coupant net dans sa sérénade. Avisant la situation, Silja admis son échec -pour cette fois- et poussa le gentleman comme un sac à patate vers le jeune couple auquel elle l'avait subtilisé. Il s'écrasa non sans panache aux pieds des tourtereaux, qui s'enquerrirent de son état et s'occupèrent de le relever tandis que Silja rejoignait son compagnon.

"- Je te retiens, toi..."

Silja sourit, ravie d'avoir mis son pirate favori mal à l'aise devant la belle louve, et le poussa une nouvelle fois à l'inviter à danser.

"- C'est bon, c'est bon. J'y vais."

C'est alors que, s'élevant au-dessus de la foule avec autorité, une voix familière retentit.

"- Hey vous là ! Halte !
- Et m-[JURON]"

La voix du commissaire fut bientôt suivie du bruit de ses pas pressés battant le sol. Khan devait penser vite et bien.

"- Je vais l'occuper, invite Tala à danser !
- Que- ?
- Allez !"

Silja poussa Khan vers son amie avec force et disparut rapidement dans la foule en direction de la menace soudaine. Le jeune pirate n'eut pas le temps d'analyser la situation qu'il avait bousculé la jeune femme et l'avait rattrapée juste avant qu'elle ne touche le sol, dans un moment de lucidité digne d'un véritable ninja. Lorsque la belle figea ses yeux dans les siens, il s'empressa de la redresser et de détourner le regard, sa grattant l'arrière de la tête et affichant un sourire gêné.

"- Oh, Tala ! Euh.. Pardon je- je suis désolé hein. Ç-ça va, toi ?"

Quel imbécile. Il se maudit sept fois intérieurement d'offrir si pitoyable spectacle à la jeune louve, ses joues maintenant tomates, et décida d'en venir au fait avant de la faire fuir.

"- Tu- Euh.. Tu veux danser ?"

Il avait proposé ça en affichant un sourire à la fois gêné et sincère, plein d'espoir, tout en saisissant la main de la louve le plus délicatement possible. Elle était magnifique. Et lui, il perdait tout contrôle. Il respira un grand coup pour se redonner confiance  -ce qui sembla plus ou moins marcher- et regarda autour de lui, se rendant compte que personne ne jouait. A quelques mètres, il aperçut les Pink Panthers, adossés au comptoir de la buvette. Super.

"- Ne bouge pas, je reviens !"

Il s'empressa de rejoindre le groupe et entama la discussion, leur proposant de réveiller ce bal avec de la vraie bonne musique dansante. Lorsqu'il mentionna l'intitulé de la musique, les musiciens sautèrent littéralement sur leurs instruments et attendirent qu'il leur fasse signe de jouer. Les remerciant mille fois, il s'empressa de rejoindre Tala. Se tournant vers son partenaire encore abîmé, il lâcha avec politesse :

"- Je vous l'emprunte une minute si ça ne vous dérange pas, l'ami, je vous la ramène juste après."

Il n'attendit pas que son interlocuteur lui réponde pour saisir la main de la jeune femme et l’entraîner au milieu de la piste de danse. Une fois en place, il fit signe aux Pink Panthers de jouer.


Spoiler:

Khan commença à esquisser quelques pas, jetant son chapeau au loin par souci pratique, seul au milieu d'une foule interloquée. Sa partenaire ne semblait pas familière du genre musical, aussi il se permit de lui faire une petite démonstration. Son corps entier semblait suivre le rythme familier, ses bras et ses jambes se mêlant et s'entremêlant avec grâce dans des mouvements amples et maîtrisés. Se laissant porter par la musique, il commença à virevolter et tournoyer sur lui même, soulevant la poussière à ses pieds dans un léger tourbillon. Puis, prenant son courage à deux mains, il saisit les mains de sa partenaire et entreprit de l’entraîner avec lui dans ce moment de pur bonheur. Les gens les plus sceptiques commencèrent à tourner la tête, tandis que déjà quelques badauds avaient rejoint le couple sur la piste. Le jeune pirate crut même distinguer une chevelure blanche des plus familières. Khan saisit Tala par la taille et la rapprocha de lui, pour mieux l'éloigner et la faire tournoyer. Il ne faisait qu'un avec la musique et tachait de transmettre du mieux qu'il pouvait son plaisir à la jeune louve, pour qu'elle profite du moment autant que lui. Ses yeux rivés dans les siens, ils ne se quittaient que pour mieux se retrouver au détour du pas suivant. La piste était à présent remplie et une ambiance festive comme Khan les aimait s'était installée sous les étoiles estivales et la grande dame de ferraille, alors que pointerait dans quelques heures l'ombre d'un jour nouveau.
Lorsque la musique prit fin, tout le monde s'applaudit avec joie et Khan leva les yeux au ciel.

"- C'est magnifique, pas vrai ?"

Le sourire comblé qui s'afficha sur son visage ne fit que ponctuer sa déclaration. Il baissa bientôt la tête et plongea ses yeux dans ceux de Tala.

"- La plus belle des étoiles, ce soir, c'est toi Tala. Merci pour la danse."

Il se risqua à déposer un baiser sur sa joue et entreprit de la raccompagner auprès de son cavalier convalescent. Lorsqu'il eut quitté la belle, il se mit à la recherche de sa petite protégée. Il ne fut pas le seul surpris en apercevant cette dernière courir en plein milieu de la piste, un pigeon dans les cheveux, poursuivie par un contingent d'hommes en tutus de vahinés menés par le commissaire.

"Khaaaaaaaaaaaaaaaaaaan !!!!!!"
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MessageSujet: Re: [Évent] Paris fête la musique ! [1889]   [Évent] Paris fête la musique ! [1889] - Page 2 I_icon_minitimeMar 14 Juil - 12:13

Dans la vie de Manfred, il y avait toujours eu des hauts et des bas. Assez souvent des bas en fait, mais étant un peu trop idiot pour le réaliser, le pigeon était finalement plutôt content de sa vie. Oui car même s'il n'est qu'un volatile, Manfred pense et considère les choses qu'il voit ! Par exemple, le jour où il s'est fait écrasé par une diligence qui passait par là, ce n'était pas, disons-le, le meilleur moment de sa vie. En revanche sa rencontre avec Dolores était une très bonne chose, puisque désormais il vit une existence tout à fait confortable, même si la fenêtre du cabinet souffre encore des nombreux chocs frontaux du pigeon qui n'a pas su rééquilibrer son vol au bon moment… Quoi qu'il en soit, la vie de Manfred avait des hauts et des bas. Et l'un des plus grands hauts de son existence était la découverte de la confiture de sapin. Le contact de cette pâte verdâtre et odorante le faisait se dandiner avec une incroyable frénésie, tout en roucoulant comme il ne le faisait que très rarement. La réaction du pigeon était assez inattendue mais le fait est que le pigeon entrait dans un état de transe à la vue de cette confiture, c'est pourquoi elle représentait la récompense ultime pour le pigeon (à la base Dolores l'utilisait comme baume pour les dryades dont l'arbre avait subit un vilain coup de hache, Manfred avait d'ailleurs coincé sa tête entre les bandages d'une patiente qui avait tellement paniqué qu'elle s'était prise la porte du cabinet alors qu'elle essayait de fuir, mais c'est une autre histoire).

Malheureusement pour la doctoresse, Edward découvrit le terrible secret du volatile et comprit rapidement qu'il s'agissait du parfait moyen pour retourner la création contre son créateur (heureusement qu'il n'était qu'un pigeon, vous imaginez si Dolores avait sauvé une girafe ?… Quoique non, c'est absurde, une girafe ne peut pas aimer la confiture de sapin, peut-être de palmier ou d'érable, et encore ce serait étonnant. Non, une girafe préfèrerait sans doute un sorbet au citronnier, oui, ou quelque chose qu'elle pourrait dévorer avec sa langue gigantesque… Oui oui… Oh ! Et si elle avait sauvé un hippopotame ? Ç'aurait été tellement génial ! Elle l'aurait appelé Wolfgang et l'utiliserait comme moyen de transport, hohoho, ce serait tellement chique pour naviguer dans la Seine ! Mais est-ce qu'un hippopotame pourrait réellement se faire écraser par une diligence… Hm… Docteur… Vous devriez arrêter de vous immiscer ainsi dans la narration, c'est assez gênant. Hem, revenons à nos hippopotames).

Mettons cela de côté, Edward avait finalement trouvé une manière de corrompre Manfred pour se venger des – très – nombreuses crasses que lui avait faites Dolores. Notons que cela n'avait pas pour autant freiné l'homonculus qui de toute manière n'aurait pas pu s'arrêter à cause d'un petit inconvénient. Cela faisait de la difficulté en plus ! Et puis la doctoresse avait Andréa à ses côtés, qui pour le coup était beaucoup plus intelligent que Manfred (par contre niveau maladresse…).

- Nuoooooon !! Au secooooooooours on me kidnaaaaappe !

En moins de temps qu'il n'eut fallut pour dire « Inutile de se faire tous les jours du mauvais sang quand on boit du sang sain sans saucisse au salsifis sans sang ! », Dolores se retrouva la tête en bas, portée comme un vulgaire sac à patates par son patron préféré qui, visiblement, avait décidé de passer à l'offensive. Dolores sentit se poser sur son postérieur son fidèle acolyte à plume qui, à la surprise générale – enfin celle de Dolores quoi – n'essayait pas de la libérer en utilisant ses incroyables capacités de pigeon mutant.

- Manfred ! Tu me trahis ouvertement pour de la confiture de sapin ! Tu me déçois !

Rien n'y faisait, même les paroles mielleuses de Dolores ne changeaient pas la décision du pigeon qui était l'un des êtres les plus têtus qui soient (ou il est juste débile, ça marche aussi). Il n'y avait plus qu'une chose à faire, employer les grands moyens et dévoiler la technique fatale que la doctoresse avait spécialement préparé pour ce genre d'occasion. L'homonculus se concentra du mieux qu'elle le put, ferma les yeux, tendit les bras et exécuta sa terrible technique du Docteur Kellerstein !

- Nuyooooh ! Technique de la limace italienne !

Et elle gigota. Telle une fantastique limace à qui on a dérobé la dernière feuille de salade, la doctoresse ondula son corps de la plus belle des façons, tentant désespérément de se libérer de l'étreinte solide du loup-garou. La plupart des danseurs se tournèrent face à l'étrange duo, l'un sans chaussure qui portait une folle à lunettes en train de crier à tue-tête tout en gigotant son corps de la plus belle des façons. La technique était parfaitement exécutée, l'ondulation fantastiquement réalisée, on pouvait voir la vague que dessinait le corps de Dolores venir encore et encore, tel un encéphalogramme parfait ! L'homonculus sentit ses jambes glisser de quelques centimètres, témoignant de l'efficacité de la technique. La libération était imminente !

- Je fuiiiii- uerg !

Edward venait se resserrer son bras autour du corps de sa prisonnière, qu'il ajusta violemment sur son épaule, à la manière d'un véritable sac à patate. Épuisée par sa technique fatale qui au final n'avait pas fonctionné du tout, Dolores se laissa tomber mollement, comprenant que son sort était  scellé. Il la tenait, et allait lui faire subir la pire des tortures ! Qui sait ce qu'il peut se passer dans la tête d'un lapin-garou en colère ! Peut-être allait-il la ligoter à un cactus et la chatouiller jusqu'à ce que mort s'en suive ! Ou bien la pendre par les pieds et… la chatouiller jusqu'à ce que mort s'en suive ! Ou pire ! La ligoter à un cactus la tête à l'envers ET LA CHATOUILLER JUSQU'À CE QUE MORT S'EN SUIVE ! Ou alors… Il pourrait même lui faire manger de la confiture de sapin… jusqu'à ce que mort s'en suive. Cette dernière proposition fit frémir Dolores dont le visage se figea brutalement à l'idée de devoir manger du sapin en gelée.

- Nuoooooooon aidez moi on me kidnappe ! Il va me faire manger de la confiture de sapin ! Ih ! Ah ! Ouh ! Oh ! C'est un tyran ! Je ne suis qu'une pauvre donzelle en danger ! Gniiiiih ! J'arrive pas à me décoinceeeeer…

Le regard affûté de la doctoresse se posa soudainement sur une petite silhouette qu'elle connaissait bien, puisqu'il s'agissait de son fidèle complice ! Désespérément, elle tendit le bras vers lui, le visage maquillé par une grotesque panique.

- Andréa ! Sauve-moi ! Toi-même tu sais ce dont ton oncle est capable ! Il va me faire rôtiiiiir ! Eeeeh ! Fait pas genre tu ne me reconnais pas ! Haaaan ! Mais comme tu m'ignores ! Et puis d'abord depuis quand tu as les cheveux blonds !? Oh ! Mais ce n'est pas toi en fait. Bonjour jeune homme !

Traversée par un soupir las, Dolores se laissa pendouiller derrière son ravisseur qui n'avait pas avancé beaucoup à cause de l'activité intempestive de son otage.

- Je suis seeeeeeeeule… Je me sens trahiiiiiiiie… Tiens Edy-chou, on ne t'a jamais dit que tes talons étaient bizarrement proportionnés ? Hmmm, c'est bizarre, je n'avais jamais vraiment fait attention à la taille de tes chevilles non plus. Je pourrai t'ausculter les pieds quand on sera rentré ? Hein ? Dit dit ? S'il te plaaaaaaaît ~ Nyooon je peux faire l'avion regarde ! Elle n'est vraiment pas pratique cette tenue, elle cache ta colonne vertébrale. Hey mais finalement c'est une bonne posture pour étudier le dos de quelqu'un ! On a une vision complètement différente des gens sous cette angle. Aourmpf ! Pardon madaaaame, je voulais pas me prendre votre robe en pleine tête mais c'est mon patron qui ne fait pas attention ! C'est marrant je peux compter tes vertèbres comme ça. Dudududududu, ça fait comme un xylophone ! Maaaaaaaais ! J'mennuiiiiie, j'mennuie j'mennuie j'mennuie j'mennuie j'mennuiiiiiie. Si je t'attrape les genoux tu peux continuer à marcher ou pas ? Guili guili guili guiliiiii ! Aïeuh ! Mais me met pas un coup de talon dans la tête ça fait super mal ! Nut nuuuuuut, tes cheveux ressemblent à une sonnette ! Ding dong, ding doooooong ! Eh oh y a quelqu'un là-haaaut ? Oh tiens, je t'ai déjà dit que tes talons avaient une forme bizarre ? Ah mais oui en plus ! Et moi les miens tu les trouves commeeeeeent ? Attend je les approche de ton visage comme ça tu les vois mieux. Manfred pousse toi de mon coccyx s'il te plaît.

***

Un peu plus loin sur la piste de danse, Adam et Lisette regardaient Dolores s'éloigner doucement en gigotant dans tous les sens comme une gamine de 2 ans. Le jeune assistant comprit qu'Edward devait avoir beaucoup de patience pour pouvoir supporter un médecin pareil.

- … Elle est vraiment insupportable en fait.
- C'est peut-être sa façon de le séduire ? Comme une parade nuptiale un peu !
- Ah elle a perdu ses lunettes maintenant. AAAARG je suis aveuglééééééééée.
- Regarde son pigeon va les récupérer ! Oui Manfred ! C'est un bon pigeon ça ! Hey non ! Pas à Edward ! Han ! Tu n'es qu'un traaaaaaître !

Les deux fiancés se regardèrent, perplexes, avant de reprendre la danse l'air de rien. Même Lisette avait compris qu'il fallait laisser le Docteur Keller de côté quand elle était avec son patron, sous peine d'être emporté dans un délire perpétuel duquel très peu de gens sortent sains d'esprit. Adam se rappelait encore de la journée où elle était entrée au cabinet à toutes vitesse avant d'avoir fermé la porte derrière elle, la mine légèrement paniquée. Lui qui travaillait pour elle depuis peu de temps, céda à son tour à la panique et l'aida à tenir la porte fermée, tandis qu'elle recevait des coups assez violents. C'était, d'après elle « une petite blague de rien du tout », mais vu son comportement, la blague avait légèrement dégénéré. Il s'était en fait avéré qu'elle avait caché Yvonne sous l'oreiller d'Edward qui eut le malheur de poser sa tête violemment dessus, déchaînant les foudres de la jeune féline/canidée. Ah et aussi ce jour où elle avait oublié un échantillon dans la poche d'une des vestes d'Edward et qu'il avait explosé la nuit ! Et puis ce moment où elle s'était cachée dans le placard pour observer la façon de dormir de son patron, et aussi… En fait cette femme est une vraie plaie à côtoyer.



Bercée par la chanson, Lisette ferma les yeux, encore une fois possédée par son amour pour l'eau de rose. Elle l'avait trouvé, son prince à elle. Voulant profiter de ce moment pour regarder son fiancé dans les yeux, la jeune amoureuse dirigea doucement son regard vers celui d'Adam, mais ce fut une grande dame recouverte de maquillage qu'elle aperçut à la place, à deux pas de percuter le pauvre assistant.

- Ah Adam attention !
- Eh ?

Le jeune assistant eut à peine le temps de dire (dans sa tête hein) «  Inutile de se faire tous les jours du mauvais sang quand on boit du sang sain sans saucisse au salsifis sans sang » (oui j'aime bien ~) qu'il fut violemment percuté par un… individu, sans toute un homme vue sa carrure, mais dont le maquillage trahissait sans doute les penchants efféminé de cette personne. Adam prit quelque secondes avant de réaliser ce qu'il venait de se passer et reconnut rapidement la personne qui lui était rentré dedans.

- … Monsieur Narcisse ? J-Je ne vous pensait pas amateur de ce genre de penchant. E-e-e-enfin si ça vous plaît t-tant mieux ! J-je veux dire, je ne juge pas du tout les hommes qui s'habillent en f-femme, je ne pensais pas que vous en étiez m-membre enfin…
- Enlevez vos sales pattes de mon fiancé espèce de folle !

Lisette, possédée par son instinct de fiancée surprotectrice, commença à donner des coups d'ombrelle au pauvre dragon qui tenta tant bien que mal de se protéger avec ses bras malgré la pluie de coups que lui assénait la jeune furie. Adam tenta désespérément de la calmer et ce fut au bout de quelques minutes que la jeune femme s'immobilisa, l'ombrelle levée. En réalité elle avait crut que Narcisse tentait de séduire Adam en faisant mine de lui tomber dessus, et bien qu'elle se soit préparée à ce genre de situation en apprenant par cœur des vers et des sonnets afin de se livrer à une joute verbale, son instinct animal prit le dessus et la força à réaliser cette joute à coup d'ombrelle.

- E-Excusez la, m-monsieur, enfin madame ? Euh… E-Enfin ce n'est pas pour vous vexer que j'hésite hein ! Ohlala…

***

- Alors comme ça vous êtes un caniche nain.
- Ouaf !
- Mais ne souffrez-vous pas trop de cette apparence féminine alors que vous êtes un mâle ?
- Ouaf !
- Hm oui je vois. Ravie de vous avoir connu en tout cas ! C'est étonnant comme les rencontres faites près du sol diffèrent complètement de celles où nous sommes debout, tu ne penses pas Edy-chou ? D'ailleurs où est-ce que tu m'amènes comme ça ? Je te préviens mon niveau de danse transcende la réalité même, donc si tu veux qu'on danse tu risques d'avoir du mal à suivre. Hm ? Quel est ce bruit ? Une fontaine ? Si je ne te connaissais pas aussi bien, je parierai que tu vas me jeter dans l'eau ! Mais suis sûre que tu n'es pas quelqu'un d'aussi simple, et que tu me réserves quelque chose de plus- ouah !

Au moins, dans l'eau, elle parlera moins. Avant que Dolores ne tombe à l'eau, Manfred eut le temps de décoller gracieusement des fesses de sa propriétaire avant d'aller se nicher un peu plus loin sur la tête d'une petite personne qu'il jugeait confortable (même si celle d'Edward surclassait de loin toutes les autres, excepté le crâne d'Andréa dont les cheveux en bataille font un nid idéal). Dans sa chute, Dolores eut néanmoins l'occasion de saisir la queue de cheval de son patron adoré pour le tirer vers elle, le faisant lui aussi basculer dans l'eau (pratique d'avoir un bras qui peut s'allonger n'est-ce pas ~?). Les passants regardèrent perplexes les deux individus entrain de se débattre dans l'eau, l'un tentant de noyer l'autre tandis que cette autre en question crache l'eau qu'elle prend soin d'accumuler dans sa bouche au visage de son adversaire.

Ce fut finalement Louise qui mit fin au combat en tirant de chaque côté les deux opposants, tous les deux trempés jusqu'aux os (il faut préciser que Louise est un fantôme, certes, mais elle peut encore influer sur les objets et corps physiques quand elle le souhaite, c'est de cette manière qu'elle écrit encore à la machine).

- Bon, les enfants, ça suffit maintenant !
- C'est lui qui a commencé !
- … Dolores.
- Mouiiiii ?

La mine innocente, la doctoresse se contenta d'un sourire angélique avant cracher du travers de la bouche le peu d'eau qu'elle gardait encore en plein visage de son loup-garou préféré.

- Edward, arrête de te jeter de l'eau en pleine figure ! Ho ! Mais arrête !

Tout en sermonnant le lycan, Dolores s'amusait à lancer « par inadvertance » de l'eau sur le visage de ce dernier malgré les avertissements de Louise.

- C'est pas moi c'est lui !
- … Haaan.
Ashton Lyn
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MessageSujet: Re: [Évent] Paris fête la musique ! [1889]   [Évent] Paris fête la musique ! [1889] - Page 2 I_icon_minitimeMar 14 Juil - 22:20

Le démon de minuit, hein. Autant pour lui, Ashton Lyn venait d'apprendre la modestie. Non pas qu'il ne savait pas danser un tango, non, loin de là même, il était capable de mettre le feu à n'importe quelle piste, à n'importe quelles planches, de se déhancher sensuellement sur une musique aléatoire sans se soucier du décor, non, vraiment, le soucis ne se trouvait pas là. Ce qui posait problème, c'était l'adresse discutable de sa fougueuse partenaire, laquelle venait de lui faire douloureusement comprendre qu'elle avait séché les cours de danse. La délicate mélodie qu'Edward avait joué venait de cesser et, aussi étonnent que cela eut pu paraître, le canidé en avait été soulagé. Une fois de plus, pas parce que le loup n'avait pas l'âme musicale – il était certain que sa prestation de haute volée en était une preuve suffisante – mais parce que la douce demoiselle qu'il tenait dans ses bras avait vraisemblablement décidé de marteler ses pieds en rythme avec la chanson plutôt que de suivre les pas. Une activité somme toute bénigne s'il n'en avait fait les frais de la pire des manières. Le silence installé brièvement dans la salle, Ashton en profita pour remuer ses orteils sagement cachés par ses mocassins, espérant ainsi leur rendre les sensations qu'ils avaient graduellement perdu à mesure qu'on les piétinait. Une part de lui, la Bête sans doute, qui se réveillait lentement en réponse à l'absence du soleil, lui souffla qu'il avait de la chance de guérir si vite, et il n'eut aucun mal à le croire. Le poids non négligeable de la jeune femme – qui ne l'empêchait pas d'être tout à fait jolie – aurait sans doute eut un effet dévastateur sur ses pauvres pieds si ceux-ci n'avaient possédé la résistance caractéristique au chien noir. Cette certitude ne l'empêcha cependant pas d'offrir un sourire des plus suaves à sa partenaire et de la remercier comme il se devait de lui avoir accordé un peu de son temps. Il porta la main de la dame aux talons de fer à ses lèvres et s'apprêta à s'éclipser pour se trouver à boire ainsi que, avec un peu de chance, une partenaire adéquate. C'était sans compter sur la belle ingénue qui, forte d'une danse endiablée et parfaitement réussie selon elle, s'accrocha à lui de toute la puissance de ses petits bras. Elle lui adressa un regard débordant d'affection et soudain Ashton réalisa qu'il avait donné son attention à une femme en manque. De sollicitude, bien entendu. Il sourit de nouveau à la demoiselle, une mimique avenante et pleine, oui pleine de prévenance. Cela n'irait cependant pas plus loin : le jeune homme se refusait à profiter d'une pauvre fille, c'eut été cruel et profondément inutile pour chacun d'entre eux. Il saisit donc délicatement les doigts de la dame, les noua aux siens et se pencha sur elle :

« Mademoiselle, ce fut un plaisir. J'espère vous recroiser un jour. »

Bon, la dernière phrase n'était qu'à moitié vraie. Oui, il se ferait un plaisir de tenir compagnie à son interlocutrice... en dehors d'une piste de danse. Cette dernière ne sembla pas l'entendre de cette oreille et lui adressa un regard de chaton blessé auquel il répondit d'un énième sourire désolé. Il refusait de faire d'elle sa conquête de la soirée ; ils avaient tous deux mieux à faire et elle devait trouver un homme convenable qui serait plutôt son "ange" que son "démon". Pour sa part, il allait se fier à son instinct pour lui dégoter quelque chose d'intéressant à faire ou observer. Abandonnant finalement la dame aux pieds d'éléphant à ses fantasmes, persuadée sans doute qu'un jour son prince viendrait à elle sur un beau cheval blanc, il se tourna donc vers la foule, repérant en un instant l'aura singulière d'Edward qui... dialoguait avec un pigeon. Le jeune homme éclata de rire et, passant une main rapide dans sa chevelure noire, prit un chemin autre, peu désireux de déranger sa vieille connaissance maintenant qu'il s'amusait visiblement. Il ne fut d'ailleurs nullement surpris de voir une chaussure volante traverser l'assistance, bien que cela lui arrachât un nouvel accès d'hilarité. Parcourant l'endroit du regard, il aperçut Tala et se retint in extremis de la saluer. Celle-ci était en effet aux prises – cela paraissait ainsi du moins – avec un tango... raide, très raide, dont la seule vue le fit grincer des dents. On n'avait pas idée de pratiquer les danses latines de cette manière ! S'il avait été un amateur du vocabulaire clérical, ce qu'il n'était pas aux dernières nouvelles, sauf peut-être lorsque cela lui servait à se moquer de sa chère et tendre Église adorée, il eut qualifié le port de Tala de blasphématoire. Mais il n'en était pas là, elle ne massacrait pas totalement les p...

Préférant détourner son attention sur autre chose plutôt que de s'éterniser sur la catastrophe qui se déroulait sur les planches, Ashton entreprit de gambader vers le commissaire, qu'il avait entrevu aux côtés de son patron quelques instants auparavant. À mesure qu'il s'approchait se dessina la fine silhouette d'une personne qu'il connaissait bien, cette constatation lui arrachant un large sourire. Il s'approcha doucement de la demoiselle aux cheveux anémone et, de son dos, passa une main autour de sa taille pour offrir au creux de sa mâchoire un baiser aussi délicat que les pétales de la fleur dont elle avait volé la teinte. Sa voix, glissée contre son oreille, fut plus caressante encore que du velours :

« Bonsoir, Belleza. »

Son regard noisette croisa celui, bleuté, de la muse et il sourit encore davantage. Toutefois, sa joie se colora d'une curiosité inquiète lorsqu'il remarqua la dilatation singulière des pupilles de sa sœur de cœur. Ashton avait vu ce signe suffisamment de fois pour le reconnaître et cela lui plaisait moyennement. Qui donc avait bien pu être traversé par l'idée de droguer Élise ? Il haussa un sourcil interrogateur avant de poser les yeux sur une demoiselle qu'il ne connaissait point. S'il en croyait son aura, la jolie blonde était un être tout particulier. Il lui offrit une mine avenante et s'avança vers elle d'un pas glissant:

« Veuillez m'excuser, je suis terriblement impoli. Enchanté de vous connaître, je m'appelle Ashton Lyn. »

Il fit un baise-main chaste à son interlocutrice et leva sur elle un regard intéressé avant de reprendre place aux côté de la muse, qui tenait à présent un chat dans ses bras. Un chat qui, selon toute vraisemblance, n'était pas tout à fait un chat. Un éclat de rire le saisit de nouveau et il prit une mèche de cheveux d’Élise entre ses doigts et, de sa voix suave, s'enquit:

« Que fais-tu par une si belle soirée, belleza ? »

Le canidé pouvait se vanter de compter parmi les rares personnes à pouvoir entretenir une conversation complète avec Élise sans se décourager, sans être distrait ni même agacé. L'explication alambiquée qui s'en suivit fut donc patiemment écoutée et il n'interrompit l'histoire de son amie que pour éclater de rire à plusieurs reprises. C'est ainsi qu'il apprit qu'il se devait de partir à la recherche de l'âme sœur de Narcisse, lequel était travesti et perdu, vraisemblablement seul, au milieu de la foule compacte qui s'était agglutinée aux pieds de la dame Eiffel. Âme sœur qui, d'ailleurs, se trouvait être un homme. L'ouverture d'esprit de la muse était d'une innocence candide qui ne manqua nullement de l'amuser. Ce qui l'amusa d'autant plus toutefois, fut d'apprendre le sobriquet dont il se trouva affublé. La prochaine fois qu'il serait arrêté pour outrage à la pudeur, il tiendrait les propos suivants aux policiers : "Vous ne pouvez décemment pas mettre l'inspecteur Lyn en état d'arrestation !". Oui, il était certain que le commissaire apprécierait la blague ! Il sourit de plus belle à la demoiselle tandis que celle-ci témoignait de sa rencontre avec le guitariste qui, selon elle, était fait pour se marier avec l'acrobate. Si Ashton n'était pas certain que cette perspective plaise à Narcisse, il était encore moins convaincu de trouver ledit musicien avec la description de son amie. Soit blond, soit brun, soit roux, avec des flammes autour de lui et une musique qui parle du feu, autant dire que cette expédition était plutôt mal partie. L'hilarité reprit le dessus sur le scepticisme du jeune homme et il eut peine à la calmer, cette fois-ci. Avec Élise, la vie était décidément perpétuellement palpitante. Il hésita cependant un bref instant à suivre la jolie muse, peu certain qu'elle n'allait pas les emmener dans un recoin lugubre où il lui faudrait la protéger - une fois de plus - ainsi que son amie et le chat, du danger dans lequel elle les aurait elle-même plantés. Une musique s'élevant en arrière plan fit cesser tous ses doutes et c'est avec un large sourire qu'il accepta. La vie, après tout, n'était jamais qu'une grande aventure et il se ferait un plaisir d'être l'explorateur de la sienne !

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MessageSujet: Re: [Évent] Paris fête la musique ! [1889]   [Évent] Paris fête la musique ! [1889] - Page 2 I_icon_minitimeMer 15 Juil - 2:33

Elise en était persuadée, la personne la plus appropriée pour retrouver le fiancé de Narcisse n'était autre qu'Aldrick. Il faisait après tout partie de la police et devait donc, en toute logique, connaître chacun des parisiens de la ville et peut-être même le reste du monde ! Oui, décidément, le lycan dont elle connaissait si bien la famille était la seule personne sur laquelle elle pouvait compter pour cette incroyable mission. Alors qu'elle tenait fermement le bras de son sauveur -un véritable héros, si vous vouliez son avis- une voix étrangère et pourtant familière l'interrompit pour... la réprimander. La muse écouta les dires de son patron -elle n'avait pas pu l'identifier immédiatement, prenant sa musique pour celle d'Aldrick et inversement- et afficha bientôt une mine contrariée. Déjà, elle n'avait fait subir aucune torture à Narcisse, elle l'avait rendu(e) incroyablement beau, ou belle, plutôt. Ensuite, il était très digne, comme ça, d'abord, et enfin, Edward ne comprenait absolument rien. Il y avait plus important dans la vie que de savoir si le dragon était content ou non de porter un corset, et c'était dans cette quête qui primait sur tout le reste que la muse s'était lancée.

« Vous ne comprenez pas, Edward le rabat-joie ! Moi, je prends soin de mes amis, et je dois ABSOLUMENT retrouver l'amoureux de Narcisse ! Ils vont si bien ensemble... ! Vous comprendrez quand vous les verrez ! Et puis d'abord j-... »

Mais la demoiselle fut coupée en pleine phrase par le départ de son grincheux de patron. Elle poussa un long soupir mécontent et le regarda filer, ne se reconcentrant que lorsqu'Aldrick -le merveilleux, le fantastique commissaire- l'interpella.

« Si je le connais ? Bah oui, c'est mon patron ! Mais il n'est pas très rigolo ce soir... ! »

Grommela-t-elle de ce même ton mécontent qu'elle avait utilisé pour surnommer l'homme en question. Le sourire habituel de la muse vint pourtant reprendre ses droits quand Aldrick se pencha le plus sérieusement du monde sur son enquête. Parfait, c'était parfait ! Et tout ce que put lui dire le lycan ne fut pas suffisant pour la décourager. La chaussure qui vola dans les airs la fit éclater d'un rire joyeux, et c'est rayonnante qu'elle répondit bientôt au pauvre loup.

« Mais ça, c'est pas grave commissaire, comme vous êtes le plus fort, vous allez le retrouver ! J'en suis persuadée ! »

Et c'était vrai. Les yeux remplis d'étoiles de la muse se fixèrent dans ceux du représentant de l'ordre passablement troublé, alors qu'il se mettait en tête de la questionner. Bien, ça signifiait qu'il prenait suffisamment l'enquête au sérieux et Elise voyait déjà Narcisse vêtu(e) de sa merveilleuse robe de mariée qui irait si bien avec ses longs cheveux. Elle le coifferait et le maquillerait et le tout ferait de lui la plus jolie de toutes les femmes. Tout le monde se méprendrait, même le prêtre, et le jeune dragon pourrait vivre son idylle avec le musicien enflammé. Oh, qu'elle avait hâte de réunir les deux amants... !

« Oui, c'est lui ! E-... »

Elise n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'une jeune femme à la chevelure d'or venait réclamer sa carte maîtresse pour une danse. La muse reconnut Sabrina et un sourire enchanté se glissa sur ses lèvres lorsque la jeune femme prit de ses nouvelles et lui proposa de danser. Elle secoua cependant la tête, mais Aldrick répondit pour elle en lui annonçant qu'il devait l'aider à retrouver l'âme soeur de son dragon préféré ou, en l'occurrence, sa dragonne. De toute façon, Elise était sûre que Narcisse avait toujours secrètement souhaité pondre des œufs. Elle lui donnait simplement l'occasion de s'en croire capable ! Fière de ses réflexions, elle s'imagina Narcisse devoir couver son œuf jusque dans son spectacle d'acrobatie et se demanda s'il aurait plutôt une fille ou plutôt un garçon. Dans tous les cas, c'était bon pour elle, elle aimerait son ou sa filleule de tout son cœur ! Parce qu'il était évident qu'elle en serait l'heureuse marraine, pas vrai... ? Du coin de l'oeil, elle vit Sabrina s'enthousiasmer pour sa quête et un sourire ravi se positionna à nouveau sur ses lèvres. La police, c'était sûrement génétique, et une enquêtrice supplémentaire n'était pas de refus pour cette périlleuse mission ! De plus, sa nouvelle alliée avait apparemment croisé le futur époux de Narcisse, ce qui facilitait grandement les choses ! C'est avec plaisir qu'Elise lui abandonna donc sa main et qu'elle se laissa guider jusqu'à l'objet de tous ses désirs, celui qu'elle recherchait depuis de longues minutes, l'âme sœur de Narcisse : … Un homme qui n'était pas du tout le principal intéressé. Elise fit la moue tandis que son commissaire émettait de sérieux doutes, mais retrouva le sourire lorsque Sabrina se prit à rêver des musiciens auxquels ils faisaient face. Et c'était vrai qu'ils étaient plutôt très classes, mais le guitariste n'était pas l'amoureux du dragon. Pourtant... Sa musique était magnifique. Elle arracha un frisson à la muse qui se para bientôt d'un sourire absolument émerveillé.



Le musicien lui répondit bientôt par un clin d'oeil et Elise sut qu'elle ne devait pas rester trop près de lui. Elle recula donc de quelques pas, alors que le frère et la sœur discutaient. Elle commenta.

« C'est pas dur, pourtant, de comprendre les filles, Aldrick ! Je vous apprendrai, un jour, si vous voulez ! »

Puis, brusquement, le commissaire se retrouva avec un adorable matou sous le nez et Elise ne put que s'attendrir devant l'animal. Lorsque Sabrina émit le souhait de l'adopter, la muse hocha donc tout naturellement la tête. Lorsqu'Aly refusa tout net, elle secoua tristement la tête. Sabrina n'eut besoin que d'un regard pour la convaincre de défendre sa cause.

« Oh, Aldrick, il est tellement adorable, vous ne pouvez pas le laisser dehors ! Sabrina a raison : regardez ses grands yeux remplis d'amour... ! Regardez son magnifique chapeau ! Écoutez comme il ronronne déjà... ! Vous ne pouvez pas l'abandonner ici ! »

Mais leur vis-à-vis s'enfonça brusquement dans la foule sans un regard en arrière, s'attirant les foudres de la muse.

« Il fuit, le lâche ! Et comment je vais faire, moi, maintenant, pour retrouver l'âme sœur de Narcisse... ?
- Moi je peux vous aider, Elise ! »

La principale intéressée tourna des yeux enchantés vers son amie et c'est avec plaisir qu'elle hocha la tête. La quête se transforma alors en jeu et c'est d'une voix enjouée qu'elle poursuivit.

« C'est vrai ?! C'est trop biiiien ! Merci Sabrina ! Enfin... merci, Enquêtrice Vivaldi. Il nous faut des noms en rapport avec la police, pour qu'on puisse trouver notre musicien. C'est bien connu : la police finit toujours par arrêter tous les malfaiteurs du monde ! Pas vrai, Commissaire Miaou ? »

S'emparant du chat après en avoir demandé la permission à son acolyte, la muse embrassa le matou sur le bout du nez et le complimenta rapidement.

« Tu as une très jolie musique, Commissaire Miaou... ! »

Elle serra l'animal contre elle et flatta son poil, puis tourna les yeux vers Sabrina qui, pour sa part, regardait derrière elle. Elle n'eut cependant pas le temps de se retourner que, déjà, un bras familier entourait sa taille et qu'on déposait un tendre baiser sur sa joue. Son visage s'illumina alors qu'elle reconnaissait le nouveau venu avec plaisir.

« Ashtoooooon ! Tu tombes vraiment bien, tu sais ?! »

Elle croisa avec délice le regard noisette qu'elle aimait tant et laissa un hoquet de surprise lui échapper alors qu'elle perdait son sourire pour une bouche arrondie. Tendant la main, elle caressa les cheveux du jeune homme, puis s'en éloigna légèrement, comme si ce soir, elle avait pu voir les auras. Ses yeux dilatés s'émerveillèrent bientôt du spectacle auquel elle assistait, et c'est tout bas qu'elle murmura.

« W-Wow, Ashton... C'est vraiment magnifique, ces effluves noires... On dirait qu'elles dansent au rythme de ta musique... c'est magique... »

Le principal intéressé lui lança un regard interloqué, puis posa les yeux sur l'enquêtrice Vivaldi, qu'il s'empressa d'aller saluer. C'est à ce moment qu'Elise l'entendit. Elle sursauta et se retourna brusquement pour faire face à... un adorable chiot noir, aux yeux de la couleur des rubis. Sa musique semblait posséder quelques accents en commun avec Ashton mais restait radicalement différente de celle du jeune homme. De plus, l'animal répandait dans les airs les mêmes effluves assombries que son maître, ce qui fit rire la muse. Elise laissa ensuite un sourire attendri se poser sur ses lèvres alors qu'elle faisait volte-face en direction de son ami qui prit l'une des mèches de ses cheveux.

« Oh, Ashton, il est tellement mignon le chiot noir que tu as adopté... ! Mais c'est amusant, lui aussi il a cette sorte de fumée noire qui se dégage de lui... C'est volontaire ? Hein ? Dis ! »

Lorsqu'elle se pencha pour caresser le chiot et que sa main passa au travers, la demoiselle comprit qu'il s'agissait seulement de la musique de son frère. Une moue déçue passa brièvement sur son visage et ne fut consolée que par les ronronnements intensifs du matou qu'elle portait toujours à bras. Ashton la sortit de ses rêveries pour la reconnecter à la réalité et c'est avec plaisir qu'elle lui expliqua la situation.

« Ce que je fais ? Pardon, ce que nous faisons, c'est que nous cherchons l'amoureux de Narcisse qui est en fait une superbe dragonne et qui a secrètement envie de pondre des œufs mais il ne faut pas lui dire que j'ai compris ! Et en fait, l'amoureux de Narcisse, c'est un musicien blond... ou brun, ou roux, mais ça n'a pas d'importance, l'important c'est qu'il a une guitare et que des flammes gigantesques l'entourent, et les siennes sont orangées, pas comme celles de Narcisse qui sont bleutées, et du coup quand elles se cherchent, les flammes, et bah c'est trop beau et puis sa musique, elle parle du feu alors forcément, pour Narcisse, c'est l'âme sœur idéale, tu vois ? Alors moi je l'ai compris et donc je suis partie en courant chercher le commissaire, parce que les commissaires ils savent toujours retrouver les gens, mais il est parti mais c'est pas grave parce que l'enquêtrice Vivaldi elle nous a rejoint et que la police, et bah c'est de famille et que donc du coup on peut retrouver quand on veut le musicien, et puis on a aussi le Commissaire Miaou qui va nous aider et puis même que maintenant, on t'a toi et que toi t'es l'Inspecteur Lyn, pas vrai Ash ? Hein ? Pas vrai que tu vas nous aider à retrouver le fiancé de Narcisse ! Je suis sûre qu'il te nommera parrain de son premier enfant, en plus ! Et dis, les dragons ça peut pondre plusieurs œufs en une seule fois ou pas ? »

Les éclats de rire ravirent la muse en même temps qu'ils la convainquirent qu'Ashton allait les suivre et c'est avec plaisir qu'elle laissa le chat s'installer autour de son cou, comme une écharpe et qu'elle tendit les mains vers son frère et Sabrina. Son sourire, ce soir-là, rivalisait même avec le croissant de lune qui semblait incapable d'illuminer le monde autant que le faisaient les lèvres d'Elise.

« Enquêtrice Vivaldi, Commissaire Miaou, Inspecteur Lyn, venez avec moi, maintenant ! Il est temps que nous retrouvions le fiancé de Narcisse !! »

Et, sans plus attendre, elle entraîna sa fine équipe à travers la foule, à la recherche d'un musicien au portrait si flou qu'il y avait une chance sur dix-mille qu'ils puissent le retrouver. Mais ça, c'était sans compter sur Elise, qui se mit à chanter.



(NB : Cette chanson ne compte pas vraiment, c'est juste pour l'ambiance !)

Il est important, maintenant, de vous imaginez ce qui suivit comme une énorme course poursuite dont la cible ne se savait pas prise en filature. Il est important, également, de vous imaginer tout ce que je m'apprête à relater comme étant véritablement arrivé. Enfin, il est important de vous rappeler que durant cette escapade, aucun animal ne fut blessé ou tué pour les besoins de l'enquête. Maintenant que nous avons mis les choses au clair, nous pouvons poursuivre le récit et vous raconter ce qui, malgré tout, arriva aux malencontreux alliés de la jolie muse.

Elise s'imagina tout d'abord que le musicien devait se trouver au bal et c'est en sautillant qu'elle se dirigea vers le cœur de la piste où dansaient toujours quelques couples. Ni une, ni deux, elle rapprocha Ashton et Sabrina l'un de l'autre et leur murmura :

« Il faut que nous fassions de l'infiltration pour repérer notre cible ! Je compte sur vous pour être les plus crédibles possibles. Moi, pendant ce temps, je vais danser avec le Commissaire Miaou ! »

Sans plus attendre, elle s'éloigna du duo nouvellement formé et prit le chat par la taille avant de le faire tourner, tourner, tourneeeeeeeeeeeeeer, en oubliant même de jeter quelques coups d'oeil à droite et à gauche afin de dénicher le musicien. Celui-ci la frôla pourtant, elle s'excusa même auprès de lui sans le reconnaître, trop prise au jeu qu'elle était. Lorsque le morceau se termina, elle vint récupérer ses deux agents infiltrés.

« Alors ? Alors ? Alors ? Vous l'avez vuuuuu ? Hein ? Dites ? »

Lorsqu'il lui annoncèrent leur échec, Elise haussa les épaules. La nuit ne faisait que commencer et ils avaient encore tout le temps du monde pour retrouver le fiancé de Narcisse. De plus, ce n'était pas les idées qui lui manquaient.

Avez-vous déjà imaginé qu'un homme adulte, de bonne taille et à la carrure respectable puisse se dissimuler dans une bouche d'égout ? Non ? Et bien Elise n'était pas de cet avis et récupéra le commissaire Miaou avant de le jeter au fond du trou -c'était le cas de le dire.-

« Vas-y, commissaire ! Nous t'attendons ici et nous comptons sur toi ! Si tu reviens vite, je te promets toutes les sardines que tu voudras à la fin de cette enquête ! »

Cela eut visiblement l'effet escompté car le matou revint avec... une corde de guitare, dans la gueule, trempé comme jamais. La muse le serra contre elle, le faisant voltiger au passage pour le féliciter et montra la corde de guitare, pleine d'eau souillée, à ses deux amis.

« Nous tenons notre premier indice ! »

Désormais aussi mouillée que le chat sans que cela ne semble la déranger, Elise décida que l'homme avait dû se cacher dans la tour Eiffel. Après une terrible chute dans les bras d'Ashton alors qu'elle grimpait sans qu'il ne le sache, elle dû se rendre à l'évidence : si elle n'était pas parvenue à atteindre le sommet, le musicien non plus. Qu'à cela ne tienne, il devait bien être quelque part, de toute manière !
La fine équipe se retrouva au bord de la Seine où le chat faillit goûter une nouvelle fois aux plaisirs du bain, puis sur scène, où Elise ''força'' Ashton à chanter, puis au bord d'une fontaine où ils rencontrèrent un étrange duo constitué de Dolores et... Edward, puis dans une course poursuite où il était question de pirates et de petite fille aux cheveux violets. Le tout sans qu'ils ne retrouvent l'amoureux de Narcisse. Au bout de cette quête épique, Elise fit la moue, fronça les sourcils, puis se décida à tenter la technique la plus idiote qui soit.

« MUSICIEN AMOUREUX DE NARCISSE ! MUSICIEN AMOUREUX DE NARCIIIIISSSSEEE ! JE VEUX TE RENDRE A TA DULCINEEEEEE ! »

Croyez-le ou non, ce fut cette technique qui les couronna de succès. Elise sauta littéralement au cou du concerné qui, bien qu'interloqué, la réceptionna, tandis que le chat manquait de rencontrer le sol.

« Oh, nous t'avons cherché tout partout, tu sais ?! On a affronté mille dangers dans l'espoir de te retrouver ! Je suis contente que nous y soyons parvenus !
- … Vous sentez encore son parfum... ! Votre voix porte les accents de la sienne... ! Ô, je vous en prie, qui que vous soyez, ramenez-moi à ses côtés... ! »

Elise hocha la tête d'un air très solennel, puis se tourna vers son équipe.

« Mes amis, il nous faut retrouver Narcisse, à présent. Soyons prêts à réunir deux amants épris l'un de l'autre... ! »

Rejoindre le dragon prit moitié moins de temps. Ils n'eurent en fait qu'à suivre les élans colériques de sa voix pour le rejoindre, et Elise sautilla dans sa direction, bientôt devancée par le musicien fou d'amour pour sa belle.

« Ô mon amour, je vous retrouve enfin... ! Depuis que je vous ai vue, mon âme éperdue n'a su trouver le repos, et votre sourire est à jamais gravé sur ma rétine... ! Laissez-moi vous conquérir, un mot de vous, un seul, et je vous appartiendrai. »

Elise s'essuya les yeux, d'où perlaient des larmes de joie. Elle se jeta dans les bras d'Ashton.

« C'est beau, non ? Regarde leurs flammes, comme elles se cherchent... ! Je suis presque jalouse, tu sais ? Moi aussi, je voudrais brûler d'un amour pareil... ! »

Elle ne croyait pas si bien dire. Visiblement, ce serait sardines grillées, au menu, ce soir.
Narcisse Williams
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MessageSujet: Re: [Évent] Paris fête la musique ! [1889]   [Évent] Paris fête la musique ! [1889] - Page 2 I_icon_minitimeMer 15 Juil - 3:36

Non. Juste non. Narcisse voulait bien être gentil, il voulait bien être tolérant, il voulait bien être patient, même, il l'était depuis le début de la Fête de la Musique. Mais là, non. Il refusait de souffrir la pire honte de toute sa vie sous prétexte qu’Élise n'était pas fichue de lui faire passer une soirée normale. Le jeune homme se crispa sur son loup, espérant de toutes les forces de son corps fatigué que cette maigre protection suffirait à le maintenir dans l'anonymat.

« … Monsieur Narcisse ? »

Trop tard. Le dragon se retint in extremis de jurer mais le vilain mot traversa son esprit avec une telle force qu'on pouvait sans doute le lire sur la ligne de ses traits. C'était officiel, il détestait sa vie. Il fusilla Adam du regard, espérant de tout cœur le faire taire, en vain. Le garçon parlait, parlait, et s'enfonçait de plus en plus. Ses poings se serrèrent graduellement tandis qu'un hurlement de rage grondait dans sa poitrine. Le visage de l'assistant, lui, restait tout innocent, comme le narguant par ses propos involontairement vexants. Lorsque la tirade interminable du jeune homme prit fin, il s'apprêta à lui crier ses quatre vérités. Parce que NON il n'était pas "adepte de ce genre de penchants", NON cela ne lui plaisait pas, NON il ne s'habillait pas en femme régulièrement et NON il n'était pas "membre" de ce concept ! Mais la soirée de la honte n'eut su être complète s'il ne s'était fait battre à coups d'ombrelle par la partenaire d'Adam, il supposait. Hahaha. Narcisse avait envie de tout faire brûler et, s'il n'avait eu peur du feu, il l'eut sans doute fait. Au lieu de cela, il adressa un regard passablement courroucé à la demoiselle. Si elle abattait de nouveau son ombrelle sur lui, phobie ou pas, il la ferait frire.

« E-Excusez la, m-monsieur, enfin madame ? Euh… E-Enfin ce n'est pas pour vous vexer que j'hésite hein ! Ohlala… »

C'est ainsi que malgré tout son courage et sa patience, le dragon Narcisse Williams perdit toute notion de sang froid. Les yeux améthyste se fendirent de manière foncièrement reptilienne et il poussa un grognement bestial qui indiquait clairement que le visage d'Adam venait de passer à deux doigts de rencontrer son poing. Il en avait assez de subir les humeurs et la... débilité des autres ! Est-ce que c'était de sa faute, à lui, s'il avait rencontré Élise qui, non contente d'être une plaie quand elle était droguée, avait décidé de faire de lui son jouet ?! Est-ce que c'était de sa faute s'il avait croisé trois satanés travestis qui s'étaient mis en tête d'agrandir leur foutu comité ?!  Est-ce que c'était de sa faute si ce pendard de corset l'empêchait de respirer ?! Hein ?!

Animé par les brusques flammes de la Rage, le dragon bouillonnait tant que, pour la première fois depuis une éternité, il sentit la chaleur du feu dans ses poumons grimper le long de sa gorge. Cela eut pour effet de le calmer brièvement. Respire un grand coup, se répéta le garçon, rappelle-toi de la technique de Papa, tu inspires, tu expires. Pas d'étincelles, non, pas d'étincelles, surtout pas. Voilà. Tu es un grand garçon, tu sais rester paisible même si tu as envie de griller tous ces malandrins. Enfin paisible. Le mot était bien grand pour qualifier l'état d'agitation extrême dans lequel se trouvait le jeune homme tandis qu'il lançait un regard courroucé à l'assistant du Dr Keller. Le pauvre n'y était sans doute pour rien, tant pis. Il avait besoin de passer ses nerfs sur quelqu'un et Adam avait achevé de le pousser à bout. Il se releva d'un bond, saisit ses chaussures et les jeta rageusement au sol, brisant les talons par la force du geste. Ses yeux, toujours fendus, percèrent le garçon. Un jour il serait gêné de son comportement et irait s'excuser, sans doute, mais pour le moment il fulminait. Sa main perlée vint saisir le col de son vis-à-vis pour l'attirer vers lui tandis qu'il murmurait – discrétion et corset étouffant obligent – rageusement :

« Est-ce que j'ai l'air de faire ça volontairement ?! Vous croyez franchement que je porte cet instrument de torture par plaisir ?! Pour qui me prenez-vous, un masochiste ?! »

Il lâcha brusquement son interlocuteur et jeta un coup d'œil à ses pieds nus, qui étaient couverts de cloques. Ce constat ne fit qu'alimenter sa rage et il adressa un regard empli de flammes aux maudites chaussures responsables de son état. S'il devait se priver d'acrobatie, ne fut-ce qu'une petite journée, il retrouverait Carmen et lui ferait manger son corset. Son esprit ayant caressé la pire possibilité, il était désormais plus courroucé que jamais ce qui, pour un dragon, était un fait passablement dangereux. Il ne restait plus grand chose de ce que Narcisse était d'ordinaire, toute timidité oubliée au profit de la sourde colère qui palpitait dans ses veines. Ses poings se serraient et se détendaient dans une tentative de conserver le peu de calme qu'il lui restait et sa respiration erratique secouait ses frêles épaules dans un souffle plus chaud qu'à la normale.

Alors qu'enfin il caressait l'espoir de parvenir à se détendre, le son bien trop familier d'une guitare parvint à ses oreilles, de même que la voix singulière de l'homme qui l'avait pris pour cible quelques minutes auparavant. Oh non. Non, non, non...



Trop tard. Déjà, le ton lyrique de son soupirant résonnait dans ses tympans et le dragon fut pris d'une envie soudaine de briser quelque chose. Si cet individu était pris de l'idée saugrenue de l'aborder de nouveau, il allait... Il ne savait pas ce qu'il allait faire et il n'était pas certain de vouloir connaître cette éventualité. Ses poings se serrèrent un peu plus et, de nouveau, il inspira comme le permettait son fichu corset pour se calmer.

« Ô mon amour, je vous retrouve enfin... ! Depuis que je vous ai vue, mon âme éperdue n'a su trouver le repos, et votre sourire est à jamais gravé sur ma rétine... ! Laissez-moi vous conquérir, un mot de vous, un seul, et je vous appartiendrai. »

Narcisse, qui ne voyait pas très bien comment son interlocuteur pouvait souffrir d'un manque de repos alors qu'il ne l'avait rencontré que quelques minutes plus tôt, décida d'ignorer superbement ce gros nigaud. Ses longs doigts vinrent saisir le tissus souple de sa robe pour le froisser dans un geste d'énervement palpable.

Inspirer, expirer... Bon sang, j'étouffe ! Corset de- !

Le jeune homme ne croyait pas avoir jamais pensé autant de jurons en si peu de temps, mais son agacement s'était transformé en une masse sombre et infâme que nul n'aurait jamais dû éveiller et il ne pouvait guère plus espérer interrompre l'élan que lui avaient donné ses émotions. Bien que l'aura de l'acrobate dût être fort peu accommodante en cette instant, si ce n'est foncièrement meurtrière, son soupirant avança courageusement vers lui tandis qu'il lui tournait le dos:

« Madame, sans vous je me meurs... Je ne sais comment décrire cette sensation si intense, si belle, si pure ! Étreignez-moi maintenant, et je sentirai enfin mon cœur s'élever ! »

De nouveau, Narcisse fulminait. Son regard fendu perfora littéralement celui d'Adam comme pour lui intimer d'ignorer le fou furieux qui l'approchait. S'il reconnaissait sa présence, il serait d'autant plus courroucé et cela n'était conseillé pour personne. La seule idée que la face rondouillarde du gaillard puisse s'approcher de lui lui procurait la douce envie de le transformer en hochet pour dragon. Hors de question qu'il laisse ce manège durer plus longtemps, il ne voulait plus, il ne pouvait plus. Pourtant, derrière lui, l'homme esquissa une nouvelle enjambée, faisant fi de tout bon sens.

« Ma douce, ne laissez pas mon amour vous gênez, je me montrerai délicat... Je vous aime ! »

Tant mieux. Narcisse, lui, le détestait déjà du plus profond de son âme. Du moins pour le moment. Ses poings se crispèrent avec une telle force que de légères veines apparurent sur la longueur de ses bras, son visage se fit plus dur, son regard plus froid. Il en avait assez, s'il arrivait quoique ce fût de plus, il allait... Quelque chose bougea et, prisonnier de sa tension gargantuesque, le dragon sursauta.

L'homme. Venait. De. Poser. Une. Main. Sur. Son. Épaule.

« Mademoiselle, je voudrais vous dire quelques vers de mon cr- »

BAM !

L'instant d'après, l'homme était à terre, tenant son nez ensanglanté dans ses mains tremblantes. Narcisse adressa une mine éberluée à sa propre main, aussi étonné de son comportement que sa pauvre victime. Un crochet du droit. Son tout premier. Il battit lentement des paupières puis détourna son attention sur son soupirant, qui semblait aussi perdu que lui.

« Je... », tenta-t-il vaillamment.
« Non., l'interrompit le dragon. Juste non. Vous êtes stupides ou vous ne possédez pas d'oreilles ? Ma voix vous semble féminine peut-être ? Je suis un homme, un homme, là ! »

Il pointa d'un doigt fort malpoli la muse qui, comme par hasard, se tenait en arrière plan, une rage profonde ancrée dans ses yeux améthyste. Oh, il se jurait de lui faire payer tout ça, un jour. Selon toute probabilité il aurait oublié ce serment dans les dix prochaines minutes au profit d'un embarras extrême, mais pour le moment il devait profiter de son absence totale de pudeur pour riposter.

« Vous voulez un responsable, vous regardez par là ! Je n'y suis pour RIEN, je ne veux y être pour RIEN et je ne veux SURTOUT PAS vous connaître ! »

Son regard, empli d'un glacial magma, se tourna vers l'assemblée des coupables avec reproche. Fichue fête, fichue drogue, fichue robe, fichu corset !! Narcisse fronça plus encore des sourcils.

« Je ne serai PAS votre poupée ! D'ailleurs... »

Il jeta sa coiffe au sol et envoya sa parure rejoindre ses chaussures brisées avant de réajuster son loup. Pour le moment, il avait les cheveux attachés ainsi un masque pour protéger son anonymat, et la fougue impériale du Dragon l'empêchait de se soucier du reste. De toute manière son attitude était d'ordinaire si différente que personne ne le reconnaîtrait, et ceux qui le faisait... Tant pis. Au point où il en était...

L'acrobate marcha sur ses pieds nus et cloqués qui, selon lui, le seyait mieux que toute chaussure à talons et, de son pas souple et félin, fila à l'anglaise, en courant le plus vite possible. Il ne fit pas attention à la douzaine de regards rivés sur eux, intéressé seulement par sa fuite. Si Elise le rattrapait il ne parviendrait jamais au Lost et sa soirée virerait plus encore au cauchemar que ce n'était déjà le cas.

Toutefois il devait l'admettre, s'énerver une bonne fois pour toutes l'avait soulagé. Peut-être devait-il songer à recommencer plus souvent ?

Une vague d'embarras déferla sur lui et il décida, rougissant, que non ce n'était pas une bonne idée au vu des bêtises que cela le poussait à faire. Il repensa aux dernières minutes avec une horreur qui le poussa à accélérer le pas.

Plus jamais de Fête de ce genre, voilà la promesse que se fit Narcisse Williams en s'éclipsant de la soirée d'un pas rapide et leste.
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MessageSujet: Re: [Évent] Paris fête la musique ! [1889]   [Évent] Paris fête la musique ! [1889] - Page 2 I_icon_minitimeMer 15 Juil - 13:28

« Matagot Félicien. Plus enchanté que vous ne le pensez. »

Enchanté. Il avait dit qu'il était enchanté de la connaître, et ça n'était visiblement pas par pure courtoisie. Enchanté. Ce mot résonnait à ses oreilles à la fois comme une caresse et comme la morsure d'une lame. Enchanté. Elle ne pouvait pas le laisser penser ça, c'était dangereux, il risquait de mourir et ce serait absolument sa faut-...
Ne venait-il pas de lui faire un clin d'oeil, là, à l'instant ? Elle s'empourpra légèrement, détournant immédiatement le regard dans le but évident de changer de sujet. Pour se donner du courage, elle but une longue gorgée de Whisky, laissant les mots quitter ses lèvres comme une évidence.

« Pour le tango... même s'ils ne parviennent jamais à attraper cet ivrogne, même si nous passons la soirée à attendre en vain sur ce banc et même si brusquement tout est annulé à cause de cette histoire, je vous assure que je réussirai à vous retrouver dans Paris et que je vous prouverai que je sais danser le tango. Mieux encore. Que je le danse mieux que vous. »

Le goût de la victoire envahissait de nouveau sa bouche, corrompait ses veines et détournait toutes ses pensées en direction de la réalisation de cet objectif. Mais, plus encore, il lui donnait l'impression d'être invulnérable, invincible, et que quoique lui répondrait son vis-à-vis, cela ne pourrait jamais la plonger dans le même trouble que précédemment. C'était fabuleux, l'effet que la détermination pouvait avoir sur elle. Quand elle était décidée, elle se sentait capable de soulever des montagnes d'une seule main, d'un seul doigt, même, et de les déplacer là où le cœur lui en dirait.

« Haha, je n’en attendais pas moins de votre part. J’espère que vous me retrouverez vite, je suis à Paris depuis peu de temps, et j’avoue que les distractions me manquent.
- Comptez sur moi, alors. Je n'aurais de cesse de vous rechercher. Croyez-moi. »


Ce fut un sourire qui s'inscrivit sur ses lèvres suite aux paroles qu'elle prononça. Ça devait pouvoir faire peur, une telle détermination, mais son vis-à-vis n'en semblait pas réellement décontenancé. Mieux encore, il était visiblement ravi. Tout semblait se passer pour le mieux et, Tala le sentait, elle se détendait même à mesure qu'elle apprenait à connaître son adversaire.
Puis il y eut l'épisode de la chaussure et alors, sa petite bulle de tranquillité explosa.




~




« Au cabaret ? Hein ?! Vous savez qui a fait ça ? Qui… ?! »

La fougue de son partenaire la fit se crisper et lorsqu'il lui prit la chaussure des mains, Tala sursauta même. Si elle savait qui était le propriétaire de leur nouvelle amie ? Oui, évidemment que oui, elle l'avait vu alors qu'il... euh... qu'il... profitait du bal, sans doute, et avait vu son pied dénudé suite au lancer.  Mais avant même qu'elle ne puisse répondre, il ajouta, sur le ton de la colère.

« Alors là si vous croyez que je vais attendre ! Montrez le moi ! »

Cependant, un craquement dans son dos fit se retourner la louve, désormais tendue au maximum. Sa soirée parfaite venait d'être gâchée par son pseudo-roi et ça, il allait le lui payer un jour.

« Khan ?! Qu'est-ce que vous faites là tout seul ? O-où est Silja ? »

Le pirate ne lui répondit pas, attrapa le soulier criminel dans les mains de Félicien sans même le voir, puis la jeta à la tête d'un pauvre innocent en hurlant le mot chaussure, arrachant un énième sursaut à Tala. Non, décidément, sa soirée ne reviendrait pas, le stress commençait à s'emparer de nouveau d'elle et maintenant, elle remarquait tous les regards de toutes les personnes de la foule qui, elle en était sûre, se tournaient vers elle. C'est dans ce curieux mélange d'anxiété et des restes de sa détermination qu'elle repéra la petite goule avec la victime de son ami, avant que celle-ci ne les rejoigne. Tala lui lança un sourire extrêmement crispé, soudain mal à l'aise au possible, dans cette foule. Elle avait désormais envie de partir, de rentrer, de se mettre en sécurité dans son petit appartement et d'oublier cette journée entière pour ne se concentrer que sur le lendemain matin, moment où sa vie reprendrait son cours normal.

« E-Excusez-moi Félicien, je ne me sens pas très bien, je pense que je vais partiiiIIIIR ?! »

Khan venait de la bousculer alors qu'elle s'était tout juste levée et l'avait rattrapée in extremis. Sa respiration s'accéléra alors que tout son corps se crispait très douloureusement suite au contact qu'ils partageaient désormais, et c'est un regard terrorisé qui se planta dans les yeux de son vis-à-vis. Elle avait envie de lui hurler de la lâcher, de la laisser tomber sur le sol, tout plutôt que ce contact qu'elle n'avait pas envisagé, tout plutôt que ce contact qu'elle n'avait pas prévu. Mais le pirate n'en fit rien. Pire, il noua la conversation.

« Oh, Tala ! Euh.. Pardon je- je suis désolé hein. Ç-ça va, toi ? »

En guise de réponse, il n'obtint qu'un profond silence. Et, alors qu'elle esquissait un premier mouvement dans le but de fuir loin d'ici, Khan prononça les mots honnis. Danser. Il. Voulait. Danser. Ahahahaha. Ce devait être une blague, Silja avait dû lui dire à quel point elle avait du mal avec le contact physique, pas vrai ? Oui, ça ne pouvait être que ça, hein ? Une blague. Une innocente petite blague dans le but de lui faire peur. Après ça, il éclaterait de rire en lui disant qu'il plaisantait, elle ferait semblant d'être prise d'une hilarité incontrôlable à son tour et fuirait sans demander son reste et-...
Khan l'interrompit dans le fil de ses pensées en lui intimant de ne pas bouger. Il. Rêvait. Évidemment qu'elle allait en profiter pour s'enfuir, non mais ! Elle s'apprêtait d'ailleurs à partir en courant lorsque son partenaire se redressa, l'air furibond et très mécontent.

« Il n'y a qu'une personne en ce monde qui mérite de recevoir cette chaussure. Et il ne s'agissait sûrement pas de la personne que vous venez frapper ! Damned ! »

Tala ouvrit de grands yeux surpris et eut un instant d'arrêt sur image, ce qui permit à Khan de revenir. Alors que les premières notes de la chanson débutaient, Tala lança un regard suppliant à Félicien, persuadée que celui-ci la sauverait. Bien mal lui en prit, le jeune homme partît sans demander son reste, récupérant la chaussure au passage.
… Quel traître ! Oh, la prochaine fois qu'elle le verrait, elle lui arracherait également des excuses pour l'abandon dont elle avait été la cruelle victime... ! Et il subirait sa colère... ! Oh oui, et elle-...
Elle n'eut rien le temps de penser de plus que son cavalier intempestif revenait à la charge. Il ne sembla pas notifier le départ furieux de Félicien et s'adressa même à lui alors que celui-ci disparaissait brusquement sous les corps de deux maladroits. AHAH ! Le karma dont lui avait parlé Ashton existait visiblement, et Tala s'estima vengée. Alors qu'elle notait cet état de fait, Khan en profita pour s'emparer de sa main, ce qui la fit littéralement bondir. Il allait s'arrêter en voyant ça, pas vrai... ? Il allait la laisser filer sans la contrarier, pas vrai... ? Il n'était pas ce genre d'hommes à forcer les femmes, pas vrai... ?

Et bien non, non, et si. Khan n'eut que faire de l'extrême crispation qui s'empara d'elle durant toute la danse et la força à un contact qu'elle refusait absolument. Le pire ce fut lorsqu'il vint, après lui avoir fait miroité une danse ne nécessitant aucun contact physique, se saisir de ses mains pour la rapprocher de lui et la faire tournoyer. Alors, elle se crispa de plus belle et décida de maudire le fieffé pirate pour les vingt générations à venir. Elle ne se retint d'ailleurs pas pour lui écraser le pied de toutes ses forces, ce qui n'eut malheureusement pas le résultat escompté : il portait des chaussures alors qu'elle n'en portait plus depuis le tango à peine esquissé. Le destin était absolument farceur, ce soir, apparemment. Un sourire désabusé prit place sur ses lèvres et mourut à la seconde même où les premiers applaudissements retentirent. Tala sursauta, lança un énième regard paniqué à Khan qui regardait les étoiles et qui, lorsqu'il baissa les yeux, ne comprit pas toute la détresse hébergée dans ces yeux-là. Pire encore... Il lui fit un compliment. La jeune femme n'en avait tellement pas l'habitude qu'elle s'empourpra monstrueusement, écarquillant les yeux comme jamais auparavant et ouvrant la bouche en un rond parfait, son cerveau incapable de traiter convenablement l'information qu'elle venait de recevoir. La suite lui apprit qu'elle devait absolument éviter ces instants de vulnérabilité. La suite la convainquit qu'elle ne devait plus jamais laisser quiconque la faire danser sans qu'elle ne soit pleinement décidée à le faire. La suite la fit reculer avec horreur alors qu'on placardait un baiser sur sa joue.

Ah.
Ahah.
Ahahahahaha.
Ahahahahahahaha.
Le rire nerveux qui s'empara d'elle ne fut que de courte durée, la colère revenant à la charge et magnifiant son regard vert qui, désormais, lançait toutes les flammes du monde à l'encontre de celui qui venait d'oser l'impensable. Elle posa les deux mains sur ses épaules et la réaction ne se fit pas attendre. Elle se rappela ce que son père lui avait toujours dit à ce propos.

« Tala, si un jour on t'embrasse sans que tu ne le désires, je te donne le droit de te défendre contre celui qui se sera permis de te faire ça. Alors n'hésite pas et... frappe en bas. »

Et en plus, elle avait la bénédiction de son père. Le coup de pied partît à une vitesse folle, empêchant Khan de l'éviter, et vint cueillir le téméraire pirate en plein dans l'entre-jambe. Alors que celui-ci se pliait en deux, Tala le fusilla du regard, sans pitié aucune. Il aurait certainement du mal à avoir des enfants, maintenant...

« Ne. Recommencez. Plus. Jamais. Ça. C'est compris ? »

Elle ne resta pas plus longtemps pour voir s'il hochait ou non la tête et se détourna en direction des rues de Paris, ajoutant très sarcastiquement :

« Bonne soirée. »

Une fois cela fait, c'est d'un pas rageur qu'elle se dirigea vers la première ruelle qu'elle vit, s'enfonçant dans la nuit alors que débutait une musique à l'ironie folle, dont elle comprenait quelques mots. Oh oui, ce soir, sa maison serait son paradis, à défaut de pouvoir prétendre l'inverse...



Lorsqu'elle tourna définitivement à l'angle d'une rue, Tala se le promit : les fêtes, c'était terminé pour elle. Aujourd'hui et à jamais. Elle ne put cependant pas s'empêcher de se rassurer alors que déjà, sa colère s'estompait au contact d'une culpabilité grandissante :

« Tiens-bon Tala, on rentre à la maison. »


A titre d'information:
Edward White
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MessageSujet: Re: [Évent] Paris fête la musique ! [1889]   [Évent] Paris fête la musique ! [1889] - Page 2 I_icon_minitimeJeu 16 Juil - 10:26

Foutu pour foutu…

Alors que Dolores remplissait de nouveau sa bouche d’eau, le loup se jeta sur elle et appuya vivement ses deux mains sur les joues pleines de la doctoresse. Il en résulta un magnifique geyser qui traversa Louise dans le son le plus disgracieux du monde. Évidemment, ce ne fut pas sans attirer davantage les regards vers eux, mais rien ne pouvait inquiéter ces deux combattants confirmés. Concentré sur l’étirement des pommettes de son interlocutrice, qui continuait de parler visiblement étonnée de la distance du jet d’eau, Edward avait occulté le reste du monde et sa mise désormais plus que discutable. Il l’aurait bien noyée une seconde fois, si l’aura néfaste de Louise ne l’avait pas arrêté dans sa lancée. L’orage grondait.
Rapidement, le lycanthrope retrouva une stature plus digne (du moins autant qu’on pouvait l’être lorsque l’on faisait trempette, en chaussettes, un jour de fête… Hey !). Il plaqua vivement sa main contre la bouche retroussée de Dolores, qui insistait pour battre son précédent record, et lâcha très fermement :

Un peu de sérieux.

Mais le liquide tiède qui coula entre ses doigts lui glaça l’échine dans un frisson d’intense dégoût que les bulles de la doctoresse n’atténuèrent en rien. La seconde suivante, les badauds devenaient les témoins de la clef de bras que le loup maintenait sur la gorge de sa prisonnière à peine inquiétée, et dont le battement des mains éclaboussait sur une circonférence de trois mètres au moins. Puis Dolores mima un décès fictif, Edward chercha à la noyer et Louise se fâcha :

Ça suffit ! Que vont penser les gens de vous Edward ?!
C’est elle qui a commencé !
Vous n’allez pas vous y mettre…
Mais c’est v… Euh… Dotty ? Qu’est-ce que tu fais ?
L’étoile de mer, non ? Ce serait peut-être plus intelligent de la retourner avant qu’elle se noie par contre.
Hum… Je suis obligé ?

Visiblement ce n’était pas la réponse qu’attendait la fantôme, aussi Edward obtempéra et pratiqua un puissant assaut de l’index sur la hanche de sa comparse qui put, enfin, reprendre son souffle. Toutefois, les iris désormais brillants de l’homonculus ne furent pas pour rassurer ses deux interlocuteurs. Il sembla judicieux au loup de quitter rapidement la fontaine, tendant la main pour aider Dolores à faire de même. Malheureusement, elle en avait décidé autrement. D’après ses dires, elle venait de découvrir une nouvelle espèce de champignon aqueux placé, bien sûr, sous les aisselles d’une statue de triton dodu et elle se faisait un devoir d’en étudier toutes les propriétés. Elle ne renoncerait à aucune méthode pour y parvenir.

Mais tu ne vas pas arracher le bras de toute la statue enfin ! Mais… Mais non ! Forcément ça se remarquera ! Tu as déjà vu une statue sans bras ?!
Il y a la Vénus de Milo, souligna calmement Louise.
Si vous l’encouragez aussi… Dolores, mais qu… Enlève ta tête de là, on ne comprend rien quand tu parles !
Je crois qu’elle demande ses lunettes.
Ah…

Edward tâta rapidement ses poches, rien. Rien non plus autour de la fontaine, ni dans l’eau. La situation devenait critique. Il eut une rapide pensée pour Manfred, mais cet ultime espoir se solda par un nouvel échec, le pigeon ayant également disparu. Ce qui s’avéra, finalement, être le dernier de ses problèmes…

Ne mets pas tes doigts dans le postérieur de Poséi… Dolores !


[…Un peu plus loin, près de la piste de danse…]


Euh, Andréa…
O… Oui Éléna ?
Tu as un pigeon sur la tête.
Ah ? Ah ! Manfred mais qu’est-ce que tu fais là ?
Manfred ? Tu le connais ? Oh ! Il tient quelque chose dans son bec. Attend, voilà. Ce sont des lunettes.
C’est celles de Dolores, c’est le signe convenu pour un appel de détresse.
Qu… Quoi ?! Quelqu’un est en danger alors ? S’inquiéta Éléna, déjà prête à accomplir le plus grand sauvetage de tous les temps.
Plus ou moins… Abandonna le louveteau dans un soupir.


[…Quelques minutes plus tard…]


Mais qu’est-ce que vous faites ! S’exclama Andréa qui venait de rejoindre la fontaine.
J’essaie de sauver la virilité de Poséidon, répliqua son oncle, debout dans la fontaine, faisant au mieux pour contenir le désir de connaissance de Dolores.
Qu… Non en fait je ne veux rien savoir.
Et qu’est-ce que tu fais là d’ab… Oh ! Bonjour Éléna !

Si le ton était conviviale, les pensées d’Edward l’étaient beaucoup moins. Il passa en revue une liste non exhaustive de jurons, avant que son neveu ne reprenne calmement :

Manfred m’a ramené les lunettes de Dolores. Du coup je me suis dit qu’elle allait en avoir bes…

L’esquive qu’effectua Dolores fut magistrale. Impossible de dire comment elle se débarrassa de l’étreinte du loup (même si son entraînement à la technique de la limace italienne n’y était peut-être pas pour rien) toujours était il qu’elle rejoignit Andréa d’une enjambée gracieuse, récupérant ses lunettes dans un V victorieux. Dans son élan exceptionnel, l’homonculus n’avait toutefois pas oublié de repousser Edward qui, perdant l’équilibre, s’était raccroché au bras du triton, désormais manchot. Il sortit de l’eau furieux et trempé, pointant du doigt d’argile, Manfred en plein réajustement capillaire.

Tu es repassé à l’ennemi, pigeon ! Notre marché ne tient plus !
Rouh !
C’est ça oui… Le Ciel est ta maison, j’allais le dire !
Tu ne veux pas reposer ce bras ? S’enquit son neveu.
Non.

Comme l’aurait fait un torero, Edward esquiva l’assaut de Dolores, qui souhaitait visiblement récupérer ses champignons, avant de lui donner un coup de statue sur la tête dans un « Olé » moqueur. Il s’en serait suivi un affrontement intense si Andréa n’avait pas glissé :

Vous ne voulez pas voir le feu d’artifice alors ? Il ne va pas tarder, on devrait rejoindre la tour.
Il y a un feu d’artifice ? Interrogea son oncle.
Euh… Oui. À minuit. Tu n’étais pas censé organiser l’évènement en fait ?
J’ai peut-être lu de travers quelques… papiers.
Étonnant… Ah ! Dépêchons nous, Dolores nous sème déjà et elle t’a piqué le bras.
Quoi mais qu… Dotty !

Le trio (et demi s’il on compte Louise) emboîta le pas à la doctoresse qui rejoignait déjà son cher assistant et sa fiancée, délaissés un peu plus tôt. Les tourtereaux eurent la délicatesse de s’interroger davantage à l’appendice rocheux agité par Dolores, qu’à leur état quelque peu humide, ce qui leur valu le début d’un long monologue de la scientifique sur tous les parasites aquatiques et autres formes de vies de ce type. Un débit de paroles illimité qui ne semblait intéresser que la gentille Lisette, les autres fixant le ciel.
Autour d’eux, la musique s’était apaisée depuis quelques minutes. Toute la fête semblait tourner au ralenti, attendant, le nez en l’air, que minuit sonne. Puis un sifflement, et la première fusée s’envola, ne laissant qu’une faible traînée blanche dans le ciel. Lorsqu’elle atteignit son point culminant, le firmament s’embrasa d’une belle teinte or, avant qu’un bruit sec ne résonne dans la nuit parisienne.

Dolores s’était tue.

Edward fut le seul à remarquer l’absence de ce fond sonore oppressant. Il tourna un regard curieux vers la doctoresse, qui s’était littéralement figée, la bouche entrouverte, les yeux ronds comme des soucoupes. Cela arracha un petit sourire à son supérieur et ami, certain que la découverte des feux d’artifices ne serait pas sans incident sur les mois à venir.
Il ne souligna pas ce détail, ni le frôlement des doigts d’Andréa avec ceux d’Éléna, ou l’étreinte tendre d’Adam sur sa fiancée, et encore moins l’air parfaitement stupide de Manfred, préférant profiter du spectacle.

Sons et lumières offrirent un numéro splendide, rivalisant en intensité avant que le bouquet final ne fassent, un instant seulement, renaître le jour. La foule siffla, applaudit avec énergie la magie des artificiers avant qu’un nouveau groupe de musiciens n’enflamme la piste d’une mélodie vive.



Les plus jeunes allèrent danser de bon cœur sur ce rythme d’un autre temps, tandis qu’Edward appuyait à intervalles réguliers sur la joue de la doctoresse, toujours bloquée :

Dotty, Dotty, Dotty, Dotty, Dotty, Dotty, Dotty, Dotty, Dotty, Dotty, Dotty, Dotty, Dotty, Dotty, Dotty, Dotty, Dotty, Dotty, Dotty, Dotty, Dotty, Dotty, Dotty.

La mise à jour céphalique passée, un nombre de mots bien trop nombreux pour une si petite bouche déborda des lèvres de Dolores, dont l’état d’excitation venait de gagner une bonne dizaine de niveaux. Cela fit, exceptionnellement, rire Edward qui se fit secouer avec entrain, en supportant les théories les plus hasardeuses possibles sur le décalage du son et de la lumière à laquelle la jeune femme venait d’assister. Le loup finit par lui coller ses deux mains sur les joues, lâchant amusé :

C’est bon, c’est bon. Je te trouverai une fusée d’artifice si tu acceptes de danser !
Alors dansons… Mon loup !






Mélodie finale !


C'est la fin de cette folle aventure autour de la musique pour vous et vos personnages ! L'aventure aura été riche en évènements ! Souvent rocambolesques, avec de belles surprises, ou de pures actes de barbarie (une pensée pour Narcisse et pour Khan), elle aura peut-être marqué vos créations pour la suite !

Merci pour votre participation exceptionnelle, pour ce final pétillant et pour toutes ces découvertes ou redécouvertes musicales !

MERCI À TOUS !!

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