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Neige

Cabaret du Lost Paradise - Forum RPG

Forum RPG fantastique - Au cœur de Paris, durant la fin du XIXe siècle, un cabaret est au centre de toutes les discussions. Lycanthropes, vampires, démons, gorgones… Des employés peu communs pour un public scandaleusement humain.
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 Tourne la roue [Pv Andréa][1890]

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Alice Lindel
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MessageSujet: Tourne la roue [Pv Andréa][1890]   Tourne la roue [Pv Andréa][1890] I_icon_minitimeSam 13 Mai - 16:29

On lui avait confié une mission de la plus haute importance !

Ou presque. Ce n'était pas grand-chose, juste une missive a remettre en main propre, peut-être une réponse à négocier. Pour autant, cela suffisait pour qu'Alice soit légère, heureuse et fière qu'on lui fasse confiance pour accomplir ce genre de tâche sans qu'on ait vraiment besoin de l'accompagner. Elle avait même eu droit à un peu d'argent de poche, une permission silencieuse d'acheter quelque chose qui lui plairait, si un heureux hasard croisait sa route. C'était aussi l'excuse parfaite pour rater le couvre-feu ! Dans sa petit robe vert pâle, Alice était pleine de vie, resplendissante de joie, et de fait, tout se déroula très bien. Elle eut même le temps d'acheter son goûter.

Au lieu de prendre immédiatement le chemin du retour, elle préféra passer par les marchés en périphérie de la ville, un peu distraite. Avant même qu'elle ne le réalise, elle s'était un peu éloignée du quartier qu'elle avait l'habitude de fréquenter. Peu importe, peu importe ! Cela lui permettrait sûrement de découvrir de nouvelles choses. Bien vite, d'ailleurs, une broche élégante attira son regard. Le métal était plié dans un motif de libellule. Avec une pierre rouge sur le dessus, comme un rubis. Son doigt en suivi la forme, bien malgré elle. Elle était tellement préoccupée qu'elle sursauta lorsqu'une voix se fit entendre près d'elle.

« La petite dame a bon goût ! On raconte qu'il s'agit d'une pièce d'un trésor maudit du redoutable pirate ... »

Alice n'en écouta pas plus et déclina poliment l'offre qu'il s'efforcerait de lui faire. D'habitude, ce genre d'histoire la fascinait, mais s'il y avait un mauvais sort mêlé à tout cela ... Sa chance était déjà suffisamment vacillante. Enfin. Elle ne devrait pas laisser cette histoire la bouleverser autant, ce n'était sûrement rien de plus, une histoire inventée par cet homme afin d'augmenter la valeur de ses bien. Elle sortit plutôt son mouchoir en s'éloignant, le pressant contre son front alors qu'elle s'apprêtait lentement à rentrer. Pourquoi faisait-il aussi chaud, tout à coup ? Elle regrettait d'avoir fini son jus de fruits trop vite, au lieu de l'apporter. On ne pouvait jamais se fier au temps de la capitale. Ce n'était pas comme à la campagne. Ici, l'air était imprégné de la foule. Cette vague de nostalgie la surprit. Peut-être devrait-elle passer quelques jours dans leur maison d'été. Oui, un peu de repos, loin de tout, cela lui ferait le plus grand bien ... Quoique ... Elle serait encore beaucoup trop seule. Même si elle devrait au moins amener une suivante et l'un des hommes de main de son père. Ce serait donc déjà moins pire qu'en ce moment. Seule, dans cet endroit qu'elle ne connaissait pas.

Un grand frisson s'empara de tout son corps. Elle accéléra le pas. Tirant sur le jupon de sa robe lorsqu'elle resta coincée contre une branche, jusqu'à la déchirer. Elle était terrifiée. Mais elle avait plutôt l'impression qu'elle allait être malade. Que lui arrivait-il ? L'avait-on empoisonnée ? Droguée ? Peut-être l'observait-on en ce moment même. Prêt à finir le sale boulot, ou à la kidnapper lorsque ses sens la trahiraient. Bon sang. Où étaient ses gardiens lorsqu'elle en avait le plus besoin ? Elle aurait dû écouter plus attentivement les conseils de son père. Un rire incontrôlable, faible, amer, secoua sa poitrine. Quelle tête il ferait, si elle tournait de l'œil et mourrait comme un misérable chien, dans une ruelle quelconque. Quoique parfois, elle se demandait si ce n'était pas juste parce qu'il ne pouvait plus vraiment espérer obtenir un second héritier, qui mériterait bien mieux sa place et son affection.

Une spirale infernale semblait se dérouler dans son cœur, et sous ses yeux. Ah ! Ah ! Il l'avait poussé dans les bras de la folie, et elle avait fini par y tomber !

Comme de fait, elle tituba et s'écrasa comme une feuille morte au milieu d'un carré de citrouilles. Au lieu de s'inquiéter de son sort, le marchand préféra retourner à ses clients, après lui avoir crié plus ou moins méchamment dessus qu'elle devrait lui rembourser les dégâts occasionnés, d'une manière ou d'une autre. Peut-être pensait-il qu'elle était sans abri, ou droguée, vraiment, dans son état, ce n'était pas surprenant. Elle voulait demander de l'aide, mais les mots étaient coincés au fond de sa gorge, entre la peur et la fièvre. Et puis elle ne savait plus très bien à qui elle pouvait bien faire confiance.
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MessageSujet: Re: Tourne la roue [Pv Andréa][1890]   Tourne la roue [Pv Andréa][1890] I_icon_minitimeMer 17 Mai - 21:56

R'gardez donc comm'sont belles mes citrouilles ! Franch'ment ça f'rait pas une jolie surprise à ram'ner à vot'cuistot ? J'le connais bien m'sieur Del Viento ! Pour sûr qu'il appréciera ! T'nez sentez ça un peu !
C'est que je ne suis pas là pour…
J'vous fais même un prix si z'en pr'nez deux ! Mais ça rest'entre nous hein !
En fait, j…
J'vous les mets dans un filet. Pour cinq sous ! C'est une affaire mon p'tit ! Enfin… Mon grand s'rait p'us juste. Z'avez dû en manger des litres d'la soupe aux potirons pour êt'e si grand qu'ça hein ?

Andréa ouvrit la bouche pour répondre, mais le vendeur reprit son ode aux cucurbitacées.

Le louveteau ne travaillait pas cet après-midi et il en avait profité pour se rendre chez le luthier à qui il avait racheté des cordes pour son violon. Au retour, il s'était laissé tenter par un petit détour afin de profiter des derniers rayons de soleil de la journée. Ses pas l'avaient guidé vers les ruelles marchandes où les boutiques aux devantures chargées côtoyaient vendeurs ambulants et clients ou pigeons aux bras chargés. Et ce ne fut que bien après s'être engagé dans l'artère bondée que le garçon s'était rendu compte de son erreur.
C'était le troisième commerçant qui l'abordait. À bien y réfléchir, cela n'avait rien d'étonnant ! À force de faire les courses pour le cabaret, la grande perche maigrelette était devenue une petite célébrité parmi les camelots, qui essayaient toujours de lui vendre plus que ce qu'il devait acheter. Et si Andréa avait péniblement réussi à faire comprendre aux deux précédents vendeurs qu'il n'était pas envoyé par le Lost Paradise, cela s'annonçait beaucoup plus compliqué avec ce troisième larron. Déjà en train de lui emballer ses citrouilles, l'homme fut toutefois arrêté dans son élan par la chute soudaine d'une demoiselle dans sa marchandise. Il pesta :

Hé ! C'quoi ça ? V'trouvez qu'c'est des manières que d'tomber dans la nourriture ? J'vais pas vous d'ner quoi qu'ce soit alors du balais !

Ce fut avec effroi qu'Andréa le vit se saisir d'un bâton et le brandir au-dessus de la jeune fille. Dans la seconde, le loup fut sur lui. Il lui empoigna le bras avant qu'il ne la batte. L'homme protesta, se dégagea et reprit sur un ton de reproche :

'Coûtez. J'les connais bien c'gueux là, y sont bons à rien.
Mais elle n'a pas l'air bien ! Protesta vivement le louveteau en se penchant vers l'inconnue.
Probablement qu'c'est qu'une pochtronne ronde comme une queue d'pelle qui tient p'us d'bout. 'Faux pas vous attendrir sur ces gens là, sinon y vous mangeront tout cru !
Je crois qu'elle a de la fièvre.
Bôh ! Elle aura chopé une saloperie en faisant l'trottoir.
Ça j'en doute… Vous avez vu sa robe ?
D'quoi ? Bah… Hé ! Vous faîtes quoi ?
Vous pourriez m'aider ?

Il y eut un moment de flottement, puis le vendeur posa son arme de fortune pour prêter main-forte au jeune homme et l'aider à hisser la petite blonde sur son dos. Andréa le remercia et comme il lui tendait fièrement ses citrouilles, le louveteau esquiva cette charge supplémentaire en lui promettant de voir avec le chef cuisinier pour la confection d'un menu spécial courges. Le visage du vendeur se fendit d'un sourire jusqu'aux oreilles, et ce fut en l'entendant se gausser du commerce de choux de son voisin qu'Andréa quitta les lieux.

Il n'eut qu'à atteindre le bout de l'artère pour se rendre compte qu'il ne savait absolument pas comment aider la jeune fille. Arrêté à l'angle de la rue Saint-Denis et de la rue des Prêcheurs, il hésita longuement sur le chemin à prendre, jusqu'à ce que le regard désapprobateur d'un petit troupeau de nones ne le pousse dans l'artère principale. Réajustant sa prise sur les jupons de l'endormie, il poursuivit son chemin sans un regard pour les passants, mais rougissant chaque fois qu'il se sentait observé. À moins que ce ne soit à cause du souffle de la demoiselle dans son cou ?
Exceptionnellement, la chance joua en sa faveur et bientôt le doux gargouillis de l'eau lui chatouilla les oreilles. Quelques mètres en plus avalés et le voici qui débouchait sur la petite place de la Fontaine des Innocents. Les bancs étaient déjà pris d’assaut par cette belle journée, mais ce fut au bord de l'édifice qu'Andréa installa l'inconnue. Un peu de fraîcheur pourrait lui faire du bien.

Vous m'entendez ? Mademoiselle ?

Il s'accroupit face à elle et lui tint doucement les poignets. Le crachin de la fontaine les aspergeait légèrement, juste de quoi compenser la chaleur du soleil. Le cri d'enfants jouant au cerceau sur la place fit brièvement tourner la tête du louveteau. Il écarquilla les yeux en repérant, loin derrière eux, une haute boîte en bois à l'allure familière. Se relevant une seconde, il s'assura de sa découverte, puis se pencha à nouveau sur la jeune fille. Il demanda :

Mademoiselle ? Il y a une cabine téléphonique pas très loin. Est-ce que je peux appeler à une adresse de votre part ? Peut-être un parent ou un ami ?

Pas sûr qu'elle pourrait lui répondre, alors il ajouta, espérant la rassurer :

Sinon je demanderai au standard de joindre un médecin.
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MessageSujet: Re: Tourne la roue [Pv Andréa][1890]   Tourne la roue [Pv Andréa][1890] I_icon_minitimeLun 27 Aoû - 23:13

Alice sentit des bras la saisir et cela ne fit qu'accentuer sa panique. Sans vraiment entendre ce qui se disait autour, elle ne pouvait que croire qu'on était en train de la kidnapper. Voilà ce qu'il en coûtait le prix d'être une riche héritière. Elle hésita à se débattre, ou au moins à hurler. Quelqu'un lui viendrait en aide non ... ? Ils étaient en plein cœur du marché. Même avec sa robe abîmée, elle ... elle était une bourgeoise bon sang ! Malheureusement, elle n'en trouva pas la force et c'est ainsi qu'elle quitta la douce odeur de citrouilles pour celle d'un homme. Elle garda les yeux fermés, effrayée. Qu'allait-il lui arriver désormais ?

Alice fut surprise qu'on la dépose plutôt rapidement et avec délicatesse. Elle n'était pas pieds et poings liés. Ses yeux n'étaient pas cachés sous un bandeau. Ils n'avaient même pas pris une voiture ... Ce n'était pas très professionnel tout cela. La fraîcheur de l'eau lui fit un peu de bien. Ses pensées redevinrent plus lucides. Elle avait été ridicule, vraiment ... Cette personne lui était venue en aide dans un moment de faiblesse et elle l'avait imaginé comme un brigand ou un pervers. Elle avait eu de la chance ... Elle ne répondit pas tout de suite à la question, ne sachant pas quoi dire, trop embarrassée. Ses joues prirent une légère teinte rosée.

Il ne lui était pas venu à l'esprit que cela pourrait inquiéter plus encore le pauvre garçon qui lui tenait encore les poignets. À sa voix, il était clair maintenant qu'il était plus jeune qu'elle ne l'avait imaginé au départ, et il était seul. Elle n'avait rien à craindre. Ou au moins, elle tentait de s'en convaincre. Quelques secondes de solitude lui permirent de se calmer, tout comme le bruit ambiant. Elle put enfin ouvrir les yeux et reconnaître le cadre de normalité où elle se trouvait, juste avant que le garçon revienne à ses côtés.

Appeler quelqu'un ? Mais appeler qui ? Son père lui avait confié cette tâche toute simple et elle n'avait même pas été capable de s'en tirer sans s'attirer des ennuis. Ah ... Un médecin, c'était une bonne idée, ça. Elle avait la carte de Mortimer, quelque part dans son sac. Lui saurait quoi faire, il avait toujours une réponse à tout, même si parfois, c'était surtout énervant. Seulement, dans son état, elle n'était pas sure de pouvoir la retrouver. Pas tout de suite. Alors, il ne restait qu'une solution ; elle s'efforça de sourire.

« Non, non ! Je vais mieux ! »

Elle se releva pour prouver ses dires et prendre le chemin du retour puisque sa voix la trahissait. Trop rapidement, sans doute. Chancelante, prise d'un nouveau vertige, elle ne put que s'agripper au banc et à l'épaule du jeune homme pour éviter de se retrouver sur les pavés une nouvelle fois. D'ailleurs, ses genoux étaient un peu douloureux. Au moins, elle ne s'était pas foulée la cheville. Relevant le visage pour s'excuser, c'est à ce moment qu'elle vit alors vraiment qui était son sauveur. Les lèvres entrouvertes, elle posa ses mains tremblantes sur les joues du garçon, comme pour s'assurer qu'il était bel et bien là. S'était-elle frappée la tête en tombant ? Était-elle en train de rêver ?

« Andréa ... ? »

Plus tard, elle pourrait être horriblement embarrassée et blâmer tout cela sur son malaise. Pour le moment, elle voulait juste qu'il reste un peu à ses côtés.
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MessageSujet: Re: Tourne la roue [Pv Andréa][1890]   Tourne la roue [Pv Andréa][1890] I_icon_minitimeDim 30 Sep - 19:53

Attention, vous allez tomb…
Andréa... ?
P– Pardon ?

Deux mains s'étaient posées sur les joues du garçon. Les siennes ne savaient pas trop où s'installer pour maintenir debout cette jeune demoiselle à l'équilibre précaire. Il parvint à la guider jusqu'au banc voisin, tout juste libéré et l'aida à s'y asseoir. Il en profita pour timidement s'attarder sur cette figure de poupée blonde à la peau encore trop pâle à son goût. Elle avait l'air de le connaître, mais ce n'était pas réciproque et le louveteau eut beau réfléchir, il fut incapable de mettre un nom sur son visage. Un peu honteux, il essuya d'un air gêné ses joues qu'il sentit s'empourprer, puis balbutia :

Je-Je suis désolé… Est-ce qu'on s'est déjà rencontré ?

Il tourna la tête le temps de retrouver un peu de calme. Ses doigts s'entortillèrent nerveusement les uns avec les autres, le garçon tira plusieurs fois sur ses manches avant de daigner l'observer à nouveau. Il s'inquiéta de la voir toujours aussi fébrile et s'aventura à demander :

Vous êtes sûre que vous ne voulez pas appeler quelqu'un ? Vous avez l'air bien malade et…

Andréa ne termina pas. Sa poigne s'était refermée sur un petit trésor resté au fond de ses poches depuis des temps inconnus. Il l'en sortit aussitôt et constata avec une pointe de soulagement que l'emballage du bonbon au caramel avait à peine bougé. Certain que ce carré de sucre saurait rendre des couleurs à la jeune fille, il le lui posa dans les mains avec douceur.

Tenez. Ça vous fera peut-être du bien.

Il ne savait pas quoi faire de plus. Embêté, le jeune homme réajusta machinalement sa gavroche après s'être redressé. Son regard balaya les environs à la recherche d'un peu d'aide. Un frisson lui remonta l'échine.
À quelques mètres à peine, trois jeunes femmes se dirigeaient vers eux. Elles étaient toutes trois bien habillées, quoi que dans une style qui se distinguait de l'habituel chic des bourgeoises parisiennes. Elles devaient avoir leur âge et celle qui marchait en tête fumait tranquillement, ses lèvres fines collées au bout d'un long porte-cigarette. Inexplicablement, Andréa s'inquiéta. Il sentit le loup s'agiter et se plaça mécaniquement entre elles et la jeune fille installée sut le banc. Il ne se retourna qu'à demi pour la questionner :

Vous les connaissez ?

Le trio avala les derniers mètres qui les séparaient d'eux et s'arrêta. L'inconnue tira une bouffée de tabac et fit tomber les cendres au sol d'un geste. Elle eut un léger mouvement de tête et révéla, une seconde seulement, un bandeau sur son œil gauche, autrement dissimulé par ses cheveux. Cela ne l'empêcha pas de toiser le garçon d'un air méfiant, avant d'interroger d'une voix modulée d'un fort accent américain :

J'espère que ce boy ne te fait pas de problem, Miss.

Andréa n'avait aucune notion d'anglais, mais il devina que l'on parlait de lui. Il se décala légèrement, baissa la tête d'un air involontairement coupable et essaya de se justifier.

Je voulais l'aider. Elle ne se sentait pas bien.
Really ?

Le louveteau grimaça sans comprendre.

Pardon je…

Sur les trois jeunes femmes, la plus petite, les cheveux d'un brun très clair aux reflets presque roses, se décala sur la droite. En deux pas elle avait atteint le banc et s'y installa très calmement. Elle se pencha vers sa nouvelle voisine et lui demanda avec un timbre également marqué de son origine étrangère :

C'est vrai ce que le boy dit ? Tu peux dire la vérité. On s'occupera de lui si c'est une pervert.
Je ne suis pas un pervers ! Objecta Andréa en virant au rouge écrevisse.
Oh shut up ! C'est à la lady que je parle.

Le louveteau se pinça les lèvres et serra les poings. La signification de la phrase restait un grand mystère pour lui, mais le ton sec suffit à l'empêcher d'ajouter quoi que ce soit.

Stay calm Mallory, intervint la dernière demoiselle, une blonde restée jusqu'alors en retrait.
Tch…
Girls please.

Un silence.

Sorry Brook'.
Sorry Brook'.

La concernée termina sa cigarette, puis la jeta au sol. Elle acheva le dernier volute de fumée d'un généreux coup de talon et redressa la tête. Passant ses doigts dans ses cheveux, elle avisa les environs avant de reporter son attention sur eux. Elle demanda :

On t'invite à boire une verre ? Le boy peut venir s'il gêne pas.

Faisant fi d'Andréa, elle tendit la main à la demoiselle et lança :

Je m'appelle Brooklyn. Et toi ?


H.R.P:
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MessageSujet: Re: Tourne la roue [Pv Andréa][1890]   Tourne la roue [Pv Andréa][1890] I_icon_minitimeLun 27 Avr - 2:08

À quoi s’attendait-elle ? Il ne la connaissait pas. Évidemment qu’il ne la connaissait pas. Elle non plus, trop longtemps, n’avait pas su qui avait fait vaciller tout son univers sur un axe de beauté. Il avait juste joué du violon sur le bord du fleuve ; sans doute ne se savait-il pas écouté. Alice s'était souvent demandé pourquoi, s'il travaillait au Lost Paradise, il ne jouait pas sur la scène. Il était tellement doué. Elle aurait reconnu sa musique bien plus vite, au lieu de devoir se contenter de miettes d'indices ça et là. Mais peut-être he reconnaissait-il pas son talent, ou peut-être était-il trop timide ... Elle non plus, ne le connaissait pas, pas vraiment.

Ils n’étaient pas dans un conte de fées. Leurs regards croisés ne suffisaient pas à tout expliquer. Elle avait juste eu beaucoup de chance et voilà qu'elle pouvait aussi bien avoir tout gâché en le mettant mal à l'aise. S’il partait en courant et qu’il refusait de lui adresser à nouveau la parole, parce qu’elle était folle, son cœur pouvait aussi bien s’arrêter de battre, vaincu par ce qui l’avait affaiblie. Au lieu de cela, il lui tendit un petit bonbon. L’emballage, elle le reconnaissait bien. Cela faillit la faire rire, un sourire faible ornant son visage fiévreux, chassant les larmes.

Pourquoi Andréa l'avait-il aidée ? Parce que c'était un gentil garçon. La réponse était évidente. Au lieu de cela, Alice en vint à une conclusion tout autre, au cœur de son esprit embrumé : elle était encore en train de rêver. Ça expliquerait cette interruption inopinée. Au lieu d'un lapin blanc, elle en était flanquée de trois. Comment expliquer autrement qu’elle ait trouvé un jeune prince après être tombée au milieu d’un carré de citrouilles ? Ses notions d'anglais lui permirent de suivre parfaitement la conversation, merci papa, même si le violoniste semblait un peu perdu quant à lui. Pauvre garçon. C'était mieux s'il ignorait certains détails, pour le moment.

« Je m’appelle Alice. Alice Lindel. »

C'était sa réponse pour le groupe tout entier. Voilà qui elle était.  Certes, elle n'était pas obligée de décliner son nom complet alors que personne d'autre ne l'avait fait, mais c'était ainsi que le voulailt les préceptes de bienséance. Elle essaya même de faire une petite révérence mais faillit tomber à nouveau, s'accrochant aux épaules de Brooklyn avec un rire plus léger cette fois. Une boisson chaude lui ferait du bien, oui, c'était décidé, elle allait boire un verre avec ses nouveaux amis ! Il fallait juste que ça soit suffisamment évident que la présence à ses côtés sur ce banc ne lui était pas déplaisante, bien au contraire.

« Je vole, Andréa ! Tu viens ? Dépêche-toi, même s'il nous reste encore pas mal de temps avant la fin de la journée ! »

Les gentils garçons ne laissent pas les demoiselles dans une situation pareille où on pourrait profiter d'elle ... De bien des façons. Après tout, ce qu'elle avait dit n'était pas non plus parfaitement anodin pour une demoiselle qui n'était plus tout à fait une enfant. Sa naïveté pourrait causer sa perte, on ne sait jamais, on avait déjà essayé de la frapper avec un baton aujourd'hui ! Cette journée était remplie de surprise. Peut-être avait-il mieux à faire … Mais, ne voulait-il pas savoir ? Comment connaissait-elle son nom ? Elle n'avait pas vraiment répondu à cette question, en fin de compte. Sa curiosité serait peut-être suffisamment piquée, dans le cas contraire, il serait toujours capable de la retrouver, maintenant qu'il connaissait son identité. Quant à Alice, elle se laissa simplement emporter par le trio, un dernier regard plein d'espoir lancé par dessus son épaule.
Andréa Eyssard
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MessageSujet: Re: Tourne la roue [Pv Andréa][1890]   Tourne la roue [Pv Andréa][1890] I_icon_minitimeDim 28 Mar - 11:19

Andréa entrouvrit les lèvres, mais aucun son ne les quitta. Il regarda les demoiselles s’éloigner, déconcerté par la familiarité qui se dégageait d’elles. Pour de parfaites étrangères, elles s’entendaient déjà à merveille.
Brooklyn reposa leur nouvelle camarade sur le pavé et tira une longue bouffée de sa cigarette. Ses deux comparses se pressèrent autour de la jeune fille. Elles se présentèrent à tour de rôle, puis l’interrogèrent de leurs voix fortes dont l’accent avalait la moitié des syllabes. On était à des années lumières de l’élégance parisienne habituelle. Interloqués, les passants se tournaient vers elles, fâchés d’abord, comme s’ils leur reprochaient cette présence envahissante, puis finissaient inexplicablement happé par le charisme naturel du petit groupe. Resté en arrière, le timide Andréa hésita à les suivre. Il y avait pourtant été invité, mais il avait peur de se sentir de trop dans ce quatuor féminin haut en couleur. Son absence dut être remarquée, car le petit groupe s’arrêta. Même sans son ouïe fine, il aurait entendu la question posée par Mallory :

Et ton boy ? Il a pas compris qu’il pouvait v’nir ?
S-Si, si. Pardon, bredouilla le garçon, les joues en feu.

Il couvrit les quelques mètres qui les séparait en trois de ses grandes foulées. Malgré son mètre quatre-vingt, il souhaitait indéniablement se faire tout petit.
Brooklyn jeta son dévolu sur un petit bar à la devanture turquoise étonnamment délicate compte tenu de son nom : « Le barbare ». À son enseigne, surmontée d’un casque viking, s’ajoutait une superbe vitrine peinte d’un drakkar fendant les eaux. La jeune femme s’installa à une table pour quatre en terrasse, elle tira elle même une chaise supplémentaire pour Andréa. Il bafouilla un remerciement, puis s’assit comme il le put, repliant ses jambes interminables au milieu des jupons, voutant son dos pour être à la hauteur de ces dames. Charity alpagua un serveur d’un claquement de doigt autoritaire. L’homme se figea, abasourdi par l’aplomb de ses nouvelles clientes. Il sortit précipitamment en carnet d’une tenue parfaitement coordonnée avec son établissement. Sa blouse lâche, remontée sur ses bras, était marquée à la taille par une épaisse ceinture tressée. Son pantalon de toile, rentrait en bouffant dans deux hautes bottes de cuir. Vue de l’extérieure, la scène devait paraître surréaliste.
Brooklyn écrasa la fin de sa cigarette sous son pied et croisa les jambes, sa robe remonta légèrement, laissant apercevoir un peu de sa peau. Sans s’en soucier, elle perça le serveur son œil unique.

Tu n’es pas très poli, waiter. Dans mon pays on propose la carte.
– Euh… Oui. Excusez-moi mesdemoiselles, je vais tout de suite…

Elle le fit taire d’un geste sec. Silence. Au cours de longues secondes, la jeune femme prit le temps de sortir de la poche de son manteau un étui à cigarette estampillé d’un « B ». Elle en fit claquer le couvercle, en ôta la dernière tige de tabac et le referma avec fermeté. Sans l’allumer, elle posa la cigarette entre ses lèvres fines, puis lâcha :

Un verre de brandy, please.
Deux.
Trois.

Cinq iris se tournèrent simultanément vers Andréa. Le garçon se redressa dans un mouvement machinal de recul.

Euh… Débuta-t-il en passant une main moite sur sa nuque. Une grenadine. S’il vous plait.

Le regard du serveur déborda brièvement de compassion, il prit note de sa demande, puis reporta son attention sur Alice. Dès qu’elle eut fait son choix, il s’éclipsa. Mallory ne perdit pas une seconde et se pencha vers la jeune fille. Elle la scruta, la disséqua même, de deux prunelles à l’éclat de glace.

Well. Alors tu aimes les Bunny’s ? Demanda-t-elle en tapotant un petite broche qu’elle portait, épinglée au niveau de son cœur.

Andréa reconnut le dessin d’un lapin, surmonté de deux cornes. Il fronça les sourcils, certain que l’image ne lui était pas étrangère, mais ne parvint pas à raccrocher les wagons. Brooklyn venait de souffler un nuage de tabac à l’odeur si forte, qu’il éternua par trois fois. Il s’excusa, mais le sens aiguisé d’observation de la jeune femme ne le laissa pas s’en tirer comme ça. Son œil gauche se plissa en une fente soupçonneuse.

Tu as le nez fragile, boy.
U-Un peu, bégaya-t-il en se détournant.
Et tu ne parles pas beaucoup.
Désolé…
J’ai vu que tu as regardé le badge de Mallory, lâcha-t-elle, son accent marquant fortement le « a » de « badge ». C’est une symbol que tu connais ?

À cet instant seulement, Andréa nota que Brooklyn et Charity portaient exactement le même bijoux que leur amie, épinglé au même endroit. La première retira le sien et le fit glisser sur la table, jusqu’à lui. Elle prit une nouvelle bouffée de sa cigarette, mais l’expira au loin.

Alors ?

Avec précaution, le louveteau récupéra la broche entre ses doigts. En l’inclinant sous les rayons du soleil, il remarqua une phrase anglaise légèrement effacée par l’usure : « In the name of Jackalopes. » Il ne comprit que le dernier mot, mais cela suffit. La lumière qui explosa dans son esprit balaya toute couleur sur son visage. Des animaux légendaires ? Elles savaient donc pour…
Le serveur les interrompit à temps. Sans remarquer le regard assassin de Brooklyn, il déposa cinq verres sur la petite table et comme s’il souhaitait se faire pardonner, il ajouta une petite assiette pleine de carrés de chocolat soigneusement emballés. Il laissa la note à Andréa, l’homme de la situation et disparut aussi vite qu’il était apparu. Le louveteau se plongea dans sa grenadine, espérant se faire oublier. Peine perdue.

Tu peux dire, boy. Je ne me moquerais pas.

Le problème ne venait pas d’elle, mais de lui. Andréa se savait très mauvais menteur, s’il voulait ne pas éveiller les soupçons, il devait mesurer chacun de ses mots, tout en faisant abstraction de l’agitation du loup et du vacarme qui résonnait dans sa poitrine. La gorge sèche, malgré sa boisson à demi vidée, il abandonna :

Il y en dans certains liv-
Hey ! Coupa Mallory. Tu as vu, elle a le même nom que le chocolate.
God ! Not now ! S’insurgea Charity en repoussant la main que son amie venait de coller à son visage un chocolat entre les doigts.

Brooklyn s’était tournée vers elle. L’ombre meurtrière qui enveloppait ses épaules s’évanouit lorsque sa comparse lui jeta l’un des morceaux de cacao. Andréa lut l’emballage par dessus son épaule : « Chocolat Lindel ». Oh. La cigarette coincée entre les lèvres de Brooklyn se redressa en un point d’exclamation. Toute l’attention de la jeune femme enveloppa Alice.

C’est à toi, Miss ?

Quelque chose d’étrange transpirait dans sa voix. Le timbre était plus aiguë, plus incisif aussi et son comportement avait changé. Sa nonchalance s’était évaporée, son destin tout entier semblait désormais reposer sur cette unique réponse.
Andréa s’agita sur sa chaise, assailli d’un pressentiment désagréable. Celui de courir droit à la catastrophe.

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Tourne la roue [Pv Andréa][1890]

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