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Neige

Cabaret du Lost Paradise - Forum RPG

Forum RPG fantastique - Au cœur de Paris, durant la fin du XIXe siècle, un cabaret est au centre de toutes les discussions. Lycanthropes, vampires, démons, gorgones… Des employés peu communs pour un public scandaleusement humain.
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 La légende du Chiffon de Shine [pv. Morgan][1890]

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Andréa Eyssard
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Andréa Eyssard

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MessageSujet: La légende du Chiffon de Shine [pv. Morgan][1890]   La légende du Chiffon de Shine [pv. Morgan][1890] I_icon_minitimeDim 17 Fév - 13:39

Voilà comment le Chiffon de Shine finit à Paris, au milieu d'autres trésors étincelants.

Ainsi s'acheva le récit de Sully. Il déposa sur la table l'ultime cuillère à dessert qu'il restait à nettoyer et adressa à son public improvisé, un regard brillant de malice. Le mensuel polissage d'argenterie du cabaret avait débuté sur un grommellement général des employés réquisitionnés. Leur salut vint du doux rêve d'obtenir, un jour, un torchon merveilleux qui supprimerait cette corvée. Le flegmatique Dullahan s'était saisi de l'occasion pour donner vie à la légende du Chiffon de Shine qui leur fit, finalement, passer un bon moment. On l'invita à réitérer cet exploit le mois suivant, ce qui lui laissait tout le temps pour préparer une nouvelle histoire. Car ce n'était qu'une histoire, n'est-ce pas ?

- x - x -

Tu veux vraiment passer par là ?

Andréa remonta sa gavroche, puis se frotta distraitement le bras en avisant la venelle qui leur faisait face. Étroite et tordue, elle découpait un trou noir et vide sur le lumineux boulevard où ils se tenaient. Une caisse éventrée en marquait l'entrée. Une partie de son bois, pourri depuis longtemps, avait éclaté contre le mur, dispersant ça et là clous et miettes de planches. Plus loin, à droite, se dessinait l'embrasure d'une porte. Celle d'une cave probablement, car on devinait quelques marches enfoncées dans le sol. Une tige de fer, nue, s'étirait à son aplomb, endeuillée de son écriteau. Deux mètres après, la ruelle bifurquait en angle droit et l'on ne distinguait plus rien.
Soupir. Tout à coup, l'argumentaire bien huilé de Morgan prenait du plomb dans l'aile. Andréa s'était décidé à le suivre en espérant rendre service au cabaret en retrouvant le Chiffon de Shine, mais il n'était pas certain que cela justifie de se faire découper en rondelles dans une allée glauque de la capitale.

Gêné et indécis, le garçon passa une main sur sa nuque. Il leva une nouvelle fois la tête vers la pierre fendue qui nommait la voie de ses lettres en capitales usées. Il plissa les yeux, se concentra pour lire, puis grimaça.

Tu es sûr que c'est deux « O » ?

Rue Borone, celle-là même dont Sully avait fait mention dans son récit. C'était ce qu'on pouvait lire sur le mur à condition que ces entailles rongées par le temps ne soient pas, en réalité, un D, un Q ou encore un G. Rue Borgne. Ce serait plus adapté.

Je sais pas si…
Excusez-moi !

Un coup de canne énergique obligea Andréa à se décaler sur le côté. Par réflexe, il porta une main à sa taille touchée et murmura une excuse qui ne fut pas entendue.

Pas possible, ces camelots… Escrocs… Égoïstes…

Un large chapeau bleu ciel passa entre eux, oscillant légèrement au rythme de la foulée énergique d'une petite femme, aussi menue que fripée par le temps. Elle marmonnait en agitant tantôt sa canne de sa main gauche, tantôt le sac en toile qu'elle transportait sans soin.
Toujours sous le coup de la surprise, le jeune loup, la bouche entrouverte, observa le contraste saisissant de cette minuscule silhouette happée lentement par l'obscurité. Elle atteignait le fond de la ruelle lorsque l'idée de la voir disparaître le réveilla brusquement :

Madame !

Elle s'arrêta. Deux iris métalliques se braquèrent sur eux et d'une bouche pincée elle aboya :

Quoi ?

Andréa rentra la tête dans ses épaules, regrettant son geste. Ses doigts s'entremêlèrent nerveusement et il bafouilla, incapable de soutenir son regard :

L… La rue est… Enfin ce n'est pas très sûr…
Sottises ! Je passe par là tous les jours !
Ah oui ? Je… Désolé alors, ce…
Ne me dérangez plus ! Je ne vous achèterai rien !

Et elle se remit à marmonner, reprenant sa route.

…Pas mes lunettes… Trouver la route… Rue des Chandelles… Évident !

Le bleu de son costume s'effaça définitivement lorsqu'elle tourna.

Silence et doutes. Andréa n'eut qu'un bref coup d'œil pour Morgan, puis s'élança :

Madame attendez !
H.R.P:
Morgan Lenoir
Morgan Lenoir

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MessageSujet: Re: La légende du Chiffon de Shine [pv. Morgan][1890]   La légende du Chiffon de Shine [pv. Morgan][1890] I_icon_minitimeJeu 18 Avr - 2:52

« Le chiffon de Shine, trésor des ménagères ! Qui en quelques frictions faisait étinceler de mille feux même l’objet le plus terne… Le métal le plus oxydé ! Et sous l’action duquel la rouille pouvait prendre l’aspect reluisant du cuivre… »

La réputation de Morgan, concernant tout bibelot un tant soit peu scintillant, n’était certes plus à faire. Chacun savait qu’en sa présence, il valait mieux garder à l’abri ses petites breloques personnelles. Dans les circonstances présentes, faute de mieux, c’était cependant ses yeux qui s’étaient mis à briller, et tout en glissant dans sa poche un couteau d’argent qu’il ajouterait plus tard à sa collection d’objets "trouvés", il avait écouté la suite du récit avec la plus fervente attention.

Fred avait curieusement disparu, ce jour-là. Pile le jour du polissage de l’argenterie, c’était suspect. Mais l’hydre n’avait pas lieu de se plaindre, car son absence lui laissait le champ libre pour mener à bien la quête épique que le destin venait d’ouvrir devant lui. « Tant qu’y sait pas, pourra pas dire ». Et, comme ses yeux parcouraient fiévreusement l’assistance à la recherche d’un complice, son regard (comble du malheur) s’était finalement arrêté sur Andréa, occupé à astiquer une fourchette. Le jeune loup avait du flair, de la ressource, et suffisamment de bonne volonté (ou pas assez de mauvaise) pour céder à ses demandes insistantes. Un parfait compagnon d’aventure.

« À sa mort, le collectionneur avare laissa derrière lui un trésor qui ne trouva pas d’héritier… Toutes ses possessions furent transférées par la Curia dans l’un de leurs entrepôts secrets, que l’on prétend situé rue Borone… »

Et voilà comment, en quelques heures à peine, Morgan Lenoir avait fini parmi les ruelles les plus malfamées de Paris, devant un coupe-gorge aux abords passablement dissuasifs.

« L’avait pourtant bien dit rue Borone… »

Les yeux plissés, il scrutait attentivement l’écriteau de pierre usé, comme dans l’espoir d’y trouver une réponse à ses incertitudes.

Andréa, lui, s’était en revanche montré plus pragmatique, en choisissant de s’élancer après la vieille, et du même coup de fuir les lieux. L’hydre jeta un dernier coup d’œil à la voie sombre, avant de se décider à le suivre de mauvaise grâce. Il ne s’était pourtant pas trompé, cette fois-ci, marmonnait-il en lui-même, et si Sully avait effectivement dit « Borone », alors ils étaient bien au bon endroit. Mais quoique trouver une rue, dans le dédale qu’était Paris, ne fût certes pas chose aisée, convaincre un être à peu près raisonnable de s’y engager, quand elle avait pareille allure, pouvait à bon droit se révéler pis. Il rejoignit le duo en trottinant, tandis que l’aïeule se confondait en amabilités.

« Ah mais vous allez décamper, oui ?... Bandits ! Y’a belle lurette que je fais plus ce métier !
– Heu, 'jour, c’qu’y veut dire c’est qu’nous en fait on cherch–
– Ce que tous les jeunes de votre âge cherchent, c’est là-bas que ça se trouve, et maintenant débarrassez-moi le plancher ! »

Morgan tourna la tête dans la direction qu’indiquait la vieille, peu convaincu. Dans le lointain, il avait l’impression de deviner une place qu’il ne reconnut pas, mais qui, en cette fin d’après-midi, semblait fort animée.

« Au pire on peut aller d’mander là-bas, t’verras bien… »

Et il s’engagea sur le boulevard, doublant chemin faisant de jeunes femmes éloquentes aux jupons colorés, et de respectables messieurs, qui penchaient la tête en avant de crainte d’être reconnus.

« AH BEN TIENS DONC ! Le Belge ! Comme on s’retrouve ! C’est pas ton coin, par 'ci, tu t’es perdu ou quoi ? »

L’exclamation, qui avait brutalement fusé de derrière lui, s’accompagna d’un coup dans le dos plutôt franc, qui malgré l’habitude le prit par surprise. L’acrobate étonné pivota sur lui-même, bien qu’à l’accent typiquement parisien de son interlocuteur, tout en inflexions traînantes et nasillardes, il eût aussitôt deviné à qui il avait affaire.

Face à lui, un gamin d’une douzaine d’années tout au plus, mais qui depuis qu’ils se connaissaient soutenait en avoir quatorze, le regardait tout sourire, un paquet de journaux sous le bras. Les traits de l'hydre s'illuminèrent.

« Benji !!! Qu’est-ce tu fais là, t’es pas à St-Mich’ ?

- Nan, le soir j’me fais Clichy c’est plus passant, mais là j’suis en transhumance, 'que c’est l’territoire du Raoul, et j’veux pas m’faire casser la gueule. »

Morgan opina gravement, faute d’avoir clairement saisi les enjeux de la manœuvre.

Comme le spectateur attentif pourra bientôt le constater, Benjamin Toucourt (ou Toucours, l'orthographe n'était pas figée) aurait pu incarner à lui seul la ville de Paris, avec sa casquette Gavroche qui lui tombait sur les yeux, sa mine impertinente, et son intonation éraillée des quartiers populaires. Intonation qui faisait le quotidien de tous les habitués de la place Saint-Michel, où il déclamait à gorge déployée les nouvelles du jour, écoulant consciencieusement ses exemplaires du Petit Journal et de L’Écho de Paris. Il n’était pas rare non plus de le croiser dans les jardins du Luxembourg, où il allait souvent traîner une fois le devoir accompli, ou bien faire la manche, toutes les fois que les ventes étaient mauvaises, pour rapporter à ses employeurs leur dû et éviter de perdre sa place.
C’est justement dans ces circonstances qu’ils s’étaient rencontrés avec Morgan, et, sans surprise, les deux garçons avaient tôt fait de sympathiser. L’hydre ne pouvait s’empêcher de souvent lui trouver des airs de Frédéric, mais du temps où le mage était gosse, et où ils demeuraient encore un mystère l’un pour l’autre. Peut-être à cause de sa roublardise, peut-être à cause de ses airs d’enfant paria, ou peut-être à cause de ce petit quelque chose, qu'il ne pouvait pas ne pas sentir, sans savoir dire ce que c'était. Différence fondamentale néanmoins, le Benjamin était citadin jusqu’au bout des ongles, qualité parfaitement inconciliable avec le concept même d’un Lenoir, sous peine de friser l’oxymore.

« Mais toi alors, qu’est-ce tu fous là ? Oooooh ! Naaaan ! Hahaha, me dis pas qu’vous v’nez aux fraises, avec le dégingandé ! Ben si c’est ça fallait d’mander, hein, j’peux vous r’commander des adresses, moi ! »

Et il se mit à pouffer grassement en dévisageant Andréa de la tête aux pieds.

Morgan qui, peu au courant des dialectes de la capitale, se demandait ce que des fraises venaient faire là-dedans, crut pouvoir saisir l’occasion.

« Bah alors oui, l’adresse qu’on s’cherche c’est rue Borone, du coup s’tu connaîtrais, des fois, ça f’rait confirmation… »

Le gamin reporta aussitôt son attention sur l’acrobate, l’air perplexe, et très ostensiblement sceptique.

«  Borone ?... Ben… Ouais… J’peux vous y conduire, même, c'juste à côté… »

Ses yeux revinrent sur le louveteau, et passèrent plusieurs fois de l’un à l’autre, toujours aussi circonspects.

« Mais c’est pas d’celles que j’r’commanderais, pour le coup... », marmonna-t-il à demi-voix.

HRP:
Andréa Eyssard
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Andréa Eyssard

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MessageSujet: Re: La légende du Chiffon de Shine [pv. Morgan][1890]   La légende du Chiffon de Shine [pv. Morgan][1890] I_icon_minitimeSam 27 Avr - 18:44

Andréa frottait encore son coude meurtrit par la vieille femme lorsqu'ils furent rejoints par un jeune garçon. Pas bien haut, mais la langue bien pendue, il se révéla être un ami de Morgan. Aussitôt le louveteau s'effaça, écoutant sagement leur échange sans en comprendre un traitre mot.

Dégingandé ?

On ne l'entendit pas. Il passa sur le fait qu'ils n'avaient pas besoin de fraises et laissa l’acrobate gérer la situation. « Benji » avait l'air sûr de lui, jusqu'à ce qu'il soit question de la rue Borone. Andréa hésita un peu, avant de l'interroger :

Il y a un problème avec la rue ?
Non, non ! F'in… J'vous aurais plutôt conseillé l'crèmerie d'Saint-Lazare, c'plus frais. 'près chacun ses goûts.

Il haussa les épaules.

C'juste là. V'nez.

Ils lui emboîtèrent le pas. À mesure qu'ils avançaient, le rue devint plus étroite et plus déserte. Ils en avalèrent encore quelques mètres, puis débouchèrent sur une petite place discrète, au fond de laquelle se dressait une maison dont la porte s'ouvrait et se refermait à intervalles réguliers. Les hommes sortaient d'un pas pressé, les femmes traînaient davantage, certaines s'arrêtant pour fumer. Pas d'écriteaux, si ce n'était un petit numéro épinglé au-dessus de la porte. Le soixante-neuf.

V'là.
Merci.

Benji renifla bruyamment. Il s'essuya le nez du revers de sa manche rapiécée.

En vrai, z'êtes sûr de vous ?

Il avait l'air inquiet. Gêné, Andréa passa une main sur la nuque, puis tenta de le rassurer :

Oui. Puis, on ne va pas acheter de fraises de toute façon, alors ce n'est pas grave si c'est pas frais.

Le gamin se figea. Il ouvrit de grands yeux et regarda tour à tour ses deux compagnons de route, comme s'il les découvrait pour la première fois. L'air penaud du louveteau l'éclaira brusquement. Il aurait éclaté de rire, mais une « fraise » le coupa dans son élan.

Hé la Souris ! Préviens les copines, on dirait qu'on d'l'innocent !

Expérience oblige, elle se plaça de façon à leur couper toute retraite. Elle, c'était une femme d'un âge qu'on dira mûr. Pas bien grande, mais droite et au buste large, généreusement découvert. Un cou haut quoi qu'épais, soutenait une tête ovale au nez long et à l'arrête saillante. De chaque côté, perçait un regard énergique, masqué par quelques mèches brunes fillasses, nouées en un vague chignon à l'arrière de son crâne. Ses lèvres effilées se transformèrent en un sourire.

Bah alors ? On vient pour sa première fois ? Faut pas êt'timides v'savez. On nous dit p'us bonn'à rien, mais on sait travailler nous !

Elle se rapprocha de Morgan, Andréa lui agrippa le col et le tira en arrière par réflexe. La situation lui échappait encore, mais il était certain qu'ils venaient de s'attirer des ennuis.

Y'a mésentente ma bonne dame ! Intervint Benji.
Hum… T'm'as l'air bien jeunot toi. T'es sûr qu't'es en âge ?
Pour sûr j'le suis ! Mais…
Oh ! 'Sont trop chouuuuuuuuuux !

Nouvelle tête. Elle débarqua derrière Andréa qui fit un bond sur le côté. L'autre en profita pour se glisser entre lui et Morgan. Elle jeta son dévolu sur ce dernier. Agrippant fermement son bras d'une main, elle passa l'autre dans ses cheveux avec une joie de gamine.

Tu va voir comm'on va bien s'occuper d'toi.
Hé la Souris. Commence pas à t'l'approprier. L'petiot, il a l'droit d'choisir s'il a une préférée.
Mais ce s'ra moi sa préférée. Pas vrai trésor ?

Son doigts glissa sur la joue de Morgan. Elle se pencha à son oreille pour y murmurer lascivement.

J'vais t'faire découvrir des plaisirs qu'tu soupçonnes même pas.

Cette fois, Andréa percuta. Il jeta un regard paniqué à Benji, alors même qu'un rouge furieux lui embrasait le visage. Le plus jeune tenta d'en placer une, mais une troisième, puis une quatrième femme se joignit à cet heureux cancan et coupa toutes ses interventions. Le louveteau essaya à son tour :

O-on s'est t-trompé de… de…
Y disent tous ça pour leur première fois ! S'amusa l'une d'elle. J'aime bien le p'tit moi Poulette, j'pourrais l'avoir ?
C'lui qui choisi.
Tu m'choisiras, dis ?
M-Mais on s'est vraiment…

Il frissonna des pieds à la tête lorsqu'une main effleura son cou. Il s'écarta, mais ce fut pour mieux tomber dans les bras d'une autre. Panique.

C'est quoi c'foutoir ?! Mpf. Qu'est c'est qu'vous avez à chanter comme des hirondelles ?

L'ordre revint dans les jupons. Toutes se tournèrent vers la porte du numéro soixante-neuf. Sur le seuil se tenait une vieille femme, musclée à faire pâlir un boxeur. Sa mâchoire carrée se serrait et se desserrait sur une pipe qui flambait sec.

Oh M'ma, on profite juste un peu. Pour une fois qu'on a d'nouvelles têtes !
Oui c'vrai ! Puis les p'tits comme eux, c'toujours si drôle !
Mpf. Amenez-les moi.

Quatre contre trois. Bataille perdue d'avance. Elles les entraînèrent jusqu'à la bâtisse où M'ma les scruta d'un œil soupçonneux.

Vous rentrez.
Mais M'ma !
Mpf. Dedans j'dis !

Froufrous de robes usées, gloussements et le quatuor disparut.

Mpf.

Silence gênant. C'était le moment de se débarrasser ce ce malentendu, mais Andréa était incapable de desserrer les dents. De toute façon, M'ma ne leur laissa pas en placer une :

J'sais c'que vous v'nez faire là.

Nuage de tabac. Elle tira sur sa pipe et souffla sans leur direction. Le louveteau éternua.

Z'arrivez trop tard. L'est p'us là. Mpf. Vot' chiffon.

M'ma tourna les talons. La porte restait ouverte.
H.R.P:
Morgan Lenoir
Morgan Lenoir

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MessageSujet: Re: La légende du Chiffon de Shine [pv. Morgan][1890]   La légende du Chiffon de Shine [pv. Morgan][1890] I_icon_minitimeSam 24 Oct - 10:37

« J’vais t’faire découvrir des plaisirs qu’tu soupçonnes même pas. »

Morgan se redressa et demeura fermement campé sur ses deux jambes tandis que la maquerelle laissait glisser son doigt le long de sa joue, les sourcils froncés, la posture défiante, franchement offensé.

"Des plaisirs qu’tu soupçonnes même pas."

D’où ça, "des plaisirs qu’il soupçonnait même pas" ? Quel était cet infamant sous-entendu ? Certes, il n’avait jamais vraiment eu l’occasion de donner dans l’humaine – et à vrai dire, depuis qu’il avait hérité du corps de Fred et des émotions qui allaient avec, la perspective de ce genre de relation l’emplissait de timidité et d’embarras sans qu’il sût s’expliquer pourquoi, ce qu’il se garderait bien d’admettre à voix haute, sauf peut-être à son frère, mais celui-ci le savait déjà.
Enfin, de là à suggérer qu’il n’avait aucune expérience !...
Il aurait bien voulu lui en parler, à cette mégère, des plaisirs qu’elle ne soupçonnait même pas, elle : de la saison des amours, du parfum de l’eau de mer, des cous entrelacés, de l’excitation de s’éclipser discrètement avec une partenaire pendant que deux vieux mâles se battent pour la conquérir. "Des plaisirs qu’tu soupçonnes même pas"… De quoi avait-il donc l’air ? Si elle cherchait à l’embobiner, pas besoin de se montrer insultante : il y avait belle lurette que Morgan était un homme, un vrai.
Enfin.
Une hydre.
…Enfin bref, on se comprend.

L’intervention de M’ma eut le mérite de le libérer de l’emprise de cette importune. Morgan en profita pour se dérober et lui emboiter le pas lorsqu’elle disparut, rassemblant les lambeaux de son orgueil blessé : le menton relevé, le pas fier, il s’éloigna comme un prince.
(…C’est du moins l’impression qu’il espérait dégager, et, quoiqu’elle ne concordât pas exactement avec la réalité, nous nous abstiendrons d’aggraver ici les plaies d’honneur de notre héros.)

Ce ne fut qu’une fois passé le seuil de la porte qu’il osa lancer un regard derrière lui pour s’assurer que ses compères suivaient bien. Benjamin, qui venait d’entrer à son tour, examinait le vestibule et sa tapisserie rose décrépite d’un œil de propriétaire, la main posée sur la hanche. Il semblait désormais se sentir solidaire de l’expédition. Le visage d’Andréa, lui, n’avait pas encore tout à fait perdu son hâle pourpre, et Morgan lui adressa un hochement de tête compatissant : il partageait son humiliation. Cette pensée apaisa quelque peu ses esprits vexés, et l’hydre se retourna vers l’escalier que M’ma gravissait pendant ce temps-là d’un pas lourd, sa pipe toujours en bouche, sans un regard pour eux.

L’espace d’un instant, il se demanda ce qu’ils étaient censés faire. Il tourna vers le louveteau une mine interrogative. Puis, comme M’ma allait disparaître au niveau du pallier, il s’engagea après elle sur les marches afin de la rattraper. Prendre la parole n’était pas chose aisée, tant la vieille femme était intimidante avec ses biceps saillants, et tant ses quelques mots l’avaient laissé perplexe. Il s’y risqua néanmoins, après s’être raclé la gorge.

« Comment vous savez, pour l’chiffon ?...
– Mpf. »

Ce n’était pas très engageant.

Mais M’ma venait de bifurquer dans un couloir au premier étage, et, comme elle ne donnait pas signe de vouloir les congédier, Morgan poursuivit sa route dans son sillage, hésitant.

« Bah dis donc, qu’est-ce vous avez avec vot’ torchon, là ? »

Benjamin avait relevé la tête vers Andréa, sourcil haussé. Puis une autre pensée sembla soudainement lui traverser l’esprit, et les traits de son front se plissèrent comme ses yeux s’éclairaient.

« Eeeh, mais comment qu’on t’prénomme, toi, au fait ? T’es pas très causant. Moi c’est Benjamin, mais Benji c’est plus court ! »

Il transféra sur son bras gauche sa lourde pile de journaux tandis qu’il plongeait le poing droit au fond de la poche de son manteau, beaucoup trop grand pour lui.

« …Et ça, c’est Barbouze ! Dis bonjour, Barbouze. »

Dans la main qu’il tendait vers Andréa se tortillait une grosse ratte brunâtre. Le rongeur releva le museau en remuant les moustaches, puis se mit à pousser de petits couinements effrayés lorsqu’elle sentit l’odeur du louveteau, et fila trouver refuge dans la manche de son maître. Le garçon éclata de rire.

« Bah alors, v’là qu’elle fait la froussarde ! T’as pas honte, nan ? »

Il se pencha ensuite vers le jeune homme, amusé.

« Et sinon, vieux, t’veux pas m’prendre un journal ? Donnant-donnant, faut qu’j’écoule, moi. Ou même deux ? Comme ça, tu pourras l’offrir – ou l’relire ! » ajouta-t-il sur un ton malicieux.

Ils venaient d’atteindre le bout de la coursive, quand M’ma ouvrit une porte en bois et pénétra dans ce qui semblait un bureau. Les murs, toujours aussi roses et vétustes, disparaissaient par endroit derrières de grandes affiches de femmes lascives qui masquaient les taches d’humidité. Les meubles croulaient sous la paperasse et les statuettes style Art nouveau – ce que Morgan, évidemment, ignorait. La seule fenêtre de la pièce était flanquée d’une duchesse sur laquelle Benjamin alla se vautrer sans gêne, et sans se formaliser des taches de décoloration suspectes qui parsemaient le velours fuchsia.

« Mpf. ‘Sseyez-vous. »

Morgan prit place, confus, dans l’un des deux sièges qui faisaient face au bureau, tandis que M’ma se laissait tomber dans le fauteuil à haut dossier placé de l’autre côté. Elle se mit à fouiller dans ses papiers sans leur prêter attention.

« Qu’est-ce vous savez, sur l’chiffon ?... » tenta l’hydre, à tout hasard.

Il ne comprenait toujours pas comment la vieille femme pouvait être au courant de leurs manigances ni pourquoi elle les avait fait monter ici, mais il présumait que ce devait bien avoir un lien.

M’ma ne répondit pas tout de suite. Elle dégagea d’abord plusieurs plans de tout son fatras, et les exposa devant eux.

« Un numismate. Mpf. C’est lui qui l’a. Vot’ chiffon. »

Elle tira plusieurs bouffées nerveuses de sa pipe et Morgan, qui écarquillait les yeux, dut se retenir pour ne pas tousser. Enfin, elle daigna les regarder, tous les trois, tour à tour, comme pour les jauger, avant de poursuivre.

« …S’en sert pour briquer ses pièces, l’en a toute une collection. Mpf. L’chiffon doit être dans l’un d’ses coffres-forts : ici, ici, ou là, fit-elle en pointant de son doigt épais une série d’emplacement sur l’un des plans. L’code c’est 1657, c’vieux crétin met l’même partout. Mpf. »

Elle replia les plans et les plaça d’autorité dans les bras d’Andréa. Puis elle posa les coudes sur son bureau, croisa ses doigts qu’elle fit craquer, et les toisa de nouveau par-dessus en tirant sur sa pipe, l’air implacable. Morgan déglutit.

« C’t-à-dire que… D’abord pourquoi vous nous disez ça ? Pis comment… ? »

Alors qu’il posait sa question, ses yeux, balayant la surface des meubles, tombèrent sur une sculpture de jeune femme dont les bras levés dévoilaient suggestivement la poitrine, et soutenaient une grosse boule en verre, transparente… comme du cristal. À côté d’elle reposait un jeu de tarot.

Morgan tourna brusquement la tête vers Andréa pour s’assurer qu’il l’avait remarquée aussi, puis revint à M’ma dont les lèvres s’étiraient de part et d’autre de sa pipe en un énorme sourire.

« S’trouve que c’type est pas d’mes amis. Mpf. R’prenez l’chiffon. Mpf. Lui f’ra une belle jambe. Mais surtout, vous d’vez pas toucher aux pièces. C’t’un vrai dragon, avec sa collec’… »

À ces mots, ce fut cette fois un regard inquiet que l’acrobate adressa au louveteau. Si les informations qu’ils venaient bizarrement d’obtenir étaient plus que précieuses, il commençait à douter du bien-fondé de leur opération. Malgré tout, il paraissait dommage de renoncer si près du but… À condition que le choix leur fût seulement laissé. Car M’ma fixait elle aussi Andréa droit dans les yeux, son visage carré fendu d’un nouveau sourire, à la fois mince, et terrible.

One eternity later...:
Andréa Eyssard
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Andréa Eyssard

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La légende du Chiffon de Shine [pv. Morgan][1890] Empty
MessageSujet: Re: La légende du Chiffon de Shine [pv. Morgan][1890]   La légende du Chiffon de Shine [pv. Morgan][1890] I_icon_minitimeDim 14 Mar - 12:10

Andréa.

Il avait abandonné son prénom comme on donne l’heure, ses sens accaparés par leur progression dans l’antre de M’ma. Le souffle froid d’un courant d’air sur sa nuque lui soutira un frisson, son regard remonta le long des marches et une sensation désagréable lui alourdit brutalement le cœur. Il songea à appeler Morgan, mais un cri strident près de son oreille le fit sursauter.
Une fraction de seconde seulement, il se retrouva truffe à truffe avec une petite ratte effrayée. La terreur de l’animal lui renvoya en pleine face son propre stress. Respirer. Il devait se calmer, faire comme Benji. Dans son manteau mité, sa pile de journaux sous le bras et sa jeunesse au visage, le garçon détonnait sur le fond crasseux du lupanar, pourtant tout dans ses manières laissaient entendre qu'il était parfaitement à sa place. Candeur ou impudence, il trouva même le temps de lui vendre l’un de ses quotidiens.

J’en prendrais trois, dès qu’on sera sorti.

La porte du bureau se referma sur eux. Benji s’installa comme s’il était chez lui, Andréa et Morgan s’assirent face à M’ma. Le louveteau replia péniblement ses jambes immenses sur son fauteuil trop bas et vide de rembourrage. Il retira sa gavroche et se mit à en déformer nerveusement les coutures, croisa les doigts, ferma les poings, chercha ses poches, indécis quant à la meilleure façon d’occuper ses longs bras. Quelque chose l’oppressait. Il pensa au brouillard de tabac qui noyait la pièce et ses poumons, mais c’était plus sournois que ça, plus dangereux aussi.
M’ma cracha une nouvelle bouffée de sa pipe, le louveteau suivit des yeux le nuage grisâtre qui galopa jusqu’au lustre couvert de cire pendu au plafond. Ils s’arrêtèrent en route, hameçonnés par une ombre au sommet d’une vieille armoire. Ils n’en décrochèrent qu’à la fin de la conversation.

C’conclu alors ? Mpf.

Ses iris tombèrent dans le regard perçant de la maquerelle, elle s’en saisit comme l’aurait fait un piège à ours. La mâchoire glacée du traquenard apparut soudainement au loup, qui bondit sur ses pattes pour s'en échapper avant qu'il ne soit trop tard. Il reposa précipitamment les plans offerts sur le bureau, puis il s’entendit articuler :

Désolé, on ne peut pas.

Le sourire s’effaça du visage carré de M’ma et ses traits prirent la dureté du granit. Une locomotive n’aurait pas craché plus fort que sa pipe.

R’assieds toit p’tit.
On ne peut rien pour vous Madame. On cherchait le chiffon, mais si ça implique un vol, on…
Assis j’dis !

Son nez large souffla deux grosses bourrasques de tabac. Sur la table, ses doigts larges garnis de bagues, s’étaient crispés sur les cartes rendues. Andréa avait reculé d’un pas, mais il campa sur ses appuis. Son regard était inexplicablement remonté jusqu’à l’armoire. L’amas de ténèbres venait de se fendre de deux éclats jaunes, laissant deviner la présence d'un chat au pelage épais et noir comme une forêt en pleine nuit. Il agitait faiblement la queue.
M’ma ne remarqua rien, elle prit sur elle pour arrondir son timbre, mais il piquait toujours autant qu'un oursin.

‘Devriez y réfléchir. Mpf. C’chiffon, ça lui manqu’ra pas.
Z’avez qu’à aller l’récupérer vous alors, lâcha Benji depuis sa duchesse.
C’est plus d’mon âge, grinça la maquerelle.
Sauf vot’respect, z’êtes encore bien conservée pour vot’âge.
Mpf, fuma M’ma, dont les muscles s’étaient si contractés, qu’ils avaient avalés son cou.
Vous l’coincez, p’is en l’s’couant un peu…
Benji ! s’écria Andréa.

L’encrier explosa contre le montant de la fenêtre. L’encre obscurcit la vitre et tacha l'assise de velours ainsi que son occupant. La surprise laissa le temps à M’ma pour couvrir la distance qui la séparait du garçon. Elle l’empoigna par le bras, le secoua en lui soufflant une tornade grise au visage :

Si j’pouvais m’passer d’utiliser d’bras cassés d’vot’espèce, j’le f’rais ‘vec plaisir.
Lâchez-le ! Ordonna Andréa.

Le louveteau montra les crocs. Il agrippa le poignet massif de M’ma qui abandonna sa prise et se dégagea vite de l’étreinte de l’animal. Elle retourna derrière son bureau d’un pas inébranlable, récupéra les plans et les jeta à Morgan.

Z’allez m’voler c’chiffon. C’clair ?
C’est toujours non, trancha le louveteau en aidant Benji. On s’en va.
Mpf ! T'crois ça ?

Andréa toussa. L’air imprégné de tabac s’était soudainement chargé d’une autre odeur. Quelque chose d’enivrant, d’hypnotique presque. Il sentit ses nerfs à vif se troubler, son instinct continuait de lui hurler « Va-t’en ! », mais son corps s'engourdissait, envahit d’une fausse sérénité. Sa vue se brouilla, il porta sa manche à son visage pour filtrer l’air vicié, essaya de crier, mais seul un soupir eut la force de quitter ses lèvres :

Morgan…

La porte n’était qu’à deux pas, deux tout petits pas, pourtant il eut la sensation qu’elle s’éloignait à vu d’œil. Il tendit la main vers la poignée, ses doigts se refermèrent dans le vide. Ses jambes se dérobèrent, il posa un genoux au sol. Regard en arrière. Benji s’était écroulé face contre terre, la petite Barbouze s’agitait dans sa poche. Il ne distinguait pas Morgan.
M’ma n’était plus qu’un rictus fendu dans les vapeurs, lorsqu’il s’effondra.

Sur l’armoire, le chat redressa les oreilles.

✻ ✻ ✻ ✻ ✻

Bien dormi ?

Un sursaut arracha violemment le loup au sol dur et humide sur lequel il était allongé. Le souffle court, il fut aussitôt attiré par la seule source de lumière de la pièce ; une vieille lampe à pétrole qui éclairait faiblement le mur de pierre où elle était accrochée. Sa vue mit une fraction de seconde à s’adapter à l’obscurité ambiante. Il hoqueta. Des barreaux. Il frissonna. Une femme.
Une jeune femme pour être précis. Elle se tenait tout près de l’éclairage, les mains enfoncées dans les poches profondes d’un long manteau brun. Une cascade d’épaisses boucles noires dégringolait en une mousse soyeuse sur ses épaules et autour de son visage aux traits malicieux. Ses yeux en amande s’étirèrent en même temps que son sourire. Un tintement résonna depuis sa poche droite, elle en retira un trousseau de clefs qu’elle fit chanter par une série de secousses.

La liberté contre un coup de main. Je dois être la première à mettre la main sur ce chiffon.

Évidemment.

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