Adélaïde et Edmond n’auraient jamais dû se marier. Ils étaient destinés l’un et l’autre à deux autres bons partis lorsqu’ils se rencontrèrent à un bal. Le coup de foudre fut immédiat, mais aucun d’eux ne l'assuma, car ils savaient qu’un tout autre destin leur avait été tracé. Pourtant, les mois qui passèrent ne firent que confirmer leurs sentiments et il devint de plus en plus difficile de les ignorer

Déjà versée dans l’occulte et ses mystères, Adélaïde tenta un sortilège ou deux sans succès. La solution vint d’Edmond qui, un soir d’automne, lui proposa de tout quitter pour partir avec lui. Grande romantique, sa belle accepta et tous deux quittèrent Paris, mais pas sans laisser un petit message à leurs familles

Ils trouvèrent refuge dans la maison de campagne d’Edmond, où ils affrontèrent la dure réalité d’une vie champêtre en saison froide. Heureusement, l’amour leur tint chaud et ils furent retrouvés au bout de deux semaines par leurs parents, qui acceptèrent de les marier, d’autant qu’ils n’auraient jamais été contre

Dès lors Adélaïde et Edmond vécurent le grand Amour et purent assouvir leur passion commune pour le bizarre. Tous deux fascinés par les vieilles religions et les artefacts curieux, ils voyagèrent à travers le monde pour rassembler leur collection. Ils eurent également deux enfants, devenus grands, qui vivent actuellement loin de Paris. D’après leurs dires, ils s’entendent à merveille

Établis à la capitale depuis environs 5 ans, ils subirent un coup dur au cours de l’année 1890, lorsqu’une de leurs petites fêtes causa une grande frayeur aux invités, ainsi qu’une blessure par balle à Edmond qui s’en remit, heureusement. Quelques mois plus tard, ils tentèrent de se rattraper en organisant secrètement une réception place Saint-Michel qui tourna à la chasse aux sorcières

Les De Montalant étaient sur la place lorsque l’Heure Pourpre fut déclenchée. Passée la grosse frayeur, ils se montrèrent plus utiles qu’on ne l’aurait pensé. Ils aidèrent notamment Jakob et un petit groupe de Légendaires à quitter la place avant d’être parqués en zone de retrait

Aujourd’hui, ils aident ouvertement les Pro-Légendaires en les finançant. Ils assument totalement ce choix, ce qui leur a valu de retrouver de l’estime auprès d’une partie de la haute société, souvent plus réservée à ce sujet. Malgré leur côté un peu neuneu, ils ont un bon fond que personne ne peut nier

Fils d’institutrice et de journaliste, Jules passa son enfance en Normandie où le contact de son grand-père maternel le marqua durablement. L’homme vivait sous leur toit. D’un naturel gentil et doux, il lui arrivait pourtant de tomber dans une profonde prostration

Encore jeune, Jules demanda des explications à son grand père. Le vieil homme lui raconta alors comment il était passé d’anthropologue de renom à paria des sciences, suite à une découverte exceptionnelle

Ce fut au cours d’un voyage en Grèce, plus précisément à Thèbes que débuta sa chute. Durant des fouilles, il découvrit un squelette humain étrange qu’il crut d’abord mélangé à celui d’un lion et d’un aigle. Circonspect, il fit extraire sa trouvaille et la ramena en France où il l’étudia avec d’autres ossements. Elle l'obsèda dès qu’il comprit qu’il avait affaire à une seule entité. Ses collègues restèrent persuadés qu’il s’agissait de 3 corps différents

Des hommes l’auraient alors approché, lui recommandant d’abandonner ses recherches car elles ne lui causeraient que du tort. Mais il était désormais certain de tenir le clou de sa carrière et s’entêta jusqu’à réussir un exploit : rassembler l’ossature d’un Sphinx. Les mêmes hommes revinrent le dissuader de révéler sa découverte, mais il refusa

Sa pièce maîtresse fut accueillie par des moqueries et des accusations de falsifications. Rien ne put faire changer d’avis ses collègues. Son nom fut traîné dans la boue, mais il persista jusqu’à ce qu’un drame lui fasse perdre la tête. Au cours d’une conférence, un de ses pairs détruisit le squelette

Il décida alors de tout mettre en œuvre pour prouver l’existence de ces créatures « fantastiques », jusqu’à finir à l'hôpital, épuisé et les nerfs à vifs. Il en sorti très secoué et fut invité à vivre chez sa fille

Les années passèrent, son grand-père les quitta, mais l’histoire resta dans un coin de la tête de Jules jusqu’au jour où il fit ses bagages pour Paris. À cette occasion, il tomba sur le dossier de l’affaire, conservé par son grand-père. Une photo du squelette totalement monté le frappa si fortement, qu’il chercha à reprendre l’enquête où son aïeul l’avait laissée

À Paris, Jules travailla auprès d’un antiquaire dont il reprit la boutique 2 ans plus tard. De plus en plus d’indices donnaient raison à son grand-père et en apprenant à mieux connaître ces « Légendaires », le jeune homme se passionna pour eux. Une suite d'événements le convainquit de leur existence. Il restait à trouver LA preuve. Mais l’Heure Pourpre le devança.

Plus subjugué que terrifié, Jules prit spontanément parti pour ces êtres formidables et sauva Siren de la prison au risque de se mettre hors la loi. Il rompit les ponts avec son ancien ami, désormais à la tête du parti Anti-Légendaires

À l’heure actuelle, il est la figure de proue des Pro-Légendaires. D’un naturel chevaleresque, il est prêt à utiliser tous les moyens à sa disposition pour les défendre. Jules gère toujours sa boutique dès qu’il en a le temps, mais cherche à recruter quelqu’un pour l’aider.

Souvent surnommée Rose, Lily est née en France dans une famille bien nantie, mais n'arrivant pas à rester en place, elle se mit à voyager dès sa majorité pour parcourir le monde, accomplissant toutes sortes de petits boulots pour gagner de quoi vivre. Elle ne restait jamais très longtemps au même endroit, car elle ne pouvait s’empêcher d’offrir quelques conseils qui se transformaient trop souvent en étranges coïncidences.

Lorsqu’elle revint enfin s’installer en France, les paroles étranges et parfois dénuées de sens que lui causaient ses transes d'oracle finirent par l'envoyer dans un couvent qui ressemblait plutôt à une prison, la croyant possédée par un esprit maléfique. Mais cela lui permit au moins une chose : connaître l'amour de la lecture. En n’ayant rien de mieux a faire de ses journées, cela lui offrait le parfait échappatoire mais aussi de nouvelles connaissances. C'est ainsi qu'elle pût aider la petite June Ravenclose, après l'avoir entendu pleurer, une nuit d’orage. Cela lui permit de devenir un peu plus sage et mature.

Lily aurait peut-être pu supporter la vie de recluse aux côtés de son amie, mais celle-ci préféra s'enfuir, lui promettant qu'elle reviendrait un jour. Elle aurait pu tenter de s’évader à son tour. Si ça avait marché une fois, pourquoi pas deux ? Mais la sécurité avait été augmentée, et elle préférait ne pas attirer l'attention, pour éviter de compliquer les choses pour June.

Et sa patience fut récompensée, lors du jour tant attendu.

Au début, ça lui a causé bien des maux de tête. Ceux qui connaissaient l'existence de son don ont pu lui en vouloir de ne pas avoir essayé de changer le cours du destin. Pour faire amende honorable, elle s’est jetée à corps perdu pour défendre la cause des Légendaires et est devenue une alliée de poids pour le Parti.

Don : Éloquence –  Ses capacités de sirène sont poussées à leur paroxysme. Elle peut convaincre les gens d’une vérité, juste en leur parlant. Si elle touche sa victime, il devient quasiment impossible d’échapper à son emprise qui dure plus ou moins longtemps en fonction de la force d’esprit de la personne touchée

Il ne lui reste plus grand chose d’une enfance qu’elle passa dans les eaux froides de la mer du Nord, entre les bateaux de pêche et les animaux marins. Tout lui fut volé par un homme, un riche collectionneur de Copenhague. Il éveilla son intérêt naturel pour les belles choses en évoquant les tableaux exquis, sculptures magistrales ou bijoux uniques qu’il conservait. Il en parlait si bien que les nombreux détails ne suffirent bientôt plus et elle ne résista pas lorsqu’il l’invita à découvrir sa pièce maîtresse. Ce jour-là, après une perte de conscience Siren se réveilla dans un immense bocal. Un superbe miroir italien lui renvoyait son reflet prisonnier au milieu des richesses. Elle comprit alors que c’était elle, la pièce maîtresse

Le collectionneur veillait plus jalousement qu’un dragon sur ses biens, aussi les visites étaient rares. Les quelques personnes qu’il autorisait à entrer étaient aussi folles que lui. Les suppliques de Siren ne trouvèrent aucun écho, ils ne la considéraient pas autrement qu’un meuble luxueux ou une toile de maître
En vieillissant, les visites devinrent plus espacées encore, puis presque inexistantes. Voyant la mort approcher du collectionneur sans héritier, Siren le supplia de la libérer, en vain. Elle était certaine de mourir seule dans cette salle aux trésors, quand elle est apparue. Oracle avait déjoué la sécurité excessive de ce vieux fou sans difficulté et la libéra enfin. Le collectionneur âgé les rejoignit, poussé par une enfant aux traits exotiques. Il entra à l’instant précis où la colère et le dégoût amoncelés durant des années par Siren, explosa enfin. À son tour d’être sourde à ses prières et de déverser, sur ses précieux trésors, toute l’eau de son enfer

Elle le laissa au bord de la folie et de la crise cardiaque, quittant les lieux aux côtés d’Oracle et de Draken, sa nouvelle « famille ». Elle obtint le don de toujours être écoutée. Siren s’identifia totalement à la cause défendue par Oracle : libérer tous les Légendaires. Elle la suivit et l’aida au point de devenir son bras droit au sein de ce groupe soudé d’êtres malmenés par les Humains.

Siren accompagna Oracle dans ses plans jusqu’à déclencher l’Heure Pourpre, mais le déferlement imprévu de la folie du Simurgh et l’injustice dont faillit être victime le Cabaret firent germer le doute en elle

Siren reste aujourd’hui dédiée à la cause et s’est engagée aux côtés des Pro-Légendaires. Elle se sait recherchée par les forces de l’ordre et agit donc dans l’ombre. Malgré tout, elle garde contact avec sa « famille » qu’elle tient au courant régulièrement de ses activités. Elle profite également de sa clandestinité pour rechercher Oracle dont elle n’a pas digéré la disparition