Cabaret du Lost Paradise - Forum RPG Forum RPG fantastique - Au cœur de Paris, durant la fin du XIXe siècle, un cabaret est au centre de toutes les discussions. Lycanthropes, vampires, démons, gorgones… Des employés peu communs pour un public scandaleusement humain. |
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| Une rose à mille épines [PV Edward] | |
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| Sujet: Une rose à mille épines [PV Edward] Ven 1 Fév - 13:20 | |
| Une fois de plus, les lumières du Cabaret s'allumaient pour accueillir de magnifiques représentations. Tous les artistes attendaient avec impatience leur heure de gloire, bien que pour certains, c'était avec davantage de nervosité que les autres, surtout si c'était la première fois qu'ils montaient sur scène ou encore si leur numéro comportait des risques quelconques. June, elle, était parfaitement sereine. Elle aimait vraiment pouvoir chanter et danser avec tout son cœur. Il n'y avait que lors de ces moments qu'elle se sentait entière, elle-même, sans avoir à partager son esprit à la folie... Et puis, lorsqu'elle était accompagnée par un morceau de piano tout comme ce soir, June était toujours resplendissante sur scène, c'était inévitable, cela rehaussait la fraîcheur de sa voix... De plus, Kaito lui créait toujours des costumes à couper le souffle, on aurait vraiment cru apercevoir une petite poupée de porcelaine qui s'animait sur cette scène... La sensation qu'un joli rêve pouvait devenir accessible, l'espace de quelques instants. C'était donc toujours un numéro fort apprécié des clients ! En effet, il y avait toujours beaucoup de regards dirigés vers la scène lorsque June s'y présentait. Pourtant, plusieurs auraient pu se contenter d'écouter, mais la jeune femme était si charmante qu'elle semblait ensorceler les cœurs de tous, ne serait-ce que l'espace de quelques secondes. Et puis, elle savait bien que ce cher Edward assistait à la plupart des représentations, alors elle voulait être à la hauteur pour lui, des espérances qu'il pouvait avoir de l'existence d'une petite humaine cachée parmi toutes ces créatures toutes plus étranges les unes que les autres... Elle aurait bien voulu que sa prestation en particulier lui plaise, en fait, tout simplement, même si c'était sans doute un souhait bien idiot... Il y avait d'autres personnes bien plus doués qu'elle parmi toute la petite troupe du Lost Paradise, après tout. Bien sûr, elle ne laissait pas de telles pensées teinter sa voix d'amertume, car elle devait être absolument parfaite ! June était toujours concentrée sur le rythme des notes lorsqu'elle devenait « Lily », se contentant donc de réfléchir à d'autres moments à tous ces détails en vérité un peu insignifiants...
À la fin de sa prestation, elle exécuta élégamment son salut et retourna en coulisses, laissant à quelqu'un d'autre la chance de se produire sous les projecteurs. Normalement, elle serait aussitôt retournée à sa chambre pour se reposer après s'être changée, mais cette fois, ce fut différent. On lui indiqua de se diriger vers les salles privées. Elle resta figée sur place quelques secondes, surprise. Quelqu'un demandait à la rencontrer, elle ? Ce n'était pas la première fois que cela se produisait, bien sûr, mais tout de même, c'était si rare... Ce fut donc les joues un peu empourprées qu'elle alla s'asseoir dans l'une des salles vides, attendant avec impatience de voir qui était cet admirateur mystérieux ! Pourtant, c'était un jeune homme tout à fait ordinaire, un client parmi tant d'autres.... Ce que personne ne pouvait savoir, par contre, c'est que sous ses airs de gentlemen, cet homme était en vérité un pervers, utilisant le charme de ce type de personnalité à son avantage... Si quelqu'un l'avait remarqué, sans doute l'avait-on laissé aller et venir car il n'avait jamais réellement fait quoi que ce soit d'incriminant – même si son regard se détournait parfois du visage des belles demoiselles hantant ce lieu – et qu'il offrait souvent des pourboires généreux aux artistes qui l'impressionnaient. Mais il avait apparemment jeté tout son dévolu sur la petite June depuis quelque temps, celle qui semblait si pure et innocente avec ce visage d'ange et ce corps délicat, ne la quittant pas du regard durant son jeu d'actrice envoûtant... Une ombre planait donc sur la tête de celle-ci sans qu'elle ne le sache, sans que personne ne le sache d'ailleurs, sans doute. Mais il était rare que quelqu'un quitte la salle en plein milieu d'une représentation, n'est-ce pas ? Il aurait pu attendre la fin avant de rencontrer la petite cantatrice, même si cela aurait évidemment rendu ses plans plus compliqués. Quelqu'un aurait donc peut-être remarqué ce comportement suspect... Malheureusement, la majorité des spectateurs préféraient regarder la représentation plutôt impressionnante...
La porte fut poussée quelques minutes plus tard et June accueillit ce monsieur avec un sourire enjoué, se levant pour l'approcher et tenter de mieux le connaître, et puis, elle était contente de recevoir des fleurs au sens propre comme au sens figuré, c'etajt une charmante attention. Pauvre petite chose naïve. Elle venait de tomber tête la première dans le piège de l'araignée. Sans vraiment se présenter, il lui disait à quel point il avait apprécié le spectacle... Mais June n'aimait pas ce regard qui brillait étrangement, oui, même si elle était plutôt courageuse, il lui faisait froid dans le dos... Effrayée, elle recula d'un pas, ce qui ne la sauva pas de la gifle qui l'attendait. Légère comme une plume, June fut envoyée valser jusqu'au mur comme une vulgaire poupée de chiffon... Elle poussa un petit cri malgré elle, même si elle avait été un peu sonnée par le choc. Recevrait-elle un coup de plus pour avoir crié ? Tout cela laisserait sans doute quelques marques sur son pauvre visage pâle... Pourquoi l'avoir fait d'ailleurs ? La peur ? La douleur ? L'envie de fuir ce qui s'annonçait comme un cycle sans fin ? Sans doute un mélange de tout ceci à la fois... Mais qui l'entendrait, de toute façon ? Le spectacle n'était sûrement pas encore terminé, il n'y avait aucuns bavardages qui lui parvenait. Elle ferma les yeux, tremblotante comme une feuille, même si cela ne ferait évidemment pas tout disparaître. Personne ne viendrait la sauver... Alors, il lui fallait se sauver elle-même. Un rire un peu cassé à glacer le sang s'éleva dans l'air, cette pauvre June glissant peu à peu dans les ténèbres malgré elle... Pour la première fois depuis bien longtemps, elle ne lutta même pas contre sa part d'ombre, elle n'en avait ni la force, ni l'envie. À quoi bon se battre ? Le bonheur lui semblait inaccessible, une paix d'esprit encore plus. Une seule chose était sûre : la scène ne se terminerait pas bien. Après tout, oui, le spectacle n'était pas terminé, bien que celui qui se déroulerait dans l'ombre serait bien plus tragique que celui offert au public, que cela se termine par des attouchements bien peu désirés ou par la victoire de la mort... Profitant de la surprise, elle repoussa cette main dégoûtante qui la tenait. Elle trouverait une solution. Elle y arrivait toujours. N'était-ce pas la raison première de son existence, après tout ?
« ... Jouons ensemble, puisque c'est ce que vous désirez ~ »
Si elle disparaissait, la pleurerait-on vraiment comme on le lui avait déjà assuré ? Et lui, alors ? Lequel d'entre eux était le plus à plaindre ... ?
Dernière édition par June Ravenclose le Dim 12 Mai - 13:51, édité 1 fois |
| | | Edward White l Dans l'ombre du loup l BIG BOSS lMessages : 2449 Date d'inscription : 21/12/2010
| Sujet: Re: Une rose à mille épines [PV Edward] Dim 3 Fév - 15:58 | |
| Edward avait l’habitude d’assister aux représentations produites dans son cabaret. Même submergé de paperasse et autres formulaires à remplir, il arrivait très souvent à se libérer. Étrangement, ce n’était pas vraiment pour l’amour de l’art qu’il s’était imposé cette rigueur, mais plutôt pour limiter les risques. C’est que, mélanger une troupe d’humains appétissants avec toutes sortes de créatures plus ou moins sympathiques pouvait créer quelques tensions. Il savait que Snorri était dans la salle et pourrait intervenir au moindre problème, mais il préférait être présent. Edward avait beau faire confiance à ce grand guerrier, il avait la fâcheuse manie de ne pas savoir déléguer. Il faut dire qu’il connaissait approximativement tous ses clients et enregistrait avec soin leur trait de caractère les plus forts, prévoyant ainsi au moindre incident.
Ce soir-là, le loup s’était installé à la table d’une jeune bourgeoise qu’il connaissait pour son amour de la danse et des beaux jeunes hommes. Située plutôt dans le fond de la salle, la place offrait un angle de vue parfait au lycanthrope qui pouvait balayer l’assistance d’un regard. Son interlocutrice, charmée de l’honneur que lui faisait le maître des lieux, ne cessait de parler de tout et de rien, cherchant à attirer les faveurs de cet homme à l’allure si délicieuse. Elle se croyait sans doute privilégiée. Peut-être même pensait-elle qu’Edward avait un faible pour elle, naïve qu’elle était. Elle devait déjà s’imaginer, serrée par ses bras puissants et embrassée par ses lèvres rosées. Ah les femmes ! Il n’y avait qu’à voir la manière dont elle le dévorait des yeux. On y lisait la même gloutonnerie que dans le regard d’un ogre s’apprêtant à faire ripaille d’une flopé de bambin. Il n’en était absolument pas de même pour le patron du cabaret. Certes, elle était plutôt jolie, mais dieu qu’elle était sotte ! Pourtant Edward s’amusait à jouer la comédie. Il riait à ses jeux de mots laborieux, souriait à ses histoires de bonne femme, fronçait les sourcils à l’évocation de ses problèmes… Mais il n’en écoutait pas un mot !
« Ah Milady, voilà un numéro qui devrait vous plaire. Lily est une de mes meilleures artistes. Savourez donc son chant du cygne. »
La bourgeoise n’osa point le contredire et c’est dans un silence religieux qu’elle écouta le nouveau numéro. Edward ne quittait pas son rossignol des yeux, la trouvant plus épanouie à chacune de ses notes, à chacun de ses pas. June avait quelque chose de plus. Elle n’était qu’une femme et pourtant, nul doute qu’un ange s’était posé sur son berceau à sa naissance. Sa voix cristalline caressait le public subjugué, tandis que ses gestes délicats n’étaient ni plus ni moins qu’une ode à la pureté. Le lycanthrope s’en trouva apaisé et dégusta avec gourmandise le numéro de sa princesse. La musique finit par s’interrompre, remplacée par une salve d’applaudissement. Le rideau tomba et June disparut.
Edward se tourna fièrement vers sa compagne de table, attendant son verdict. Celle-ci fit deux ou trois compliments sans convictions avant de revenir à sa petite personne et aux aléas de sa vie. Ce comportement arracha un soupire à Edward qui préféra concentrer son attention sur la salle.
Il remarqua alors un étrange manège. L’un des clients se leva au milieu du nouveau numéro et fut conduit en direction des salles privées. Le patron du Lost Paradise fronça les sourcils, perplexe. Il connaissait ce client pour son regard pervers et les mains baladeuses que plusieurs serveuses avaient fait remonter à ses oreilles. Depuis ce lord n’était plus servi que par des hommes. Cependant, le fait qu’il puisse se retrouver seul avec une artiste n’enchantait guère le maître des lieux qui sentait les problèmes arriver à grands pas.
Hésitant plusieurs minutes à intervenir, le lycanthrope finit par interpeller un de ses serveurs et lui demanda des renseignements quant au rendez-vous qui avait lieu dans les arrières salles. La réponse lui glaça sang.
Se levant précipitamment, il embrassa la main de la bourgeoise, s’excusant poliment de devoir s’absenter sous prétexte qu’un problème avait lieu en coulisse.
June. June était seule avec ce type.
Traversant la salle à grandes enjambées, Edward atteignit bien vite le corridor menant aux salles privées. Pourvu qu’il ne soit rien arrivé ! Les sens aux aguets, il passa précautionneusement devant chaque pièce, tentant de percevoir le moindre son suspect. Fort heureusement, il n’eut rapidement plus besoin de se guider à l’ouïe. L’odeur délicate de June, reconnaissable entre toutes, s’était glissée jusqu’à sa truffe. Suivant l’effluve, il arriva enfin face à la porte qui renfermait la scène si redoutée. Il n’eut pas une seule seconde d’hésitation.
« June ! »
La porte s’ouvrit dans un fracas monstrueux. Edward entra, pâle comme la mort. Ses iris dépareillés glissèrent frénétiquement dans la pièce. June, la joue rougit, un sourire effroyable dessiné sur le visage, observait en silence l’homme qui l’avait prise comme cible. Sa belle avait basculé.
Le sang d’Edward ne fit qu’un tour. Le loup se réveilla brutalement, puissant et enragé. Il avança dans la salle, fixant d’un regard glacial l’ennemi. Le lord recula devant l’imposante silhouette de cet assaillant, balbutiant vainement un flot de paroles dont lui-même ignorait le sens. Et puis la poigne de l’animal se saisit de lui, enserrant son col avec une force inhumaine. En une fraction de seconde, il fut soulevé du sol et plaqué contre le mur le plus proche.
« Qu’avez vous osé faire vieux porc !? »
La voix du lycan s’enrailla de rage. Un couinement s’échappa des lèvres légèrement bleuies de l’individu qui implorait sa clémence. Edward n’en fut que plus dégoûté et son étreinte se resserra davantage, coupant la respiration de son prisonnier. L’homme se débattit comme il put. Ses doigts agrippaient tour à tour veste, manches et mains du maître des lieux sans parvenir à lui faire lâcher prise. Son visage se crispa dans une grimace d’effroi. La mort l’attendait.
Ce changement d’expression sortit Edward de sa torpeur. Bon sang, qu’était-il en train de faire ? Une lueur de panique gagna le lycanthrope, bien vite remplacée par une lucidité inébranlable.
Jetant l’homme à terre sans ménagement, Edward lâcha d’une voix dure :
« C’est auprès d’elle que vous devez vous excuser. »
L’homme, tremblant comme une feuille, releva ses petits yeux pervers sur la demoiselle. Son visage était pâle, ses traits tendus. Il rampa précipitamment jusqu’à June, attrapa un petit bout de pied qui apparaissait sous sa robe et l’embrassa à plusieurs reprises de sa bouche malsaine :
« Milady pardonnez-moi ! Je suis désolé !! Votre beauté m’a ensorcelé. Pardon pardon pardon ! »
Le fixant d’un air glacial, Edward ne put s’empêcher de songer que, quelques années plus tôt, il l’aurait tué.
- H.R.P:
Voilà princesse ! J’espère que la réponse te plait °3° Désolé c'est un peu un pâté >.< Si jamais tu as besoin j’écris en "#666699" et ton agresseur en "darkkhaki". Voilà /o/
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| | | Invité
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| Sujet: Re: Une rose à mille épines [PV Edward] Dim 10 Fév - 3:35 | |
| Malgré toute la haine que son cœur pouvait comporter lors de ses crises bipolaires, June n'en devenait pas plus forte. Pourtant, en ce moment, elle n'avait pas peur. C'était bien simple. N'importe quel objet pouvait être utile, lorsque l'on savait s'en servir correctement ! Par exemple, une feuille de papier causait des coupures bien plus douloureuses qu'une lame... Hélas, on vint l'interrompre bien trop tôt dans son jeu, la porte s'ouvrant avec violence, comme si l'on désirait l'arracher de ses gonds. Edward. Évidemment. Il était toujours au courant de tout ce qui se passait dans le Lost Paradise... Chose qui n'était pas bien surprenante pour le grand patron... Seulement, c'était bien ennuyeux ! L'idée de torturer celui qui avait posé la main sur elle l'enchantait tellement, alors que d'habitude, son côté doux la retenait prisonnière... Tant pis. Regarder quelqu'un d'autre faire souffrir ce mécréant jusqu'à la mort serait tout autant délectable ! Ah, ce que son humeur pouvait être changeante...
En effet, Edward avait apparemment envie de faire payer à ce pervers d'avoir voulu causer du tort à sa petite protégée, le prenant par le collet pour lui couper la respiration. Au goût de cette double personnalité au cœur sombre, tout cela manquait un peu d'action, mais bon. On ne pouvait pas toujours gagner. La finalité serait la même, au moins ! Que d'impatience... Mais non, non et non, encore une fois, les choses ne se passèrent pas comme prévu. Le loup se rendit compte qu'il était à la limite du point de non-retour et il retrouva le calme qui le caractérisait tant, lâchant simplement le client sur le plancher pour qu'il demande merci. Déçue, June ne pût s'empêcher de pousser une exclamation mécontente. Le ciel tout entier en avait-il donc contre elle pour que l'on coupe toujours ainsi son bon plaisir ?! Elle ne pouvait tout de même pas commettre un meurtre devant Edward. Non seulement saurait-il alors à quel point elle pouvait être dangereuse, mais toute son affection disparaîtrait sans doute aussitôt... Et, partageant le même cœur malgré leurs différences, les deux June étaient du même avis à ce sujet : cela ne devait pas se produire. Sa soif de sang serait apaisée une autre fois, pour d'autres circonstances, tout simplement... Elle se contenta donc de frapper un peu le visage de l'homme de son pied, une grimace méprisante lui fendant le visage tandis qu'elle le sommait de ne plus jamais la toucher, surtout pas avec sa bouche putride, ni même pointer le bout de son nez en ce lieu. Elle retourna ensuite son attention à son « sauveur », se jetant littéralement à son bras sans prêter plus d'attention à celui qui quittait la pièce avec honte sans ajouter un mot de plus. Il n'aurait fait qu'aggraver son cas, de toute façon ! Il devrait plutôt remercier sa bonne étoile de s'en être sorti vivant...
« Tu es trop doux, mon cher Edward. Dis-moi, as-tu aimé ma prestation de ce soir, au moins ? » lui demanda-t-elle d'un ton bien trop guilleret considérant les circonstances, le désastre qui avait failli se dérouler quelques minutes plus tôt.
Sans lui laisser pour autant le temps de répondre, se doutant bien de ce qu'il dirait – et de toute façon, ce n'était sûrement pas elle qu'il voulait couvrir de fleur, mais plutôt sa fragile petite poupée – June se hissa plutôt sur la pointe des pieds et déposa un baiser sur les lèvres du loup-garou avant de se détacher de lui, riant aux éclats, appréciant la tête qu'il faisait. Sadique jusqu'au bout la petite, la souffrance n'était sa seule amie : elle aimait aussi jouer avec les sentiments de tous, même les siens si cela l'amusait... D'ailleurs, c'est sans dire le moindre mot qu'elle se décida à échanger les rôles une fois de plus. La pauvre petite June se retrouverait sans doute avec une situation bien étrange sur les bras à son retour parmi la réalité, elle qui n'avait jamais voulu avouer à qui que ce soit les sentiments qu'elle ressentait véritablement envers Edward, pas même à elle-même... Vile coquine qu'elle pouvait être...
La « vraie » June se réveilla enfin peu à peu, rouvrant les paupières, plutôt déboussolée. Quelle était cette saveur étrange sur ses lèvres ? Et où était passé son agresseur ? En se souvenant peu à peu de tout ce qui s'était passé, son regard s'écarquilla d'horreur et elle s'effondra vers le sol, à genoux, tout simplement. La peur était trop grande. Que diable avait-elle encore fait ?! Accompagnées d'un hoquet effrayé, les larmes vinrent mouiller son visage, qu'elle cacha entre ses mains. Elle avait été d'accord pour laisser sa place, mais elle n'aimait pas la violence pour autant. Cela la dégoutait. Ceux qui l'avaient interné avaient raison. Elle était un danger. Tant pour les autres que pour elle-même. Toute bouleversée qu'elle était, elle n'avait même pas réalisé qu'elle n'était plus seule dans la pièce pour le moment...
Qu'allait-il se passer à présent ... ? Comment ces sanglots seraient-ils interprétés ?
Dernière édition par June Ravenclose le Dim 12 Mai - 13:51, édité 1 fois |
| | | Edward White l Dans l'ombre du loup l BIG BOSS lMessages : 2449 Date d'inscription : 21/12/2010
| Sujet: Re: Une rose à mille épines [PV Edward] Dim 3 Mar - 23:15 | |
| Edward et June se ressemblaient. Ils se ressemblaient par ce monstre qui sommeillait en eux. Le premier l’avait longtemps laissé libre jusqu’à ce qu’il éponge sa soif de mort et de sang, désormais apprivoisé, il n’en restait pas moins tapis dans l’ombre, près à bondir au premier coup de sang. La seconde était la marionnette de cette horreur qui l’habitait. Poupée fragile, oscillant entre la folie et la raison, chacune de ses crises était un spectacle à vous déchirer le cœur. Un visage de princesse ravagé par un rictus effroyable, la douceur d’une femme transformé en sadisme pur… Voilà à quoi cela ressemblait. L’ange devenait démon. Cette dualité les rapprochait sans doute, sans même qu'ils s'en aperçoivent. Plié de honte au sol, le vieux porc, ne cessait de demander pardon entre deux sanglots grinçant, se lamentant sur la faiblesse de sa pauvre petite personne. C’était écœurant. Son comportement pitoyable n’arracha d’ailleurs aucun mot ni aucun geste d’affection à sa victime qui préféra essuyer ses petits pieds de danseuses sur le visage bouffit du client. Edward n’intervint pas, il savait que c’était inutile pour l’instant. Une fois l’humiliation terminée, l’homme s’enfuit sans demander son reste. Débraillé et gémissant, il serait certainement interpellé par Snorri qui le mettrait à la porte par l’arrière du cabaret. Ni vu, ni connu. La belle artiste avait déjà tout oublié de l’importun et se laissa tomber dans les bras du lycanthrope qui la contempla avec plus d’inquiétude que d’amour. Sa main gantée glissa sur la joue marquée de la jeune femme, contemplant avec tristesse l’œuvre de l’égoïsme humain. D’un ton étonnement joyeux, elle lui reprocha sa clémence, puis comme s’égarant sur un tout autre sujet, elle s’enquit de son avis sur sa prestation. Edward ne put répondre. Deux lèvres fines et douces vinrent trouver les siennes. La surprise fut si grande qu’il ne pensa pas à répondre à ce baiser, ni même à le repousser. La belle blonde se détacha se ses bras, riant comme la folle qu’elle était au milieu de la pièce en désordre. Le loup la suivit de ses iris dépareillés, posant ses doigts là où quelques secondes plus tôt leurs bouches s’étaient retrouvées. Il ne devait pas y prêter attention, June n’était pas elle-même après tout. Inspirant profondément, il fit un pas en avant, entreprenant d’apaiser comme il le pourrait cette personnalité aux mœurs si déstabilisantes. Il fallait la calmer, la rassurer, tout faire pour rendormir le démon et retrouver l’ange. Il s’apprêtait à la rejoindre lorsqu’elle bascula à nouveau. Vacillante, le visage de la poupée fut déformé par un sentiment d’horreur qui la fit perdre l’équilibre. Le lycanthrope ne fut pas assez prompt pour la rattraper, et il se sentit définitivement dépassé lorsque son faible corps fut secoué de sanglot. Bon sang… Il n’était pas fait pour ce genre de situation. Consoler, rassurer, toutes ses attentions trop humaines et trop inconnues ne faisaient pas vraiment parties de ses habitudes. Tout d’abord mal à l’aise, il finit par la rejoindre et s'accroupit à ses côtés. Ses bras se glissèrent jusqu'à sa taille de guêpe qu'ils enserrèrent avec douceur avant de la soulever délicatement pour l'arracher au sol glacial de la pièce. Sans lui laisser le temps de protester, il la déposa sur la banquette carmin et s'accroupit face à elle pour tenter de la rassurer :
« Vous n'avez plus rien à craindre. Il est parti avec bien plus de peur que de mal et cela est loin d'êtres ce qu'il méritait réellement. Séchez vos larmes ma mie. »
Sa main vêtue de cuir glissa dans la chevelure d'or de la belle, dégageant quelques mèches humides de son visage rougit pour les glisser avec tendresses derrière ses petites oreilles. Si le sourire du lycanthrope se voulait apaisant, son regard dévoilait l'inquiétude qui était sienne. Il cherchait à s'assurer qu'il avait retrouver sa June, que ce n'était pas un piège ou une autre fantaisie du diable et surtout… Qu'elle allait bien. Cherchant à croiser les iris se la jeune femme avec les siennes, Edward finit par se persuader qu'il était bel et bien devant la fragile petite poupée. Laissant échapper un léger soupire de soulagement, il se releva et se dirigea vers la petite armoire que contenait toutes les salles privées. L'ouvrant d'un geste, il en retira une couverture en laine écrue qu'il vint glisser autour des épaules de la jeune femme avant de s'asseoir près d'elle. Il sortit de la poche de son costume un petit mouchoir de soie qu'il le présenta au creux de sa main :
« J'insiste. Je ne veux plus voir une seule petite larme sur votre beau visage. »
Un léger sourire se dessina sur ses lèvres alors que son autre main, dont le gant avait été retiré, se glissait lentement dans celle de June. Il la serra avec douceur avant de la remonter jusqu'à ses lèvres. Délicatement, il déposa un baiser sur cette peau pâle avant de lever ses prunelles dépareillés sur la jeune femme. Sans la lâcher, il lui murmura faiblement :
« Me pardonnerez vous de mon retard ? Je m'en veux de ne pas être intervenu plus tôt. Que cette homme ait pu vous toucher… L'échec est terrible. Moi qui vous ait juré de vous protéger. Quel piètre chevalier je fais. Je m'excuse Milady, je n'ai pas été digne d'un gentleman ce soir. »
Il posa son autre main sur celle de la demoiselle, emprisonnant cette dernière dans une étreinte douce mais révélatrice d'une forte inquiétude. Car June n'était pas la seule à craindre le regard de l'autre. Derrière son masque de sang froid, Edward appréhendait son jugement. Il avait failli étouffer un homme sous ses yeux. Qu'allait-elle dire ? Qu'allait-elle faire ? Sera-t-il un monstre à ses yeux ? Mon dieu… Cette seule pensée glaça le sang du loup dont le cœur s'était emballé. Mais, se souvenait-elle seulement de la scène ?
- H.R.P:
Pardon pour le retard !!! >< J'espère que ça te plaira. Dis moi si il faut changer quelque chose.
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| | | Invité
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| Sujet: Re: Une rose à mille épines [PV Edward] Ven 12 Avr - 2:33 | |
| L'admiration, si forte soit-elle, pouvait-elle vraiment devenir de l'amour ? Ou alors, était-ce seulement une illusion de plus, un rêve que l'on désirait accessible de toutes ses forces sans que jamais cela ne soit possible ? Le cœur humain est si étrange, n'hésitant pas à souffrir mille douleurs en silence pour une simple lueur d'espoir... Aussi mince soit-elle... Parfois, c'était en vain. Parfois, comme ce soir, non. June avait tant de chance... Bien sûr, ça, elle le savait. Il aurait fallu être complètement idiot pour ne pas le savoir ! Mais pas à quel point au juste, non, ça, elle l'ignorait encore jusqu'à présent. Pauvre petit bout de femme perdue dans un monde qu'elle connaissait à peine. Comment pouvait-il en être autrement lorsque l'on n'en faisait pas partie ? C'est ainsi perdue dans ses pensées qu'elle se laissa soulever sans protester. Après tout, le contact avec un homme si peu de temps après qu'on lui ait prouvé à quel point ils pouvaient être bêtes et barbares, cela aurait sans doute été une goutte de trop. Et mettre un loup-garou en colère pouvait être plutôt dangereux, n'est-ce pas, même lorsqu'il se contrôlait aussi bien que ce cher Edward... Quoi qu'il en soit, malgré tout ce qu'il pouvait croire, June ne lui en voulait pas. Il ne pouvait pas savoir absolument tout ce qui se passait dans le cabaret, n'est-ce pas ? Elle avait été trop naïve une fois de plus, tout était de sa faute... Elle essuya ses larmes avec le mouchoir qui lui était tendu et reserra un peu la couverture contre ses épaules, la peau glacée par toute cette frayeur, avant de secouer la tête et de rassurer ce chevalier éploré.
« Edward... Ce n'est pas bien grave, puisqu'il ne m'est rien arrivé, n'est-ce pas. »
Ce n'était pas tout à fait vrai. Il y avait eu la gifle, après tout. Celle qu'elle n'avait pas oublié. Celle qui marquait toujours son visage. Celle qui l'avait fait voir rouge. Mais cela ne lui semblait plus le moins du monde important à présent. La tempête était passée, ne laissant rien derrière, ni colère, ni tristesse. De toute façon, elle croyait en lui, tout comme en chacune des personnes qui avaient croisé sa route jusqu'à présent, illuminant sa vie d'un millier d'étoiles. Si June avait besoin d'eux et que lui venir en aide était en leurs pouvoirs, ils feraient tout pour le faire. Et s'ils n'y arrivaient pas, alors c'était que cela ne devait pas être, tout simplement... Non, c'était tout autre chose qui lui donnait ce sentiment encore plus grand de désespoir et d'impuissance, une histoire futile qui en ferait sans doute rire plus d'un, mais d'un autre côté, n'était-ce pas mieux ainsi ? Ils pourraient tourner la page sur cette triste aventure, sans l'oublier pour autant, sûrement, mais au moins, avec un peu de chance, les blessures en leurs cœurs seraient quelque peu apaisées... Paupières fermées, June hésitait à se lancer, redoutant la sentence terrible qui l'attendrait peut-être pour avoir fait preuve d'autant d'insouciance alors qu'elle savait très bien depuis toujours l'univers dangereux qu'elle avait choisi de côtoyer. Elle ne pouvait tout de même pas s'en tirer à si bon compte à chaque fois, n'est-ce pas ... ? Comment finirait-elle par retenir la leçon, sinon ?
« Je vous ai fait rater la fin du spectacle... Pardon. » soupira-t-elle donc finalement, même si elle ne s'éloigna pas de l'épaule qu'il lui avait offert. Elle craignait un peu qu'il lui en veuille, en vérité, de s'être mis dans pareil pétrin, l'obligeant ainsi à intervenir. Et si elle s'éloignait, ne croirait-il pas que sa présence n'était plus requise ?
Tout cela était une idée vraiment stupide. L'avenir leur réservait encore d'innombrables autres spectacles, après tout, qu'ils soient les mêmes que celui de ce soir ou même plus réussis encore. Malgré tout, June se sentait un peu coupable de l'avoir arraché à une compagnie certainement plus agréable que la sienne... Elle, une humaine si inconstante, si déboussolante. À la fois douce et capricieuse, joyeuse et colérique. Détestable et pourtant adorée. Tout cela la fit même un peu sourire, un sourire triste malgré tous ses efforts pour que cela ne soit pas le cas, pour se montrer aussi forte qu'elle l'était souvent. Enfin, il avait demandé à ce qu'elle cesse de pleurer, pas à ce qu'elle retrouve le sourire, alors cela devrait passer... Elle ne pensait tout simplement pas mériter toute l'attention qu'elle pouvait recevoir, c'est tout, surtout de la part de ce sauveur inespéré. Ah, quelle triste façon d'inaugurer sa présence parmi les salles privées, vraiment ! Il ne fallait espérer qu'une chose, c'est qu'elle ne finisse pas par refuser d'y remettre les pieds... |
| | | Edward White l Dans l'ombre du loup l BIG BOSS lMessages : 2449 Date d'inscription : 21/12/2010
| Sujet: Re: Une rose à mille épines [PV Edward] Dim 19 Mai - 14:02 | |
| June était jeune et belle. Elle avait tout de ces princesses de contes sur lesquelles le sort s'acharne jusqu'à ce qu'un prince charmant daigne les arracher à leurs tourments. Mais la réalité était si loin de ces fins heureuses, car même après avoir bravé mille et une épreuve, une autre sortait toujours de l'ombre pour mettre en péril la princesse du Lost Paradise. C'était injuste. D'autant plus qu'Edward doutait grandement d'être ce sauveur débordant d'amour. Non… Il était plutôt un personnage secondaire dans l'histoire de June, celui qui, durant une brève partie du récit, apaise son héroïne et lui redonne un peu l'espoir qui l'a si lâchement abandonnée. Elle n'en doutait peut-être pas, mais elle était forte. Bien plus forte que n'importe quelle femme. Même après cette agression et la gifle humiliante que le lycanthrope n'avait pu prévenir, elle restait digne. Elle essuya les larmes qui roulaient avec grâce sur ses joues avant de resserrer la couverture qui lui ceignait les épaules. Pas de sanglots, aucune envolée d'humeur. Le calme retombait lentement sur la petite salle privée ou un silence doux s'installa. Il fut brisé par la voix mélodieuse de June qui réussit encore un exploit en cherchant à rassurer Edward.
Un léger sourire éclaira le visage du loup-garou. N'était-elle pas incroyable ? Alors que le mal a marqué sa joue si blanche de sa bêtise, la voilà qui s'oublie, inquiète du chagrin qu'elle cause à autrui. Tout son corps se détendit en comprenant qu'elle ne lui en voulait nullement. Ni pour son retard, ni pour sa violence envers le porc qui avait souillé son cabaret de sa présence. Cependant, quelque chose semblait la tracasser. Son beau visage s'était couvert d'un masque d'inquiétude et d'hésitation qui firent frissonner Edward. Se serait-il passer autre chose pour qu'une telle expression vienne la troubler ? Il se retint de la presser de question, craignant que son indiscrétion ne la fasse s'enfermer dans le mutisme, mais le regard aussi curieux qu'anxieux qu'il posait sur elle révélait clairement le fond de sa pensée. Fort heureusement, elle finit par se lancer et les mots qui s'échappèrent de ses lèvres prirent le pauvre lycan de court.
« Je vous ai fait rater la fin du spectacle... Pardon. »
Bouche entrouverte, haussant un sourcil, le maître des lieux se sentait particulièrement idiot et hésita entre éclater de rire et frapper sa tête contre le mur tant il avait songé au pire. Cette simple moue avait emballé son imagination dans mille péripéties, passant de l'avoue timide d'un mariage prochain, au dévoilement d'une passion pour les carafes vertes. Edward était ainsi. Il se plaisait à imaginer tout et n'importe quoi — avec une préférence pour le n'importe quoi — dès que l'occasion s'en présentait et la simplicité de l’angoisse de June lui parue si incroyablement ordinaire qu'il ne put retenir un large sourire dévoilant ses belles dents blanches.
« Allons ma mie ! Je le vois tous les jours ce spectacle ! J'en connais tous les détails et presque les paroles complètes de chaque chanson. Vous ne devez pas vous en faire pour cela. Et puis, je dois avouer qu'un instant en tête-à-tête avec vous équivaux de loin le plus merveilleux des numéros ! »
Il retira délicatement une mèche blonde qui avait glissé sur le visage de June et, comblé par l’inquiétude délicieuse de son amie, il s'aventura même à déposer un baiser sur sa chevelure d'or. Il remarqua qu'un sourire, bien que triste, s'était étalé sur ses lèvres rosées. Non sans une pointe d'amusement, il glissa sa main sous le menton de la jeune femme et l'invita à relever la tête jusqu'à ce qu'il puisse poser ses iris dépareillées dans les deux émeraudes qui sertissaient son regard. Une expression chaleureuse se dégageait du visage du lycanthrope. Il se voulait rassurant et protecteur. Il désirait que June n'ai plus peur avec lui, qu'elle balaie toutes ses craintes et s'abandonner, même un seul instant, au plaisir de partager un instant avec un homme qui lui aurait décroché la lune s'il en avait eu l'autorisation.
« Ne soyez pas triste. C'est un moment exquis que vous m'offrez en acceptant de rester ici avec moi. »
Il se tut quelques secondes et leva son index, avant de tourner rapidement son regard vers la porte. Regard qui retrouva bien vite celui de la demoiselle alors que la visage du loup arborait un air malicieux.
« Entendez-vous ? C'est la musique du numéro de Miss Evans. »
Il se leva avec l'aplomb d'un gentleman et c'est avec le sourire qu'il s'inclina face à la belle June et lui tendit sa main.
« Si malgré les évènements vous me faisiez l'honneur d'accepter cette danse Milady, vous ferez de moi le plus heureux des hommes. »
Il cherchait évidemment à lui changer les idées, mais aussi peut-être, à obtenir cette danse à laquelle il avait dû renoncer le soir de l'anniversaire du Lost Paradise. Edward avait beau toujours jouer au gentilhomme, il était un brin capricieux et s'il pouvait joindre l'utile à l'agréable pourquoi diable s'en priverait-il ? Il n'avait plus qu'à espérer que son empressement ne fut pas trop ambitieux et que malgré son émoi, June accepte d'être sa cavalière. - H.R.P:
J'espère que ça te plaira et désolé du retard ! >.<
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| Sujet: Re: Une rose à mille épines [PV Edward] Mer 11 Sep - 18:21 | |
| Ça par exemple, il semblerait que les deux jeunes gens se soient mépris sur les intentions de l'autre. June ne put toutefois s'empêcher d'esquisser une petite moue devant toute l'hilarité qu'avait causé sa révélation. Il faut croire que certaines des inquiétudes humaines étaient risibles au yeux des autres... Après tout, il était vrai qu'Edward assistait à chacune des représentations, mais qu'en était-il des nouveaux numéros créés afin de toujours extasier davantage leur public ? S'il y en avait eu un ce soir, il en aurait raté la première et aurait eu l'air bien sot de ne pouvoir en discuter avec ceux avec qui il faisait affaire, alors qu'il savait habituellement tout ce qui se passait entre les murs de son cabaret... June s'était toujours demandée comment il s'y prenait d'ailleurs, à la fois intriguée et admirative... Elle ne poserait pas la question, cependant. Edward ne voudrait probablement pas lui dévoiler son secret et elle était bien comme ça, tranquille, la tête contre l'épaule de celui qui lui avait encore sauvé la vie. Oh, bien sûr, sa double personnalité l'aurait aidé dans le cas contraire, mais elle s'en serait terriblement voulu... Comment pourrait-elle jamais le remercier ? Quelques notes de musique la sortirent de ses pensées, tout comme les mots du lycanthrope. Maintenant qu'elle y prêtait davantage attention, elle arrivait à reconnaître ce morceau agréable à l'oreille. La demande du patron des lieux la surprit un peu et lui colla une teinte rosée aux joues. Elle ne dansait qu'en solitaire d'habitude, pour le boulot. Sauf lors de grandes occasions, comme le bal soulignant l'anniversaire du Lost Paradise. Cela lui rappelait d'ailleurs quelque chose : il n'avait finalement pas eu la danse qu'il lui avait proposé ce soir-là... Peut-être y avait-il repensé également ? Cela suffit pour lui redonner un peu d'aplomb afin de répondre quelque chose.
« Seriez-vous jaloux par hasard, cher monsieur White ? »
Le ton tout comme le sourire étaient amusés. Il réussissait toujours à trouver un moyen de la faire sourire, c'était franchement étonnant. June lui prit donc la main et se leva, pour le suivre dans les quelques pas qu'il voudrait bien entamer. Malgré tout, elle ne pouvait oublier complètement ce qui s'était passé un peu plus tôt. Ce qui se passait tous les jours. Ce combat éternel entre l'ombre et la lumière... Elle ne pouvait pas avancer, jamais. Si elle lui en parlait, pourrait-il également la réconforter à ce sujet ? La petite cantatrice en doutait, mais elle ne voulait pas qu'il s'inquiète pour son air un peu attristé. De plus, elle se sentait toujours un peu mieux lorsqu'elle confiait ses angoisses à quelqu'un de confiance, même lorsqu'il ne semblait y avoir aucune solution.
« J'ai peur, Edward... Un jour, je crois que je ne pourrai pas me réveiller... »
Sa voix n'était qu'un murmure tremblotant, mais elle savait qu'il l'entendait. Et elle savait aussi que si cela arrivait... Il faudrait probablement la tuer. Son double n'avait rien de bon en son cœur. C'était sans doute ce qui lui faisait le plus peur. Ce qui arriverait lorsqu'elle perdrait le contrôle pour de bon. |
| | | Edward White l Dans l'ombre du loup l BIG BOSS lMessages : 2449 Date d'inscription : 21/12/2010
| Sujet: Re: Une rose à mille épines [PV Edward] Sam 12 Oct - 17:32 | |
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Edward était jaloux. Quand bien même il se tenait avec distinction, dissimulant au mieux ce défaut qu'il savait si puissant, il n'en restait pas moins un homme possessif à l'excès. Pas un de ceux qui vous voit comme un trophée à exhiber pour affirmer leur supériorité non… Un jaloux seul et malheureux, celui dont les êtres chers se comptent sur les doigts d'une main, celui qui vous regarde comme son trésor de peur qu'on l'en dépossède à jamais. Mais ce soir-là ce n'était pas la jalousie qui l'avait poussé à inviter June à danser.
Ce n'était qu'un caprice, un caprice qu'il voulait utile. Une simple folie pour ne plus la voir pleurer et peut-être lui arracher un sourire. Il n'était pas doué pour réconforter les autres, lui même était bien trop tourmenté pour se risquer à ce jeu de mensonges, alors il biaisait l'affaire et détournait le problème pour l'entrainer sur un terrain qu'il connaissait mieux. Il fonctionnait comme ça. Il trichait. Mais le sourire que lui accorda June suffit à le laisser croire qu'il avait eu raison de s'y adonner. Il le lui rendit avec douceur, répondant avec autant d'amusement à sa remarque :
« Ce serait mentir que de le nier, mais j'admets que l'instant est surtout idéal pour rattraper le temps perdu. »
Ils dansèrent. Tous deux, seuls au milieu de la salle privée légèrement désordonnée, ils enchainaient les pas avec l'agilité de deux cavaliers expérimentés. Edward pensait avoir gagné la première bataille. Elle oublierait ses tourments pour ce soir et ils se quitteraient en bons termes après avoir passé un agréable moment. Elle irait se coucher et ses angoisses l'abandonneraient jusqu'au lendemain. Il se trompait. Malheureusement.
La musique venait de s'arrêter et Edward fit de même, mais il se refusa à lâcher la jeune femme, la sentant plus fébrile que jamais entre ses doigts. Il voulut la questionner sur les raisons de son malaise, mais June le devança et le murmure qui s'échappa de ses lèvres lui glaça le sang.
Ne pas se réveiller. Jamais.
Lentement, Edward délaissa la main de June et glissa ses deux bras solides autour de ses épaules pour l'étreindre avec douceur. Il resta silencieux, se contentant de prodiguer à ce corps fatigué quelques caresses rassurantes. Il déposa un baiser dans ses cheveux, réfléchissant avec désespoir à la meilleure réponse qu'il pouvait lui offrir.
June ne le savait pas, mais l'homme près de qui elle cherchait de l'aide avait connu la même folie. Cette rage destructrice qui ravage sans raison, poussant aux gestes les plus extrémistes sans qu'il soit possible de l'arrêter. Regarder. C'est tout ce qui est permis. Regarder et se demander : « Pourquoi moi ? Pourquoi suis-je comme ça ? ».
Sans la déloger de son étreinte, il recula légèrement, trouvant son regard inquiet dans lequel il se perdit un instant. Puis il caressa doucement sa joue avant de se lancer sur un ton sobre et posé :
« June… Je vous mentirais si je vous disais que vos peurs sont infondées. J'abuserai de votre confiance si je vous assurais que cela ne peut arriver et je ne serais pas honnête homme si je vous promettais que vous serez bientôt guérie. La vérité… La vérité c'est que cette peur sera votre aussi longtemps que vous vivrez. C'est le poids à payer pour continuer d'exister. »
Il marqua une légère pause, essayant de mettre ses propres idées en ordre avant de poursuivre, tant le chemin sur lequel il s'aventurait pouvait se montrer dangereux pour lui. Il détourna brièvement les yeux et se pinça les lèvres pour contenir sa propre souffrance dont l'intensité ne déforma qu'un court instant son visage. Ses iris dépareillées retrouvèrent finalement le regard émeraude de la belle et il reprit tout en dégageant une mèche d'or de son visage d'enfant :
« Cette terreur épuisante vous habitera chaque jour de votre vie. Même lorsque vous serez guérie, elle ne vous abandonnera pas ; elle s'est à jamais inscrite dans votre cœur. Le mieux que je puisse vous garantir c'est d'être là. Je peux vous jurer que si l'avenir vous empêchait de vous réveiller, je serais présent et je vous arrêterais. Je ferai tout pour qu'elle ne puisse plus semer le malheur autour de vous. »
Il se tut un instant, déglutissant avec difficulté en songeant à la tâche dans laquelle il s'enrôlait. Puis retrouvant un aplomb absolu, il prit ses mains dans les siennes et termina sans qu'une once de doute n’effleure sa voix :
« C'est une promesse. »
Après l'avoir soignée, aidée, abritée, embauchée… Il s'engageait à commettre le pire si sa protégée perdait face au monstre tapis dans son âme. Et il s'en acquitterait sans honte et sans égard pour les risques encourus, car il s'il en avait eu l'occasion, il aurait sans nul doute fait un souhait identique. Mais ce n'était pas tout.
Déposant ses mains sur les deux belles joues de la jeune femme, il lui releva un peu plus le visage et planta un regard déterminé dans le sien, déclarant d'un ton qui n'acceptait aucune opposition :
« Mais en échange, il faut vous battre. Le guerre sera longue et épuisante, mais vous devez lutter jusqu'à vos dernières forces. Vous ne devrez jamais abandonner, June. Faites en moi le serment et je pourrais tenir ma parole sans crainte. »
- H.R.P:
Je m'excuse pour le retard !!! J'espère que ça te plait en tout cas /o/
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