« Je n'ai vécu que ces instants. »

Tout autour de toi, les gens se pressent, ne prenant pas le temps d'observer le paysage qui les entourait, délaissant ce qui les voyait vivre. Assise à une petite table, une tisane face à toi, tu soupires, légèrement désespérée par ces individus qui ne se rendent pas compte de ce qui leur était offert. Portant la tasse à tes lèvres afin de boire un peu de son contenu, tu regardes la jeune femme face à toi, bien à l'ombre. Il ne vaut mieux pas qu'elle se risque à se montrer à l'astre de lumière. Qui plus est, cela se voit un peu dans son regard, elle vient de se réveiller. Tu attends donc quelques instants, avant de peut-être, engager la conversation.

Te redressant pour avoir le dos aussi droit que possible et ne pas risquer de te blesser malgré ton corset, tu amènes ta main à prendre la montre à gousset se trouvant autour de ton cou. Le café dans lequel tu es, avec elle, va bientôt fermé, il se fait tard. Alors que l'autre ouvre enfin les yeux pleinement, tu fermes les tiens en souriant. Te remémorant votre rencontre, il y a de cela de longues années.

« Cela faisait longtemps que nous n'avions pas pris le thé ensemble.
- En effet... Et ça fait du bien d'avoir enfin du temps pour nous.
- Ne te réjouis pas trop vite, je pense qu'il n'y aura plus de tels moments avant... Longtemps. »

Tu esquisses un nouveau sourire avant de lâcher la tasse que tu tenais toujours d'une main, et de croiser les bras, l'air malicieux. Elle ne s'attend certainement pas à ce que tu vas lui demander.

« Te souviens-tu, de la façon dont on s'est rencontrées ? Dire que ce genre de situation arrive encore... »

C'était il y a un bon nombre d'années déjà, tu ne saurais te rappeler du chiffre exact, et à vrai dire, je doute que tu aies envie de t'en rappeler... Oui, mis à part le fait que cela s'était passé en Angleterre à cette époque, tu préférais oublier.Cela s'est déroulé un soir, tout ce qu'il y a de plus banal. Tu marchais un peu, errant par ci et par là, sans aucun but précis si ce n'était de te trouver un homme qui te plairait et qui satisferait ton envie de te nourrir des désirs de l'un d'entre eux. Tu les sondais, un à un. Mais personne ne semblait être à la hauteur de ce que tu recherchais.

En effet, à l'heure actuelle, tu ne voulais pas de sous qualité mais bien du hors de prix. Tu travaillais en tant que danseuse sur une petite scène des plus simples. Rien de bien important, rien de bien dérangeant, rien de... Rien de tout ça. Cependant, ce soir là, tu étais passablement énervée. On t'avait fait passé une journée des plus détestables. Entre ton chorégraphe qui préférait regarder là où son regard n'aurait jamais dû se poser, bien qu'au fond tu le comprennes ce pauvre humain, et les autres danseuses qui, elles, t'auraient foudroyée sur place si elle l'avait pu... Il y avait donc bien mieux comme jour de travail. Même si tu savais que tu allais démissionner bientôt, car cela commençait à te lasser, ce n'était pas une raison pour t'en faire voir de toutes les couleurs ainsi, pensais-tu.

Ce fut donc suite à ces nombreux événements, qui n'étaient au final, pas si nombreux que ça, que tu parcourais toutes les rues que tu voyais. Une pointe d'agacement était facilement lisible dans tes yeux et, avec celle-ci, tu empêchais les plus courageux, que dis-je, les plus fous, de t'approcher à moins de deux mètres cinquante. On n'avait pas idée de mettre un démon, qu'importe sa race précise, à bout de nerfs. En parlant de nerfs, il fallait vraiment que tu passes les tiens sur quelque chose, ou quelqu'un, et ce, rapidement. Il était tout bonnement impossible que tu t'énerves contre toi même de toute façon, alors il te fallait obligatoirement un substitut. Toi, pourtant si calme de nature, avait craqué pour des raisons vraiment... Basiques. Tu trouvais ça presque grotesque tellement c'en était ridicule. Et le résultat était là : Cela te mettait encore plus en rogne.

Tentant au maximum de paraître neutre, puisqu'il t'était à l'instant dans l'impossibilité d'être souriante, tu ne remarquas pas dans l'immédiat que tu t'étais légèrement éloignée de la ville. Pire que ça, tu étais dans un endroit désert, vide de toute sensation, qu'elle soit humaine ou légendaire. Un frisson te prit. Non pas que tu n'aimais pas être seule, loin de là cette idée, et ce n'était pas du tout ton genre d'avoir peur de quelque chose comme ça mais... Tu avais un mauvais pressentiment. Dans le genre : « Tu vas te faire bouffer par un type qui en a la possibilité, que ton âme aille aux enfers jeune succube. ».

Et ce fut à ce moment... Qu'il passa. Que tu le vis. L'homme à la chair haut de gamme. Bien évidemment... Il ne savait rien, et ne se doutait pas du tout de ce qui allait lui arriver, le pauvre petit être, vraiment pauvre au point qu'il boitait et semblait mal en point. Telle une chasseuse à l'affût, tu le suivis sur quelques mètres, te demandant au passage ce que pouvait bien faire un simple trentenaire, si tu estimais bien, dans un endroit avec si peu de vie. Cela ne te regardait pas, et tu t'en fichais, personnellement, mais ta curiosité, elle, avait envie de savoir. Alors donc que tu allais l'aborder, avec pour aide ta soif de savoir, quelqu'un passa devant toi. Vite, tellement rapidement que tu ne l'avais pas vue. Et apparemment ce fut réciproque puisque tu la, n supposant que ce soit une femme vu les longs cheveux qui flottaient, vis faire quelque chose... Que tout être humain ne devrait jamais voir ou savoir s'il n'est pas spécial.

Deux canines, que tu classifies de crocs, aiguisées, se plantant dans le coup de celui que tu suivais depuis déjà quelques longues minutes. Dans le principe de se faire bouffer que tu avais ressenti un peu plus tôt, tu n'avais pas totalement tort au final. Sauf que tu ne possèdes pas ce que cette créature vient quémander. Par conséquent, c'est ta proie qui a pris, enfin... Tu n'eus pas l'impression que ce son sang soit bu. Une fois que toutes les informations furent parvenues à ton esprit, tu réalisais que tu n'aurais plus ton dîner. Et l'énervement du début de soirée qui était parti revint à la charge comme s'il avait toujours été là.

D'un pas lent, tu t'avanças vers le lieu du crime. Enfin... Crime, c'est vite dit, puisque tu ignorais si elle, toujours en supposant que c'est une femme, allait le tuer ou non. Tu t'arrêtas à quelques mètres de la scène, ni trop loin, ni trop près, même si tu ne risquais pas grand chose. En posant une main sur ta hanche, tu regardas de haut, malgré ta toute petite taille, les deux personnes.

« Et bien, j'ignorais que l'on pouvait foncer sur quelqu'un comme ça pour... Se nourrir ou le tuer ? J'hésite encore sur le mot à utiliser... Qu'importe. Les vampires sont si barbares dans leur façon de faire de toute façon... »

La dite vampire releva la tête, semblant plutôt surprise de voir quelqu'un ici. Tu pensas qu'elle n'avait pas du sentir ta présence ou te voir à cause de son... Repas. Étant donné à quel point leurs sens sont accrus en temps normal. La victime, puisque c'en était bien une, avait le cou qui pendait dans le vide, plus aucune vie ne l'habitait. Et il semblait aussi démembré... Tu n'avais rien vu de tout ça pourtant... Peut-être parce qu'elle était entre toi et l'homme tu avais perdu un bout de la scène ? Tu te mordis la lèvre inférieure ; ton dîner venait de te passer sous le nez, dans tous les sens du terme.

« Qu'est-ce qu'elle a l'autre ? »

S'en suivit d'une guerre des mots. Toi, pestant que le partage était une valeur importante dans la société, bien que tu n'en penses pas un traître mot et elle, après avoir découvert ta race suite à diverses paroles la lui indiquant, que tu pouvais te nourrir quand tu le voulais, ce qui n'était pas son cas. Et ni toi ni elle ne semblaient remarquer qu'un corps inanimé se trouvait au milieu, tel un arbitre ou bien même quelque chose que l'on veut départager.

Tu souris un peu. Pendant que tu te souvenais, elle eut une parole qui te fit avoir cette réaction maintenant. Bien sûr que tu en profites encore. Ce petit jeu perdrait tout son sens sinon...

« Je suppose que c'est un signe du destin, qui nous a fait nous revoir, tu ne penses pas ? Surtout qu'on a su s'entendre par la suite...
- Je pense aussi... Histoire que ça soit plus facile ou que je m'énerve à chaque fois que tu as un repas quand moi je suis obligée de me priver.
- Voyons... Tu as de quoi te rassasier un peu plus souvent depuis que l'on a mis ça en place. »

En effet... Il faut croire que la providence était de nature assez taquine. Pourquoi me demande-t-on ? Parce que tu es belle, tu es séductrice, tu attires et j'en passe et des meilleures, est-il impossible qu'il t'arrive des malheurs ou des coïncidences pour le moins étonnantes ? Il faut croire que la dite destinée avait décidé de te prouver le contraire par des moyens pour le moins surprenants... Tout d'abord, une personne profitant de l'arrivée de ces nouveaux moyens de transports que sont les vélos, passa assez rapidement dans une flaque d'eau qui traînait dans le coin. Et tu étais, comme par hasard, aussi dans le coin. A moins d'un mètre même. Cela va de soit, tu finis trempée jusqu'aux os.

Ensuite, tu avais l'intention d'infiltrer la maison d'un homme, assez mûr, mais avec un charisme certain, afin de lui faire avoir des rêves aussi fous les uns que les autres. Il est évident que tu l'avais observé, tu savais où il vivait et aussi qu'il était seul. Qu'il ne le soit pas ne changeait rien. Mais pour le coup, tu n'avais pas vraiment envie de te faire prendre en train de violer les rêves de quelqu'un. Et cependant... Alors que tu avais réussi à minutieusement infiltrer la demeure alors qu'il était parti se coucher, que tu étais assise sur lui, en train de t'amuser de ses désirs enfouis... La porte s'ouvrit. Sur une petite enfant de sept ou huit ans. Qui ne savait pas pourquoi une femme était sur son papa dans son lit. Après une excuse toute droit sortie de légendes qui n'existent pas, tu pus terminer ce que tu avais commencer, non sans un soupçon de peur et de gêne, puisque c'est quelque chose que tu considères comme intime dans le principe, du fait qu'on t'interrompe encore.

Puis, pour terminer... Le comble du comble, la cerise sur le gâteau, le lapin dans le chapeau, peu importe... Il a fallu que tu croises la route de la vampire de la dernière fois. Un soir, lors d'un festival dont tu ne te souviens plus exactement pourquoi et comment. Bien sûr, au début, tu ne l'avais pas aperçu, et il te semble, puisque tu n'en as jamais eu confirmation, que c'était réciproque. Il y avait du monde autour, tout ce dit monde se ressemblait avec ces vêtements à la pointe de la mode ou ces smokings, et parmi tout ce peuple, qu'il soit humain ou non tu n'étais qu'une poussière qui en côtoyait d'autres sur un vieux grimoire. Peut-être est-ce grâce à, où à cause de, ses sens qu'elle te reconnut. Dans tous les cas, vous avez commencé à vous lancer des répliques plus ou moins méchantes, sanglantes, taquines, sadiques... En fonction du contexte. Le sujet était le même que la dernière fois : les repas. Eh oui, toi tu dois juste occuper les rêves ou les cauchemars, embrasser, avoir un contact charnel... Quelque chose qui ne tue pas obligatoirement sa victime, qui est si bénin qu'elle ne s'en rend pas compte et qui ne laisse pas de marque physique.

Au final, par un miracle ou non, par l'envie du destin de jouer, par un nombres de facteurs chance incalculables, vous aviez réussi à vous trouver un endroit où vous asseoir. Afin de mieux débattre sur le sujet. Tu admis après de très longues minutes que ces créatures de la nuit avaient des inconvénients vraiment... Problématiques, ce qui est logique, un inconvénient est rarement avantageux.

Pour commencer, leur sens du toucher est quasi nul. Cela doit être quelque chose d'affreux à vivre, as-tu pensé sur le coup. Mais tu t'es vite ressaisie en te souvenant qu'ils n'étaient pas vivants. Tout de même, ça te faisait presque pitié. Pour toi, qui est quelqu'un de très tactile dans ton caractère mais aussi sûrement parce que tu es une succube, ne pas sentir lorsque quelque chose ou quelqu'un frôle ta peau est tout bonnement inimaginable. Par la suite, ils ne peuvent pas se nourrir de ce qu'ils préfèrent quand ils veulent, sinon il n'y aurait presque plus personne sur Terre..., alors qu'ils ont cette fameuse nourriture juste devant eux, tout le temps. Et ils ne peuvent rien faire. Vraiment frustrant.Et pour faire en sorte de régler ce problème, au moins pour mademoiselle Heather, puisque tu avais appris son nom entre temps, vous avez décidé de vous partager le butin.

Ce n'était pas spécialement quelque chose qui te donnait le sourire comme si on t'avait annoncé que la perfection avait cédé face à toi, loin de là. Mais au moins elle pouvait se nourrir et toi en profiter. Tu commençais par partir à la recherche d'une potentielle proie. Pour une première fois, vous n'avez pas fait les difficiles, et un homme se baladant seul dans les rues pendant la nuit était une affaire tout à fait correcte. Mettant donc votre plan à exécution pour voir s'il était possible de l'utiliser plus tard, Heather partit boire le sang de l'humain. Tu ne regardas pas spécialement la scène qui s'offrait à toi, préférant tout de même ta méthode, quoi qu'elle puisse te dire. Patientant tout de même sagement sur le côté, tu ne te fis pas prier lorsqu'elle te dit de venir.

Et oui, tu vins, tu fis s'allonger le corps de celui que vous aviez pris pour cible et te mis sur lui, avant de commencer ton propre repas. Tu ne fis pas réellement attention à ce que tu faisais, ou du moins tu essayais, puisque, avoir quelqu'un à te regarder faire consciencieusement, était réellement perturbant. Tellement que l'homme sur lequel tu étais perdit la vie. Alors que votre but était de les garder vivants afin de pouvoir vous nourrir quand vous le vouliez, puis de les tuer le plus tard possible. Malheureusement, l'expérience n'est pas toujours au point et...

« Enfin pour le meilleur et pour le pire aussi question entraide.. Tu ne sautais pas de joie quand je t'ai dis de protéger le petit si tu vois de quoi je veux parler. »

Tu sursautes. Elle t'a surprise alors que tu étais encore perdue dans tes pensées à te souvenir de cette période ! Et tu es sûre et certaine qu'elle l'a fait exprès en plus... Plus le temps passe et plus tu trouves que les êtres de la nuit étaient peut-être plus tordus que toi.

« Je n'avais aucun lien avec cet enfant.
- Ce n'était pas une raison... »

Elle soupire puis lève les yeux au ciel pendant que tu bois un peu de ton thé. Personnellement, tu t'en fichais de ce petit... Et tu t'en fiches encore.

Cette histoire est plus récente que les deux autres, mais tu ne te sens pas du tout concernée par l'affaire, et tu ne vois pas pourquoi tu devrais l'être. C'était un gamin, qui était attaqué par tu ne sais plus quoi, t'en souvenir ne t'apporterait pas grand chose de plus. Tu n'avais aucune idée de s'il était un simple humain ou un légendaire ou même autre chose. On ne sait jamais. Et tu l'ignores encore. On peut dire que tu ne t'es vraiment pas du tout appliquée dans cette affaire. Heureusement pour toi  et pour les générations futures que les chances que tu enfantes soient rares !

Quoi qu'il en soit, la vampire, prénommée Heather qui était également là lors des faits, tu commençais à croire qu'elle te suivait partout où tu allais, puisque l'inverse était impensable, voulait que tu l'aides, à sauver le marmot. Or, tu n'en avais strictement aucune envie, qu'il vive ou qu'il meure, pour toi, c'était du pareil au même. Il avait beau pleurer, crier, hurler, ce qui te donnait encore moins envie de l'aider, déjà que ton envie devait se situer en 0 et 0,1%, rien n'y faisait, et rien n'y ferait. Tu avais tout simplement, la flemme, et tu étais fatiguée à cause de tes précédentes journées, car même si tu vis plus la nuit que le jour, tu n'es pas nocturne mais diurne.

Au final, la demoiselle avança des arguments suffisant, et surtout une tête qui te fit presque pitié, et donc tu l'aidas à sauver la vie d'un enfant. Certainement la meilleure action que tu aies pu faire dans ta vie, ou presque.

« Ne nous rappelons pas d'avantage de sujets fâcheux... »

Tu acquiesces sans même savoir pourquoi. Après tout, le sujet n'est pas si fâcheux que ça à ton goût. Mais pour éviter une énième dispute sur le fait que la vie de cet enfant ne veut strictement rien, il vaut mieux coopérer.

« Tu dis ça, mais ça ne t'empêchera pas de le faire, je te connais. Qui plus est, lorsque le malheur a décidé de jouer avec toi, il ne te lâche pas.
- Je n'y peux rien si au fond je suis plus charmante que toi... »

Elle te fait un sourire en coin. Oh elle veut joue à ça ? Et bien elles allaient jouer. Surtout que...

« Impossible, c'est impossible. Puis attirer le malheur ne me fait pas vraiment envie. Et je n'accepte que les hommes qui ont de l'intérêt.
- Si tu veux je t'en donne certains.. Comme les quelques hommes un peu trop avenants du Lost... Tu sais, comme celui de l'an passé. »

Tu étais là sans être là, ce soir là. Tu avais une longue représentation en tant que violoniste et donc tu n'avais pas vraiment pas attention au reste. Tu savais juste que ça s'était passé... À peine quelques semaines après votre arrivée au cabaret. C'était plutôt récent en soi. Après ta prestation, tu étais allée tranquillement te rafraîchir à l'aide une bonne et longue douche, jugeant que tu l'avais bien mérité, puis tu avais prévu d'aller voir quelques clients en salle privée. Non pas que tu le voulais vraiment mais lorsque l'on veut se faire un nom et une réputation, il y a des concessions à faire parfois... Et ça, tu le savais bien. Mais déjà, travailler dans de telles conditions te mettait de meilleure humeur que lorsque tu dansais. Cela allait donc faciliter les choses.

Lorsque tu arrivas dans la salle privée qui t'était réservée pour le soir, tu passas un long moment avec celui qui avait voulu te voir. Il était assez cultivé, ce qui était plutôt agréable, comparé à d'autres fois ou l'on pouvait tomber sur de vrais... Harceleurs presque. Heureusement que le patron veille au grain pour ces choses là d'ailleurs, pensas-tu... Et ce soir là, alors que tu retournais dans ta chambre tranquillement, vu que la soirée s'était globalement bien déroulée, une Heather enragée te tomba dessus, comme si tu étais la fautive de ce qui venait de lui arriver, alors que tu n'avais aucune idée de ce qui venait de se produire.

Tu ne compris pas tout, le langage des personnes énervées peut faire qu'elles parlent vite, beaucoup trop vite. Mais c'était en rapport avec un homme qui osait un peu trop, et donc s'aventurait sur un terrain dangereux. Tu ne sus jamais ce qu'il était advenu de cette personne. Et ça t'amuse de l'imaginer, alors autant rester dans l'ignorance.

Tu souris et lâche un soupir après avoir remis toutes tes idées en place. Penser à tout ça, ça te donne presque envie de retourner un peu dans le passé pour revivre certaines périodes. Mais maintenant... Tu lèves ta tête en apercevant ta future proie. Puis tu finis ton thé avant de regarder ton, maintenant, amie.

« Ce fut un plaisir de parler avec toi mais vois-tu je suis quelqu'un de très occupée... Je te laisse payer, n'oublie pas que cette petite boutique ferme dans moins de vingt minutes. »

Et tu te lèves avant de partir, presque comme une voleuse, à la poursuite de l'homme que tu venais de voir, laissant la vampire en plan. Mais ce n'est qu'à charge de revanche, et tu le sais très bien.