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Cabaret du Lost Paradise - Forum RPG

Forum RPG fantastique - Au cœur de Paris, durant la fin du XIXe siècle, un cabaret est au centre de toutes les discussions. Lycanthropes, vampires, démons, gorgones… Des employés peu communs pour un public scandaleusement humain.
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 Event | Foire de l'Amour [1889]

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AuteurMessage
Edward White
l Dans l'ombre du loup l BIG BOSS l
Edward White

Messages : 2449
Date d'inscription : 21/12/2010

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MessageSujet: Event | Foire de l'Amour [1889]   Event | Foire de l'Amour [1889] I_icon_minitimeDim 9 Fév - 15:12


    Malheur. Comment diable avait-il pu finir en si mauvaise posture ?

    Edward passa une main moite sur son visage, secouant lentement la tête, dépité face au spectacle qui se tenait devant lui. Du rose, des cœurs, encore du rose, des dentelles, à nouveau des cœurs et… Des couples. Plein de couples, collés les uns aux autres, avançant d'un même pas entre les stands surchargés en décoration, la multitude de lampions illuminés et les attractions aux couleurs acidulées qui n'attendaient que la clientèle. L'humeur était à la fête au parc des Tuileries où l'on célébrait, la Saint-Valentin.

    L’événement avait été annoncé partout dans la capitale dont les murs s'étaient vus couvrir d'affiches bariolées qui tranchaient avec le gris de ses murs. Même le plus myope des passants n'aurait pas pu rater l'annonce, alors un loup-garou… Bien évidemment Edward en avait été informé ! Il s'était même juré de ne pas mettre les pieds dans cette zone obscure, censée accueillir le paradis des amis et des amoureux. Malheureusement, ce qu'il soupçonnait désormais être une mauvaise farce l'avait l'entraîné tête la première dans l'enfer de la pire fête que le monde ait pu porter.

    Un soupir s'échappa de ses lèvres tandis que son regard coulait sur le petit message arrivé le matin même par un employé du poste télégraphique.

    « R.D.V. Parc des Tuilleries. Croisement bassin rond allée centrale. 20 h. Ponctuel. E. »
    Rien d'autre. Aucun indice sur l'expéditeur, excepté la lettre « E » et le ton sans équivoque du message qui le laissait imaginer à peu près tout et n'importe quoi. Une idée en particulier avait marqué son esprit, et c'était dans le but de la vérifier qu'il avait finalement mis les pieds à la Foire de l'amour. Il n'était qu'à deux mètres de l'entrée et déjà, il se demandait s'il survivrait à son escapade.

    Heureusement, une odeur de caramel le tira finalement de ses sombres pensées et l'invita à faire quelques pas supplémentaires jusqu'à un stand de pommes d'amour généreusement glacées. Il en acheta une et poursuivit sa route après avoir jeté un coup d'œil à sa montre, et constatant qu'il lui restait un peu moins de dix minutes pour rejoindre le lieu de rendez-vous. Son regard se posa sur les alentours, passant d'une échoppe à une autre d'un regard morne qui se mua doucement en une curiosité infantile.

    Si, à première vue, l'endroit regorgeait de mièvreries abjectes, Edward était forcé de constater que certains jeux réveillés en lui son amour des objets mécaniques au moins autant que son âme d'enfant. Il passa devant plusieurs stands de tirs dont les cibles colorées – représentant belle-mère, aristocrates et autres personnalités agaçantes –  se mouvaient de droite à gauche dans des à-coups rythmés par le hoquet des engrenages.

    « »Allez m'sieur, tentez votre chance ! Lui lança un forain à aux bacchantes frisées.
    - C'est gentil mais…
    - Allons ! C'est pas un peu de bois qui doit vous effrayer ! Un grand gaillard comme vous ! Et vous pourrez gagner un joli p'tit cadeau pour votre belle !
    - En fait je…
    - Ah, vous êtes dur en affaire ! Allez, je vous fait la première partie à moitié prix ! »

    Le lycanthrope, jeta un regard aux alentours, cherchant un moyen de se défiler sans succès. Il finit par rejoindre le gentilhomme qui lui donna trois balles et l'invita à « faire leur fête » aux cibles qui se dandinaient face à lui. Edward pria pour que personne n'assiste au massacre et jeta la première balle qui passa bien au-dessus du décor. Il lança la seconde avec moins de force et la pauvre s'échoua au pied des cibles, sans même en frôler une seule. Assurément, il n'existait pas de pire lanceur que lui ! Pourtant il lança son ultime projectile avec espoir, manquant de peu d'assommer le forain qui éclata de rire :

    « Et ben ça ! Auriez-vous oublié vos lunettes m'sieur ?
    - Si seulement, soupira Edward.
    - Vous n'allez pas vous laisser démonter ! Allez, une aut' petite partie !
    - Oh non merci. J'ai été suffisamment ridicule comme ça ! Et puis je suis attendu. Mais merci quand même.
    - Au plaisir gentleman ! »

    Le lycanthrope reprit sa route. Il s'arrêta un instant devant un étrange manège intitulé « Balançoires de l'amour » et observa d'un œil critique les nacelles et leur occupant virevolter dans des éclats de rires. Leur vue suffit à lui donner le vertige et il rebroussa chemin, passa devant un photographe « de l'amour », puis contempla un orgue de barbarie « de l'amour » qui faisait danser les foules sur un rythme endiablé. Il termina sa pomme caramélisé, s'apercevant enfin qu'il avait emprunté la mauvaise route à l'intersection précédente. Il maugréa et rectifia le tir d'un pas rapide alors que vingt heures sonnaient à l'église Saint-Roch.

    Essayant de se faufiler parmi la foule de badauds, il manqua de peu d'écraser un chien miniature aux allures de serpillères, s'excusa auprès de sa maitresse courroucée, évita de peu de déstabiliser un annonceur perché sur des échasses et aperçut enfin le Grand Bassin Rond où il avait rendez-vous. Il n'était à peine à dix mètres lorsqu'il crut la voir. La mystérieuse « E », il ne s'était donc pas trompé. Mais après toutes ses années, l'avait-il vraiment reconnue ? Il ne voulut pas prendre le risque de l'appeler, ne sachant pas s'il avait vu juste. Il fit alors un écart sur la droite, pensant pouvoir la rejoindre plus vite, mais une armée de ballons de baudruche lui masqua la vue alors qu'une famille ne comptant pas moins de six bambins, avait décidé de fournir à chacun un petit globe de couleur.

    « Excusez moi, » tenta Edward qui dut refréner son envie d'exploser chacun de ces maudits ballons.

    Sa demande se perdit dans les cris excités des enfants, dont la plus jeune ne parvenait pas à se décider entre la couleur rose ou jaune. Un nouveau son de cloche indiqua qu'il était huit heures et cinq minutes. Le loup-garou fulminait et finit par bondir sur sa gauche, se faufilant avec difficulté entre une file d'attente compressée pour, enfin, atteindre la fontaine. Ses iris dépareillés en firent le tour avec attention, mais la silhouette repérée un peu plus tôt s'était évaporée.

    Un soupir s'échappa de ses lèvres et ses épaules s'affaissèrent légèrement. Après tout, il était probable qu'il ait rêvé. Pourquoi serait-elle revenue jusqu'ici, tant d'années après ? C'était idiot. Edward resta pourtant encore un moment au point de rendez-vous, observant les passants d'un œil distrait avant que sonne la demi-heure. Il tourna alors les talons, et reprit sa route sous les lampions illuminés.





Event | La Foire de l'amour ❤️


On fête les amoureux et les amitiés dans la capitale !
À l’occasion de l’approche de la Saint-Valentin, une grande foire a ouvert ses portes au jardin des Tuileries, regroupant stands colorés, attractions exceptionnelles, confiseries, chocolat, caramel et bien sûr… De l’amûr ~ Vous n'avez pas pu en rater les affiches bariolées qui ont recouvert les murs de la capitale !



Ce rassemblement se déroulera en deux temps, chacun durant environ 1 semaine et commencent dès aujourd'hui. Lors de chacune de ces parties, vous pourrez poster autant de fois que vous voulez, sans ordre précis. Le tout étant de s’amuser et de profiter de la foire.

  • Ces postes ne sont du Hors RP, ils rejoignent une aventure parisienne que votre personnage aurait pu vivre. Ils compteront donc comme n’importe quel RP durant lequel vous pouvez retrouver des connaissances ou vous en faire de nouvelles.

  • Pour le bien des vampires et autres lorialets, vos postes se dérouleront de nuit, il est au minimum 20 h lorsque vous venez, ou revenez flâner entre les parfums sucrés des échoppes.

  • La Foire vous propose tout le nécessaire pour passer un bon moment grâce à ses nombreux stands, sa nourriture succulente, et son décor si singulier. Vous pouvez donc compter sur des attractions variées allant du jeu de massacre, au carrousel, en passant par le stand de tir, sans omettre la course de lapins, et autres activités propres au monde des forains. Seuls les montagnes russes et la grande roue sont à oublier, n’ayant pas encore été inventés à l’époque.

  • En cette occasion, vous êtes invités à faire un cadeau à un autre personnage du forum, en fonction de vos préférences. Même si ces derniers ne participent pas à l’évènement, ne vous privez pas ! Nous mettons même à votre disposition les prédéfinis du forum et ceux d’Aldrick (d’autres pouvant être ajoutés sur demande de leur créateur en nous prévenant par MP). Des liens découlant de cette fête pourront ensuite être mis à jour dans les fiches des PVs.  En revanche, évitez de couvrir d'attention les PNJs, c’est une fête de partage avant toute chose. Favorisez les échanges avec d’autres rôlistes.

  • Attention, la première partie de l’évent permettra aux filles de se lancer, et la deuxième aux garçons d’offrir leurs présents, et peut-être de répondre à leurs déclarations ? De plus, si la personne à laquelle vous voulez offrir un cadeau en a déjà reçu, ce n’est pas un soucis, il n’y a aucune restriction de ce côté-là.

  • Bien évidemment, nous vous demandons de ne pas offrir n’importe quel cadeau ! Ce dernier doit être gagné à la foire en participant à l’un des nombreux stands disponibles. Une bonne façon d’encombrer un prétendant trop collant de cadeaux ridicules ou d’offrir à l’être aimé un objet délicat récupéré à la sueur de votre front à la pêche à la ligne.

Vous posterez à la suite ce message, sans ordre particulier et vous avez jusqu'au dimanche 16 février (au soir) pour participer à la première partie o/

Rappel des Prédefs autorisés :

  • Prédéfinis du Staff : Snorri, Lûka, Axel, Gaudefroy, Gaspard, Élias, Léonard, Lucile
       
  • Prédéfinis d’Aldrick : Billy, Jean, Allan, Lucy, Morgan, Louna, Jade, Cléo, Lara, Ethan, Camille

N'hésitez pas à contacter le staff s'il reste une zone d'ombre, on vous répondra au plus vite !

Et joyeuse Saint-Valentin !


Dernière édition par Edward White le Sam 9 Mar - 16:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Event | Foire de l'Amour [1889]   Event | Foire de l'Amour [1889] I_icon_minitimeDim 9 Fév - 23:08


    Ce grognement. Ce léger et très révélateur grognement dont Mortimer était l'auteur, tout le service le connaissait. C'était la manifestation de son mécontentement quant à un devoir qui ne lui plaisait guerre.

    On avait pu l'entendre le soir où Mortimer avait du arrêter les séances avec l'un de ses spécimens préférés. Il l'avait guérit, dans le sens où il lui avait apprit à ne pas montrer ce qu'il y avait dans sa tête aux autres pour pouvoir vivre "normalement". Mais il n'était pas heureux de le laisser s'enfuir, lui, son sujet le plus réceptif et le plus intéressant. Celui avec lequel il pouvait se permettre quelques libertés et discuter entre êtres rationnels. Fort malheureusement, les rares fois où un être humain entrait dans sa considération, Mortimer était souvent forcé d'être en de mauvais termes avec cette personne ou alors ne pas pouvoir le côtoyer autant qu'il l'aurait souhaité.

    Et c'est ce même grognement que fit aujourd'hui, à 10 heures du matin lorsque le psychiatre s'aperçu qu'il avait été invité à une fête foraine. L'une des ires choses insensées qu'il pouvait exister en ce monde : du bruit de la population et une quantité infime de sujet doués de raison.
    Cependant comme il existait toujours un bon côté aux mauvaises choses (il en est la preuve vivante) c'était aussi le genre d'endroits où l'on pouvait étudier l'insouciance humaine. L'invitation qu'il avait reçu était anonyme et c'est ce qui l'embêtait le plus.

    D'ordinaire il aurait jeté ce papier sans lui donner la moindre considération. Le soucis c'est qu'il avait déjà vu cette écriture. C'était son grand problème, il retenait tout et rangeait tout, et il s'était souvenu de cette écriture lorsqu'elle était réapparue là, devant lui, déposé par le gardien de l'hôpital. Ce dernier avait d'ailleurs fait un signe de croix avant de rentrer dans le bureau, comme chaque matin à cette heure ci pour déposer le courrier.
    Cette écriture, il l'avait vu exactement 5 fois en comptant celle ci. Quelqu'un s'amusait à envoyer des courriers anonymes depuis quelques temps avec toujours les mêmes mots en fin de lettre : NB : Et si ?

    Croyant à la mauvaise plaisanterie au début il avait simplement jeté le papier, mais s'était mit en tête de garder les autres, au cas où il devait en parler aux autorités, il avait des preuves. Cependant ce soir, on l'invitait à une HORRIBLE plaisanterie où l'inconnu(e) l'invitait à ne rencontre.
    Il s'agissait probablement d'une femme vu l'écriture mais n'a jamais su de qui il pouvait bien s'agir, la connaissait il seulement ?
    Quoi qu'il en soit, je vous arrêtes tout de suite ! Ce ne sont pas des mots d'amour qui y sont écrits. Il n'avait pas reçu de menaces mais tout était en insinuations quant à son statut.

    C'était repartit, Mortem allait encore gratifier son établissement d'une humeur particulièrement joyeuse (exécrable) et parcourir les couloirs avec la meilleure amabilité du monde : "écartez-vous mortels"

    Il quitta donc son service plus tôt ce soir là et entreprit de partir vers 19h30. Il n'arriverait pas à l'heure d'ouverture des festivités, mais tant mieux, il n'aimait pas attendre.
    Le courrier était flou, rencontre à côté du stand de tir. ... ... Lequel ? Mortimer allait donc devoir passer son temps à arpenter ce trou à fourmi oisives à la recherche de tous les stands de tirs et la réponse à ses questions. Pourquoi fallait - il qu'il soit curieux ?

    Le psychiatre avait tenté d'appeler par trois fois Gaspard Durnay pour ne pas y aller seul mais à chaque fois il n'arrivait pas à tomber sur ce qui rapprochait le plus pour lui d'un ami. Non, la ligne décrochée c'était la voix de cette idiote de secrétaire. Elle et lui ne s'entendaient visiblement pas. A chaque fois qu'elle tombait sur Mortimer elle ne lui accordait aucun bonjour, et cela était réciproque. Une fois ou deux elle avait raccroché au nez du psychiatre, prétextant une coupure de la ligne.
    Des rumeurs circulaient selon laquelle la secrétaire avait dans l'idée de faire rediriger tous les appels venant de la salpêtrière à un autre service. Bien entendu elle n'en n'avait ni les moyens, ni les droits.

    En dépit de cause, Mortimer s'engagea donc seul en direction des tuileries. Il était néanmoins parvenu à laisser un message à l'une de ses journalistes auxiliaires mais il n'était pas dit qu'il le recevrait à temps. Qu'importe, il devrait peut être se passer d'un auditeur ce soir là. Dommage, la soirée ne serait encore plus que monotone.

    Et vous savez le pire ? Cette fameuse fête foraine dont nous parlons, n'est autre que la fête "La Foire de L'Amour !". En plus d'être passablement nuisible pour la santé mentale de Mortimer, cette fête était agrémenté de nature totalement inconnue pour Mortimer. Depuis quand pouvait-il penser à un sentiment aussi chronophage et révélateur de faiblesse ?
    Excellente nuit à venir, c'est certain.

    -- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --

    Il y était enfin. Après avoir admiré des affiches tout autour du lieu de l'événement, Mortimer entra dans cet univers bucolique avec beaucoup d'appréhension. Il devait être le seul être humain avec une mine d'enterrement et les yeux plissés de frustration. Il fallait en plus qu'il évite de se faire exclure des lieux, rendez-vous compte !

    Défilé de toute la faune de paris en un seul endroit, bruits de gaieté, cris stridents, rires à gorge déployée et pour couronner le tout des lampions de toutes les couleurs accrochés in peu partout.
    Mortimer avait toujours préféré le sobre, il n'avait rien contre les couleurs mais rien ne valait un bon noir et blanc. C'était selon lui l'association de couleurs la plus communicante question artistique.

    Il y avait une bonne chose à noter : les senteurs de sucres !
    Quitte à rester quelques temps ici, autant en profiter. Faire le plein de sucre et de caramel. Et d'ailleurs ...

    * Mon dieu ça existe encore ! Des pommes caramélisées ! *


    S'il y avait bien une chose à reconnaître d'épatant à ce genre de fête, c'était ces créations divines ! On pouvait voir un jeune homme aux cheveux noirs et à l'air inhabituellement ensoleillé se diriger vers un établit où les sucreries semblaient être au paradis.
    Mortimer ne fit pas attention au couple à l'enfant unique qui s'approchait de la file d'attente et passa devant avec un empressement digne d'un enfant de 8 ans.

    Lorsque le mari s'avança pour répondre aux reproches de sa femme quant à l'affront de ce jeune mal-apprit :

    " Excusez moi monsieur, nous étions là avant et .."

    Mortimer se figea sur place, comme frappé par la foudre et se retourna très -très- lentement vers ce qui allait devenir sa future victime. Son regard était d'acier et tout dans ses airs pouvait vous inspirer un fort sentiment de déconfort.
    L'homme s'arrêta surprit par la réaction de Mortimer. Ce dernier lâcha un grognement similaire à celui de ce matin et s'exprima plus clairement dans un rare moment de sociabilité. Une voix étrangement rauque s'échappa de sa gorge :

    " Je vous demande .. Pardon ? "

    Il ne prêta pas plus d'attention que cela à cet être humain notoire et profita de l'effet de surprise pour se retourner vers l'établit. C'était son tour !
    Il en eut pour 20 Francs de gourmandises avec un petit sac en papier où trônait fièrement une pomme caramélisée.

    En la décollant du sachet qui avait déjà prit au caramel, Mortimer ignora les menaces du mari en rogne et se faufila vers le coups de feu. Il y avait plusieurs stands de tirs, et quelques un avec de vrais armes à feu. On plaçait des cache-oreilles sur les participants tant le bruit pouvait vous assommer.
    Tant de gens passaient que Mortimer commençait à se maudire. Chaque visage lui faisait l'effet d'un flash photo qui s'imprègne encore dans votre mémoire et vous donne un effet de lumière rouge qui surplombe votre vue. S'il pouvait contrôler cet automatisme là, il ne serait pas pourchassés par ses collègues psychologues et psychiatres pour des séances.

    Mortimer était bien meilleur aux lancés de couteaux, à force de jouer avec son ouvre lettre il avait acquit une certaine dextérité, et pas mal de petits trous dans le mur droit de son bureau. Mais après tout le tir était l'un des jeux qui pouvait se trouver quelque peu intéressant. Il entreprit de commencer une partie lorsqu'il reconnu à la fontaine deux établis plus loin.

    Fichtre il fallait que lui aussi soit ici !
    Bien qu'il avait un certain respect pour le gérant du Lost Paradise, il devait s'avouer une certaine irritation lorsqu'il approchait de son périmètre. Mortem pu se permettre un sourire malicieux lorsqu'il aperçu que son meilleur ennemi avait les sens exacerbés par le délire ambiant. Manifestement lui non plus ne pouvait pas supporter l'ambiance. Alors pourquoi était-il ici ? Avait il été invité par une étrange personne lui aussi ?
    Si c'était là même, la plaisanterie était LOIN d'être amusante. Enfin les probabilités de cette coïncidence étaient tellement mineures qu'il l'écarta rapidement. Mortimer savait qu'il avait certainement à faire à une femme dans le meilleure des cas folle et dans le pire des cas dangereuse. Courir dans la gueule du loup était l'une de ses habitudes même s'il le savait pertinemment. En parlant du loup, ce dernier quitta la fontaine.

    Mortem fit semblant de ne pas l'avoir vu alors qu'Edward se dirigeait plus ou moins dans sa direction. Il retourna son dos à la scène et commença à se faire interpeller par le propriétaire dans son étourderie.
    Le psychiatre tenta tant bien que mal de taire les ardeurs du propriétaire mais cela ne fit qu'envenimer ses propos :

    - Bon alors vous me l'acheter cette partie ? "

    - Oui, oui pas la peine de faire l'idiot.. "

    - Idiot ? Idiot ?! Non mais je ne vous permet pas jeune homme !"

    - Monsieur jeune homme ! Je peux ?"[i] fit-il en tendant assez de monnaie pour une partie.

    - Non mais pour qui vous prenez-vous ? Nous n'acceptons que les personnes aimables ici !

    Mortimer rajouta de la monnaie dans sa paume.

    - Et cela me rendrait-il plus aimable ? "

    Le propriétaire broncha et prit brutalement la monnaie tout en posant le pistolet quelque peu massif sur la table tout en sortant un discours visiblement apprit par coeur :

    - Bon alors vous mettez ça, vous attendez que je passe, vous tenez bien ça comme ça, vus visez et vous tirez et faites attention au défaut.

    Le propriétaire, tout en se rabattant sur les côtés de son établit, ronchonna un "morveux" dont Mortimer ne tînt pas rigueur. Tout ce qu'il voulait c'était éviter la situation fâcheuse où il devrait présenter ses respects à Edward. Il adorerait le défier dans une joute verbale, mais en ces lieux rien n'était à son avantage et il était déjà passablement irrité par cet événement.

    Mortimer tira sur la cible et n'atteint que le troisième cercle concentrique noir de la cible.
    Il y eut des rires d'à peu près 5 personnes ayant assisté à la scène et le visage irrité de Mortimer.

    - Et bien ! Ce n'est pas comme ça que vous finirez accompagné si vous ne savez pas viser 'monsieur jeune homme'. Vous avez le droit encore à deux essais. "

    Le psychiatre rechargea, espérant que sa sillouhette ne se reconnaîtrait pas trop. Que ne fallait-il pas faire pour se fondre dans le décor ? Il fallait qu'il soit discret et en même temps qu'il attire l'attention du potentiel harceleur qui lui avait donné rendez-vous. Non, nous ne sommes pas sortis de la vase, c'est certain.



Alice Lindel
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MessageSujet: Re: Event | Foire de l'Amour [1889]   Event | Foire de l'Amour [1889] I_icon_minitimeLun 10 Fév - 3:16

Personne ne pouvait rater ces affiches que l'on retrouvait à chaque coin de rue, surtout avec leurs belles couleurs éclatantes. Apparemment, une grande fête avait été organisée aux jardins des Tuileries pour souligner ce 14 février... Le grand amour avait beau ne pas faire partie de ma vie, j'avais envie d'assister à cet événement. Après tout, on y promettait des attractions uniques, un peu à l'image de l'exposition universelle... Bien qu'en des dimensions moins importantes, sans doute. Peu importe ! Père avait accepté ma sortie du soir. Même si c'était sûrement parce qu'il pensait que j'y trouverais peut-être un fiancé digne de ce nom, je n'allais pas me plaindre. Un moment sans que l'on ne me prenne la tête n'était jamais de trop. Un léger pincement me prit cependant le cœur en apercevant tous ces couples heureux de personnes sur la grand place, mais je l'oubliai rapidement, bien déterminée à m'amuser tout de même. Et puis, il n'était pas impossible que je finisse par rencontrer quelqu'un que je connaissais et ainsi éviter de passer toute la journée seule, Même si c'était seulement entre copains.

Il y avait tant de gens. Cela m'intimidait un peu, pas vraiment habituée à ce genre de situations. Seulement, l'ambiance finit par me rattraper. Et puis, bien peu de personnes faisaient vraiment attention à moi, trop occupés par leurs propres activités. La première chose qui attira mon attention fut un petit stand, mais surtout à cause des enfants qui pleuraient devant celui-ci et des parents ne semblant pas quoi faire pour les réconforter... Cela me brisait franchement le cœur, paece que je pouvais comprendre. Je fouillai donc dans mes poches pour sortir quelques francs à celui qui menait le stand d'adresse. Mes entraînements hebdomadaires devraient m'aider, non ? Je me saisis de la balle en mousse plutôt que les anneaux. D'un mouvement du bras, elle alla cogner en plein centre des bouteilles, les faisant toutes tomber. C'est avec un sourire triomphant que je refis le même exploit pour les deux essais qu'il me restait, remettant ainsi une petite peluche à chacun des enfants, choisissant un joli ballon rouge pour moi, l'accrochant à mon poignet. Je saluai élégamment les parents qui me remerciaient et repris ma route, comme une gamine heureuse, sans pour autant sautiller. Je préférais observer tranquille tout ce qui se trouvait autour de moi. Un léger tapis de neige recouvrait les pavés et je portais une écharpe épaisse en plus d'une cape au-dessus de ma robe de beige et pêche. Quelques fleurs marquaient le sol, cela devait vraiment être un endroit charmant lors de la saison chaud. Je regrettais d'avoir trop peu souvent l'occasion de venir profiter de la nature.

Le bruit d'un coup de feu près de moi me fit sursauter. Quelqu'un voulait-il gâcher la fête, ou cela n'était-il qu'un stand de plus ? On n'était jamais trop prudent, avec cette vague de meurtres qui sévissaient en ville, on me l'avait suffisamment répété, même si je le savais bien... En observant mes alentours pour chercher la source de ce bruit, je remarquai le stand de tir, mais surtout celui qui s'y trouvait en ce moment. Mortimer ? Je ne pus m'empêcher de pouffer de rire. Surtout en voyant son sac de friandises. Ce n'était franchement pas le genre d'endroit où je m'attendais à le voir. À moins qu'il ait un rendez-vous secret... Hm, à y réfléchir un peu, probablement pas. À moins d'un miracle, son caractère désagréable devait faire peur à la plupart des gens.

« Eh bien ! Je ne savais pas que vous saviez vous détendre, monsieur Adams ! » lui dis-je en me rapprochant un peu... Profitant de l'effet de surprise pour piquer l'une de ses pommes et y prendre une bouchée, un air malicieux sur le visage.

La réaction ne se ferait sûrement pas attendre, mais... C'était un service à lui rendre, il allait sûrement se taper une indigestion autrement ! Et si c'était ce qui le mettait en rogne, je pouvais lui remettre les pièces que j'aurais eu à dépenser pour en obtenir une. Je m'apprêtais malgré tout à reprendre ma route, puisque je m'attendais à ce qu'il m'envoie bouler comme d'habitude... Pas question de le laisser assombrir ma journée, surtout pas pour le bien d'une hypothèse improbable, et de toute façon, il restait encore tant d'attractions à voir et essayer !
Valentine Lefevre
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Valentine Lefevre

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MessageSujet: Re: Event | Foire de l'Amour [1889]   Event | Foire de l'Amour [1889] I_icon_minitimeLun 10 Fév - 18:58

Du rose... Partout... sans modération. C'était assez effrayant en réalité. Depuis quand mettait-on autant en avant une fête pareille ? Ça, il était impossible pour la jeune femme d'y répondre. Elle avait beau essayé de ne pas y prêter la moindre attention, au final, les décorations avaient eu le dessus. Cependant cela ne voulait pas dire pour autant qu'elle allait participer à cela. Elle n'en avait strictement aucune envie de toute façon. C'était une fête pour les amoureux et elle était célibataire. Donc CQFD, elle ne bougerait pas de sa chambre ! Et cela, même si Loki la regardait avec insistance en se demandant pourquoi elle semblait bouder, ou que son père vienne l'embêter pour qu'elle sorte et ramène un fiancé. Et puis quoi encore, c'était stupide !

Pourtant actuellement, elle était dehors en train de marcher dans la rue d'un air joyeux. Pour quelle raison ? Celle-ci était extrêmement simple: Ephraïm.
Car en plus d'être une journée pour les amoureux, il s'agissait de sa propre fête. Beaucoup l'oubliait lorsque arrivait cette date fatidique, mais pour Valentine, il s'agissait surtout d'une occasion pour qu'on lui souhaite une bonne fête. Mais hélas, tout ce petit manège de tourtereaux en fleurs brisait cette petite fantaisie insouciante, rendant la journaliste aigrie.
Mais heureusement, son ami d'enfance se rappelait toujours de ce détail et venait lui rendre visite pour l'occasion. Ses visites se faisaient de plus en plus rares, aussi l'apercevoir soudain devant chez elle avec un grand sourire pour lui proposer de sortir un peu ensemble, lui redonna immédiatement la pêche.

Elle ne pouvait rien refuser à ce croque mitaine après tout. Et ce fut donc, bien malgré elle, que la journaliste se retrouva dans cette étrange foire, en sa compagnie. Tous deux n'étaient pas des plus à l'aise avec cette fête, mais ils visitaient l'endroit, plus dans l'idée de s'amuser que de se fondre dans cette masse étouffante d'amoureux. A vrai dire, ils se moquaient beaucoup du spectacle qu'ils avaient sous les yeux, trouvant la situation grotesque.
Et bien sûr, personne ne semblait se rendre compte que le duo n'était pas un couple comme les autres ici.

"Oh du tir à l'arc !"

"Tu veux que j'y joue pour t'attraper une peluche ?"

"Ha ! Allons mon cher Eph, je suis capable de me le gagner toute seule cette peluche !"

"Tu es sûre de toi ? Tu vas nous faire un caprice si tu n'y parviens pas."

"Oh ne prend pas cet air condescendant avec moi, cela ne marche pas. Je suis sûr que je peux faire mieux que toi !"

"Okay, je prend les paris !"

Prenant un air de défis, ils continuèrent à se taquiner tout en prenant un arc chacun côte à côte, prêt à en découdre. Durant les nombreuses minutes qui suivirent, Valentine et Ephraïm s'amusèrent à marquer le plus de points possible sous le regard surprit mais amusé de la personne qui tenait le stand. Ils faisaient mouche à tous les coups, même si ce n'était pas forcément pile au centre de la cible. Aucun ne voulait perdre face à l'autre et ce fut avec grande difficulté qu'ils attendirent qu'on compte les points pour annoncer lequel en avait fait le plus. Un sourire moqueur s'afficha sur les lèvres du croque mitaine quand il apprit qu'il remportait la victoire de peu. Même s'il s'en était fallut d'un rien, il savourait cela avec orgueil, tandis que Valentine soupirait, faisant une moue indignée.

"C'était pas galant de ta part de me laisser perdre !"

Eph l'observa un long instant faire la gamine, puis éclata de rire, voyant bien qu'elle faisait exprès. Rien de tel qu'un peu de comédie pour le faire culpabiliser... Enfin ça marchait quand elle était jeune, mais maintenant, il n'était plus dupe.
Il se contenta de lui tapoter la tête gentiment, comme un vieux le faisant pour son petit fils. C'était à la fois comique et... étrange ? Valentine cessa tout de même son petit numéro et se remit à sourire. Bah ce n'était qu'un jeu, et puis, ils gagnaient tous les deux un lot donc il n'y avait pas de perdant... Quoi que...
L'homme tenant le stand, s'avança vers elle et lui tendit son cadeau qui la fit écarquiller les yeux. Attendez, il était sérieux ?! Fier de lui, il repartit après avoir donné l'autre objet à son ami, les laissant là, face au désarroi le plus complet de la demoiselle.


"Il... Il se moque de moi là, non ? J'ai l'air d'adorer ce genre de peluche ? Je commence à me sentir vexer..."

"Quoi, tu n'aime pas les poneys roses ? Cela va pourtant très bien avec ton teint, tu sais ?"

"C'est ça, fais le malin, toi t'as eu un gros chat bleu trop classe !"

"Tu le veux ?"

".... On échange ?"

Ephraim rit doucement et s'approcha d'elle, la prenant pas les épaules de son bras libre et l'entrainant dans l'allée principale.

"Non, garde le donc, tu peux prendre les deux, je ne vais pas m'encombrer de peluches."

"Donc tu me le donne pour t'en débarrasser ?!"

"Non je te l'offre parce que j'ai participé à ce petit jeu pour toi."

Le voyant lui sourire ainsi, son regard pétillant de gentillesse et de sincérité, Valentine, sentit ses joues rougirent, la laissant muette. Il était parvenu à la faire taire et en soit, il s'agissait d'un sacré tour de passe passe.
Battu à plate coutures, Valentine abdiqua et se laissa entrainer dans la foire, observant les autres stands avec un intérêt feint. Cela ne l'intéressait pas, seule la présence de son meilleur ami l'importait.
Cependant, maintenant qu'elle tenait contre elle ce poney rose, elle devait bien avouer qu'elle ne savait pas quoi en faire. Elle n'était pas du genre à apprécier ce genre de choses... Peut-être l'offrir à quelqu'un qui adore cela ? Tient, c'était l'idée ça ! Mais à qui le donner ? On était la Saint Valentin donc la logique voulait qu'on offre quelque chose à un homme, non ? Mais qui pouvait bien aimer ça sans prendre un coup à sa virilité ? Qui, dans ses amis, pouvait bien aimer un Poney Rose ?!

Alors qu'elle regardait la peluche avec une légère moue, son esprit fit tilt. Du rose... un poney... pour un homme aimant les choses féminins et mignonnes... Qui allait à tous les coups adorer le cadeau... Un homme à qui elle pouvait ouvertement ouvrir cela sans gène, tout en lui prouvant qu'elle l'adorait en lui confiant quelque chose qu'elle avait gagné à la sueur de son petit front... Oh mais oui !! Affichant soudain un grand sourire ravie, la rouquine tendit la peluche au bout de ses bras et se mit à rire, son visage s'illuminant tout en montrant un sentiment sincère.


" Euréka ! Je vais l'offrir à Alex ! Je suis persuadée qu'il aimera ! Finalement je suis contente de mon lot, il sera parfait pour lui ! "

" Le barman du Lost ? Tu le connais si bien que ça ? "

" Oui ♥ ! Il est trop mignon. Et puis c'est également pour le remercier pour les verres qu'il m'offre parfois. Sans oublier que ça sera des plus comiques. Après tout, il aime les hommes. Donc recevoir un cadeau de la saint Valentin d'une fille qui est parfaitement consciente de cela, ne peut qu'être amusant ! "

" Si tu le dis, je veux bien te croire. "

" Super ! Vraiment super, ça ne pouvait pas mieux tomber, je me disais justement que je devrais lui faire des cadeaux de temps en temps ♫ "

Ephraïm l'observa un moment du coin de l'œil, attendrit par l'air à présent émerveillé et réjouit de sa jeune amie. Finalement, l'emmené ici avait été une bonne idée. Elle ne s'en rendait peut-être pas compte mais elle se comportait comme n'importe quelle demoiselle qui s'amusait avec son amoureux. Voilà qu'elle se fondait parfaitement dans la masse.
Tout en souriant de ce spectacle, son regard capta un visage familier non loin de là.


" Tient ce n'est pas Edward là-bas ? "

" Hum ? Oh oui tient ! Il est venu draguer les jeunes femmes à la recherche d'un Valentin tu crois ? "

Le croque mitaine n'aurait su répondre à cette question et se contenta de hausser les épaules, tenant toujours sa petite journaliste par les épaules, de son bras libre, l'autre tenant le gros chat bleu qu'il avait gagné au stand de tir à l'arc. Ils ne freinèrent l'allure que lorsqu'ils furent suffisamment près d'un homme étrange qui se prenaient la tête avec un homme tenant un stand. Valentine réprima un frisson en le reconnaissant, mais ne fit aucune remarque, regardant une jolie blonde l'accoster. Peut-être valait-il mieux tracer et faire mine de ne rien voir. Après tout, les patients de ce psychiatre toqué ne la regardait aucunement. Qui sait, il n'allait peut-être même pas la reconnaître.
Ainsi, elle passa près de lui, toujours en direction du grand bassin où la silhouette d'Edward avait été aperçu.

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MessageSujet: Re: Event | Foire de l'Amour [1889]   Event | Foire de l'Amour [1889] I_icon_minitimeLun 10 Fév - 23:21


    Soit c'était un coup du sort, soit c'était une coïncidence cruellement ironique. Alors que Mortimer tentait de faire l'homme concentré pour intimer à touts personne de le laisser tranquille, une personne qu'il ne s'attendait pas à voir s'annonçait.
    Le psychiatre était en train de viser le centre de la cible du mieux qu'il le pouvait quand un ballon de couleur rouge perturba son champ de vision.

    C'était la petite Alice Lindel, en os et en ballons, ici, seule. L’irresponsabilité de ses parents la tuerait peut être un jour, mais il savait la jeune fille assez maligne pour ne pas se laisser avoir. Toutefois, l'espace d'un instant, Mortimer s'était demandé s'il était de son devoir de psychiatre de veiller au bien de ses patients hors séances ... Ce rare moment de considération s'évapora lorsque la voix de la jeune fille s'éleva dans les airs :

    « Eh bien ! Je ne savais pas que vous saviez vous détendre, monsieur Adams ! »

    Alors que le jeune Adams avait encore le bras tendu vers sa cible, il tourna le reste de son corps vers Alice. Elle qui l'importunait et qui le surpris à son activité se permit de lui voler une de ses friandises. Il n'avait alors levé qu'un seul sourcil et s'apprêtait à dire quelques mots de courtoisie (je vous laisse les imaginer, c'est fleurit), mais lorsque sa main plongea dans son petit sac de gourmandises, son visage se déconfit.

    Venait-elle d'avoir l'illustre audace d'arracher à un amoureux du caramel une pomme caramélisée ?!
    On pu entendre un ravalement de salive irrité et Mortimer eut un léger tic d'agacement sur le coin de sa lèvre supérieure. Il voyait Alice non seulement venir le provoquer en public, mais en plus lui arracher l'un des rares choses encore bonnes en ce monde, et s'enfuir avec ! Elle s'apprêtait à repartir et Mortimer tira par protestation. Le bruit devait l'avoir refait sursauter alors qu'elle croquait dans SA pomme.

    Sans prendre en compte les réactions des participants et du propriétaire, il avança d'un pas vers Alice qui commençait à lui tourner le dos tout en reposant la main et le pistolet sur le comptoir. Il reprit son sang froid juste après avoir fait feu et lança à Alice un sourire presque inquiétant.

    " Et je ne savais pas qu'on vous ait apprit à voler, Alice. "

    Le vouvoiement était bien sûr cynique. Il commença à tendre sa main vers l'épaule de la jeune fille pour lui intimer de lui rendre sa pomme (il doit certainement placer sa fierté dans le caramel, c'est certain) mais le propriétaire l'interrompit.

    " Monsieur .. il vous reste un essai mais ... avertissez quand vous tirez."

    Sa voix était confuse, comme prit entre l'effroi et l'anxiété. En effet, ce que Mortimer n'avait pas calculé, c'est que son tir avait fait mouche à un quelques centimètres à peine du centre. Il semblerait que lorsque l'on touche au caramel de Mortimer, sa nature peut s'avérer dangereuse.
    Levant ses yeux quelques peu brunis vers le propriétaire il lui intima d'un "pchh" sa demande de silence pour un court instant. Il proposa un marché à Alice :

    " Alice, voilà mon idée : tu choisiras ce que j'ai gagné et on échangera la pomme. D'accord ? "

    Alice était sa perle. Comme on le sait, il y a peu de gens dont Mortem considère les capacités intellectuelles. Mais quelques perles rares existe en ce bas monde, et jsutement deux de ses perles étaient présentes ce soir. L'un était malheureusement une perle ternit par la rivalité, et l'autre était en devenir. Il s'agit d'Alice, dont Mortimer estimait que les capacités pourraient un jour s'avérer être à la hauteur de ce qu'il apprécie chez un esprit humain. Et c'est notamment la raison pour laquelle il ne cessait de la pousser à bout. Seulement voilà, elle l'avait provoqué, car ici, Mortimer n'avait pas le pouvoir de maintenir une pression intellectuelle sans être dérangé. Le problème d'une place publique ...

    Son bras tremblait encore un peu et la poudre sur sa paume commençait à le démangé. Cette impression que vous avez que quelque chose vous gratte et vous chatouille en même temps sans pouvoir soulager ni l'une ni l'autre de ces symptômes ... C'est très désagréable.

    Mortimer cru qu'on lui jouait une farce alors que, ses yeux s'égarant sur les passants (foutu réflexe d'enregistrement de l'environnement !), il reconnu miss Lefevre accompagné par un homme du'ne certaine stature, visiblement protecteur. Voire charmé ? Peu importe ! Il appréciait la curiosité de cette journaliste, mais elle n'était pas très arrangeante... Surtout que si elle se mettait en tête de retenir qu'il était en train de dealer avec une jeune fille une pomme contre un cadeau, Gaspard aurait des raisons de le charrier c'est certain.

    Mortem se massa les arcades de sa main gauche tout en soupirant d'exaspération. Pourvu qu'il retrouve cette personne au plus vite qu'on en finisse ! Valentine fit mine de l'oublier alors que leurs regards s'étaient croisés, et ce n'était pas plus mal. Le psychiatre ne pu s'empêcher toutefois de se racler la gorge lorsqu'elle passa à côté de lui, comme pour lui envoyer un sarcasme.

    * C'est une fable ! Se diriges t elle vraiment vers Edward White ? *

    Mortem ignorait que ces deux là se connaissaient, mais comme il savait qu'Edward était quelque part dans son dos, il ne risqua pas de croiser son regard. Le jeune Adams se connaissait bien, s'il croisait son regard il ne pourrait résister plus longtemps à venir le provoquer. Il adorait jouer, mais la situation n'était pas à son avantage : la journaliste, la patiente, et le meilleur ennemi. Il était clair que cela n'allait pas être agréable.
    Toujours de dos, s'il ne croyait pas en dieu il prierais presque pour que ni la journaliste ni le gérant du Lost Paradise ne décident de lui jouer un tour.

    Comptant sur son aura de mauvaise humeur, et sur Alice Lindel (qui risquait d'ailleurs bien de le trahir), Mortimer continuait de tourner le dos aux passants et de se concentrer sur Alice. Peut-être allait-elle accepter son marché.
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MessageSujet: Re: Event | Foire de l'Amour [1889]   Event | Foire de l'Amour [1889] I_icon_minitimeMar 11 Fév - 14:59

Samuel était retourné au jardin des Tuileries, cet endroit où il avait rencontré Frédéric. Il avait aimé l'atmosphère tranquille qu'on pouvait y trouver et un peu d'air frais faisait toujours beaucoup de bien... Seulement, ce ne fut pas ce qu'il trouva à son arrivée. Les gens grouillaient autant que des asticots. Pourtant la température n'était pas des plus douces, ce qui aurait pu expliquer des promenades inopinées. Qu'est-ce que c'était que cela ? Une foire ? Samuel sortait si peu, ou du moins il s'éloignait si peu souvent de sa route habituelle, qu'il n'était pas au courant de ce qui se passait. À vrai dire, la Saint-Valentin qui était annoncée à l'entrée du grand jardin n'évoquait rien pour lui. À supposer qu'il arrive à se souvenir en quoi cela consistait, la seule personne qu'il avait jamais aimé un tant soit peu était disparue depuis un moment déjà. La seule chose qui réussit à le convaincre de ne pas rebrousser chemin, se fut la bonne odeur que l'air portait. Il y avait du sucre dans les parages. Avec de la chance, de délicieux gâteaux. Son estomac gargouilla à cette simple pensée et il avait gagné... Et puis, au fond, ce n'était pas seulement une question de se régaler, mais aussi de comparer ces cuisines à la sienne. Le petit pâtissier tenta donc de trouver la source de toutes ces bonnes choses. Faisant peu attention à la foule malgré quelques visages familiers s'y trouvant, car il ne se sentait vraiment pas à sa place ici, parmi toutes ces personnes ou ces décorations roses. Et personne n'était seul. Il n'avait pas envie de s'incruster si c'était pour se sentir en trop.

« Ça craint... Il y a trop de bruit... » soupira-t-il de sa voix monotone habituelle, à laquelle personne ne devait avoir prêté attention.

Heureusement, il y avait des gâteaux tout près et cela suffit à remonter un peu le moral au pauvre reflet, une fois un morceau avalé. Décidément, les cuisiniers en France méritaient leur réputation. Des petits biscuits dans un sac afin de poursuivre sa route et surtout y survivre sans péter un plomb ou s'enfuir, il partit à nouveau à la recherche d'un endroit ombragé, où l'on ne viendrait ni chercher, ni le déranger. Point de départ et de repère, la grande fontaine au cœur de la mer d'acier qui recouvrait le sol. Ce fut à ce moment qu'il aperçut Edward, decidemment, il connaissait bien plus de gens qu'il ne l'aurait jamais pensé. Il salua le lycanthrope qui pestait dans sa barbe, pas inquiet ou impressionné pour deux ronds.

« Tu sembles chercher quelque chose, tout en voulant t'enfuir... Besoin d'un coup de main ?»

Très sincèrement, tous les moyens étaient bons pour éviter la foule, alors s'il pouvait rendre service au patron du Lost en plus, qui le laissait assister aux spectacles même s'il avait refusé son offre pour le moment, ça lui allait très bien. Et puis, retrouver des silhouettes, il en avait l'habitude... À condition de ne pas oublier son objectif en cours de route, bien sûr, s'il trouvait quelque chose de bien plus intéressant.  De toute façon, Edward avait très certainement d'autres personnes à sa botte, cela ne faisait aucun doute, ou alors il en trouverait !
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MessageSujet: Re: Event | Foire de l'Amour [1889]   Event | Foire de l'Amour [1889] I_icon_minitimeMer 12 Fév - 23:59

Aldrick s'étira sans parvenir à se défaire de son sourire. Rien n'aurait su gâcher sa journée ! Il était libre ! Pas de travail durant 3 jours ! Trois jours entiers durant lesquels il serait peinard ! Pour fêter ça, il était allé embêter Rose. Bien sûr, la belle avait râlé, avait mis en avant beaucoup d'arguments, pourtant, il avait réussi à la faire renoncer à ses occupations pour la journée. Cela faisait donc depuis le début de l'après-midi qu'ils arpentaient les rues parisiennes au hasard de leurs envies.
Ils finirent par déboucher à la foire de l'Amour, se moquant volontiers des couples énamourés, qu'on aurait pu croire fixés l'un à l'autre tant certains semblaient avoir du mal à se détacher de l'être aimé. Si la couleur des lieux avait été la source de nombreuses moqueries, rien n'égalait pourtant le sort qu'ils réservèrent aux angelots près d'une fontaine.


- Est-ce que cette chose est un ange ? Tu crois qu'ils ont vraiment essayé de représenter Cupidon ? Franchement, j'ai mal pour lui ! Etre ainsi défiguré... Même Goya n'aurait réussi pareil ignominie ! Ils se sont vraiment donnés du mal pour les massacrer, les pauvres !

Une expression de franche perplexité marqua le visage du commissaire, tandis qu'il reculait pour admirer l'œuvre de loin.

- Mmm, je ne suis franchement pas convaincu ! Heureusement que la nourriture sauve cette foire ! Glissa-t-il avant de retrouver toute sa joie. Il faut qu'on trouve un stand où ils vendent des gaufres ! J'ai une terrible envie d'en manger !

Au fond des iris d'or du lycanthrope passa une lueur toute singulière de gourmandise, mêlée au plaisir de retrouver un peu de ce dont son enfance avait été privée : l'euphorie d'une fête populaire.

L'air de rien, cela lui faisait du bien d'oublier un peu les responsabilités et de pouvoir enfin passer du temps avec elle. Bien sûr, il avait une avalanche de questions à lui poser, mais il n'en fit rien, ne sachant que trop bien ce qu'il arriverait s'il se montrait trop insistant.

En ce jour un peu spécial pourtant, il aurait presque pu se laisser porter par la vision merveilleuse de tout un chacun au sujet de l'Amour. Le brun avait même réussi, plus tôt dans leur promenade, à passer son bras autour des épaules de Rose sans qu'elle essaie de suite de le lui fracturer. Emportée par la foule, sa main frôla celle de la demoiselle, et il hésita à la saisir, lui jetant un regard en coin, comme pour vérifier que ce n'était pas déplacé. Mais elle ne sembla pas le remarquer alors il s'en abstint. Il avait certes envie de la toucher, comme à chaque fois qu'il passait du temps ensemble, mais là où tous s'exhibaient en démonstrations d'affections et en mots doux, eux préféraient ne jamais leur ressembler.

Après tout, ils avaient une façon bien à eux d'exprimer cela, et il comptait bien le rappeler à la belle !

Alors, en merveilleux ex-amant secret, Aldrick lui appuya sur l'épaule pour la stopper, l'obligeant à le regarder, tandis qu'il se rapprochait de plus en plus d'elle, sentant ses joues s'empourprer un peu sous l'émotion, et fit ce que n'importe quel homme doué de raison, avec une once de romantisme aurait fait en déclarant d'une voix taquine :


- Regardes, là ! Un stand de tir à la carabine ! Je parie que je te fiche la raclée du siècle sur les cinq cibles !

Une lueur de défi s'empara de tout son être, et il dût prendre sur lui pour ne pas sautiller sur place, tel un gamin impatient, qui n'aurait qu'une seule hâte : celle de se mesurer à un adversaire digne de ce nom.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Tu as peur c'est ça ?

Il la relâcha et bomba le torse, prenant un air faussement supérieur, en croissant les bras sur son buste, avant d'arguer d'une voie excessivement déformée pour appuyer la plaisanterie :

- Ca ne fait rien, je comprends que tu n'es pas envie de te ridiculiser devant tous ces gens inconnus...

Il ferma un instant les yeux et les ouvrit presque aussitôt, un sourire empreint d'une affection toute particulière en coin, il l'avisa, et inclina la tête en direction du stand, pour l'inciter d'avantage encore à le suivre dans ses bêtises.
C'était un peu comme si c'était l'heure de la pause, bien qu'il n’ait jamais voulu avoué devant elle, qu'il n'y avait que pour ses beaux yeux qu'il était capable d'agir et de sourire ainsi.

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Dernière édition par Aldrick Voelsungen le Jeu 13 Fév - 8:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Event | Foire de l'Amour [1889]   Event | Foire de l'Amour [1889] I_icon_minitimeJeu 13 Fév - 4:45

Si on joue avec le feu, doit-on forcément toujours s'y brûler ?

Le nouveau coup de feu tiré subitement m'arrêta dans mon mouvement. Ses paroles n'étaient pourtant pas aussi sèches que je celles auxquelles j'aurais pu m'attendre. Du vol ? Un simple haussement d'épaules accompagna cette accusation, même s'il n'avait pas complètement tort. Seulement, cela avait-il réellement de l'importance dans cette situation précise ? Je ne me serais pas permis ce geste avec quelqu'un que je ne connaissais pas. Car même parmi le silence, à l'observer, je croyais bien avoir fini par cerner une partie, aussi infime soit-elle, de ce personnage complexe se tenant là, juste devant moi. J'étais l'une de ses patientes hebdomadaires, après tout. Et puis, il ne manquait de rien lui non plus. Son métier devait lui fournir suffisamment d'argent pour cela, ne serait-ce que par le nombre de cas à étudier. Argent qu'il ne méritait pas le moins du monde dans mon cas, d'ailleurs.

« Ce n'est pas grand-chose. Tu n'auras qu'à ajouter le coût de cette pomme à tes prochains honoraires... » soupirai-je en levant les yeux au ciel, ne parlant bien sûr pas assez fort pour que n'importe qui puisse nous entendre à ce sujet délicat.

Ma condition m'avait toujours laissé légèrement amère. Pouvait-on vraiment m'en tenir rigueur ? C'était la menace qui planait sur ma tête, après tout. Un faux geste de trop et cela pourrait très bien se répandre comme une traînée de poudre à travers tout Paris, peut-être au-delà. Si Mortimer ne laissait pas tomber la vérité à ce moment fatidique, presque inévitable – et je ne voyais pour le moment aucune raison pour laquelle il pourrait le faire – ma parole serait discréditée aux yeux de tous. Même m'enfuir deviendrait impossible. C'était le double-tranchant de la noblesse, le prix à payer pour avoir droit à une vie aisée... Je ne trouverais alors jamais les visages que je recherchais parmi la foule, condamnée à vieillir recluse jusqu'à ce que la folie s'empare réellement de mon esprit...

Ne pleure pas devant lui.

La phrase s'imposa violemment dans mon esprit et je lâchai le mouchoir qui se trouvait dans ma poche, que j'avais saisis par réflexe, ce sujet faisant toujours monter une marée d'émotions en moi. Les perles salées se seraient aussitôt fait remarquées, sous le reflet de la lumière ténue des lampadaires. Heureusement, le jeune homme s'était retourné un moment pour mettre certains détails au clair avec le forain. D'un battement de paupières, j'avais retrouvé mon calme. Il ne devait avoir rien remarqué, trop préoccupé par cette pomme. Ou ce caramel. Peu importe. Je n'aurais franchement pas pu penser que cela lui tenait suffisamment à cœur pour m'offrir un échange équitable, juste pour récupérer un bien. Il m'avait toujours semblé trop fier pour cela, dans sa distance constante. Je pris un petit moment pour réfléchir, lèvres pincées. D'un côté, ces pommes étaient aussi bonnes qu'on le prétendait et c'était sûrement la dernière occasion que j'aurais d'en manger une avant un long moment. Une lady digne de ce nom doit toujours surveiller sa ligne. De l'autre, il valait probablement mieux ne pas mettre Mortimer encore plus en colère qu'il ne l'était déjà. Un soupir vint appuyer toutes ces réflexions. Et il avait gagné, aussi simplement que cela.

« Bon, d'accord. Mais tu me dois un lapin en peluche, mon cher. S'il te plaît. »

Je n'avais pas pu apporter le mien, après tout, même si c'était ma façon de me rassurer en public, comme une présence qui veillait sur moi... Y en avait-il seulement ici, à ce stand plutôt réservé aux garçons ? Ce serait préférable. Je ne comptais pas le laisser repartir aussi facilement... Mais pas question qu'il soit moche, sinon le psychiatre pouvait aussi bien oublier notre deal ! Au fait. Pourquoi regardait-il à gauche et à droite ? Peut-être tentait-il finalement de fuir quelqu'un, plutôt qu'être en pleine recherche... Et je ne devais pas avoir arrangé les choses. Je m'en serais presque sentie coupable. Presque, oui, parce que tout de même, du coup, non seulement semblait-il enfin prêter un peu attention à ma présence, mais j'allais repartir avec un souvenir qui ne disparaîtrait pas sous un jour où deux, une fois le ballon vidé de son hélium. Et cela me rendait heureuse comme tout.

« Et c'est parti pour un dernier essai ... pour la petite mam'zelle ! » fit le marchand, encourageant, retrouvant l'ambiance qu'aurait du avoir la foire malgré la belle frousse que lui avait collé cet étrange énergumène.
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MessageSujet: Re: Event | Foire de l'Amour [1889]   Event | Foire de l'Amour [1889] I_icon_minitimeJeu 13 Fév - 18:16


    Bien. Le temps était venu pour Edward de récapituler sa situation. Son rendez-vous venait de tomber à l'eau sans même qu'il sache si jamais il y avait eu un rendez-vous, il était au milieu d'une foire, aveuglé de rose, balloté par des passants trop épris pour le voir, et la pomme d'amour récemment terminée en appelait une autre avec insistance. Pourquoi pas après tout ? Maintenant qu'il était là, autant se goinfrer de caramel et éviter ainsi – fort habillement, il faut en convaincre – les ignobles endives au jambon que son cuisinier avait prévu pour le soir même.

    Enchanté de l'idée, le loup-garou se remit en route, sans pour autant que le mystérieux expéditeur ne s'éloigne de son esprit, curiosité maladive oblige. Sa haute silhouette lui permettait de la guetter dans la foule, des fois qu'il n'ait pas rêvé. Il s'arrêtait de temps à autre lorsque ses iris croisaient un joli minois solitaire, avant qu'un grognement frustré ne file entre ses dents lorsque les Valentins de ses dames paraissaient. Il dut éviter soigneusement une allée, que la baronne de Dauvet et ses trois filles semblaient accaparer, préférant leur éviter le constat de son célibat, compte tenu que la noble tentait, à chaque visite au cabaret, de lui donner l'une de ses enfants en mariage.

    Sa route croisa finalement celle de Miss Lefevre, agréable journaliste quoi que trop fouineuse à son goût, qu'il fut surpris de voir dans une telle fête, qui plus est, en charmante compagnie. Préférant ne pas déranger leur duo, il se contenta d'un salut lointain, inclinant son haut-de-forme d'une geste calculé.

    « M. White ! Youhouuu ~ »

    Un juron fila. Repéré par la baronne, le lycanthrope bifurqua immédiatement, maudissant sa trop grande taille qui le rendait si visible de tous. Il se plia légèrement, tentant de se dissimuler au mieux derrière un stand d'effrayantes peluches au regard torve semblant condamner son action. Mais avait-il le choix ! Il en allait de sa vie après tout. La tempête parut passer et une voix familière le fit soudainement tourner la tête, croyant brièvement s'être fait surprendre par la famille de Dauvet.

    « Tu sembles chercher quelque chose, tout en voulant t'enfuir... Besoin d'un coup de main ?
    - Samuel, soupira Edward en portant une main soulagée à son torse. Vous m'auriez presque fait peur. Comment allez-vous ? Je n'aurais jamais cru vous trouver ici. »

    Il l'observa avec intérêt, interloqué de trouver un garçon si discret dans un pareil endroit, jetant par la suite un regard derrière lui dans l'idée qu'il y trouverait peut-être sa valentine, sans succès. Il en revint à son vis-à-vis, lui adressant un sourire aimable :
    «  Je vous remercie de votre sollicitude, vous avez fort bien deviné mon état. Il s'avère que j'essaie d'éviter quelqu'un, tout en tentant de retrouver le stand des délicieuses pommes d'amour. Ce n'est pas une mince affaire, croyez-moi. À tout hasard, sauriez-vous où... »

    Un coup de feu attira son attention, aiguisant en une fraction de seconde, son instinct de loup. Il leva la tête découvrant avec horreur qu'il provenait d'un individu louche, très certainement en plein acte de barbarie psychologique à l'encontre d'une pauvre demoiselle. Adams. Ce korrigan avait beau lui tourner le dos, il ne pouvait s'agir que de lui. Mais qu'est-ce qu'un sociopathe de haut vol dans son genre pouvait faire dans un endroit pareil ?

    Edward ne put réprimer une grimace, avant de se reprendre rapidement. Il réajusta le col de sa veste et balaya les environs du regard, cherchant de quoi s'armer pour sauver cette délicate demoiselle de son tortionnaire, avant de se souvenir qu'il était n'était pas seul. Il leva lentement l'index, signe qu'une idée lumineuse venait de percer ses méninges, et s'excusa poliment :

    « Je vous demande une petite minute Samuel. »

    Il s'inclina légèrement et se tourna vers le marchand qui lui faisait déjà un très large sourire, prêt à dégainer ses meilleurs produits pour combler son nouveau client :

    « Mettez-moi cette... Étrange boule rouge pelucheuse.
    - La pomme d'amour ! Très bon choix monsieur !
    - Vraiment ? Demanda-t-il perplexe. Ah, et j'aimerai une carte s'il vous plaît. Non, une plus rose, plus dentelée. Ah, c'est parfait, merci. »

    Edward sortit de la poche de son manteau un stylo plume qu'il avait l'habitude de conserver sur lui, et rédigea un petit message de sa plus belle écriture, sans omettre de signer, puis la referma et sortit de quoi payer :

    « Puis je vous demander un service ?
    - Bien sûr monsieur, qu'est-ce qui vous ferait plaisir ?
    - En réalité, je compte faire une petite espièglerie à un excellent ami avec ces présents. Pourriez-vous les lui porter ? Il est au stand de tir, avec la demoiselle aux cheveux blonds.
    - Ahah ! Vous êtes un farceur ! Je l'ai tout d'suite vu. Bougez pas, j'demande à mon mino. »

    Il siffla d'un coup sec, et un jeune homme aux dents du bonheur et au visage couvert de taches de rousseur rejoignit l'étalage. Le marchand lui confia sa mission ainsi que les présents et son fils se faufila plus vite qu'une souris entre la foule, sous le regard amusé d'Edward qui guettait la réaction de leur destinataire avec impatience, reprenant tout de même sa conversation avec Samuel :

    « Alors ? Quelles délicieuses pâtisseries avez-vous créées récemment ? »

    À plusieurs mètres de là, le garçonnet arrivait à destination, ne se doutant nullement de la relation tendue qu'entretenaient les deux hommes et des quelques mots inscrits par Edward. Quelques mots que voici :

    Les roses sont roses,
    Les bleuets sont bleus,
    Réprimez vos psychoses,
    Vous ferez moins vieux.


Dernière édition par Edward White le Jeu 13 Fév - 20:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Euh... Si y a un problème avec ce post, pas tapay, mais dites-le moi et expliquez-moi? J'ai peur de ne pas avoir tout compris ^^'   Event | Foire de l'Amour [1889] I_icon_minitimeJeu 13 Fév - 19:08

Le Jardin des Tuileries.

Une superbe visite à faire pour sa première arrivée à Paris. En réalité, elle avait pour la première fois posé le pied dans la capitale française la veille au soir, mais le transport et le stress ayant été épuisants, elle avait préféré rester à l'hôtel et écouter les discussions de la ville durant la nuit, ouvrant la fenêtre. De toute façon, il s'agissait d'un hôtel peu cher, et par conséquent mal insonorisé, et elle avait pu commencer à s'imprégner de la couleur locale avant de partir à la conquête du monde.
Elle avait passé la journée à se promener, cherchant les bouquinistes, ayant tout son temps puisque aux dires de son éditeur londonien, une personne charmante passionnée de littérature et de culture qui consacrait son journal aux romans-feuilleton, aux critiques littéraires, culinaires et artistiques, son homologue parisien et frère avait cette semaine bien trop de travail, et ne pourrait la recevoir qu'aux alentours de mercredi prochain. Ils partageaient tous deux la même passion dans leur journaux locaux, et bien que les tirages ne soient clairement pas fantastiques, ils étaient assez contents de leur métier, bien que la bouchée de pain fut un met rare et apprécié chez eux. De telles considérations physiques n'affectaient plus Lydia, qui, si elle avait gardé son estomac de jeune fille habitué à la disette, aurait sûrement cherché un travail mieux payé, mais c'était une mage urbaine, et par conséquent un peu folle.
De plus, il lui restait pas mal d'économies de ses spectacles de rue londonien... De quoi s'offrir quelques sorties.

Comme celle de cette soirée, au jardin des Tuileries, dont elle avait tant entendu parler. Il avait subi un incendie quelques temps auparavant, mais cela semblait bien reconstruit... Enfin, aux dires des pavés, ils restaient tout de même assez traumatisés, l'un de leurs pavillons ayant été démoli récemment. Entre l'incendie et la démolission, les pierres, qui n'ont pas la même vision du temps, se moquaient pas mal que ces évènements se soient déroulés durant un laps de temps d'à peu près une vingtaine d'années : c'était nouveau pour eux, et ils craignaient encore du changement... Dans le pire.
En d'autres termes, de façon totalement hors-de-propos, la première chose que fit Lydia en arrivant au Jardin fut... de se baisser et caresser le sol de ses doigts, restant bouche bée tout en écoutant les alentours, ce qui donnait un peu près l'impression qu'une grande fille se prenait pour une gamine de six ans dans le sable et venait de planter comme un automate cassé, bouche grande ouverte, yeux écarquillés et regard dans le vide, mal coiffée.
Au milieu de la détresse, résonnait la joie de l'arc de triomphe, qui se voulait maintenant protégé par décret et espérait ainsi qu'on ne l'attaquerait plus jamais. Puis, les sons des pavés furent progressivement remplacés par ceux des machines et stands de la foire. Plus précisément, Lydia fut perturbée par une petite chanson qui émanait des produits d'un vendeur... Des pommes d'amour qui chantaient « mangez-moi mangez-moi mangez-moi ! », avec un petit rythme amusant, mais qu'elle ne connaissait absolument pas. Là où les gens se seraient intrigués, elle, elle planta complètement en s'émerveillant du sens de la musique des pommes d'amour et, se relevant, joignit les mains et resta là, des étoiles dans les yeux, tandis que ses sens s'intéressaient au reste.

Il y avait tant de choses... ! Une telle ambiance locale, instillée par les installations en action.... Oh !
*crackle *
Lydia crut mourir, submergée par la magie d'un simple craquement de dents contre une pomme d'amour.  Puis, fermant les yeux afin de mieux profiter, entendit l'éclatement de quelques ballons ainsi que de renversements d'objets. Là où la plupart des gens auraient préféré tenter de profiter des dernières lumières du jour, elle, elle se délectait des sons de l'agitation humaine. Un stand de tir attira son attention, et la fit se précipiter vers l'endroit d'où provenait de sourds « pow ! Pow ! ». Là, elle tomba en pâmoison totale. Elle venait d'arriver à un endroit que, fidèle à elle-même, elle n'aurait pu situer sur une carte, entourée pêle-mêle d'un carrousel (les cri cri de la mécaniques... et le sifflement de la vapeur!) d'un stand de lancer d'objet, d'un vendeur de sucreries, et puis surtout, de grosses lettres peintes ou découpées au choix dans du bois ou du métal qui lui tournaient autour (pour le moment, mentalement).

Elle resta bien ainsi pendant dix... quinze minutes ?
Cela ne se brisa qu'au moment où quelqu'un, qu'elle n'avait pas vu, forcément, lui toucha l'épaule et lui demanda doucement :
« Ca va ? Vous avez besoin d'un peu d'eau ou... de sucre ? »
La personne lui tendit une pomme d'amour, mais elle ne la regarda même pas. En revanche, elle déclara que ce type ne lui plaisait pas, et demanda à une balle dans les airs non loin de la débarrasser de ce type qui l'avait dérangée dans sa transe. Aussitôt, celle-ci poursuivit le chemin qu'elle effectuait, lancée par l'un des occupants du stand (homme adulte, fillette, ça aurait pu être une momie vivante que ça aurait été pareil), et rebondit extrêmement violemment contre le fond boisé du stand, au lieu de simplement tomber.

Le rebond ainsi transformé envoya la balle partir tout droit dans le visage de l'inconnu qui s'était permit de lui adresser le parole. Le type cria que le lanceur était vraiment maladroit, et, au lieu de s'inquiéter pour lui (ça lui était arrivé dans le nez, tout de même, même s'il ne s'agissait que d'une balle en mousse), Lydia l'ignora royalement et poursuivit son chemin, en se rapprochant du stand, pour regarder les peluches et poupées qui étaient entreposées en lots à gagner. Un ours en peluche brun était en train de ricaner tout en regardant un petit garçon qui essayait de donner un message à un autre homme (maintenant, était-ce l'imagination de Lydia ou la vérité, une question dont la jeune mage se fichait royalement), aussi malsain que les poupées de son enfance, aussi la mage le regarda t-elle dégoûtée et siffla, un accent anglais transpirant presque littéralement de chacun de ses mots :
« Ca, c'est un méchant ours. Fais attention, petit. »
Et fit demi-tour, comme si de rien n'était, pour aller chercher un banc, s'asseoir et se mettre à écrire ce qu'elle avait bien pu ressentir ici : de l'émerveillement, du sucre, des crissements splendides de mécaniques, de la musique jouée par des boîtes à musiques en résonance, la danse acharnée des noms de stand, des discussions... Et l'aspect presque fantômatique, étrange, malsaine de certaines choses.
Son nouvel éditeur, le patron du petit journal culturel « La plume de Saint-Mandé » serait sûrement content de pouvoir tout de suite juger de son travail.
Narcisse Williams
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MessageSujet: Re: Event | Foire de l'Amour [1889]   Event | Foire de l'Amour [1889] I_icon_minitimeJeu 13 Fév - 22:17

Ah, Paris. Une si belle ville, si lumineuse, si animée. Ce soir encore plus que tous les autres. Les lampadaires répandaient une lumière tamisée sur les trottoirs. Une douce rumeur se propageait dans les rues tandis qu'une foule plus massive que d'ordinaire s'agitait sur les pavés. Narcisse ne comprenait pas tout à fait pourquoi, néanmoins l'ambiance festive qui régnait sur la capitale n'était pas pour lui déplaire. Y avait-il quelque chose à célébrer ? Si c'était le cas, le dragon n'était pas au courant. Il se faufila dans les avenues parisiennes de sa souple démarche, tel une ombre féline, flânant tranquillement en profitant de l'atmosphère de la ville lumière. Ce fut au détour d'un énième boulevard que la réponse à sa question s'imposa à lui, sous la forme d'une immense affiche dont les couleurs étaient si vives qu'elles en agressaient les yeux. « Saint Valentin ». Voilà qui expliquait beaucoup de choses. Comme par exemple la présence supérieure à la norme de couples se baladant au fil des rues. L'acrobate, quant à lui, était définitivement seul en ce jour. Peut-être était-ce pour cela qu'il avait oublié de regarder la date ce matin. Soupirant, le jeune homme rejeta ses longs cheveux -qu'il avait omis d'attacher- en arrière, se préparant avec résignation à retourner dans sa chambre noire. Cependant, le destin en avait décidé autrement. La fête décrite sur l'affiche ne cessait d'attirer son regard, l'appelant inlassablement à venir en profiter. Pour une fois, Narcisse céda. Son cœur serait indubitablement soulagé face à l'atmosphère joyeuse et romantique, et cela lui ferait un bien fou. Il s'était bien assez privé d'amusement comme cela, il était jeune et c'était le moment d'en bénéficier.

C'est dans cet état d'esprit que le dragon arriva sur une grande place, dont l'ambiance était assurée par une armée de lumières et de décorations qui semblaient être sur le thème « rouge et dérivés ». Couples et célibataires attendaient leurs tours dans un des nombreux stands qui se tenaient un peu partout. De la pêche aux canards au tir à la carabine, la diversité était garantie. L'acrobate ne savait trop où donner de la tête ; il restait là, planté au milieu du chemin, les yeux rivés sur tout ce qu'ils pouvaient trouver. D'une certaine manière, il y avait une petite touche de magie mêlée à l'atmosphère, une pointe de sensibilité et d'amour. Cela lui plaisait, indéniablement. Se décidant enfin à se mettre en marche, le jeune homme mit ses mains dans ses poches et déambula tranquillement le long des jeux et des amoureux. Il se sentait comme perdu dans un rêve agréable, hypnotisé par le romantisme qui imprégnait ses lieux. D'aucun aurait pu dire qu'il était fleur bleu, et peut-être n'eut-il pas eu tort, mais en cet instant Narcisse s'en fichait un peu. C'était plaisant, de flâner en observant l'amour se créer et se recréer, les gens communiquer et s'amouracher, rencontrer, partager. Bien qu'en dehors de tout cela, il était content et apaisé. Soudain, il sentit quelque chose tirer ça manche tandis que quelqu'un l'accostait :
« Jeune homme ! J'ai le stand qu'il vous faut ! Parfait, j'vous dis, parfait ! Vous s'rez mon premier client ! »

Stupéfait, il ne put d'abord que cligner des yeux devant le petit homme bourru qui venait de le saisir par le bras pour l'entraîner jusqu'à son étalage.
« Qu-quoi ? », finit-il par bredouiller gauchement.
Son interrogation passa inaperçue tandis qu'il se faisait tirer jusqu'à il-ne-savait-trop-quoi. Le monsieur se faufilait avec beaucoup plus d'adresse que son physique ne le laissait paraître dans la foule, marchant avec vitesse et précision entre les passants. L'acrobate ne fut relâché que lorsqu'il arriva devant... Oh, pitié dites-moi que je rêve !
Malheureusement pour Narcisse, ce n'était pas le cas. Avant qu'il n'ait eu le temps de réagir, il se retrouva assis devant une multitude d'outils de coiffure, une jeune femme pressée autour de lui. Elle avait dû demander à son père de lui ramener des clients...
« C'est super ! Je ne me suis jamais entraînée sur les hommes !, s'exclama-t-elle. Je vais vous rendre encore plus beau que vous ne l'êtes déjà, mon cher ! »

Le visage du dragon se crispa, trahissant une profonde détresse face à son futur incertain. Pourquoi avait-il toujours une malchance pareille ?! Son karma était-il réellement aussi minable ?! Il était tenté de fusiller ses bourreaux du regard, néanmoins la peur de représailles ayant un lien direct avec sa chevelure l'en retenait.
Seigneur, et dire que ça avait bien commencé...

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MessageSujet: Re: Event | Foire de l'Amour [1889]   Event | Foire de l'Amour [1889] I_icon_minitimeSam 15 Fév - 4:16

Samuel n'était pas du genre à vouvoyer quelqu'un qu'il connaissait déjà, même s'ils n'étaient pas forcément assez proches pour pouvoir se considérer amis. Cela ne semblait pas être le cas pour Edward, mais il est vrai qu'il émanait bien plus de noblesse chez lui que plusieurs des autres citoyens. Peut-être ne désirait-il tout simplement pas faire preuve d'autant de familiarité, que ce soit pour son honneur ou une autre raison... Au moins, il avait la gentillesse de lui répondre. Bien qu'ils furent interrompus par un coup de feu de la part de cet homme qu'il avait croisé au café l'autre jour et un étrange manège concernant une belle carte rose et une fameuse pomme d'amour. Plus étrange encore, alors que le White prétendait avoir été à la recherche de ces sucreries, il revint les mains vides. Samuel se contenta d'arquer un sourcil pour seule remarque. Ce n'était pas vraiment de ses affaires après tout. Il se concentra plutôt sur la toute dernière question qui lui avait été posée.

« Hm. Aujourd'hui, rien. Je ne suis venu que goûter. »

Ce n'était pas tout à fait vrai, puisqu'il n'avait pas prévu faire cela avant d'être arrivé sur les lieux mêmes, mais peu importe. Et puis, Aldrick était son goûteur habituel. Il ne comptait pas révéler tous ses secrets à quelqu'un d'autre... Surtout pas si cela pourrait créer des conflits. Il lui restait un minimum de principes. Et il avait bien remarqué qu'Edward semblait ailleurs, jetant de nombreux coups d'œil à gauche et à droite. La nervosité ? Cela ne devait pas être simple de s'arrêter ainsi pour discuter lorsque l'on cherchait à éviter quelqu'un... Samuel lui offrit donc un sourire indulgent.

« Je te laisse profiter de la fête, puisque tu sais maintenant où trouver ton casse-croûte. La solitude me connaît. »

Sur ces paroles avisées, il reprit sa route, à la recherche de la sortie. Son regard capta certaines choses dans le décor. C'était inévitable avec toutes ces couleurs. Il sourit en apercevant son ami semblant bien s'amuser aux côtés d'une dame. Eh bien, le petit pâtissier ne se serait pas douté qu'il avait quelqu'un dans son cœur... C'est du moins ce que l'on pourrait s'imaginer de loin. Il aurait de quoi le charrier un peu à leur prochaine rencontre, pour une fois que ce ne soit pas l'inverse. Plus loin, le reflet aperçu un autre jeune homme aux cheveux blancs se faire saisir par le bras pour se faire entraîner plus loin. Ces personnes l'intéressaient, car il ne pouvait jamais savoir d'avance s'ils provenaient des miroirs. À moins de s'y rendre soi-même, ce qu'il ne pouvait se permettre, surtout en ce moment. Alors il se rapprocha de la tente. Pour voir une demoiselle folle des pinces et des ciseaux devant celui aux cheveux longs, qui n'avait franchement pas besoin d'un relooking... Samuel ne pût s'empêcher de pouffer de rire devant la situation, même s'il s'agissait en quelque sorte d'un compatriote par son simple statut d'albinos. Tous les regards se tournèrent vers lui. Il s'y attendait un peu, mais cela ne l'empêcha pas de faire une petite grimace. Ensuite, il s'approcha de la petite et lui donna une carte sur laquelle il apposa sa signature. Il expliqua ensuite d'une voix très calme que cela lui donnerait une table complète gratuite pour elle et ses copines au café. S'il se souvenais d'en parler avec Allan bien sûr, mais elle n'avait pas besoin de connaître ce détail... En échange de quoi, elle se servirait de son homme de main en tant que cobaye plutôt que de simples innocents. Cette dernière phrase dit sur un ton plus acéré pour laisser comprendre qu'il ne plaisantait pas. C'était cela ou en venir au poings, ce qu'il préférait éviter. Et aussi simplement que cela, le jeune homme était sauvé.

Une fois un peu éloignés de l'endroit qui devait avoir laissé son impression sur le pauvre petit, Samuel lui tendit son sac de biscuits. Rien de tel qu'un peu de sucre pour se remettre de ses émotions. Et puis, cette mauvaise expérience ne devait pas l'empêcher de profiter de cette foire, que n'importe qui de normal devait apprécier. Un nouveau sourire s'étira sur ses lèvres malgré lui. Peut-être resterait-il un peu plus longtemps, en fin de compte, même si cela devait être seul. Il en voyait, des choses intéressantes, ce soir...


Dernière édition par Samuel Roderick le Sam 15 Fév - 18:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Event | Foire de l'Amour [1889]   Event | Foire de l'Amour [1889] I_icon_minitimeSam 15 Fév - 14:02


La Saint-Valentin. La fête des amoureux. On pouvait donc se demander ce que Nathanaël faisait à la foire, tout seul, comme un pauvre malheureux. Bon, d'accord, il n'était pas vraiment malheureux, au contraire ! Il avait des étoiles dans les yeux en passant devant les divers stands, surtout les stands qui vendaient des trucs sucrés. Et puis, même si on était seul et qu'on n'avait pas droit à l'amour, cela n'empêchait pas de venir s'amuser un peu, si ? Voir tous ces gens heureux, souriants, eh bien, ça rendait Nathanaël heureux aussi ! Il ne lui en fallait pas beaucoup et puis, l'ambiance qui régnait à la foire était chouette et bon enfant. De plus, il espérait y croiser certains de ses amis et passer un petit moment avec eux. En toute amitié, bien sûr.

Il parcourait les stands et les allées avec une énorme barbe-à-papa rose dans une main et une pomme d'amour dans l'autre, prenant alternativement une bouchée de l'une, puis de l'autre sucrerie. Ah, dès qu'on lui mettait quelque chose de sucré devant les yeux, on pouvait être sûr que le jeune homme la dévorerait tout de suite !
Au bout d'un petit moment, il finit par apercevoir Aldrick, son meilleur ami. Celui-ci semblait en bonne compagnie et du coup, Nathanaël décida de les laisser tranquilles. Il ne voulait pas prendre le risque d'interrompre un moment privilégié que ces deux-là pouvaient passer ensemble. Il irait le saluer plus tard, s'il en avait l'occasion.

Il y avait vraiment beaucoup de monde et les gens semblaient vraiment s'amuser, ça faisait plaisir à voir ! Enfin, il n'était pas uniquement venu ici pour se goinfrer, il voulait aussi remporter des cadeaux ! Mais pas pour lui, ça allait de soi. Offrir un cadeau à quelqu'un d'autre était tellement plus gratifiant que de tout garder pour soi-même. Et puis, ça aurait été un acte très égoïste selon lui ! Bien sûr, il ne jugeait aucunement les personnes qui gardaient les lots qu'elles avaient remportés au lieu de les offrir à un proche, mais s'il agissait de la sorte lui-même, il se serait qualifié d'égoïste et ça, c'était bien la dernière caractéristique que l'on pouvait lui attribuer !
Il termina ses sucreries en un temps record avant de partir en quête d'un stand où il aurait toutes ses chances. La question ne se posait même pas. Il lui fallait un stand de tir ! Le tir à la carabine étant pris d'assaut par Aldrick et sa belle - et ne voulant toujours pas les déranger - le brun continua donc ses recherches, non sans refuser poliment les propositions de stands un peu bizarres, tenus par des gens tout aussi bizarres.

Il s'arrêta donc, sans le savoir, au stand sur lequel le grand patron du Lost Paradise s'était ridiculisé quelques instants plus tôt. Atteindre des cibles avec des balles...ce n'était pas sorcier. Il paya sa partie, puis s'arma des trois balles que le tenant du stand lui avait données. Nathanaël réajusta ses lunettes et prit un air concentré avant de lancer la première balle qui atteignit sans mal la première cible. Idem pour les suivantes. Le forain ne put s'empêcher d'applaudir "son client le plus doué" avant de vouloir lui donner son prix. Mais Nathanaël secoua la tête. Il avait plusieurs cadeaux à faire, du coup, il ne s'en irait pas avant d'en avoir gagné assez ! L'idée qu'il pouvait bien ruiner ce pauvre homme ne lui avait même pas traversé l'esprit. Bon, okay, cétait peut-être un peu exagéré.

Toujours était-il qu'il enchaîna ainsi plusieurs parties avec succès. Il ne s'était même pas rendu compte qu'il avait fini par attirer l'attention des autres visiteurs dont certains avaient fini par s'agglutiner autour du stand pour le regarder à l'oeuvre. Ce ne fut que lorsqu'il eut enfin terminé qu'il remarqua l'attroupement dont il était à l'origine. Sa réaction ne se fit pas attendre. Il rougit jusqu'aux oreilles et ne savait plus trop où se mettre.

"Je suppose que c'était mon jour de chance. Héhé..."

Rire nerveux quand tu nous tiens. Enfin, au bout de quelques instants, les gens s'en allèrent et Nathanaël se retrouva comme un con, avec des lots plein les bras. Il était bien content que ce stand ait eu des lots variés, il y en avait pour tous les goûts !
Sa mission enfin accomplie, il ne lui restait plus qu'à trouver les personnes auxquelles il voulait offrir un cadeau. Mais ce serait sans doute un miracle s'il y arrivait sans rien faire tomber et sans trébucher. En tout cas, il devait offrir une image plutôt comique à l'heure actuelle. Ah zut ! C'était compliqué ! En plus, il allait gâcher la surprise en se pointant comme ça devant les autres ! Il s'arrêta donc au premier stand qui passait par là et demanda gentiment au forain s'il n'avait pas un sac ou une caisse où il pourrait mettre ses lots. L'instant d'après, Nathanaël parcourait donc les allées de la fête avec une grosse boîte en carton dans les bras.

Il finit par apercevoir une tignasse rousse un peu plus loin. Justement la personne qu'il cherchait en premier lieu ! Après tout, c'était la Saint Valentin et donc, la fête de Valentine avant toute chose ! Elle aussi semblait en bonne compagnie, mais tant pis ! Il s'approcha donc du "couple", un grand sourire aux lèvres.

"Valentine ! Je vous cherchais !"

Une fois arrivé à sa hauteur, il posa momentanément son carton au sol, histoire de pouvoir s'adresser à la jeune femme de façon un peu plus normale. Puis, il lui fit la bise sans trop lui demander son avis.

"Bonne fête !"

Il salua ensuite le compagnon de la journaliste avant de retourner son attention sur Valentine.

"On pourrait presque croire que cette fête a été organisée en votre honneur !"

Il se mit à rire un peu bêtement avant de se pencher vers son carton et de fouiller dedans. Qu'allait-il en sortir ? La réponse ne se fit pas attendre puisque quelques secondes plus tard, il tendit une magnifique peluche à Valentine. Mais pas n'importe laquelle ! Une peluche en forme de chien noir, véritable modèle réduit de Loki !

"Cadeau ! J'espère qu'il vous plaît !"

Le tout accompagné d'un grand sourire totalement idiot.
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MessageSujet: Re: Event | Foire de l'Amour [1889]   Event | Foire de l'Amour [1889] I_icon_minitimeDim 16 Fév - 22:09

Du rose… Du rose partout.  La foire de l’Amour était vraiment une belle idiotie !  Pour Rose, il s’agissait là seulement d’un prétexte stupide afin de permettre à tout ces amoureux transis de venir s’exposer aux yeux du monde en babillant l’air de rien.

Paradoxalement, la blonde, qui portait le nom d’une si jolie et romantique fleur, ressentait un certain dégout pour tout ce qui touchait de près ou de loin à ces sensibleries.

La contrebandière avisa un couple qui s’embrassait non loin de là et ne put s’empêcher d’esquisser une grimace. Elle aurait peut être du opposer un peu plus d’arguments lorsqu’Aldrick était passé la chercher tout à l’heure. Mais bon, il était vrai que Rose avait du mal à refuser quelque chose au brun lorsqu’il venait la voir avec un enthousiasme si visible. Pourtant, elle  aurait préféré mourir que de l’admettre.

Car la seule personne qui sauvait un peu cette foire était bien le commissaire. Les moqueries fusaient au plus grand plaisir de Rose qui adorait se montrer sarcastique et piquante. Aussi, lorsque Aldrick lança une réplique mordante sur des angelots qui ornaient une fontaine non loin d’eux, la jeune femme de put s’empêcher d’en rajouter une couche.

- «  Si c’est Cupidon, il a du se faire tomber dessus par deux ou trois brutes qui lui on bien refait le portrait  si tu veux mon avis.»

D’un pas souple, la contrebandière s’approcha de la statue pour en inspecter les  moindres détails d’un œil critique.  Au bout de quelques instants elle se retourna vers le brun et tira la langue, lui faisant signe que l’angelot était encore plus affreux de près.

- «  Non sincèrement, cette sculpture aurait parfaitement sa place comme gargouille en haut de Notre-Dame, pour effrayer les pigeons. »


Alors que la belle revenait vers lui d’un pas léger, un mouvement de foule les bouscula et leurs mains se frôlèrent.   Ce contact, bien que bref, eu pourtant l’effet d’un électrochoc sur la jeune femme. C’était très agaçant pour elle de constater que son corps réagissais encore à ce genre de choses.  

La belle leva la tête vers le ciel et souffla doucement un petit nuage de fumée blanchâtre. Il commençait à faire plutôt froid, et une cigarette par ce temps était presque indispensable.  Alors qu’elle glissait une main dans la poche intérieure de son manteau, son geste fut arrêté.

Aldrick la bloquait, la forçant à le regarder. Son visage se rapprochait dangereusement de celui de la blonde, mais celle ci ne broncha pas. Elle se contenta de l’écouter lui annoncer d’une voix taquine qu’il pariait qu’il lui fichait une raclée sur le stand de tir à la carabine. Un sourire amusé se peignit immédiatement sur les lèvres de la contrebandière. Mais c’est qu’il la provoquait ouvertement ma parole !  Ainsi donc il voulait jouer ?  Ils allaient jouer.

- «  Mon pauvre Aldrick … Si j’étais toi je me tairai tout de suite, ca t’évitera de te sentir trop ridicule après la raclée que je vais t’infliger. »

Portant une cigarette à ses lèvres, elle l’alluma délicatement, aspirant une première bouffée de tabac salvateur.  D’une démarche à la fois féline et conquérante, elle vient souffler un petit nuage grisâtre à la figure du commissaire d’un air de défi.

- « Que parions nous alors ? Moi je propose…. Que celui qui perde exécute les quatre volontés de l’autre pendant une journée qu’en dis-tu ? »

Rose était sure de gagner.  Son ego lui interdisait de perdre. Et elle était tellement convaincue  de sa supériorité qu’elle se voyait déjà infliger à Aldrick tout un tas de bêtises. Et franchement, rien ne l’amusait plus que cela. Alors que la partie commence !
Dolores Keller
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MessageSujet: Re: Event | Foire de l'Amour [1889]   Event | Foire de l'Amour [1889] I_icon_minitimeDim 16 Fév - 22:18

La nuit était tombée depuis une bonne heure dans les ruelles de Paris, la lumière des lampadaires plantés dans la ruelle située à côté du cabinet de Dolores était parfaitement éclairée, suffisamment pour que la lumière pénètre dans le salon de la jeune femme, situé à l'étage. Chez elle en revanche, aucune lumière n'était de rigueur, la jeune femme était assise à côté de la fenêtre, le regard perdu sur le plateau d'échec qui était posé sur la table. En face d'elle, il n'y avait qu'une chaise vide, pourtant le camp adverse était bien gouverné par un adversaire. Louise était une redoutable adversaire, elle était une des seules personnes capables de tenir tête à l'homonculus sans aucun mal. Elle expliquait sa facilité avec le jeu en disant que son père en était un féru adepte. Dames, Échecs et autres jeux de cartes n'avaient aucun secret pour elle et elle en était d'ailleurs très friande. Ainsi l'affrontement entre une passionnée des statistiques et une adepte de la stratégie ne pouvait mener qu'à une entende évidente. Cette nuit là, c'était Louise qui menait, sa reine avait été mangée mais un de ses pions allait pouvoir prendre sa place au tour suivant si Dolores ne s'occupait pas de lui, mais si elle le faisait, elle perdait sa propre reine…

- Ach, j'admet que là je suis dans une situation bien inconfortable…
- N'est-ce pas ? Je serai heureuse de gagner cette partie en tout cas.

Les cloches de la cathédrale se retentirent alors à l'unisson, indiquant qu'il était 9 heures du soir. Dolores tourna la tête et regarda la rue à travers sa fenêtre. Quelque chose devait probablement être organisé cette nuit là, car les passants étaient plus nombreux que d'habitude. La doctoresse perdait rapidement la notion du temps, il fallait souvent qu'elle regarde son calendrier pour savoir quel jour il était. Faute de l'avoir sous la main, elle posa la question à sa secrétaire, tout en pensant parallèlement à quelle stratégie elle allait mettre en œuvre.

- Nous sommes le 14 Février. C'est ce jour qu'on fête la Saint Valentin, non ?
- Hm ? Oh oui exact, le nombre de personnes dans les rues s'explique probablement par la présence de la foire.
- Vous n'y allez pas ?
- Pour quoi faire ? J'ignore même en quoi le concept d'amour est important pour les humains.
- Qu'importe l'amour, il y a des jeux là-bas et des prix à gagner !

Dolores se tourna immédiatement en direction de Louise, le regard plein d'étoiles.

- Des cadeaux ?!
- Oui, c'est le but d'une foire après tout.
- Manfred ! Met ton manteau, on va faire un tour dehors !

La jeune femme se leva immédiatement de sa chaise et se précipita vers le porte manteau pour y attraper son pardessus, les nuits se font fraîches à Paris. Après que Manfred se soit posé sur son épaule (il a dû s'y reprendre à trois fois avant de sortir de sa cage), Dolores fit un bref signe de la main à Louise et sortit de chez elle. Ne cherchant même pas à fermer la porte (Louise et Yvonne s'occupent des éventuels voleurs), la doctoresse sortit de la ruelle et se mêla à la foule, en direction du jardin des tuileries, là où se trouvait la foire. Elle n'avait même pas réfléchis au fait que dans le terme « Foire de l'amour » il y avait le mot foire, et pas seulement le mot amour. Ce concept la laissait toujours se perdre dans des théories farfelues, elle qui ne l'avait jamais connu, c'était une des pires choses à étudier. Et quelle idée d'utiliser un cœur comme symbole ? C'est complètement absurde, le seul symbole qui conviendrait vraiment à l'amour ce serait un cerveau, ou les amygdales, certaines diraient que c'est peu ragoûtant mais pourquoi préférer le cœur ? C'est un gros muscle visqueux, rempli de sang, couvert de veines rougeâtres et d'où sortent des énormes tuyaux. En quoi est-ce mieux qu'un cerveau ?

- Bienvenue à la foire de l'Amour !

Dolores leva la tête pour saluer l'homme juché sur des échasses qui venait de lui parler. L'endroit était bondé et très éclairé, tellement que Manfred ne pouvait pas décrocher son regard d'un lampion rouge qui était accroché à un stand. La doctoresse n'était pas vraiment friande des endroits très peuplés comme ça, son cerveau ne peut pas s'empêcher d'analyser toutes les personnes qu'elle voit, et cela conduit rapidement à des maux de têtes désagréables. Elle s'empressa donc de se changer les idées en s'achetant deux pommes d'amour, une pour elle et une, toute petite, pour Manfred. La doctoresse souriait encore en revoyant le regard curieux du vendeur en voyant la façon dont le pigeon le dévisageait (se faire fixer par un pigeon débile, ça calme). Quoi faire maintenant ? Il y avait tellement de stands que la doctoresse avait du mal à juger lequel lui procurait le plus d'amusement.

- Tu décides Manfred ? Je n'ai pas d'idée…

Le pigeon, absorbé par le reflet des lumières sur sa pomme caramélisée (Dolores la lui tenait avec son bras gauche), ne sut quoi répondre et se contenta de béqueter le fruit, à chaque fois surpris par la sensation du sucre sur son bec. Voyant que son acolyte était aussi indécis qu'elle, la doctoresse décida d'errer entre les stands, dans l'espoir d'en voir un qui puisse attirer son attention. Ce fut un pauvre ours en peluche pendu la tête à l'envers qui l'arrêta net. Le voyant, la jeune femme tourna rapidement la tête vers le forain et le fixa silencieusement, jusqu'à ce que ce dernier ne daigne l'aborder.

- Oui madame ? Vous souhaitez faire une partie ?
- Pourquoi est-t-il pendu à l'envers ?
- Je… Je vous demande pardon ?
- Vous aimeriez être pendu la tête à l'envers tout en étant pointé du doigt par des enfants ?
- Euh…
- Vous savez que le sang accumulé dans la tête peut être aussi dangereux que garder la tête sous l'eau pendant plus d'un quart d'heure ? Oui bon un ours en peluche n'a pas de sang, mais ce n'est pas une raison pour être aussi cruel avec lui ! Hein Manfred ? Le pigeon acquiesça. Vous voyez ? Même Manfred qui a le Q.I d'une huître est d'accord avec moi.
- C'est un pigeon ?
- Oui ! Il est mignon hein ? Quand on lui gratte sous le cou son arcade sourcilière frétille ! J'ai confondu deux de ses nerfs je crois… Mais ne changez pas de sujet, tueur de nounous ! Je veux faire une partie !
- D… D'accord.

L'homme ramassa les pièces de monnaie que venait de poser Dolores et lui tendit en échange un jeu de trois balles. Le but était de les lancer suffisamment fort au centre d'une cible pour qu'un cadeau se décroche et tombe dans un panier situé juste en dessous. La jeune femme fit sauter sa première balle dans sa main avant de la lancer en plein sur la cible, la touchant parfaitement au centre (elle est myope, mais elle vise bien), mais pas suffisamment fort pour qu'un cadeau se décroche. Voyant que sa première tentative s'était résolue par un échec, elle lança une deuxième fois beaucoup plus fort mais encore une fois la cible n'oscilla même pas. Étant d'un caractère très mauvaise joueuse (sauf contre Louise qui elle est une bonne adversaire), Dolores posa la balle et se concentra discrètement, concentrant toute sa force musculaire dans son bras.
L'avantage d'être homonculus, c'est qu'on a une parfaite maîtrise de son corps, ainsi il est facile d'ôter toute sa force musculaire d'un bras pour l'accumuler dans l'autre, ayant pour résultat de tripler très facilement la force physique. La jeune femme récupéra alors la balle, sourit gentiment et recula de trois pas avant de se préparer à lancer. Alors, dans un mouvement impressionnant la balle fusa à toute vitesse et explosa complètement la cible, faisant alors tomber toutes les récompenses d'un coup sur le pauvre forain. Dolores, satisfaite de sa performance, récupéra le pauvre ourson et salua l'homme comme si de rien était. Secouant discrètement son bras gauche pour réveiller ses muscles temporairement endormis, elle continua son périple, un ourson dans les bras.

C'est une musique qui la fit s'arrêter à nouveau. Une musique caractéristique des fêtes foraines, plus particulièrement des carrousels qui ont un charme indéniable. Bien tentée pour faire un petit tour, la jeune femme se rendit au guichet pour s'acheter un trajet. Le forain était un homme de très petite taille, tout rond avec un chapeau qui était aussi grand que lui. Il enroulait sans arrêt son index dans ses immenses moustaches et souriait constamment, si bien que ses yeux étaient cachés derrière ses pommettes. Son accent à couper au couteau le faisait rouler tous les r, à tel point qu'on aurait dit qu'il faisait exprès.

- Bonjourrrr Mademoiselle. Vous venez pourrr un tourrr ?
- Oui, est-ce que Manfred compte pour une personne ?
- Qui est ce Manfrrrred ?
- Lui, sur mon épaule.
- Oh ! Ohohohoh ! Bien sûrrrr que ça compte !
- Bon bah Manfred tu m'attendras ici hm ?

Le vieux sourire du forain devint une grimace de déception qu'il remplaça immédiatement par un nouveau sourire, encore plus superficiel.

- Le but du jeu est d'attrrrraper l'anneau d'orrr. Si vous y arrrrivez, vous aurrrrez drrrroit à un cadeau !
- Hm ! Ça devrrrrrait pas être compliqué !
- …
- … Vous le faites mieux c'est vrai, je l'admet.

L'homme arrêta son attraction le temps que Dolores enfourche un cheval en bois. Puis l'interminable tour repris, les participants se penchant tous du mieux qu'ils le pouvaient pour attraper l'anneau qui pendant. La doctoresse manqua sa première tentative ainsi que la seconde, mais elle remarqua que l'objet remontait comme par hasard à chaque fois que quelqu'un tendait sa main dans sa direction. Les fêtes foraines étaient vraiment les endroits préférés des arnaqueurs, ils n'avaient que ça à faire de dépouiller les gens ? Probablement, sinon comment pourraient-ils offrir autant de cadeaux tout en ayant des tarifs aussi bas ? Mais la jeune femme n'était pas vraiment du genre à se laisser avoir par ce type d'arnaque et tout comme le tueur de nounours d'avant, elle allait bien s'amuser à faire grimacer encore une fois ce vieux ballon de forain.
Le cheval continuait d'aller de haut en bas, en rythme avec la musique jouée près du carrousel. L'anneau doré fit alors son apparition, pendant triomphalement au-dessus des humains trop petits pour l'atteindre. Son tour arriva alors, elle se pencha et tendit le bras vers l'anneau qui, comme prévu, s'éleva quelques centimètres plus haut. Quelques centimètres que l'homonculus parvint aisément à récupérer en faisant grandir la taille de son bras suffisamment pour pouvoir saisir l'anneau. L'objet se détacha alors et resta dans la main de la jeune femme qui fit mine de se remboîter l'épaule, le temps que son bras reprenne sa taille normale.

Une fois sa monture arrêtée, elle descendit et caressa la tête de l'animal en bois avant de se rendre victorieusement au guichet du forain. L'homme grimaçait bizarrement, son sourire édenté ressemblait maintenant à un croissant de lune retourné. Ses pommettes tombaient comme deux jambons, attirant l'oeil de Manfred qui pour une raison inconnu avait retourné sa tête pour voir à l'envers. Dolores posa l'anneau en face du forain et rapprocha son visage du sien, affichant une expression aussi grave qu'effrayante.

- Alors comme ça on veut dépouiller les humains ? Hm ? C'est mal, c'est même très mal, je pourrai faire un rapport vous concernant vous savez, monsieur le Croquemitaine.
- C… Comment avez-vous ?
- Je suis doctoresse, je sais tout ! Vous profitez de la foire pour repérer vos futures cibles ? C'est judicieux, mais de là à leur piquer de l'argent…
- Grrr, prenez donc votre récompense et partez. Vous travaillez pour le cabaret du Loup-Garou je suppose ?
- Bin-go ! Oh tiens en parlant de lui, c'est le 14 Février ! Hm… Je vais prendre ça comme cadeau, ça lui fera plaisir.
- C'est un jouet pour chiens… Vous êtes sûre que… ?
- Oui oui ! Vous avez du papier et une plume ?

L'homme, décontenancé par le caractère de Dolores, lui tendit ce qu'elle voulait, lui permettant d'écrire un petit message à son patron préféré :

Joyeuse Saint Valentin mon Lapin ! Tu trouveras ci-joint un petit quelque chose pour tes crocs ♥︎ Ne l'use pas trop vite ! - Ta Dotty préférée

La jeune homonculus noua le papier autour de l'os en peluche qui fait pouic (c'est chouette comme nom non?) et le confia à Manfred.

- Vole en direction d'Edy, il doit être quelque part dans la foire, tu sais à quoi il ressemble pas vrai ? Le pigeon acquiesça. Bien, dans ce cas je te fais confiance, et comme d'habitude, fait attention aux lampadaires !

L'oiseau s'envola, enfin, se cogna contre le toit du guichet du forain, puis s'envola en direction d'Edward. Même s'il était complètement débile, Manfred était un excellent pigeon voyageur qui arrivait toujours à destination, d'une manière ou d'une autre tout du moins… L'oiseau une fois disparu, Dolores se retourna vers le croquemitaine et tapota sur sa tête toute ronde avant de remettre son immense chapeau en place. Elle récupéra alors son ours en peluche et continua son petit chemin, contente du cadeau qu'allait recevoir son cher patron ~

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MessageSujet: Re: Event | Foire de l'Amour [1889]   Event | Foire de l'Amour [1889] I_icon_minitimeLun 17 Fév - 9:27


    Le regard du lycanthrope suivit calmement le petit pâtissier jusqu'à ce qu'il disparaisse dans la foule. Ce garçon était toujours aussi étonnant et imprévisible, dommage qu'il n'ait pas encore accepté de rejoindre les cuisines du Lost Paradise. Un soupir s'échappa des lèvres du loup-garou, qui observa à nouveau les alentours et, jugeant que le stand de pomme d'amour ne devait plus être loin, il se remit en route.

    Ses iris parcouraient les stands avec curiosité, s'amusant de l'état de concentration des participants, majoritairement masculin, qui essayaient de gagner un présent pour leur belle. Ils avaient tous ce petit air de guerriers farouches, prêt à tout pour impressionner et récoler les lauriers de leur prestation souvent catastrophique. Beaucoup riaient, d'autres s'enlaçaient, des amis se chahutaient et quelques solitaires à l'esprit rêveurs se laissaient aller à une balade bucolique. Edward s'arrêta avec surprise devant un stand où la foule se massait en un mur compact. Après quelques pas des côté, il parvint à apercevoir les raisons d'un tel rassemblement. Au centre de ce cercle parfait se tenait Léonard et son chevalet, en train de tirer le portrait d'un couple de tourtereaux tout en se laissant aller à ses tirades habituelles :

    « Ah l'amour ! L'amour ! Quel sentiment merveilleux que même le meilleur pinceaux peine à rendre. Tant de sentiments ! Tant d'ardeur dans les regards ! Cela ne peut aboutir qu'à un chef d'œuvre pourtant simple esquisse de ce que deux âmes sœurs peuvent éprouver à l'égard de l'autre…
    - C'est merveilleux ! Souffla une demoiselle en essuyant les larmes qui lui perlaient au coin des yeux.
    - Non c'est bien plus ! S'exclama le peintre, désormais debout ; inspirant profondément puis levant son pinceau vers le ciel : C'est divin ! »

    La foule applaudit, Edward haussa lentement un sourcil tandis qu'un sourire s'esquissait sur sa figure. Irrécupérable. Ne prenant pas le risque de se faire repérer, le loup-garou reprit sa route, toujours à la recherche de la pomme caramélisée. Ce fut au moment où il hésitait entre deux routes qu'un petit homme au physique disgracieux l’interrompit. Plutôt rond, sa figure rubiconde fit d'abord craindre au patron du cabaret d'être tombé nez à nez avec un ivrogne, mais la souffle court de son vis-à-vis lui fit changer d'avis.

    « Monsieur, excusez moi monsieur, commença-t-il en reprenant difficilement son souffle. Auriez vous vu ma femme ? Elle a un grand chapeau et une robe violette.
    - Ma foi monsieur, je crains que beaucoup des femmes présentes ici répondent à votre description. Vous devriez essayer d'aller aux deux grands bassins du parc, peut-être y a-t-elle trouvé refuge ?
    - Merci bien monsieur, au revoir. »

    Et il reprit sa course d'un pas lent et maladroit, mais plein de bonne volonté ! Edward se demanda vaguement s'il n'allait pas s’effondrer avant d'atteindre son but, mais le bonhomme semblait robuste et disparut finalement entre les badauds. Le lycanthrope se remit en marche, délaissant subitement son envie première de pomme pour un vendeur de chouchous dont l'odeur de caramel harponna sans mal sa gourmandise. Il dériva nonchalamment jusqu'à l'étalage et s'apprêta à demander deux des plus grands sachets lorsqu'un bruit de trompette attira son attention. Il eut à peine le temps de relever la tête, qu'un convoie mené par un cheval d'un blanc immaculé se précipitait vers lui. L'animal, monté par un gorille coincé dans un costume de pingouin, dirigeait le cortège d'une voix tonitruante qui réussissait l'exploit de couvrir le son des cuivres.

    « Place aux jeunes mariés ! Gloire à l'amour de Désiré et Aimée Lamoureux unis pour le reste de leur vie en cette féérique fête de la Saint-Valentin ! Admirerez donc la force de leurs sentiments éternels ! »

    Il est à noter que si Edward s'était goinfré de chouchous quelques minutes plus tôt, il aurait assurément manqué de s'étouffer dans le spectacle qui s'offrait à lui le laissait perplexe. Non content d'avoir impliqué une cavalerie complète, on comptait devant elle, une petite fanfare qui s’époumonait avec insistance, alors qu'un première ligne, suivant le cavalier herculéen, une dizaine de jeunes demoiselles lançaient des pétales de fleurs. Ce n'est qu'au bout de cet immense cortège qu’apparaissait enfin l'immense carrosse des jeunes mariés dont l'habitacle était richement décoré de fleurs, de cœur, d'angelots et autres symboliques amoureuses que leur empilement tendait à le rendre plus effrayant qu'autre chose.

    « Toi ! S'écria brutalement le chef de file en pointant Edward du doigt. Qu'attends-tu pour faire un présent à ces époux en ce jour béni !? »

    Edward arqua un sourcil et se demandant s'il était sérieux, préféra contenir le large sourire qui bordait ses lèvres. Impossible de décrire la figure contrariée de l'individu dont le rouge avait monté aux oreilles et qui fronçait si sévèrement les sourcils, que son nez s'en retrouvait tout plissé :

    « Alors ! Crois tu qu'ils puissent attendre ainsi longtemps ! Ils se consument d'amour ! Presse-toi et célèbre à ton tour l'apogée du choix de cupidon ! Ô Cupidooon ! »

    L'homme leva les bras au ciel, et Edward se mordit férocement la lèvre pour contenir un répartie cinglante qui aurait, assurément, été mal accueillie. Puis la solide gaillard se pencha précipitamment vers le loup-garou qui dut reculer la tête pour ne pas se prendre un coup et reprenant sur le même ton :

    « Ah je te vois interdit ! Je comprends ton désappointement face à une telle démonstration d'amour ! Mais n'aie crainte, j'éclairerai tes lanternes ! Ton présent doit être un hymne à l'amour… Non mieux ! Il doit rimer avec amour. Allé ! Va ! Ils t'attendent. »

    Aussi étonnant que cela puisse paraître, Edward obtempéra. Ce gros lourdaud n'ayant, de toutes évidence, aucunement l'intention de le laisser tranquille, mieux valait-il se plier à son étrange lubie. Le loup-garou remonta lentement le cortège, s'arrêtant brièvement auprès d'un marchant pour lui acheter ce présent « hymne à l'amour » et atteignant le carrosse, il présenta son présent aux mariés.

    « Un abat-jour ! S'exclama la demoiselle, enserrant avec tendresse le petit chapeau de lampe. Et comme il est beau ! Oh mon Désiré, regarde. C'est un amour d'abat-jour ! »

    Edward arqua un sourcil, songeant qu'ils étaient certainement tous très atteint, mais au moins, il ne s'était pas ruiné et cela semblait leur faire extrêmement plaisir. Les trompettes reprirent leur rythme endiablé et sur ordre de leur meneur, le petit cortège se remit en route… Pour s'arrêter quelques mètres plus loin et reprendre une tirade identique qui contraignit un pauvre passant à faire un cadeau dont le nom rimait avec « amour ».

    Il était temps pour Edward d'acheter ses chouchous bien mérités, mais une odeur familière – mélange unique de chaire décomposée et de cabinet aseptisé - lui chatouilla la truffe. Il se retourna brusquement, juste assez vite pour que l'on heurte de plein fouet son visage. Le loup grommela, rattrapant de justesse un pigeon rapiécé qu'il connaissait bien.

    « Manfred. Qu'est-ce que tu fais ici tout seul ? »

    L'oiseau roucoula, ou du moins essaya, penchant la tête sur le côté tandis qu'Edward remarquait au sol une carte, ficelée à un morceau de peluche colorée en forme d'os. Le loup garou le récupéra après avoir posé le pigeon sur son épaule – ce dernier préférant aller se jucher sur sa tête qu'il confondait avec un perchoir depuis bien longtemps déjà – et lut le message qui lui était destiné.

    « Ne l'use pas trop vite ? Tu crois qu'elle est sérieuse ? Ça tiendra tout au plus deux pleines lunes ! Et encore… »

    Il secoua lentement la tête, s'amusant finalement avec ce jouet dont il découvrit le « Pouic » sonor en appuyant un peu trop dessus. Le bruit attira les regards, tous observant étrangement Edward. Impossible de dire si cela venait de sa nouvelle passion pour un os pelucheux ou du pigeon qu'il avait flanqué sur la tête, mais Edward jugea bon de les faire disparaître tous deux. Son présent atterrit directement dans la poche droite de son manteau, avant qu'il n'installe confortablement le pigeon dans la gauche, ce dernier ne laissant que sa tête en dépasser :

    « Bien Manfred, j'ai besoin de toi ! Il faut qu'on trouve un cadeau à Dotty, après tout tu es un homme. Enfin, un mâle. Hum… Tu es bien un mâle Manfred ? »

    L'oiseau posa sur lui un regard dénué de toute intelligence et Edward prit cette réponse pour un oui.

    « Et bien toi aussi tu te dois de faire un cadeau à Dolores. De préférence, moins bon que le mien, histoire de sauver les honneurs. En route ! Il ne reste plus qu'à trouver une attraction où je ne me ridiculiserai pas. »





Event | La Foire de l'amour ❤


Pas de fêtes de amoureux sans les mariés de la Saint-Valentin. Et quels couples ! Impossible de passer à côté de Désiré et Aimée Lamoureux, récemment unis pour le meilleur et le pire. Des époux atypiques qui risquent de mettre la pagaille à la Foire de l'Amour !



Nous voici donc à la secondes manches de la Foire de l'Amour ! À nouveau, lors de cette partie, vous pourrez poster autant de fois que vous voulez, sans ordre précis. Le tout étant de s’amuser et de profiter de la foire.
  • Nous rappelons que ces postes ne sont toujours pas du Hors RP, ils rejoignent une aventure parisienne que votre personnage aurait pu vivre. Ils compteront donc comme n’importe quel RP durant lequel vous pouvez retrouver des connaissances ou vous en faire de nouvelles.

  • Puisque nous sommes à la seconde manche, c'est aux hommes ou aux retardataires d'offrir un présent à un autre membre du forum, qu'il soit présent ou non lors de l’éventement. Cadeaux qui, souvenez-vous, doit être gagné à la foire à l'un de ces stands. Si vous souhaitez toutes les informations au sujet de ces cadeaux, vous êtes invités à relire les explications de la première manche o/

  • Mais ce n'est pas tout. Vous l'avez vu, le coupe Lamoureux met la pagaille au Jardin des Tuileries et ils ont dans l'idée de se faire offrir un cadeaux par tous les badauds qu'ils rencontreront. On vous déconseille de vous y soustraire si vous le voulez pas subir le courroux de Cupidon ~

  • Ce cadeaux, lubie oblige, doit avoir un nom qui rime avec « amour », aussi saugrenue que cela puisse paraître, c'est comme ça. Bien évidemment, les mariés se pouvant se permettre d'avoir deux cadeaux identiques, vous ne pourrez offrir un présent déjà posté par un autre membre ! On tiendra la liste complète des cadeaux réalisé sur ce poste.

    • Cadeau d'Edward : Un abat-jour
    • Cadeau de Narcisse : Des petits fours
    • Cadeau d'Ephraim : Un livre sur les Calembours
    • Cadeau de June : Une broche en forme de tambour
    • Cadeau de Lydia : Une peluche vautour
    • Cadeau d'Aldrick : Un coussin de velours
    • Cadeau de Dolores : M. Topinambour

  • Votre rencontre avec le couple Lamoureux n'aura, bien évidemment, pas lieu à chacun de vos postes, nous ne sommes pas des tortionnaires.

  • Optionnellement et juste pour s'amuser un peu, vous êtes invités à ajouter à chaque poste un élément à l’étonnant cortège conduisant les jeunes mariés. À la manière du téléphone arabe, cela pourra, au final, donner un résultat assez cocasse qui sera l'œuvre de chacun d'entre vous !
  • Afin de garder une certaine cohérence, voici les couleurs utilisées par les personnages les plus important du cortège :

    • Chef du cortège : Orchid
    • Aimée Lamoureux : Lightpink
    • Désiré Lamoureux : Lightblue

Vous posterez à la suite ce message, sans ordre particulier et vous avez jusqu'au dimanche 23 février (au soir) pour participer à la deuxième partie o/


N'hésitez pas à contacter le staff s'il reste une zone d'ombre, on vous répondra au plus vite !

Et vive les mariés !


Dernière édition par Edward White le Lun 24 Fév - 8:44, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: Event | Foire de l'Amour [1889]   Event | Foire de l'Amour [1889] I_icon_minitimeLun 17 Fév - 19:52

Coincé sur sa chaise, les yeux fixés sur la foule qui grouillait devant lui, Narcisse tentait vainement de se rassurer de la seule manière possible : en espérant être perdu dans un monde onirique. Ce n'est qu'un rêve. Un cauchemar. Un horrible cauchemar. Néanmoins, le dragon dut bientôt se faire une raison ; la paire de ciseaux qui tournait autour de ses cheveux était bel et bien réelle. Il ferma les paupières, profondément désespéré. Pourquoi ce genre de choses n'arrivait-il qu'à lui ?! Même la malchance avait des limites, tout de même !

Un éclat de rire résonna à quelques pas de lui, et l'acrobate se rendit compte que sa situation amusait beaucoup un garçon qui ne semblait pas beaucoup plus âgé que lui. Au moins je fais sourire quelqu'un... Ce quelqu'un avait une allure curieuse, avec ses cheveux blancs et ses yeux si clairs qu'ils semblaient de même couleur. D'un autre côté, ce n'était certainement pas à lui de discuter de différence physique. Tandis que Narcisse réfléchissait à des détails profondément inutiles, l'inconnu se mit en marche dans sa direction. Celui-ci ne fut remarqué que lorsqu'il entama la conversation avec son bourreau en sa faveur. Surpris, le dragon cligna des yeux en silence. La proposition que son allié faisait était tout à fait honnête, aussi se prit-il à hocher vigoureusement la tête pour appuyer ses paroles. La dernière phrase fut lancée avec de lourds sous-entendus de reproches, ce que l'acrobate ne pouvait qu'appuyer. On n'avait pas idée d'enlever un innocent pour lui triturer les cheveux !

Ce fut presque mécaniquement qu'il se laissa guider hors du stand par son sauveur, jusqu'à il-ne-savait-trop-où d'ailleurs. Narcisse ne sortit de sa torpeur que lorsqu'un sachet de biscuits se retrouva sous son nez. Une douce odeur s'en échappait, si délicieuse qu'elle en donnait l'eau à la bouche. Alors qu'il s'apprêtait à glisser ses longs doigts dans le paquet, il réalisa qu'aucun mot n'était encore sortit de ses lèvres fermées. Se raclant la gorge, il se redressa et son regard améthyste rentra en contact avec celui de son vis-à-vis. Celui-ci portait un sourire sur ses lèvres qui semblait si spontané qu'il se prit à l'imiter.
« Merci beaucoup, pour tout à l'heure et... et pour ceci. », souffla-t-il timidement.
Il allait saisir un biscuit si ardemment mérité quand ce qu'il prit d'abord pour une fanfare résonna dans l'allée du festival. Le dragon sursauta violemment, manquant de déchirer le sachet dans lequel se trouvait sa main dans le même mouvement. Hébété, il se retourna et eut tout juste le temps de tirer son compagnon en arrière avant qu'un cortège pour le moins étrange ne débarque sous les coups stridents d'une trompette. Ses yeux s'écarquillèrent tandis qu'un véritable convoi apparaissait. En chef de file, un gros bonhomme habillé en pingouin se tenait fièrement sur un splendide cheval blanc, hurlant à qui voulait bien l'entendre qu'il fallait accueillir un couple de jeunes mariés au nom ridicule. Derrière lui défilait une cavalerie pour le moins impressionnante, composée uniquement de monture au pelage clair, devant laquelle jouait une fanfare tout aussi imposante. Les musiciens étaient rouges et semblaient presque suffoquer, néanmoins il sortait des cuivres et autres instruments une variété de sons non négligeable et plutôt entraînante. À la suite des chevaux, des demoiselles lançaient des pétales à la foule, grands sourires aux lèvres. Alors qu'il pensait voir le bout du cortège, le jeune homme vit une troupe d'apollons habillés en Cupidon qui tiraient de fausses flèches dont le bout était un cœur en mousse dans la foule. Puis vint le carrosse. D'ordinaire, Narcisse était quelqu'un d'ouvert qui appréciait toujours les décorations faites avec amour. Néanmoins, l'abondance des références à ce dernier mot dans l'habitacle allait bien au delà du niveau d’écœurement. Trop de guimauve, beaucoup trop.  
« La pureté de l'amour qu'ils se portent est un prodige ! Admirez-les ! Comme ils s'aiment ! Chaque regard est une rose ! Célébrons leur jouissance ! »
, criait le chef de file.
Le dragon envoya un regard à son compagnon, trahissant sans doute désarroi et curiosité, avant de se retourner de nouveau vers le cortège. Alors qu'il se demandait comment des cordes vocales faisaient pour dépasser le volume sonore d'une fanfare, le gorille se baissa vers lui en le fixant dans le blanc des yeux.
« Hé, quoi ! Ne veux-tu pas louer leur passion ?! Ne souhaites-tu pas voir leurs visages amoureux s'émerveiller devant un présent ?! Leur mariage, si beau, si délicat, n'est-il rien pour toi ? Qu'attends-tu ? »

L'attention de la foule toute entière et du cortège était désormais fixée sur lui, et uniquement sur lui. Les joues de l'acrobate prirent une teinte écarlate tandis qu'il baissait les yeux. Il n'avait jamais su gérer ce genre de situations, qui le plongeaient dans un embarras intense. Et le messager de Cupidon continuait de s'époumoner.
« Je comprends ton désarroi face à des sentiments si puissants ! Si puissants qu'ils déplaceraient des montagnes ! Tu dois te ressaisir ! Ils ne peuvent t'attendre ! Le pays infini de l'amour les attend ! L'amour ! Tout n'est qu'amour ! Ton cadeau sera amour ! Mieux, il rimera avec amour ! »

Narcisse se recula d'un pas, tentant de se détacher de cet espèce de fou qui essayait vraisemblablement de détruire ses tympans à coups de répétitions d' « amour ». Néanmoins il était fort probable qu'il ne trouverait pas la paix tant qu'il n'aurait pas trouvé un présent. Jetant des regards furtifs vers les stands, le dragon finit par sentir les douces odeurs d'un comptoir "boulangerie". De sa démarche souple et rapide, semblable à un chat, il ondula entre les passants à vive allure pour acheter ce qu'il voulait. Il revint avec un plateau en mains, et le tendit aux mariés, qui ne parurent pas remarqué l'air contrarié qu'arborait son visage.
« Oh ! Que voilà ? Des petits-fours !, s'exclama l'homme en glissant l'un d'entre eux entre les lèvres de sa femme. Ce sont des petits-fours d'amour... Pour toi, ma colombe... »
Le tout avait été dit d'une voix trop mielleuse et surjouée qui rendait la scène presque glauque. L'acrobate, heureux d'être enfin débarrassé de sa tâche, ne demanda pas son reste et tourna les talons pour revenir à son point de départ, aux côtés de son sauveur.

Avec un peu de chance le reste de la soirée se déroulerait sans encombres...

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MessageSujet: Re: Event | Foire de l'Amour [1889]   Event | Foire de l'Amour [1889] I_icon_minitimeLun 17 Fév - 20:51

Le couple s'était assit sur le bord du bassin, observant les personnes circulant en amoureux sous leurs yeux. Ils avaient eu le loisir d'entre apercevoir quelques têtes familières, Edward les saluant de loin, mais sinon, rien de très trépignant en réalité. Ils avaient déjà fait le tour de la foire et se retrouvaient soudain un peu bête, assit côte à côte sans un mot. Ils étaient presque gênés, une chose plutôt rare entre eux.
Valentine était perdue dans ses pensées, son regard posé sur la peluche poney rose et le chat bleu qu'Ephraïm lui avait finalement donné quand ils s'étaient posés.
L'une était destinée à Alex, son barman préféré et l'autre à elle. C'était une bonne surprise et restait très gratifiant pour elle.


"Tu veux manger quelque chose ?"

Le croque mitaine la fit revenir sur terre. Clignant des yeux un instant, elle tourna la tête vers lui et l'observa un instant, hésitante. Avait-elle faim ? Oui, même beaucoup. Même toutes ces friandises trop sucrés qui les entouraient ne lui donnait pas envie. Elle n'avait avalé qu'une pomme depuis le milieu d'après midi en guise de gouter et à présent, son ventre criait famine. Peut-être valait-il mieux envisager autre chose qu'une gaufre ou barbe à papa.

"Oui, un peu... On s'en va pour voir s'il y a pas un resto trop bondé ?"

"Tu ne veux pas rester ?"

"On a tout vu, non ? Inutile de s'éterniser... hum ? Tient c'est quoi tout ce remue ménage là-bas ?"

Il était difficile de bien voir de là où ils étaient mais apparemment un étrange cortège se profilait et n'annonçait rien de bon pour eux. Des idiots qui s'étaient mariés pour l'occasion ? De pire en pire...
Ils s'échangèrent un regard et se levèrent dans un même mouvement, pressés de fuir avant que ce remue ménage n'avance vers eux. Mais alors qu'ils allaient partir dans le sens opposé, une silhouette familière se plaça devant eux, les stoppant net dans leur mouvement.
Valentine écarquilla les yeux, surprise de voir cette tête connue, tandis qu'Ephraïm avait soudain perdu un peu de sa couleur. L'exorciste... Nath était devant eux et leur souriait joyeusement.
La journaliste salua l'homme poliment se demandant bien ce qu'il pouvait faire ici et pourquoi était-il aussi joyeux de la voir. Il ne préférait pas les hommes normalement ?
Oh sa fête... Oui c'était la raison pour laquelle elle s'était aventurée ici après tout. Elle le remercia, son attention un peu distraite par le cortège qui se rapprochait, mais ce que lui offrit le mordu de sucreries la captiva entièrement lorsqu'elle aperçu la peluche noir.


"Oh c'est adorable on dirait Loki quand il était chiot ! Faut que je lui montre ça va lui faire tout drôle ! Merci Nathanael, c'est très gentil à vous ! Mais que faites vous ici, vous vous cherchez un amoureux ?"

Elle lui fit un clin d'oeil amusé, histoire de le faire rougir ou le taquiner, puis l'observa avec sérieux et consultant rapidement Ephraïm qui dévisageait Nath, elle se racla la gorge et lui proposa gentiment.

"Ça vous tenterait de venir manger quelque chose avec nous ? On pensait quitter la foire histoire d'éviter de trop se frotter aux hordes d'amoureux. On est là juste pour s'occuper entre amis et on vient de repérer un groupe qui ne donne pas envie de rest...

"Trop tard..."

Au moment même où ils se retournèrent, ils aperçurent le fameux cortège juste derrière, en train de focaliser l'attention de tout le monde, un drôle d'individus quémandant des cadeaux aux passants, et en faisant en sorte que cela rime avec Amour. Une idée complétement bête qui fit froncer les sourcils de Valentine. Non mais ils étaient culottés de demander pareilles choses à des inconnus ! Elle se moquait éperdument de leur mariage !
Et lorsque l'uluberlu vint leur dire qu'ils devaient donner quelque chose pour fêter cela, ce fut avec mécontentement qu'elle répondit, complétement remontée contre lui.


"Et pourquoi je ferais ça, hein ? Moi c'est bien ma fête, c'est pas pour autant que je rackette les gens pour qu'ils me le souhaitent ou m'offre un truc ! c'est complétement idi...."

Avec rapidité, Eph l'attrapa et lui mit une main sur la bouche pour la faire taire. Têtue comme elle pouvait l'être, jamais elle ne se serait arrêtée et aurait même pu provoquer une rébellion juste par agacement. Il soupira et fouilla dans la poche de sa veste, tendant un livre à l'homme.

"Valentine, calmes toi, on est pas là pour cherche querelle avec les gens. J'ai ceci qui je pense peut leur convenir. Il s'agit d'un livre sur les Calembours. Je m'essaye aux blagues, mais je ne suis pas doué et je pense qu'il sera plus utile à ce petit couple s'ils ont de l'humour. Voilà... Et félicitation à eux !"

Il afficha un petit sourire poli à l'individu qui regardait la rouquine d'un air déçu par ce comportement odieux et accepta le livre. Après tout, cela rimait, non ? Calembour, humour... bref, grâce à cela, ils purent se débarrasser de cette corvée et reculèrent pour laisser place au cortège. Ils n'aperçurent pas Nath et ne surent s'il avait donné quelque chose également, mais lorsqu'ils furent certain de ne plus subir le supplice du couple parfaitement heureux et gagatisant, ils purent souffler, le croque mitaine faisant la leçon à Valentine qui faisait une moue hautaine, restant sur sa position. Cette humaine avait vraiment un caractère de cochon quand elle s'y mettait !

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MessageSujet: Re: Event | Foire de l'Amour [1889]   Event | Foire de l'Amour [1889] I_icon_minitimeSam 22 Fév - 14:03


    « Stand de tir, jeu de massacre, autre stand de tir... Décidément ! Manfred, je crois que nous ne sommes pas bien partis du tout dans notre quête du cadeau sacré. Si on veut gagner quelque chose, il ne nous faut définitivement pas un jeu où il faut viser. Misons sur une attraction plus calme. »

    L'oiseau acquiesça dans un roucoulement sonore, avant de donner un coup de bec dans le morceau de cookie tendu par Edward. Ce dernier avala la grande majorité du biscuit d'une traite, laissant ses iris dépareillés courir le long des stands. Il remarqua même Aldrick en charmante compagnie. D'abord surpris, il manqua de s'étouffer en reconnaissant la jolie mafieuse avec laquelle il avait fait affaire quelques mois plus tôt. Le lycanthrope déglutit avec difficulté, songeant que la truffe de ce commissaire devait définitivement être sacrément bouchée. Pourtant, contre toute attente, Edward ne se jeta pas sur l'occasion pour l'échauffer un peu. Repérant – enfin - une attraction qui devait pouvoir lui sauver la mise, il avala son dernier cookie et marcha d'un bon pas jusqu'à ce dernier dont l'écriteau luminescent attirait tous les enfants des kilomètres à la ronde. Edward dut d'ailleurs prendre garde à ne pas en écraser un ou deux, et c'est plutôt fièrement qu'il déposa une pièce d'un franc sur le comptoir de « Coin-Coin Saturnin ».

    Pêche au canard. Voilà qui devrait lui convenir.

    Le gérant leva sur lui un regard surpris, remontant ses binocles et cherchant du regard un minot à qui donner la cane. Cependant, la main tendue du grand gentleman qui lui faisait face lui indiqua que c'était bel et bien lui qui souhaitait s'attaquer à ses canetons colorés. On remit à Edward son arme de bois et un petit sablier fut retourné sur le comptoir, lui laissant deux minutes pour attraper un maximum de palmipèdes. Edward bomba le torse, inspira profondément, et se lança.

    ...

    « Et... Top ! Le temps est écoulé ! Bravo monsieur ! Monsieur ? C'est terminé. Attendez... Ah ! M... Allons calmez-vous ce n'est qu'un j...
    - Laissez-moi ! Je vais l'avoir celui-là ! » Siffla le loup entre ses dents, tandis qu'il s'échinait à passer son hameçon dans la boucle d'un canard jaune au regard perfide.

    Le crochet de fer frémit, virevolta, tapa enfin contre le rond de corde et finit sa course dans le vide, arrachant un rugissement à Edward. Il se redressa brusquement, furieux, manquant d'éborgner le pauvre forain au passage et contempla son petit panier d'osier désespérément vide. Il songea une seconde que le jeu était truqué et qu'il allait en faire souper à ce marchand menteur, infligeant une telle détresse émotionnelle à ses clients. Puis ses iris se posèrent sur une petite fille aux boucles blondes qui se tenait à ses côtés. Sa corbeille débordait de canards qu'elle attrapait au vol, d'un mouvement souple du poignet, les faisant un à un disparaître de leur marre immaculée. Cette vision ne fit qu'accroître le niveau que fureur d'Edward. Dans son emportement, il saisit au col le forain, posant sur lui un regard fou, avant d'abandonner dans un souffle :

    « Une autre. »

    Il posa une autre pièce dans la main tremblante du marchand, et demanda une autre canne à pêche, sous prétexte que la précédente avait un défaut. Le bonhomme s'empressa d'accéder à sa demande et retourna le sablier. La mécanique du bassin se remit tranquillement en route et Edward put sauver son honneur. Ou presque.
    Au bout d'une minute, son panier était toujours aussi vide, et son impatience accrue rendait ses gestes brutaux, lui ôtant toute chance de parvenir à ses fins. Il retint avec difficulté un flot de jurons derrière ses dents, concentrant ses derniers efforts sur l'un des petits palmipèdes qui semblait s'être miraculeusement coincé. Le temps arriva à son terme sans que le loup puisse faire mouche, mais le gérant du stand préféra ne pas l'en informer immédiatement, craignant qu'un nouveau coup de sang de son client ne lui coûte plus qu'un mouvement violent de canne à pêche. Il croisait les doigts, espérant autant qu'Edward qu'il parviendrait à gagner ce canard, mais un élément perturbateur ruina définitivement les efforts du loup-garou.

    « Manfred ! » S'exclama Edward lorsque le pigeon, probablement heureux de retrouver des compatriotes, barbota jusqu'au canard tant convoité et le heurta. Ce dernier reprit sa route, s'éloignant définitivement de l'hameçon du loup qui repêcha – à la main cette fois - le volatile en pleine course poursuite avec un gallinacé bleuté et enfonça ses iris dépareillés dans son regard vide.

    « C'est vil ce que tu as fait Manfred. Très vil. »

    Puis une petite main tira sur le manteau d'Edward qui se retourna lentement, remarquant alors la petite fille, pêcheuse expérimentée, qui lui tendait un canard :
    « Tiens Monsieur.
    - C'est pour moi ? C'est... Très gentil, merci, répondit Edward en lui souriant.
    - Ça ne m'embête pas, je peux en pêcher plein moi. »

    Le regard tendre du lycanthrope se transforma en une grimace, mais touché dans son orgueil, il préféra garder le silence et laissa l'enfant récupérer l'énorme peluche que sa pêche miraculeuse lui avait faite gagner. Il présenta ensuite son pauvre palmipède au marchand qui le troqua contre un lot minable qui laissa Edward perplexe :

    « De la confiture de sapin... Vous êtes sérieux là ? »

    L'homme se contenta d'un large sourire et le lycanthrope reprit sa route dans un soupir. Le petit pot rejoignit l'os en peluche et Manfred reprit sa place dans l'autre poche. Mais alors qu'il se désespérait de trouver un stand où, enfin, il pourrait exceller, un éclat de voix familier attira son attention. Déviant de sa route, Edward atteignit une petite place au centre de laquelle il remarqua Amaury, un client régulier de Dolores, s'apprêtant à s'attaquer à l'attraction la plus périlleuse de tous les temps ; le jeu de mailloche. Un marteau, un contre poids, une cloche et un « ding » pour le vainqueur. C'était autrement plus simple que cette maudite pêche à la ligne ! Un sourire éclaira enfin le visage d'Edward qui s'avança du petit groupe dont Amaury était le centre. Ce dernier remarqua rapidement le loup et vint le saluer avec son charisme habituel :

    « Monsieur White ! Quelle surprise de vous voir ici. Je vois que vous aussi, vous êtes fort curieux de me voir à l'œuvre n'est-ce pas ? Ah ! Comme je vous comprends, tant de muscles unis pour une épreuve de force si incroyable ! Mais restez, je vous en prie, nul ne devrait avoir honte d'admirer un tel exploit. N'êtes-vous pas d'accord Marie-Madelaine ? »

    La jeune femme en question se pâma de joie, éventant vivement son visage rougit tandis que l'incube, se penchant plus prêt d'Edward, murmura :

    « Euhm... À ce sujet... Puis-je compter sur votre silence vis-à-vis de… Vous savez qui ? »

    Le loup lui fit signe qu'il n'y aurait aucun problème, regrettant tout de même que la doctoresse ne soit pas présente pour admirer la force exceptionnelle de ce cher Amaury. Ce dernier avait ôté sa veste, puis sa chemise, faisant gonfler sa musculature impeccable sous prétexte d'un échauffement primordiale, puis, saisissant le maillet à pleine main, il se plaça devant l'attraction. Il le souleva dans un rugissement viril qui manqua de faire s'évanouir sa conquête du jour et il frappa. De toutes ses forces. Faisant s'élever la petite rondelle de fer, encore et encore, jusqu'à atteindre, et même dépasser de quelques centimètres, l'échelon « Musclé » au centre de la colonne et retomba finalement à sa place. Amaury contempla sa performance, enchanté :
    « Si simple ! Ah, voilà qui était bien tapé, n'est-ce pas Marie-Madelaine ? »

    La jeune femme acquiesça vivement, augmentant la vitesse de son éventail à tel point qu'Edward craignit qu'elle ne finisse par s'envoler. L'incube se rhabilla, avant de donner à sa douce le présent gagné, puis il posa un regard vif sur Edward qui sentit venir le défi à plein nez.

    « Tenteriez-vous de faire mieux M. White ? Demanda Amaury sur un ton tout à fait orgueilleux.
    - Oh... Je ne voudrais nullement me mesurer à vous.
    - Allons, là n'est pas la question ! Ce n'est qu'un jeu !
    - Puisque vous insistez... »

    Edward retira son manteau qu'il confia à une demoiselle, et releva ses manches. Il avisa le maillet, jaugeant son poids et le souleva d'un geste maîtrisé, le plaçant dans l'axe de la cible. Inspirant profondément, il ajusta soigneusement sa prise et d'un geste violent, frappa de toutes ses forces de lycanthrope la cible. Le palet de fer s'envola, fusant, et heurta de pleins fouets le gong qui résonna bruyamment, couvrant les bruits de la foire l'espace d'une seconde. Puis le silence revint, et Edward fut incapable de retenir un sourire triomphant. Il récupéra sa veste, salué tout de même par Amaury dont l'égo venait de prendre un coup. On lui laissa prendre le cadeau qu'il voulait et son choix se porta sur une peluche raccommodée aux allures d'édredon vaudou, légèrement effrayante, dont l'étiquette indiquait le nom. Oggy boogy. Heureux de cette victoire, Edward s'éloigna, partant désormais à la recherche de sa doctoresse préférée, non sans qu'un éclat de rire la gagne lorsqu'il entendit Amaury reprendre son combat contre le jeu de mailloche.

    « Elle ne fera pas tache dans son cabinet au moins, tu ne crois pas Manfred ? Mais qu'on soit clair, ton cadeau, c'est la confiture de sapin. Tu lui offriras en premier d'ailleurs. »

    Le pigeon roucoula, signe qu'il acceptait le marché, enfin, ce fut ce qu'en déduisit le loup. Son regard parcourut la foule et, songeant que retrouver la petite Dolores dans ce marasme humain ne serait pas de tout repos, il sortit Manfred de sa poche, l'invitant à partir en éclaireur :

    « Je te suis. Tu me retrouves Dolores, compris ? Pas d'arrêt intempestif ni de détours alambiqués. »

    L'oiseau pencha la tête de droite à gauche, tourna trois fois sur lui-même et prit son envol, non sans heurter un ou deux lampions au passage. Edward soupira et le suivit.


Dernière édition par Edward White le Dim 23 Fév - 10:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Event | Foire de l'Amour [1889]   Event | Foire de l'Amour [1889] I_icon_minitimeSam 22 Fév - 18:01

Une grande foire avait été préparée pour souligner la Saint-Valentin. Voilà une idée pour le moins amusante ! Plus encore, le cabaret n'offrait pas de spectacles ce soir-là. Cela ne devait pas être une coïncidence. C'est donc le cœur en fête que June se dirigea vers la rue Rivoli, où les événements se déroulaient. Elle n'aimait pas les foules, d'habitude, mais tous ces visages heureux lui allégeaient le cœur, tout comme ces couleurs fraîches ... Une odeur délicieuse embaumait le ciel et une musique agréable accompagnait le tout. Et puis, c'était la première fois qu'elle avait l'occasion de participer à une foire publique. Par quel stand commencer ? Les choix s'étendaient à perte de vue. Elle commença par aller se chercher un petit cornet de frites, son estomac réclamant un peu d'attention à cette heure ... Elle aurait pu prendre quelque chose de plus sucré, comme tant d'autres des passants, bien sûr, mais ce n'était pas vraiment quelque chose qu'elle réussissait à apprécier, à cause de la culpabilité. Ce n'était pas bon pour sa ligne.

Avant de pouvoir continuer sa route, par contre, un cortège bruyant vint couper sa route. Cheval, carrosse, fanfare, pétales de rose, colombes, décidément, on avait tout mis pour attirer l'attention sur le couple de mariés. Plus encore, cet homme à la voix tonitruante ne semblait pas prêt à laisser qui que ce soit ignorer cet amour naissant. June aurait peut-être pu se cacher derrière d'autres passants pour éviter d'avoir à trouver un présent, elle était assez petite pour cela, mais cela ne lui semblait pas juste, et leurs routes pourraient bien de recroiser plus loin ... Ce qui ne laissait présager que des ennuis ! Amour, amour, qu'est-ce qui rime avec amour ? Sortant sa bourse, June approcha des marchands et revint avec une broche originale en forme de tambour. Pour se remémorer la fanfare du jour, sûrement. Cela lui avait coûté une petite fortune, mais ce n'était pas bien grave, puisqu'il n'en était pas allé de même avec son casse-croûte. Et c'était peu cher payé pour éviter qu'on la pourchasse dans le jardin tout entier. Au moins, les Lamoureuc semblaient satisfaits par ce présent, peut-être parce qu'il brillerait de mille feux à la robe de la mariée sous le soleil ?

— Aussi éclatante que leur amour ! s'écria même le chef de file.

Quoi qu'il en soit, c'était une chance. Il lui restait encore tant de choses à voir ... Et ces oursons en peluche que l'on pouvait trouver un peu partout étaient tout simplement irrésistibles, trop mignons ! Mission de la journée. Il fallait absolument que June trouve un moyen d'en rapporter un ou deux pour décorer sa chambre. Elle n'avait jamais eu de tels jouets après tout, alors parfois, elle réagissait un peu comme une gamine ... Mais elle n'était certainement pas la seule en ce jour unique ! Le souci, c'est qu'en manière de jeux d'adresse en tout genre, c'était tout simplement impossible de remporter quoi que ce soit. Elle était un peu maladroite et n'avait pas assez de force ... Alors elle n'osait pas trop s'essayer aux attractions, ne voulant pas gaspiller les derniers francs qu'elle avait prévu pour cette sortie. À moins de trouver une solution lui permettant d'offrir un petit présent à tous ses plus proches amis – des chocolats suffiraient-il ? – et de remporter sa peluche aussi. Après quelques minutes de marche sans trouver son bonheur, dans un sens qui semblait contraire à celui de la plupart des passants, June aperçut une silhouette familière, celle du docteur du Lost Paradise. En plus, elle avait un ourson au bras, alors peut-être pouvait-elle aider son amie dans sa quête ? Elle s'approcha donc pour s'assurer d'être remarquée.

— Ah, Dolores ! Je pensais bien te voir ici ... Même si tu sembles avoir plus de chance que moi, lui dit-elle avec un sourire éclatant aux lèvres.

Aucune trace des animaux qui accompagnaient souvent la doctoresse, par contre. Était-elle sortie seule ? Voilà qui était peu commun. Dommage. Elle aurait pu offrir un cadeau à Manfred, grâce à ses petites pommes de terres salées, et cela aurait été bien amusant d'avoir un pigeon en guise de valentin !
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MessageSujet: Re: Event | Foire de l'Amour [1889]   Event | Foire de l'Amour [1889] I_icon_minitimeSam 22 Fév - 23:57

Alors qu'elle quittait tranquillement les lieux, après avoir fini par participer à un stand de jeu de chance mécanique où il fallait mettre des pièces (seule attraction ayant retenu son attention, car il n'y avait pas ce petit ours douteux), Lydia fut interrompue en pleine discussion avec son lot, ce qui ne lui fit guère plaisir. En effet, son lot était une superbe peluche de vautour qui se faisait appeler « Nil » et qui voulait absolument lui raconter de son rêve de partir aux Etats-Unis, désirant rejoindre l'écrivain Rudyard Kipling pour lui servir d'inspiration, rêve qui motivait grandement Lydia et lui donnait une furieuse envie de partir elle aussi aux Etats-Unis pour aider cette peluche à réaliser son rêve, la poussant ainsi à quitter la foire le plus vite possible et aller s'offrir un billet pour les Amériques. Pourtant, un élément perturbateur la dérangea au beau milieu de ce plan parfait.

L'élément perturbateur n'était autre qu'une fanfare – une grotesque imitation des chants naturels de la jungle urbaine – réalisée par des musiciens qui avançaient en cortège et un pauvre cheval qui souffrait sous le gredin en costume formel qui le montait en tête. La fanfare traversait toute la foire, longue, piétinant le sol qui pleurait sous tous les confettis que l'on lui jetait dessus, n'aimant qu'être seul, à briller au soleil, ou à chauffer tranquillement. Lydia grimaça et serra son vautour contre elle, lui demandant de ne pas la laisser seule au milieu de tout ce vacarme et de ces gens qui criaient à l' « amour ». Le seul vrai amour qu'elle connaissait était celui que se portaient un réverbère et un lampadaire sous la lune de Juillet (célébré par une chanson, mais bien plus tard), et en tout cas, ce n'était pas aussi bruyant !

Lydia se couvrit les oreilles et se rendit pour être tranquille dans un coin de la foire, les sorties étant bloquées par des gens venant sûrement se joindre à la fête. Ne trouvant pas de lieu pour être pépère, elle s'apprêta à forcer son chemin dans le cortège pour parvenir à sortir de cet endroit qui grouillait décidément de trop de monde vivant, de trop d'allégresse et de désespoir ainsi que d'arcanes en même temps (les stands heureux de servir à quelque chose, et les lieux déprimés à l'idée de rester crades pendant au moins une semaine et avoir des saletés irrémédiables, ou la magie des runes s'échappant de toutes les inscriptions). Oh la la ! Quelle infamie ! Quelle folle avait-elle été de se mêler à ça ? Elle ne tolérait un tel bordel que quand elle donnait un spectacle de magie, puisqu'elle faisait en sorte que les gens soient trop fascinés pour s'en aller et venir, revenir et s'en re-aller, et blesser encore plus la route par leurs multitudes doubles de pieds.


Pourtant, quelqu'un s'adressa à elle à l'instant où elle calculait le nombre de grains de sucre glace qu'il lui faudrait supplier pour les projeter dans les yeux des gens et les forcer à s'arrêter et s'écarter du chemin, troublant son intense conversation. Ledit quelqu'un était un hercules grimpé sur le canasson de tout à l'heure, qui lui déclama tout feu tout flamme :

« La pureté de l'amour qu'ils se portent est un prodige ! Admirez-les ! Comme ils s'aiment ! Chaque regard est une rose ! Célébrons leur jouissance ! »

Lydia le regarda sans comprendre, et haussa les épaules. Puis s'aperçut qu'il parlait d'un couple à l'autre bout du cortège, dans un char, qu'elle n'avait pas vu auparavant. L'agaçement précédent laissa place à une étrange quiétude, et aussi à peut-être un peu de mélancolie. On aurait dit sa mère et son maître avant qu'ils ne partent dans leur voyage autour du monde... enfin, c'était exagéré, mais la mariée (elle le supposait?) était si jolie et semblait si heureuse, que pour une fois, Lydia accepta de regarder autre chose. Le marié la couvrait d'un regard amoureux, et aussi fanfaronnait autant que les festivités, ce qui lui semblait assez... mignon. Alors qu'elle restait à regarder, le type en costume, qui faisait pleurer le tissu, reprit en criant :

« Hé, quoi ! Ne veux-tu pas louer leur passion ?! Ne souhaites-tu pas voir leurs visages amoureux s'émerveiller devant un présent ?! Leur mariage, si beau, si délicat, n'est-il rien pour toi ? Qu'attends-tu ? »

Tout le monde la regarda. Lydia s'en ficha.

« Je comprends ton désarroi face à des sentiments si puissants ! Si puissants qu'ils déplaceraient des montagnes ! Tu dois te ressaisir ! Ils ne peuvent t'attendre ! Le pays infini de l'amour les attend ! L'amour ! Tout n'est qu'amour ! Ton cadeau sera amour ! Mieux, il rimera avec amour ! »

« Euh... »

… Amour. Amour. Amour. Elle leur aurait bien offert un four, qui pour elle comptait comme les choses possédant les plus grands amours ardents de la création, bien que pas aussi romantiques que le réverbère et le lampadaire (il faudrait écrire une chanson là-dessus... non?), mais elle n'en avait pas sous la main. Lydia baissa les yeux vers son vautour, qui semblait tout heureux lui aussi.
Peut-être que leur voyage de noces les mènerait en Amérique !
L'idée plut à Lydia, qui s'élança vers le couple et leur présenta, les yeux brillants, son vautour en peluche (un léger Ka-Kaw ! sembla s'en élever, mais tout le monde crut qu'il s'agissait là de ventriloquisme) et balbutia :

« Il voudrait partir en voyage de noces avec vous ! C'est d'accord ? »

« Mais bien sûr ! » s'exclama Aimée. « J'ai toujours rêvé d'avoir un oiseau ! Regarde, mon amoureux, quelle belle perruche ! »

Euh... C'est un vautour, songea Lydia, perturbée. Enfin, pas grave. Toute contente, et voyant qu'enfin une place s'était libérée, elle s'élança joyeusement vers la sortie, croisant sur le chemin une belle femme blonde qui venait d'aborder une brunette avec des lunettes, qui résonnait bizarrement de façon différente d'une banale humaine. Voulant exprimer son bonheur, et de façon tout à fait « awkward » (comme l'était Lydia), elle s'arrêta devant les deux femmes, et leur lança tout à fait enjouée :

« Le vautour ! Il va partir avec eux en Amérique ! C'est génial ! »

Et sur ce, elle repartit tout de suite en trombe. Quelques beaux hommes étaient là, dont un qu'elle remarqua car tous les objets brillants le contemplaient avec crainte et respect, un beau mâle aux longs cheveux blancs et apparemment aux yeux violets, mais elle ne prit pas plus de temps pour regarder, sentant qu'elle devait absolument raconter ce qui se passait à la Saint Valentin quelque part, ainsi que le rêve fou de ce vautour.

Cependant, un peu après qu'elle soit partie, un type sombre qui regardait les progressions du cortège, tenant un calepin où il notait des informations, et qui avait des airs de banquier ou d'agent de voyage, souffla que vu le manque d'utilité ou de potentiel revendable des dons, ils allaient finir par faire leur lune de miel à Bordeaux.
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MessageSujet: Re: Event | Foire de l'Amour [1889]   Event | Foire de l'Amour [1889] I_icon_minitimeDim 23 Fév - 19:26

Un volute de fumée entrava quelques secondes son champ de vision, rapidement chassé par sa main habile. Le lycanthrope grogna un peu, avant de venir saisir à la source le bâton de tabac pour le porter à ses propres lèvres.

- Adjugé ! Mais c'est facile les discours. Prouve moi plutôt ce que tu sais faire va ! Lâcha t-il d'un air faussement courroucé en s'avançant vers le stand, pour valider leur marché.

Là, il paya les deux parties, et attendit qu'elle fut prête pour mettre son arme en joue.

- Ne viens pas pleurer quand tu auras perdu par contre. ~

Le propriétaire du stand les observa à tour de rôle et finit par appuyer sur un bouton, mettant en route le mécanisme de rotation des cibles. Celles-ci, semblables à des assiettes de glaise, tournèrent dans un grincement régulier. Arrachant une grimace au lycanthrope qui en perdit sa cigarette, et de dépit, explosa la première coupelle pour se soustraire le plus rapidement possible à ce bruit insupportable. Le disque orangé explosa en mille morceaux, venant s'entasser sur le haut de la pile créée par les précédents participants.
Machinalement, comme s'il n'avait s'agit que d'une nouvelle partie de tir imposée par l'armée, Aldrick rechargea et tira de nouveau, pour obtenir le même résultat, réitérant l'action sans ciller trois fois supplémentaires.

Quand arriva l'ultime cible, il jeta un coup d'œil à Rose, hésitant un instant avant de tirer. Ses iris dorés se perdant sur l'air concentré de la demoiselle. S'il s'était écouté, probablement que par jeu, il aurait été jusqu'à murmurer des propos troublants à son oreille. Juste pour avoir le plaisir de la contempler prise au dépourvu, durant quelques secondes volées à l'éternité. Quelques secondes qui ne seraient jamais. Il tira, et la balle ricocha sur l'un des portants, n'arrachant du disque qu'un tiers de sa surface, tandis que la plus grande partie continuait son tour de manège infernal.

Le commissaire ne pût retenir un sévère cocktail de grossièretés transylvaniennes, et rageur, redescendit son arme de fortune à hauteur du sol, soutenant que le compte était faussé, vu qu'il avait tout de même atteint son objectif. Un demoiselle derrière lui, chuchota qu'elle n'aurait pour rien au monde, fréquenté pareil énergumène, et que son amie avait bien du courage. Le commissaire fronça les sourcils et s'apprêtait à lui expliquer son point de vue sur le sujet quant à travers la foule, il lui sembla qu'une odeur singulière venait de se glisser entre celles chaleureuses, des gaufres et chocolat. Une odeur de sang. Mais aussi subitement qu'elle était apparue, il ne resta d'elle que l'assourdissant vacarme de la fanfare, qui se rapprochait, teinté de pétales de fleurs.

Aldrick reporta son attention sur la belle mais ne comprit pas un traitre mot de ce qu'elle lui disait tant le chef de file criait à l'amour toujours.


- C'est bon, c'est bon, t'as gagné ! Je vais le trouver ton cadeau ! Cesse de m'hurler dans les oreilles ! Aboya l'agent contre le colosse, avant de tourner les talons et de poser un billet sur le stand de tir. Donnez-moi ça, là, qu'on en finisse, par pitié ! Glissa-t-il en désignant un objet pourpre.

Le forain d'ordinaire intraitable sur le fait qu'il fallait gagner et non acheter ses lots, fit une exception lorsqu'un nouveau son de cor s'échappa de l'ensemble de la troupe. A la hâte, le brun apporta le présent aux amants.


- Oh un coussin en velours !
- On va s'aimer...♪ Sur une étoile, sur un oreiller...♪
- Hum, oui bon ! C'est ça, aimez-vous, faîtes des gosses, tout ça, tout ça. Navré, je ne suis pas très troubadour alors...

Le policier soupira et s'éclipsa à la hâte, rejoignant la contrebandière dans un mouvement un peu gauche, qui soulignait son agacement.

- Tu disais ? S'enquit-il en se rapprochant d'elle, au point de sentir son souffle sur sa peau, pour être sûr, cette fois, de ne rien louper de ses propos.

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MessageSujet: Re: Event | Foire de l'Amour [1889]   Event | Foire de l'Amour [1889] I_icon_minitimeDim 23 Fév - 20:15

… Au final elle n'aurait peut être pas dû laisser Manfred partir, résultat des courses elle se retrouve toute seule sans trop savoir quoi faire. L'air un peu perdu, Dolores décida donc de partir à son tour à la recherche d'Edward, bien décidée à l'embêter un bon coup histoire de faire passer le temps. C'était vraiment pas drôle d'être toute seule dans un endroit autant peuplé, ça mettait même un peu mal à l'aise notre chère homonculus qui n'était vraiment pas du genre à s'amuser toute seule. Soudain un écho festif vint attirer son oreille, mais avant de pouvoir s'y diriger, une voix douce qu'elle connaissait bien vint l'aborder. C'était June, une bonne amie qu'elle avait rencontré peu après son arrivée au cabaret. La jeune blonde scrutait l'ours en peluche que la doctoresse avait secouru quelques secondes plus tôt, semblant amusée de voir son amie avec.

— Ah, Dolores ! Je pensais bien te voir ici ... Même si tu sembles avoir plus de chance que moi, lui dit elle en souriant.

Dolores regarda l'ours dans les « yeux » et fit une moue passive et inexpressive semblable à l'ourson. Elle lança alors un regard vers June et lui posa l'ours dans les bras sans trop demander son avis.

- Je suis sûre qu'il s'amusera mieux avec toi ! Et puis Yvonne déchiquète toutes les peluches qu'elle trouve… Ce serait horrible de l'avoir secouru de la pendaison pour qu'il se fasse éviscérer par un chat. Quoique je ne devrais pas dire éviscérer parce que c'est du coton qu'il y a là-dedans. Donc… écotonisé ? Ça sonne faux. Il se passe quoi là-bas ?

Habituée par les paroles sans trop d'intérêt de son amie, June parla d'un cortège fêtant le mariage de deux jeunes gens éperdument amoureux. C'est quand aborda le sujet d'un cadeau rimant avec amour que l'intérêt de la scientifique fut piqué à vif. Apparemment elle leur aurait offert une broche en forme de tambour, mais les pensées de Dolores étaient déjà en train de cogiter pour trouver un cadeau qui puisse leur convenir. Beaucoup la définissait comme lunatique, elle préférait se caractériser comme très intéressée, quoi qu'il en soit, Dolores se perdait souvent dans des dissertations personnelles sur des sujets qui n'en méritaient pas forcément. Et cette fois-ci, c'était le mot finissant en our qui occupait ses pensées. Encore une fois, le thème de l'amour lui échappait, mais il devait probablement exister quelque chose qu'elle connaissait bien qui se terminait de la même façon ! Et qu'allaient-ils en faire en fait de cet objet ? Une collection ? C'était bien les collections, surtout quand les objets collectionnés étaient bizarres. Et si elle renommait Manfred et l'appelait Manfrour ? Oh, non, c'est moche, et Manfred est trop mignon pour être donné…

- D… Dolly ?

June posa sa main sur l'épaule de la doctoresse qui sans s'en rendre compte tripotait la main d'un passant qui s'était fait attraper au vol par la jeune femme. Oh, c'était une réaction habituelle, mais parfois elle se trompait et tripotait la main des autres personnes. Une fois on avait presque failli la mettre en prison pour ça ! Mais la prison serait trop horrible, Manfred ne saurait pas passer à travers les barreaux… Lâchant enfin la main du passant, Dolores leva la tête et se gratta le front, toujours à la recherche du cadeau en question. Edward en a forcément trouvé un, il est toujours là où on s'y attend le moins et fait toujours ce qu'il ne fait jamais, c'est pourquoi il leur a forcément dégoté quelque chose. Si elle ne trouvait rien, il allait se moquer d'elle et…

- OH MON DIEU ! Il détient Manfred en otage ! … Ah non c'est vrai, c'est moi qui lui ait envoyé !
- Le vautour ! Il va partir avec eux en Amérique ! C'est génial !

Un petit silence s'installa entre June, Dolores et l'invitée surprise qui était déjà partie gaiement crier sa joie à la foule.

- … C'était qui ?

June haussa les épaules, ne sachant quoi répondre. La Doctoresse fit alors les gros yeux en voyant la forme du visage de son amie. Mais oui ! Elle savait quoi offrir à ce couple ! La doctoresse partit en courant en levant les bras, laissant la pauvre humaine déconcertée mais visiblement habituée à ce genre de réaction, puisqu'elle se contenta de rire doucement avant de continuer son chemin, l'ourson dans les bras. Toute souriante, la doctoresse sortit de la foire et courut jusqu'à son cabinet. N'étant aucunement gênée par des problèmes d'endurance, la jeune femme parcourut rapidement la distance et monta les escaliers en trombe, jusqu'à débouler dans son cabinet. Yvonne, réveillée par le vacarme, aboya furieusement avant de se calmer, voyant que ce n'était que sa maîtresse qui était encore victime d'un de ses délires passagers.

Fouillant les tiroirs bruyamment, elle trouva enfin l'objet recherché et le fourra dans sa poche avant de faire demi-tour, saluant Louise qui venait de passer à travers le sol, intriguée par le retour express de sa patronne. La voyant déjà partie, le fantôme se contenta de lever les yeux aux ciels avant de redescendre au rez-de-chaussée afin de terminer certains comptes-rendus.

Parcourant les rues à toute vitesse, Dolores manqua de passer sous les roues des voitures qui passaient par là plusieurs fois, mais parvint enfin à retourner à la foire, soulagée de voir que le cortège était toujours présent. Balayant une de ses mèches de cheveux, pas essoufflée (vive les poumons fabriqués par Papa), elle se fraya un passage parmi la foule et rejoignit enfin le cortège, qui avait à sa tête les deux amoureux en question. Tous les pétales de fleur et autres confettis ne faisaient ni chaud ni froid à la doctoresse, le plus important pour elle était de donner son cadeau aux amoureux afin de… Mais pourquoi en fait ? Faisant une grimace d'incompréhension, Dolores leva la tête se demandant bien pourquoi elle s'était tant obstinée à trouver un cadeau. Oh puis, pourquoi lui fallait-il une raison ? De toute manière, avant de pouvoir faire demi-tour, le couple d'amoureux avait déjà harponné la jeune scientifique, enfin le chef du cortège plutôt.

- Oh mais que vois-je ? Madame vous êtes venue ici de votre plein grès ? Dans ce cas, offrez aux amoureux un cadeau qui se termine par-
- Voilà !

Dolores tendit le bras en direction du chef du cortège, tenant dans sa main le cadeau qu'elle voulait offrir. L'homme, intrigué, approcha son visage regarda l'objet sous toutes ses coutures, sans trop comprendre de quoi il s'agissait.

- C'est Monsieur Topinambour ! Vous voyez ? En fait le tuberculeux avait une forme de bonhomme, du coup je n'ai pas osé le manger, c'est pour ça que je lui ai creusé deux yeux aux couteaux, pour qu'il puisse voir ! Oh et aussi je lui ait injecté des produits pour qu'il ne pourrisse pas. En théorie il devrait pouvoir survivre pendant environ 50 ans facilement ! Il est pas mignon ? J'aurai peut-être dû lui faire un sourire, mais forcer les gens à sourire c'est plutôt malsain… Parce que s'il est triste et qu'il sourit, là ce serait vraiment bizarre…
- Oh comme il est mignooooooooooon ♥︎ Alors c'est Monsieur Topinambour ? Haha ! Il est adorable et finit en our mon amour !

La jeune mariée attrapa le légume au vol et remercia Dolores du cadeau avant de la saluer de la main pendant qu'elle s'éloignait peu à peu, entraînée par le cortège. La doctoresse éprouva un certain pincement au cœur, elle n'aurait jamais pensé se séparer de Monsieur Topinambour aussi vite. Au final elle ne connaissait pas grand chose de lui… Heureusement qu'elle avait son frère dans un autre tiroir ! De toute manière ils ne s'aimaient pas, et Dolores avait toujours préféré Le Frère de Monsieur Topinambour à Monsieur Topinambour. À moins que ce soit l'inverse…

*toc toc*

La scientifique sursauta, surprise de sentir un poids sur sa tête et de voir le visage de Manfred tapoter avec son bec l'un des verres de ses lunettes. Dolores saisit l'oiseau qui venait de se percher sur sa tête et le contre sa joue, contente de le retrouver (la perte de Monsieur Topinambour l'avait attristée malgré tout). Voyant qu'il n'avait plus l'os qui fait pouic dans ses pattes, elle conclut rapidement qu'il était arrivé à destination, et que cette destination se trouvait juste derrière elle.

- Aaaaah ! Trouvé ! Tu viens de manquer le départ de Monsieur Topinambour tu sais. Je te transmet ses adieux.

Feignant d'être désolé, Edward sortit de sa poche un petit pot entouré d'un charmant ruban rose qu'il tendit à la doctoresse en guise de cadeau de la Saint-Valentin. Touchée, elle récupéra l'objet et dénoua le ruban avant de lire l'étiquette verte collée sur le pot.

- … De la confiture de sapin. Ça existe pour de vrai?

La mine faussement réjouie, Dolores ouvrit le pot et passa son nez au-dessus de la mixture verte qu'il renfermait.

- …Oh, j'ai déjà senti une odeur pareille, c'était dans l'estomac d'un centaure que j'avais opéré avec mon père. Tu veux sentir?

Tendant le pot sous le nez du loup-garou, ce dernier recula la tête aussi rapidement que lot pot s'approchait de lui, trop inquiet à l'idée de sentir cette confiture de sapin. Voyant qu'il n'y mettait pas du cœur, Dolores plongea son doigt dans la confiture et le tendit vers Edward, jusqu'à enfin lui en mettre sur la joue (sans savoir comment elle s'y était prise). Reculant de quelques pas et essayant de cacher son rire, la doctoresse passa son doigt couvert de confiture dans la bouche par réflexe. Son visage se crispa alors, le goût étant à la hauteur de l'intitulé.

- Uh… C'est dégueu. Je me demande si la couleur verte va rester longtemps sur ta joue. Oh regarde !

Pointant le doigt vers le ciel pour détourner l'attention de son patron qui, à voir la veine qui gonflait sur sa tempe, n'était pas très content d'avoir de la confiture de sapin sur la joue, Dolores partit en courant pour fuir à la colère du loup-garou. Ne s'étant évidemment pas fait prendre au piège, la scientifique n'osa même pas se retourner, de peur de voir un lycanthrope en furie lui courir après.

Manfred quant à lui, dégusta la confiture rangée dans la poche de la doctoresse, trouvant l'arôme du sapin très à son goût.

[HRP: Je me suis permis de faire un peu bouger Jun et Ed, j'espère que ça gêne pas .o/]

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Samuel Roderick
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MessageSujet: Re: Event | Foire de l'Amour [1889]   Event | Foire de l'Amour [1889] I_icon_minitimeDim 23 Fév - 21:23

Aux remerciements du jeune homme, Samuel se contenta d'hocher la tête. À vrai dire, il n'aurait tout simplement pas su quoi dire de plus. Il n'avait fait que ce qui lui semblait juste, cela n'avait rien de bien extraordinaire. Pourquoi autant de timidité ? Cela lui échappait complètement. Cependant, s'il avait pu aider quelqu'un, lui qui d'habitude n'attirait que les malheurs, et bien, il en était heureux... Cependant, il semblerait que Samuel se soit réjoui un peu trop vite. Une musique attira son attention, tout comme le bras qui le tira en arrière, sans pour autant qu'il perde l'équilibre. Quelques secondes plus tard, un convoi important passa là où ils se trouvaient. Aussi peu de considération ne laissait présager rien de bon.

Samuel préféra se reculer, n'écoutant que son instinct. Prévenir sa nouvelle connaissance ne lui traversa pas vraiment l'esprit, non. À quoi bon ? Il avait déjà été attaqué une fois par ces forains complètement tarés. Il devrait être sur ses gardes. Non ? Apparemment, non. Au lieu de suivre le mouvement, cet idiot resta planté là bêtement, sûrement trop impressionné par le décorum des divers éléments composants la troupe. Très franchement, il ne manquait que des cracheurs de feu pour se faire remarquer davantage... Mais peut-être étaient-ils présents parmi le cortège, n'attendant que la fin de la « parade » pour réaliser leurs acrobaties. Le reflet observa la scène de loin, un peu amusé par ces mésaventures que cet inconnu s'était attiré. Ce n'était pas vraiment mesquin. La situation était plus cocasse qu'embarrassante ou quoi que ce soit d'autre, et puisque tout le monde était abordé d'une façon semblable... Il n'y avait pas de honte à avoir. Au moins, cette fois, il avait réussi à s'en sortir de lui-même. Ce serait presque digne de quelques applaudissements.

Restant à l'écart pour éviter tout ce cirque ambulant, Samuel se préparait à repartir comme il était venu, en d'autres mots, sans prévenir qui que ce soit, mais l'autre revint à ses côtés avant qu'il n'ait pu s'exécuter. Ah, il est vrai qu'il n'avait pas pu prendre le biscuit qui lui était proposé, en fin de compte. Cela devait être la raison de son retour ici. Samuel décida donc de lui donner l'enveloppe... Et quelques conseils. De toute façon, avec ses mésaventures, l'albinos le mériterait bien !

« Vous devriez être plus prudent à l'avenir. Il y a certaines situations desquelles on ne peut se sortir indemne. »

Et sur ces paroles presque énigmatiques, digne d'une sagesse insoupçonnée, il le salua bien bas et lui souhaita de s'amuser pour le reste de la soirée. Ne manquant pas d'envoyer un morceau de gâteau à Aldrick et sa dulcinée, une sorte de plaisanterie bien à lui. Mais il fallait d'abord voir s'il comprendrait de qui cela pouvait bien venir, enfin, il pourrait tout lui révéler plus tard, sinon ! Pour sa part, il comptait bien quitter les lieux de cette fête bien trop étrange pour lui...
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MessageSujet: Re: Event | Foire de l'Amour [1889]   Event | Foire de l'Amour [1889] I_icon_minitimeLun 24 Fév - 9:24

{ Attention, ce poste est lié à l'intrigue. Lisez le jusqu'au bout pour en connaître les détails. }



    « Éloigne ça de moi ! Quelle odeur infecte, et puis c'est le cadeau de Manf… »

    Trop tard. Le problème avec Dolores c'était qu'elle avait beau être petite, elle réussissait toujours à coller ses mélanges ignobles sur le visage d'Edward. C'était devenu comme une passion pour elle, au grand désespoir du loup-garou qui se retrouva, pour cette fois, décoré d'un limon verdâtre qu'il essuya au plus vite d'un revers de manche, grognant d'un ton qui n'annonçait rien de bon :

    « Doloreeees… »

    Il voulut lui prendre le pot de confiture pour l'en tartiner généreusement à son tour, mais la doctoresse avait déjà pris la fuite. Edward lui emboîta le pas plus rapidement encore, usant de tous ses sens de loup pour prendre quelques raccourcis et finir par déboucher juste devant l'homonculus qu'il saisit au vol. Compte tenu de l'odeur qui émanait d'elle, il n'avait eu aucune difficulté à la suivre à la trace et une fois solidement maintenue dans l'un de ses bras, il lui colla la peluche gagnée à la sueur de son front contre le visage :

    « Tiens. Ça c'est mon cadeau. Le sapin c'est Manfred. Il a été ridicule à la pêche au canard tu sais, tu devrais réellement t'occuper de lui coller un regard de faucon ou je ne sais quoi. »

    Il la relâcha légèrement, doutant de pouvoir se venger convenablement sur le champ, car même en réussissant à mettre la main dans sa poche, ce cerbère de pigeon lui aurait à coup sûr becqueté les doigts. Il lui faudrait attendre son heure.

    Il voulut tout de même savoir si la peluche rapiécée lui plaisait, mais il n'en eut pas le temps car soudain la foule s'agita autour d'eux. Edward parvint à en apercevoir la cause et cela n'annonçait rien de bon. Il invita Dolores à suivre le mouvement alors qu'un agent de police les rejoignait, guidant participants et forains à l'extérieur de la foire sans qu'aucune explication ne leur soit donnée. Le loup-garou préféra obtempérer sur quelques mètres, mais les brides de conversations qu'il entendit l'invitèrent rapidement à se mêler de ce qui ne le regardait pas. Il se pencha aux côtés de la doctoresse, et prétextant l'égarement de son portefeuille au stand précédent, il lui faussa compagnie, lui précisant sans objection possible, d'obéir aux agents. Il se glissa entre deux décorations bariolées, réussissant à rejoindre une allée discrète qu'il suivit, pour la remonter à contre courant de l'affluence. Il ne lui fut pas difficile de repérer le point central de toute cette agitation, car plus il avançait, plus le nombre d'agents augmentait et il lui fut nécessaire d'utiliser toute son ingéniosité pour éviter de se faire repérer.

    Son chemin le guida hors du jardin des Tuileries et l'entraîna sur les quais, où la douce odeur du sucre laissa place à un violent parfum sanglant à peine troublé par les embruns de la Seine. Edward s'avança précautionneusement, portant la main à son visage pour se laisser le temps de s'habituer à ce nouvel effluve, lorsqu'une main se posa violemment sur son épaule. Sous la surprise, le loup-garou se retourna brusquement, manquant de peu d'accorder à Aldrick un crochet du droit bien senti. Il abandonna un soupir, et se dégagea de son étreinte avec politesse, bien décidé à ne pas rebrousser chemin avant de savoir ce qui s’était passé. Réajustant son haut de forme, il posa un regard calme sur le commissaire et demanda :

    « L’un des nôtres ? »
    Aldrick secoua négativement la tête.
    « Je peux savoir ce que tu fais là ?
    - Les policiers font évacuer la foire, et j’ai cru entendre le mot meurtre dans leur bouche. Je voulais uniquement m’assurer que cela n’avait aucun lien avec… »

    Il se tut brusquement, remarquant en contrebas, près de ce qui devait être la scène de crime, un petit bonhomme rougeaud qu’il reconnu immédiatement pour l’avoir croisé plus tôt dans la soirée :

    « Qui est-ce ? Demanda-t-il en l’indiquant du bout du doigt.
    - Le mari de la défunte. Tu ne devrais pas être là.
    - Si tu savais tous les endroits où je ne devrais pas être. Je l’ai croisé un peu plus tôt. Il était environ… Vingt et une heures trente. Il courait partout dans la foire à la recherche de sa femme. Elle portait une robe violette c’est ça ?
    - Parmi tous les parisiens, il a fallu que ça soit à toi qu’il demande de l’aide ! Soupira t-il. C’est bien ma veine ! Il se tut et fini par acquiescer. Oui, avec une écharpe rose, mais pas de papiers ni de bijoux.
    - Pas même d’alliance ? Demanda Edward, très surpris.
    - Elle en porte la trace, mais c’est tout. Pourtant d’après son conjoint, elle avait aussi une paire de boucles d’oreilles et une broche en or. Cette dernière offerte spécialement pour la Saint-Valentin. Elle a hérité d’un sort bien peu enviable.
    - Compte tenu de l’odeur… Je m’en doutais un peu. Que lui est-il arrivé ? Tenta Edward sans savoir si Aldrick daignerait répondre.
    - C’est ce qu’on essaie de savoir. C’est le mari qui a donné l’alerte, vers vingt-deux heures. Mais d’après divers témoins, il semblerait qu’elle n’était pas seule un peu avant d’être retrouvée par les agents en faction ici. Tu l’as croisée ?
    - Non, uniquement son époux. Comment est-elle morte ?
    - Un coup dans le bas ventre, si violent que les lanières métalliques du corset sont coupées nettes. La fille s’est vidée de son sang et pas que… »

    Edward fronça les sourcils et porta une main à son menton, réfléchissant à l’étrangeté du meurtre, tout autant qu’à sa violence si peu naturelle. Il jeta un coup d’œil aux alentours, afin de prendre en compte les lieux du meurtre, puis demanda s’il pouvait s’agir d’un vol qui aurait très mal tourné.

    « C’est possible, mais ça me parait difficile. Il n’y a pas grand chose aux alentours mis à part les bateaux, je vois mal ce qu’une fille seule aurait trouvé à faire là. À moins qu…
    - À moins qu’elle n’attende quelqu’un, proposa Axel qui venait de les rejoindre, tendant au commissaire un petit sachet de papier. On vient de retrouver l’alliance, la petite maligne avait cousue une poche dans le revers de son jupon, elle y avait déposé l’anneau.
    - Elle voyait donc un autre homme. Sympathique. Vous avez trouvé autre chose ?
    - Une belle bosse sur l’occipital. Mais il faudra attendre l’autopsie pour savoir si elle a été faite avec une arme ou non. Elle avait également trois des ongles de la main droite de cassés, il n’est pas impossible qu’elle ait essayé de se défendre ou d’agripper son agresseur, mais compte tenu du coup qu’elle a pris, je doute qu’elle ait eu la force de lui faire bien mal.
    - Il y a des traces de l’arme du crime ? On a pu la retrouver ?
    - Non aucune. C’était une belle lame à première vue, peut-être un couteau de boucher ou de poissonnier, ça a fait pas mal de dégâts à l’intérieur.
    - Est-ce qu’il y aurait… Du pain ? Tenta Edward en essayant de lier au mieux tous les éléments.
    - Rien, mais avec tous les piafs qui traînent…
    - C’est sûr qu’on va avoir du mal de ce côté là. Déclara le commissaire en relevant les yeux vers le ciel. Est-ce qu’elle a subit des...
    - Il faudra attendre l’autopsie commissaire, je peux difficilement établir quoi ce soit de correct sans un nettoyage minutieux du corps. Les gars vont la mettre dans le panier à salade.
    - J’imagine que personne n’a vu de cab dans les environs ?
    - Avec la Foire, je pense qu’au contraire, ce ne sera pas le genre de témoignage qui vous manquera, souligna Edward.
    - Vous parlez de nos affaires aux civils maintenant commissaire ? Le taquina Axel.
    - Seulement aux témoins. Soupira le brun, en avisant le bigarré d’un oeil suspect.
    - Ne me regarde pas ainsi, j’ai des cinquantaines de canards comme alibis et c’est du solide.
    - Des canards ? Tu m’en diras tant ! Mais s’il y a quoique ce soit de louche là dedans compte sur moi pour te voler dans les plumes !
    - Évidemment. Sur ce, Messieurs je ne vais pas vous déranger davantage, Aldrick sait où me trouver de toutes façons. Et le bonsoir à ta charmante conquête, commissaire ~ »

    Il salua le concerné et le médecin légiste, puis tourna les talons et reprit la route qui devait le conduire à l’entrée principale des Tuileries où Dolores et June devaient l’attendre. Il ne put s’empêcher de jeter un dernier coup d’œil en direction des quais, se demandant si ce massacre de la Saint-Valentin pouvait être ajouté au palmarès des quatre autres meurtres où s’il n’y avait là, qu’une triste histoire de mœurs.




Event | La Foire de l'amour - Fin ❤


Et voilà ! La Saint-Valentin se termine donc sur cette note tragique. La foule a été guidée hors du parc des Tuilleries et invitée à rentrer chez elle. La police a préféré en dissimuler la véritable raison pour ne pas qu'un mouvement de panique ne gagne les participants. Elle prétexta qu'un oiseau rare du Jardin des Plantes avait trouvé refuge dans les alentours et que, pour ne pas l'effrayer, il avait été décidé de faire place nette.

La population ne tarderait pas à connaître la vérité, mais autant qu'ils terminent de fêter ce jour des amoureux dans la bonne humeur.

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Un grand merci à tous pour votre participation à cet événement !

Nous espérons que vous vous êtes bien amusés et que vous avez pu profiter des stands, des sucreries et des cadeaux (sans doute plus ou moins réussis), mais c'est l'attention qui compte après tout !

Nous vous réservons bien d'autres surprises dans les mois à venir, et on espère vous compter aussi nombreux pour les prochains événements ! N'oubliez pas que vous pouvez participer à l'intrigue en postant un formulaire ici, ou proposer vos idées pour le prochain Dandy .

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