Aller en haut
Aller en bas
Neige

Cabaret du Lost Paradise - Forum RPG

Forum RPG fantastique - Au cœur de Paris, durant la fin du XIXe siècle, un cabaret est au centre de toutes les discussions. Lycanthropes, vampires, démons, gorgones… Des employés peu communs pour un public scandaleusement humain.
Derniers sujets
» Elysion Earth
Dans un livre d'images [ Dominik] I_icon_minitimepar Eglantine Jocor Sam 9 Nov - 16:31

» Les secrets du Muséum { P.V. Andréa }
Dans un livre d'images [ Dominik] I_icon_minitimepar Rose Walkson Sam 9 Nov - 13:21

» Orzian, engrenages et arcanes
Dans un livre d'images [ Dominik] I_icon_minitimepar Invité Lun 22 Juil - 17:20

» Teer Fradee
Dans un livre d'images [ Dominik] I_icon_minitimepar Invité Ven 5 Avr - 13:32

» DC Earth Rpg
Dans un livre d'images [ Dominik] I_icon_minitimepar Invité Jeu 4 Avr - 18:45

» Le monde de Dùralas
Dans un livre d'images [ Dominik] I_icon_minitimepar Invité Lun 1 Avr - 21:02

» Propheties begin
Dans un livre d'images [ Dominik] I_icon_minitimepar Invité Jeu 8 Fév - 21:11

» Tableau d'affichage : Nouveautés du Forum
Dans un livre d'images [ Dominik] I_icon_minitimepar Edward White Mar 2 Jan - 18:45

» Invitation à la dix-huitième édition de l'Interforum
Dans un livre d'images [ Dominik] I_icon_minitimepar Invité Jeu 9 Nov - 11:04

» A Moonlight Night's Dream [PV Rose]
Dans un livre d'images [ Dominik] I_icon_minitimepar Edward White Sam 4 Nov - 12:22


Partagez
 

 Dans un livre d'images [ Dominik]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité
Anonymous


Dans un livre d'images [ Dominik] Empty
MessageSujet: Dans un livre d'images [ Dominik]   Dans un livre d'images [ Dominik] I_icon_minitimeSam 27 Juil - 16:23

Tout ce bruit qui rentre dans vos oreilles et qui vient siphonner votre cerveau, ces lumières d’habitudes chatoyante qui vous brulent les rétines avec une violence inouïe, l’agitation qui tourne autour de vous comme une danse satanique, désordonnée et effrayante. Non ce n’est pas la gueule de bois.
Le pauvre Ziggy était perdu dans ce brouhaha assis par terre , pris de nausées, les main sur les yeux et la tête rentrée dans les épaules. Il n’aimait pas ça, pas du tout. Il réussit à se lever en titubant et s’éloigna le plus possible du brouhaha des coulisses. Mais à son grand malheur la salle du cabaret était loin d’être plus calme. N’y avait-il pas un endroit ici ou il pourrait être tranquille ?
Il monta les marches menant au premier étage en vitesse et se retrouva dans les couloirs. Il marcha un instant de long en large, ne sachant que faire. Il passa devant la porte de sa chambre et se demanda s’il devait retourner se coucher… Pourtant à quoi bon ? il venait de se lever et la nuit ne faisait que commencer. Encore s’il avait eu un numéro ce soir il aurait pu se forcer et rester en bas. Mais non. Ce soir il ne faisait rien et n’avait envie de rien faire, juste …. Etre tranquille.
C’est en rêvant à cette idée que ses pas le menèrent devant une lourde porte. Il y avait marqué sur un écriteau «  bibliothèque » ; Il n’était jamais allé à la bibliothèque du cabaret. Non pas qu’il n’aime pas lire, loin de là, c’est juste que personne ne lui avait rappelé son existence. C’est en lisant la suite de l’écriteau qu’il se décida à pousser les portes.

«  Prière de rester calme pour le bienêtre d’autrui »

C’était juste ce qu’il lui fallait.

Il entra dans la grande salle aux lumières tamisées et fut impressionné par le nombre de rayons remplis à craquer. Il savait qu’Edward était un homme aimant la culture et les arts mais il ne s’était pas douté que la bibliothèque commune à toute les employé pouvait être aussi bien garnie. De toute la pièce se dégageait une grande impression de calme et d’étude ; sur les murs étaient accrochées de vieilles cartes du monde, Un planisphères et d’autres objets en tout genre trônaient çà et là dans la pièce ,les fauteuils de velours rouges paraissaient bien confortable et surtout….. tout était calme.
La pièces était vide, complètement vide. Un grand silence y régnait seulement brisé par le bruit des gouttes d’eau claquant sur les larges vitres rondes. Ce soir le temps était à l’orage et de gros nuages noirs chargé de pluie cachaient la lune aux yeux du petit lorialet. Il n’y avait pas pire souffrance pour ce pauvre petit être…
Il se promena dans les larges rayonnages, peut être trouverait-il un livre à lire pour égayer sa soirée ?
Passant ses doigts sur les couvertures, le petit mime se laissa un instant pour apprécier sous sa peau le touché du cuirs, du papier et des milliers d’autres dorures qui rendaient ses livres magiques et magnifiques.
Ziggy arriva au bout du rayon, dans une impasse. Il regarda autour de lui perdus dans les étalages montant jusqu’au plafond, et ployant sous le poids de la culture. Sans regard fut attiré par un gros ouvrage en cuir bleuté avec une lune doré gravé sur la tranche. Le petit rouquin le sortie avec difficulté du rayon. Sur la couverture étaient représenté trois personnages se tenant la main : Colombine, Arlequin et Pierrot.
C’était un vieux livre d’images, seul des dessins y étaient représentés, racontant une histoire. Il était donc impossible de savoir d’où pouvait provenir cet ouvrage ? D’Italie peut être ? c’est vrai que ses personnages avaient été inventé par la Comedia del arte, mais il pouvait tout aussi bien venir de France ou avait été réinventée l’image du pierrot français. Intrigué par le mystérieux bouquin, Ziggy le prit avec lui.
Il revient dans le centre de la bibliothèque et s’installa près de la fenêtre, ou plusieurs fauteuils de velours rouges étaient installés. Il sauta dans un fauteuil, s’enfonça dedans, et avec ses pieds retira ses vieilles chaussures miteuses avec autant d’élégance qu’un éléphant qui se gratte le dos, AH ! Nous sommes seuls, faisons fi des convenances !

Il ouvrit le livre et se laissa un instant porter par ses belles illustration. Un trait agréable et coloré quelque chose de plutôt enfantin dans les dessins. Une jolie colombine avec un sourire charmant, un arlequin espiègles et plein de couleurs et un petit Pierrot mélancolique et lunaire.
Ziggy était toujours identifié, en tant qu’enfant de la lune , au personnage de Pierrot. Cet enfant lunaire, qui souffre en silence. C’était une bonne représentation de ce qu’il était.
Il commença l’histoire. Les personnages se baladaient en ville, tous les trois, pierrot passa près d’une fenêtre et cueillit une rose qu’il offrit a colombine. Arlequin le poussa pour offrir a la jeune fille tout un bouquet.
Ziggy tiqua mais ne releva pas, c’est vrai que le personnage de pierrot était souvent éclipsé par le coloré arlequin.. Comme lui-même était éclipsé par tout les gens…..
La suite du livre n’était qu’un succession de gestes tendre entre arlequin et colombine, et de cuisante et amer défaites de pierrot. La toute dernière image du livre était un scène de mariage entre arlequin et colombine, trop comblé par leur bonheur pour voir, près d’eux se balancé au bout d’une corde le corps du pauvre petit pierrot….
Le mime ferma le livre rageur et enfonça ses doigts dans la couverture. Il n’allait pas pleurer pour si peu.. non il n’allais pas pleurer… non …
Mais il craqua et se mit à sangloter en se balançant d’avant en arrière sur son fauteuil. C’était injuste, l’enfant de la lune finissait toujours éclipsé par ceux du soleil. Est-ce que même dans les livres il était condamné à mourir seul et oublié de tous ? c’était injuste, injuste.
Il se répéta ces phrases en boucle, alors que tout son corps était agité de soubresauts.
C’était triste à voir, le petit lorialet pleurant seul dans cette grande bibliothèque.
Comme un écho a sa douleur, la pluie battait de plus en plus fort sur les carreaux….

hors jeu:
Invité
Invité
Anonymous


Dans un livre d'images [ Dominik] Empty
MessageSujet: Re: Dans un livre d'images [ Dominik]   Dans un livre d'images [ Dominik] I_icon_minitimeMar 30 Juil - 2:50

La pluie s'abattait violemment sur les carreaux de sa fenêtre. Il soupira. Le vacarme de la salle de spectacle au rez-de-chaussé s'élevait jusqu'à sa chambre. Cette ambiance de fête constante lui donnait l'impression d'être un nuage gênant dans un ciel d'azur. Il leva de nouveau ses yeux bleus vers la fenêtre au dessus de son lit et soupira de nouveau. Depuis cette nuit d'orages à Londres où il avait attendu sa bien-aimée en vain pour ensuite se libérer du fardeau de la vie, Dominik ne supportait plus les averses. Il se leva et resta immobile un bon moment. En général, il aimait bien observer les numéros des autres à partir d'endroits que lui seul ou quelques rares employés pouvaient atteindre, question d'être bien tranquille. Cela dit, ce soir-là, il n'avait aucune envie de se trouver parmi le brouhaha incessant des rires, des applaudissements, des conversations criardes par dessus la musique qui habitait le rez-de-chaussé. Il prit la peine d'ouvrir la porte et sortit dans le couloir. Le long corridor était sombre et inhabité. Évidemment, tous étaient en bas à cette heure-là.  

Le revenant frôlait les murs du couloir, effleurant de ses longs doigts minces de pianiste la tapisserie et la boiserie, comme pour s'imprégner de toutes les vibrations qui en émanaient, encastrées dans les murs au passage de tant d'âmes au travers du temps. Maintes fois, il s'était demandé en quoi la mort était si différente de la vie si on restait parmi les vivants après. Maintes fois il se demandait à quoi cela lui avait-il servi, sachant que c'était une énorme erreur, sinon de l'isoler encore plus. Bien sûr, il avait trouvé au Lost Paradise un refuge qui lui convenait mieux que nulle part ailleurs parmi des gens...plus ou moins humains. Comme lui. Mais même dans la mêlée, Dominik était seul. Seul avec son amertume, son passé et ses erreurs qui ne le quitteraient plus. Il regarda son reflet dans un des miroirs appliqué sur la surface du mur devant lui. Il n'avait pas changé d'une mèche et son reflet, à sa surprise, était plus net qu'il ne le croyait. Il avait l'air pourtant bien vivant. Les apparences sont parfois trompeuses, songea-t-il. Au lieu de le remonter, cela eut comme effet de l'abattre encore plus. Il savait très bien qu'il n'en était rien. Au moins, avoir toute l'éternité devant lui pouvait lui servir à quelque chose. Le britannique avait toujours voulu, lors de son vivant, plus d'une vie pour acquérir le plus de connaissances possibles et faire ce qui lui tenait à cœur. Mine de rien, Dominik avait toujours eu soif de culture. Dorénavant, il avait amplement le temps de dévorer tous les livres de la bibliothèque.

Dominik fit passer le bout de ses doigts à travers le vieux mur du couloir. Être un revenant était bien aussi pour ce genre de trucs. Quand la flemme le gagnait, voyager à travers les espaces devenait très pratique. Sauf qu'il détestait ça, à vrai dire. Chaque fois, une sensation de vertige le gagnait, comme si le monde autour de lui basculait. Il inspira profondément et fit traverser sa main, puis son bras, avant de s'engouffrer complètement au travers du mur. Le voyage ne durait chaque fois que quelques secondes, pourtant, il avait toujours le temps de prendre connaissance de toute la composition du mur qui l'entourait. Les poutres de bois gorgées d'humidité, les tuyaux suintants qui traversaient tout l'étage, les rats tapis dans un coin couinant de surprise comme s'ils avaient vu un fantôme, tout ça était devenu une habitude pour lui et pourtant, il en restait déstabilisé chaque fois. Bien que cela faisait maintenant quatre ans qu'il était décédé, ses capacités encore nouvelles de revenant lui échappaient encore souvent. Comme il détestait voyager à travers les espaces, il était rare qu'il utilisait ce genre de moyen de déplacement, mais il essayait toutefois de s'y accommoder le plus possible.

Dominik évita un rat qui courait droit dans sa direction en sautant par dessus. C'est qu'ils deviennent sauvages, c'est rats. Il continua d'avancer, hésitant. Il avait la curieuse impression que quelque chose clochait. La composition de ce mur là était bien étrange tout d'un coup et plutôt épais pour que le voyage soit si long. Il continua malgré tout et entama finalement sa sortie. Sortie qui se fit... au mauvais endroit. Sans s'en rendre compte, Dominik était remonté jusque dans le plancher du second étage dont la sortie était en fait le plafond de la bibliothèque. Il chuta et fut amorti par un fauteuil de velours rouge. Miraculeusement, il était tombé assis. Toujours estomaqué par sa chute, ses yeux bleus se posèrent sur le fauteuil en face de lui sur lequel était assis un petit rouquin en larmes.
Invité
Invité
Anonymous


Dans un livre d'images [ Dominik] Empty
MessageSujet: Re: Dans un livre d'images [ Dominik]   Dans un livre d'images [ Dominik] I_icon_minitimeJeu 1 Aoû - 18:22

Il ne put dire combien de temps il était resté ainsi. Le temps, en voilà une chose  bien inégale . Le temps se fichait éperdument des objets et des êtres, continuant son irrémédiable course .La vie était sujette au temps elle aussi c’est là qu’elle devenait injuste et inégale. Un arbre n’avait pas la même notion du temps qu’un papillon, ce qui correspondait à une vie pour le second se révélait n’être qu’une journée pour l’autre. Est-ce que dans ce sens la vie du papillon, si elle était plus courte, avait moins d’importance ? C’était injuste pour la grâce éphémère de ce petit être. En somme les vies humaines et légendaire ne représentaient pas beaucoup de choses à l’échelle de leur planète, même ceux pouvant se vanter d’avoir quelques siècles de vécue n’étaient que des enfants, non …  des poussière. L’Homme se croit fort, L’Homme se croit grand, en réalité il n’est qu’éphémère et ne laissera pas de trace de son existence pour les millénaires à venir. «  Tu naîtras poussière et tu redeviendra poussière. », il ne savait plus qui avait dit ça, mais au fond il y avait une part de vérité.
Et lui ?  qui était-il dans cela ? Il n’était qu’un papillon condamné à mourir vite, éphémère tel était son destin. Certain se plaignent du fardeau d’une vie trop longue, il pouvait se plaindre d’une vie trop courte. Les lorialets étaient réputés pour leur rareté, ceux de sa race atteignaient rarement l’âge adulte, consumés par leur mélancolie, dévorés de l’intérieur par cette tristesse qui revenait chaque mois les empêchant de vivre une vie pleine, poussés par cette petite voix vicieuse que chacun a dans sa tête, celle qui te dis : «  vas-y appuie sur la détente ça ira mieux après », « avale donc encore un verre, c’est bon pour oublier », «  allez, saute de cette fenêtre, au fond a qui tu manqueras ? », « libère toi de cette gênante enveloppe charnelle et rejoins ta vrai place enfant de la lune » .
Ils ne l’écoutent pas d’habitude, mais dans les mauvaises périodes quand la tristesse et la souffrance deviennent insupportables, quand personne n’est là pour les soutenir, pour montrer qu’ils comptent pour quelqu’un, quand chaque mois devient plus dur et plus intense que le précèdent, ils l’écoutent… et commettent l’irréparable.
Ziggy avait peur, peur d’être seul et oublié, peur de souffrir, peur de mourir. Mais il ne disait rien et restait l’ombre qu’il avait toujours été, tous ses doutes et ses interrogations il les gardait en lui et ça finissait par le bouffer de l’intérieur, au fond … il voulait juste être aimé, compter pour des gens.

Là assis sur ce fauteuil, à l’abris des regards et aidé par le livre, il avait craqué. Il pouvait aisément se libérer de toute la pression qu’il subissait sans craindre d’être jugé par quelqu’un.
Aussi fut il légèrement surpris quand il sentit une présence à côté de lui, ou plutôt, l’apparition d’une présence. Il releva aussitôt la tête vers… cet homme tombé du plafond. Oui du plafond, comme ça : abracadabra pouf.

Il oublia un instant ses larmes et détailla le garçon de ses grands yeux vairons, brillant et rougis par les larmes . Il était beaucoup plus grand que lui mais semblait avoir le même âge, quoique Ziggy avait toujours eu et aura toujours un physique des plus enfantins. Certain devait trouver ce garçon banal, pourtant le mime le trouvait mignon avec ses cheveux noirs geai en bataille et ses yeux, d’un bleu magnifique et fantomatique, avec cette profondeur, ce silence et ce mystère caractéristique aux entrailles de la mer. Pourtant le mime sentait émaner de ses deux orbes céruléennes une tristesse compacte, à l’état brut, aussi épaisses que des murs de prisons, une mélancolie en écho à la sienne.
Ils ne ressentaient tout deux surement pas le même genre de tristesse, mais le roux pouvait en toute certitude affirmer qu’il comprenait ce que le brun ressentait, dans ce regard froid il ne voyait pas le dédains que certain y voyait mais une détresse semblable à la sienne, un appel au secours silencieux comme ceux qu’il lançait désespérément . Bizarrement il se sentait proche de ce garçon, alors dans un élan de cette gentillesse sans borne qui lui était propre, il essaya de lui sourire. C’était un sourire sincère, pas une des nombreuses mimique du mime, juste ce petit sourire timide et peu sûr de lui, mais rendu légèrement triste par les sillons des larmes sur ses joues et ses yeux rouges. Il tenta même d’articuler quelques mots, le brun avait de la chance : Ziggy n’adressait que rarement la parole en premier, il parlait rarement en fait. Pourtant il avait une jolie voix, douce et calme ne dépassant pas souvent le seuil du murmure, avec son petit accents du nord qui persistait mal grès ses tentatives pour parler un français correct. En général les gens aimaient bien sa voix, quand il leur faisait l’honneur de forcer ses cordes vocales à sortir un son, peut être que ça jouait aussi ? La rareté rendait une chose  précieuse, il en était peut être de même pour une voix. Plus elle était rare, plus il était plaisant de l’écouter.


« Bonsoir, garçon du plafond. A croire que le destin fait bien les choses, un peu plus et vous vous blessiez. »


Ce moment de flottement ne fut que de courte durée car l’étau de la tristesse se resserrait sur son cœur. Il se recroquevilla sur lui-même en se tenant le cœur, il se sentait mal, il avait la nausée, la tête qui tournait, le front chaud et les jambes en cotons.
Il était quelqu’un de fragile, tant sur le plan psychologique que physique. Il pouvait se casser facilement et tombait malade très souvent. Sa santé , comme son humeur, décrivait des pics en fonctions du cycle de la lune. En occurrence cela faisait plusieurs nuit que la lune était masquée par d’épais nuages et cela affaiblissait considérablement le pauvre roux.
Il réussit à se redresser sur ses pieds et s’approcha de la fenêtre en titubant et posa sa tête contre la vitre froide en soupirant. Il était quand même un peu gêné que quelqu’un l’ai surpris en train de craquer, il n’aimait pas forcement montrer cette image de lui aux gens. Qu’allait-il faire ? qu’allait-il dire ? devait il partir en s’excusant ? ou engager la conversation ?

Il se massa les tempes, il ne savait pas quoi faire. Ah ! il avait l’air bien minable ce pleurnichard roux qui ne tenait même pas sur ses jambes, il avait fier allure le mime du cabaret.
Heureusement pour lui et , peut-être en signe de présage, les nuages chargés de pluie laissèrent un peu filtrer quelques rayon de lune. Le mime soupira de contentement. Ça avait peut-être l’air idiot pour certaines personnes qui ne connaissaient son héritage, mais le simple fait de laisser des rayon de lune courir sur sa peau le faisait se sentir mieux, comme s’il se rechargeait.
Le nuages s’écartèrent un peu plus de l’astre opalescent, laissant à la vue du brun un spectacle assez étonnant : les rayons de la lune se réverbéraient sur la peau pale du mime, se réfractant en un millier d’éclat et l’entourant d’une aura fantomatique faisant éclater les couleurs de ses cheveux de feu et ressortir ses orbes bicolores.
Ziggy tomba à la renverse et s’allongea par terre sur le tapis pourpre de la bibliothèque, la tête dirigées vers la fenêtre il observa le ciel. C’était quand même beau de voir la voute céleste s’entre déchirer avec les nuages, danser avec eux dans un ballet infernal rythmé par le bruit des gouttes d’eau , brillants comme des diamants illuminés par sa mère la lune, tombant sur les ardoises des toit et les gouttières métalliques.

«  Clip,clop,flip,flop,flac,flic »

C’était un de ces moments magiques que les gens bruyant et pressés , ceux qui courent toujours après quelque chose,  rataient. Il était triste pour ces gens qui, ne sachant se taire et se poser un instant manquaient les petites merveilles de la vie, celle qu’il faut observer et écouter. Il fut tenté de demander au brun de ce joindre à lui, pour partager ce joli moment, mais il n’avait pas envie de parler, de peur de briser comme un cristal ce fragile instant. Alors d’un geste souple et doux, il l’invita à se joindre à lui.
Invité
Invité
Anonymous


Dans un livre d'images [ Dominik] Empty
MessageSujet: Re: Dans un livre d'images [ Dominik]   Dans un livre d'images [ Dominik] I_icon_minitimeSam 3 Aoû - 17:35

Dominik restait estomaqué de son entrée peu conventionnelle. Il n'arrivait pas vraiment à figurer comment il en était arrivé à tomber du plafond au beau milieu de l'entre du savoir. Ce stupide rat... C'était sans doute lui. Il l'avait fait dévié de sa trajectoire et, étant toujours débutant en la matière, il s'était retrouvé dans le plancher du second étage. Ce qui l'avait mené à faire une entrée bien remarquée, alors qu'il aurait plutôt préféré rester subtile. C'était le but de la traversée des murs, non? S'éclipser sans que personne ne vous voit, et réapparaître en d'autres lieux dans le silence le plus complet, sans même le bruit d'une porte qui grince pour venir briser le calme, sans attirer l'attention de quiconque puisse se trouver dans le dit endroit. Au lieu de quoi il était tombé du plafond. Tombé du ciel comme un ange. Ou pas.

Quand le petit roux avait posé ses yeux larmoyants sur lui, ses sanglots ayant brusquement cessé, le revenant était resté muet comme une carpe. Il était donc resté là, ne comprenant toujours pas pourquoi il était subitement assis dans un fauteuil, ses idées tardant à se remettre en place, la bouche et les yeux grands ouverts. Qu'était-il sensé faire? Banalement se présenter? Salut, moi je passe à travers les plafonds. Cela semblait plutôt idiot... Et puis il n'avait pas tellement la tête à la conversation. S'il était venu ici, c'était surtout pour avoir la paix. Mais apparemment, il n'était pas le seul à chercher la tranquillité.  

« Bonsoir, garçon du plafond. À croire que le destin fait bien les choses, un peu plus et vous vous blessiez. »

Dominik fronça les sourcils. Non mais vraiment, était-il obligé de faire remarquer sa mal habileté? Pfft... Un revenant pouvait-il vraiment se blesser en tombant du plafond de toute façon? La question le tourmenta un moment, puis il se souvint qu'il n'avait plus de corps physique depuis quatre ans. Apparemment, il avait aussi perdu ses facultés mentales en mourant. En fait, il ignorait la réponse. Dominik n'était amené que très rarement à interagir avec les membres du Lost Paradise, excepté Edward pour recevoir son salaire, bien entendu. Ceci dit, il avait du mal à comprendre qu'un autre être lui adresse la parole. Prisonnier de ses pensées, il ne savait trop comment réagir. Il avait l'habitude de vivre dans sa tête.

Il détailla vite fait le garçon maigrichon qui se tenait sur le fauteuil devant lui. Il se souvint alors l'avoir aperçu quelques fois sur la scène du cabaret, faisant quelques numéros muets, sans y avoir porté trop d'attention. Mais maintenant qu'il l'avait devant lui, il devait avouer que ce petit être dégageait quelque chose de particulier. Quelque chose qui le rendait plutôt intriguant. Ce n'était sans doute pas en restant coi qu'il arriverait à en apprendre plus sur ce curieux personnage. Il s'apprêtait à lui renvoyer sa salutation lorsque le mime se recroquevilla sur son siège. Dominik se raidit, surprit. Il ne savait pas trop ce qui se produisait. Était-il souffrant? Avait-il mal? Il ressentit alors un élan de pitié pour lui. Il l'avait tout de même dérangé alors qu'il versait un torrent de larmes sur le tapis. Dérangé dans un moment de douleur absolue. Malgré son apparence loufoque, malgré la vie qui coulait dans ses veines bleues apparentes sur sa peau laiteuse, malgré le fait qu'il ne connaissait rien de lui, peut-être se ressemblaient-ils plus qu'en apparence, au fond? Encore troublé par tout ce qui se produisait en si peu de temps, Dominik se sentait mal à l'aise et désappointé face à sa position de témoin du désarroi du garçon.

Le mime se leva soudainement pour se rendre à la fenêtre, les jambes tremblantes, si bien que Dominik se demanda s'il n'allait pas s'écrouler par terre. Il l'observa un instant. Le ciel s'éclaircit alors et la lumière éclaira le mime. Son visage paraissait alors encore plus pâle, mais beaucoup plus lumineux, et ses cheveux contrastaient mille fois plus encore. Il brillait. Dominik n'en croyait pas ses yeux, il avait bel et bien l'impression que le garçon rayonnait. Il se frotta les yeux, estomaqué devant ce spectacle des plus étranges. Il avait presque l'air d'un fantôme... Puis comme prévu, il s'écroula. Gisant sur le sol, il avait presque l'air heureux.

Dominik eu soudain l'envie de retourner se coucher, trop déboussolé par le comportement du rouquin, bien qu'il n'avait nullement besoin de dormir, puisqu'il était mort. Il dormait déjà depuis quatre ans et tout ceci n'était qu'un long rêve. Un rêve qui durait jusqu'à la fin des temps, et qui, parfois, ressemblait plutôt à un cauchemar. Face à ses souvenirs qui le hantaient jours et nuits, il avait plus ou moins la possibilité de se sentir libéré comme dans un rêve. Lorsqu'il se retrouvait seul dans sa chambre, ses démons intérieurs rampaient jusqu'à son lit et s'enroulaient autour de son cou, le serrant de leurs griffes acérées, le détenant prisonnier pour l'éternité. La seule clé pour mettre un terme à tout cela était Sylwia. Mais c'était peine perdue...

Le sortant de ses pensées, le mime lui adressa un signe de la main. Il l'invitait à se joindre à lui, là, sur le plancher, à regarder la nuit par la fenêtre. Et pourquoi pas? Cet étrange personnage l'intriguait. Voilà de bonnes minutes qu'il passait assis sur son fauteuil de velours rouge, à ne rien dire, à ne rien faire, aussi banalement qu'il était tombé du plafond. Il n'allait tout de même pas y passer la nuit. Hésitant, il se leva et s'agenouilla aux côtés de son camarade. En détournant la tête pour voir si le reste de la bibliothèque était vide, il remarqua un livre posé plus ou moins délicatement sur l'autre fauteuil. Était-ce là la raison qui avait fait pleuré le mime?

Dominik fronça quelques peu les sourcils et porta un regard triste sur le garçon étendu au sol. Il était étonnant de voir à quel point on ne connaissait rien du monde. Bien sûr, Dominik ne le connaissait pas du tout, mais parfois, même les personnes que l'on pensait connaître gardaient des secrets enfouis dans leur cœur. Il ignorait de quel sujet ce livre traitait, mais il compatissait. Si ce dernier avait fait remonter à la surface des échos d'un passé oublié, s'il lui avait fait revivre des moments laissés derrière lui ou simplement s'il l'avait touché, Dominik compatissait. Il aurait voulu dire quelque chose de réconfortant, lui dire qu'il comprenait sa souffrance quelle qu'elle soit, mais il n'osait pas dire un mot, de peur de briser le silence. Le rouquin avait l'air si bien, soudainement, gisant par terre, il ne voulu pas le déranger pour si peu. Et puis, tout ça était passé, maintenant.

Le revenant jeta un coup d’œil par la fenêtre pour la première fois depuis qu'il s'était agenouillé. Les nuages avaient fait place à une belle et grosse lune illuminant le ciel nocturne. Dominik comprit alors pourquoi le garçon l'avait invité à venir voir. C'était un magnifique spectacle. Le simple fait de regarder la lune scintiller dans le ciel sembla apaiser son cœur un moment et le libérer de tous ses soucis. Il se sentait plus léger. Si bien qu'il aurait presque pu s'envoler. Il aurait pu rester des heures à la regarder briller bien haute dans le ciel. Durant toute sa vie, Dominik n'avait jamais prit conscience de la beauté de la nature. Ce n'était que depuis quelque temps, à force de regarder par sa fenêtre toute la journée, et même la nuit comme présentement, qu'il ne le remarquait. La nature était sublime. Elle était vivante. Belle et vivante. Pas une journée ne se passait sans qu'il ne regrette le geste qu'il avait posé quatre ans plus tôt et qu'il ne se trouve stupide. S'il n'avait rien fait, cette nuit-là dans la forêt, s'il était tout simplement retourné se coucher à attendre le levé du soleil, il aurait pu profiter de la vie qu'apportait la nature, et il aurait pu vivre heureux avec sa bien-aimée...

Dominik secoua la tête, refusant de se laisser distraire, encore une fois, par ces pensées négatives qui l'envahissaient et risqueraient de lui faire manquer le spectacle qu'offrait la présence de la lune. Il reporta son regard sur le garçon à ses côtés. Pendant un instant, il eut l'impression qu'il allait s'endormir.

Dominik eut un léger sourire. C'était quand même mignon. Un voile de nuages brumeux vint envelopper la sphère argenté. Le spectacle était fini. Dominik eut un pincement au cœur, mais il songea qu'il restait encore des tonnes de nuits comme celle-ci qui l'attendait. Il en profita pour finalement ouvrir la bouche.

« Tu travailles ici? »

Dominik soupira. Sérieusement? C'était ce qu'il avait trouvé de mieux? C'était une question stupide. Bien sûr qu'il travaillait ici! D'abord aucun client n'aurait eu accès au premier étage, et donc aucunement à la bibliothèque. Et il était encore plus sûr qu'il était un employé du Lost Paradise puisqu'il l'avait lui-même vu à l’œuvre. Il ne savait pas trop ce qui l'avait poussé à se ridiculiser ainsi, mais il devait remédier à la situation.

« Dominik. »

C'était court, simple et efficace. C'était mieux ainsi. Il tendit la main au garçon et esquissa un sourire.
Invité
Invité
Anonymous


Dans un livre d'images [ Dominik] Empty
MessageSujet: Re: Dans un livre d'images [ Dominik]   Dans un livre d'images [ Dominik] I_icon_minitimeVen 9 Aoû - 12:54

Il n’avait pas envie de douter. Il avait invité le garçon du plafond à venir le rejoindre dans ce petit moment de silence. Il aurait pu aisément refuser, lui rire au nez ou quelque chose d’autre  dans le genre . Mais au fond de lui Ziggy savait. Il savait qu’il lui tendait une perche, qu’il lui offrait dans ce geste un moment de répit dans sa tourmente. Il comprenait son agonie silencieuse et, il pensait pouvoir l’aider un peu. Parce qu’au fond ils avaient ce point commun.
Il avait besoin de se rendre utile pour quelqu’un, peut-être que le fait de se sentir important, ne serait-ce que pour une personne lui donnait une raison de vivre dans ce monde ? Il aimerait avoir cette raison, c’était son credo. Chaque fois qu’il était en mesure d’apporter un peu de cette joie qui lui manquait si souvent, il ne ratait pas cette occasion.
Il sentit son cœur s’emplir de joie quand le brun vint le rejoindre, il ne savait pas qu’elle joie c’était pour le petit lorialet : Regarder la voute étoilée en compagnie de quelqu’un, même si ce quelqu’un était un inconnu tombé du plafond, semblait être pour lui la chose la plus merveilleuse au monde.
N’était-ce pas ça au fond le bonheur ? N’était-ce pas lié au malheur.
Quand tu connais la souffrance et le malheur tu apprends à chérir chaque petite parcelle de bonheur qui vient égayer ta vie. Parce que le bonheur n’existe pas sans la tristesse, c’est la douleur qui le rend si beau. C’était paradoxal à dire mais les gens à qui il n’arrive jamais rien ne savent pas reconnaitre les petits bonheurs de la vie. Les gens qui au contraire on eut leur petit lot de misère doivent garder ces moments au fond de leur cœur comme un secret, comme un feu qui brule et qui réchauffe de la froideur glaçante dont se vêt parfois la vie.

Après un moment, il tourna timidement la tête vers le garçon, et se laissa aller à un sourire tendre. Le brun avait l’air… détendu, la tristesse palpable dans son regard semblait moins dure peut-être que dans ce court instant le poids dans son cœur était plus supportable. Ziggy était heureux d’avoir offert ce petit moment de répit à cet étrange garçon.Sa mère la lune était d’une telle grâce dans le ciel, même si elle ne brillait que d’un croissant et non de toute sa pleine splendeur
Mais le répit sembla de courte durée car une ombre de tristesse vint masquer son visage. Cette vue lui rappelait elle de douloureux souvenir ? Le roux détourna la tête, le vie était parfois injuste avec les âmes torturées.
Comme en échos avec le brun un nuage vint masquer le ciel nocturne, cela déchira le cœur du mime mais il dû se rendre à l’évidence : profiter de ce petit spectacle nocturne n’était qu’une faveur que sa mère lui faisait. Heureusement pour lui ce petit interlude nocturne lui avait permis de reprendre un peu contenance, comme pour en quelques sorte recharger des batteries.

A la fin du spectacle il vit le garçon se relever, le fixer et ouvrir la bouche, C’était la première fois qu’il parlait. Aussi Ziggy ne fit il pas tout de suite attention à ce qu’il lui disait, préférant savourer pour l’instant les intonations de sa voix. Lui non plus ne devait pas beaucoup parler, alors écouter cette voix était un peu comme un honneur ou même une preuve d’attention.
D’ailleurs lui aussi devait avoir du mal à converser avec les autres étant donné le soupir qui accompagna la fin de sa phrase. Peut ne voulait-il pas la tourner de cette manière, ne pas avoir cette intonation … La paroles était plus compliquée qu’on ne le pense, ne pas savoir parler aux autres c’était s’enfermer dans son monde et être seul. Mais il existait d’autre moyens de communication.
Comme pour se reprendre le brun lui tendis la main et prononça simplement un nom. Nom qui de toute évidence devait être le sien.
Le mime regarda la main et répéta le nom, de sa petite voix.

 « Dominik…. »

Intrigué il prit ensuite la main entre les sienne et l’observa sous toutes les coutures. Il fut surpris par leur froideur en premier lieu et essaya de les réchauffer un peu avec les siennes. Mais c’était vraiment de jolies mains gracieuses et fines terminées par de longs doigts fin est agiles. Des mains de musicien , il s’avancerait même à dire qu’il était pianiste, il devait surement travailler ici en tant que musicien. C’était donc un collègue. Il lâcha sa main délicatement et se contenta de lui sourire pendant quelques secondes.
Puis le mime réalisa son erreur et devint rouge pivoine. S’il lui avait tendu la main c’était pour qu’il la serre non pas pour qu’il l’observe. Il se traita mentalement d’idiot. Mais les us et coutumes n’étaient pas son fort et il faisait souvent une drôle d’impression. Encore rouge tomate et visiblement très gêné il repris la main de son interlocuteur et la serra comme il se doit  avant de la lâcher. Il baissa la tête et détourna le regard, du rouge encore sur les joues.

«  D-Désolé je suis un idiot… Moi c’est Ziggy. »
Invité
Invité
Anonymous


Dans un livre d'images [ Dominik] Empty
MessageSujet: Re: Dans un livre d'images [ Dominik]   Dans un livre d'images [ Dominik] I_icon_minitimeJeu 15 Aoû - 3:53

Quand le petit mime attrapa sa main et l'observa attentivement durant de longues secondes, Dominik eu un pas de recul. Que faisait-il au juste? Et si, au fond, c'était un maniaque voleur de mains pour les convertir en choses toutes aussi étranges les unes que les autres? Oh non! Il ne pourrait plus jamais jouer de piano de toute son existence! Dominik inspira pour se calmer. Il se rappela que même si c'était le cas, il n'avait plus de mains physiques depuis longtemps. HA. Et puis de toute façon, que ferait un maniaque dans la bibliothèque du Lost Paradise, maquillé en mime? Pfft... Quoi que...

Le « possible maniaque » relâcha sa main et la reprit aussitôt, se traitant d'idiot et lui dévoilant son nom. Ah, bien voilà qui était mieux. Le maniaque avait un nom. Pendant un instant, Dominik cru que le prénommé Ziggy avait oublié comment serrer une main. Il le revit, examinant sa main de pianiste avec intérêt. Curieusement, cela l'amusa et il ne pu s'empêcher de réprimer un sourire. C'était plutôt cocasse, en fait. Tellement qu'au final, un large sourire éclaira son visage, suivi d'un petit rire. Il y avait bien longtemps qu'il n'avait pas sincèrement sourit comme maintenant. C'est qu'il était marrant ce petit zigoto. Il semblait innocent, voir même naïf, pourquoi pas. Si différent de bien des gens qu'il avait côtoyé lors de son existence. Il était... rafraîchissant. Oui, c'est ça. Comme une bouffée d'air frais dans la chaleur oppressante d'un été en pleine canicule.

Tout d'un coup, Dominik se sentait moins seul. Comme si le moment d'éclaircie de la lune qu'ils avaient partagé les avait lié, d'une certaine façon. Et de ce qu'il avait décelé dans ce petit être au moment de leur rencontre, quelque chose les liait déjà sans qu'aucun d'eux ne le sache à la base. Dominik avait ressenti la profonde tristesse qui habitait le cœur du mime dès le premier regard. Ils étaient liés par leur souffrance intérieure.

Dominik posa une main sur l'épaule de Ziggy. C'était une façon de lui dire : « Tu n'es pas idiot. Enchanté. » Seulement, il ne trouvait pas de mot moins banals pour le lui exprimer dans le moment, pour lui dire qu'en fait, sa petite virée dans la tour d'observation de son cerveau l'avait bien amusé. Il espérait que le mime comprenne tout ce qu'il ne pouvait exprimer par ce geste. Il sourit. Ce sourire-là était un peu plus forcé que le précédent, moins naturel, mais provenait tout de même du cœur.

« Alors, Ziggy... Qu'est-ce qui t'amènes ici? »

Il avait envie d'en apprendre davantage sur ce drôle d'oiseau. Pour une fois, il ne voulait plus être seul.

Spoiler:
Invité
Invité
Anonymous


Dans un livre d'images [ Dominik] Empty
MessageSujet: Re: Dans un livre d'images [ Dominik]   Dans un livre d'images [ Dominik] I_icon_minitimeSam 31 Aoû - 22:10

Lorsqu’il lui regardait la main le mime avait bien perçu le mouvement de recul de Dominik, il aurait peut-être dû lui lâcher la mains tout de suite, peut-être ce geste l’avait-il blessé ?  Dans le doute il lui avait quand même resserré la main après ça. C’était bien ce qu’il fallait faire non ? ou peut-être pas…. Fait-il plutôt lui taper dans la main ? la caresser ? l’ignorer ?  très étrange coutume de sociabilisations, il devrait demander à quelqu’un de l’éclairer la dessus plus tard.
Quoiqu’il en soit il fut un peu plus décontenancé quand le brun commença à sourire et à rigoler. Se moquait il de lui ? ..buh … c’était pas très gentil ça.
Il fit une petite moue boudeuse et observa le visage du jeune homme timidement. Ses doutes se dissipèrent car un superbe sourire éclairait son visage. Pas un sourire de façade frêle et faux : un vrai beau sourire plein de sentiments, un sourire qui parle mieux qu’une voix. Son visage était redevenu comme lors de leur petit moment de paix, léger et guilleret. Tellement loin de la détresse profonde dans laquelle il était toujours campé. Ziggy ne savait pas trop s’il était la cause de ce petit aparté dans la tristesse, mais si c’était le cas, il en était très heureux.
Contre toutes attentes, Dominik eu un geste qui le surpris. Il posa sa main sur son épaule.
Ziggy comprenait les gestes mieux que quiconque, et ce geste la réchauffait son cœur jusqu’alors glacé par la mélancolie. Une simple tape sur l’épaule vu de l’extérieur mais tellement plus pour ceux qui par ce geste créaient un pont , un lien, entre eux. Le mime soutenait que les liens que l’on créait avec les gens était comme des cordages solides qui nous retiennent de tomber. La seule façon d’échapper à l’inexorable chute dans le trou de la tristesse, c’était d’avoir des liens solides sur qui compter. Et c’était en partie pour ça, que mal gré son indicible timidité, il essayait au mieux d’être présent pour tous les gens qu’il aimait. Il ne s’avait que trop bien ce qu’était ces types de chute, et la mélancolie perfide chaque mois le lui rappelait, alors s’il pouvait d’une quelconque façon empêcher ça a quelqu’un qui appréciait il aurait été prêt à tout mettre en œuvre. C’était ça son credo, rendre les gens heureux autant qu’il aimerait l’être lui-même, à défaut de pouvoir partager ce sentiment était la meilleure façon pour lui de se sentir mieux.
Après ce geste le mime lui offrit un petit sourire, qui malgré sa faiblesse, envoyait les mêmes signaux silencieux que la petite accolade. Il savait que de toute façon, l’autre comprendrait.
Ils auraient peut-être pu continuer à parler par petits geste interposés et regards complices, ça n’aurait pas déplus à Ziggy qui se sentait beaucoup plus à l’aise dans cette façon de communiquer, mais le Brun aux yeux océan brisa le silence entendu qui régnait jusqu’à lors dans l’antre du savoir qui servait de scène à leur rencontre.

« Alors, Ziggy... Qu'est-ce qui t'amènes ici? »

Il sursauta un peu, et observa longuement son interlocuteur en penchant la tête. Une question.
Il lui avait posé une question, un question attend logiquement une réponse. Il devait lui répondre ? ah oui, c’était bien ça. Mais quoi répondre ? Là était toute la difficulté de la chose.
Au fond que faisait il ici ? il cherchait juste un havre de paix silencieux, dans lequel il pourrai écouter sans ménagement le son du silence. Quoi de mieux que la bibliothèque d’ailleurs ?
Il se releva et fit quelques pas chancelant, marchant autour de la table basse avec cette grâce dans les mouvements qui lui était caractérise. Il s’arrêta devant le livre d’image et passa ses doigts sur la couverture en relief, traçant les écritures de la pulpe de ses phalanges, redessinant avec amour les contours de la lunes et se crispant légèrement en passant sur arlequin et colombine.
Il ferma les yeux et détendit ses doigts en soupirant, pourquoi une simple histoire lui brisait elle le cœur ? Il fit la moue et rouvrit ses yeux plongés dans le vide. Gardant le regards fixé sur le sol il s’essaya à un petit sourire avant de répondre.

« - c’est le calme qui m’amène ici. »

Si la réponse paraissait claire et froide, elle ne l’était pas. Enoncé d’une voix douce et faible elle était juste un constat sans fioritures.
Il releva la tête le brun.

«  et toi ? c’est la lecture qui t’as fait tomber ici ? »
Invité
Invité
Anonymous


Dans un livre d'images [ Dominik] Empty
MessageSujet: Re: Dans un livre d'images [ Dominik]   Dans un livre d'images [ Dominik] I_icon_minitimeSam 7 Sep - 0:12

Le calme. Bien sûr. C’était une réponse en soit assez satisfaisante. La bibliothèque du Lost devait bien être la seule pièce du cabaret où l’on puisse trouver un semblant de tranquillité vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Avec tout le bruit qui provenait de la salle de spectacle ou bien des employés un peu trop fêtards par moments qui aimaient se balader sur l’étage et déranger tout le monde, la bibliothèque restait le lieu par excellence pour s’isoler du brouhaha éternel.Il n’aurait su dire pourquoi, mais Dominik se sentait bien tout d’un coup, en compagnie de ce petit rouquin fort sympathique. Peut-être parce qu’ils avaient partagé un moment unique avec la lune, peut-être parce qu’il avait réussi à lui coller un sourire sur la tronche par sa maladresse. Ou peut-être que la bibliothèque elle-même y était pour quelque chose, qui sait? Après tout, ce lieu intimait la sérénité d’esprit. Pour une rare fois, Sylwia n’occupait pas ses premières pensées. Elle avait trouvé refuge au fin fond de son crâne, si loin, là où il aurait presque pu se demander s’il ne l’avait pas rêvé toute ces années. Cela lui faisait du bien.

«  et toi ? c’est la lecture qui t’as fait tomber ici ? »

Tomber. Pourquoi CE terme?  Décidément, Ziggy ne se sortirait jamais de la tête qu’il avait fait son entrée en tombant légèrement du plafond. Voyons, ce n'était pas si... bon d'accord, c'était peu habituel. Se reconcentrant sur la question, Dominik douta.Tout d'un coup, la raison de sa venue dans la salle de savoir lui échappait quelque peu. C'est vrai, en fait, pourquoi était-il venu, déjà? Était-il, en effet, venu pour la lecture, ou seulement pour fuir son propre esprit?Hésitant, il acquiesça d'un hochement de tête, mais il se questionnait toujours. Enfin, peu importait. L'important était qu'il se tenait là et puis, la réponse importait peu également de toute façon.

Il sourit à Ziggy, un sourire forcé cette fois. Maintenant qu'il avait répondu, que devait-il faire exactement? Plusieurs options s'offraient à eux. Ils pouvaient retourner chacun de leur côté, lire, relaxer. Seuls. Comme si rien ne s'était passé.Ou bien il pouvaient se mêler à la cacophonie qui régnait dans le cabaret, se faire envahir les tympans de bruit à s'en faire tourner la tête. Au lieu de quoi ils restaient là, l'un devant l'autre à se regarder comme deux imbéciles, en silence. Dominik l'admettait, les autres choix ne l'enchantaient guère non plus. Il soupira un peu, sans faire trop de bruit pour ne pas alarmer le rouquin, et jeta un coup d'oeil par la fenêtre. Tiens, la pluie semblait avoir cessé. La nuit semblerait peut-être moins triste ainsi. C'était déjà ça. Il reporta son regard à nouveau sur son compagnon, puis une idée lui germa dans le crâne. Ses yeux voyageaient entre les carreaux encore ruisselants et Ziggy. L'envie d'aller faire une promenade nocturne dans les rues vides de Paris le subjuguait soudainement. Quitter les murs oppressants par moment du Lost, ça c'était une bonne idée pure et dure! Il sentait déjà la brise fraîche dû à la pluie lui fouetter le visage (eh oui, il avait encore des sensations mine de rien) et le sentiment de liberté et de calme qui l'accompagnait. Il devait aller à l'extérieur. Il en mourait d'envie. Il en jubilait rien que d'y penser. Il en... traversait même le plancher!

Les pieds de Dominik s'enfonçaient légèrement dans le tapis. Apparemment, ses pensées l'avaient rendu si léger qu'il en avait perdu le contrôle. Il se ressaisit et revint là où il devait être, les pieds bien posés au sol. Il releva la tête, effaça l'expression de surprise de son visage et le remplaça par un large sourire à l'intention du rouquin.

«Dis, t'as envie d'aller te promener sous le soleil de minuit?»

Mais qu'est-ce qu'il racontait encore? Ah, et puis tant pis! S'il avait envie de croire qu'il y avait un soleil de minuit, pourquoi pas? Peu importe ce que Ziggy en penserait. Il irait avec ou sans lui, mais il irait.

Spoiler:


Dernière édition par Dominik Steadworthy le Jeu 19 Déc - 2:54, édité 2 fois
Invité
Invité
Anonymous


Dans un livre d'images [ Dominik] Empty
MessageSujet: Re: Dans un livre d'images [ Dominik]   Dans un livre d'images [ Dominik] I_icon_minitimeJeu 14 Nov - 21:47

Il gardait son regard vairon rivé sur le sol, alors qu’il attendait sa réponse, immuable. Il se prit un instant a détailler l’imposante latte de parquet vieillit et râpé qui faisait office de plancher. Chaque griffure, chaque accroc semblait maintenant d’un intéressement suprême, regarder les rainures du bois danser dans de folles arabesque dont seul mère nature avait le secret. C’était étrange mais, le bois avait l’air tellement humain comme ça, et il semblait tristement meurtri et fatigué, ses veines tailladés… Oh, jamais il ne se serait douté qu’un parquet pouvait être aussi mélancolique. Si les parquet pouvaient penser est ce qu’ils regretteraient le temps où ils se dressaient fier et immarcescibles ? penseraient t’ils a leurs frères des forêts ayant fondé une famille ?
Tout dans le monde était source de tristesse…

C’est au fil de soliloques silencieux comme celui-ci que Ziggy sombrait dans sa mélancolie, il était son propre bourreau en quelques sorte, aussi fut il heureux de percevoir le mouvement de Dominik qui brisa ce cercle vicieux.
Il regarda l’autre se mouvoir près de la fenêtre et regarder au dehors, puis, il suivit le trajet de ses yeux océan. Fenêtre- lui – fenêtre – lui – fenêtre – lui. Etait-ce vraiment lui que le brun regardait ? pris d’un doute il regarda derrière lui : personne. Il se mit à rougir, il n’aimait pas être le centre d’attention et être fixé. Bien sûr il était bien obligé lorsqu’il était sur scène, mais là c’était diffèrent, il avait un publique à qui il voulait faire passer des choses, il voulait communiquer aux cœurs et aux esprits. Être fixé sans savoir pourquoi lui était fort désagréable. Il pouvait comprendre qu’on regarde avec intérêt quelqu’un de beau, il n’y a pas de mal à admirer la beauté d’une chose ou d’une personne, et ne voyais pas le problème de s’emplir les yeux de quelques beaux trait ou belles couleurs. Mais quand ça touchait à lui il avait plus de doute…
Dominik semblait maintenant rêveur, d’une rêverie euphorique même. Il affichait la même expression que celui qui s’imagine déjà quelles belles choses peuvent lui arriver. Tiens donc, il avait l’air si euphorique qu’il en … traversait le plancher ?
Effectivement, ça c’était un manière de montrer son enthousiasme comme une autre.
Oui, c’est une drôle de réaction, quelqu’un de normal n’aurait peut-être pas réagit pareillement. Mais que voulez-vous ? Une fois qu’on entre au lost, qu’on prend conscience de l’existence des légendaires il ne faut pas être surpris de quelques bizarreries ou excentricité, de croiser un cannibale, des loups garou, de la magie, ou des gens qui tombent du plafond et s’enfonce dans le parquet.

Bref, Ziggy aurait bien voulu savoir à quoi dominik pensait, ça avait l’air réjouissant. Aussi sa demande fut exaucée lorsqu’il lui fit sa demande ( non non, pas encore de demande en mariage )

«Dis, t'as envie d'aller te promener sous le soleil de minuit?»
Le mime fut surpris par cette proposition, silencieusement il arrondi sa bouche fine dans un « oh » interloqué. Puis changeant bien vite d’expression il se mit à rougir, il n’avait pas l’habitude qu’on l’invite à sortir, d’un côté il en était touché. Mais … on lui avait souvent dis de se méfier des gens qui lui demandaient de faire un tour, comme ceux qui proposaient des bonbons … on ne sait jamais. Mais , Dominik n’avait pas l’air d’un pervers bizarre et glauque … si ?
Mais non voyons, de plus c’était aussi un artiste du cabaret, et il n’y avait point de mal à sortir avec ses collègues de travail ! C’était des relation tout à fait professionnelles. Au fond il se voilait la face, il n’avait juste pas du tout envie d’être seul. Et au fond, il sentait que ‘était un peu la même chose pour Dominik. Peut-être que lui aussi avait envie de faire plus ample connaissance ?

Il laissa son regard dériver au dehors tout comme son comparse. La pluie avait arrêté de se déverser sur paris, laissant filtrer les rayons de la lune dans les ruelles, jouant avec les bas nuages gris, ce spleen si cher a Baudelaire. Les rues devaient sentir bon la terre mouillé, les pavés devaient être reluisant et briller comme des coquillages, peut être entendraient t’ils le lointain roulement de l’agitation nocturne. Paris la ville des amoureux, la villes aux milles lumières, cette plage d’immeuble sauvages et mystérieuse.
Il soupira en souriant, et pourquoi pas après tout ? Il tourna un instant sur lui-même et lança d’une voix légère a son vis-à-vis.

« c’est au soleil de minuit, trempée par la pluie, que la plage se révèle »

Il rit doucement, c’était assez idiot comme phrase. Mais y avait-il vraiment un mal à dire des idioties ? Ziggy tendit la main au garçon brun et esquissa un sourire timide.

« je te suis … où tu veux.. »
Invité
Invité
Anonymous


Dans un livre d'images [ Dominik] Empty
MessageSujet: Re: Dans un livre d'images [ Dominik]   Dans un livre d'images [ Dominik] I_icon_minitimeJeu 19 Déc - 2:56

Il y avait de cela bien longtemps que l'espoir, qui semblait naître à l'instant dans le cœur du garçon, n'avais pas pointé le bout de son nez. Si longtemps qu'il n'était pas très certain s'il fusse réellement de l'espoir, ou une autre émotion quelconque. Ce devait être le genre d'émotion qui traverse notre esprit plus vite qu'il n'en faut pour déterminer ce que c'était. Peut-être n'était-ce qu'un effet causé par la lune? Une illusion. Le cœur de Dominik se serra à cette seule pensée. N'y avait-il rien en la vie pour avoir pitié de lui? Il avait toujours cru que la mort était une belle chose. Quand il était petit, on lui racontait qu'après notre dernier souffle, un tunnel s'ouvrait à nos pieds. Au bout de ce dernier, là où un point lumineux prenait de l'ampleur à chacun de nos pas hésitants, désorientés, mais surtout pleins d'espoir d'arriver à la terre promise, s'étendait le Paradis. On lui avait appris que le Paradis était un endroit paisible et où seuls les sourires et la joie existaient. Dominik avait toujours cru que ses souffrances cesseraient le jour où il mourrait. Balivernes. Mensonges. Toutes ces histoires ne servaient qu'à rassurer les humains, à leur faire croire que leur existence avait un but réel. Or, seul l'abysse s'ouvrait au passage de la mort. Et au bout de cette noirceur, il n'y avait rien. Au contraire de ses croyances, il n'avait jamais été plus triste et dépourvu d'espoir qu'une fois mort. Le Paradis n'avait peut-être simplement pas voulu de son âme impure. Si seuls le Paradis ne se constituait réellement que de sourires, alors Dominik n'y avait certes pas sa place.

Il posa un regard brumeux et désespéré sur le rouquin devant lui, s'attendant à une déception. Certes, il en avait convenu avec lui-même qu'il irait, même seul, à l'assaut d'une promenade nocturne. Néanmoins, il avait plus que tout au monde envie d'un peu de compagnie et ne désirait pas du tout que cette furtive rencontre se termine. Il retint son souffle, prêt à recevoir un « non » catégorique en plein visage. Sur ces pensées pour le moins pessimistes, son vis-à-vis se transforma en tourniquet vivant et, après un léger et gracieux tour sur lui-même, s'enquit :

« c’est au soleil de minuit, trempée par la pluie, que la plage se révèle »

Cette réponse prit le pianiste au dépourvu. Que devait-il en penser? Signifiait-elle une réponse affirmative ou se rapprochait-elle plus du négatif tel que Dominik l'escomptait? Une main se leva à son intention, comme sortie de l'ombre qui suivait le revenant pas à pas. Bien droite et définie, à la peau laiteuse et aux traits minces, qui pourtant laissaient présager une poigne de fer, ainsi était ce membre si banal qui, pourtant, lui apparaissait comme une lueur d'espoir, une bouée à laquelle s'accrocher. C'était comme la main de Dieu.

« Je te suis...où tu veux. »

Dominik avança à grand peine sa propre main, comme si ses membres avaient cessés de lui obéir. La main du mime n'était pourtant qu'à portée de main (mais quel jeu de mot!) et pourtant la distance qui les séparait semblait infinie. Il étira ses longs doigts fins au clair de lune pour combler les quelques centimètres qui lui manquait et saisit ceux de Ziggy avec empressement. Il serra la main timide et fragile un moment, puis un regain de vie s'offrit enfin à lui. Une étincelle parcouru son regard. Qu'attendait-il donc pour déguerpir? Il n'y avait plus une seconde à perdre. Le soleil de minuit les attendait.

Il s'enthousiasma et s'engagea vers la sortie en un éclair, tirant le pauvre lorialet malgré lui à sa suite. Un seul détail lui échappait et il s'en rendit compte quand il arriva face à un immense mur qui n'en finissait plus de contenir des livres. Où était-elle, cette porte, déjà...? Confus et gêné, il défit de son emprise la pauvre petite main de Ziggy et se tourna vers lui, le regard rivé au sol. Après s'être attribué le statut de « garçon bizarre qui tombe du plafond », il pouvait maintenant ajouter à ses critères « garçon bizarre qui ne trouve pas la porte de sortie ». C'était pourtant vrai. Comment savoir où se trouve la porte quand on est entré en suivant la tuyauterie cachée dans les murs? S'il avait pu donné un nom au sentiment qui lui chicotait les entrailles à cet instant, il l'aurait probablement appelé ainsi : « Arzegenchwazein »*. La vérité était qu'il se sentait horriblement idiot, stupide et niais. Mais qu'il préférait de loin être arzegenchwazein qu'idiot.

Il inspira profondément. L'air à l'odeur de poussière dégagée par les livres anciens qui sillonnaient tout le paysage emplit les poumons du pianiste et il se sentit plus sûr de lui d'un seul coup. Comme si l'odeur des livres provenant de partout à travers l'Europe, voir même de l'Asie, lui rappelait en quelque sorte son pays natal, son chez lui, et la bibliothèque qui gouvernait jadis les tréfonds de l'arrière cour du domaine Steadworthy. Il leva les yeux vers son comparse et s'inclina, les bras tendus comme pour lui indiquer le chemin, qu'il ne connaissait même pas lui même.

« Après vous. »

Il devait s'en remettre entièrement à ce petit homme roux, désormais. Tel un majordome à son maître, il lui céda le passage avec respect.

*Ceci n'est pas un mot.
Invité
Invité
Anonymous


Dans un livre d'images [ Dominik] Empty
MessageSujet: Re: Dans un livre d'images [ Dominik]   Dans un livre d'images [ Dominik] I_icon_minitimeLun 24 Fév - 14:55

Il vit sur le visage du garçon au teint clair passer de nombreuses expressions, de la désillusion, à la douleur et enfin de l’espoir. Le mime aimait les expressions du visages plus que les longues litanies sur les sentiments, plus spontanée et sincères les étirement du facies étaient tout à fait son rayon. Il usait de ce panel lors de ses spectacles, et lorsque sa face de clown triste parfois s’éclairait de ces parures, le sentiment dégagé était immédiatement reçu par l’assistance.
Un instant le mime s’en voulu de sa phrase sibylline, celle-ci avait semblé plonger son vis a vis dans un tel émois que celui-ci en avait perdu son sourire. Sourire qu’il retrouva aussitôt en voyant la main du mime se lever vers lui. Encore une fois le geste fut plus sincères dans la parole, celui qui n’est pas doué du don de la langue pourra toujours se faire comprendre par un geste, un geste est spontané et universel.
Il vit la main de Dominik saisir la sienne : une main fine et pales aux longs doigts de pianistes, elle semblait irréelle et fantomatique comme un éclat dans l’atmosphère sombre et chaude de la bibliothèque. Pour la deuxième fois il contempla sa main. Les mains étaient importantes, elles retenaient des chutes, c’était leur signification cachée, tendre la main c’est sauver de la noyade. Une noyade de sentiments, de laquelle s’extirpa le brun en saisissant la main du roux : son visage s’éclaira d’un nouvel éclat, une coruscante joie qui transparaissait dans sa prise ferme et tremblante.
Armé de cette nouvelle joie de vivre, Dominik parti au quart de tour dans les étalages entrainant à sa suite un mime surpris, courant de toute la force de ses petites jambes. Les étages et les rayons remplis de livres défilaient vite tant leurs pas étaient rapides, chaque couverture n’était plus qu’une tache de couleurs aux relent dorés qui pendant une infime seconde imprimait l’œil avant d’être immédiatement remplacée par une de ses sœurs.
Et puis soudain l’euphorie s’arrêta d’un coup, le mime surpris se cogna dans le dos du brun. Il regarda celui-ci qui lançait des regard autour de lui semblant perdu, le mime non plus ne savait pas ou Dominik l’avait entrainé. Il observa les alentours en se demandant dans quelle section de l’immense bibliothèque ils pouvaient bien être, c’était la première fois qu’il venait en ce lieu. Et puis le mime n’était pas quelqu’un de fortement connu pour son sens de l’orientation, Edward en témoignera puisqu’il n’y a pas si longtemps celui-ci avait dû passer sa nuit à chercher le rouquin perdu dans les rues de Paris,  ce dernier s’en voulait d’ailleurs encore d’avoir fait perdre une précieuse nuit de sommeil a son patron.
Alors que Dominik inspirait profondément l’air chargé de poussière, le roux se mit à éternuer, la culture piquait le nez !
D’un bloc son compagnon se retourna vers lui, et d’une manière théâtrale il s’inclina, imitant à la perfection un major d’homme Britannique, chose que son vis-à-vis devait connaitre. Il avait tout de suite remarqué l’accent de Dominik et sa façon de se tenir légèrement aristocratique, pas quelque chose de flagrant bien sûr, mais ce genre de détail n’échappaient pas à Ziggy. La phrase qu’il prononça fit doucement rire le roux, alors ils étaient perdu ? Se perdre dans une bibliothèque, il fallait quand même le faire : ils étaient aussi doué l’un que l’autre. Le mime regarda autour de lui posant ses yeux sur les étagères poussiéreuses. Les gens ne devaient pas venir dans cette partie de la bibliothèque tant l’odeur de poussière y était forte. Son regard fut attiré par une couverture brillante, d’un geste souple il étira son bras et saisit l’ouvrage, faisant au passage tomber une petite araignée. Il saisit l’insecte tout doucement au creux de sa main et l’observa un instant :quelle était jolie avec ses longues pattes fines et son corps brillant, la petite chose immobile observait de ses huit yeux le roux souriant. Avec toutes les précautions du monde il posa sa main sur l’étagère et déplia ses doigts laissant l’araignée descendre et disparaitre derrière d’autres ouvrages. Il regarda enfin le livre qu’il avait dans ses mains et rit de bon cœur, montrant la couverture a Dominik.

« - Le mythe de thesée et du labyrinthe, le sort s’acharne sur nous qui n’avons pas de fil d’Ariane »

Il offrit à son ami un sourire chaleureux, avant de reposer son regard sur le livre, les coïncidences étaient parfois bien drôle. Il reposa l’objet sur l’étagère puis se retourna vers Dominik.

«  allons, partons avant de tomber sur le minotaure »

Tout doucement il lui prit la main et ferma les yeux. Il se concentra un instant dans le silence et puis commença à entendre un lointain brouhaha. Il sourit, posa sa main libre sur les étagères et commença à marcher en suivant leur tracé tout en gardant les yeux fermés. Comme un aveugle, il suivait le bruit, ce même bruit qu’il fuyait il y a de ça quelques heures. Ses pas résonnaient à peine sur le parquet, ceux de dominik faisaient étrangement encore moins de bruit. C’est sans encombres et au bout de longues minutes alors que le bruit se faisait de plus en plus fort qu’ils arrivèrent à la porte de la bibliothèque. Ziggy lâcha doucement la main de Dominik et lui sourit.

« - nous voilà à la sortie du labyrinthe et la lune brille encore dans le ciel. »



Spoiler:
Contenu sponsorisé



Dans un livre d'images [ Dominik] Empty
MessageSujet: Re: Dans un livre d'images [ Dominik]   Dans un livre d'images [ Dominik] I_icon_minitime

 

Dans un livre d'images [ Dominik]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» La musique est un langage silencieux [Pv Dominik]
» "C'est dans le silence qui suit l'orage, et non dans celui qui le précède, qu'il faut chercher la fleur en bouton." - [ft Tala][1890] - Terminé
» Au bord de l'eau, on ne trouve pas que des poissons [Pv Dominik] (1889)
» Dans l'Ombre de la Vérité | ft. Henri
» •ᴥ• Dans l'antre de l'Ours ...

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Cabaret du Lost Paradise - Forum RPG :: Archives :: Affaires classées :: RPs sans suite-