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Neige

Cabaret du Lost Paradise - Forum RPG

Forum RPG fantastique - Au cœur de Paris, durant la fin du XIXe siècle, un cabaret est au centre de toutes les discussions. Lycanthropes, vampires, démons, gorgones… Des employés peu communs pour un public scandaleusement humain.
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 Un pour tous, et tous pour un ! [Pv Aldrick & Félicien] | [1889]

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June Ravenclose
Le chant du cygne
June Ravenclose

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MessageSujet: Un pour tous, et tous pour un ! [Pv Aldrick & Félicien] | [1889]   Un pour tous, et tous pour un ! [Pv Aldrick & Félicien] | [1889] I_icon_minitimeLun 15 Déc - 5:35

Malgré tout ce qu'on pouvait lui assurer, June savait que parmi tous les artistes du Lost Paradise, elle n'avait rien à envier. Sa voix n'était pas aussi jolie que celle des Sirènes, même si elle atteignait quelques octaves supérieurs que la plupart des gens, et sa peau maladive ne paraissait plus éclatante que grâce à un maquillage léger. Pourtant, elle était vraiment heureuse sur cette scène, et cela se voyait chaque soir. Son visage s'illuminait et elle chantait du plus profond de son cœur, ses pas graciles fascinant les spectateurs. Alors lorsque certaines personnes semblaient assister fréquemment à ses spectacles, ou si on lui offrait des fleurs, cela ne pouvait que l'enchanter davantage.

Parmi ceux-là, une signature revenait souvent. Aldrick Voelsungen. Le commissaire devait pourtant être bien occupé. C'était assez flatteur... D'autant plus qu'elle avait bien remarqué qu'Edward et lui avaient plutôt tendance à se bouffer le nez. Presque littéralement. Que faisait-il au cabaret, alors ? Elle avait déjà cherché à lui adresser la parole pour davantage qu'un merci, mais chaque fois, il trouvait un prétexte pour s'esquiver, ce qui était navrant. C'est pour toutes ces raisons qu'elle s'était décidée à lui écrire une lettre attentionnée, une fois tout son courage rassemblé, afin de passer tout simplement un peu de temps en sa compagnie, soulignant bien qu'un refus était hors de question ! Ce n'est pas parce qu'elle était une artiste qu'il fallait la traiter différemment, et elle comptait bien le prouver. Il fallait simplement espérer qu'il ne soit pas trop déçu. Cela permettrait au moins à June de prendre un peu d'air frais... Sa dernière sortie en ville s'était plutôt mal terminée et son courage, comme toutes choses, avait une certaine limite. Elle préférait donc sortir accompagnée, sans pouvoir expliquer cette angoisse, sans pouvoir trouver une solution non plus, ne faisant que détourner les yeux, sous l'embarras.

La date imposée, il ne restait plus qu'à trouver quelques suggestions pour que la journée soit un minimum agréable, sans quoi elle donnerait l'impression d'être une faible femme dépendante d'autrui. C'était peut-être en partie vrai, mais elle voulait pouvoir l'oublier, ne serait-ce qu'un instant. Elle ne désirait toutefois pas l'ennuyer avec des occupations futiles de petite dame aisée. D'un autre côté, elle fatiguait facilement, alors il ne fallait pas que cela demande trop d'énergie ou qu'ils s'éloignent beaucoup. Il faudrait aussi qu'elle revienne à temps pour le spectacle. Heureusement, il traînait toujours toutes sortes de petits pamphlets promotionnels soulignant les grands événements de la capitale à l'entrée du cabaret. June encercla de rouge ceux qui lui semblaient les plus intéressants, pour que le choix soit ainsi plus facile. Et puis, avoir un plan B sous le coude, c'était toujours une bonne idée. Cela lui permettait au moins d'être enthousiaste, chantonnant à voix basse, sourire aux lèvres. Faire des projets, cela lui occupait l'esprit, et cela éloignait l'angoisse.

Il lui en faudrait un nouveau lorsque ce jour serait passé, mais pour le moment, June ne voulait que profiter de sa joie au cœur. Il viendrait, n'est-ce pas ? Ce ne serait pas très honorable pour un flic que de faire poireauter une jolie demoiselle ! Elle mit une robe bleue légère, et toute simple. Ses cheveux, elle les attacha en une courte tresse, espérant ainsi ne pas trop attirer l'attention des passants. L'ombrelle à la main, elle était fin prête pour affronter la journée. Elle resta près de la fenêtre, se fichant bien du regard que les autres pourraient lui porter. Ah ! Voilà son admirateur ! Elle lui offrit un grand sourire et l'entraîna à l'extérieur presque aussitôt. D'accord, elle était un peu excentrique, et alors ? Cela faisait partie de sa personnalité depuis toujours. Il ne restait plus qu'à voir ce qu'il penserait de ses plans.

— Il y a une petite course de bateaux organisée cet après midi, cela me semble amusant ! Nous n'aurons qu'à nous placer à la ligne d'arrivée pour avoir la meilleure vue.

Les activités avec un prix à la clé étaient toujours plus exaltantes, n'est-ce pas ? Et surtout, cela devrait leur permettre de discuter un peu, une fois au calme. June ne demandait pas grand chose. Juste un après-midi agréable. Mais elle n'y arrivait pas, pas un mot ne dépassait ses lèvres, elle était un peu intimidée, c'est vrai, maintenant qu'elle se retrouvait seule en compagnie de cet homme. Elle avait peur de sembler idiote quoi qu'elle dise, quoi qu'elle fasse. Il fallait pourtant qu'elle se lance, sinon le silence s'étirerait et Aldrick partirait, une fois encore. Elle devait dire quelque chose. N'importe quoi.

— Vous semblez avoir compris que les lys blancs sont mes préférés. M'espionneriez-vous, cher commissaire ?

Elle ne pût s'empêcher de rire à sa propre remarque, cachant avec espièglerie sa bouche fine de sa main comme se devait de le faire toute fille de bonne famille. Elle ne faisait que le taquiner, évidemment. C'était sa façon de briser la glace, tout simplement, lorsqu'elle sentait qu'un certain malaise s'installait. Et puis, ce secret, ce n'en était pas vraiment un. Son nom de scène n'en était-il pas la preuve ? Oh, bien sûr, ce n'était pas sa seule signification, mais cela, personne ne le savait bien, jusqu'à présent.

Cependant, peut-être n'auraient-ils tout de même pas l'occasion de discuter énormément sur le coup, car un certain nombre de personnes commençait à se rassembler non loin. Oh, bien sûr, ce n'était pas forcément quelque chose de mauvais. Cependant, ce serait peut-être suffisant pour qu'un doute s'élève dans l'esprit du loup-garou, ne serait-ce que par déformation professionnelle.
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MessageSujet: Re: Un pour tous, et tous pour un ! [Pv Aldrick & Félicien] | [1889]   Un pour tous, et tous pour un ! [Pv Aldrick & Félicien] | [1889] I_icon_minitimeMar 16 Déc - 6:52

*Encore une farce ?*

Ce fut la première pensée du commissaire en lisant le mot signé qu'on lui avait fait mander. Un soupir las s'échappa de ses lèvres avant que ses épaules ne s'affaissent. Déposant la missive au sommet d'une pile de papiers, il feinta de n'être affecté en rien, espérant ainsi coincer l'abruti du poste de police qui s'amusait de la sorte. Mais la date resta inscrite dans sa mémoire, comme marquée au fer rouge et après avoir tenté sa chance dans son entourage, il en était arrivé à la conclusion suivante : il ne restait plus que deux choix. L'un agréable et improbable, l'autre irritant et stupide : soit June lui avait bel et bien écrit ce qui l'intriguait beaucoup, soit Edward se payait joyeusement sa tête pour changer.
Si l'écriture semblait fine et féminine, il n'était pas certain que le maître du Lost Paradise n'ait pas trouvé une complice à embrigader dans ce genre de mascarade. Puis pour une raison qu'il ignorait -outre leur rendez-vous programmé- l'agent s'étonnait que l'étoile montante du Lost lui ait écrit en personne. S'il lui écrivait régulièrement, il n'avait en revanche jamais eu la chance de recevoir de réponse écrite, difficile alors de comparer pour s'assurer de la réalité des faits. Par ailleurs le point de rendez-vous l'intriguait. S'ils se retrouvaient là-bas, tout le monde -Edward le premier- saurait qu'ils se verraient ! Or le secret à ce sujet était l'unique faveur qu'il lui ait demandé s'ils venaient à se revoir. L'avait-elle omis ?

Le jour J arriva pourtant et, un brin stressé, à peine plus soigné que d'ordinaire, de crainte d'être raillé, le policier s'était présenté au Lost. Là il resta bien bête. Tout le temps qu'il avait pu passer à douter de tout et de rien fit bien pâle figure à côté de la joie qui paraissait irradier de la belle. Scotché sur place dans un premier temps par cette apparition divine il fallut qu'elle l'éloigne du cabaret pour qu'il songe enfin que cela était bel et bien réel. Aussi troublé que mal à l'aise d'avoir pensé à mal, il la salua maladroitement, sentant son cœur s'emballer à chaque éclat de rire qui illuminait sa voix, et ses joues rougir plus encore lorsqu'elle déclara vouloir passer l'après-midi au moins en sa compagnie. Il n'avait osé en espérer tant.


– C'est une excellente idée. Confia-t-il lorsqu'elle lui parla de la course maritime.

Il acquiesça pourtant à peine, incapable de communiquer tant il craignait que le trouble de tout son être ne soit dévoilé par un mot malheureux. Il fallut qu'elle le taquine pour que le naturel revienne au galop.


– Aucunement ! Je ne me serais pas permit de... Surtout pour vous ! C'est impossible... Je... Je ne vous ai rien apporté en plus et... S'emporta-t-il le visage rougi à l'extrême, confus, sans parvenir à faire une phrase correcte ; la fixant craintif de s'être attiré ses foudres pour un méfait qu'il n'avait pas commis. Mais l'éclat de rire qui suivit le déstabilisa avant de le faire soupirer de soulagement.

Ce rire si franc et cristallin arracha un air tendre au lycanthrope qui se rasséréna au point de redevenir pratiquement lui-même en dépit de la chaleur qui acculait encore ses joues.


*On dirait un ange*

– Vous êtes magnifique... Abandonna-t-il à la suite de ses pensées.

*Pourtant... Avec tant d'humanité...*

Aldrick la fixa intensément, comme s'il avait souhaité lire ce qui était caché dans son âme pour en recueillir chaque parcelle susceptible de lui causer du chagrin, et quelque part s'assurer de ce que son instinct s'évertuait à lui hurler depuis leur première rencontre, avant de se rendre compte de son impolitesse à la dévisager de la sorte. Pour se changer les idées, il huma l'air chargé de l'odeur des livres anciens apportés les bouquinistes, mêlée à celle de la peinture fraiche qu'utilisaient les artistes, avant de se souvenir brusquement de la question ; il reprit donc après s'être un peu éclairci la voix  :


– Disons que j'ai de bonnes sources. Il lui adressa un sourire timide, s'arrêtant un instant pour contempler un arbre qui paraissait bien décidé à pousser dans une configuration étonnante par rapport à ses confrères. Mais j'avoue n'avoir pas encore réussi à résoudre l'énigme de votre nom de scène. Serait-ce votre deuxième prénom ? Hasarda-t-il d'un air plus curieux en lui jetant un regard intrigué avant de poursuivre leur marche. A moins que cela ne soit lié à votre famille ? Votre mère peut-être ? Vous avez de la famille d'ailleurs, dans la capitale ?

Il l'écouta avec une attention toute particulière, ne détournant le regard que pour observer sur le trottoir voisin, un jeune homme haut comme trois pommes hurlait sa douleur en tentant d'échapper à une avalanche de coups de parapluie prodigués par une vieille femme. Le concerné n'avait pourtant fait que lui demander l'heure sans aucune autre forme de courtoisie que celle prônée pour ce cas de figure, sans aucun impair, il en était certain. Agile, le bambin rudement malmené parvint à s'éclipser en montant à un balcon. La saynète le fit sourire.

*On dirait une scène de ménage* Songea-t-il sans détourner les yeux des deux autres jusqu'à ce qu'un corbeau fasse part de sa présence par son cri si singulier, lui arrachant une moue rigolote.

Ils durent ralentir, car sur leur route, on se massait. Petits et grands, dans un large cercle, avaient pris possession d'une petite place pour écouter les dires d'un conteur de rue. Naturellement, ils se fondirent parmi les présents, arrivant au premier rang. L'artiste semblait avoir besoin d'une volontaire et le sort tomba sur la plus jeune. Si bien que l'agent fut surprit lorsqu'il fut question que June s'illustre aux côtés de celui qu'il identifia comme un légendaire à l'odeur féline. Cette simple constatation lui déplut fortement et il ne put s'empêcher de glisser lorsque le jeune homme passa à sa hauteur, pour lui seul :


– Gare à vous si vous lui causez du tort.

Vexé de s'être fait ainsi kidnapper sa charmante compagne, Aldrick ne put retenir une moue boudeuse, en croisant les bras sur son torse.
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MessageSujet: Re: Un pour tous, et tous pour un ! [Pv Aldrick & Félicien] | [1889]   Un pour tous, et tous pour un ! [Pv Aldrick & Félicien] | [1889] I_icon_minitimeMar 26 Mai - 0:24

June avait beau en recevoir régulièrement, les complimente lui allaient toujours droit au cœur, comme si elle ne savait s'y habituer. Trop longtemps avait-elle été reléguée à la cinquième roue du carrosse... Encore heureux que ses joues ne se teintent plus d'un rose délicat à chacun d'entre eux ! Elle se contenta de lui adresser un merci poli, bien plus contente que son admirateur pas si secret semble enfin un peu moins nerveux. Autrement ils ne s'en seraient jamais sortis à bon compte ! Son silence l'avait bien inquiétée. Elle avait craint qu'il ne la déteste à présent. Il lui avait demandé une faveur et elle n'avait pas tenu parole. Oh, elle ne pensait pas à mal, en vérité. Seulement, pourquoi demander le secret alors qu'il était presque tous les soirs présent au poste ? À cause de cette haine qu'Edward et lui semblaient se vouer ? Tout cela, des choses qu'on lui cachaient, sans qu'elle ne puisse en comprendre la raison. Peut-être cherchait-on préserver son innocence. Quelle farce ! Elle était lassée de tout cela. À voir si son stratagème marcherait ou pas. Dans tous les cas, le plan de départ n'avait pas changé ; passer un moment agréable en charmante compagnie. Quoique ... Le commissaire s'emballait un peu trop dans ses hypothèses, si June s'en serait sans doute amusée en d'autres circonstances, ce sujet là était bien plus délicat. Une ombre passa sur son visage, son sourire accablé d'une fausse note. Il était rare qu'on la questionne à ce sujet, et cela ravivait les souvenirs. Elle gardait toujours une certaine distance entre elle et les autres pour éviter que le personnel n'empiète trop...

— Je ... Non. Elle fit une pause et reprit avec un peu plus d'assurance. Je préfère oublier des gens mauvais qui ne sont plus. Ne vous excusez pas, trancha-t-elle, sans appel. Vous ne pouviez pas savoir. Mais pour vous répondre, ce n'est que pour me rappeler une promesse faite à une vieille amie, que j'espère pouvoir remplir bientôt... Vous n'êtes pas trop déçu ? Mais votre nom n'est pas très commun non plus, vous savez ! Vous venez d'ailleurs ?

Elle se jouait du sort, mauvaise joueuse, préférant passer à un autre sujet, chassant les pleurs par un enthousiasme bien plus rafraîchissant. Du moins jusqu'à ce que le trop plein ne fissure son cœur en un millier d'éclats de verre tachés de larmes. Ce qui ne risquait pas d'arriver de sitôt ! On voyait toutes sortes de choses en ville. C'est tout un petit attroupement qui se tenait devant eux, sur la route menant aux quais. En prêtant attention, il était possible d'entendre une histoire incroyable être contée. Cet homme allait jusqu'à demander à la foule de participer. Oh ! Comme c'était amusant ! Mais voilà que le conteur s'était fait une idée, approchant plutôt June. Elle hésita à s'avancer. Et si elle craquait, sous le regard de tous ces gens ? Elle avait désiré une journée simple, tranquille. Et la voilà propulsée sur les devants de la scène...

« Ce n'est rien de plus que ce qu'il faut affronter au Lost. Tu peux le faire. »

Et puis, Aldrick ne la laisserait pas tomber ... non ? Il semblait tout dépité, pour une raison qui lui échappait. Pourtant, il devait bien apprécier ce genre de spectacles aussi ? Elle se maudissait d'avoir ordonné à Adam de rester dans sa loge. Lui aurait su, comment lui donner du courage. Elle aurait pu se dérober, mais que dirait-on ensuite ? Elle ne serait plus qu'une faible femme, lâche, aux yeux de tous ceux qu'elle voulait aider, puisque sa passion pour les bonnes histoires n'était un secret pour personne. Cet homme n'y était peut-être pas si étranger, semblant posséder une aura bien plus lourde que la plupart des autres parisiens. Peut-être pourrait-elle tenter de mettre tout cela au clair plus tard... Pour le moment, elle prit simplement la main de l'homme de grands chemins, courtoise, sous les applaudissements des petits et des grands et autres cris de joie. Il ne restait plus qu'à trouver une histoire intéressante. Elle en connaissait tant que cela ne devrait pas être trop difficile, non ? Mais elle ne désirait pas raconter une histoire commune. Et le plus important, c'était surtout la manière de raconter cette fable. Tant par les mots que par les gestes.

— Autrefois, on répandait la rumeur qu'un trésor se cachait par-delà les nuages. Plusieurs tentèrent de s'en emparer avec des plantes ou des échelles qui sauraient les y mener... Mais ils ne furent récompensés que par le ridicule, la folie ou la mort. Tous incapables d'obtenir le fruit de leur désir. Et pourtant, il était bien là ! Il suffit de lever les yeux la nuit pour voir ... Elle laissa quelques secondes passer bien leva la main vers le ciel. Les étoiles.

Les hommes étaient avides de richesse matérielle bien plus que de noblesse et de beauté... Cela, elle le garda cependant pour elle seule, ne désirant pas décevoir ses spectateurs avec sa morale bien amère. C'était l'une des règles d'or, toujours penser au client. Elle leur offrit donc plutôt enfin un sourire, en guise de reconnaissance d'avoir été écoutée, puis alla retrouver son ami, prête à lui offrir quelques excuses, toujours aussi confuse sur la raison exacte pour laquelle on l'avait choisie en particulier. Quelqu'un l'interrompit toutefois avant qu'elle ne puisse dire un mot.

— Eh ... Je vous ai déjà vu quelque part ... Non ? Mamz'elle ... Du cabaret ...

June resta figée, ses yeux seuls démontrant toute l'horreur faisant vibrer son âme. Oh non. Elle savait que cela allait arriver. Quelqu'un finirait forcément par la reconnaître. Mais l'homme n'avait pas l'air bien sûr de lui-même. Elle s'agrippa au bras d'Aldrick, silencieuse. Il fallait qu'il l'aide. D'habitude, elle était heureuse qu'on vienne la trouver pour lui glisser un bon mot sur ses performances d'artiste. Elle qui ne pouvait prétendre à rien. Mais là, tout de suite, cela ne lui laissait qu'un goût amer dans la bouche. Si on ne la laissait plus tranquille, s'en était fini de leur rendez-vous. Elle ne pouvait faire parjure à sa parole par deux fois. Alors il leur fallait une diversion.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Un pour tous, et tous pour un ! [Pv Aldrick & Félicien] | [1889]   Un pour tous, et tous pour un ! [Pv Aldrick & Félicien] | [1889] I_icon_minitimeMer 27 Mai - 14:27

Le commissaire fut surprit. S'il était habitué à toutes sortes de réactions avec les questions qu'il posait, il n'avait pas soupçonné même, que celle-ci puisse être douloureuse. Car ce fut son ressenti. Aldrick l'avait observé beaucoup. Certes, contrairement aux habitants du Lost, il ne pouvait prétendre connaitre ni toutes les facettes de June, ni chacun de ses changements d'humeur, mais de ce qu'il a avait vu sur scène et le peu que le destin lui avait offert, avaient suffi pour qu'il le ressente comme tel. Il ne sut que dire pour se faire pardonner, glissant simplement :

- Oh... Je vois. Déçu ? Non aucunement. C'est honorable de votre part. Ce doit être important.

Le brun avait ouvert la bouche pour demander de quoi il en retournait -déformation professionnelle obligeant- mais June le devança lui arrachant un air troublé :

- Ainsi donc... Il ne vous a rien dit.

Ce n'était qu'un murmure, tant sa surprise était grande. Mais quelque part, une part de lui comprenait ce choix. Le lycanthrope lui sourit, reprenant d'un air plus joyeux :

- En effet ! Vous auriez fait une bonne enquêtrice ! Je suis originaire de Transylvanie.

L'agent n'ajouta rien. Il n'en avait pas envie.
Sur ces entre-faits, on lui avait ravi June, et il fallut attendre la conclusion de sa poétique histoire pour qu'il retrouve de sa bonne humeur. Souriant de ce lyrisme qui enchantait chacun. Levant bêtement les yeux au ciel en arquant un sourcil, Aldrick se demanda où elle voulait en venir jusqu'à ce que la conclusion apporte des étoiles dans les yeux de chacun.
Le brun sourit. Peu importait qui elle était réellement, c'était une vérité indéniable : la facilité avec laquelle June faisait à sa façon naitre la magie autour d'elle, ne pouvait être que l’œuvre d'un être légendaire. Le policier posa sur l'artiste un regard doux, applaudissant à tout rompre, même après que la majorité se fut arrêtée. Quand la belle fut de nouveau près de lui, il la gratifia d'un air tendre, qu'il arborait peu : à présent il était certain de sa nature, certain qu'elle n'était pas celle qu'elle disait être, mais cela ne changeait rien pour lui.


- C'était un très beau récit. Je ne vous savais pas si éloquente autrement qu'en musique ! Je suis agréablement surpris. Vous...

Il n'acheva pas, sa petite main s'était agrippée à lui, et son cœur se fit un devoir de le lui signaler bruyamment. June parut pourtant mal à l'aise. Plus qu'elle ne l'avait jamais été en sa présence. Les pièces du puzzle s'emboitèrent lorsqu'à l'entente du mot "cabaret", la blonde parut plus fébrile. Aldrick posa alors une main rassurante sur la sienne, déclarant pour l'individu, d'un ton calme mais un peu sec :

- Je regrette Monsieur, mais cette demoiselle a promis de passer la journée en ma compagnie. Quelles que soient vos éloges, elles resteront vaines.
- C'pas ça... C'est qu'elle ressemble drôlement à...
Un soupir las échappa au brun. Pourquoi fallait-il toujours que les badauds s'entêtent ?
- N'ai-je pas été assez clair ? Coupa-t-il. Cessez de nous importuner.
- Ça va, pas l'peine de monter sur vos grands ch'vaux ! Reprit l'autre. C'est toujours pareil avec vous les grand' gens ! On peut jamais rien vou'dir' ! J'ai juste cru qu'c'était...

Mais l'agent n'écoutait déjà plus, n’ayant cure d’être impoli, il resserra son étreinte sur la main de June, tout en se penchant à son oreille pour glisser, comme une confidence faite entre deux amants :
- Partons, il y a un endroit que je voudrais vous montrer.

Il se redressa, sourit, et sans tenir compte des bavardages qui se faisaient autour d'eux, la pria de l'accompagner en continuant à longer le fleuve d'un air fier et détaché.
Félicien Matagot
Le Matou du Diable
Félicien Matagot

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MessageSujet: Re: Un pour tous, et tous pour un ! [Pv Aldrick & Félicien] | [1889]   Un pour tous, et tous pour un ! [Pv Aldrick & Félicien] | [1889] I_icon_minitimeLun 24 Aoû - 19:26

[H.R.P. : Édit administratif] : Quelques mots pour préciser aux lecteurs que le personnage de Félicien est en cours de modification, il va devenir un employé de la Curia, aussi ne pas se fier à la couleur de son groupe qui sera changée une fois sa fiche à jour. [/H.R.P]

Félicien était venu sur les quais de la Seine comme tant d’autres pour venir profiter des divertissements offerts par la ville de Paris. Il se contentait d’un rien pour tromper l’ennui, pire ennemi que puisse se faire une créature vouée à vivre plusieurs siècles. Une course de bateau avait été prévue dans l’après-midi, le chat s’était laissé prendre par la curiosité bien que doutant u réel engouement que pouvait provoquer un tel évènement. Les courses de lévriers ou de chevaux avaient encore un intérêt, dû à l'incertitude de l'animal franchissant la lune d'arrivée. En revanche, pour ce qui concernait les courses de bateau, Félicien estimait que le premier bateau partit serait également le premier arrivé, les eaux de la Seine n’étaient pas vraiment réputées pour leurs courants forts. En dépit de ses réticences dues à la nature de l’évènement, et notamment pour éviter une scène de ménage avec Fabienzo, furieux que Felix eut commis l’incommensurable audace de ranger ses chaussures dans un ordre non-alphabétique se rapportant à leur fonction, le chat s’était empressé de sortir. Il était temps de trouver un nouveau logis.

Félix avait traîné sur les quais, observant de loin la presqu’île et les bateaux flottant mollement sur la Seine. Il y avait rencontré une bande d'enfants penchée au-dessus de l’eau, à qui il avait envoyé une boutade "Ne te penche pas trop où tu vas finir comme Narcisse". Les enfants, peu cultivés, ne comprirent pas. Félicien avait entrepris de leur raconter l'histoire de Narcisse, noyé pour être tombé amoureux de son reflet. À vrai dire, le gamin qui s'était penché avait un grand œil au beurre noir, la remarque de Félix était plus moqueuse qu'autre chose, néanmoins, il voulait surtout éviter que l'un d'entre eux tombe dans la Seine. Mais les enfants se révélèrent être de véritable garnement.

« Elle est pas terrible ton histoire
-Un garçon qui tombe amoureux de son reflet c'est nunuche.
-Moi j'ai pas compris, piailla la seule fille du groupe. »

Félicien leur jeta un regard suffisant, déçu : les enfants n'avaient plus aucune imagination de nos jours... Le chat ne les contredit cependant pas, lui-même n'appréciant pas particulièrement cette histoire. Il avait haussé les épaules puis avait demandé aux enfants :

« Ah, yeah ? Vous préférez quoi comme histoire ?
-Les histoires de batailles !
-Avec des chevaliers !
-Oh oui, comme le roi Arthur !
-C'est ma sœur qui aime les histoires de princesse !
-eh ! Protesta la petite fille »

Félicien leva un sourcil. Sales gosses. Il eut pitié pour la petite fille. Cela ne devait pas être facile de rester avec ces trois gaillards. Les garçons qui grandissaient dans la rue devenaient vite de vraies teignes. Il essaya d'estimer leur âge. Il donnait six ans à la petite, douze ans au plus grand, le Narcisse moderne. Cela dit, la fillette haute comme trois pommes avait du plus en voir déjà qu'un jeune homme de la bourgeoisie. Pauvre destin qu’était celui des gamins des rues, condamné à devenir les répliques de leur détestés parents, à cultiver ignorance et bêtise. Il jeta un regard courroucé aux garçons, le chat aurait aimé qu'on laisse les petites filles condamnées à laver du linge toute leur vie croire aux histoires de princesses.

« Il existe de très belle histoire de princesse. Et le "Petit chaperon rouge" et "Cendrillon" sont des histoires plutôt terribles.
-C'est des jolies histoires, renchérit la petite fille en babillant, toi tu racontes que des histoires de croquemitaine !

La fillette en robe pointa le plus grand des garçons, celui avec le coquard. Le chat eut, un frisson dans le dos. Croquemitaine… Voilà un nom digne de faire froid dans le dos. Félicien considéra outrer le jeune garçon à l’œil au beurre noir. En tant que petit frère, il compatissait, avec tous les autres cadets subissant les tentatives obstinées de leurs aînés de les effrayer. Toutefois, le garçon jouerait moins au dur s'il en rencontrait un.

« Ça finit toujours bien, argumenta l'intéressé en haussant les épaules, peu convaincu.
Le chasseur ‘y tue le loup, et la grand-mère et le chaperon ‘y sont toujours vivant après avoir été mangé, t'appelles ça terrible ?
-Ça c'est pour que les mioches comme vous puisse s'endormir le soir. Rien à voir avec les histoires originales. »

Les garçons se vexèrent immédiatement et protestèrent de tous côté. Félicien songea à leur tête s'il leur racontait sous un jour plus réaliste l'histoire de cendrillon ou la petite sirène. Cela faisait d'ailleurs bien longtemps qu'il n'avait pas conté d'histoire. Maintenant qu'il avait été embauché par la Curia, il ne gagnait plus sa vie par des petits boulots ou en contant des histoires. Ces dernières lui manquaient. Le chat infernal était d'ailleurs persuadé que certains contes fantastiques prenaient racine dans des faits réels impliquant des légendaires. Une conviction qui en avait fait rire beaucoup. Pour lui, l'exemple le plus évident était la sorcière d'Hansel et Gretel. Par ailleurs, Baba Yaga était une vraie célérité dans le monde des sorciers ! Félicien d’ailleurs, gardait le secret espoir de l’existence de Merlin, son héros de jeunesse par excellence.

Il repensa à une vieille légende tout à coup.

« Mhm... ! J'ai peut-être une histoire qui pourrait vous plaire... »

Les trois enfants échangèrent un regard entre eux, intrigués, puis finirent par se laisser tenter et se pressèrent autour de lui.

« Quel genre d'histoire ? Demanda le plus insolent des trois
-Vous aimez les histoires avec de grands guerriers... ? »

Les enfants acquiescèrent en cœurs. Ils le fixaient avec des sourires effrontés, prêts à lui remettre dans les dents la moindre parole.

«...et les histoires de princesses ?»


Il se tourna vers la petite fille qui lui adressa un sourire ravissant en hochant vivement la tête. La petite était trop adorable pour que Félicien ne lui cède une histoire avec des princesses. Les garçons, eux, avaient l'air d'être de vraies teignes, Félicien n'avait pas l'habitude de se fouler pour des gens qu'il n'appréciait guère, mais ces derniers l'avaient à moitié vexé aux sujets des histoires.

« J'ai l'histoire qu'il vous faut alors ! »

Le conteur se frotta énergiquement les mains, réfléchissant comment il pourrait raconter son histoire pendant que les enfants échangèrent un regard interloqué. Ils devaient alors penser que les histoires de princesse et de guerriers ça n'existait pas, c'était soit l'un soit l'autre, c’était d’ailleurs bien connu.
« Un guerrier qui sauve une princesse ?
-Oh non, du tout ! Écoutez plutôt ! Avez-vous avez déjà entendu parler de Thor et de Mjöllnir ?
- C'est un prénom ça ?
- Dis-moi le tien pour voir, je parie qu'il y a une chance sur deux qu'un chien porte le même, répliqua le chat sèchement.

L'enfant ouvrit la bouche puis la referma aussitôt. Satisfait d'avoir mouché le marmot proprement et d'avoir obtenu le silence, Félicien continua, bien décidé à raconter son histoire.

« Maintenant ne m’interrompez plus, à part si c’est pour dire quelque chose d’intelligent, ce qui ne risque pas d’arriver. Donc, Thor est un dieu de la mythologie nordique. Si vous vous sentez capable de fermer votre clapet pendant quelques minutes, je pourrais vous conter une de ses aventures. »

Ce dernier mot révéla des propriétés magiques calma les enfants instantanément et leur mit l'eau à la bouche.

« Thor était donc un dieu viking. Il était l'un des plus puissants des Dieux. Le plus grand guerrier et protégeait le royaume des géants. Il créait les orages et faisait pleuvoir la foudre grâce à son marteau. Le nom de ce marteau était "Mjöllnir". Mjöllnir était la chose à laquelle Thor tenait le plus. C’était une arme redoutable, et il revenait toujours à son bras lorsque le dieu le lançait. Mais un jour... »

Les lèvres du chat s'étirèrent en un sourire mystérieux. Il avait réussi à captiver l'attention des enfants. Face à des excités et des effrontés pareils, c'était déjà une victoire en soi. Les enfants n'étaient d’ailleurs pas les seuls à tendre l'oreille. Un groupe de batelier qui faisait une pause non loin remarquèrent cet homme à l'accent étrange, ils s'approchèrent du petit groupe pour mieux écouter.

-Mais un jour, reprit le félin conteur, Thor se réveillant, son marteau a disparu ! Mjöllnir, symbole de sa puissance, la seule chose qui retenait les géants d’envahir le royaume des dieux et de plonger le monde dans le chaos ! Thor, le plus grand guerrier de tous les temps, est alors en panique. Le dieu va se confier à son frère, Loki, le dieu de la discorde et le plus rusé des dieux. Ensemble, ils vont voir leur sœur, Freyja, Loki lui demande de lui prêter son manteau de plume. C’est un long manteau, sans couture, sans tissus, sans lanière, fait uniquement d’un millier de plume de tous les oiseaux. Un manteau magique qui plus est, qui permettait à celui qui le revêtait de se transformer en oiseau et de traverser tous les mondes.
Loki enfile le manteau et survole le monde des géants. Arrivé dans le monde des géants, il rencontre le géant des glaces Thrym. Thrym révèle à Loki que c’est lui qui a volé le marteau de Thor. Il lui déclare également qu’il n’est prêt à le rendre qu’à une condition : que les dieux, les Ases, lui permettent d’épouser Freyja. Loki revient voir Thor, et lui répète ce que lui a dit le géant. Ils retournent tous les deux voir Freyja, mais la déesse refuse catégoriquement d’épouser Thrym. Épouser un géant, imaginez-vous l’horreur ? »


Félicien repéra un homme qui venait d’arriver dans la foule. Très grand, les cheveux blonds, longs, une moustache épaisse, il devina à son tablier en cuir qu’il devait être forgeron ou maréchal-ferrant. La foule, avait grossi jusqu’à dépasser la dizaine, puis la vingtaine de personnes puis le chat n’essaya plus d’estimer le nombre d’auditeurs face à lui. Peu de gens à Paris connaissait la mythologie nordique, préférant les prêches bibliques ou les romans périodiques des journaux. Son histoire attirait, semblant exotique.

« Les Dieux se rassemblent, pour trouver un moyen de récupérer Mjöllnir. La situation est critique, le marteau de Thor était la seule chose empêchant les géants d’envahir Asgard, le monde des dieux ! »


Félicien fendit l’attroupement pour aller chercher celui qu’il avait désigné son Thor parisien qu’il ramena à sa scène imaginaire.

« C’est alors que Heimdall, le dieu chargé de garder un pont d’arc-en-ciel reliant le monde des humains et celui des dieux, suggère de déguiser Thor en Freyja, afin qu’il puisse s’introduire dans le monde des géants sans alarmer ces derniers. Je vous laisse imaginer Thor, il tendit la main vers le forgeron, plus deux mètres de haut, plus musclé qu'un taureau, considéré comme le plus viril des hommes et des dieux, devoir se déguiser en Freyja, déesse des plantes et de la fertilité. »

Il fixa un moment son Thor du 19e siècle puis désigna son tablier en souriant :

« C'est très aimable de votre part d'être venu en robe. Merci, cela m'arrange bien. »

Le forgeron bras croisé sur le torse esquissa un sourire sous son épaisse moustache blonde, puis il finit par quitter la scène imaginaire du conteur rejoignant le reste de l’attroupement.

« Thor refuse, il est hors de question qu’il se travestisse ! Il pense que s’il le fait, les autres dieux douteront de sa virilité ! Mais Loki insiste, invoquant la sécurité du royaume entier, car si le marteau n’est pas récupéré, les géants envahiront le royaume des dieux. Thor, finit par accepter.
…Bien des femmes on put dire que Thor étais le plus beau des hommes qu'elles avaient rencontré, je pense en revanche que peu d'hommes ont déclaré que Thor-Freyja étais la plus belle femme qu’ils leur furent donné de voir. Mais une fois son visage dissimulé par un voile, ses énormes muscles sous une robe semblable à celle de la déesse, quelques breloques en or sur ses bras et une mignonne couronne de fleurs sur sa tête, les dieux estiment que le déguisement est convaincant. Quant à Loki, il est déguisé en servante pour accompagner Thor à la cérémonie. Tous les deux partent pour le royaume des géants… »


Félicien esquisse un sourire, se délectant de pouvoir à nouveau conter des histoires. L’auditoire a l’air concentré sur ses paroles, il décide de tenter quelques petites digressions, d’autant plus qu’il a remarqué certains tenté d’articuler les prénoms légendaires le visage grimaçant.

« Freyja, Mjöllnir, Heimdall, ... Comme vous avez dû le constater, mesdames et messieurs, les noms de nos voisins du nord sont particulièrement imprononçables. J'ignore s'il s'agit d'un complot pour que cette langue reste sibylline à nos oreilles, mais ! il existe une théorie sur le sujet. Voyez-vous, il fait très froid dans le nord, et ce, pendant toute l'année. Vous voyez un peu lorsque l'on a froid, on est complètement serré sur soi-même, complètement tendu, on ne laisse rien dépasser. Avec les épaules qui grimpent jusqu'au aux oreilles, les bras plaqués contre ses côtes, comme ça. Il s'agirait là de la clé pour prononcer : il faut avoir la mâchoire et la gorge complètement contracté. Et parler bien plus fort aussi, en faisant un effort d'articulation, parce que le vent souffle dehors en plus de la tempête de neige. Évitez de claquer de dents en revanche, c'est un tout autre dialecte, on ne comprendra plus rien de ce que vous dites !

Mais trêve de tergiversions ! Les noces arrivent ! Le géant est tellement heureux de pouvoir enfin épouser la belle Freyja et de fêter leurs noces qu'il organise une somptueuse réception à laquelle il a invité toute sa famille. Loki et Thor arrivent à temps pour le banquet. Face à Thor la belle, vêtue de sa jolie robe, le géant succombe d’amour. Elle est si gracieuse, si exquise, il la trouve si féminine. Thrym regarde amoureusement sa future épouse qui…. avale à elle seule sous ses yeux une vache entière…. »


Le chat esquissa un énorme cercle avec ses bras pour illustrer l’énorme animal. Puis il arrête brusquement son récit, laissant le publique réagir, et se représenter cette princesse musclée avalant un bovin sous le regard stupéfait de son amoureux. Les rires ne tardent pas et le chat alors tend une main, tend les doigts un à un semblant compter.

« Ainsi que huit saumons… »

Il hoche la tête l’air de vouloir assurer la véracité du menu. Il perçoit des étoiles dans les yeux de certains à l’évocation de ce plat de roi.

« Et trois tonneaux d’hydromel… ! Achève-t-il en s’exclamant. Le géant a les yeux ronds comme des plats à tartes : il n’en croit pas ses yeux ! Continue-t-il l’air aussi surpris que ses auditeurs. C’est alors que Loki, déguisé en servante se précipite au secours de son frère et pour sauver la situation. Il cherche vite une explication : Oh seigneur… Enfin pardon, avec une voix servante bien sûr : Seigneur Thrym ! Fit-il d’une voix aigüe et comique. Si votre fiancée à un tel appétit, c’est que, Freyja n’a pas mangé depuis huit jours tant son excitation était grande de venir au royaume des géants ! Loki sauve ainsi la situation in extremis… Ce qui est compréhensible cela dit. Toutes les demoiselles présentent ici pourront nous le confirmer. N'est-ce pas ? Reprend-il en haussant le ton, interpellant volontairement le publique de manière très directe. Avant de voir vos admirateurs vous jeûnez pendant des jours, voire des semaines pour les plus enflammées ! En même temps, il faut dire que nous les hommes, avons un charme un fou. Eh, quand même ! Avouez-le mesdames. »

Il eut comme réponse des "oui" particulièrement virils venant du fond, un groupe de jeune fille pouffa au premier rang. Il se joignit au rire au général.

« Thor a fini son repas, le seul point positif qu’il ait à vrai dire trouvé à cette mascarade. Il retrouve vite sa mauvaise humeur. Thor… soyons très clair là-dessus, je ne vous ferais pas de dessin, Thor, et bien Thor fait très clairement la gueule, sous son joli voile de soie blanche. »

Il passe une main sur son visage vers le bas, arborant une mine ravagée, sombre, incarnation de la mauvaise humeur. Une expression que Félicien avait apprise en imitant son frère le matin pour se moquer de lui. Mais seul Llewyn possédait le véritable secret de cette tête à faire peur.

« Oh yes, toi tu la fais très bien, reste après la fin de l’histoire, il faut que tu m’apprennes. »

Il pointa du doigt un homme âgé semblant perdu dans ses pensées qui avait une expression mémorable sur le visage. Il fut tiré de sa rêverie et ne comprit pas pourquoi le conteur s’adressait à lui, faisant rire les personnes autour de lui.

« Thrym veut alors déposer un baiser sur les lèvres de son aimée. Il est épouvanté du regard féroce que lui lance sa future épouse ! Loki trouve encore une explication, il dit au géant Thrym : Freyja n’a pas dormi depuis huit jours, tant était grande son excitation de venir dans le monde des géants ! Le géant acquiesce et retourne aux festivités, les deux dieux sont à nouveau soulagés. Mais ! Le géant cause délibérément le geste qui causera sa perte. Il fait venir Mjöllnir, car il désire l’offrir à sa fiancée pour consacrer leur union. Le marteau est déposé sur les genoux de la future épouse. Thor s’empare de son marteau, il arrache sa robe, la belle couronne de fleurs, les bijoux, et dévoile sa vraie nature. Furieux, il massacre alors tous les géants présents au banquet.
C’est ainsi que Thor récupéra son marteau ! Vous connaissez à présent l’histoire du vol du marteau de Thor, comment le dieu le récupéra, et que le plus grand guerrier de tous les dieux fut transformé en princesse. Malgré cette fin brutale, n’oublions pas de tirer une morale à cette histoire, qui je l’espère inspirera respect et crainte envers les travestis ! »


Le félin conteur fut salué par des applaudissements, Félicien adressa un clin d’œil à la petite fille toujours agenouillé au premier rang. Entraîné par son petit succès, et les personnes présentes réclamant une seconde histoire, il se laissa aller à quelques fantaisies. Le chat encouragea le public à participer aux contes de fées. Ce dernier apprécia grandement cette originalité et l’engouement pour les histoires s’en trouva décuplé. Il fit venir plusieurs personnes à ses côtés pour conter les histoires, et le meilleur d’entre eux se révéla être une petite fille de sept ans qui s’avéra la conteuse la plus investie dans son récit, comme avait coutume de le faire les enfants. En revanche, une grand-mère fut intarissable à en devenir presque un problème et Félicien eut bien du mal à la convaincre par sous-entendu de laisser sa place.

Félicien se balançait d’un pied à l’autre en scrutant la foule d’un œil expert pour choisir qui serait le prochain conteur intérimaire. Ignorant les mains levées, ce fut une jeune femme blonde qui arrêta son regard. Arrêtée depuis peu, semblait-il au dépens de l’homme à son bras, il reconnaissait dans ses yeux l’étincelle des passionnés. Et en arrêtant des gens de passages, il avait plus de chance que ces derniers restent un peu plus. Il considéra une jeune femme blonde arrivée avec son compagnon.

« Mademoiselle ! Oui, vous ! »

Le chat sauta de son perchoir improvisé et se dirigea vers la jeune femme. L’attroupement se fendit à son passage, curieux de voir qui était l’heureux élu.

« Permettez. »


Il tendit la main à la jeune femme, son sourire d’enfant turbulent aux lèvres. Elle sembla hésiter, Félicien ne la lâcha cependant pas du regard, se permettant d’insister. Il voulait que cette femme raconte une histoire, les regards ne mentaient pas. Elle sembla lui donner raison, finissant par se résigner à monter. Il sembla au chat qu’elle chuchota quelque chose pour elle-même, puis elle lui donna la main, pour le plus grand ravissement du matou qui la guida jusqu’au carré de pavé réservé au conteur. Il eut juste le temps d’entendre la menace de l’homme qu’il feignit d’entendre, jusqu’à ce qu’un fumet lui arrache un frisson à l’échine. L’homme lui susurrant menace à l’oreille était un loup-garou. Il avait choisi la compagne d’un loup-garou. Il aurait volontiers rit de la situation si les loups n’étaient pas des créatures si virulentes, vindicatives, et ayant une dent contre les chats. Il ne se retourna cependant pas, et guida la jeune femme jusqu’au promontoire. La jeune femme blonde semblait à la fois gênée et heureuse, ce qui amusa beaucoup Félicien. Ce qui l’amusa encore plus fut la mine boudeuse de son compagnon lycanthrope. Félicien jugeait ces créatures d’une susceptibilité sans pareil.
La jeune femme commença à conter son histoire. Félicien fut forcé de détacher son regard moqueur du loup afin de consacrer toute son attention à la jeune femme. Elle était absorbante, ses paroles envoutantes, sa timidité apparente se changea en une douceur immense, chaque mot fut comme une caresse. Elle était une de ces personnes à la voix délectable que l’on aurait voulu faire parler indéfiniment tant leur voix était agréable. La conteuse –puisqu’elle en méritait le titre- lança un sourire puis elle alla rejoindre son compagnon.
Mais le charme fut rompu.

— Eh ... Je vous ai déjà vu quelque part ... Non ? Mamz'elle ... Du cabaret …


Le visage de la jeune femme se décomposa. Elle se crispa contre son compagnon qui ne tarda pas à répliquer au perturbateur.

- Je regrette Monsieur, mais cette demoiselle a promis de passer la journée en ma compagnie. Quelles que soient vos éloges, elles resteront vaines.
- C'pas ça... C'est qu'elle ressemble drôlement à...
- N'ai-je pas été assez clair ? Coupa-t-il. Cessez de nous importuner.
- Ça va, pas l'peine de monter sur vos grands ch'vaux ! Reprit l'autre. C'est toujours pareil avec vous les grand' gens ! On peut jamais rien vou'dir' ! J'ai juste cru qu'c'était...

Les commérages montèrent. Félicien se mordit la lèvre, il était fâcheux que la jeune femme soit importunée de la sorte. Il était devenu spectateur de l’échange mouvementé, ironique retournement de situation. Le chat jeta un regard pensif à la femme à la chevelure d’or, la plaignant un peu. Elle avait l’air timide, qu’elle torture cela devait être pour elle d’être harcelé de la sorte dès qu’elle sortait. Cependant, le chat n’avait nulle doute sur les affirmations du gêneur, il avait la conviction que cette jeune femme avait déjà eu l’occasion de se retrouver face à un public, et ce, pour une activité relevant de l’éloquence.

« Monsieur je vous prie, cessez d’importuner ma sœur ! » Tonna le chat.

Il fendit la foule, lançant un regard agacé à l’homme, il se dirigea droit vers la jeune femme puis osa lui attraper les deux mains dans un geste d’excuse. Il les attrapa fermement, plantant ses yeux dans les siens, priant pour qu’elle n’esquisse pas un sursaut ou un geste de recul.

« Juliette, je suis navré, il semblerait que tu aies un sosie à Paris. Il fronça les sourcils, semblant s’apercevoir de la présence du loup, allait-il considérer cette mésaventure de la jeune fille comme étant sa faute ? Il se contenta d’un regard rapide sur l’homme. Tu me présenteras ton ami plus tard. »

Il expira un grand coup, tentant de chasser le mauvais menteur qu’il habitait. La seule technique qu’il avait trouvée était de mentir sans jamais réellement mentir en jouant le plus possible avec les mots et les dites vérités. En ce qui concernait la situation présente, il était sincèrement désolé et si la jeune femme s’avérait conteuse, ils étaient parentés de loin par leur profession.

« Vot’ sœur ?

-Y dit qu’la loupiote c’est sa frangine ? » répéta une tonitruante au fond.
-Oui, ma sœur, c’est pour cela que je l’ai désigné pour conter. On a les mêmes yeux et le même sourire, dit-il, vous nous excuserez pour le moment, mais ni elle ni moi n’en avons l’envie. Elle n’a jamais mis les pieds dans un cabaret, elle est chapelière. »

Lui attribuer métier de création serait tout à fait crédible après la prestation qu’elle venait de leur offrir. Il se retourna vers la jeune femme.

« Juliette chérie, pardonne-moi, je ne savais pas que tu sortais aujourd’hui, c’est une chance que l’on se soit croisé. Tu te rends compte, ce monsieur t’a pris pour une artiste ! Il étira un sourire. Je devrais faire attention à toi la prochaine fois que je t’emmènerais souper. D’ailleurs, j’espère que cela tient toujours pour mardi prochain ? Tu n’as rien dit à père et mère, j’espère ? »

Il baissa la voix à sa dernière question qui offrait à l’artiste l’opportunité de ne répondre que par un hochement de tête, ce qui correspondrait à la timidité de la jeune femme. Il lui adressa un regard désolé, mais se força à étirer un sourire.

« Cela dit, je suis surpris, monsieur, que le sort soit tombé sur ma sœur. »


Il se retourna vers les badauds dont la présence le réjouissait quelques minutes plus tard.

« Il y avait peu de chance pour que cela tombe sur Juliette, enfin, vous ne l’avez pas remarqué ? Enfin, je veux dire… Personne ne les a remarqués ? Cependant, ma sœur vous offert une très jolie histoire la moindre des politesses auraient été de la remercier autrement que de lui parler comme à un ramasseur de mégots. »

Il pinça les lèvres, l’air courroucé, lançant un regard lourd d’avertissement à l’homme ainsi qu’à l’ensemble des personnes présentes, digressant volontairement de sujet pour frustrer l’auditoire.

« Z’êtes donc d’accord avec moi qu’elle ressemble à… Hein ? D’qui vous parlez ? »

Les badauds de la foule commencèrent à être interloqués. Sans que personne ne s’en aperçoive, le conteur venait de commencer une autre histoire bien plus fantasque que toutes celles qu’il avait pu leur conter dans l’après-midi. Il utilisait exactement les mêmes stratagèmes pour capter leur attention, Félicien feinta d’être étonné, il passa un regard dans la foule, comme se demandant si toutes les personnes rassemblées ici n’étaient venu pour lui faire la même farce. Il accentua son effet en reposant la même question :

« Non, s’il vous plait ! Répondez-moi franchement je vous prie. Personne n’est au courant ? »

Face à l’absence de réponse et les chuchotements interrogateurs de la foule commençant à se multiplier, il feignit d’être sidéré. Il s’aperçut qu’il tenait toujours les deux mains de sa sœur fictive, il les lâcha pour les placer sur ses hanches.

« De quoi tu parles ? »
« Oui, dis-nous ! »

Félicien les fit taire d’un geste de mains.

« Vous êtes tous venu ici pour voir la course de bateau sans savoir... ? Ma sœur a bien du talent -contrairement à ce que père et mère veulent bien te reconnaître, dit-il à son adresse l’air désolé, mais votre sens de l’observation laisse à désirer. Une artiste de « cabaret » aurait les moyens d’une toilette bien plus luxueuse. La paye du patron suffit bien, mais une belle chanteuse a de quoi dévaliser les boutiques les plus chics de Paris avec les pourboires de ces admirateurs. Mais vous devez être au courant n’est-ce pas ? Vous êtes tous venu pour voir la course de bateau sans savoir pourquoi elle avait lieu ? ‘Lisez pas le journal vous dis-donc, pourtant ça a fait les gros titres partout. »

Félicien s’efforça de parler normalement, sans forcer sur sa voix pour que tout le monde l’entende, tentant de paraître le plus décontracté possible.

« Le nouveau palais de justice qui est en train de se construire, la mairie à emprunté de l’argent aux patrons des magasins Dip & Jones, l’une des plus grosses pointures de la ville. Ils organisent tout ça, il esquissa un geste de la main pour désigner l’évènement, en leur honneur, en guise de remerciement, pour leur porte-monnaie, quoi ! Mais m’sieur Dip est bien connu pour écumer les cabarets. Il a eu donc une unique exigence… Vous devinez ? »


Les badauds étaient subjugués, bien plus que lors des contes précédents. Les gens du peuple étaient complétement hypnotisés dès qu’il était question de fortune et de célébrité. Et tellement facile à embobiner. Félicien était mauvais menteur, mais lorsqu’il s’agissait de raconter des histoires abracadabrantes et de les étoffer de détails plus invraisemblables les uns que les autres, le chat savait faire preuve d’adresse.

« La tulipe, du moulin rouge. » dit-il sur le ton de la confidence.

Des exclamations admiratives fusèrent. Les bavardages se muèrent en commérages et reprirent de plus belle, acquiesçant largement ses dires et créaient eux-mêmes l’histoire de toutes pièces.

« Oh ! la tulipe ! »
« Qui ne voudrait pas rencontrer cette femme ! »
« J’ai entendu dire qu’elle avait plus de bijoux que la reine d’Angleterre. »
« Haha, et oui, qui ne connaît pas la tulipe du moulin rouge ? »
« Ha ! C’est sûr. »

Qui ne connaissait pas la tulipe du moulin rouge ? Et bien Félicien pour commencer. Il avait juste aperçu une affiche de spectacle placardée contre un lampadaire, situé juste derrière le petit attroupement et qui annonçait les têtes d’affiche de la semaine. « la Tulipe » était le prénom marqué dans une police deux fois plus grosse que les autres noms de scène.

L’église sonna treize heures. Les badauds, tout excités d’avoir l’occasion d’apercevoir une véritable célébrité se dirigèrent vers la rive, espérant obtenir de bonnes places, non pas pour mieux voir les bateaux. Malheureusement pour le couple, l’ensemble de l’attroupement se précipita dans la même direction qu’eux, leur coupant le chemin et interrompant la ballade que le loup avait voulu continuer. Les ouvriers, quant à eux, rejoignirent leurs ouvrages, partant dans des directions diverses, Félicien aperçut le forgeron moustachu s’éloigner. L’attroupement se dispatcha, laissant seul le loup, le chat et sa fausse sœur. De l’ensemble de l’attroupement seul restait les bambins qui jouaient dans un coin avec des cailloux et jetaient des regards curieux aux adultes restés. Le chat alla vite récupérer son couvre-chef qu’il avait laissé par terre avant de revenir vers la jeune femme, avant que son compagnon ne veuille l’emmener. Il la salua respectueusement la jeune femme. Bras croisé dans le dos, il s’inclina légèrement en avant.

« Vous avez perturbé mon auditoire Mylady ! Il m’est impossible de continuer à travailler dans ses conditions.»


Il arborait un sourire jusqu’aux oreilles, le chat avait l’impression d’avoir réellement sauvé la jeune femme. Et il était plutôt fier d’avoir réussi à convaincre une bande de badauds de s’en aller.

« Je suis désolée pour les désagréments qu’on put vous causer ces gens, votre histoire était pourtant réussie. Il soupira en vissant sa casquette sur sa tête. Le peuple ne se contente jamais de ce qu’on lui donne. Enfin… Ils sont partis maintenant. Vous ne risquez plus, je l’espère, d’être importunée. Oh et, veuillez me pardonner, je n’ai absolument rien contre votre robe. Juliette ne vous allait pas du tout d’ailleurs »

Puis il se tourna vers le loup. Il le salua d’un hochement de tête timide, la main sur sa casquette. Il le considéra un moment, une envie terriblement suicidaire le chatouillant. Puis il finit par franchir le pas, Félicien était trop moqueur et taquin pour laisser passer l’occasion.

« Pardonnez mon impolitesse ! Enchanté de faire votre connaissance, monsieur. Et aussi ravi, que ma cousine vous plaise. »

Un grand sourire s’étira malgré lui sur ses lèvres. Les loups étaient très méfiants avec les chats… Mais que diable, pensa-t-il, si cela marchait, il aurait de quoi faire rire tous les chats de Paris pendant des mois ! Puis il jeta un regard à la jeune femme, insinuant d’un coup d’œil tous les soupirs amoureux qu’avaient pu échanger les deux amants, compatissant au bonheur de sa nouvelle cousine, si ce n’est qu’il lui adressait tous ses vœux dans cette œillade. Il espérait que la jeune femme veuille bien marcher, elle le lui devait bien. Autrement, Félicien était un bon pour dormir dans un coffre-fort pour le reste des semaines à venir.
Spoiler:
June Ravenclose
Le chant du cygne
June Ravenclose

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MessageSujet: Re: Un pour tous, et tous pour un ! [Pv Aldrick & Félicien] | [1889]   Un pour tous, et tous pour un ! [Pv Aldrick & Félicien] | [1889] I_icon_minitimeJeu 31 Déc - 17:00

June était soulagée de ne pas être toute seule pour affronter cette situation difficile, elle aurait bien été incapable de répliquer comme Aldrick venait de le faire. Elle jeta malgré tout un regard inquiet derrière elle. Cet homme insistait beaucoup trop pour les laisser partir sans faire d'histoire. Et comme il fallait s'y attendre, ses cris indignés avaient fini par attirer l'attention d'autres passants. Les voilà encerclés, coupant court à leur promenade. Qu'allait-il de passer à présent ... ? Elle ne put s'empêcher de se remettre à trembler légèrement. Il finissait toujours par se produire des événements qui la poussaient au bord du gouffre et lorsque les autres voyaient derrière le masque ... Elle se retrouvait horriblement seule.

Mais à sa grande surprise, le conteur qu'ils venaient de quitter les sortirent de ce pétrin. La surprise la laissa figée, ne pouvant nullement réagir à ce que cet homme racontait. Et qu'est-ce qu'une fleur avait à voir avec toute cette histoire, de toute façon ? Ce ne fut qu'une fois les badauds disparus qu'elle put souffler un peu à nouveau. C'était tout de même dommage... Étant donné que toutes ces personnes étaient parties dans la direction où Aldrick voulait l'amener, leur promenade devrait attendre encore un peu. Lui qui semblait si enthousiaste par cette surprise improvisée... Ce n'était peut-être que partie remise, mais c'était sa faute, une fois de plus. Elle aurait mieux fait de ne jamais envoyer cette lettre ! Elle ouvrit la bouche pour s'excuser une fois encore, mais on lui coupa l'herbe sous le pied, la laissant bouche bée.

Était-ce vraiment l'impression qu'ils donnaient ? Celle d'un ... Couple ? Elle ne put s'empêcher de rougir cette fois, ne sachant plus trop où se mettre, regardant simplement ses mains. D'accord, ils s'entendaient bien, mais ils se connaissaient à peine, en vérité, ayant tout juste commencé à gratter la surface tout à l'heure... Elle ne savait pas y faire en matière d'amitié, et encore moins avec les hommes. Sa petite main en relâcha presque celle du commissaire. Mais si elle n'aurait pas voulu le blesser et puis tout cela n'était pas sérieux ! Elle en avait suffisamment fait aujourd'hui. Qu'elle n'aille pas tourner de l'œil à cause de toutes ces émotions en plus ! Dolores lui avait trop souvent fait remarquer qu'avec son teint palot, elle devait être anémique. Ce n'était pas le moment de vérifier cette hypothèse. Elle préféra s'intéresser à cette nouvelle connaissance pour le moins particulière. Il ne ressemblait pas vraiment à un gamin des rues ... Et pourquoi tenait-il autant à prétendre à un lien de sang avec elle ? Enfin, peu importe. Elle avait une dette envers lui. Mais qu'il ne s'attende pas à ce qu'elle ne demande rien en retour, quand même. Elle ne connaissait même pas son nom ! Mais comment expliquer l'existence d'un cousin alors qu'elle avait déjà mentionné qu'elle n'avait plus de famille ? Ce qui n'était pas tout à fait vrai, d'ailleurs, ni tout à fait faux... Elle se contenta d'observer Aldrick du coin de l'œil avant de tenter de changer de sujet le plus délicatement du monde. Après tout, pourquoi s'inquiéter de l'opinion d'un parfait inconnu ? Voilà. Elle avait retrouvé ses esprits et son sens de la répartie, surtout. Le reste, elle pouvait le mettre sur le compte d'un simple choc nerveux. Elle serait plus à l'affût, à l'avenir.

— Je l'espère bien ! C'est mon plus grand fan, figurez-vous ! J'ignorais par contre que vous étiez à Paris, cher cousin.

Enfin ... Avec toutes ses sautes d'humeur depuis tout à l'heure et son rire qui restait un peu nerveux, on croirait peut-être qu'ils se connaissaient, oui, mais pas forcément de façon tout à fait cordiale, voir pire. Mais étant donné les circonstances, il fallait bien le lui pardonner, non ? N'empêche, une question bien plus importante lui vint à l'esprit. Cet étrange garçon était-il un Légendaire ? Cela risquait de la mettre dans une situation un peu délicate, si c'était le cas. Elle aurait aimé comprendre un peu plus ce qui se passait au juste ici. Elle était médium, pas télépathe ! Quoique sa curiosité était bien ce qui la poussait à jouer son rôle dans ce qui préparait, elle l'espérait, une plaisanterie aimable. Sans quoi elle y mettrait fin aussitôt, et de façon cassante.
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MessageSujet: Re: Un pour tous, et tous pour un ! [Pv Aldrick & Félicien] | [1889]   Un pour tous, et tous pour un ! [Pv Aldrick & Félicien] | [1889] I_icon_minitimeDim 4 Déc - 17:56

Le loup soupira, lassé d'avance de tout ça. Même le badaud sembla moins insister que ce chat de malheur.

- D'abord elle est votre sœur et maintenant votre cousine ? Vous vous emmêlez les pinceaux je crois, damoiseau.

Il s’apprêtait à lui sortir une remarque bien sentie quand la main de June s'éloigna de lui, le surprenant autant que cela le laissa perplexe.
La scène qui se joua ensuite sous ses yeux ne fit qu'accentuer ce trouble. Arquant un sourcil d'un air plus que dubitatif, le commissaire ouvrit la bouche pour parler, mais aucun son ne trouva grâce à ses yeux. Ses iris d'or passèrent de l'un à l'autre, tandis qu'il refermait la bouche sans trop savoir quoi faire de cette information.
Il eut pour la demoiselle un regard interrogateur prononcé, avant qu'il ne lui vienne à l'esprit qu'il était indélicat. Aldrick ne put pourtant empêcher un soupir léger de soulever ses épaules, ni sa main de délaisser celle de la belle pour passer sur son front, enfin, reprenant contenance, il se redressa légèrement et tendit sa main au chat, en faisant au mieux pour prendre sur lui.

- Je vois. Je suis navré d'avoir été désagréable. Enchanté, Monsieur... ?

Que n'aurait-il pas fait pour les beaux yeux de la belle, franchement ! Il n'y avait probablement qu'elle pour le convaincre malgré son aversion pour les chats, d'agir ainsi.
S'il persistait dans son esprit ce doute d'une famille absente, l'ignorance et la surprise de l'artiste semblaient corroborer l'hypothèse d'un cousin dont elle ignorait la présence à Paris.
Le loup, droit et fier, reprit ensuite, avec un calme qui ne pensait pas posséder :

- C'est une singulière occupation que celle de distraire les foules ainsi. Est-ce qu'il vous arrive souvent de raconter des histoires de la sorte ?

Une pointe de raillerie souligna le propos malgré lui. Taquin, il s'entendit déclarer avant même d'en avoir conscience :

- Peut-être pourriez-vous me conter quelques anecdotes sur votre cousine ? Elle est trop humble, j'ai peine à en apprendre à son sujet.

Comme un gosse trop conscient de sa bêtise, l'agent afficha un sourire d'innocent aux mains pleines, et tira légèrement la langue à June en guise d'excuse. Il n'entendit cependant que partiellement la réponse qui lui fut faite, car un jeune homme, d'une dizaine d'années attira son attention en apostrophant les passants :

- Prix de dernières minutes ! Achetez vos tickets pour la loterie ! Deux pour le prix d'un ! 2 Francs le ticket ! Saisissez votre chance m'ssieurs dames ! De merveilleux lots à gagner dans moins de 10 minutes ! Deux billets pour le prix d'un !

Sans tenir compte de la conversation, il glissa tel un gamin impatient d'entamer un nouveau jeu :

- Oh, j'ignorais qu'il y avait aussi une loterie ! Ce doit être drôle. Vous voulez des tickets ?

Mais il n'attendit pas de réponse, un seul regard vers June lui avait suffit pour noter la curiosité au fond des yeux clairs de la blonde. Il farfouilla dans sa poche intérieure, en sortit de quoi payer quatre tickets et écouta avec attention les indications du plus jeune.
Quand il fut certain d'avoir compris où se situait l'estrade sur laquelle la loterie devait avoir lieu, il rangea ses affaires et avisa le haut de la rue, où un cab débouchait à vive allure, faisant place nette sur son passage.
Sans réfléchir, il saisit la main de June, pour la rapprocher d'eux, tandis que le cab laissait derrière lui une envolée de chapeaux et des passants mécontents.

- Ben Diou ! C'est qu'il r'garde pas où y va l'bougre ! Se renfrogna le plus jeune, en passant une main sous son nez, perdant malgré lui l'exemplarité de langage qu'on avait exigé de lui pour la vente des tickets. Où c'est qu'elle est la police quand y faut, hein ?! J'vous jure !

Cette fois, ce fut Aldrick qui se renfrogna, et après avoir affiché une moue vexée, leur emboita le pas, gardant sans s'en rendre compte la main de June dans la sienne en leur emboitant le pas, il déclara :

- Ne traînons pas, ou on va louper le départ.

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MessageSujet: Re: Un pour tous, et tous pour un ! [Pv Aldrick & Félicien] | [1889]   Un pour tous, et tous pour un ! [Pv Aldrick & Félicien] | [1889] I_icon_minitimeJeu 5 Juil - 18:06

June devait l'avouer, même si c'était en partie sa faute, elle était un peu déçue de la tournure que prenaient les évènements. Au départ, le but de cette sortie n'était-elle pas de passer du bon temps avec le commissaire pour le remercier de prendre toujours un peu de temps dans son horaire qui devait être bien rempli pour venir voir son nouveau numéro ? Elle voulait apprendre à le connaître un peu plus, elle était curieuse, oui, comment un homme aussi sérieux pouvait-il apprécier l'opéra ? Il avait voulu lui montrer quelque chose et voilà comment elle le remerciait ... Elle s'était laissée emporter par le moment présent, elle n'avait tout simplement pas su comment réagir autrement envers une personne qui l'avait tiré d'un bien mauvais pas. Résultat, il avait perdu son sourire.

Du moins c'était avant qu'il se mette à questionner le conteur. Sauf qu'il ne savait rien de sa « cousine » cet idiot ! June ouvrit la bouche pour protester. Elle n'était pas bien intéressante de toute façon. C'est à ce moment qu'un jeune homme au coin de la rue s'écria comme seuls les vendeurs ambulants savent le faire. Sauvée par la cloche ! Une loterie ... Quels genres de prix pouvaient-ils bien offrir ? Cela devait être en lien avec la course, n'est-ce pas ? Avant même que la blonde acquiesce à la proposition, Aldrick s'était déjà avancé pour acheter quelques tickets.

Elle était un peu étourdie par toute cette animation, on ne voyait pas de telles choses dans les petits villages où elle avait toujours vécu avant. Une personne l'avait déjà reconnue, que se passerait-il si bien d'autres en faisaient autant ? Elle passa une main inquiète sur son front, comme pour chasser un insecte imaginaire. Si le commissaire voyait par delà le masque, lui aussi cesserait de lui adresser la parole. Il préférerait sans doute lui passer les menottes. Ce ne fut que lorsqu'il lui reprit la main et que les cris des passants se firent entendre que June fut extirpée de sa rêverie. Oh. Il s'en était fallu de peu pour qu'elle soit blessée. Se sentant faiblir, elle s'agrippa un peu davantage au bras du commissaire pendant un moment, le temps de reprendre son souffle, sans vraiment écouter ce qui se disait autour. L'idéal, ce serait de trouver une bouchée pour éviter qu'elle tourne de l'œil mais ce ne serait pas très glamour si elle vomissait soudainement à cause de toutes ces émotions.

« Attentiooooon matelots ! V'la t'y pas la meilleure flotte de Paris ! » rugit un présentateur dans le port.

« Oh ! Nous devrions nous rapprocher ! » Elle se força à sourire à nouveau, frappant ses mains l'une contre l'autre pour montrer son enthousiasme. À l'intention du jeune homme qui était quand même bigrement culotté pour continuer à les suivre, enfin peut-être voulait-il tenter de lui soutirer de l'argent en échange de son mensonge, elle ajouta sans baisser le regard : « Écoutez, je suis contente de vous revoir mais ... Je n'ai pas besoin d'un chaperon. » Puis elle reprit sa route avec toute l'énergie dont elle était capable, de toute façon avec leurs grandes jambes ils ne devraient pas avoir trop de mal à la rattraper. Et puis comme cela ils pouvaient se dire ce qu'ils avaient à se dire sans craindre de froisser les bons sentiments d'une petite dame trop sensible.

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MessageSujet: Re: Un pour tous, et tous pour un ! [Pv Aldrick & Félicien] | [1889]   Un pour tous, et tous pour un ! [Pv Aldrick & Félicien] | [1889] I_icon_minitimeSam 26 Jan - 13:27

Si l’enthousiasme de June faisait plaisir à voir et que cela le rassura un peu, il ne put s’empêcher de questionner :

- June, vous êtes sûre que tout va bien ? Vous êtes pâle…

Il avait prononcé la fin tel un murmure, comme un aveu qu’il aurait eu du mal à faire. Son visage entier, pourtant, transpirait l’inquiétude de passer à côté d’une douleur, même infime, qu’aurait pu éprouver la belle sans qu’il ne s’en rende compte. Mais ce fut contre le cousin éloigné qu’elle fut prompte à donner la réplique, avant de les planter là tous deux, sans préavis, alors que l’annonceur s’époumonait de plus belle zen leur cassant les oreilles :

- Une flotte incroyable ! Comm’vous n’en avez j’mais vu !

Sidéré, le loup observa le dos fin de la blonde qui paraissait s’enfuir plus ou moins devant eux, puis le matou qui n’avait pas l’air de comprendre plus que lui. Piètre consolation.
Heureusement, June ne paraissait pas prendre ses jambes à son cou pour les semer, le loup soupira, blasé.

* J’aurai mieux fais de la fermer on dirait, j’ai du la mettre mal à l’aise. *

Nerveusement, il passa une main sur sa nuque, embêté, alors que les idées négatives emplissaient son esprit.

* Peut-être qu’elle n’avait pas envie d’entendre ça et que ça l’a vexé ? Oh pitié non ! Je ne saurai jamais quoi lui dire si c’était le cas ! Ou peut-être qu’elle est énervée ? À cause de son cousin ? *

Cela lui parut couler de source, tant l’entente familiale semblait tendue ente la cantatrice et le nouveau venu, alors, tel un prédateur près à mordre, le lycanthrope gratifia le chat d’un regard meurtrier. Il lui fallut toute sa maîtrise militaire pour articuler les dents serrées :

- Écoutez, je ne voudrais pas être désagréable, mais je crois qu’il vaut mieux que vous n’insistiez pas plus aujourd’hui. Elle se produira de nouveau au Lost Paradise durant la semaine, allez plutôt la voir à ce moment-là. Ce sera plus opportun, à mon avis.

Mais l’autre ne sembla pas réagir. Tant et si bien qu’un doute grandit dans l’esprit du brun :

* Se pourrait-il… Qu’elle soit fâchée... À cause de moi ? *

Cette seule pensée suffit à déprimer partiellement Aldrick dont l’immense silhouette s’affaissa prodigieusement dans un soupir à fendre l’âme.

* Et si jamais j’avais été indélicat ? Peut-être qu’elle ne voudra plus jamais me parler ? *

L’horreur mangea le visage du commissaire, bien vite remplacée par la crainte. Une crainte grandissante, dévorante, maladive.

* Si elle ne voulait plus jamais me voir ? *

Les iris d’or de l’agent coulèrent sur la foule compacte qui avait entouré June sans qu’il ne s’en aperçoive. Il ne la voyait plus ! Non ! Non ! Non ! C’était une catastrophe ! Un cauchemar ! La fin du monde ! Non ! Non ! Non ! Hors de question qu’il laisse les choses se terminer ainsi !

D’un bloc, sans réfléchir davantage, malgré la honte qui le gagnait, Aldrick s’élança sans se soucier davantage du chat, n’ayant cure qu’il soit ou non en train de lui parler. Après tout, tout était dit et il n’avait pas de temps à perdre avec un félin alors qu’il risquait de perdre June !

Sur le quai, les badauds observaient la frégate aux drapeaux multicolores. Les proues semblaient briller de mille feux dans l’espoir d’attirer davantage l’attention des amateurs. Les gamins couraient joyeusement sur les pavés alors que les curieux partageaient leur attention entre les bateaux intrépides et les stands montés pour l’occasion. Le vent frais, non-content de fouetter le visage du loup noir, lui apporta aussi la délicieuse fragrance des saucissons amoncelés sur les étales de fortune, l’âpreté des vins où grands crus et vinasses se tiraient la bourre sans oublier l’odeur des cigarettes bon marché des gentils hommes ; il ne manquait plus qu’une odeur de bétail et il se serait cru à n’importe quelle foire paysanne ! La joie semblait émanait de toutes parts, hormis pour l’agent dont l’être entier dénotait une puissante panique alors qu’il se faufilait au mieux parmi les présents en suivant l’odeur de June.

- Aïe ! Faites attention !
- Pardon !
- N’soyez pas timides, m’ssieurs d’mes, y’en aura pour tout le monde ! Vnez acheter v’tre bateau d’bois souvenir d’la course !
- Par là les caisses matelots !
- Maman, maman, regarde ! Y’a un drapeau noir ! Pourquoi y’a pas de tête-de-mort dessus ? Questionna un bambin,
- C’est parce que ce n’est pas un bateau pirate, voyons !
- Haaan, c’est nul !
- La marine recrut’, qu’y disez, rengagez-vous qu’y d’sez…
- Un petit four au gruyère ?
- Il est frais mon poisson ! Il est frais !
- June !

Les joues rouges de son geste, Aldrick contempla d’abord les doigts fins de la blonde serrés contre les siens, sans vraiment oser y croire. Il l’avait retrouvé ! Une joie nouvelle éclata dans son cœur tandis qu’il observait son visage de poupée et ce furent ses yeux qui lui firent perdre un semblant de volonté.

- June. Hum… Euh… Si j’ai… Commença Aldrick, aussi courageusement que maladroitement, avant de se reprendre tant bien que mal, trop triste à l’idée qu’elle ne lui adresse plus jamais la parole. Si j’ai dit quoi que se soit qui vous a contrarié, j’en suis désolé.

S’il avait été sous sa forme lupine, le loup noir aurait probablement baissé les oreilles d’un air embêté en lui faisant un regard de louveteau pris en faute. Cette culpabilité soudaine lui fit d’ailleurs craindre qu’elle puisse se mettre véritablement en colère pour une raison qui lui échapperait totalement, aussi, il poursuivit sans reprendre son souffle :

- Silvousplaîtnemedetestezpas ! Jétaisjustecurieuxdevousconnaitredavantage.

Rouge jusqu’aux oreilles, le commissaire resta ainsi, droit comme un piquet, les yeux clos, la tête rentrée dans les épaules, à peine penché sur elle, n’osant bouger, attendant un signe de sa part pour oser même respirer le même air salvateur.

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MessageSujet: Re: Un pour tous, et tous pour un ! [Pv Aldrick & Félicien] | [1889]   Un pour tous, et tous pour un ! [Pv Aldrick & Félicien] | [1889] I_icon_minitimeDim 30 Juin - 22:33

June s'était éloignée sans vraiment vérifier que les deux hommes la suivait. Elle trouverait une terrasse près des quais et s'installerait à l'ombre pour observer les navires. Avec une boisson fraiche, cela lui remonterait tout de suite le moral, après cette après-midi un peu ratée. Mais son pas se ralentit un peu au fur et à mesure qu'elle avançait. Il y en avait du monde, aujourd'hui. Elle essuya du revers d'une main un peu nerveuse la sueur qui commençait à lui perler sur le front. Quelle bonne idée ! Se perdre alors qu'elle avait peur de la foule ! L'angoisse s'installa comme une boule au fond de sa gorge et June se déplaça en retrait contre un mur, le temps de reprendre son souffle. Serait-elle capable de retracer ses pas pour retrouver au moins un visage qu'elle connaissait bien et qui saurait l'apaiser un peu ? Perdue dans ses réflexions, elle ne réalisa qu'à la dernière seconde qu'elle n'était plus seule, alors qu'un enfant tirait sur sa manche pour attirer son attention.

« Excusez-moi ... Madame ? »
« Oh. Bonjour. Tu t'es perdue petite ? »
La gamine secoua la tête de gauche à droite. Elle tentait clairement de retenir ses larmes.
« J'ai perdu mon chat ... »
« Ne t'en fais pas ! Il a dû être attiré par les poissons. On va le retrouver. Je m'appelle June, et toi ? »
« Jeanne. »

Promesse scellée, la cantatrice lui prit la main et chercha du regard l'étal où un homme vantait la fraîcheur de son poisson. Sinon il faudrait se rapprocher du bord de l'eau et demander aux marins. Ces deux amis là avaient choisi le meilleur jour pour faire une promenade décidément ! Cette quête lui avait redonné du courage. En servant les autres, elle pouvait s'oublier un peu, et oublier son angoisse.

Toutefois, alors qu'elles venaient à peine de regagner la veine principale des rues commerçantes qui entouraient la Seine, un cri presque porté de désespoir figea June dans ses mouvements. Son nom. Le commissaire ? Il semblerait qu'il avait semé le conteur, pour le moment. Sa main était prisonnière de la sienne, la laissant étonnée, mais que se passait-il ? Elle le fixa avec patience et bienveillance. Heureusement pour eux deux, Aldrick réussit plus ou moins à s'expliquer. Hein ? Contrariée ? Mais elle avait clairement signifié qu'elle voulait rester seule avec lui, plutôt que poursuivre la blague de mauvais goût, non ? ... Non ? Elle n'en était plus certaine, à présent. Et il en rajoutait une couche. Le détester !? Mais où allait-il chercher des idées pareilles ? Bon sang, il avait vraiment l'air peiné et mal en point, et c'était sa faute ... Comment le rassurer ? Alors pour le faire taire, June déposa ses deux mains contre sa bouche, ne sachant pas trop quoi faire d'autre puisqu'il ne lui laissait pas l'occasion d'en placer une.

« Allons bon. Est-ce que j'ai l'air fâchée ? »

Malgré ses joues un peu rosies par sa propre audace, elle lui adressa un charmant sourire, presque moqueur avec ses petites fossettes, les yeux brillants, puis ... incapable de se retenir davantage, elle se mit à rire, tout simplement, jusqu'à en avoir mal aux côtes. Elle reposa l'une de ses mains contre son visage, tentant juste de se reprendre, l'autre restant emmêlée aux doigts de son admirateur dans le vide. Ce pauvre monsieur Voelsungen allait finir par croire qu'elle se riait de lui. C'était toute cette situation qui était comique, tous les deux étaient certains d'être en faute ! Mais rien à faire. Elle fut donc soulagée lorsqu'il préféra se joindre à elle, pendant les quelques secondes de fou rire qu'il lui restait. Sans doute avait-il compris, lui aussi. Cela n'empêcha pas la petite blonde de préciser sa pensée.

« Excusez-moi si je vous ai effrayé en disparaissant de la sorte. Je n'ai pas réfléchi. Mais je n'ai rien et cette enfant avait besoin d'aide et ... »

June se préparait à lui présenter Jeanne, qui avait pris un peu de recul dans ces retrouvailles, au moins pour lui démontrer qu'il n'y avait rien à craindre même si le commissaire était un peu impressionnant dans toute sa stature, mais une pensée l'arrêta, s'interrompant toute seule. Elle se tortilla sur une jambe, puis sur l'autre, gênée, replaçant distraitement une mèche de ses cheveux d'or derrière son oreille. Elle avait presque oublié la course des bateaux et la loterie, dans tout ça.

« Oh ... Je vous ai invité à passer du temps ensemble, mais nous n'avons pas eu une seule seconde tranquille, par ma faute, j'en ai peur ... Vous n'êtes pas trop déçu ? J'espère que vous ne vous ennuyez pas. »

Peut-être préférerait-il rentrer et mieux profiter de son jour de congé. Mais s'il souhaitait vraiment mieux la connaître ... Il n'était pas trop tard non ?
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MessageSujet: Re: Un pour tous, et tous pour un ! [Pv Aldrick & Félicien] | [1889]   Un pour tous, et tous pour un ! [Pv Aldrick & Félicien] | [1889] I_icon_minitimeSam 21 Mar - 18:30

Le rire doux qui secoua sa frêle silhouette, lui sembla le plus adorable que la terre ait jamais porté. Ses mains contre ses lèvres le firent rougir copieusement, avant que les soubresauts amusés de la belle semblent le contaminer. Il eut un léger rire à son tour, légèrement forcé, mais cela sembla convenir à June, qui lui parut totalement détendue. Achevant de le rassurer, il s'apprêtait à se redresser quand il aperçut la jeune fille. S'agenouillant pour être à sa hauteur, le loup ne s'approcha pas, conscient d'avoir provoqué ce mouvement de recul qui la conduisit directement derrière June. Il n'en fit pas grand cas, il était habitué, se contentant de relever ses iris d'ambre vers la cantatrice pour l'écouter avec attention. Ses doigts se resserrent sur les siens, il resta silencieux un instant, souhaitant graver dans son esprit la forme de son visage, la pureté de ses traits, la teinte si singulière de ses cheveux, la courbe de ses lèvres, le bleu de ses yeux.

* Pouvoir l'admirer de si près c'est probablement ce que je peux espérer de mieux... *

D'un geste doux, il caressa ses doigts encore prisonniers des siens et croisant le regard de l'enfant qui pointait le bout de son nez des jupons de la chanteuse, il frémit avant d'acquiescer, sans réelle conviction.

- Que peut-on faire pour vous aider Mademoiselle ?
- C'est mon chat ! « Fripouille » ! Il a disparu !

* Et merde ! Encore un chat ! C'est la journée ou quoi ? Celui-là porte bien son nom en prime ! *

Un soupir lassé échappa, malgré lui, à l'agent qui s'entendit demander sans bouger, ni sans une once de motivation :

- Et tes parents ? Où sont-ils ?
- Papa travaille et maman... Un silence pesant s'installa.
- Je vois. Ton père sait que tu es ici ?

Elle secoua négativement la tête, mal à l'aise.

- Ne le lui dites pas s'il vous plaît ! Je... On voulait juste faire un tour pour voir les bateaux !
- D'accord. Abandonna l'agent dans un soupir, le regrettant déjà. Ton chat, à quoi ressemble-t-il ?
- Il est tout doux ! Il a le poil long ! S'enthousiasma-t-elle. Il est gentil ! Euh... Il a... Le regard intelligent !

* C'est n'importe quoi ! Et pourquoi pas un doctorat de médecine tant qu'on y est ? J'aurais vraiment tout entendu ! *

L'agent cacha le bas de son visage de sa main de libre, l'autre restant accrochée à June, une irrépressible envie de s'allumer une cigarette et d'en finir au plus vite avec cette histoire le prit. Affichant pourtant au mieux un air stoïque, il se reconcentra sur le récit de la brunette qui comptait sur des doigts tout en énumérant.

- Il est blanc, roux et noir...

* Trois couleurs ? C'est une femelle alors. Cette enfant doit l'ignorer. *

- Où est-ce que tu l'as vu pour la dernière fois ?
- Sur le port, par là-bas...

Elle indiqua du doigt le bout de l'allée, où de nombreux stands de poissons se regroupaient. Puis, pour une raison inconnue, de grosses larmes pointèrent à ses joues charnues avant qu'elle ne hoquette :

- il doit avoir si peur ! Il faut... Il faut... L'aider... Fripouille !

La demoiselle, prise par le trop-plein d'émotions, fondit en larmes face au commissaire affolé, dont le premier réflexe fut de tendre la main vers elle en baragouinant des propos incompréhensibles. En second lieu, il sortit un mouchoir qu'il lui colla dans les mains avec un peu d'affolement, hésita, puis après avoir inspiré profondément se détacha définitivement de June pour poser maladroitement une main sur la tête de l'enfant en lui ébouriffant les cheveux.

- On va l'retrouver, ne t'inquiète pas. À trois, ça devrait aller vite ! Pas vrai June ?

Lui adressant un sourire maladroit, il fit un clin d'œil à la blonde pour indiquer qu'il avait comprit qu'ils ne pouvaient pas la laisser ainsi et se détacha totalement des deux filles, avant d'observer entre ses doigts des poils de chat qu'il avait réussi à récupérer sur la petite. Se résignant, il en huma l'odeur. À celle féline, s'ajouta une pointe d'ammoniaque et une plus volatile légèrement suave, peut-être celle d'un savon ? Les yeux clos, il inspira profondément, tentant de faire le tri dans celles présentes. La tâche ardue l'obligea à une concentration maximale, puis lentement, il s'avança à travers le foule, abandonnant tout juste « Par là », analysant les fragrances, triant les senteurs, le loup s'arrêta au bout de deux mètres, avant de tourner la tête vers une ruelle avoisinante, quasi déserte, bien plus tranquille, il n'était pas sûr. Son instinct l'incita pourtant à poursuivre.

- L'une d'entre vous, connaît-elle bien le quartier ?

Le commissaire y traînait peu et toute information supplémentaire ne serait pas de trop aussi minime soit-elle. Mais ils n'eurent pas fait trois cent mètres que l'agent tiqua.

- Zut... On n'est pas tous seuls.


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MessageSujet: Re: Un pour tous, et tous pour un ! [Pv Aldrick & Félicien] | [1889]   Un pour tous, et tous pour un ! [Pv Aldrick & Félicien] | [1889] I_icon_minitimeSam 4 Avr - 17:11

Si c’était parti d’une petite blague Félicien n’avait pas du tout prévu la suite de la situation. En moins de 2 minutes, il eut l’impression d’avoir réduit en miette les aspirations romantiques du Loup-garou envers son rendez-vous, car à en lire sa gêne, le chat comprit vite qu’il ne s’agissait pas d’un vrai couple. Et ce n’était pas tous les jours que se présentait dans la vie d’un chat l’occasion de causer du tord à un loup d’une manière aussi intrusive.
Félicien avait toutefois conscience de la lourdeur de la situation si elle continuait ainsi, c’est pourquoi il fut particulièrement surpris lorsque la jeune femme surenchérit. Avait-elle accepté la boutade par charité ? Peu importe, Félicien avait une dette envers la jeune femme pour lui avoir servi sur un plateau la mine déconfite de son compagnon de balade. Il apprécia de suite les manières de la demoiselle, emprunts d’une spontanéité toute enfantine rare chez les humains de son âge. Et inexistant chez les loups

- Matagot, quand à vous ? répondit-il tout simplement en échangeant une poignée main plus que raide avec le loup.

Peu concentré toutefois sur son interlocuteur, la spontanéité de sa compagne happait son peu de concentration. Cependant, il eut du mal à décrocher son sourire lorsqu’il croisa son regard. Le spectacle d’un canidé était si risible lorsque l’un d’entre eux se retrouvait la laisse d’une demoiselle autour du cou…
Toutefois l’intéressé ne tarda pas à riposter en le titillant de question plus pointue. Félicien s’en amusa tout de même, il avait peine à croire que l’ombre d’un doute subsiste. Le loup n’osait point demander directement à la demoiselle qui se renfrogna, mais un jeune à la criée les interrompus pour une loterie. Le loup se jeta sur l’occasion, ravit de pouvoir balayer le chat d’un revers de main et couru acheter des tickets, certainement en désespoir de cause, pensa le chat.
La demoiselle s’enfuit tout aussi tôt lorsqu’un crieur publique annonça le début d’une course de bateau sur la Seine. Lui faisant signifier auparavant que la petite blague s’arrêtait là, Félicien se contenta de plaquer un sourire et de saluer la jeune femme une main sur sa casquette. Il était étonné de la rapidité avec laquelle la damoiselle pouvait virer de bord émotionnellement.

Laissés seuls dans un silence gêné, le loup se décida vite à tuer en intimant à Félicien de s’éloigner. En retour, le chat opta pour une attitude des plus horrible envers son interlocuteur, paniqué quand à la fuite de sa belle : Félicien conserva un calme royal, ronronnant intérieurement, et acquiesça :

-Vous avez raison, je ferai mieux de passer plus tard.

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que, le loup passa par une palette d’émotion tout à fait inédite. Sa mine déconfite était à tomber pour le chat : Colère puis doute, culpabilité faisant place à la détresse...

- Eh ! remettez-vous mon brave, elle est juste partie devant vous, ce n’est pas…

Félicien avait à peine commencé sa phrase que le loup s’élança à la poursuite de sa belle, le planta là. Il sut qu’il avait complètement parlé dans le vide, et se retrouvant seul au milieu de l’animation mondaine des quais, clignant des yeux sous les reflets du soleil lancé par l’eau, le chat s’éloigna en sifflotant. Car inconstant, le chat va toujours, s’occupant au grès des rencontres, passe le temps comme il peut.

Un miaulement inquisiteur le sortit de ses pensées. Un jeune chat tricolore se frottait à ses jambes, cherchant son attention. Il arrivait qu’il fasse cet effet au chat, particulièrement les domestiques. Les chats de gouttière étaient farouches et pouvaient même éviter parfois les Cat people, trop perturbés par cette double odeur. En revanche, les chats domestiques, raffolant du contact humain n’y résistaient guère.

- Tu n’as pas quelqu’un qui t’attends quelque part, petite curieuse ? La petite femelle trop heureuse que le grand matou s’intéresse à elle, vient frotter sa tête contre lui. Oh, je vous plais, c’est cela ça ? Allons bon, Mademoiselle vous êtes bien trop jeune pour moi, cela ne marchera jamais entre nous, soyez raisonnable un peu.

Ignorant ses baragouinages humains, mais sentant son amusement, elle se mit à trotter derrière lui. La petite femelle était d’un caractère indéniablement curieux et vindicatif, mais particulièrement adorable. Arrivé dans une ruelle peu fréquentée, il lâcha un miaulement à l’adresse du chat qui lui répondit. Elle voulait savoir où allait le grand chat..

- Bon viens, mais jusqu’à la fin de l’après-midi, d’accord ?

La petite femelle joua du ronron en se frottant à ses jambes, Félicien le prit pour un oui et se remit en route, le petit chat à sa suite.

Félicien arriva vite au quartier des ogres. Il avait un livre de cuisine à rendre à une des habitantes, Nathalie, rencontrée au cabaret du Lost Paradise qui lui avait gentiment prêté au détour d’une discussion à propos de Fabian, son colocataire spectre qui avait bien du mal à s’occuper. Félicien avait été plutôt. Les sirènes, les nymphes, les succubes étaient des créatures faites pour plaire aux humains et la plupart du temps, très consciente de leur charme, et Nathalie, en ogresse, faisait partie de ses créatures qui avaient le parti inverse. Il y avait là un côté très rafraîchissant à en côtoyer. C’était des créatures qui vivaient de manière plus communautaire et recluse, dans des quartiers souvent très prolétaire. Beaucoup d’ogres avaient fondé des petits commerces familiaux (avec une passion notoire pour la boucherie charcuterie).

Il fut reçu par l’ogresse en personne qui l’invita à rentrer. L’intérieur de la maison semblait minuscule à côté d’elle, comme un intérieur de poupée. Félicien l’avait rencontré au cabaret, alors que ces frères jouaient aux cartes, l’ogresse trépignait de voir les chanteuses. Le chat n’avait jamais fréquenté d’ogre, de son temps, ils étaient d’ailleurs des créatures, on ne peut moins fréquentable et recommandable, mais Nathalie avait la fraîcheur des jeunes filles de ce siècle qui rêvait des grands magasins et des spectacles de cabaret. Mais son rêve à elle, c’était de devenir maîtresse d’école. Il était sidérant de voir que l’obsession des enfants était toujours bien présente chez elle, mais avait mué en quelque chose de bien moins culinaire.

- Vous ne me présentez pas votre fiancée Félicien ? S’amusa Nathalie en voyant le chat passer le pas de sa porte.
- Ah, elle ? Elle me suit depuis les quais, j’aimerais bien la voir partir, je crois qu’elle fait un malheureux quelque part...
- Ma pauvre chérie, il n’a pas de cœur celui-là. Elle grattouilla de sa main immense la minuscule tête du chat tricolore qui avait pris place sur la table. Alors ce livre ?
- Si Fabian n’était pas mort, je crois qu’il se serait déjà tué à cause de moi. Il a voulu que j’essaye pour lui le suprême de citron et… grand dieu faire une chantilly à la main qu’elle plaie…

La conversation partit de bon train sur la piètre discipline de Félicien en cuisine et l’ogresse rit de bon cœur quand au récit de ses échecs culinaire et au grand dam de Fabrizio qui avait voulu le diriger comme s’il était un cuisinier du domaine qu’avait jadis dirigé l’italien. L’ogresse fut très amusée et invita le spectre à passer la voir quand il le voulait.
Nathalie était une ogresse dans toute sa hauteur et sa largeur, une véritable armoire normande habillée d’une longue jupe à la mode des femmes prolétaire et d’un tablier cousu d’une main maladroite. Elle avait une bouche si large qu’on l’aurait imaginé sans peine avaler un poulet entier, et pourtant elle dégageait une douceur maternelle sans pareille. Il était amusant de remarquer qu’elle copiait les coiffures des dernières chanteuses à la mode, des yeux maquillés, un tablier cousu d’une main un peu maladroite.

Les babillages incessants d’une petite fille leur parvinrent :

« Fripouille il est là quand j’ai mes leçons de Piano, il essaye d’attraper mes doigts quand je joue, du coup mon professeur n’est pas content, alors il gronde Fripouille qui... »

Une lumière inquiète passa sur le visage Nathalie et Félicien comprit tout de suite de quoi il retournait : il n’était pas bon pour enfant de traîner dans une rue habitée exclusivement par des ogres. Les derniers repas d’enfants remontaient, certes, mais il n’était jamais bien venu de les tenter. Les habitants avaient pris leurs dispositions en plaçant des panneaux bricolés d’allées sans issue, de travaux dangereux, pour décourager les promeneurs strictement humains.
Ni une ni deux, l’ogresse ne se fit pas prier pour quitter sa cuisine pour aller dehors, Félicien plus lent mais curieux, la suivit à distance, jusqu’à ce qu’ils entendent une voix familière.

« S’il vous plaît, pardonnez-moi messieurs dames, mais... Ce n’est pas une bonne idée de passer par ici, euh, ce n’est pas un endroit pour… Le quartier est plein de travaux, de trous béants, les tuiles tombe tout seule des toits ici vous pourriez la, enfin vous blessez, hem... »
Tout dans le ton prévenant de l’ogresse était une supplication à ce que les intrus fassent demi-tour. Toutefois, il entendit l’ogresse s’attendrir, ne pouvant résister à la présence de l’enfant et lâcha un : « Mais tu as l’air tout triste toi ? » Du ton complètement gâteux des adultes qui s’adressent à un enfant. Ou à un animal de compagnie.

Le chat ne perçut pas s’il y eu un échange entre eux, jusqu’à ce que l’enfant clame un peu trop fort (sûrement, devait-il rassembler tout son courage pour parler à l’ogresse qui devait bigrement effrayer les enfants) :
- On cherche Fripouille, mon chat, il est noir… et blanc, et roux...et.. »
- Oh ? Coupa-t-elle l’enfant avant de reprendre en chantonnant : Oh oh oh, mon petit doigt me dit que Fripouille n’est pas très loin. Félicien ? Ramène donc ta fiancée !


Le matou franchit le modeste porche, le jeune chat juché sur l’épaule, bien décidé à économiser ses propres pattes et de prendre de la hauteur sur ce monde. Félicien n’en fit rien, sortant docilement du logis les mains dans les poches de sa veste. Une petite fille de six ans se jeta presque sur lui, sautillant pour atteindre le chat. Félicien, pas mécontent de se débarrasser de son admiratrice souleva délicatement le chat pour le donner à la petite fille. La petite femelle n’avait dégagé aucun signe de stress face au babillage de l’enfant - contrairement aux quatre adultes ci-présent – il en avait donc conclut que ces deux-là se connaissaient déjà bien.

- Fripouille ! s’exclama l’enfant, alarmant au passage l’ogresse qui jeta un coup d’oeil inquiet au fenêtre des immeubles de la rue qui intima un « chuuuuut » à la petite qui se mit à chuchoter à outrance, désolée, je cherche Fripouille depuis si longtemps. Je t’ai trouvé.

Elle prit son chat tendrement dans ses bras en le serrant contre elle. Félicien fut lui-même attendri jusqu’à ce qu’il mette le doigt sur un détail chagrinant… Un couple avait accompagné la petite, quelle étrange coïncidence qu’il s’agissait des deux amoureux du quais. Le loup avait-il voulu montrer son potentiel de braves père de famille en perspective en jouant les sauveurs ? Ce truc typique de meute…

Mais Félicien ravala son sourire lorsqu’il réalisa sa propre responsabilité dans l’histoire... Le chat l’avait suivi lui, et le couple avait suivit le chat. S’ils s’étaient retrouvés ici, en entraînant la petite dans un repère d’ogres, c’était en partie sa faute. Il dégluti un peu face à cette étrange coïncidence et tenta de présenter des excuses :

- Navré, articula-t-il difficilement, ce chat me suit depuis un moment et... Je suppose que c’est à cause de moi que vous êtes là. Tous les trois…

Très ennuyé, son regard s’arrêta sur la petite avant d’adresser adressa un regard sincèrement surpris et désolé aux deux badins. L’ogresse quant à elle, était perdue dans son admiration pour la petite fille. Elle fourra des biscuits issus de la poche de son tablier dans la main de l’enfant. Félicien songea mal à l’aise à quel point, la petite fille devait être bien en peine intérieurement face à cette femme hors-normes. Mais les deux adultes l’accompagnant ne devait pas être en reste. Gêne et coïncidence seraient-ils les maîtres-mots de la journée ?

- Oh, mais quelle est adoraaaable. Tiens, voilà pour toi, trésor. Oh, mais c’est que tu as yeux de ton Papaaaa tooooi. roucoula-t-elle en jetant un regard plein de félicitation au Loup-garou.

Félicien était certain que son teint virerai cramoisi jusqu’aux oreilles, si l’ogresse continuait ainsi. Mais l’ambiance n’était plus à la farce et a rire. Félicien s’inquiétait. Il ignorait à vrai dire, si l’ogresse avait elle-même oublié sa propre mise en garde, toute gâteuse devant la petite fille (elle semblait à présent la complimenter sur son chat). Les ogres, bien qu’ayant renié des générations d’enlèvement de bambins aux bénéfices du vivre ensemble, ils conservaient malgré tout cette obsession en eux. Même lorsqu’elle s’exprimait sous les meilleures intentions du monde comme chez Nathalie.

« Nathalie s’il vous plaît, elle ne vous connaît pas, vous ne voudriez pas l’effrayer. »
Réagit-il, tentant de raisonner l’ogresse.

Il jeta un regard en l’air surveillant les fenêtres aux alentours. Une ogresse passionnée par les enfants serait très difficile à arracher à la petite. Mais un autre ogre moins disposé pourrait serait une autre histoire.
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MessageSujet: Re: Un pour tous, et tous pour un ! [Pv Aldrick & Félicien] | [1889]   Un pour tous, et tous pour un ! [Pv Aldrick & Félicien] | [1889] I_icon_minitimeSam 3 Juil - 1:01

June n'avait jamais eu d'animal de compagnie. C'est bien simple, son frère avait toujours été trop sérieux pour cela, que ce soit pour ses études ou pour apprendre le piano, il n'aurait pas eu le temps de s'occuper d'une petite bête. Quant à la cadette, il n'était même pas question de l'envisager. On avait une idée bien précise de l'avenir qui l'attendait, alors ses journées étaient réglées au quart de tour. Lorsqu'elle avait commencé à montrer des signes que ce destin grandiose était mis en péril, en racontant qu'elle voyait des gens morts, eh bien... Le moins qu'on puisse dire, c'est que cela ne c’était pas très bien terminé.

Tout cela pour dire que l'angoisse qui enserrait le coeur de la jeune Jeanne Follet lui était parfaitement inconnue. Cela ne l'empêchait pas toutefois de désirer offrir toute l'aide possible, parce que s'il y a une chose qu'elle détestait, c'était bien de voir un enfant en pleine détresse. Surtout lorsque la journée ne promettait que des bonnes choses.

Voilà comment leur après-midi paisible fut interrompu une fois de plus pour se transformer en véritable enquête qui prenait plutôt des allures de course poursuite. Et dire que c'était supposé être leur jour de congé... Enfin, tout n'était pas encore perdu, non ? La loterie se tiendrait plus tard, ils avaient les tickets et ils pouvaient même trouver de quoi manger sur le chemin du retour. Tant d'aventures, cela creusait l'appétit, il faut bien l'avouer, quand on n’en a pas l’habitude.

Comment Aldrick avait-il trouvé une piste à suivre, d'ailleurs ? La petite n'avait pas donné beaucoup de détails. L'instinct d'un bon flic avait cependant le dos large. Il pouvait très bien avoir aperçu un félin dont le pelage correspondait à la description pendant que la cantatrice s'affairait à sortir un mouchoir pour la pauvre Jeanne qui était inconsolable. C'est à peine si elle avait eu le temps de voir la direction qu'il prenait et de lui emboîter le pas ! Pas étonnant qu'ils se soient perdus parmi tout ça...

Heureusement, le trio fut interpellé par une brave dame qui leur indiquerait sûrement le bon chemin à prendre. Apparemment, le quartier n'était pas sûr. Sans doute pas assez sûr pour deux demoiselles délicates, du moins ! June échangea un regard interrogateur avec son chaperon ; valait-il mieux s'avouer vaincu et abandonner les recherches ? Un chat nourri et aimé, ce qui était clairement le cas ici, doit connaître le chemin pour rentrer à la maison. Mais comment le faire comprendre à sa maîtresse en larmes ?

Il n’y eut finalement nul besoin de chercher des mots doux.  La porte s’ouvrît sur un jeune homme et la boule de poil tant recherchée. Les retrouvailles étaient touchantes.

June resta bouche bée quant il fut sous-entendu qu’Aldrick était l’heureux gardien de cette troupe étrange. Mais ce n’était pas faux qu’il y avait des petits airs de famille et puis ce grand gaillard était toujours si gentil ! Elle retint donc son rire, pour le préserver un peu du ridicule. Heureusement, il serait plus difficile de méprendre cet ange blond pour une jeune maman pour quelques années encore.

Elle pouvait donc se concentrer sur ce qui se disait et l’inquiétude palpable dans l’air, tout comme les regards autour de l’allée. Les mots résonnèrent en écho dans son esprit. Le quartier n’était pas sûr. Mais son petit doigt lui disait que les travaux n’étaient qu’une distraction. Jeanne avait déjà accepté les biscuits mème s’ils venaient d’une inconnue, alors s’ils avaient retrouvé Fripouille, le départ n’était pas encore gagné sans une bonne raison.

« Tu ne veux pas retourner voir les bateaux ? La course va bientôt commencer. »

L’enfant semblait hésiter. C’est à ce moment là que dès grommellements se firent entendre parmi les ombres de la ruelle. Les ogres commençaient à se réveiller et ils avaient senti l’odeur délicieuse de la chair fraîche. Nathalie gesticula pour leur ouvrir la porte de sa propre maison, faisant trembler le sol sous ses pas au passage et peut-être une tuile ou deux mal accrochée aux toits voisins. Devant les grands yeux plein d’eau de la petite fille, la cantatrice s’arma de son sourire le plus courageux pour la pousser gentiment vers la porte pour suivre la géante, leur emboîtant tous le pas pour se mettre à l’abri.

« Fripouille va rester avec le monsieur, d'accord ? Il veillera à ce qu'il ne s'enfuie pas une nouvelle fois. »

June adressa son regard le plus féroce à son cousin de l'heure pour lui signifier qu'il n'avait pas intérêt à ce qu'il en soit autrement. Son courroux serait terrible dans le cas contraire.

« Cachez l'enfant. »
« Mais, et vous, Miss ? »
« Je ne suis pas si jeune que j’en ai l’air, mais dans tous les cas, je n'ai que la peau sur les os. Je doute qu'on s'intéressera à moi. »

Elle ne releva pas le fait qu’en théorie, il y avait au moins deux autres humains dans les parages, même si elle était la plus jeune, la plus frêle, la plus délicate, n’haussant même pas les sourcils. À vrai dire, elle commençait à avoir des doutes quant à l’odorat de son admirateur et l’aura de spectre qui entourait le menteur invétéré. Mais l’interrogatoire pouvait attendre.

« Commissaire, je compte sur vous si les choses doivent dégénérer. »

Portait-il son arme de service ? Peu importe en vérité, June lui faisait confiance, sa voix ne tremblait pas. Elle savait qu'il trouverait une solution pour qu'ils s'en sortent tous sain et sauf, sans une égratignure. Du moins… Elle l’espérait de tout son cœur. Elle ne pouvait pas laisser la panique envahir son cœur, ou alors, tout était perdu.

La porte s’ouvrît avec fracas.
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MessageSujet: Re: Un pour tous, et tous pour un ! [Pv Aldrick & Félicien] | [1889]   Un pour tous, et tous pour un ! [Pv Aldrick & Félicien] | [1889] I_icon_minitimeMer 14 Juil - 20:17

Le cerveau d'Aldrick crama lorsqu'on le confondit avec le père de l'enfant.

Une série de sons aussi étranges que dépourvus de significations lui échappa. Rougissant intégralement, il ne comprit pas un traître mot de tout ce qui se dit par la suite, jusqu'à ce qu'ils s'engouffrent tous dans la maison de l'ogresse.

Le décor d'abord le frappa. Plutôt simple et épuré, il se constituait d'une table de bois au centre du salon, une fenêtre haute en éclairait les rebords, encadrée par deux rideaux de satin opaque, quelques tableaux au mur, un buffet et deux sièges confortables plus loin rivalisaient pour qu'on s'y installe, un téléphone sur une table basse richement décorée, tout paraissait avoir toujours été là, mais ce fut l'odeur d'une tarte aux pommes à peine amoindrie qui le ramena directement à la réalité.

Alors seulement, le loup nota la tension ambiante. Particulièrement, lorsqu'il fut question de cacher la petite. Interloqué, il observa Félicien sans comprendre, mais ce fut June qui l'apostropha pour leur tenir un discours digne d'un justicier. Hébété, le loup resta interdit face à ce soudain élan de bravoure.

* Que diable lui a-t-on raconté comme histoires petite pour qu'elle tienne pareil discours ? Ne vit-elle pas au Lost depuis assez longtemps pour au moins accorder le bénéfice du doute aux Légendaires ? N'a-t-elle donc pas rencontré au moins un être qui réduirait à néant ces maudits contes qui nous placent en monstres ? *


~*~*~*~*~*~*~

- Dis Aldrick...
- Hum ?
- Tu crois qu'un jour un enfant me sourira vraiment ?

L'agent haussa un sourcil, sans comprendre la demande de son amie. Le visage d'ordinaire si joyeux d'Iris s'assombrit.

- Je veux dire... Tu vois... Sans avoir peur de moi... Avec toutes ces rumeurs selon lesquelles on dévore les gosses, tout ça, jamais ils ne...

Elle s'était tue, aussi surprise qu'interloquée de trouver sur sa joue la main réconfortante du brun.

- Qu'est-ce que tu racontes encore ? Bien sûr que ça arrivera ! Contrairement aux adultes, les enfants savent faire la différence quand ils ont quelqu'un de bien en face d'eux.
- Oui, mais si... Elle hésita, la crainte éclatait dans sa voix. Si je finissais par perdre le contrôle et... En manger un ?
- Ça n'arrivera pas.
- Comment tu peux en être aussi sûr ?! Tu ne sais pas à quel point c'est dur parfois de devoir les ausculter sans qu-
- Ça n'arrivera pas. Répéta-t-il avec calme. Tu n'es plus une gamine influençable et plus quiconque, tu as envie de soigner des enfants pour qu'ils aillent mieux, pas vrai ?

La rousse resta stupéfaite un instant et lui adressa le plus beau des sourires.

~*~*~*~*~*~*~


Son souvenir disparut dans le fracas retentissant de la porte, donnant sur... Rien.

- Un courant d'air. Souffla-t-il dans un léger soupir.

Dans la rue, plus bas, un groupe parut se disputer, une histoire de triche aux cartes ou quelque chose du genre, mais il n'y prêta pas attention. Absorbé déjà par autre chose. S'avançant d'un pas déterminé, l'agent se planta face à Félicien. Droit comme la Justice, le décortiquant du regard, comme pour passer au crible tous ses méfaits, il tendit un index vindicatif vers lui, les sourcils froncés, avant de s'arrêter à quelques centimètres du cou de Fripouille, où une plaque pendait. Frappant son poing dans le creux de sa main, Aldrick s'exclama avec joie.

- Ah ! Voilà ce qu'il nous faut ! Miss... Euh... Nathalie ? Se permit-il — puisqu'il ne connaissait d'elle que son prénom — en passant la tête par l'embrasure de la porte qui les séparait. Pourrions-nous vous emprunter votre téléphone ?

Par réflexe, Nathalie avait acquiescé. Il n'en fallait pas plus à Aldrick. Il la remercia et alla jusqu'à l'appareil. Anticipant les questions, le commissaire précisa pour « la famille » en composant le numéro du standard :

Grâce au collier de Fripouille, on a l'adresse des Follet — c'est le nom de la petite — plus qu'à appeler un cab pour les ramener chez eux et le tour est joué !

Aussitôt dit, aussitôt fait. Quelques instants plus tard, après une brève conversation où il avait même appris que la demoiselle en vadrouille s'appelait Jeanne, il raccrochait satisfait, sans omettre de leur transmettre tout de l'échange.

- C'est réglé ! Il y en aura un au bout de la rue d'ici peu. Plus qu'à l'attendre.

Il remercia Nathalie pour son hospitalité et pria le petit groupe de lui emboîter le pas jusqu'à leur destination finale.





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