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Neige

Cabaret du Lost Paradise - Forum RPG

Forum RPG fantastique - Au cœur de Paris, durant la fin du XIXe siècle, un cabaret est au centre de toutes les discussions. Lycanthropes, vampires, démons, gorgones… Des employés peu communs pour un public scandaleusement humain.
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  Intrigue : Acte I Scène III | Extérieur du cirque

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Aldrick Voelsungen
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Aldrick Voelsungen

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MessageSujet: Re: Intrigue : Acte I Scène III | Extérieur du cirque    Intrigue : Acte I Scène III | Extérieur du cirque - Page 2 I_icon_minitimeDim 27 Mai - 12:40

Aldrick tressaillit violemment. Jamais il n'avait discerné pareille expression sur le visage de son homologue. Jamais encore, il ne lui avait semblé si frustré et anxieux en même temps. Sa main ensanglantée lui rappela les coups de feu, le souffle court, le loup noir scruta le paysage à la recherche du tireur, interrogeant malgré lui, en s'avançant :

Est-ce que tu vas bi...
Tes sœurs n'ont rien.

Une vague de soulagement s'empara du commissaire qui, comme s'il venait de parcourir une interminable distance en apnée, sembla enfin respirer convenablement.

- Dieu merci...

S'il n'avait pas été face à Edward, probablement que ses jambes auraient flanché. Sa main passa sur le bas de son visage, avant de remonter sur sa figure, puis dans ses cheveux épars. Son angoisse aurait disparu complètement, sans qu'il tienne compte de la fureur du loup blanc, si les dires d'un badaud ne lui avait pas arraché une indicible crainte. « Monstres ». Qu'il était aisé de lire sur le visage d'Edward White tout ce qu'il pensait de ce simple mot. Instinctivement, il se positionna entre eux, prêt à le retenir, mais à sa grande surprise, son homologue fit preuve d'un contrôle de soi incroyable, compte tenu de son état. Ça ne s'arrêta pas là : l'instant suivant Dolores déboulait et, en quelques mots à peine, elle réussit le tour de force de lui rendre toute sa sérénité.

* Ça alors ! Comment diable a t-elle réussi à le calmer aussi vite ? Cette fille est incroyable ! *

Écoutant en silence et avec attention les explications des deux partis, il frissonna lorsqu'il fut question de June, mais savoir qu'elle était avec Dolores plus tôt, le rasséréna grandement. Si elle était capable d'avoir un tel effet positif sur Edward, nul doute qu'elle devait être tout aussi efficace avec d'autres.

* C'est donc bien la Curia qui gère tout ça ! Je ne pensais pas qu'ils étaient si proches. Il n'a pas hésité une seconde avant de lui donner tous les détails, malgré son statut de juge... *

Pour la première fois, Aldrick prit conscience qu'il ignorait tout de cette facette de son aîné, de son ressenti qui allait manifestement à l'encontre de la façon de faire de la Curia, ou de sa relation avec les rares personnes qu'il semblait considérer comme ses amis. Cela le troubla d'autant plus, lorsqu'il les pressa de partir, avec le même tact qu'on emploie pour protéger des êtres chers.
Cet élan inhabituel, le laissa penaud, et s'il n'y avait eu ce dernier échange avec « Dotty » pour lui arracher un léger rire, nul doute qu'il se serait cru victime d'une hallucination aussi puissante que celle subit chez les De Montalent.

Pourtant, dès la première injonction d'Olek, Aldrick n'avait plus en tête que de retourner vérifier si ses sœurs allaient véritablement bien et si elles ne risquaient plus rien. Tout le reste, lui semblait être une parenthèse étrange de la réalité, qu'il ne parvenait pas encore bien à concevoir dans sa totalité. Aussi, ce fut assez machinalement qu'il suivit Dolores, interrogeant sur le chemin, après l'avoir salué :

- Au fait, je n'en ai pas vraiment eu l'occasion depuis la dernière fois, mais... Je voulais vous remercier de m'avoir soigné à pas d'heure. C'était très gentil. Merci beaucoup.

Il lui adressa un sourire sincère, quoi qu'un peu maladroit. Celui qu'il offrit à Rose-Lise fut plus professionnel, tout comme le salut qui suivit. Préférant ne pas s'éterniser sur sa rixe passée au hall, il ajouta, en tendant la main à la jeune humaine :

- Il faut partir mademoiselle. Vous pouvez marcher ?
- Je... Oui, oui... Enfin, je crois.
- Parfait, ne traînons pas. Ajouta-t-il en la relevant avec précaution. Il faut qu'on rejoigne l'entrée principale.

S'éloignant avec les filles, qui semblaient discuter du contenu du carnet, l'agent jeta un dernier coup d’œil entre les tentes. Il fut surprit de découvrir qu'Olek était un colosse semblant tenir tête à Edward, moins du fait que Charlotte Dubois n'était pas tout à fait la jeune fille fragile qu'elle prétendait être.

* J'aurai dû parier ! *

Il pressa le pas, sans vraiment se rendre compte que Rose-Lise avait du mal à suivre ses grandes enjambées.

- Vous vous connaissez depuis longtemps avec Edward ? Ne put-il s'empêcher de demander à Dolores, bien que connaissant partiellement la réponse. Vous savez qui étaient les gens avec lui tout à l'heure ?

Malgré ses quelques passages à la Curia, notamment concernant Logan, Aldrick n'avait que peu de contacts fiables là-bas, hormis Ashton ou Edward, pour peu que l'un ou autre ait un jour figuré dans cette catégorie. Aussi, il ne connaissait que les bruits de couloir, et si pour Olek, il savait à peu près à quoi s'en tenir, pour la blondinette, c'était une autre paire de manche. Il écouta avec attention sa réponse, avant qu'ils n'atteignent l'autre côté du chapiteau où la foule se massait anarchiquement.

Revenant sur ses priorités, il glissa d'un ton pressant à Dolores :

- Écoutez, je sais que je vous dois beaucoup, d'autant que –pour être franc– il a plein de questions que j'aimerais vous poser, et je sais que je n'ai aucun droit véritable de vous adresser ma prochaine requête, mais... Vous êtes la seule à qui je peux demander ça.

Il laissa un bref silence se coucher entre eux, avant de poursuivre :

- Je dois m'assurer que mes sœurs sont indemnes, seulement, je m'inquiète aussi pour June. Tenez, voici ma carte. S'il vous plaît, appelez-moi ce soir pour me dire comment elle va. Elle fait tellement d'efforts pour rassurer tout le monde, pour sourire malgré ses craintes, je ne voudrais pas qu'Edward soit encore plus triste, elle est importante pour moi. Vous pourriez faire ça ?

Tel fut le trouble du brun, si grand, qu'il ne conçut même pas qu'il venait d'inverser les prénoms, pas plus qu'il n'envisagea avoir plus ou moins avoué son béguin pour la cantatrice. Aldrick plongea son regard dans celui de Dolores et fut d'autant plus convaincu qu'elle était, sous bien des aspects, un être d'exception. Il jeta un dernier coup d’œil aux filles, et abandonna, sans prendre le temps de respirer, en plus d'un remerciement :

- Faites attention à vous. J'espère qu'on se reverra dans d'autres circonstances.

Le commissaire ne leur adressa qu'un bref signe de la main, avant de partir la truffe en l'air, distillant les odeurs, cherchant frénétiquement parmi la foule, les trois jeunes femmes qui obsédaient à présent complètement ses pensées. Ce fut pourtant la voix étranglée de Sabrina qui attira son attention :

- Éléna, tu es sûre que ça va ? Tu trembles...
- Cet homme... La voix de l'aînée vacilla dangereusement. ...Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'il a fait ça ?

Aldrick fendit la marée humaine aussi facilement que s'il avait eu l'autorisation de dévorer une chocolaterie entière, n'ayant cure des visages interloqués ou des réflexions désagréables qu'on lui fit, le loup se précipita avec une angoisse qu'il affichait peu, en direction de ses benjamines, jusqu'à ce qu'enfin, en séparant deux hommes, il les retrouve.

Les yeux rougis de Sabrina, qui tenait doucement la main de sa sœur, et la pâleur saisissante d'Éléna, lui retournèrent le cœur. En un pas, il fut près d'elles, ses bras solides cerclés autour de leurs silhouettes fines, avant de les soulever d'un même élan, tout en déposant un baiser rassurant sur leur joue froide. Un soulagement sans précédent éclata dans sa voix en prononçant leurs prénoms d'une voix douce.

- Vous n'avez mal nulle part ? Tout va bien ? Ses iris d'or les détaillèrent à la hâte, et une fois certain qu'elles n'avaient rien, il abandonna un soupir de soulagement.
- T'es en retard ! S'insurgea Éléna en lui frappant le buste. La femme serpent, elle était en sang et... Pourquoi t'étais pas là ? Elle avait mal et...
- La dame clown, reprit Sabrina dans un hoquet, ...Elle a... Et le monsieur, il a tiré !
- Pardon, je suis désolé. Je suis désolé. Souffla-t-il en resserrant encore son étreinte. Tout va bien. Abandonna-t-il, d'un ton rassurant, autant pour elles que pour se convaincre. C'est fini. Je suis là maintenant, je vous protège, c'est promis. Tout va bien.

Le cœur aux bords des lèvres, seul son orgueil l'obligea à ravaler ses craintes pour paraître plus serein. Les deux jeunes filles, pendues à son cou, sanglotèrent un moment, hagardes et perdues, incapables de faire une phrase cohérente pendant de longues minutes, et à chacune d'entre elles, il se reprochait intérieurement de ne pas avoir été là plus tôt. Le regard si singulier d’Élise, face à eux, sembla en être l'unique témoin, et parsema brièvement de pourpre les joues du commissaire.

- Aly... M'étouffes. Avoua finalement l’aînée.
- Oh pardon.

Les relâchant enfin, le brun sourit à nouveau, essuya d'un geste calme les quelques larmes qui s'aventuraient encore au bord de leurs yeux et proposa :

- Ça vous dirait que je vous fasse un chocolat chaud quand on sera chez moi ? Avec des gâteaux. La voisine m'en a donné l'autre jour, ceux que vous aimez bien, ça vous tente ? On n'est pas obligés de parler de tout ça maintenant, si vous n'en avez pas envie, d'accord ? De toutes façons, vous dormez à l'appartement ce soir, je préviendrais les autres, ça vous va ?

Deux reniflements et un acquiescement parfaitement synchronisé firent office de réponse. Alors Aldrick leur laissa son unique mouchoir, se redressa et observa la muse, comme s'il la contemplait pour la première fois. Un amalgame de sentiments disparates se déversa dans son esprit, lui donnant irrépressiblement envie de hurler, il aurait voulu le faire, mais il la rejoignit simplement d'un pas vif, et l'attira finalement contre son épaule, en lui confiant tout bas :

- Pardon pour le retard. Vraiment. Un bref silence s'immisça entre eux. Tu t'en es très bien sortie, merci d'avoir veillé sur elles.

Un sourire doux se peignit sur le visage du brun, il ne savait que trop bien qu'elle aussi devait avoir besoin d'attention après tout ça, et il était certain que si le trop-plein venait à sortir, elle n'aurait pas souhaité s'énerver devant tous ces gens. Ce monde sans son sourire, c'était déjà bien trop triste. Alors il attendit là, patiemment, en silence, masquant son visage à la foule, qu’Élise se sente mieux, moins troublée, avant de la libérer totalement.

- Rentrons. Viens avec nous Élise, pour ce soir au moins. Edward comprendra, les autres aussi.

Sans attendre véritablement de réponse, il leur emboîta le pas, les invitant à le suivre, tout en se souvenant des conseils du loup blanc ; et même s'il ne l'aurait jamais avoué, pour une fois, il était d'accord avec lui : plus vite ils seraient sortis de là, mieux ça vaudrait.


Spoiler:
Lotte Hochvogel
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MessageSujet: Re: Intrigue : Acte I Scène III | Extérieur du cirque    Intrigue : Acte I Scène III | Extérieur du cirque - Page 2 I_icon_minitimeSam 2 Juin - 13:09

Il suffisait de croiser son regard pour visualiser la fureur que Lotte contenait en elle. C'était sans doute pour cette raison qu'Edward et Olek l'évitaient autant que possible, de crainte peut-être de finir transformé en pierre ou en quoique ce soit de déplaisant. La Simurgh de son côté se contentait de rester silencieuse tandis que le loup blanc expliquait ce qu'il venait de se passer. Certains pourraient penser qu'elle ne disait rien car son aura écrasante suffisait à faire comprendre ce qu'elle avait en tête, mais la véritable raison était qu'elle ne savait tout simplement pas par quoi commencer. La seule solution d'entraver la colère de Lotte était en effet d'en déclencher une seconde capable de contrecarrer la première. C'est d'ailleurs sans doute pour cette raison que Ladli et les autres membres de la bibliothèque avaient pour habitude d'annoncer au moins trois ou quatre problèmes en même temps à la directrice afin d'éviter tout emportement trop brutal.
Finalement, la petite fille lâcha un long soupire, provoquant un silence soudain dans la conversation d'Olek et du patron de cabaret.

- En temps normal je devrais m'énerver contre vous deux pour m'avoir faite venir ici à mon insu. Pendant toute la journée j'ai imaginé différentes façon de vous faire comprendre que c'était une très mauvaise idée que de me faire revenir à Paris alors que j'ai horreur de cet endroit. Ladli proposait de vous plier en deux et de vous mettre dans une boîte remplie de serpents mais j'avais une préférence pour simplement vous enchaîner dans la section des livres maudits avec une brosse à dent et de ne vous libérer qu'après avoir nettoyé toutes les étagères de la rangée des grimoires possédés.

Sur ces paroles elle s'arrêta quelques secondes puis foudroya du regard le loup blanc avant de reprendre.

- Cela dit le cours des événements m'empêche d'agir aussi égoïstement, d'autant plus que la fourberie de White aura permis à la Curia de passer à côté d'une certaine catastrophe causée par leur égo et leur incompétence.

Olek réprima un toussotement et voulut parler mais sa bouche fut aussitôt fermée après un geste du doigt de la petite fille.

- Je termine. La Curia sont des idiots, et vous deux aussi d'ailleurs. Peut-être un peu moins qu'eux, mais toujours est-il que vous êtes une bande de crétins. Le fait que ce groupe de légendaires connaisse la Curia et estime qu'elle est du côté des humains plutôt que des légendaires ne m'étonne qu'à peine, ce n'est que le fruit de votre mauvaise politique. Mais cela n'a rien de nouveau. Ce qui m'inquiète davantage est que ces individus agissent en groupe organisé sans se soucier que leur existence soit découverte par les humains. Et comme cet imbécile au pistolet l'a démontré, ces idiots sont encore loin d'être prêts à accepter l'existence des légendaires. La Curia va sans doute chercher à appréhender ces hors-la-loi, mais le seul résultat qu'ils obtiendront sera une plus grande grogne du côté des légendaires. La seule solution envisageable me semble de tenter de converser avec eux, si tant est qu'ils acceptent de nous écouter, or je pense que cela est perdu d'avance du fait que nous fassions partie de la Curia. Peut-être que White pourrait envisager une approche puisque vous avez déjà discuté, mais le moindre faux pas provoquera une réaction complètement opposée à celle recherchée.

Lotte se tut alors, affichant une mine agacée. Olek acquiesça, le visage sérieux, puis inspira pour parler mais ne put prononcer un mot après avoir croisé le regard glacial de la directrice.

- Je ne sais pas ce qui me rend le plus en colère, votre incompétence ou simplement avoir à parler avec deux personnes à la cervelle de la taille d'un pois-chiche. Je ne devrais même pas avoir à prendre part à ce genre de situation, maintenant les juges de la Curia vont sans doute venir m'ennuyer et me demander des informations sur ce groupe de dissidents dont ils apprendront nécessairement l'existence, même si White refuse de leur donner ce qu'il sait. Nous allons résulter en une chasse au légendaire menée par d'autres légendaires simplement à cause de vos règles administratives qui donne la présomption d'innocence à des humains aussi ignobles que le directeur de ce maudit cirque. Cette opération est un échec, et si vous deux vous le comprenez, vous aurez grand peine à le faire reconnaître aux autres hauts placés de la Curia. Une chance encore que l'Église n'ait pas été embarquée dans cette histoire…

Une fois que Lotte termina de prendre la parole, Ladli et Indira firent leur apparition, déclarant que l'ensemble du public avait finit d'être contrôlé par les agents de la Curia. La discussion continua encore entre Olek, White et la Simurgh, dont la colère n'avait semble-t-il pas baissé d'un cran. Elle quitta finalement le cirque et Paris peu après avoir retrouvé ses deux employées, laissant le loup blanc et le polonais s'occuper des derniers détails. Elle ne prononça aucun mot sur le trajet du retour tandis qu'Indira racontait de façon théâtrale ce qu'il s'était passé sous le chapiteau en mimant chaque action. Une fois entrée dans la bibliothèque, elle salua un pauvre émissaire de la bibliothèque d'Oxford en le mettant à la porte d'un geste de la main puis alla s'enfermer dans la section des livres maudits, tandis que ses deux employées reprirent leur travail. On ne la revit plus de la journée, jusqu'à ce que Madame ne fasse son apparition et parvienne à faire sortir la Simurgh de sa cachette pour aller boire un thé et manger des biscuits en sa compagnie dans la section botanique. L'un des petits gâteaux, dont la forme ressemblait à celle d'un loup, ne manqua pas d'interpeller la petite fille, avant que celle-ci ne lui croque la tête.
Dolores Keller
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MessageSujet: Re: Intrigue : Acte I Scène III | Extérieur du cirque    Intrigue : Acte I Scène III | Extérieur du cirque - Page 2 I_icon_minitimeDim 3 Juin - 23:08

« … Et c'est à ce moment-là qu'on a papoté avec le commissaire ! J'avoue que je ne le pensais pas aussi bavard, souvent quand il vient au cabinet il ne dit pas grand-chose et se contente de bonjour, merci, pardon et au revoir et hop il disparaît ! Au début je m'étais demandée si c'était parce que je l'intimidais de ma grandeur naturelle, puis après je me suis dit qu'il ne savait tout simplement pas quoi dire mis à part bonjour, merci, pardon et au revoir, mais en fin de compte je penche plutôt pour ma grandeur naturelle. Et là je sais tu vas me dire « Si c'était ta grandeur qui le paralysait, pourquoi est-ce qu'il t'a parlé à ce moment-là ? » et bien la réponse ma chère Louise, c'est qu'il a trouvé le courage de le faire car l'environnement médical du cabinet n'était pas là pour l'intimider, en plus de ma grandeur naturelle cela va de soit. Oh merci ! Tu as mis un peu de lait ? Non. C'est très bien je n'aime pas trop quand il y en a. J'en étais où… À quand tu as parlé au commissaire. Ah oui ! C'est mon tour, je mange ton cavalier avec mon fou ! Et donc là il m'a posé plusieurs question sur ma relation avec Edward, je lui ai répondu que j'étais un peu un modèle pour lui mais qu'il avait du mal à le suivre tant j'étais impressionnante à ses yeux. Il a eu l'air de me croire, je me demande comment Edward le prendra quand il le saura. Je lui dirai que le commissaire a déformé mes propos et que je voulais dire que plus qu'un modèle je suis une divinité vivante pour lui mais qu'il refuse de l'admettre et c'est pour ça qu'il se cache derrière une colère tout-à-fait contestable sur le plan moral. Et ensuite ? Je prends ta tour. Ah ! Je l'avais oubliée celle-là. Au revoir Glourte, tu as fièrement servi ta patrie ! Ta sœur Gigi la gigi te vengera ! Ensuite et bien nous avons continué de discuter, Rose-Lise avait l'air dans les nuages à ce moment-là, enfin plus que d'habitude, mais Edward m'a expliqué après que c'était la Curia qui était intervenue, c'est pour ça que c'est passé relativement inaperçu dans la presse, heureusement d'ailleurs. Je me demande comment fonctionne leur système de brume exactement, même Adam a eu mal à la tête pendant une bonne journée après ça. Ah c'est pour ça qu'il n'est pas venu hier. Oui, le pauvre a été assez secoué par tout ça, et encore je te laisse imaginer June l'état dans lequel elle était. Je pense que quand celle appelée Siren s'est faite traiter de sorcière cela a dû lui faire remonter de bien mauvais souvenirs. J'ai le droit de contourner ton pion si je lui donne un cadeau ? Non. Enfin après j'ai passé un moment avec elle pour lui changer les idées, je crois que la brume ne l'a pas totalement épargnée non plus, même si comme pour Adam les effets sont minimes voire inexistants. Il n'y a que pour Rose-Lise que cela semble avoir eu effet, d'ailleurs je ne l'ai pas revue depuis. L'article qu'elle a écrit concernant le cirque était très évasif. Oui je pense que même elle peinait à se souvenir exactement de ce qu'il s'y est passé. Pourtant sa mémoire est impressionnante, elle est capable de se rappeler d'une quantité considérable d'informations ! Aaaah j'aimerais tellement pouvoir étudier cette brume de plus près ! J'avance ma reine Plopette ! Tu ne peux pas demander à Edward ? Il veut même pas que j'aille à la Curia alors pour la brume tu penses bien qu'il dira non aussi. Ils doivent avoir des scientifiques vraiment intelligents là-bas ! Je suis sûre que mon père pourrait y entrer. Et du coup avec le commissaire ça s'est arrêté là ? Oui, après qu'il m'ait demandé de prendre soin de June et de le tenir au courant de son état. Je ne savais pas qu'il la connaissait, cela m'a surprise, mais connaissant sa proximité avec Edward à lui et à June, cela n'a finalement rien d'étonnant. J'avance mon fou. Oh tu cherches à percer mes rangs ! Le général Louise adopte une tactique offensive à ce que je vois. Toujours est-il qu'après j'ai rejoint Adam et June, accompagnée de Rose-Lise qui me parlait des oiseaux perchés autour du chapiteau, puis nous sommes rentrés. Tu penses vraiment que cette Lamia s'en est sortie ? Le contraire me surprendrait, il aurait fallu qu'elle soit laissée pour morte par ses kidnappeurs pour mourir de l'hémorragie, et je doute que ce soit leur but. La réaction de cet homme m'a vraiment prise de court je dois l'admettre. Cela m'a rappelé un jour avec mon père, quand il a soigné un cerf touché par un chasseur. Ton père soigne les animaux ? Ça lui arrive de temps en temps. Ton fou préfère l'argent ou les gâteaux ? Tu ne peux pas le corrompre et le faire rejoindre tes rangs. Oh, il faut croire qu'il porte bien son titre de fou alors. Je reste assez dubitative sur ce qu'il va se passer maintenant. Tu crois que cela va s'arrêter là ? J'ai la nette impression que l'on va revoir ces personnes au moment où l'on s'y attend le moins et que cela va encore causer plusieurs problèmes. Je devrais peut-être éviter d'amener Adam partout avec moi, mais après je vais m'ennuyer et la dernière fois que je l'ai fait, je me suis retrouvée avec Pipistrella dans un bateau en train de couler. Elle t'a laissé une lettre d'ailleurs. Ce doit être pour me dire qu'elle revient bientôt d'Italie. Haha ! Sleipnir cheval d'Odin, je t'ordonne de capturer ce misérable petit pion ! Je n'arrive pas à comprendre toute cette histoire. Ah ? Alors je joue une deuxième fois ! Quel rapport ? Pose ce pion. Je voulais dire, il y avait des tracts anti-légendaires à l'entrée du cirque ? Oui, sans doute des personnes du type de celui au revolver. Mais d'où est-ce qu'ils sortent exactement ? En temps normal des personnes qui critiquent l'existence de « monstres » comme ils disent devraient être pris pour des illuminés non ? Le fait qu'ils en aillent jusqu'aux tracts laisse à penser qu'ils commencent à avoir du poids, ou en tout cas suffisamment d'argent pour financer ce genre d'action. Peut-être que ce sont des personnes qui connaissent les légendaires et ont souffert de leur existence ? Un mari dont la femme s'est faite assassiner par un vampire ou une personne dont les parents ont disparu mystérieusement. L'imaginaire des hommes les pousse souvent à la paranoïa, il suffit qu'ils soient convaincu d'être en danger pour tenter de trouver d'autres personne dans leur cas, ce qui intensifie encore davantage leur inquiétude. Je trouve cela bien préoccupant. Si je n'étais pas déjà morte, je pense que je sentirai mon cœur se serrer. Espérons que la Curia parvienne à trouver une solution. Edward est avec eux, il ne devrait pas y avoir de problème. Ah il est déjà l'heure, j'ai dit à June que j'allais la voir, je reviens après pour terminer notre partie ! »

Louise se pencha en arrière contre le dossier de sa chaise tandis que Dolores quitta le sien à vive allure et sortit aussitôt du cabinet après avoir récupéré son manteau et tapoté la tête de Manfred, perché sur le bord de la porte. Elle fixa silencieusement le plateau d'échec puis jeta un œil en direction de la fenêtre tandis qu'Yvonne avait déjà pris la place de sa propriétaire afin d'y piquer un somme. Encore deux coups et la doctoresse l'aurait mise échec et mat.

« La prochaine fois nous jouerons aux dames. »
Ashton Lyn
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MessageSujet: Re: Intrigue : Acte I Scène III | Extérieur du cirque    Intrigue : Acte I Scène III | Extérieur du cirque - Page 2 I_icon_minitimeLun 4 Juin - 23:04

« Je vous remercie, jeune homme. Vous pouvez rentrer maintenant, vous m'avez l'air bien pâle. »

Le docteur lança un regard inquisiteur à l'intéressé, qui se contenta d'opiner du chef. Une seconde de silence résonna dans la tente où reposait la malheureuse victime. Ils avaient choisi de la déposer là pour un premier examen général, histoire sans doute de vérifier si l'homme était ou non en danger imminent. À priori ce n'était pas le cas et, maintenant qu'il était certain de ne pas risquer de perdre son patient, le médecin s'interrogeait sur l'état du garçon qui l'avait aidé.

« Vous voulez rester cinq minutes ? Je peux vous donner de l'eau, avec un peu de sucre... »

Un médicament, donc. La plupart des gaillards qu'il croisait étaient trop bêtes pour accepter un traitement à ce qu'ils considéraient comme une broutille, et il soupçonnait que son interlocuteur en fasse partie. Le garçon secoua doucement la tête, un fin sourire marquant ses traits.

« Non, ça ira. Ne vous en faites pas, je... Je vais rentrer. Il faut juste que je passe voir quelqu'un avant. »

Follet toisa son vis-à-vis d'un air peu convaincu, mais ne le retint pas. Il avait un patient à aider, après tout. Si cet idiot refusait d'être assisté, ce n'était pas de son ressort, et son problème semblait bien plus profond que les blessures dont il possédait les remèdes. Ashton, pour sa part, n'insista pas et s'éclipsa après un remerciement.

Parvenu dehors, il poussa un bref soupir fatigué, paupières closes, avant de se remettre en route. Son pas était rapide, déterminé, ses foulées urgentes. Un seul objectif tournait en boucle dans son esprit : il devait à tout prix retrouver la médium avant d'être viré par les agents de la Curia qui, déjà, faisaient évacuer toute la zone. Il devait lui demander. Il devait comprendre. S'il existait une chance – la moindre chance – qu'Evelyn puisse revenir, il avait besoin de le savoir. La gorge serrée, il adressa un regard gorgé de désespoir à ses doigts, encore brûlants du bref contact qu'il avait entretenu avec ce maudit miroir. Son poing se serra doucement. Une détermination nouvelle noua son estomac. Il allait rejoindre cette vieille femme, coûte que coûte.

Sa vive allure lui fit parcourir les allées plus rapidement qu'il ne l'avait escompté. Après quelques minutes, il avait déjà exploré une bonne partie du cirque tout en évitant soigneusement les agents qui se déployaient sur le terrain. Son regard courait en même temps que ses pas à la recherche de la silhouette ramassée de la vieille femme, une folle adrénaline battant contre ses côtes. Il se sentait curieusement essoufflé, épuisé par ces quelques secondes d'espoir qui lui avaient arraché le cœur. Il refusait de quitter cet endroit sans avoir obtenu des réponses, peu importe leur nature. Une part d'Ashton préférait même l'idée d'avoir subi une hallucination : l'inverse ruinerait ce qu'il avait construit, le renverrait droit dans des ténèbres où il s'était juré de ne pas retourner. L'inverse le pousserait à traquer un espoir qu'il n'atteindrait peut-être jamais.

Soudain, un bras lui barra la route. Il ne l'avait pas vu venir, ne l'avait même pas senti à vrai dire. Le canidé remarqua soudain que sa nervosité avait empiété sur ses perceptions. Sa gorge se serra et il se redressa spontanément, le dos tendu et la mâchoire crispée. Devant lui se tenait un agent de la Curia. Un agent qu'il connaissait.

« Ash, ça va ?
- Tu peux me laisser passer ? »

Il ne le regardait pas, trop occupé à scruter les alentours en quête de la médium. Il n'avait pas envie de le voir, pas envie de lui parler, pas envie surtout d'être entravé.

[color:250d=#darkorange]« Je suis désolé, non. C'est le bazar ici, vraiment, je sais que tu as entendu les coups de feu, tu dois bien t'en rendre compte et... Bref, on a merdé. Il faut qu'on évacue... Maintenant. »

Les yeux se croisèrent cette fois. Ashton se moquait éperdument de ce qui pouvait effrayer la Curia, se fichait profondément des conséquences de ses actions, et il avait besoin des informations qu'on lui refusait. Un sourire faux mais taquin bourgeonna sur ses lèvres.

« Quoi, Scotty, tu penses vraiment qu'une balle m'arrêterait ?
- Ce sont les ordres, tu dois partir. S'il te plaît, j'ai vraiment pas le temps de jouer. »

Son masque se fissura. Ses dents se serrèrent. Ses poings se fermèrent. Désespoir et frustration ne faisaient pas bon ménage. Son aura, soudain, était plus menaçante, plus sombre. Il se rapprocha de son interlocuteur d'un pas.

« Ce n'est pas contre toi. J'ai besoin de passer. Laisse-moi juste passer, je ne ferai pas de conneries c'est promis. J'ai juste besoin de voir quelqu'un, c'est urgent. C'est capital.
- Cette personne est-elle blessée ?
- Je ne sais pas, c'est là le problème. »

Ash ne mentait jamais. Il contournait souvent la vérité, la déformait parfois légèrement pour garder cachées les parts sombres de son être, mais il ne se permettait pas de cracher pareilles faussetés. Sauf là. Là, il eût fait n'importe quoi pour pouvoir chercher la vieille voyante. Scott croisa les bras.

« Tu ne verras donc pas d'inconvénient à ce que je t'accompagne. J'ai besoin de savoir s'il y a des victimes collatérales. »

Fucking hell.
Le canidé recula par crainte de s'emporter, triturant méchamment sa lèvre inférieure avec ses dents. Une sourde rage grondait dans ses entrailles. Il avait envie de hurler, de frapper, de détruire ce monde qui le séparait de tout ce qu'il désirait. Il fixa son regard écarquillé sur le sol, furieux. Sa respiration, sifflante de colère, soulevait sa poitrine à une cadence effrénée.

« Scott, grogna-t-il, laisse-moi passer damnit. Qu'est-ce que ça peut te faire à la fin ?! »

L'agent se méfia soudain et fit à son tour un pas en arrière. L'instabilité de son interlocuteur sautait aux yeux. Quelque chose s'était passé, peu importait quoi, et il devait se préparer au pire. Dans le cas du chien, il avait conscience d'à quel point cela pouvait s'avérer dangereux. Mortel, même. Sa main droite rejoint sa hanche, où se dissimulait une fine poudre paralysante. Pas assez pour faire le moindre mal à son interlocuteur, mais bien suffisant pour le mettre hors d'état de nuire le temps de le sortir de se foutoir.

« Ash, calme-toi. Je ne peux pas te laisser vaquer à tes occupations, nous avons une affaire à gérer, une affaire importante pour laquelle il est important de-
- J'en ai rien à faire !!! Rien !!! Je me fous de ton affaire, je ne compte pas l'entraver, je veux juste retrouver une bonne femme pour lui poser une question !!! »

L'agitation du jeune homme était grandissante. Scott tenta de temporiser, levant les mains dans une volonté d'apaisement.

« Ash...
Pourquoi tu veux m'en empêcher ?! Qu'est-ce que ça peut bien te faire, hein ? QU'EST-CE QUE CA PEUT TE FAIRE ?! »

Le choc d'un tel comportement frappa l'agent comme un poing dans le ventre. Il y avait dans l'attitude de son interlocuteur une détresse évidente. Pour autant, il était en train de devenir dangereux en plus d'imposer à son inspection un retard qu'il ne pouvait se permettre. Il crispa sa mâchoire, déglutit. Dernier avertissement.

« Ash, je ne veux pas te forcer.
- Ne t'en fais pas, tu n'auras pas à le faire. »

Au moment même où le canidé saisissait son bras dans le but de forcer le passage, il inspira une étrange fumée au goût âcre. La saveur était reconnaissable entre milles. Il en avait senti une fois par mégarde et ne l'avait jamais oubliée. L'enflure... Il avait utilisé un artefact. Il l'avait eu, comme un idiot. C'était de sa faute. Il n'obtiendrait jamais de réponse. C'était fini. Un violent désespoir lui troua le cœur. Fini... La douleur lui donnait envie de se poignarder lui-même. Sa cage thoracique le torturait. Quitte à être immobilisé, il eut tout donné pour être inconscient. Pour oublier.

Scott le traîna jusqu'à la sortie de derrière, prenant soin d'éviter la foule qui circulait entre les caravanes et les tentes. Il avança toutefois le plus vite possible, désireux d'avoir fermé les portes du cirque à Ashton avant que celui-ci ne reprenne ses forces. Ce qui n'allait pas tarder à arriver, s'il en croyait les tressautements furieux qui agitaient ses doigts tatoués. L'adrénaline le poussa à accélérer de nouveau. La distance fut parcourue en une minute.

L'agent déposa le corps inerte à quelques mètres de la porte, lançant un dernier regard à son collègue de travail. Son visage trahit sa sincérité lorsqu'il murmura une excuse. Le rôle qu'il portait le débectait sincèrement. C'était comme ça. La journée avait été pourrie de bout en bout, et elle ne faisait qu'empirer. Un soupir lui échappa. C'est d'un pas résigné qu'il s'avança vers les portes fermées.

Lorsqu'on le saisit au col, il sut ce qui arrivait. On lui fit faire volte-face. Il se prépara.

Un coup de poing. En plein visage. Scott chancela mais resta droit.
Deux. Il leva ses bras pour se défendre mais ne parvint pas à bloquer la violence de l'attaque. L'homme n'avait rien à perdre semblait-il.
Trois. Il s'affala par terre, portant une main à son nez ensanglanté. Ashton s'agenouilla à califourchon sur son torse. Tremblant.
Un regard pourpre gorgé de larmes.
Deux grandes mains le soulevèrent par le col. Des insultes volèrent. Trois langues différentes. Une voix gorgée d'une rage désespérée, tremblante sous les sanglots qu'elle contenait.
Il fut secoué. Violemment. Avec toute la rage d'un corps de démon, une furie à peine contenue, une monstrueuse colère. Le canidé frémissait tout entier sous l'effort de ne pas dépasser les bornes. Il haletait. Sa respiration soulevait sa poitrine fort et vite. Trop vite sans doute.

La seconde suivante, Scott était libre, bien qu'amoché. Il se redressa péniblement, observant d'un regard las la silhouette chancelante s'éloigner du cirque. Décidément, ce n'était pas sa journée.

Ashton s'enfonça dans une ruelle obscure dont il ne prit pas la peine de connaître le nom. Son allure frénétique le mena au beau milieu des ténèbres. Tant mieux. Il se laissa engloutir par l'ombre, appuyé sur un mur moite en guise de support pour ses jambes chancelantes. Une boule nouait sa poitrine entière. Il n'arrivait plus à respirer sans vouloir s'effondrer.

Il avait revu Evelyn. Aussi sec, il l'avait perdue.

À bout de souffle, il tomba à genoux. Son corps se recroquevilla presque de lui-même. Il saisit son crâne entre ses mains crispées de dégoût et de haine, d'un désespoir plus grand que lui et d'une détresse qui l'étouffait. Les sanglots s'échappèrent d'eux-mêmes. Et le terrassèrent.


Dernière édition par Ashton Lyn le Mar 5 Juin - 21:37, édité 1 fois
Narcisse Williams
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Narcisse Williams

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MessageSujet: Re: Intrigue : Acte I Scène III | Extérieur du cirque    Intrigue : Acte I Scène III | Extérieur du cirque - Page 2 I_icon_minitimeMar 5 Juin - 1:07

Clairement, c'était une mauvaise idée. Narcisse n'avait sincèrement aucune idée des raisons pour lesquelles il avait fait ça. Qu'espérait-il faire, sauver ces pauvres gaillards d'un avenir incertain ? Il n'était pas fichu de faire ça pour lui-même !

« Idiot, idiot, idi- »

L'un des deux hommes se retourna, et il se cacha promptement derrière une épaisse poutre de bois, le cœur battant la chamade. Il se ressaisit aussitôt. C'était ça, son plan de génie, poursuivre des fuyards pour mieux s'en cacher, tout en prétendant leur venir en aide ? C'était pathétique. Vraiment pathétique. Un soupir lui échappa tandis qu'il rassemblait son courage. Il ne pouvait tout bonnement pas en rester là. Le danger, dehors, était bien réel, ce qui signifiait trois choses : il aurait dû obéir aux forces de l'ordre quand il en avait eu l'occasion, aider les personnes qu'il suivait était de fait une bonne idée et rester sous l'estrade semblait en être une meilleure encore. Il inspira donc un grand coup, ferma les yeux, expira longuement, puis ouvrit ses paupières et se décida enfin à sortir de l'ombre.

Il n'y avait plus personne.

L'acrobate écarquilla les yeux, paniqué, avant de s'avancer vers la lumière du dehors d'un pas urgent. Était-ce donc possible d'être un incapable pareil ? Pouvait-on vraiment se vanter d'être stupide à ce point ? Narcisse se sentait tout honteux, et il était certain que ses joues s'étaient parées d'une belle couleur rouge. Bon sang...

D'une démarche aussi souple qu'efficace, le jeune homme enjamba les quelques débris qui jonchaient son chemin pour parvenir au dehors. Il s'attendait à trouver les extérieurs du cirque vides. Ce fut l'opposé. Une épaisse foule s'agitait juste devant lui, entourée de deux agents qui la conduisait à la sortie. Son champ de vision était complètement obstrué par la masse de gens avançant dans un brouhaha chuchoté. Les questions fusaient, la crainte se sous-entendait. On rassurait les enfants, portés pour plus de facilité.

Pas de trace de ces hommes.

Narcisse étouffa un juron tandis qu'il s'enfonçait dans la direction opposée, évitant soigneusement l'agent qui, par chance, s'était penché pour ramasser une pièce tombée des poches d'une dame. Il soupira de soulagement et s'autorisa à trottiner pour parcourir le maximum de distance. Après quelques minutes, il dut se rendre à l'évidence : il était perdu, et eux aussi. À croire que leur merveilleux plan avait fonctionné, contre toute attente.

Une moue boudeuse se dessina sur les traits poupins du jeune homme, qui s'assit sur un petit banc en poussant un soupir. Il était dépité. Tout ça pour ça. Il n'avait servi à rien. Rien du tout. À cette idée, un petit éclat de rire lui échappa. C'était ridicule. Tellement ridicule en fait que l'éclat de rire se mua en un second, puis un troisième. Il passa une main dans ses cheveux argentés et lança un regard au ciel. S'il était une preuve que le destin n'existait pas...

Soupirant de manière plus légère, il se releva et se dirigea de lui-même vers l'entrée du cirque, où se rejoignaient les visiteurs ramenés là par les policiers. Lorsque l'un deux lui intima de le suivre, il se contenta d'un hochement de tête.

« Ne vous en faites pas, je... J'y vais. Merci.
- Merci à vous. »

Narcisse s'autorisa un mince sourire, un brin gêné, avançant vers la sortie d'un pas peu assuré. Il n'arrivait pas encore à appréhender son après-midi. Tout s'était déroulé si vite, le rêve devenu cauchemar en un claquement de doigts... Et pourtant il avait assisté à un sauvetage. Il avait beau retourner le problème dans sa tête, il ne parvenait pas à comprendre en quoi la Curia avait tenté d'arrêter les sauveuses de la Lamia plutôt que ses bourreaux. Elles avaient pris la bonne décision. Elles avaient agi. Elles n'avaient pas laissé l'une des leurs être dévorée par les horreurs du monde des humains. Il ne leur en voulait pas une seconde. Pourquoi l'organisme censé les protéger ne le comprenait pas, lui ? Sans doute n'aurait-il pas de réponse avant quelques temps, s'il en obtenait une un jour...

Soupirant doucement, il franchit le portail parmi une vague d'autres personnes, reconnaissant quelques visages familiers auprès desquels il n'osa pas se rendre. Il avait eu bien assez d'émotions pour aujourd'hui, l'heure n'était plus aux efforts de sociabilisation.

L'acrobatie l'appelait déjà à lui, catharsis des émotions qu'il ne parviendrait pas à exprimer.
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MessageSujet: Re: Intrigue : Acte I Scène III | Extérieur du cirque    Intrigue : Acte I Scène III | Extérieur du cirque - Page 2 I_icon_minitimeMar 5 Juin - 19:26

Le roi des loups souffrit en silence la dure leçon portée par la Simurgh.

En d'autres circonstances, il aurait osé une répartie ironique ou acerbe, un brin d'esprit qui aurait rendu la situation moins lourde à supporter. Mais ni Olek ni lui ne firent affront à la puissante bibliothécaire, car tous deux savaient qu'elle avait raison.
Cette mission, somme toute banale à ses débuts, s'était transformée en un monstrueux fiasco. S'il avait été en grande partie rattrapé par l'intervention de Lotte, l'altercation violente entre humains et légendaires qui avait eu lieu, laisserait malgré tout des traces. Chaque membre de la Curia pouvait le deviner, mais ce que chacun ignorait encore, c'était l’ampleur de ses conséquences.

Elles étaient la priorité d'Olek, beaucoup moins celles d'Edward.

Je les retrouverai.

Le colosse à ses côtés sursauta aussi brutalement que s'il avait été foudroyé. Son regard de braise se plissa lentement, transpirant de doutes. Alors, avec un timbre qu'il voulut le plus serein possible, il interrogea :

Quand vous dîtes « Je », vous parlez de la Curia n'est-ce pas ? Car vous allez donner leur signalement dès qu'on sera rentré.
Hors de question, trancha le lycanthrope. Lotte l'a dit, ce serait lancer une chasse stupide entre légendaires.
White, des Légendaires qui en traquent d'autres c'est le fondement même de notre organisation. Ce groupe a enlevé une Lamia et failli tuer un…
Un assassin ?

Le regard glacial du loup blanc arracha un soupir à Olek. Sa grande main carrée remonta jusqu'à son visage dont il pinça le nez en proie à une profonde réflexion. Alors, arrivèrent Indira et Ladli. Elles annoncèrent la fin de l'évacuation du cirque et le retour de tous les spectateurs à leur quotidien. Il était temps de boucler définitivement les lieux. Il y eut encore quelques échanges anodins entre les présents, puis ils se séparèrent.
Edward hésita à suivre Lotte. Il avait volontairement étouffé plusieurs détails de sa rencontre avec le groupe de Siren, persuadé qu'ils seraient un atout pour les recherches dans lesquelles il allait à se lancer. Il avait besoin de la Simurgh pour en débrouiller les fils, mais l'aura meurtrière de la bibliothécaire le dissuada d'abuser de sa patience. Pour cette fois seulement, car un murmure de Ladli le mit sur la piste d'une réconciliation.

White ! Vous v'nez ?

Le loup blanc rebroussa chemin et rejoignit Olek sur la grande place, vide et fantomatique, du cirque. Il y retrouvèrent tous les employés de la Curia affectés à la mission, dont Carter avec lequel il échangea un regard vide d'amabilité.

Tout le monde est là ?
Il manque Scotty, nota Isobelle. Il a dit qu'il faisait un dernier tour des tentes et qu…
Je suis là. Désolé pour le retard.
Ma parole tu as rencontré un ours mon garçon ?
C'est rien… Un spectateur récalcitrant.
Vanda tu pourras regarder ? S'enquit Olek.
Bien sûr.
Merci. Bon ! Au rapport les jeunes !

Le constat était le suivant : la Brume avait été distribuée à la majorité des humains, les autres auraient été rattrapés par les oiseaux de la Simurgh. Certains des légendaires présents, en état de choc, avaient été conduits au Tribunal pour une auscultation rudimentaire.
Tous les employés du cirque, victimes d'un somnifère puissant, avaient été mis à l'écart. Leur sort dépendrait de l'interrogatoire fait à leur réveil par ce qu'ils penseraient être des policiers. Strano était en cours de transfert dans la cellule qu'il occuperait jusqu'à son procès.

Il ne restait plus qu'à faire place nette. Jusqu'à tard dans la nuit, la Curia s'affaira à effacer toute trace de la présence d'une véritable Lamia au sein du cirque du Strano. Le détail fut poussé jusqu'à déposer des déguisements de queues de serpent parmi les costumes des employés. Mais on ne pouvait plus effacer les coups de feu, ni l'enlèvement.
La police parisienne allait être tenue à l'écart jusqu'au dernier moment, après quoi un rapport d'enquête truffé d'erreurs et de fausses pistes leur serait gentiment remis.

Il était près d'une heure du matin lorsqu'Olek et Edward laissèrent derrière eux le chapiteau désert du Strano. Un soupir de soulagement souleva les épaules du plus trapu. Un court silence s'installa avant qu'il n'interroge, non sans un coup d'œil pour le loup blanc.

Vous changerez pas d'avis, pas vrai ?
Non.
…Alors bonne chance.

Une claque dans le dos et il quitta les lieux.

***

Deux jours plus tard, un grand paquet généreusement ajouré fut déposé à la Curia, devant les portes de la Bibliothèque de Minerve. La carte du Lost Paradise l'accompagnait.

Un aboiement s'en échappa.


-----------✧❯❮✧-----------✧❯❮✧-----------✧❯❮✧-----------


Un peu plus tôt dans la journée, alors que le cirque du Strano crachait encore sa foule inquiète, deux spectateurs se faufilaient entre les mailles du filet tendu par la Curia. Ils échappèrent à la Brume, mais perchés au sommet des toits de Bercy, deux moineaux les attendait. Un piaillement mélodieux, enchanté par la Simurgh, leur était destiné.
Absorbé par leur discussion qu'ils animaient de grands gestes et de mîmes, aucun d'eux ne vit les oiseaux décoller. Aucun d'eux non plus, ne les vit se poser.

Au dernier moment, les volatiles avaient fait demi-tour.

Leur vol agile les conduisit par-dessus les toits et les cheminées, jusqu'à une petite terrasse où un bras blanc les attendait. Ils s'y posèrent, docilement, chantonnant leur mélopée qu'une voix calme et tendre accueillit :

Je m'excuse puissant Simurgh, mais il est nécessaire que ces deux garçons se souviennent, et comme je ne saurais rompre votre sortilège…

Une main de craie s'éleva au-dessus des moineaux. Un index délicat se posa tour à tour sur leur tête et, aussitôt, leurs piaillements s'estompèrent jusqu'à ce que leur bec ne donne plus sa place qu'au silence. Un geste suffit à leur rendre leur liberté.

Oracle ? La Lamia s'est réveillée.
Merci Siren, j'arrive.




Et voici donc la fin de la scène n°3 de l'intrigue !

On remercie tous les membres qui ont pris le risque de fouler du pied le parvis du Strano et qui ont assisté à ce grand bazar ! On espère vraiment que vous vous êtes autant amusés que nous et qu'on vous comptera encore nombreux pour la suite de cette grande aventure !

Merci tout le monde ! /o/

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