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Neige

Cabaret du Lost Paradise - Forum RPG

Forum RPG fantastique - Au cœur de Paris, durant la fin du XIXe siècle, un cabaret est au centre de toutes les discussions. Lycanthropes, vampires, démons, gorgones… Des employés peu communs pour un public scandaleusement humain.
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 Croire, c'est voir ! [PV Lydia & Dolores] [1889]

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June Ravenclose
Le chant du cygne
June Ravenclose

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MessageSujet: Croire, c'est voir ! [PV Lydia & Dolores] [1889]   Croire, c'est voir ! [PV Lydia & Dolores] [1889] I_icon_minitimeMer 19 Mar - 2:23

Se promener toute seule dans un cimetière, une fois le soir tombé... Ce n'était pas franchement le genre de choses que n'importe quelle jeune femme oserait faire. Après tout, que l'on croit ou non aux fantômes et autres esprits vengeurs, il était toujours possible que des gens bien peu recommandables errent en ces lieux, que ce soit pour piller les tombeaux ou simplement parce qu'ils n'avaient pas trouvé d'autre refuge. Et si l'on se retrouvait sans défense face à eux, cela pouvait très mal se terminer... Pourtant, June n'avait pas peur en parcourant les allées vides et froides. C'était de son plein gré qu'elle avait poussé la grille du lieu de repos ultime, ayant réussi à se créer un double des clés grâce à l'un de ses contacts. C'était à vrai dire un type d'endroit qu'elle fréquentait assez régulièrement, car c'était la meilleure façon de rencontrer les morts. Elle s'était donnée la mission de les aider à trouver le repos éternel, il fallait bien s'en donner les moyens... Cependant, pour ce soir, elle ne comptait pas particulièrement faire de nouvelles rencontres. Son pas assuré suffirait peut-être à le faire comprendre, pour que les âmes en peine attendent un autre jour pour lui demander son aide.

La personne qu'elle espérait croiser n'avait pourtant pas de pierre tombale en ce lieu, ni même une attache particulière au cimetière Père-Lachaise. C'était tout simplement l'endroit où l'on retrouvait le plus grand nombre d'esprits défunts, en toute logique. June s'y promenait souvent, et si sa théorie s'avérait exacte, il se pouvait très bien qu'elle trouve ce qu'elle était venu chercher. L'identité de cette présence qui l'observait en catimini, refusant de se montrer à elle. Cependant, sous les rayons de la lune et dans un endroit aussi isolé des foules, il ne devrait plus en être de même. Enfin, il y avait aussi une part de chance dans la balance, bien sûr...  Appeler son nom à voix haute ne suffirait pas, autrement. Quelques minutes plus tard, une tête blonde attira son regard. Le voilà. Ce ne fut pourtant pas avec avec un sourire qu'elle l'accueillit, mais plutôt les mains sur les hanches, sourcils froncés.

— Adam... Je t'avais pourtant demandé de partir.

Son ton restait calme, mais au fond, elle bouillonnait. Pourquoi refusait-il de retrouver le repos ? Elle allait ajouter d'autres réprimandes à son égard, ne comprenant pas son obstination alors que ses ossements avaient été très certainement enterrés dans leur village natal, seulement, des bruits de pas se firent entendre, alors elle se tut. Il ne fallait pas qu'on la voit parler toute seule. On la croirait folle. Encore une fois. Ce n'était pourtant pas ce qui aurait dû l'inquiéter le plus, puisqu'elle ignorait complètement de qui il pouvait s'agir, mais il était à également vrai qu'elle n'était jamais vraiment seule, alors elle n'avait rien à craindre... Elle se cacha pourtant dans l'ombre de l'une des pierres, juste au cas où elle aurait à s'enfuir ni vue ni connue.


Dernière édition par June Ravenclose le Sam 28 Fév - 17:36, édité 1 fois
Dolores Keller
Dolores Keller

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MessageSujet: Re: Croire, c'est voir ! [PV Lydia & Dolores] [1889]   Croire, c'est voir ! [PV Lydia & Dolores] [1889] I_icon_minitimeJeu 22 Mai - 18:58

- C'est bon Adam, tu peux ouvrir les yeux.

Dolores se recula de quelques pas, pressée de voir le résultat de ses efforts. Le jeune assistant, assit devant la fenêtre de la pièce, ouvrit les yeux de façon hésitante et balaya la pièce du regard. Il poussa alors un cri de surprise et tomba à la renverse avant de rajuster ses nouvelles lunettes pour être sûr que ce qu'il voyait n'était pas le fruit de son imagination. À travers les verres, il pouvait en effet distinguer très nettement la silhouette et le visage de Louise, tandis que sans, en plus d'être myope, il ne voyait qu'une salle vide.

- C'est… C'est incroyable…

Alternant entre les verres de ses nouvelles lunettes et ceux de ses anciennes, Adam avait du mal à croire qu'il voyait un véritable fantôme. Ravie, Dolores s'applaudit et récupéra les vieilles lunettes de son assistant avant de les mettre dans la cage à Manfred.

- En-Enchanté Louise, je suis Adam et…
- Oui oui, je sais, je te vois depuis que tu es arrivé, je te signal.

Bouche bée, Adam plaça ses mains sur ses oreilles, et leva la tête, comme s'il venait d'entendre la voix du seigneur. Non seulement il pouvait voir les fantômes, mais aussi les entendre ? Lui qui avait toujours pensé que les spectres n'avaient pas de forme concrète et ne pouvaient communiquer qu'à travers des objets… Encore une fois, son savoir concernant le monde des monstres était bien ridicule. La doctoresse, contente de voir que la paire de lunette marchait à merveilles, leva les bras et entama une danse de la joie avec Adam qui lui ne comprenait toujours rien.

- Mais comment avez-vous fait ?
- Hm ? Mon père en portait lui-aussi, je n'ai fait que reprendre le schéma. Pour faire simple, les verres sont imbibés d'ectoplasme, agissant comme un filtre à fantôme, tandis que sur les branches de tes lunettes, ici et ici, j'ai soudé deux petites parties d'un alliage particulier, qui vibre au contact des spectres. En gros, ils relaient la voix de Louise, un peu comme une ficelle qui transmet les sons par vibrations.
- Fascinant…
- Oh je sais, je suis géniale ! Papote donc avec Louise, je reviens.

La doctoresse disparut dans son bureau, laissant Adam seul et toujours déboussolé avec Louise qui voulait elle aussi martyriser le pauvre petit assistant. Le jeune homme ajusta donc ses lunettes sur son nez et fixa le fantôme, essayant de voir s'il pouvait distinguer quelque chose à travers elle.

- On ne t'a jamais dit que c'était mal vu de dévisager les femmes ?
- Oh ! P-p-pardon… Je n'ai pas l'habitude et…

Louise s'approcha alors d'Adam et pointa son doigt devant le visage de l'assistant, qui s'efforçait de le reculer au fur et à mesure qu'elle l'avançait sa main. Approchant alors son visage à quelques centimètres du sien, Louise fit et les gros yeux et poussa un terrifiant BOOOOOOUH, faisant trembler les murs et les meubles de la pièce. Adam hurla tout ce qu'il avait dans ses poumons et tomba dans les pommes sous le coup de l'émotion. Louise s'assit alors sur la table et ajusta sa coiffure, contente de voir que les humains avaient toujours peur d'elle. Dolores ouvrit soudainement la porte de son bureau, une caisse remplie de fioles vides dans les bras.

- Adaaam ! Nous allons faire un tour au cimetière, il me faut de nouveaux ectoplasmes pour… Adam ?

Le jeune homme, encore sous le choc, était allongé par terre, inerte, tandis qu'Yvonne s'était installée sur lui, par simple souci de confort. Il se réveilla lorsqu'il sentit la queue de la féline frotter son nez et mit plusieurs minutes à remettre en ordre le chaos qui résidait dans sa tête. Cet endroit était trop inhabituel pour lui, il n'arrêtait pas de tomber dans les pommes, vraiment, il ne fait pas bon d'être un humain dans un endroit pareil…

- Bien, tu es réveillé. Je disais donc, on va faire un tour au cimetière.
- Quoi ? À cette heure-ci ? Mais la nuit est déjà tombée et n'y-a-t'il pas des monstres dans les cimetières la nuit ?
- Si, et alors ?
- Ils peuvent être dangereux non ?
- Oui et ?
- …Vous voulez quand même y aller ?
- Évidemment, la procrastination n'est pas une bonne chose mon cher Adam, j'ai besoin d'ectoplasme maintenant, alors je vais en chercher maintenant, et vous venez avec moi, comme ça vous pourrez tester vos fabuleuses nouvelles lunettes.

Conscient qu'il était impossible de la convaincre d'y aller le lendemain matin, Adam enfila son manteau et son écharpe avant que Dolores ne lui pose la caisse remplie de fioles dans les bras. La doctoresse s'habilla elle aussi et salua Louise avant de sortir de chez elle, suivie par son assistant qui  faisait bien attention à ne pas casser les fioles qu'il tenait dans les bras. Politesse oblige, il salua quand même des passants qui passaient par là, jusqu'à se rendre compte qu'il s'agissait en réalité de fantômes. Pas facile la vie d'assistant.

~✚~✚~✚~✚~

Une chance que la nuit n'était pas trop fraîche, car le cimetière était déjà bien assez effrayant comme ça. Dolores et Adam circulèrent au milieu des tombes, l'un suivant l'autre qui cherchait un endroit parfait pour commencer la collecte de résidus de fantômes. Ce qui était pratique dans les cimetières, c'est qu'il y avait de tout, des meurtriers, des victimes, des enfants, des grands-parents, des animaux, des humains, des monstres et même des poupées et autres biens matériels. Suivant l'état de l'être vivant pendant la mort, la composition plasmique du fantôme était différente, et Dolores en voulait plusieurs de chaque, pour conserver une réserve suffisante. Elle s'arrêta alors, posa la lampe à huile qu'elle tenait sur une tombe, et demanda à Adam de poser la caisse.

- Hm ici ça sent l'âme errante, c'est parfait. Adam, mon Vakuum Geister.
- … Euh, l'objet avec la pompe et le tuyau ?
- Oui, quoi d'autre ?

Laissant ses questions dans un coin de sa tête, Adam sortit un appareil tout à fait improbable de la caisse et le tendit à sa patronne. Cette dernière le récupéra et tendit à nouveau la main, réclamant cette fois une des fioles de la caisse. Adam lui en tendit une relativement grosse et vit Dolores l'accrocher à son drôle d'appareil.

- Excusez-moi mais, qu'est-ce que c'est ?
- Ça ? Mon aspirateur à fantôme, je l'ai fait quand j'étais chez mon père, c'est ma première invention. Tu appuies ici, la pompe aspire l'ectoplasme qui passe dans tous ces tuyaux avant de ressortir sous forme liquide dans la fiole.
- M-mais, ça tue les fantômes ?
- … Adam, un fantôme est déjà mort.
- Oh… Oh ! Oh oui c'est vrai. C'est comme pour une prise de sang alors ?
- Tout à fait. Par contre cela peut énerver certains, une fois presque tout le cimetière m'a poursuivi ~
- Q-Quoi !?
- Chhhhhht ! Regarde !

La doctoresse pointa du doigt une tombe qui se trouvait près d'un arbre à moitié mort. Adam fixa l'endroit et aperçut une silhouette flottant au-dessus du sol surgir de derrière l'arbre. Il s'agissait d'une femme d'une quarantaine d'année (du moins, en apparence), elle semblait chercher son chemin. Dolores commença alors à pomper furieusement dans le vide avec son appareil et fit signe à Adam de se taire avant de s'avancer silencieusement vers l'arbre mort. Elle y grimpa et se pendit à une des branches en se tenant avec ses jambes, apparaissant d'un coup face à l'âme errante. Cette dernière, surprise, n'eut pas le temps de réagir que Dolores lui avait déjà piqué un peu d'ectoplasme.
Adam, sur le point de mourir d'inquiétude, s'apprêta à partir en courant, pensant que le fantôme allait manger sa patronne. Mais non, le spectre ne réagit même pas et passa au travers de Dolores avant de continuer sa route, comme si de rien était.

- E-Elle n'a rien dit…
- Non, c'est une âme errante, ils n'ont plus toute leur tête, la plupart vit encore dans un quotidien assez abstrait, il disparaissent souvent au bout de quelques jours.
- Incroyable…

Dolores retira la fiole remplie d'un liquide semblable à de l'eau et la tendit à Adam, tandis qu'elle en installa une autre sur son appareil.

- Écrit sur l'étiquette : Femme AE, 40, Humaine.
- Hm, oui voilà.

Soudain un bruissement attira les deux compères qui se retournèrent au même moment. Adam manqua alors de faire une crise cardiaque, à quelques mètres de lui se tenait une silhouette gigantesque, qui atteignait presque les 2 mètres 50 et dont les épaules étaient incroyablement larges. Dolores sautilla sur place et se remit à pomper de toute ses forces.

- C-C-C'est q-q-q-quoi ?
- Un géant ! Un géant ! Haha ! Adam c'est notre chance ! L'ectoplasme de géant est extrêmement résistant, c'est un alliage rare et recherché par beaucoup ! Met la caisse derrière la tombe et prend quelques fioles, nous allons le suivre.

Le monstre continua son chemin sans prêter attention à la doctoresse et à son assistant qui marchaient sur ses pas. Ses jambes étaient d'une telle taille qu'en un seul pas, Adam en faisait presque trois, c'était invraisemblable et à en juger par la réaction de Dolores, relativement rare. S'enfonçant dans l'ombre du cimetière, Adam discernait peu de choses, seules les quelques lumières environnantes lui permettait de ne pas se perdre. Dolores, quant à elle, avançait comme un chat, elle semblait voir aussi clairement que de jour. Un corbeau surgit alors de derrière une tombe, provoquant un cri de surprise chez Adam. Dolores se retourna vers lui et lui fit signe de se taire, mais c'était trop tard, le géant partit en courant à une vitesse vertigineuse.

- Scheiße ! Adam vite, poursuivons-le !

Une course folle s'engagea alors dans le cimetière, mais le géant avait déjà pris de la distance et bientôt il était hors de vue. Dolores s'arrêta alors de courir, dévastée d'avoir perdu une telle mine d'or.

- J-j-je suis désolé…
- Je ne repartirai pas d'ici sans que ce géant ne me laisse son ectoplasme ! Adam, nuit blanche.

Rongé par la culpabilité, Adam n'osa pas objecter et continua de suivre sa patronne au milieu des tombes et des arbres morts. Déboussolé par ce décor désolé, l'assistant divagua et s'écarta de Dolores, jusqu'à même la perdre de vue. Sans s'en rendre compte, il avait suivi une lumière et s'approcha d'une silhouette sans y prendre garde, persuadé qu'il s'agissait d'un fantôme.

- Adam... Je t'avais pourtant demandé de partir.
- Non, vous m'avez demandé de vous suivre pour le géant et…

Levant les yeux, il s'aperçut qu'il n'y avait plus personne autour de lui, excepté un jeune homme qui flottait près d'une tombe. Adam tourna la tête dans tous les sens et se rendit rapidement compte qu'il était bel et bien perdu. Il aperçut alors une silhouette cachée dans l'ombre d'une tombe et parvint à reconnaître le visage habilement dissimulé en plissant les yeux.

- Mademoiselle June ?

Oui, c'était bien elle ! C'était une amie du docteur Keller, il se souvenait bien l'avoir vue lors des évènements à la salpêtrière. Que faisait-elle ici ? Une promenade nocturne ? Ce n'était pas très conseillé pour les belles jeune femmes dans son genre. Alors qu'elle sortit de l'ombre, un profond frisson parcouru le dos de l'assistant, qui en se tournant aperçut une silhouette brillante s'approcher rapidement. Il fallut quelques secondes pour Adam afin de reconnaître le géant qu'il poursuivait un peu plus tôt. Le gigantesque fantôme traversa Adam et June, l'assistant essayant par réflexe d'attraper le bras transparent de la créature.

- ADAAAAAAM !

Dolores, qui courait à la suite du géant, passa à côté de l'assistant, brandissant sa pompe à fantôme devant elle. Elle revint quelques secondes en marche arrière, amusée de voir June dans les parages.

- Oh June ! Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu viens aspirer les fantômes toi aussi ? AAAH le géant, mince je l'ai perdu…

Voyant sa patronne coincée dans un dilemme cornélien, Adam récupéra la pompe et donna son avis à la doctoresse.

- Peut-être que nous devrions ramener Mademoiselle June chez elle, cet endroit n'est pas sûr Docteur Keller si vous voulez mon avis...
- Greugneugneu, quel dommage, je veux mon géaaaant. Mgniiiiiih, bon tant pis… À moins que !

La jeune femme se tourna vers June et saisit ses mains avant d'approcher son visage près du sien.

- Tu veux nous aider ? Peut-être qu'on pourrait attirer le géant grâce à toi ! Si ça se trouve c'est un géant amoureux ?
- Mais Docteur… Elle…

Avant que June n'ait eu le temps de répondre, un bruissement interrompit la discussion, tournant tous les regards dans sa direction.

- Encore un fantôme ? Je commence à être fatigué…

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MessageSujet: Re: Croire, c'est voir ! [PV Lydia & Dolores] [1889]   Croire, c'est voir ! [PV Lydia & Dolores] [1889] I_icon_minitimeJeu 10 Juil - 0:02

If there's something strange,
In your neighborhood,
Who you gonna call?
GHOSBUSTERS !

Il se trouvait que, par une sorte de miracle incompréhensible, les tombes du cimetière étaient d'une humeur excellente et voyageaient dans le temps facilement. Ou, plus précisément, peut-être s'agissait simplement de la folie de Lydia à qui ces mots venaient en tête, tout alors qu'elle entrait enfin dans cet endroit mystique qu'elle avait bien longtemps cherché... Voire trop, d'ailleurs. Il lui semblait presque littéralement qu'entre le moment où elle s'était mise à la recherche de ce cimetière il s'était écoulé quatre mois.

Oui, quatre mois complets.

— Not really helpful, are we ? Dit-elle sarcastiquement aux pavés.

En effet, depuis son départ, elle s'était arrêté pour parler à une quantité astronomique de pavés qui eux, racontaient tout ce qu'ils avaient vu passer par là : amoureux empêchés réunis ensemble dans la mort, artistes, crétins en tout genre, malheureux, et puis quelques monstres par ci par là qui se faisaient une joie de paraître humainement normaux. Et ce seulement depuis qu'elle était arrivée au cimetière. Avant, elle entendait simplement les histoires de tous les pavés sur sa route, expliquant ses diversions... Faramineuses.


Seulement, connaissant Lydia, son truc, c'était de répondre. Répondre aux pavés. Et voir une personne comme ça parler tout seul en ayant l'air de tenir une sérieuse conversation, ça fait toujours peur. En quête de spiritisme, ou plutôt d'idée pour une chronique mortuaire à faire pour un illustre inconnu clamsé dans son habit le plus simple dans les rues, d'où ne savait trop où, ni comment, et en guise d'idées, au lieu d'interroger les pavés qui déclaraient qu'il n'était pas mort sur place, elle était partie au cimetière.
Donc, la voici enfin arrivée... Et incapable de se concentrer sur son petit calepin. Les sols minéraux et taillés semblaient tous habités d'une étrange joie, et ignorant totalement les spectres ou autres ectoplasmes et manifestations fabuleuses de la vie, la mage préférait écouter le sol, les tombes et les lacets entourant les bouquets de fleurs desséchés. Tout le monde n'a pas le même sens des priorités. Et pour une fois, elle n'avait pas du tout le même sens que ses amis les choses inanimées et qui n'ont jamais été organiques. Ceux-ci chantaient, hyper enjoués, et donc incapables de raconter une histoire.

— So what ?! Who are these « Ghosbusters » ?! Finit-elle par demander alors qu'ils répétaient en choeur hyper enjoués « I ain't afraid of no ghost ».

Une barrière lui répondit, très en forme :

— Avance donc ! Tu en verras bien vite ! Et passe leur le bonjour de ma part !

Un... Chasseur de fantôme ? Intriguée, Lydia haussa les épaules et renonça à obtenir des informations. Tout du moins auprès de ce qui traînait au sol. A la recherche de statues qui pourraient peut-être être moins réceptives à la bonne humeur ambiante (en effet, se faire excrémenter dessus par des oiseaux toute la journée et des chauves-souris la nuit, ça énerve), Lydia releva enfin les yeux et poursuivit sa route, quittant le chemin bien tracé. Ça ne l'intéressait pas de rencontrer un chasseur de fantôme, et un fantôme, encore moins.


L'irruption de ce qu'elle prit pour un fantôme, faisant une cabriole sous ses jambes, un gros machin vert dégoûtant, la poussa à détourner le regard, inintéressée. Celui-ci, tournant autour d'elle et essayant de lui faire peur tout en se heurtant à un mur d'incompréhension et de glace, finit par se planter en face d'elle et crier :

— Eh quoi ! T'as pas peur ?

Lydia leva vers lui un regard totalement vide, tourna la tête vers une tombe et hocha lentement la tête. A ce geste, les lettres de l'épitaphe de cette même tombe voisine sautèrent hors de la pierre et foncèrent sur l'ectoplasme, celui-ci se dissolvant immédiatement pour se rematérialiser un peu plus tard.
Un lacet de fleurs lui fit alors remarquer que c'était tout de même un tout petit peu un sacrilège et surtout pas très respectueux. Mais comme elle avait envoyé les lettres à la suite de l'ectoplasme voire en tête chercheuse, comprenant le besoin, il lui fallut courir pour les rattraper, passant à côté d'un spectre gigantesque qu'elle ignora totalement.

Ce qui se produisit fut très simple : quand elle retrouva les lettres, ce fut entre trois personnes, deux femmes et un homme, qu'elle n'avait pas vraiment eu le temps de voir parce que tout simplement, égale à elle-même, elle n'y prêtait guère attention. En revanche, celles-ci durent avoir la joie de voir surgir de nulle part, de la verdure, une Lydia sauvage en plein bond qui atterrit sur des lettres de pierres noires gravées qui flottaient dans le ciel, et partirent à la hâte le long d'une allée. Dans l'élan de son bond, la mage se mangea une tombe en plein crâne, et se relevant, vit quelques chandelles.
A moitié allongée sur la pierre du coup, dans la pose la moins classe qui fut, elle se massa le crâne et râla vaguement, toujours en direction de la tombe, et même en lui parlant :

— Ouch ! It hurts, you know !! (Elle continua à invectiver la tombe un peu, puis sursauta.) What ? (Elle se retourna vers Dolores et June, et marqua une grande pause. Pendant la pause, les lettres repassèrent devant son nez et lui firent grincer des dents.) Hem ! Je suis désolée ! Est-ce que je pourrais demander votre aide pour rattraper ces lettres ? Elles n'en font qu'à leur tête !

Puis, brusquement, ce ne fut plus une pause qu'elle marqua, mais eut carrément un arrêt sur image, la bouche grande ouverte, en regardant Dolores. Et sa machine. Et puis les vêtements de June. Elle les reconnut brièvement pour les avoir vues à la Saint Valentin, si elle se souvenait bien, mais...

— … WAOUH !!!

Et se livrant à une superbe marque de folie intempestive, elle se tourna vers absolument tout, cailloux, tombes, papiers, poubelles, barrières, plaques, et leur demanda à chacune :

— C'est votre sœur ? La vôtre ? Non la vôtre ? Non ? Mais... Mais ! (Elle sembla écouter pendant un instant, et s'éleva en ouvrant de grands yeux) Ah c'est pour ça qu'elle ne me répond pas ? Elle est vivante ? Mais aussi... Ah ? Ah ! D'accord ! Vous avez raison !

Sur ce, elle bondit sur ses pieds et se précipita vers Dolores et June, serrant les poings et sautillant sur place :

— Je suis désolée ! La dernière fois qu'on s'est vues, je ne vous ai pas vraiment regardée, je n'avais pas vu... mais waouh ! Vous êtes des créatures fascinantes ! La plaque en or là-bas m'a dit – c'est vraiment fascinant ce que vous êtes !

Sur ce, comprenant qu'elles risquaient de la prendre pour une folle et que POUR UNE FOIS elle avait cure du regard de quelqu'un, elle recula, et contempla les trois personnes... En ignorant totalement tout le reste. Cependant, les lettres revinrent, et pour une raison étrange, se mirent à attaquer June. Lydia fit à nouveau un grand bond et attrapa lesdites lettres, et sourit à June hyper motivée en se réceptionnant par terre, tellement ravie d'avoir trouvé ce qu'elle considérait comme un mélange entre humain et objet qu'elle était prête à accorder son intérêt à des créatures vivantes. Faisant brusquement le lien entre les machines que tenait Dolores et le « Ghosbusters » que les autres chantaient en boucle, elle s'écria:

— J'ai vu un gros machin bizarre passer par là, faites attention ! (Elle montra la direction.) Au fait ! (Avec un grand sourire) Je m'appelle Lydia Gray ! Et vous ?
June Ravenclose
Le chant du cygne
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MessageSujet: Re: Croire, c'est voir ! [PV Lydia & Dolores] [1889]   Croire, c'est voir ! [PV Lydia & Dolores] [1889] I_icon_minitimeSam 26 Juil - 20:59

Ce n'était pas un monstre qui s'approchait de June, pas même un esprit errant. Ce n'était que deux visages, dont l'un d'eux lui était bien familier pour être sa bonne amie et confidente, l'extravagante Dolores Keller. Le jeune homme qui l'accompagnait lui semblait familier. Où l'avait-elle donc déjà vu ? Cela lui revenait. Le bal des folles. C'était leur guide, et un stagiaire bégayant, timide, à la Salpêtrière. Que faisait-il ici, alors, loin de son lieu de travail, et en compagnie de la doctoresse ? Quoi qu'il en soit, il avait trouvé la cachette de June et l'avait même reconnue. Pire encore, il semblait croire que ses mots s'adressaient à lui ! Se pouvait-il que les deux hommes portent le même nom ? Coïncidence ? Adam était un prénom assez commun. Elle ne devait pas laisser tout cela l'atteindre. Son regard se porta plutôt sur la jeune femme aux cheveux bruns.

— Tu l'as mis au courant de tout ?

Son étonnement presque horrifié était justifié. C'était un geste plutôt irresponsable. Ce n'était qu'un humain ordinaire. S'en sortirait-il ? Pire encore, Edward n'accueillerait probablement pas la nouvelle de bon cœur, s'il n'était pas déjà au courant. Mais encore une fois, madame était trop têtue, préférant partir à la recherche d'un géant plutôt que de se pencher sur des questions d'un ordre plus logique. M'enfin dans un cimetière, à une heure pareille, la logique n'avait pas vraiment sa place. Surtout pas entourée de tant de personnages colorés. En parlant de cela, d'ailleurs... Une silhouette surgit de nulle part pour s'étaler de tout son long sur les pavés. Voilà une troisième personne qui s'invitait à leur joyeuse compagnie, parlant de lettres invisibles ! De mieux en mieux. June partagea un regard perplexe avec Adam – le sien – mais elle préféra finalement observer celle-ci de plus près. Encore un visage familier. Celui-là datait de la Foire de l'Amour, une histoire avec un toucan lui revenant vaguement à l'esprit... Plus étonnant encore, on lui offrait des compliments sans même s'être connues. C'était la jolie blonde qui était médium pourtant !

— Euh ... Merci ?

Que se passait-il donc ici ? La demoiselle aux cheveux de prune regardait à gauche et à droite et semblait obtenir des informations de cette façon. Étaient-elles portées par l'air lui-même ? Sans réponse, il ne restait que la suite de leurs aventures pour tenter de trouver une réponse. Les mystères étaient faits pour être résolus, et voilà comment la direction à prendre leur fut indiquée par cette Lydia. À ce sujet, d'ailleurs. June n'était pas tout à fait d'accord avec la façon de procéder pour récolter l'ectoplasme, qui semblait attirer autant d'attention. Même contre son amie, elle ne plierait pas. Il en allait de son devoir ! Sa voix se fit donc forte et aussi autoritaire que possible.

— Ça suffit Dolly ! Tu leur fais peur avec ton engin du diable. Tu aurais pu leur demander la permission, au moins. Louise aurait-elle oublié de te le dire ?

La doctoresse aurait dû se poser la question : comment sa secrétaire aurait-elle réagi, si elle avait été la cible de l'aspirateur ? Non, vraiment, il devrait y avoir d'autres moyens. Dans le cas contraire, un peu de politesse n'avait jamais fait de mal à personne. Et les fantômes n'étaient pas tous aussi cruels qu'ils voulaient bien le faire croire. Pour finir, elle se retourna vers la Gray à l'accent anglais.

— Je m'appelle June Ravenclose.

Cela l'étonnait tout de même que ces informations n'aient pas été récoltées en mène temps que le reste. À présent, pouvaient-elles s'entendre pour la suite des choses ?
Dolores Keller
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MessageSujet: Re: Croire, c'est voir ! [PV Lydia & Dolores] [1889]   Croire, c'est voir ! [PV Lydia & Dolores] [1889] I_icon_minitimeMer 6 Aoû - 11:12

- Ça suffit Dolly ! Tu leur fais peur avec ton engin du diable. Tu aurais pu leur demander la permission, au moins. Louise aurait-elle oublié de te le dire ?

Dolores fit une moue innocente, prenant soin de garder son aspirateur à fantôme dans son dos. La doctoresse se dandina innocemment, les yeux levés, comme si de rien était. Évidemment que Louise lui avait dit, tous les fantômes qu'elle connaissait lui avait dit, mais demander la permission prenait vraiment trop de temps, surtout avec les esprits errants qui n'avaient envie de parler. Si elle avait su, l'homonculus serait partie à la chasse aux fantômes un autre soir pour être sûre de ne pas être prise en flagrant délit par June qui était une fervente défenseur des fantômes et autres esprits. Edward l'avait même sermonnée une fois parce qu'elle avait interrompu un spectacle en courant à travers le cabaret à la poursuite d'une suicidée toute fraîche dont l'essence était un véritable bijou. Et maintenant, avec tout ça, Adam va commencer par la gronder lui aussi. Puis il est cool son Vakuum Geister d'abord ! Pourquoi personne n'aime sa fabuleuse invention…

- J'ai vu un gros machin bizarre passer par là, faites attention ! Au fait ! Je m'appelle Lydia Gray ! Et vous ?
- Je m'appelle June Ravenclose.

Dolores, qui regardait discrètement dans la direction indiquée par ladite Lydia pour retrouver le grand fantôme ne prêta pas attention à la question de cette dernière, trop occupée à essayer de discerner la silhouette du spectre. Adam se permit donc de répondre à sa place après avoir prit soin de rajuster ses lunettes.

- J-Je suis Adam, l'assistant de Dolores Keller, la doctoresse du c-cabaret. Enchanté et pardon pour le désagrément, nous allons probablement partir pour ne pas attirer les fantômes sur nous et…

Adam s'interrompit, voyant sa patronne s'approcher de ladite Lydia, la mine curieuse. L'homonculus fixa la jeune femme, puis commença à l'ausculter sans demander de permission, taille des bras, couleur de la rétine, longueur des cheveux, texture de la peau, tout y passa suffisamment rapidement pour que la patiente de fortune n'eut pas le temps de réagir. Alors, Dolores poussa un « Oh ! » de surprise puis se recula de quelques pas avant de caresser ses lèvres avec son index.

- Hmm, une mage donc ? Comment voyez-vous les fantômes exactement ? Comme de simples silhouettes ou plutôt comme des individus normaux ? Les mages ont tous un pourcentage de magie différent, c'est pourquoi je pose la question. La plaque en or vous dites ? Hm je vois, vous percevez l'aura des objets environnants… Paris doit être une sacrée cacophonie pour vous n'est-ce pas ? Un jour j'ai rencontré un mage qui discutait avec les lampadaires uniquement. C'est vraiment pas banal, malheureusement je n'ai pas pu – Docteur… m'occuper de lui et lui faire des tests cliniques. Vous savez les mages sont entourés de nombreux mystères, c'est pourquoi tout scientifique tel que moi – Hm… Docteeeur ? seraient fort intéressés à l'idée de faire subir des tests, sans danger évidemment, à des créatures de votre race. Tenez, voici une carte de mon cabinet, je suis située près du cabaret du Lost Paradise, vous voyez sans doute de quoi je veux parler non ? Ce serait un plaisir – D-D-D-Docteeeeeur ! Oui Adam ? Je suis en plein discussion voyez-vous et… OOOOOOOOOOH !

Alors que Dolores était partie dans un de ses interminables monologues, la doctoresse s'interrompit et tourna la tête avant de pousser un cri de surprise, découvrant l'imposant géant à quelques mètres d'eux, en train de les observer. L'instinct de scientifique de l'homonculus revint alors au galop, la poussant à partir en courant vers le colosse, l'aspirateur braqué vers la créature qui se remit à partir en courant comme il l'avait déjà fait. N'ayant pas vraiment réalisé qu'elle avait laissé ses confrères derrière elle, Dolores s'enfonça encore et toujours au plus profond du cimetière, bien décidée à attraper cette maudite essence rarissime. Le géant lui semblait complètement apeuré et s'engouffra dans une crypte qui venait d'apparaître derrière les arbres morts. Dolores s'y engouffra à son tour, l'air de rien, misant sur sa capacité à voir dans le noir pour pouvoir s'y repérer.

~✚~✚~✚~

- Elle est encore partie…

Laissés derrière, le petit groupe était tourné vers là où Dolores venait de disparaître, silencieux. Adam se gratta la tête, gêné par le comportement de sa patronne, tandis que June semblait être un peu agacée et Lydia perplexe par la réaction improbable de l'homonculus. Le jeune homme prit alors sur lui et se força à rompre le silence, gêné.

- Euhm… Nous devrions peut-être la suivre non ? Enfin, je ne sais pas mais… À propos Mademoiselle June, le Docteur m'a uniquement prise comme assistant après ma demande, en fait je m'intéressais déjà aux créatures de la sorte et… enfin… elle m'a juste permise d'étudier à ses côtés. Mais j'espère qu'entre humains nous nous comprenons ! Haha…ha… Euh, pouvons nous y aller ? Sinon vous pouvez rentrer, je m'occupe d'elle… Enfin je suis obligé de toute façon, Louise risque de me taper sur les doigts si je reviens sans Dolores… Haaa…

La tête dans ses mains, le jeune assistant commença à se perdre dans ses réflexions, effrayé à l'idée de ne jamais sortir du cimetière. Persuadé que sa patronne était la seule capable de survire dans cet environnement hostile, de nombreux scénarios commencèrent à se dérouler dans son esprit, et la plupart se terminaient plutôt mal, souvent dans l'estomac d'un fantôme notamment. Il était d'ailleurs persuadé que June était aussi humaine que lui, n'ayant pas comprit que le Adam auquel elle parlait était un fantôme et pas lui, Dolores s'étant bien gardée d'avoir dévoilé le secret de son amie.

~✚~✚~✚~

- Oh, il y a du monde par ici. Excusez-moi ? Vous n'auriez pas vu un fantôme de géant dans les parages ? Hm ? Inutile de me regarder avec ces yeux là, je ne suis pas comestible.

[HRP : voilà, piti post le temps que l'action se mette en place ~]
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MessageSujet: Re: Croire, c'est voir ! [PV Lydia & Dolores] [1889]   Croire, c'est voir ! [PV Lydia & Dolores] [1889] I_icon_minitimeMar 19 Aoû - 10:18

Comme il était de coutume, Lydia était assez étrange pour ne pas voir que June semblait étonnée de ses salutations impromptues. Par contre, elle ne comprit pas vraiment de quoi parlait la jeune femme quand elle se mit à disputer l'autre adulte, la doctoresse, qui apparemment ne demandait pas la permission de quelqu'un... mais qui et pour faire quoi ?
Ce fut alors que Lydia tomba amoureuse de l'aspirateur à fantôme. Enfin, tomba amoureuse. En admiration totale. Elle fit la tête d'une gamine devant une peluche géante (… ou d'une adulte un peu folle, au choix) et ouvrit la bouche en o. En conséquence de quoi, quand celle qui semblait connaître son propriétaire – et qu'elle avait déjà aperçu lors de la fête de la Saint Valentin – se tourna vers elle pour se présenter, Lydia eut beaucoup de mal à lui répondre (son intérêt pour l'objet vivant qu'était Dolores – selon Lydia je le précise – lui focalisant déjà toute la cervelle), mais parvint tout de même. June Ravenclose ? Par contre, son nom sonnait bien, et c'était un bon point pour elle. Le garçon à lunettes se présenta aussi en balbutiant, avec un nom qui sonnait décidément trop « humain » (Ben oui, si vous me trouvez un nom qui fait plus « être humain » que Adam et Eve...) et en profita pour introduire Dolores Keller. Lydia répondit donc, toujours intriguée par l'aspirateur :

— Enchantée de faire votre connaissance... J'espère pour vous que vous ne connaissez pas mon frère, Randon.

D'où diable venait cette remarque, elle était la première à l'ignorer. Cependant, elle s'exclama bientôt en direction du Vakuum Geister : « Et ravie de faire votre connaissance à vous aussi ! » Comme si elle ne s'était pas déjà illustrée en chassant des lettres qu'elle avait malencontreusement fait s'envoler.
Mais pour une fois, il sembla qu'elle n'était pas la seule à être folle, parce que la doctoresse lui sauta dessus et se livra à un tas de mesure auxquels Lydia parvint à ne pas prêter d'attention – faut le faire – enchantée d'avoir été reconnue du premier coup d'oeil en tant que mage et non pas en tant que folle !
Elle essaya de répondre aux divers questions en tentant de lui dire qu'elle ne voyait pas ce que les fantômes avaient de si étonnant, c'était des humains qui flottaient, voilà tout, pas de quoi casser neuf pattes à une araignée ; que Paris n'était pas une cacophonie mais une mélodie incessante et merveilleuse et qu'elles seraient surprises de savoir ce qu'on pouvait entendre dans un endroit comme celui-ci ; et que par contre non elle n'était jamais -

Au moment où elle allait compléter sa phrase, Dolores se tourna brusquement et cria, puis courut après le géant fantômatique, qui évidemment, eut peur. Lydia se retrouva donc toute seule à finir de parler, puisqu'on lui posait enfin une question intéressante, ce qui arrivait assez rarement selon elle pour être notifié :

— Je ne suis jamais allée au... Lost Paradise... Mais par contre j'aimerais beaucoup y aller, continua-t-elle dans le vide. (Puis elle fronça les sourcils.) Mais ce n'est pas très poli !

Elle crut vaguement entendre l'assistant de Dolores proposer à June d'aller à la poursuite de Dolores sans quoi il risquerait de se faire taper sur les doigts... Mais en fait, ça tombait bien : elle comptait justement y aller et frappa sa poitrine de son poing, en s'exclamant tout haut :

— Ne vous inquiétez pas, nous allons retrouver cette créature étrange que vous appelez le Docteur Keller ! Et après vous me montrerez si vous le voulez bien où se trouve le cabinet. (Lydia commença à avancer, puis une idée lui vint, comme les pierres la disputaient pour ne pas avoir tenté de rassurer les deux autres personnes, et comme après tout l'assistant semblait avoir peur)... Venez avec moi, je pourrais peut-être vous protéger, si vous avez peur. (Les pierres la félicitèrent pour cet accès de bonté, mais lui signalèrent aussi que le « peut-être » pouvait aussi leur faire peur.).... Oui bon ! Allons y !

Sur ces mots, Lydia se lança elle aussi à la recherche de l'homonculus.

Sa quête la mena (ou les menèrent, au choix des deux autres s'ils voulaient la suivre) après quelques longues dizaines de minutes à chercher au pied d'une crypte d'où des voix étranges se faisaient entendre. En tendant l'oreille, on pouvait écouter quelqu'un faire des incantations pour le moins, euh... Perturbantes. Ou peut-être était-ce simplement un écho retransmit par les piliers qui soutenaient la crypte dans laquelle un passage souterrain permettait d'entrer dans des catacombes. En effet, on pouvait percevoir une voix de femme très haut perchée était en train d'invoquer l'esprit de Bucéphaloboeuf, le démon bovin. Pour cela, ils se proposaient de faire un sacrifice humain...
… Ou humanoïde, comme une voix d'homme fit remarquer, qui semblait passablement intrigué. La question ne se posa plus très longtemps.
Lydia dit à haute voix :

— Je pense qu'elle est ici !

Et s'engouffra dans la crypte au travers d'une porte préalablement ouverte. A l'intérieur, quelques silhouettes étaient couchées contre les murs et semblaient dormir par terre – ou avoir été assommées, au choix, pour Lydia ça ne faisait pas grande différence. Les silhouettes étaient enveloppées d'une longue bure noire de sectateurs et un œil attentif aurait pu voir différentes créatures spirituelles allant et venant dans les murs auprès d'eux de façon énervée, sans pouvoir les toucher.

Que se passait-il ici ? Lydia n'en avait pour le moment aucune idée, mais peut-être que June, qui semblait beaucoup plus à l'écoute des esprits le saurait ? En tout cas, songeant que peut-être, ceux-ci pourraient les guider et que les pierres d'ici étaient comme hypnotisées, à répéter « Bucéphaloboeuf... Bucéphaloboeuf... » en boucle, il ne fallait pas trop compter sur elles. Lydia se tourna vers l'entrée de la grotte, et fit à haute voix :

— Ça serait bien s'ils pouvaient répondre... Qu'est-ce qui se passe ici ?

Spoiler:
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Le chant du cygne
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MessageSujet: Re: Croire, c'est voir ! [PV Lydia & Dolores] [1889]   Croire, c'est voir ! [PV Lydia & Dolores] [1889] I_icon_minitimeJeu 25 Déc - 19:42

June avait beau être contrariée sur le coup du moment, elle n'arrivait jamais à en vouloir bien longtemps à Dolores. Et puis, en vérité, elle n'arrivait tout simplement pas à comprendre à quoi pouvait servir tout cet ectoplasme gluant, et c'est bien pour cette raison qu'elle voulait que l'on laisse ces pauvres revenants tranquilles. Elle préférerait que la doctoresse trouve un autre sujet d'intérêt. Et tout à coup, comme si sa prière avait été entendue, l'homonculus se jeta sur la nouvelle arrivée pour l'examiner sous toutes ses coutures. C'est vrai qu'elle n'était pas tout à fait ordinaire, avec son arrivée remarquée, on ne pouvait en douter. Une mage ? Est-ce que c'était à peu près la même chose qu'une sorcière ? June se contenta d'écouter, ne connaissant malheureusement pas beaucoup de détails à propos des autres légendaires que ceux qu'elle devait côtoyer tous les jours. Tout ce qu'elle parvint à comprendre sans difficulté, ce fut cette explication grossière d'aura des objets. Cela devait être à peu près la même chose que pour les personnes !

Lorsque June se sortit de ses réflexions, elle remarqua que la plus excentrique de tous avait disparu, la laissant confuse. Suivre sa piste ? La proposition d'Adam était sans doute la plus logique... Il fallait l'empêcher de faire des bêtises, non ? June emboita donc le pas à cette Lydia, toutes deux suivies de près par l'assistant du docteur Keller. C'est ainsi qu'ils arrivèrent devant une crypte ouverte d'où s'élevait des incantations douteuses. Qu'est-ce que c'était, cette histoire de rôti de bœuf ? ... Ah non, Bucéphalobeuf, pardon. Bref. Tout cela n'était pas très rassurant, mais ils n'avaient pas trop le choix d'y jeter un coup d'œil de plus près. C'était leur seule piste. À moins que Dolores ait décidé de rentrer une fois qu'elle eut trouvé ce qu'elle cherchait, elle se trouverait forcément ici. Et c'était bel et bien le cas ! Cependant, la situation, elle, était plutôt imprévue. Un sacrifice pour une secte...

Le regard de June parcourut les murs uniquement éclairés de la lumière des chandelles, dans l'espoir de trouver une autre issue. Une seule chose lui semblait claire : les spectres étaient nombreux dans cet endroit. Elle reconnut d'ailleurs parmi ceux-ci le géant, avait-il cherché à les conduire jusqu'ici ? Son cœur se serra. Elle avait préféré sermonner son amie plutôt que se tenir vraiment à l'écoute. Elle faisait un piètre médium ! Par contre, elle ne saurait ignorer cette oppression contre sa poitrine, lui rendant la respiration bien plus difficile. Un esprit mauvais était à l'œuvre, ici. Ne sachant pas trop quoi faire, elle préféra se tourner vers Lydia.

— Vous faites de la magie non ? C'est le moment où jamais de vous en servir, chuchota-t-elle, inquiète pour son amie.

Et s'il y avait besoin d'un intermédiaire, ou d'une diversion, elle se porterait volontaire, quoi qu'ils puissent en penser. Tout cela était de sa faute... Bien sûr, cela ne les empêcherait pas de recommencer plus tard. Il fallait essayer de trouver une solution à long terme. Elle y réfléchissait. Sans exorcisme ni aucun autre outil, par contre, ce ne serait pas simple.

— Son Vakuum ... truc ... pourrait peut-être nous servir. Cet esprit mauvais ne peut probablement pas prendre forme, sinon il n'aurait pas besoin de tout cela. Sa main balaya l'ensemble de la salle. S'il disparaît, son emprise sur ces gens devrait en faire de même. En théorie du moins...

C'était une explication grossière, mais il ne faudrait pas perdre une seule seconde ! Maintenant, il fallait transmettre le message à la doctoresse qui devait déjà gérer une situation épineuse... Pas qu'elle ne soit pas capable de s'en tirer, mais il valait mieux éviter de relâcher cette secte dans les rues de la ville, ou encore contre leur petit groupe.
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