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Neige

Cabaret du Lost Paradise - Forum RPG

Forum RPG fantastique - Au cœur de Paris, durant la fin du XIXe siècle, un cabaret est au centre de toutes les discussions. Lycanthropes, vampires, démons, gorgones… Des employés peu communs pour un public scandaleusement humain.
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 La chance ne sourit qu'aux idiots... [PV Horace]

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Valentine Lefevre
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Valentine Lefevre

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MessageSujet: La chance ne sourit qu'aux idiots... [PV Horace]   La chance ne sourit qu'aux idiots... [PV Horace] I_icon_minitimeSam 5 Jan - 19:50

On lui avait pourtant dit de ne pas partir à la tombée de la nuit. Qu'il était dangereux de se promener seule dans les rues de Paris et de ne pas prévenir de l'endroit où elle se rendait...
MAIS seulement voilà, Valentine avait pourtant tenue compte de ces conseils avisés, donné à de nombreuses reprises par ses parents ou par ses deux précieux amis, Aldrick et Ephraïm... mais qui auraient pu se douter que ce qu'elle allait faire l'aurait quand même dans l'embarras ?!

Il faisait encore jour lorsqu'elle avait quitté son travail. Plusieurs rumeurs circulaient sur un tueur en série qui ne s'en prenait qu'à un type particulier d'individus. La police avait refusé de lui en parler plus en détails pour qu'elle ne fasse pas exprès de prendre l'apparence demandée afin de le dénicher. Évidemment, elle n'était pas suicidaire et ne comptait pas faire cela, aussi dingue qu'elle pouvait être. Non, elle voulait juste explorer les lieux du crime, supposer où pourrait-il se rendre par la suite ou de dénicher une autre victime pour écrire un article juteux.
Elle rêvassait, se remémorant les détails de l'enquête qu'elle avait réussit à obtenir de Billy, le second d'Aly. Un très gentil garçon qu'elle apprécier beaucoup, surtout lorsqu'il lui donnait quelques informations.
Cette rouquine avait prévenu qu'elle allait faire un tour dans les vieux quartiers, histoire de s'inspirer ou de dénicher de nouvelles informations. Elle avait même eu droit à ce que l'une des jeunes recrues, l'accompagne un petit moment avant de soudain se souvenir qu'il avait des courses à faire et qu'il ne la laisse seule. Rien n'était de sa faute vous voyez ?!

Et ce fut bien sûr à ce moment là que tout cafouilla. Il faisait de plus en plus sombre, le soleil déclinant pour laisser placer à la nuit, alors que la journaliste avait trouvé un endroit idéal pour prendre quelques clichés intéressants pour son article. La bâtisse abandonnée qu'elle avait trouvé n'avait rien d'une scène de crime, mais au moins, elle était assez miteuse et isolée de tout signe de vie pour le paraître.
Le flash se faisait de plus en plus vif à mesure que la luminosité baissé et elle dut, bien malgré elle, s'interrompre. Il valait mieux pour elle qu'elle cesse ses activités, elle continuerait le lendemain, le soleil étant l'une de ses meilleures protections.
Mais sa curiosité la plaça dans une vilaine situation quand, alors qu'elle commençait à partir, elle entendit un bruit venant de la fameuse bâtisse. Une sorte de gémissement apeuré et souffrant. Un enfant était-il tombé en jouant dans ce lieu abandonné ? Elle ne pouvant décemment pas laisser un blessé potentiel tout seul à la tombée de la nuit !

Valentine tenta d'ouvrir la porte... mais était-ce la serrure fermée à double tour ou encore les planches clouées dessus, qui l'informa qu'elle n'avait strictement aucune chance d'y parvenir, qui lui dicta qu'il valait mieux trouver une autre entrée.
Le blessé avait bien trouvé quelque part pour rentrer non ? Elle fit le tour, cherchant de son regard avisé une petite ouverture, que ce soit un trou dans le mur ou bien une fenêtre brisée accessible... Et ce ne fut que lorsqu'elle prit du recul qu'elle vit un trou dans la toiture, qu'elle comprit que le petit maladroit avait grimpé par la gouttière pour se glisser par le toit. Ah ces enfants de nos jours !

Agile et assez athlétique malgré son petit gabarit, elle s'élança vers le mur et commença l'ascension, faisant extrêmement attention à son appareil photo qu'elle portait en bandoulière. Il manquerait plus qu'elle casse son objectif ! La montée fut longue et assez mouvementé, mais elle parvint sans anicroches en haut de la bâtisse. Elle avait cru apercevoir une faible lueur à travers les carreaux sales, mais cela était peut-être son imagination qui lui jouait un mauvais tour. Toujours est-il qu'elle était à présent à côté du trou et regardait dedans avec attention. L'enfant était-il tombé en voulant ramasser un cerf volant ou un autre jeu ? Elle ne voyait pas grand chose, la lune n'était qu'un fin croissant et n'éclairait hélas pas assez.

Prenant le temps de souffler et de réfléchir, elle devait faire un point sur la situation. Apparemment il s'agissait de la seule sortie possible -ou du moins la seule entrée qu'elle avait réussit à dénicher- et si elle descendait, elle aurait du mal à ressortir, et encore plus si elle tentait de faire sortir l'enfant.
Mais si elle partait chercher de l'aide et qu'il était trop blessé ? Elle pouvait lui prodiguer les premier soin et ce qui éviterait le pire ! Elle ne savait pas quoi faire jusqu'à ce qu'elle entende un cri de douleur et de peur venir du trou. Non elle devait agir, cet enfant avant besoin d'elle au plus vite !
N'écoutant que son courage ou sa grande bêtise, elle assura ses prises et sauta par l'ouverture pour atterrir en souplesse sur le sol poussiéreux et sale. Il n'y avait personne dans la pièce, une chose assez étrange compte tenu qu'elle pensait trouver le blesser non loin de son lieu de réception.

Elle se redressa, tendant l'oreille pour tenter de trouver d'où provenait le cri. Les gémissements s'étaient tue, ce qui l’inquiétait encore plus... Mais elle n'avait quand même pas rêvé !
Elle s'avança prudemment dans la pièce, se faisant la plus discrète possible. Elle était soudain prit de sueur froide. Cela ne présageait rien de bon. Une sensation d'inconfort la prenait la faisant de plus en plus regretter son choix de sauter dans ce trou. Comment allait-elle remonter à présent ? Elle allait chercher la source du cri, puis tenterais de trouver une autre issue, il le fallait. Et cette obscurité l'effrayait de plus en plus. On aurait dit qu'elle tentait de l'engloutir toute entière...
Valentine comprit son erreur en débouchant dans la salle suivante. Une bougie avait été allumée sur une table au fond, dévoilant dans la pénombre, une vue terrifiante:
Il ne s'agissait pas d'un enfant mais d'une jeune femme... Et elle était morte. Oh, pas à cause d'une jambe cassée qu'elle se serait brisée en tombant, mourant d'anémie suite au saignement... Si seulement ça aurait été cela, la journaliste aurait pu s'en remettre très simplement... Non elle avait devant elle le cadavre d'une femme éventrée d'une façon répugnante... Et elle ne se l'était certainement pas faite toute seule...

Devant ce spectacle morbide, la jeune rouquine se remémorait les dires de Billy sur les morts retrouvés... Des adolescents, des jeunes femmes... le ventre ouvert dans une scène morbide et particulière... Elle n'aurait jamais dût sauter dans ce trou ! Cette femme venait de mourir à l'instant, son assassin devait encore être là ! Ou pire encore...
Un frisson glacé lui parcouru l'échine lorsqu'elle entendit soudain la respiration rauque de quelqu'un non loin derrière elle. Il... était là...
Elle se pétrifia, tremblant de peur. Elle était piégé dans cette bâtisse déserte, au milieu de nul part à une heure avancée... Si seulement elle était partit avec Ephraïm... Ses pensées se dirigèrent automatiquement vers lui, désespérément seule devant une situation dont elle n'était pas du tout maître.
Retenant son souffle, elle tourna lentement la tête, cherchant du regard l'individu. Elle ne le voyait pas, il était tapis dans l'ombre. Juste une silhouette puant la noirceur l'observait. Elle avait la désagréable sensation qu'il n'avait rien d'humain...

Un peu plus loin dans la pièce, elle avait repéré une porte entrouverte, lui donnant un lieu de fuite. Elle attendit un instant, hésitante. Mais cette attente se stoppa nette lorsque soudain un grognement effrayant s'échappa de la gorge de cette silhouette énorme. Il allait l'attaquer et lui réserver le même châtiment que l'autre femme.
Prise de panique, elle ne put s'empêcher de crier de peur et s'enfuit à toute vitesse vers la porte qu'elle franchit, fonçant droit devant elle, cherchant à tout prit à semer ce Monstre. Elle s'était aperçu qu'il boitillait légèrement, peut-être qu'elle allait pouvoir le battre à la course ?!
Priant pour que ça marche, elle tourna vira parmi les pièces et, alors qu'elle savait qu'il avait une pièce de distance avec elle, se cacha derrière un meuble afin de le tromper.

Lorsqu'il s’aperçut de l'absence de Valentine, il freina l'allure, passant dans la pièce en marchant. Sa manière de marcher était saccadé et avait quelque chose d'effrayant qu'elle n'aurait sut décrire. Plus elle l'observait et plus elle était persuadé qu'il ne faisait pas partit du genre humain. Mais bon sang qu'est-ce que que c'était ?!
Il se mit à renifler l'air comme s'il tentait de la repérer par l'odeur... sa tête huma, allant de gauche à droite puis s'arrêta, devenant complétement immobile.
La rouquine ne bougeait plus de derrière sa bibliothèque, l'observant derrière les étagères. Elle ne respirait même plus, son cœur cognant à lui en casser les oreilles.
Elle pouvait le voir à présent et cela ne l'avançait pas plus. Il était entièrement vêtu d'une sorte de cape noir et d'une cagoule mal mise. Impossible de voir à quoi il ressemblait véritablement... ce qui peut-être n'était pas plus mal.

Elle manqua de faire une crise cardiaque quand soudain, il tourna violemment la tête dans sa direction. N'importe quelle personne se serait cassé la nuque en faisant cela et pourtant il n'avait rien, pire, voilà à présent qu'il se précipité vers elle dans un grognement menaçant. Dans un réflexe salvateur, elle se mit à grimper la bibliothèque et se retrouve tout à en haut du meuble, tentant de se mettre à l'abri de son agresseur. Mais il semblait vouloir aussi monter et dans des mouvements désespérés pour rester en vie, elle lui donnait des coups de pieds, lui lançait des livres poussiéreux au visage. Elle criait de toutes ses forces sous la peur et la rage. Si elle cessait de se battre il allait la tuer sur place, elle le sentait... tout comme elle sentait que ses actions ne faisaient qu'exciter encore plus ce truc encapuchonné...
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MessageSujet: Re: La chance ne sourit qu'aux idiots... [PV Horace]   La chance ne sourit qu'aux idiots... [PV Horace] I_icon_minitimeMar 8 Jan - 0:14

Depuis quand Horace ne se souvenait-il plus des moments où son Ombre prenait le dessus ? S'il en croyait ce que disait sa mémoire, c'était bien la première fois qu'une telle chose lui arrivait. Mais malgré tout, cette question ne cessait de se répéter dans son esprit maintenant qu'il s'était réveillé au beau milieu d'une ruelle des vieux quartiers complètement déserte... Ou du moins désertée par toute autre forme de vie.

C'est avec un horrible mal de crâne qu'il s'était retrouvé allongé par terre, les bras mollement étendus le long de son corps. La torpeur encore présente dans ses muscles l'insensibilisa et l'empêcha d'effectuer le moindre mouvement pendant quelques minutes. Tout juste le temps qu'il lui fallait pour réaliser qu'il avait un sérieux trou de mémoire et qu'il ignorait totalement où il était. Le garçon avait bien des raisons de paniquer, avec toutes ces interrogations qui pouvaient lui encombrer le cerveau. Et pourtant, sans doute à cause de son réveil récent, il affrontait la réalité avec un calme olympien.

Peu à peu, il retrouva des sensations. D'abord des fourmillements désagréables, puis la possibilité de contracter ses muscles. Partant des doigts et des orteils, puis remontant le long de ses membres. Ce ne fut qu'une fois sûr et certain qu'il avait retrouvé la parfaite maîtrise de son corps qu'il esquissa un mouvement. Lentement, précautionneusement, il prit appui sur ses coudes, suivis par ses mains, pour se redresser et s'asseoir. Son regard presque hébété se mit à parcourir tout ce qui l'entourait, très lentement, comme s'il évoluait dans un univers rempli de coton. Ses yeux enregistrèrent des murs, des poubelles renversées, et un cadavre étendu à ses pieds.

Horace mit un bon moment avant de réaliser ce qui gisait à terre face à lui. Son expression passa de mollesse à incompréhension, avant de s'arrêter à de l'effroi. Ainsi figé dans l'horreur, son visage ressemblait presque à celui de l'inconnu, sans doute mort sous la peur et la douleur. Puis, il eut un vif mouvement de recul. Repliant brutalement les jambes vers lui et s'aidant de ses mains, il s'éloigna rapidement du décédé jusqu'à ce que son dos se plaque contre un mur. Jusqu'à être bloqué.

Sa respiration saccadée et son pouls rapide s'accentuèrent quand il s'aperçut d'un détail dérangeant qui l'inculpait sans équivoque. Malgré la lumière qui leur tombait dessus, l'homme au sol n'avait tout simplement plus d'ombre. C'était lui. C'était sa faute. Il avait recommencé à tuer.

C'en fut trop. Horace prit ses jambes à son cou.


Le mécanicien ne s'arrêta que des dizaines de ruelles et d'embranchements plus loin, une fois qu'il fut sûr et certain d'avoir mis assez de distance entre l'objet de sa culpabilité et lui-même. Prenant appui sur ses genoux, il s'obligea à reprendre son calme en respirant profondément. Même si ses poumons le brûlaient suite à l'effort qu'il avait accompli. Même si son instinct de survie lui dictait de reprendre sa route.
Mais sa recherche de repos fut de bien courte durée, comme si le monde entier s'était ligué pour lui filer la frousse de sa vie.

Un hurlement à vous glacer le sang retentit soudainement, incroyablement proche du fuyard. Ce dernier fit un véritable bond avant de regarder précipitamment autour de lui. Avait-il tourné en rond et s'était-il finalement rapproché du lieu de son meurtre ? Avait-on découvert le corps ? L'avait-on trouvé lui, homme qui avait récemment assouvi sa pulsion la plus sombre ? Avait-il du sang sur les mains ? La panique le poussa à vérifier cette dernière information, même s'il savait au fond de lui qu'une telle chose était impossible. Dévorer une ombre ne laissait pas de trace.

Mais le hurlement gagna en intensité, et Horace finit par en identifier la provenance. Un bâtiment désaffecté. Qu'il ne se souvenait pas avoir vu. Donc ce hurlement ne le concernait pas le moins du monde.

Cette information lui fit l'effet d'être un ballon trop rempli d'air qu'on s'amuse à percer. D'un coup, toute la tension fut évacuée, toute la peur et la panique également. Il redevint lucide, ses iris sombres posés sur la bâtisse. On avait besoin de son aide. On venait de lui donner une occasion de racheter son crime. Du moins, c'était ainsi qu'il voyait les choses. Il se devait d'intervenir. Pour son équilibre mental. Pour oublier ce qu'il avait fait.

Soudain empli du sentiment d'être chargé d'une mission de la plus haute importance, il s'élança vers le bâtiment à la recherche d'une entrée. Sauf que l'univers avait décidé de lui compliquer les choses. Il fit le tour du bâtiment sans trouver la moindre entrée. Les planches et les verrous étaient bien trop solides pour lui permettre de se frayer un chemin. Le seul passage qu'il voyait était trop en hauteur pour lui : les fenêtres du deuxième étage.

Alors, pressé par le temps, il eut la bonne idée de regarder les débris qui entouraient la bâtisse. Un peu à l'écart de la maison, sous trois pans de mur à moitié écroulés et un large morceau de tôle froissée, il parvint à dégoter une vieille corde élimée par le temps. Le jeune homme avait finalement plus de chance que ce qu'il imaginait. A moins que ce ne soit la demoiselle en détresse qui soit chanceuse... Au moment de repartir vers le bâtiment, il ramassa une brique, qui finit quelques minutes plus tard accrochée au bout de la corde. Il ne lui restait plus qu'à faire preuve de sa force.

Faisant tourner la corde à bout de bras, imitant ainsi les cowboys armés de leur lasso, il tenta de faire prendre de l'élan au poids pour le lancer vers une fenêtre brisée. Mais la brique s'écrasa lourdement contre le mur, juste en dessous de la fenêtre, avant de retomber au sol. La deuxième fois, ce fut à côté. Mais la troisième fois, elle se glissa sans trop de bruit à l'intérieur. Horace avait réussit. Il n'avait plus qu'à se hisser à l'aide du mur et de la corde à l'intérieur. Plus une minute à perde, il ignorait combien de temps encore la victime tiendrait. Alors, sans même prendre le temps de tester la solidité de la corde, il l'attrapa et posa ses pieds contre le mur pour grimper.

La corde grinçait de façon inquiétante. Mais le garçon tint bon et accéléra même le mouvement pour arriver avant qu'elle ne cède sous son poids. Chose qui arriva au moment même où il s'élança pour poser la main sur le rebord de la fenêtre. Le machiniste crut que son heure était venue. Il se vit dégringoler les deux étages et s'écraser tête la première. Sa mort aurait au moins été rapide. Mais son instinct avait bien fait les choses. Sa main droite s'était agrippée à l'endroit où elle allait se poser, sauvant la vie de son possesseur qui était désormais les pieds dans le vide.

Se ressaisissant vivement, il se hissa sur le rebord de la fenêtre et se laissa glisser à l'intérieur, de la sueur dégoulinant le long de son visage. Il l'avait échappé belle. Fermant les yeux pour se remettre de l'émotion qui l'avait envahi, Horace fut néanmoins rapidement ramené à la réalité par les hurlements qui persistaient. Putain. Fallait qu'il se dépêche.

Se relevant d'un coup, il reprit sa course à travers la maison, s'orientant grâce à ses oreilles non sans quelques erreurs et hésitations. C'est ainsi qu'il finit par arriver dans la pièce d'où tout le boucan provenait. Le garçon s'attendait au pire. Une scène de torture où une femme se faisait éventrer. Ou un autre supplice qui pouvait durer plus longtemps, vu les nombreuses minutes pendant lesquelles la victime avait hurlé. Mais heureusement il se trompait, comme le montrait le spectacle qui se déroulait sous ses yeux.

Une fille était perchée au sommet d'une étagère, lançant tout ce qui lui tombait sous la main dans la face de l'homme encapuchonné qui tentait de la saisir. A cette vitesse, elle serait bientôt à court de munitions. Il devait intervenir au plus vite.

Une idée lui traversa soudain l'esprit. Il allait attirer l'attention de l'assaillant pour donner à la demoiselle le temps de fuir... Ou de se recharger tout du moins.

Tentant tout d'abord de crier, il se rendit bien vite compte que cela ne servait à rien. L'homme grognait si fort et la fille avait un hurlement tellement aigu que c'était peine perdue. Alors il tenta le tout pour le tout.

La pièce disposait de deux rangées d'étagères. Choisissant celle qui était dans le dos de l'encapuchonné, Horace s'appuya contre une bibliothèque de tout son poids pour la faire basculer. Manquant de tomber avec elle, il parvint à s'éloigner de justesse lorsqu'il la sentit partir. Puis ce furent les dominos. Une à une, toutes celles qui formaient le rayon s'affalèrent, le tout dans un vacarme assourdissant. Si là, il n'avait pas toute leur attention, alors il devrait passer aux choses sérieuses et en venir aux mains.

Tournant un visage presque satisfait de son œuvre en direction des deux autres, son sentiment de victoire s'éteignit au moment même où ses yeux se plongèrent dans les cornées noires de l'homme. Ce qu'il avait face à lui n'était pas humain. Et sa cible venait de changer.

« Ouh putain de merde ! »
Horace n'avait pas de plan. Il avait juste agi sans réfléchir. Et quand il vit la chose s'élancer vers lui, il n'eut d'autre réflexe que de se barrer en courant dans la maison, le monstre sur les talons.


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MessageSujet: Re: La chance ne sourit qu'aux idiots... [PV Horace]   La chance ne sourit qu'aux idiots... [PV Horace] I_icon_minitimeDim 20 Jan - 13:30

Depuis combien de temps criait-elle ainsi ? Sa gorge la brûlait terriblement tandis qu'elle s’évertuait à repousser les attaques de ce montre inhumain. Elle fatiguait, commençait à perdre l'espoir de pouvoir s'en sortir. Ce terrible sentiment d'abandon, de sentir sa vie arriver à sa conclusion hâtive.
Ce fut à cet instant qu'un bruit tonitruant commença à sa faire, augmentant de plus en plus, recouvrant ses cris. Que se passait-il ?!

Aussi étonné qu'elle, l'agresseur cessa de bouger, observant les bibliothèques qui s'effondraient les unes sur les autres telles des dominos dont l'équilibre venait de céder sous la pression d'un doigt joueur.
Quelqu'un venait de tout faire écrouler, devenant ainsi la nouvelle cible du monstre. Si ce dernier n'était pas encore partit à sa suite, il n'avait pourtant plus d'intérêt pour la rouquine.
Tétanisée en haut de son meuble, elle vit la silhouette humaine jurer avant de s'enfuir à vive allure, l'encapuchonné reprenant aussitôt sa traque sur la nouvelle proie.

Valentine resta immobile un long moment, s'assurant qu'ils étaient partit, avant de descendre en silence et de décamper dans la direction opposée. Elle devait fuir au plus vite, sortir de cet endroit de malheur ! Quelle idée stupide elle avait eu de foncer tête baissée là dedans ! Si elle s'écoutait, elle se serait mise des claques.

Elle circula le plus silencieusement possible, cherchant une autre issue. Peut-être qu'à l'extérieur elle n'avait pas vu une éventuelle porte dérobée.
Valentine chercha partout où elle pouvait accéder, priant pour s'échapper. Mais elle ne trouvait rien et l'idée de croiser la route du monstre la stressait encore plus. Elle trouva même l'entrée, mais elle avait beau se déchainer sur la porte, impossible de libérer l'entrée. Si seulement elle avait eu un pied de biche ou quelque chose y ressemblant !
Il lui vint même l'idée de retourner dans la salle où se trouvait le cadavre, histoire de chercher de quoi l'aider à se hisser par le trou par lequel elle était entrée, mais la seule idée de revoir le massacre lui fit changer d'avis. non, hors de question de retourner là-bas !

Elle repartit fouiller les étages, à présent habituée à l'obscurité. L'endroit était vraiment glauque, lui donnant des frissons à chaque fois qu'elle franchissait le seuil d'une nouvelle salle. Mais au bout d'un moment, elle se retrouva face à une impasse. Il n'y avait plus de portes, juste des étagères. Elle trouva cela étrangement bizarre, comme si cela n'aurait pas dû être comme cela. Une intuition féminine surement.
La journaliste examina les meubles et trouva ce qu'elle cherchait: une porte dérobée dissimulée derrière une étagère. Elle poussa celle-ci et parvint à ouvrir la porte. L'intérieur sentait le renfermé et l'air était tellement lourd de poussière qu'elle éternua dès qu'elle sentit l'odeur. Elle pouvait également sentir quelque chose ressemblant à de la poudre de métal...
Au bout de la pièce, elle vit l'obscurité d'un escalier qui descendait surement vers une autre porte. Elle s'avança et pu le confirmer. Elle tenta même d'ouvrir le loquet mais elle était verrouillée. Par déduction, elle comprit que ce chemin devait mener à une cave. Et dans ce genre de vieilles bâtisses, ces fameuses caves avaient toujours un accès aux égouts. Bingo !
Il ne lui restait plus qu'à trouver la clé et elle pourrait s'enfuir tranquillement et...

Un bruit violent au dessus de sa tête, surement à l'étage au dessus, la fit sursauter violemment. Le monstre était toujours en train de traquer sa proie. Ce fut à ce moment là qu'elle se rappela d'un détail important qui la rendit honteuse. Bon sang le garçon !!! Elle n'allait certainement pas l'abandonner ! Quelle grosse idiote ! Sous la panique et l'irrésistible envie de s'enfuir, elle en avait oublié son sauveur !!
Elle se précipita hors de la salle et le chercha, tendant l'oreille pour trouver l'endroit où il devait se trouver à présent. Elle avait eu le temps de repérer un peu les lieux et savait à présent quoi faire pour l'attraper avant la créature.

Il y avait un peu plus loin de longs couloirs qui se croisés en un petit carrefour. On était obligé de passer par là, aussi se mit-elle contre le mur et attendit en silence, attendant le bon moment. Quelques secondes plus tard, elle entendit des bruits de courses venant dans sa direction.
D'un geste vif, son bras se tendit soudain vers la silhouette humaine qui commençait à la dépasser, apparemment trop pressé pour voir les passages à droite et à gauche, dissimulés par la noirceur de l'endroit.. Ses doigts encerclèrent le poignet du garçon et avant même qu'il ne comprenne ce qui se passait, elle le cramponna solidement et le tira vers elle.


"Suivez moi !"

Elle se mis alors à courir vers un de ces fameux couloirs dérobés, l'entrainant avec elle. Il fallait faire vite, le monstre ne devant surtout pas voir où ils allaient se cacher !
Elle l'amena à la porte cachée où elle l'y poussa sans hésitation et tira les étagères derrière elle pour dissimuler l'entrée avant de refermer l'entrée.
Un long silence pesant se fit de l'autre côté, pis des grognements apparurent. Il occupait l'impasse et cherchait ses deux proies qui s'étaient volatilisées. Mais il n'y avait personne dans cette pièce et cette fois-ci aucune cible ne s'était dissimulée en hauteur.
Valentine attendit derrière la porte, à l'affut, la main sur son nez pour ne pas être à nouveau prise d'éternuements. Par chance, le monstre dû penser qu'ils étaient passé par une autre salle et fit demi-tour, reprenant sa traque ailleurs. quand elle fut certaine qu'il était partit, la journaliste se tourna vers le garçon.


"Merci de m'avoir sauvé, je serais probablement morte à l'heure qu'il est sans votre intervention."

Elle sourit et s'avança dans la pièce, repérant ce qui devait être une bougie accompagné d'allumettes. Très poussiéreuses, elle réussit tout de même à les allumer, éclairant ainsi la pièce. A présent elle comprenait l'odeur métallisée: Une salle d'alchimie. Elle en avait déjà entendu parlé et lu dans des livres, aussi elle reconnue aisément le lieu. grimoire, bocaux avec des ingrédients diverses, des sachets de poudre en tout genre, des parchemins... Il y avait tout.

"Le kit du parfait petit alchimiste apparemment... Donc soit le truc qui nous poursuit est une sorte d'homonculus, soit c'est l'alchimiste lui-même qui a raté sa transmutation ou je ne sait quelle horreur dans le genre... Plutôt répugnant tout cela, vous ne croyez mais Mons... Horace, c'est vous ?!"

Se tournant vers lui pendant qu'elle parlait, elle reconnu le garçon. Il travaillait au cabaret du lost paradise et avait eu l'occasion de lui parler deux ou trois fois. Il avait effrayé un de ses collègues journalistes, ce qui avait attisé sa curiosité débordante. Mais il semblait être on ne peut plus normal comparé aux autres... pour le moment en tout cas.
Elle le dévisagea, trouvant la coïncidence de leur présence ici assez comique, mais ne lui fit pas remarquer. Elle préférait d'abord sortir d'ici et prévenir la police et surtout son précieux Aldrick qui la croirait sur parole lorsqu'elle lui expliquerait toute la situation.


"Il y a un escalier qui descend, là-bas. Je suppose qu'il doit mener à la cave. Et qui dit cave dit entrée vers les égouts, en tout cas je l'espère. Je suis certaine que la clé dois être quelque part dans ce bureau, il faut la trouver et foutre le camp d'ici."
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MessageSujet: Re: La chance ne sourit qu'aux idiots... [PV Horace]   La chance ne sourit qu'aux idiots... [PV Horace] I_icon_minitimeSam 2 Fév - 18:11

Tout ce qui lui avait importé jusqu'à présent, c'était de secourir la demoiselle en détresse. Elle qui luttait depuis bien longtemps déjà pour échapper à une créature d'outre-tombe. La seule solution qui lui avait traversé l'esprit, ç'avait été de faire tomber toute une rangée d'étagères pleines de bouquins tous plus vieux les uns que les autres, espérant ainsi faire suffisamment de bruit pour attirer l'esprit dérangé de l'assaillant. Certes, son coup avait parfaitement fonctionné et l'encapuchonné avait détourné son attention de la jeune femme pour se reporter entièrement sur lui. Mais Horace avait fait une erreur dans tous ses calculs. Il s'était oublié lui. Trop pressé de rattraper son erreur et de sauver une vie pour remplacer celle qu'il avait ôtée. Trop désireux d'oublier le pêché qu'il venait de commettre. Il avait oublié de prendre en compte sa propre situation pour agir. Et maintenant que tous les meubles qui le cachaient à la vue du monstre venaient de s'écrouler, il avait perdu son bouclier. Plus rien ne le séparait des prunelles quasi-inexistantes de l'inconnu. Il était à découvert, sans armes ni objets lui permettant de se défendre. Il était à sa merci.

Il ne lui restait plus qu'une chose : son instinct de survie, que la panique grandissante avait réveillé. Alors quand l'inhumain s'élança vers lui dans l'espoir d'assouvir sa soif de sang sur une autre victime, les longues jambes du garçon accomplirent leur devoir, et il détala comme un lapin. Sa course n'avait pas vraiment de logique. Il sprintait juste aussi vite que possible et tournait chaque fois qu'il en avait l'occasion. Il voulait le semer, c'était évident. Inconsciemment, c'était la seule et unique chose qu'il tentait de faire. La jeune fille qu'il était venu sauver, elle était loin, très loin dans son esprit, enfermée au fin fond d'un petit tiroir. Car la seule chose qui lui importait était de fuir.

Mais ce qu'il ignorait, c'est que cette chasse accentuait la férocité de son poursuivant. Il aimait la traque qu'il faisait et son appétit féroce prenait de plus en plus d'ampleur. Il courait de plus en plus vite et gagnait peu à peu du terrain sur sa jeune victime. Puis, quand elle fut à portée de main, il sauta.

Ce fut comme une massue qui s'abattit sur le dos du machiniste. Il fut projeté au sol le souffle coupé et se retrouva face contre terre sans comprendre ce qui venait de se produire. Tout ce qu'il savait, c'est qu'une poigne de fer lui écrasait l'épaule à lui arracher un gémissement de douleur pour le maintenir immobile.

Soudain, la pression insupportable qui lui broyait l'articulation se relâcha, et Horace se retrouva soulevé du sol. Le terrain sur lequel il gisait s'éloigna de son champ de vision et il vit le décor tourner avant de se retrouver face au plafond. Puis ce fut le choc. Son dos rencontra une surface dure et un poids se mit à appuyer sur son abdomen, limitant toute possibilité de respirer. Bientôt, ce qu'il pouvait voir se limita à une tête dont il distinguait mal les traits dans l'obscurité. Le pendentif que l'encapuchonné avait autour du cou glissa lentement hors du col tandis qu'il se penchait, dévoilant un petit objet semblable à une clé aux yeux apeurés du garçon. Le visage se rapprocha du sien, forçant ses yeux à se plonger dans deux orbites menant sur le noir, sur le néant. Une haleine putride s’engouffra dans ses sinus tandis que la bête ouvrait sa gueule pour grogner de satisfaction, et le garçon dut retenir un haut le cœur. Putain de merde. Il était foutu. Il ne pouvait plus s'échapper, pris au piège entre les griffes d'une créature dont il ignorait tout. Il allait mourir ici et maintenant, sans même avoir pu demander pardon pour son crime. Il n'y avait plus aucun espoir.

Le monstre leva le bras et Horace ferma les yeux, s'apprêtant à recevoir le coup. Mais rien ne vint. La masse qui le maintenait au sol disparut brutalement, accompagnée d'un rugissement de douleur et d'un bruit sourd. Quelque chose venait de se produire. Quelque chose qui avait sauvé la vie du jeune homme. Alors, profitant de cette seule et unique occasion pour s'enfuir, il se releva et reprit sa course. Le bruit de ses pas résonna dans le couloir tandis qu'il s'éloignait du lieu où il avait failli perdre la vie. Et, s'il avait fait plus attention en quittant l'intersection, il aurait sans doute remarqué cette trace sombre qui glissa de la créature à lui-même pour reprendre sa place originelle.

Jetant un coup d’œil en arrière, le mécanicien voulut s'assurer qu'il était débarrassé de son poursuivant, mais il déchanta bien vite. Derrière lui, une silhouette se redressa et d'autres bruits de pas, bien plus lourds, rejoignirent les sien. La course poursuite reprenait, et il n'aurait peut-être pas autant de chance la prochaine fois.

Pourtant, la chance rejoignit son camp cette fois encore. Même s'il ne le prit pas de cette façon au premier abord.

Quelque chose se saisit soudain de son bras et le tira dans une direction toute autre que celle qu'il comptait prendre. Des doigts, qu'il espérait humains, venaient d'encercler fermement son poignet et semblaient décidés à ne pas le lâcher. Cette simple action activa quelque chose dans son cerveau, à l'endroit même qui gérait la mémoire. Et il y eut un flash.

Il se revit dans la ruelle où il avait découvert le corps. Un homme dont il ne distinguait pas le visage lui avait saisit l'avant bras et tiré en arrière. Puis il avait prononcé ces mots pour le moment vides de sens : « Réponds-moi, bordel ! J'hésiterai pas à tirer, je te préviens ! »

Ce fut bref, mais le sentiment qui resta des suites de ce flash-back fut de la peur. La peur même d'être tué. Et ce seul sentiment suffit à lui faire croire que la personne qui l’entraînait à travers les couloirs lui voulait du mal. Les deux mots qu'elle avait prononcé et qui pouvaient pourtant le rassurer, il ne les entendit pas. Ou plutôt, il ne les écouta pas. Tout ce que son esprit pensait, c'était qu'il s'agissait d'un sbire de son poursuivant, et qu'il allait l'enfermer pour l'empêcher d'échapper au monstre.

Même quand il fut poussé dans une pièce aux effluves particulièrement fortes et qu'il sentit la porte se refermer derrière lui, il conserva cette impression. Cette sensation d'être pris au piège et de ne pouvoir rien faire pour se tirer de cette impasse. Pourtant, quand des grognements retentirent de l'autre côté de la porte sans pour autant s'approcher, il dut remettre en question son jugement. La main devant la bouche pour masquer le bruit de sa respiration haletante, il préféra garder le silence. Parce que cette porte close ne l'enfermait pas avec l'encapuchonné, mais l'en préservait. Comme un voile d'invisibilité qui l'empêchait de les trouver. Non, il n'était pas en danger. Il était à l'abri. Et quand les bruits de pas de l'entité s'éloignèrent de leur cachette, il en eut la conviction. Et sa méprise le fit grimacer d'embarras.

« Merci de m'avoir sauvée, je serais probablement morte à l'heure qu'il est sans votre intervention. »

La voix féminine qui prononça ces mots lui indiqua l'identité de la personne qui l'avait sauvé. C'était elle. Celle qu'il était venu secourir à l'origine mais qu'il avait complètement oublier dans sa course folle. Il lui devait une fière chandelle. Ou plutôt étaient-ils quittes désormais ?

Puis, la lumière fut. Une petite lumière tamisée qui lui permit d'observer la pièce cachée dans laquelle ils se trouvaient. Encore trop envahi par l'adrénaline de sa fuite passée, il n'écouta qu'à moitié ce qu'on lui disait, préférant fixer son regard sur des bocaux remplis d'objets douteux. Les seuls mots qui firent leur chemin jusqu'à ses tympans furent 'homonculus', 'alchimiste' et 'répugnant'. Un charabia incompréhensible pour lui.

Mais un mot le fit tiquer. Un seul. Horace. Son prénom. Mais d'où cette femme le connaissait-elle ? Il ouvrit la bouche pâteuse pour parler, et sa voix lui parut étrangère. Mais pourtant, il devait poser la question.

« Hein ? D'où vous connaissez mon... »

Il s'interrompit quand son regard tomba sur un visage familier. Des yeux bruns et des cheveux rouges... Peu avaient de telles caractéristiques, et encore moins ce style de coiffure et cette façon de s'habiller. Il la connaissait, pour lui avoir parlé plusieurs fois. Elle était déjà venue au Lost Paradise, et c'est là-bas, dans cette bâtisse familière, qu'il l'y avait croisée.

« Valentine ?! Mais que faites-vous ici ? »

Drôle de coïncidence. S'il s'était attendu à la trouver dans un tel lieu en pleine situation cauchemardesque, il aurait vraiment eu les idées dérangées. Mais mine de rien, il était soulagé. Soulagé d'être avec quelqu'un qu'il connaissait. Parce que s'il venait à mourir, ce ne serait pas seul...
Horace eut envie de se baffer en réalisant ce qu'il venait de penser. Quel abruti il était. Il devait arrêter de penser aussi négativement s'il voulait avoir une chance de s'en sortir. Prenant exemple sur le calme dont faisait preuve la journaliste, il jugea bon de se ressaisir et se redressa, prêt à aider sa collègue d'infortune à trouver une sortie.

« Il y a un escalier qui descend, là-bas. Je suppose qu'il doit mener à la cave. Et qui dit cave, dit entrée vers les égouts, en tout cas je l'espère. Je suis certaine que la clé doit être quelque part dans ce bureau, il faut la trouver et foutre le camp d'ici. »

La clé ? Il fallait trouver une clé ? Alors le passage était verrouillé. Le premier réflexe du garçon fut de porter la main à sa ceinture, mais malheur lui fut de constater qu'il n'avait aucun outil sur lui. Diable, pourquoi était-il sorti sans eux ? Il aurait pu en forcer la serrure.

C'est alors qu'il se mit à agir. Il voulait se rendre utile et sortir d'ici. Mais pour cela, il devait penser à toutes les alternatives. Trouver la clé, ou trouver un autre moyen d'ouvrir la porte. Et pour cela, il devait descendre les escaliers pour aller observer la serrure.

« Permettez ? Demanda-t-il en tendant la main vers la bougie. J'aimerai aller voir cette serrure de plus près avant qu'on se mette à chercher. »

Se saisissant de la bougie, il descendit les marches l'une après l'autre et s'approcha de la porte. Puis il approcha la flamme du loquet et observa le type de serrure. C'était du lourd. Une sacré sécurité qui nécessitait des outils de professionnels pour pouvoir la forcer. A moins qu'ils aient un objet qui permette de briser le verrou. Autrement dit, ils allaient devoir fouiller le bureau, et il espérait vraiment y trouver quelque chose.

« Bon, je ne peux rien faire pour le moment, il me faudrait quelque chose pour enfoncer le métal. Allons chercher cette clé dans le bureau... »

Horace remonta et commença à fouiller, ouvrant les tiroirs pour tenter d'y dégoter le fruit de leur liberté. Quand soudain, il s'arrêta et pâlit. Il se souvenait où il avait vu une clé dernièrement. Et quelque chose lui disait que c'était précisément celle qu'ils cherchaient, pour leur plus grand malheur.

Alors, il se tourna vers Valentine, et lui avoua, la voix légèrement tremblante :

« La clé... Je crois qu'elle ne se trouve pas ici. Je l'ai vue accrochée autour du cou du monstre... »

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MessageSujet: Re: La chance ne sourit qu'aux idiots... [PV Horace]   La chance ne sourit qu'aux idiots... [PV Horace] I_icon_minitimeJeu 11 Juil - 16:41

Une veine pour Valentine de se retrouver avec un visage familier. Aussi curieux que cela lui paraissait, elle s'en réjouissait même beaucoup. Oh certes, ce n'était pourtant pas quelqu'un dont elle connaissait tous les secrets et dont elle avait tendance à boire un verre avec -c'était d'ailleurs un peu le contraire, elle devait bien se l'avouer- mais son énergie et l'espoir de s'en tirer en vie était revenue en elle.
Oui, tout irait bien, ils allaient rentrer chez eux en un seul morceau et cette histoire se rajoutera aux nombreuses péripéties qu'elle avait vécu jusqu'à aujourd'hui et dont elle est assez fière de raconter.

Elle le regarda s'éloigner dans les escaliers pour vérifier la serrure et malgré elle, un sourire s'afficha sur ses lèvres. Ils allaient bientôt s'en tirer ensemble.
Pour éviter d'être à nouveau plonger dans le noir, elle ralluma une seconde bougie et entreprit de fouiller à droite à gauche, cherchant la clé. Elle devait bien être quelque part cette coquine !
Il y avait tellement de choses étranges dans cette pièce... Des formules indéchiffrables pour elle sur du parchemin, des fioles qui semblaient contenir des choses... mouvantes ?
Valentine eu des frissons à cette idée et préféra ne pas trop s'en approcher par mesure de précaution. Cela ne l'effrayait pas tant que cela, mais elle savait se montrer prudente. Chose assez comique quand on savait qu'elle n'avait fait aucune preuve de prudence en entrant dans cette satané bâtisse ! Mais elle apprenait vite de ses erreurs et ne les commettaient plus par la suite... Même si elle aurait préféré pas tomber sur ce genre d'évènement pour cette bêtise là.

Son regard finit par tomber sur un grimoire poussiéreux à la couverture sombre et aux écritures dorées. Cela la fascina bien malgré elle et s'en approcha pour l'ouvrir, commençant à feuilleter. Comme elle l'avait deviné, elle n'en comprenait pas la moitié. Et pourtant, elle continuait de le lire comme si tout avait un sens pour elle. Hum... Cela pouvait être intéressant pour la suite. Et elle avait de la chance, elle connaissait un Alchimiste bien vivant qui allait surement pouvoir l'éclairer sur ce que contenait l'ouvrage...
La voix d'Horace la fit sortir de ses pensées et elle tourna la tête vers lui, refermant mécaniquement l'objet de sa main libre. Elle n'avait pas réellement entendu tout ce qu'il venait de lui dire mais par chance la dernière phrase accrocha son esprit avec une certaine froideur. la clé... se trouvait autour du cou du monstre ?!
Oh non non non non NON !
Aussitôt la nouvelle digérée, la jeune journaliste pâlit. Bon sang qu'allaient-ils faire ?! Ils avaient enfin trouvé un endroit sécurisé qui leur aurait permit de sortir d'ici sans repasser par la case "couloir dangereux" alors pourquoi ?! Pourquoi il fallait retourner dans cet enfer ? Pire, il fallait en plus traquer cette chose horrible qui ne désirait qu'une seule chose: les éventrer le plus cruellement possible !

Prenant une bonne bouffée d'air, elle reprit ses esprits. ce n'était pas le moment de paniquer allons ! Elle s'approcha d'Horace et se mit à cogiter le plus rapide possible. Hum, il devait être épuisé de sa course poursuite alors qu'elle même avait pu reprendre un peu de force. Elle courrait également vite... Oui c'était l'idée !!
Ayant un éclair de génie -ou pas- elle hocha la tête d'un air convaincu et prit la parole.

"Je pense avoir un plan ! Il va falloir l'entraver tout en nous laissant libre accès à la clé. Donc je propose ceci : Je vais retourner dans le bâtiment et servir de cible pour qu'il recommence à me courir après. Toi tu n'auras qu'à aller dans la salle des bibliothèques et attendre que je l'y emmène. De mémoire, il reste encore des rangées débout, tu pourras les pousser sur lui et l'écraser ! Il sera ainsi facile d'attraper son collier à travers les étagères. Il va quand même pas réussir à se relever aussitôt ! ... En fait si c'est une sorte de zombie, il pourrait mais... Non non, restons positif, il faut que l'on réussisse ! Aller go !"

Sans attendre une réponse, elle posa sa bougie et ouvrit la porte, s'assurant que la voie était libre avant de s'élancer dans la bâtisse.
Elle se sentait à nouveau en pleine forme et déterminée, mais cela n'était pas un défaut ? A fond dans son idée, elle n'avait même pas laissé une chance au pauvre Horace de donner son point de vue. Elle ne s'en rendit compte que lorsqu'elle franchit une salle poussiéreuse où un grognement familier retentit. Flûte... Venait-elle de refaire la même bêtise ?  Se mordant la lèvre, elle préféra chasser cela de son esprit et serrant les poings et balança d'une voix forte.


"Eh le moche ! Attrapes moi donc si tu t'en crois capable ! Fais gaffe à pas perdre une jambe dans la course hein, gros décérébré !"

Elle ignorait complétement s'il avait comprit ce qu'elle avait dit, mais au moins, cela avait eu le mérite d'attirer l'attention du monstre sur elle. Il s'avança vers elle et, tandis qu'elle prenait la fuite, il s'élança derrière elle, bras tendues et grognements putrides vers sa proie.

[bon ben vala, désolée du gros retard ^^"]
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MessageSujet: Re: La chance ne sourit qu'aux idiots... [PV Horace]   La chance ne sourit qu'aux idiots... [PV Horace] I_icon_minitimeMar 16 Juil - 18:15

La panique avait éveillé ses sens rendus comateux par la fatigue de la course. Il se sentait de nouveau pris au piège. Il avait fouillé la pièce, ou du moins une bonne partie, sans trouver la moindre trace de l’objet sacré qui leur viendrait en aide et lui permettrait d’ouvrir la porte. Et maintenant ? Ils étaient coincés. Entre des sorties complètement barricadées et un véritable monstre assoiffé de sang. Quant à la clé qui pouvait à elle seule les sauver tous les deux, il valait mieux l’oublier. Ne plus se souvenir de l’endroit où il l’avait vue. Ne plus y songer.

Pourtant, il lui avait suffit d’y penser une fraction de seconde pour que sa mémoire se réveille. Et les sensations avec. L’odeur putride qui lui avait agressé les sinus. L’horrible silhouette qui s’était découpée devant ses yeux. La clef dorée qui pendait à son cou –brillant dans le noir comme pour lui dire « je suis là, viens à moi, je peux vous sauver ». Et la peur.

Frissonnant d’horreur, il chassa ces visions cauchemardesques de son esprit. Il ne devait plus y penser. Il fallait qu’il se concentre sur le moment présent. Réfléchir à un plan qu’ils pourraient faire à deux, en se serrant les coudes, et qui leur éviterait de risquer leur vie autant que possible. Il avait prévenu Valentine dans cet unique but. Car seul, il savait qu’il ne pourrait rien faire…

A moins que son Ombre ne s’éveille à nouveau.

Oui. C’était peut-être ça, la solution. Se mettre en danger lui-même pour la pousser à quitter son immobilité. A intervenir pour le sauver. Et qui sait, peut-être éliminer la bête qui rodait dans les couloirs. Tant qu’il parvenait à récupérer la clef, il se moquait complètement de ce qui arriverait ensuite. La journaliste resterait ici. Ça valait mieux ainsi. Il ne voulait pas la condamner, si jamais son Ombre la repérait et décidait d’en faire aussi son repas. Et quand il aurait réussi sa mission, il la rejoindrait. Ils sortiraient d’ici vivants. Pour le reste, il pouvait se passer n’importe quoi. Tuerie, destruction. Ou même pire encore. Pour une fois seulement, il fermerait les yeux.

Son plan était désormais tout tracé. Soigneusement monté pour qu’il soit le seul à en ressentir de potentiels contrecoups. Ça n’allait sans doute pas plaire à la demoiselle. Mais peu lui importait. Il fallait agir, et vite.

Sauf qu’il n’eut pas le temps de prononcer le moindre mot. Plus vive que lui, la rouquine l’avait devancée, et de beaucoup. Parlant à toute vitesse comme pour gagner du temps, elle lui expliqua l’intégralité de son plan. Et, sans même lui laisser le temps de protester et d’encaisser toutes les informations qu’elle lui avait balancé, elle s’engouffra dans l’ouverture de la porte et disparut.

Réagissant avec un train de retard, Horace lui empiéta le pas. Il voulut la rattraper, la retenir, pour discuter d’un meilleur plan. Égoïstement, il ne voulait pas que ce soit elle qui prenne tous les risques. Pas alors qu’elle n’était que simple humaine. Non, ça devait être lui !

« Non ! Valentine, attends ! »

Mais à peine sorti de l’étrange pièce aux forts effluves, il n’en trouva plus aucune trace. Elle s’était comme volatilisée. Sa rapidité était telle qu’elle s’était précipitée dans le labyrinthe de couloirs sans se soucier des conséquences. Elle se jetait dans la gueule du loup. Maintenant, il ne pouvait qu’espérer qu’elle serait assez rapide…

Bon sang, quelle idiote.

Maintenant, il ne pouvait plus rien faire pour l’aider. Rien, à part s’en tenir à ce qu’elle lui avait dit. Pour le reste, elle serait seule. Avec ses jambes pour fuir, mais rien pour se défendre. Si jamais elle se faisait rattraper, ce serait fini. Pour elle tout du moins. Et ne pas savoir où elle était, ce qui était en train de lui arriver, était particulièrement angoissant. Le fait qu’elle ne soit qu’une connaissance et rien de plus n’y changeait fichtrement rien. Merde. Il était inquiet pour elle.

Réalisant que se morfondre ici n’allait certainement pas arranger leur situation, il décida de se concentrer sur son objectif. Retrouver la bibliothèque et se préparer. Tout en croisant les doigts pour ne pas la retrouver morte sur le chemin. S’il croisait le monstre avant elle, ce serait tant mieux. Pour le reste, il espérait juste ne rien compromettre.

Oh, il aurait pu s’en tenir à son propre plan et agir de son côté. Il y avait même songé. Mais l’idée que Valentine se retrouve à la bibliothèque avec la bête aux trousses sans personne pour renverser une étagère sur son poursuivant pendant que lui cherchait ailleurs, n’était même pas envisageable.

Alors, sans même attendre une seconde de plus, il s’élança… Tout en espérant prendre la bonne direction. Car là était une chose que Valentine avait oublié de vérifier. Horace se souvenait-il vraiment de l’endroit où se trouvait la bibliothèque ? La confiance brutale qui l’avait aveuglée l’avait induite en erreur. La vérité, c’était que le mécanicien avait quitté la pièce en courant comme un dératé. Il avait slalomé, tourné sans cesse dans l’espoir de semer le monstre, pour au final se perdre lui-même. C’était par chance qu’une main salvatrice lui avait capturé le poignet pour l’entraîner à l’abri. Sans cela, il n’aurait eu aucune chance de lui échapper. Mais maintenant qu’il devait lui-même se repérer dans le dédale, son assurance s’étiola.

Allez Horace. Courage. Tu vas la retrouver, cette bibliothèque. La maison ne peut pas être aussi grande…

S’arrangeant pour bien tout explorer, il choisit une direction et s’y tint… Dans le but de pouvoir retrouver la salle secrète si d’ordinaire sa mission venait à être compromise. Pourtant, à un embranchement, il reconnut le chemin. Il était déjà passé par là, lors de son arrivée sur les lieux. Quand il ne savait pas encore qu’il s’agissait de Valentine et qu’il y avait un monstre. Alors, se souvenant grossièrement de la route qu’il avait empruntée, il accéléra la cadence et se retrouva en un rien de temps face à une rangée d’étagères affalées les unes sur les autres. La pièce était jonchée de multiples ouvrages et autres babioles. Mais au fond, une rangée était toujours debout, en seule survivante d’une violente bataille. Et il n’y avait encore ni trace de la journaliste, ni de la bête.

Il espérait que ce soit bon signe.

Sans plus attendre, il se positionna derrière une étagère, essayant d’imaginer le trajet qu’ils pourraient prendre pour être certain d’attraper le monstre. Celle qu’il choisit était dans un emplacement stratégique. Ainsi, il pourrait facilement les voir arriver. Puis anticiper et éventuellement changer d’étagère à renverser. En bref, il avait plus de chance de s’adapter.

Enfin, son temps de préparation arriva à son terme. Au moment même où il entendit des pas précipités et des grognements inquiétants. Ils arrivaient. Chose que lui confirma la silhouette qu’il aperçut franchir la porte. Valentine. Suivie de très près par l’encapuchonné.

Dès qu’il eut la confirmation qu’ils allaient passer au bon endroit, il s’appuya sur l’étagère pour la faire basculer. Espérant qu’elle tomberait au bon moment. Qu’elle ne s’écraserait pas sur la journaliste. Qu’elle ne louperait pas le monstre.

Et puis, ce fut le choc. Quand l’amoncellement de bouquins et l’armature en bois s’effondra sur un corps…


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MessageSujet: Re: La chance ne sourit qu'aux idiots... [PV Horace]   La chance ne sourit qu'aux idiots... [PV Horace] I_icon_minitimeMer 17 Juil - 16:45

Oh oui, elle avait toujours été quelqu'un de très téméraire... A tel point qu'on aurait pu dire que c'était particulièrement irresponsable et suicidaire. Mais on lui répétait tellement de fois cette leçon, qu'elle avait finit par ne plus écouter et au final, elle recommençait toujours ses bêtises. Mais en fait, elle s'en moquait. Certes, elle aurait pu s'en mordre les doigts et se dire une bonne fois pour toute que c'était trop dangereux pour elle, mais... Non, elle aimait trop faire cela.
Il fallait croire que Valentine se droguait à l'adrénaline et en redemandait sans arrêt. Oui, cela ne pouvait qu'être l'explication logique au fait qu'elle était à présent en train de courir à travers un bâtiment abandonné avec un monstre glauque aux fesses.

Elle avait attiré son attention comme il se devait et elle en était assez fière... Jusqu'à ce qu'elle se rappel que cet être immonde comptait l’éviscérer sauvagement si jamais il venait à l'agripper. Quelle fille stupide... Ou trop téméraire... Ou... Peu importe, le moment n'était pas venu de lui lancer un chapelet d'insultes ou de commentaires douteux.
Elle courait depuis plusieurs minutes, circulant à travers les pièces, comme au tout début de sa mésaventure. Sauf qu'une chose différée grandement: Elle connaissait le terrain à présent et comptait bien l'occire grâce à Horace.

Oh bien sûr, l'idée qu'il se perde jusqu'à la bibliothèque lui avait frôlé l'esprit quelques fois en chemin vers le monstre et encore deux fois quand elle fuyait. C'était d'ailleurs pour cette raison qu'elle slalomait entre les meubles cassés, tentant de lui faire perdre l'équilibre, le faire tomber bêtement. Il s'était même emmêlé les pattes à un moment donné, lui permettant de freiner quelques secondes pour reprendre son souffle et lui lancer quelques piques de mauvais goût pour qu'il ne change pas d'avis.
Ah non, maintenant qu'elle avait toute son attention, hors de question qu'il reparte !

Il ne lui fallut pas plus de 10 minutes pour le promener dans la bâtisse et se diriger vers la salle où Horace devait l'attendre. Elle l'espérait tout du moins. La journaliste avait beau être athlétique, il allait bien falloir arrêter cette petite course poursuite à un moment donné, non ?
Elle entra dans la pièce et lança un rapide coup d’œil à l'intérieur, analysant l'endroit pour repérer le meuble solitaire qui attendait sagement au beau milieu. Oui, Horace devait être là-bas ! Elle prit une allure moyenne pour être sûr de ne pas devancer la créature et s'approcher de la bibliothèque.
Mais une chose qu'elle n'avait pas prévu se produisit.

Horace, préoccupé par le meuble et s’efforçant de le faire tomber, il ne sembla pas viser la bonne personne. Oh non mais il comptait quand même pas le faire écrouler sur elle ?! Sans compter qu'elle sentait maintenant les griffes du monstre lui frôler le dos, la prochaine attaque allait être décisive...
Heureusement, Valentine n'était pas quelqu'un qui était du genre à baisser les bras et ruminer sur son avenir. Elle regroupa toutes ses forces et plongea en avant, sautant avec agilité devant elle, terminant dans une roulade plus ou moins contrôlé, même si les décombres devant elle l'empêcha de se réceptionner et le choc qui s'en suivit l'étourdit au point qu'elle se sentit partir l'espace de quelques secondes. Quand elle se redressa, elle secoua légèrement la tête et se remise debout, regardant derrière elle.

Le meuble était finalement tombé sur quelqu'un, et par chance, ce fut sur le gros monstre puant. Elle l'avait échappé de peu, mais elle allait bien. Bon d'accord, elle devinait que sa tenue devait dans un état pitoyable et que les picotements qu'elle ressentait sur sa peau devait être des petites plaies, mais qu'importe, elle était en vie non ?!
Elle toussa légèrement, puis regarda vers Horace, lui souriant.


"Tu étais légèrement en avance, mais... On a obtenu le résultat que l'on voulait, hein ? Plus qu'à prendre la clé... Fiou... je peux te laisser le faire, je crois que j'ai besoin de m'assoir un peu."

Elle avait les jambes qui tremblaient sous le choc et en profita pour s'éloigner du désastre et s'assoir un instant sur un autre meuble tombé lors du combat précédent. Fouah, on pouvait pas nier qu'elle avait eu une soirée mouvementée !
L'esprit un peu ailleurs, elle tourna la tête vers son compagnon d'infortune et l'observa, se demandant comment il avait bien pu s'embarquer là dedans. Qu'est-ce qu'il pouvait bien faire dans le coin lorsqu'elle s'était soudain mise dans le pétrin. Oh elle aurait pu lui demander, mais elle n'allait pas l'embêter pour des banalités. Peut-être plus tard au cabaret... S'il y avait un plus tard.
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MessageSujet: Re: La chance ne sourit qu'aux idiots... [PV Horace]   La chance ne sourit qu'aux idiots... [PV Horace] I_icon_minitimeSam 20 Juil - 18:38

C'était lourd. Il avait déjà pu le remarquer précédemment, la première fois qu'il était entré dans cette bibliothèque. Une étagère, remplie de bouquins tous plus épais les uns que les autres, c'était vraiment lourd. Difficile à pousser. A faire tomber.

C'était pour cette unique raison qu'Horace avait tenté d'anticiper les actions de Valentine. Pour que le rayonnage chute à temps et atterrisse sur le monstre. Il ne devait surtout pas se louper. C'était une question de vie ou de mort.

Mais, emporté par le mouvement, il avait fini par perdre le contrôle. Alors qu'il sentait qu'il allait réussir, ses yeux suivant avec anxiété les mouvements des deux autres pour s'assurer que l'encapuchonné ne dévierait pas de sa course, tout échappa à sa maîtrise. Entraînée par son poids, l'étagère bascula de plus en plus vite. Bien trop vite. Il ne put la retenir. Et avant qu'il ait pu crier « Attention ! » pour prévenir la journaliste, elle s'effondra sur un individu dans un grand vacarme.

C'était trop tard.

Le garçon se retrouva figé, la main tendue en avant comme pour rattraper son erreur, les yeux fixés sur le meuble immobile. Au silence qui envahissait la pièce, il comprit qu'il avait eu la bête. Mais aussi que la journaliste ne s'en était pas sortie indemne.

Pourtant, un bruit retentit bientôt sur sa gauche, et quand il tourna la tête, il poussa un soupire de soulagement. Il s'était imaginé la jeune femme écrasée, à la fois sous le monstre et sous l'étagère. Ou bien réduite en charpie parce qu'il avait planté ses griffes dans sa chair au moment de l'impact avec la bibliothèque. Les pires scénarios s'étaient bousculés dans sa tête, et au final, la voilà qui se relevait et se retournait, l'air de rien, à quelques mètres des débris. Comment elle avait réussi à échapper au meuble et au monstre restait un mystère. Mais le principal, c'était qu'elle aille bien.

« Tu étais légèrement en avance, mais... On a obtenu le résultat que l'on voulait, hein ? Plus qu'à prendre la clé... Fiou... Je peux te laisser le faire, je crois que j'ai besoin de m’asseoir un peu. »

Tiens ? Finalement, elle n'en était pas ressortie aussi intacte qu'il le pensait. Sa dernière phrase lui fit froncer légèrement les sourcils, mais il ne posa pas de questions. La suivant du regard, il se contenta d'acquiescer avant d'ajouter :

« Vas-y, repose-toi. Tu en as fait assez. »

Puis, son attention se reporta sur le monstre et l'étagère, tout son sérieux retrouvé. Lentement, précautionneusement, il s'approcha du monticule de livres, les muscles contractés et prêt à bondir. La prudence l'avait poussé à se méfier de l'immobilité et du silence soudain de cette dangereuse créature. C'était louche. Beaucoup trop louche à son goût. Une étagère pouvait-elle vraiment lui faire aussi mal ? Au point qu'il perde connaissance ?

Se penchant légèrement en avant, il tenta d'apercevoir une ouverture droit sur son cou et sur la clé qui l'encerclait. Mais rien. Aucun espace. Seulement des bouquins.

Il allait devoir fouiller. Et cette réalité ne l'enchantait guère.

Prenant son courage à deux mains, il s'accroupit et commença à écarter les volumes reliés qui s'éparpillaient çà et là. Il faisait attention à chacun de ses gestes. Espérant à chaque instant que l'inconscient le resterait pour longtemps. Mais c'était là qu'il se trompait. Le monstre piégé n'attendait que le bon moment. Pour surgir des décombres et capturer sa proie...

Chose qu'il fit sans tarder.

D'un mouvement, d'un seul, la masse de papier se souleva, et une main à la peau noircie se referma sur le bras d'Horace. Son brutal mouvement de recul n'avait pas suffit à lui épargner cette capture. Mais maintenant, il ne pouvait plus fuir.

Le monstre, déjà, l'attirait vers lui tout en s'extirpant des livres qui l'ensevelissaient encore. Ce n'était plus qu'une question de minutes avant qu'il ne soit face à lui. Bientôt, il retrouverait son haleine putride. Et se ferait massacrer. Puis viendrait le tour de sa comparse. Ils étaient foutus. Il avait tout foiré.

Ce fut le moment qu'elle choisit pour se réveiller. Comme en réponse au mouvement de l'abomination, il avait senti quelque chose glisser sous lui. Son Ombre se mouvait désormais, amplifiant sa couleur de ténèbres, grandissant sous ses jambes repliées. Bientôt, il le savait, elle quitterait la surface rassurante du sol pour prendre forme et se jeter sur le mort vivant. L'engloutir. Et l'éliminer. Il aurait pu s'en enchanter. Mais ce fut un autre sentiment qui s'insinua en lui et le poussa à hurler :

« Valentine ! Sauve-toi ! »

Elle était en danger. Peut-être plus encore qu'avant. Il ne fallait surtout pas qu'elle reste dans cette pièce avec lui. Même si le monstre ainsi occupé à se rapprocher de sa proie avait laissé tomber toute méfiance. Même si la clé pendait librement de son cou, prête à être saisie.


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MessageSujet: Re: La chance ne sourit qu'aux idiots... [PV Horace]   La chance ne sourit qu'aux idiots... [PV Horace] I_icon_minitimeMer 2 Oct - 13:44

Son corps criait de mécontentement. Depuis qu'elle s'était embarquée dans cette histoire hors du commun, elle le malmenait, le forçait à dépasser ses limites, à accepter de continuer à avancer malgré sa fatigue. Elle était tellement crispée que ses muscles à présent en repos tremblaient péniblement, refusant de se remettre au travail avant plusieurs minutes. Valentine en était bien consciente, mais son esprit avait toujours été plus fort que son corps, le forçant à agir malgré l'action improbable qu'elle lui demandait.
Et si seulement ça s'arrêtait là, qu'ils puissent enfin souffler et chercher tranquillement une sortie pour enfin regagner leur logis et retrouver leurs amis. Ils l'avaient bien mérité non ?!

Sauf qu'évidemment, elle allait devoir joindre la police pour les prévenir du cadavre dans la bâtisse, l'auteur du meurtre et raconter leur petite histoire en mentant sur un ou deux détails bien évidemment. Qui croirait qu'ils avaient eu affaire à un monstre ? Oh oui, il y avait la preuve du corps sous la bibliothèque, mais immobile, ça ressemblera bien plus à un canular de deux jeunes gens qui n'avaient rien d'autres à faire que d'inventer des bêtises... Et du coup, ils seraient soupçonnés du crime... Oh mais merde enfin ! Bon finalement elle passerait juste un coup de téléphone anonyme en disant qu'elle avait entendu des cris en passant devant le bâtiment, cela serait bien suffisant.
Oui, voilà comment ils allaient procéder, personne n'avait besoin de savoir qu'elle avait été dans la mouise jusqu'au cou. Manquerait plus que ça pour qu'Ephraïm la gronde et lui interdise de sortir toute seule. Cela aurait été encore pire, elle n'était plus une gamine après tout !

La journaliste secoua la tête en faisant une légère moue. Elle se rendait bien compte que pour ce coup là, elle pouvait dire adieu à un article pourtant juteux. Oh avec un peu de chance, elle pourrait faire mine d'être la première sur place pour récolter ce que la police lui donnera. C'était mieux que rien... Ah ouais, sauf qu'elle pouvait pas être déjà sur place, le fait qu'elle soit dans un état lamentable la trahirait directement. De plus elle aurait le réflexe de donner plus de détails qu'elle n'en aura obtenu des flics. Crotte ! Bon tant pis, pour une fois elle ne travaillera pas. Elle s'en remettrait hein...

Un bruit soudain la fit sursauter avec force, la forçant à se retourner pour regarder ce que fabriquait Horace. Pourquoi était-ce si bruyant ? Il avait fait tomber des livres ? Mais en le voyant soudain se débattre avec force, son bras prit entre les serres noires qui avait essayaient de la taillader quelques minutes avant, son cerveau se réveilla, l'insultant intérieurement.
Quelle idiote ! C'était un monstre, une sorte de zombie dégoutant, une armoire n'allait pas le tuer ! Mais c'était pas possible qu'elle oublie ce détail pourtant si évident !! Elle poussa un juron et se redressa péniblement, ses jambes refusant encore de se remettre en mouvement. Il était encore trop tôt, mais tant pis, il fallait s'y remettre bon sang !

Elle regarda la scène, horrifiée. Oh non que fallait-il faire ?! Une arme, n'importe quoi de contondant pourrait suffire pour l'aider. Elle taperait jusqu'à ce que ce truc lâche prise. Et ensuite ils fuiraient dans leur cachette... Ah mais la clé !! Horace l'avait eu au moins ? Rien n'était si sûr et Valentine était complétement désorientée. Elle chercha un objet qui aurait pu servir d'arme de substitution mais la voix soudain paniquée de son compagnon d'infortune lui glaça le sang, attirant toute son attention. S'était-il fait mordre ?! Pourquoi voulait-il qu'elle fuit, pourquoi sans lui ? Non elle n'allait pas le laisser jouer les héros sacrifiés pour la belle jouvencelle en détresse ! Ah ça non, elle détestait ça !

Mais alors qu'elle allait ouvrir le bec pour protester et insister pour intervenir et l'aider, elle se figea, son souffle se bloquant d'un coup sous la frayeur. Il y avait quelque chose qui bougeait sous les livres, tout autour des deux bagarreurs. Ce n'était pas humain...
Et cela ne pouvait pas venir du monstre, il s'en aurait servit depuis longtemps sinon alors qu'est-ce que cela pouvait être ?!
Le regard du garçon la choqua plus qu'autre chose, lui le savait, et c'était bien pour ça qu'il paniquait, n'est-ce pas ?
Le cerveau de la rouquine fit tilt, ravivant des souvenirs qui pourtant avaient toujours été là. Pourquoi c'était-elle autant intéressée à lui au début... Un collègue photographe lui avait un jour raconté une histoire étrange alors qu'il avait interviewé un scientifique, un certain Monchieri... Il en avait été fortement troublé lorsqu'il avait vu le fils se faire engloutir par une ombre à travers son objectif. Tout le monde l'avait cru fou, sauf Valentine qui adorait ce genre d'histoire... Alors il n'avait pas rêvé ?

Son souffle revint d'un coup, redonnant de l'oxygène à son esprit qui déjà s'embrouillait. Elle devait fuir... Vite... TRES VITE !!
Son instinct lui criait de prendre les jambes à son cou et de ne pas se retourner, surtout pas.
Même son corps endolorit approuva l'idée et sans s'en rendre compte, elle recula lentement, puis lorsqu'elle arriva à l'entrée de la pièce, son regard toujours écarquillé par la peur, voyant très bien cette silhouette dénuée de lumière immerger des livres et de l'endroit où elle avait été assise juste avant, elle prit alors la fuite, repartant à toute allure dans les couloirs. Elle voulait juste se cacher dans un coin, qu'on l'oublie, tout simplement.

Ses pas l'entrainèrent malgré elle dans la toute première salle qu'elle avait visité en arrivant, redécouvrant le corps mutilé de la pauvre victime. Mais encore sous le choc, cette vue fut de trop pour son esprit et tout en se plaquant instinctivement contre le mur en cachant son visage de ses bras, elle cria d'épouvante, à bout de nerfs.
C'était beaucoup trop pour elle, même si elle avait toujours eu un esprit ouvert et résistant à la vue des cadavres. Ce soir, elle avait faillit devenir une de ces proies glacées qu'elle prenait en photo lorsqu'elle se rendait sur le terrain. Et cela était beaucoup moins amusant...

Lorsqu'elle n'eut plus la force de crier, que sa gorge ne soit plus qu'une brûlure sans fin, elle se redressa et se dirigea d'un pas nonchalant vers la pièce secrète, jetant de temps à autres des regards craintif autour d'elle. Elle voulait juste s'y cacher, qu'on ne la retrouve pas.
Elle y parvint non sans mal et s'y enferma, se désespérant même qu'il n'y avait pas de clé pour verrouiller la porte. Elle s'avança vers le bureau, mais au lieu de s'installer sur la chaise, elle la poussa et se cacha en dessous du meuble, se recroquevillant, serrant ses jambes contre elle, tremblant. Elle attendait que ce cauchemars finisse et qu'elle puisse sortir de son lit en soupirant de soulagement. Car elle rêvait hein... non ?
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MessageSujet: Re: La chance ne sourit qu'aux idiots... [PV Horace]   La chance ne sourit qu'aux idiots... [PV Horace] I_icon_minitimeDim 20 Oct - 21:56

Il était pris au piège. Incapable d'éviter l'inéluctable. Immobilisé par la poigne de fer de son assaillant. Et pourtant, il la sentait qui se réveillait, lentement mais sûrement. Glissant sur le sol, coulant entre les multiples ouvrages. S'éloignant peu à peu de lui pour s'approcher sournoisement de ce qui le mettait en danger. De l'encapuchonné. Il entendait son murmure aussi. Ressentait sa rage d'avoir ainsi été troublée. Horace savait ce que tout cela voulait dire. Il était en danger. Par conséquent, son Ombre aussi. Car si un être ne pouvait vivre sans son ombre, l'inverse était tout aussi véridique. Et elle n'allait certainement pas le laisser faire.

Autrement dit, il était sauvé.

Sauf que cette révélation ne le rassura pas. Au contraire, il sentit cette peur sourde monter en lui. Cette angoisse de voir un ami mourir. Ce sentiment égoïste qui voulait lui épargner la peine de perdre quelqu'un de nouveau. Même s'il ne la connaissait que trop peu, il ne pouvait se permettre de la laisser risquer sa vie plus longtemps. Elle était humaine. Elle avait une famille, des proches. Il devait faire quelque chose, et vite.

Alors il avait hurlé à l'intention de la journaliste de fuir. Un ordre, qu'il avait lâché dans la panique. Parce qu'il ne pouvait garder son calme en de telles circonstances. Il espérait que sa directive suffirait. Il voulait vraiment plus que tout que cela suffise. Qu'elle ne cherche pas à protester. Qu'elle ne tente pas de lui venir en aide. Car alors, elle serait à sa portée. Et il savait que son Ombre ne résisterait pas bien longtemps à une telle tentation. A une ombre jeune, fraîche et juteuse, qui se pavanait sous son nez. Autant dire non au meilleur met qui soit alors qu'il est dans votre assiette...

Son regard ne cessait d'aller et venir entre la créature et Valentine. Il faisait tout son possible pour se débarrasser de la première. Les griffes noircies se plantaient dans sa chair pour affermir la poigne d'acier qui le tirait en avant. Et pourtant, il tenait bon. Accroupi, plaçant tout son poids en arrière et prenant appuie sur ses jambes, il tentait tant bien que mal d'opposer toute sa force contre celle du monstre. Mais dans le même temps, il devait s'assurer que l'humaine avait bien pris conscience du danger et allait partir comme il le souhaitait.

Il l'avait vue hésiter. Il avait compris qu'elle allait protester. Mais elle n'avait pas de temps à perdre. Elle devait retourner au refuge, et vite. Sans ça, il avait peu d'espoir.

Pourtant, ce fut une toute autre réaction qui lui répondit, coupant court à la précédente. Le visage de la rouquine finit par se décomposer, exprimant peu à peu de la frayeur. Il n'avait croisé son regard que quelques secondes. Mais suffisamment pour se douter qu'elle avait compris. Ou avait vu cette ombre anormale. Puis, elle avait reculé et s'en était allée, laissant Horace seul entre deux créatures monstrueuses. Son Prédateur et sa Malédiction.

Mais au moins, désormais, il n'avait plus à se préoccuper que de lui... Et de la clé.

Tournant la tête, Horace fit de nouveau face à l'encapuchonné. L'objet de son inquiétude envolé, son visage avait laissé place à de la détermination. Il avait un plan. Un plan qui, pour la première fois de sa vie, allait reposer entièrement sur les actions de son Ombre qu'il haïssait. Mais, bien malgré lui, il la connaissait suffisamment bien pour se douter de sa manœuvre. Un petit coup d’œil en direction du sol, et il eut confirmation de toutes ses suppositions.

L'Ombre était sous leur deux corps, les encerclant littéralement. Et, petit à petit, il la voyait derrière le monstre qui quittait le support du sol et du papier pour prendre forme. Pour se dresser, telle une menace silencieuse, au-dessus de ce qui l'avait réveillée. Et puis, pour s'abattre.

Ce fut le moment que le mécanicien choisit pour agir. Changeant légèrement son appui, il tendit son bras libre en direction de la clé. Une telle action le fit partir en avant, laissant croire au monstre qu'il avait gagné. Que sa proie lâchait enfin prise. Et qu'il allait avoir un excellent repas ou une personne de plus à torturer. Le rugissement de victoire qu'il poussa n'effrita pas pour autant la concentration du jeune homme qui, enfin, parvint à refermer sa main sur la clé.

Et l'Ombre les ensevelit.

Ce qui se produisit ensuite resta un mystère pour Horace. Il se sentit violemment projeté en arrière tandis que la main qui le retenait lâchait progressivement prise en laissant derrière elle un léger sillon et une douleur vive. Puis son dos heurta une surface rigide alors qu'il s'étalait sur le sol, lui coupant le souffle.

Mais il avait réussi.

Malgré la surprise et son bras endolori, il sentait le contact froid de la clé dans sa main. Le sentiment de victoire qui l'envahit le poussa à écarter les doigts pour la contempler. Elle était là. Enfin, il l'avait récupérée. Enfin, ils allaient pouvoir se tirer d'ici et se mettre en lieu sûr. Un léger sourire fit même son chemin jusqu'à son visage. Mais il fut rapidement rappelé à l'ordre par les bruits de lutte qui retentissaient tout près de lui.

Se relevant brutalement, soudain en alerte, il posa son regard sur l'affrontement qui opposait son Ombre au monstre et fronça les sourcils. Quelque chose clochait. Il voyait la masse sombre dévorer à grandes bouchées l'ombre du colosse. Il l'entendait rugir –plus de rage que d'autre chose. Mais pourtant, l'encapuchonné ne se tordait pas de douleur. Pourtant, il n'était pas en train d'agoniser. Comme si la disparition progressivement de sa propre ombre ne faisait que l'affaiblir et agrandir sa rage. Il ripostait. Parvenait presque à repousser l'être immatériel qui l'agressait.

Et soudain, le jeune homme comprit. Comme si le rouage manquant venait de s'imbriquer pour permettre aux mécaniques de son cerveau de se remettre à tourner. Cette créature qui les avait attaqués et poursuivis était un genre de zombie. Elle était donc morte. Et si son Ombre pouvait tuer en se nourrissant, elle ne pouvait pas éliminer ce qui était déjà mort.

Autrement dit, elle ne faisait que lui faire gagner du temps.

Cette réalisation lui fit l'effet d'une gifle. L'adrénaline se mit à monter dans ses veines comme en réponse. Et il partit en courant pour aller rejoindre Valentine et ouvrir enfin la porte qui leur offrirait leur salut.

Il slaloma rapidement dans les couloirs et usa de sa mémoire visuelle pour retrouver la pièce secrète. Les forts effluves l'accueillirent au moment même où il poussa l'étagère qui en cachait l'entrée. La bougie qu'ils y avaient abandonnés était toujours là, éclairant faiblement les étalages poussiéreux de la pièce. Mais il n'y avait personne. Aucune trace de la rouquine. Même pas une silhouette humaine pour le rassurer.

Peut-être l'attendait-elle en bas.

Prenant soin de refermer derrière lui la porte dérobée, il traversa rapidement la pièce et commença à descendre les escaliers tout en s'exclamant :

« Valentine ! J'ai la clé ! On va pouvoir sortir d'ici ! »

Ce n'est qu'arrivé au bas des marches qu'il se rendit compte qu'il n'y avait personne. Il s'empressa de remonter et balaya la pièce du regard, sans y repérer ce qu'il cherchait. Il fronça légèrement les sourcils.

« Valentine ? Vous êtes là ? »

Peut-être qu'en fin de compte, il lui avait fait bien plus peur qu'il ne le pensait...


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MessageSujet: Re: La chance ne sourit qu'aux idiots... [PV Horace]   La chance ne sourit qu'aux idiots... [PV Horace] I_icon_minitimeMar 12 Nov - 14:31


La peur grandissante d'être prisonnière des ténèbres la rendit presque hystérique. Elle ne disait rien, ne bougeait même plus, mais son esprit était en proie à une bataille psychologique des plus morbides. Finalement avait-elle jamais fait un choix convenable ? Valentine se mit inconsciemment à penser à son existence et à ce qu'elle avait accompli jusque là. Pour elle ce n'était pas un si mauvais parcours, mais que pensaient les autres qui l'entouraient ? Voyaient-ils comme elle, trouvaient-ils qu'elle avait réussi à bien gérer sa vie ? Voilà que cette question commençait à la troubler. Mais elle n'eut pas le temps de continuer sur ce mystère que la porte s'ouvrit, laissant entrer Horace. En tout cas c'est que qu'elle supposait.

Heureusement, il le lui confirma, se mis à parler de la clé. Il semblait réjouit de sa petite victoire en ayant dérobé l'objet de leur convoitise. Elle ne pouvait pas le lui reprocher. Mais... Comment avait-il pu gagner justement ? La vision de l'ombre mouvante revint dans son esprit, la faisant frissonner. Allait-elle réapparaître ? Quels étaient les risques pour que cela se manifeste et à nouveau et la prenne pour cible cette fois-ci ? Elle craignait pour sa vie. Pourtant, lorsqu'il réalisa qu'elle n'était pas "présente" dans la salle, il l'appela, inquiet. Le timbre de sa voix le faisait penser et même si ce n'était qu'un petit détail basique, elle en fut touchée. Non, il lui avait dit de fuir, il ne voulait pas qu'il lui arrive quelque chose. Il était quelqu'un de bon, elle le savait. Oui, c'était ça ce qu'il fallait qu'elle garde à l'esprit.

Poussant la chaise, elle sortit de sa cachette, se redressant lentement, s'époussetant d'un geste distrait. Son visage montrait une certaine fatigue, à la fois physique et morale. Il était temps qu'ils sortent d'ici. Posant un regard stoïque vers le mécanicien, elle finit par parler, d'abord incertaine, puis plus franche.


"Je... je suis là... Foutons le camp d'ici."

Elle s'approcha alors de lui, reprenant de plus en plus vie, s'animant, se battant pour sa survit. Elle était telle que ces jeunes bourgeons parvenant à lutter contre la neige, s'ouvrant à nouveau au soleil. Tel en était le cycle de la vie. Et elle ne comptait pas s'éteindre ce soir, loin de là.
La journaliste s'approcha d'Horace, regardant la clé qu'il tenait fermement et afficha un demi-sourire.


"Je peux ?"

Elle prit l'objet et se dirigea vers la porte. Même si l'obscurité était on ne peut plus présent, elle ne le craignait plus vraiment. Ses yeux s'étaient fait à l'idée et parvenaient à percevoir les détails. Non, elle n'avait jamais eu peur du noir, seulement, elle devait se laisser un certain temps d'adaptation, histoire de supporter le manque de lumière, et l'inconnu dissimuler dans l'ombre. Mais une fois ce cap passé, elle se sentait un peu plus... tranquille, comme une résignation qui la forçait à accepter l'évidence et passer outre mesure.

Passant les doigts le long de la serrure, elle sentit les contours du verrou et y introduisit la clé, espérant de tout cœur qu'ils ne s'étaient pas trompés. Mais ses craintes furent absous par un déclic salvateur, comme une petite musique de victoire, leur annonçant qu'ils avaient gagner l'épreuve. Si seulement il s'agissait de la fin.
Elle actionna la poignée et poussa la porte, la laissant grincer de désapprobation. Depuis combien de temps était-elle scellée ? Elle manquait cruellement d'huile, mais Valentine n'avait aucune envie de lui laisser le temps de s'adapter. Elle força sur elle, l'obligeant à leur laisser un passage. Elle était enfin ouverte.

Dans un soupire de soulagement, la jeune femme aux cheveux écarlates s'avança dans l'ouverture, essayant de repérer quelque chose. Mais de l'autre côté, l'obscurité régnait encore plus en maître. Ils leur fallait de quoi s'éclairer. Si jamais un puits se trouvait en face d'eux, ils se condamneraient à faire un petit plongeons à l'intérieur. Elle revint sur ses pas et alla s'emparer de plusieurs bougies ainsi que de la boite d'allumettes. Elle en alluma deux et tendit l'une d'elle à Horace.


"Continuons, la sortie est proche."

Elle s'avança rapidement vers le bureau, se postant devant le grimoire étrange, en fronçant les sourcils. Ce livre cachait quelque chose, il ne devait pas tomber entre de mauvaises mains. Elle hésita quelques secondes, puis s'en empara, le plaçant le mieux qu'elle le pouvait, dans sa besace. Cela allait la gêner, mais elle était prête à ce petit sacrifice.
Puis, d'un air déterminé, elle retourna à la porte et entra sans hésiter, détaillant les lieux du mieux qu'elle le pouvait avec la faible luminosité que lui offrait le bâton de cire. Elle ne parvenait pas à identifier l'endroit. Cela ressemblait à une sorte de galerie souterraine, abandonnée depuis longtemps. Elle pouvait encore voir des vieux meubles couverts de toiles d'araignées et de poussières, éparpillés de ci de là.  

Seulement, au lieu de chercher à slalomer entre les tas, elle se contenta d'explorer légèrement, fouinant de gauche à droite, pensive. Avant de continuer, quelque chose devait être éclaircit entre les deux compagnons. Elle se tourna vers Horace et l'observa longuement, presque trop. Elle devait surement être dérangeante, mais elle ne réalisa que bien plus tard. Elle finit par oser, parler, demander, attendre des explications.


"C'était quoi ce que j'ai vu dans la bibliothèque ? Je sais ce que j'ai vu, ne le nie pas, j'ai besoin de savoir, sinon je crois que je vais devenir aussi folle que... Un jour, un photographe est venu voir ton père, tu étais là. Il t'a vu, à travers son objectif, te faire engloutir par une ombre. A cause de ça, les autres l'ont cru sénile et il est maintenant en retraite anticipé. Dis moi ce que c'est, s'il te plait. Je veux pouvoir un jour lui dire que je le crois sans ressentir la culpabilité de lui mentir faute de preuve."

Elle était sérieuse, elle voulait savoir, tout connaître, tout comprendre. Elle n'avait aucunement l'intention de dévoiler quoi que se soit, juste avoir la conscience tranquille. Elle ne savait pas s'il allait se confier à elle. Après tout ce n'était qu'une cliente trop curieuse... Mais après ce qu'ils venaient de traverser, pouvait-elle espérer que leur relation si fragile puisse devenir plus sérieuse ? Qu'ils puissent savoir que quoi qu'il arrive et ça même s'ils ne se croisaient peu, qu'ils pouvaient se faire confiance, se reposer sur l'autre en cas de problèmes ? Ils venaient de le faire et tout c'était passer sans trop de casse, non ?
Focalisée sur lui, elle continua de l'observer avec gravité, n'entendant même pas un grincement se produire, un peu plus loin, dans la salle adjacente au bureau. Ce fut une erreur de ne pas le remarquer, mais elle ne s'en rendit compte que bien plus tard...
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MessageSujet: Re: La chance ne sourit qu'aux idiots... [PV Horace]   La chance ne sourit qu'aux idiots... [PV Horace] I_icon_minitimeDim 19 Jan - 1:55

Quand il avait remarqué que Valentine était aux abonnés absents dans leur mystérieux refuge, Horace avait senti la panique l'envahir. Il ne l'avait vue nulle part. Ni dans la pièce qu'il avait survolée du regard, ni aux pieds des marches, devant la porte close. Alors, si elle n'était pas là, elle pouvait être n'importe où, dans une des nombreuses chambres de la bâtisse abandonnée. Proche de l'encapuchonné. Proche de son ombre. Et ça, c'était pas bon.

Lorsqu'il mit le pied sur la dernière marche, lorsqu'il retourna dans la salle aux forts effluves, il espérait fortement que la journaliste l'y attendrait en lui disant : « Surprise ! Bah alors, tu croyais que j'allais te laisser partir sans moi ? » Et qu'ils s'en iraient tranquillement par la porte pour quitter cet endroit maudit. Mais il se trompait fortement. Ce qui l'accueillit à son retour, en dehors de la forte odeur, fut le silence pesant.

Et alors, le mécanicien eut véritablement peur. Peur qu'il ne lui soit arrivé quelque chose en chemin, comme une rencontre avec un acolyte du dangereux zombie qui parvenait à rivaliser avec son ombre. Peur qu'il ne l'ait lui-même terrorisée –et ça, il le comprendrait parfaitement. Mais il ne voulait pas que ça se passe ainsi. Que cette rouquine ait peur de lui sans qu'il n'ait eu l'occasion de s'expliquer, de se justifier. Qu'elle se soit fait tuer sur la route sans qu'il ait pu faire quoi que ce soit pour l'aider. Pas après tout ce qu'ils avaient déjà vécu dans ce bâtiment désaffecté. Non. Ce serait vraiment injuste.

Pourtant, une chaise vint aussitôt mettre fin à la première de ses craintes en décidant de se déplacer pour s'éloigner du bureau. Si au départ, Horace était surpris de voir un tel objet se mouvoir sans force initiale, il eut le soulagement de découvrir Valentine quitter son abri de fortune pour se redresser face à lui. Elle était là. Elle était saine et sauve.

Sauf que quelque chose clochait dans son attitude. Son regard semblait impassible. Il avait perdu cette petite étincelle qui y brillait auparavant, alors qu'ils luttaient pour survivre et trouver une sortie à cet édifice barricadé. Son visage paraissait épuisé, le faible éclairage de la bougie encore allumée le soulignant grandement. Même les mots qu'elle ajouta et son hésitation refrénèrent son soulagement à la savoir en vie et le firent froncer les sourcils.

« Je... je suis là... Foutons le camp d'ici. »

Pourtant, elle finit par s'approcher et lui adressa même un demi-sourire avant qu'il ne lui laisse la clé. Pourtant, elle descendit vers la porte sans attendre. Sans lui demander de ce qui s'était passé. Sans parler de ce qu'elle avait pu ou cru voir. Elle finit par le faire douter de ce qu'il fallait faire. Il hésitait à évoquer le sujet avec elle, à lui raconter toute la vérité sur ce qu'il était et ce qu'il s'était véritablement passé dans la bibliothèque quand il lui avait hurlé de fuir. D'un certain côté, à cause de tout ce qui leur était arrivé, le mécanicien savait qu'il lui devait la vérité. Mais il appréhendait un peu ce moment. Il craignait sa réaction, d'autant qu'elle était humaine et n'était pas sensée connaître l'existence de créatures surnaturelles.

Enfin, maintenant, après la course poursuite avec le zombie et son ombre vivante, la journaliste devait bien se douter que quelque chose clochait.

L'ayant suivie jusqu'en bas des marches pour s'assurer que la clé était la bonne, Horace tenta d'observer ses gestes. Mais dans l'obscurité, avec ses yeux peu habitués, c'était peine perdue. Néanmoins, il guetta le moindre bruit. Il attendit le moindre signe de la rouquine pour lui annoncer si leur plan avait définitivement marché ou pas. Et il espérait qu'ils n'avaient pas fait tout ça pour rien. Que lui, le machiniste, n'avait pas risqué son secret et la vie de la journaliste pour des prunes. Parce que sinon, il ne savait définitivement pas comment ils pourraient sortir vivants de ce guêpier.

Mais fort heureusement, le déclic qu'il désirait tant entendre retentit enfin. Puis, il entendit un lourd grincement et ses prunelles parvinrent à distinguer un rectangle plus sombre encore qui se découpait sur les ténèbres ambiantes.

Ils avaient réussi.

Retenant une exclamation de soulagement, et presque même de joie, le garçon fut néanmoins surpris de voir Valentine faire demi-tour pour remonter au bureau. Intrigué, il lui empiéta le pas pour la découvrir finalement en train d'allumer deux bougies, dont l'une d'entre elles finit droit dans les mains d'Horace.

Et puis, ce fut le signal :

« Continuons, la sortie est proche. »

Il acquiesça, plus pour lui-même que pour la rouquine, et c'est ainsi que, finalement, ils quittèrent la sécurité de la pièce pour s'engager vers l'inconnu.


La flamme des bougies projeta un halo tremblotant sur les murs et les objets qui jonchaient la galerie dans laquelle ils œuvraient désormais. Mais si Valentine semblait démontrer un minimum d'intérêt à ce qui les entourait, Horace, lui, avançaient d'un air absent. Ses pensées étaient envahies par un profond dilemme. Ses yeux, immobilisés sur le dos de la jeune femme. A plusieurs reprise, il se surprit à ouvrir la bouche, sur le point de tout avouer, mais finalement, il refermait ses lèvres sans avoir prononcé un seul mot.

Ce n'était pas quelque chose d'évident à dire. Surtout pas à une simple humaine. La vérité sur son père et ses expériences, sur ce qui s'était produit le jour de ses quinze ans et le hantait depuis, ce n'était pas un secret facile à porter. Mais c'était quelque chose d'encore plus difficile à dévoiler aux autres, il s'en était rendu compte à de multiples reprises.

Le mécanicien mit un bon moment avant de réaliser que la journaliste avait fait volte face et le dévisageait également. De ce genre de regard déroutant qui lui donna envie de se justifier, mais surtout, de détourner le regard.

Sauf qu'il n'en eut pas la moindre occasion. Valentine l'avait devancé et l'assommait désormais de questions. Des questions sur ce qu'elle avait vu dans la bibliothèque. Mais aussi, des questions sur un photographe devenu fou. Un photographe qu'il connaissait.

Quand il réalisa de qui elle parlait et de quel moment de sa vie cela concernait, son cœur eut un raté. Non. C'était impossible. Comment pouvait-elle être au courant d'une telle chose ? Il sentait son passé se refermer sur lui. Ses souvenirs qu'il préférait oublier affluèrent. Et avec eux, la mort de son chien. Ce moment atroce qui resterait à jamais gravé dans sa mémoire, empli de cris d'agonie et de frayeur. Cet instant qui n'avait été que le premier d'une longue liste.

Sa terreur devait se lire sur son visage, mais il n'en avait cure. Quand il sentit qu'il commençait à manquer d'air, il comprit qu'il avait inconsciemment retenu son souffle. Aussi se força-t-il à respirer le plus lentement que le lui permettaient les battements vifs de son cœur. Il ferma les yeux un moment pour reprendre son calme, passant ses mains sur ses joues blêmes.

Quand il reposa son regard sur Valentine, il ne parvint à prononcer que quelques mots, qui sonnèrent presque angoissés à ses oreilles :

« Comment tu sais tout ça ? »

Il aurait aimé tout avouer, mais il voulait d'abord apprendre ce qu'elle savait exactement, d'où elle tenait ces informations et surtout... Ce qu'elle avait vu à la bibliothèque. Comme s'il voulait inconsciemment retarder l'échéance. Repousser au maximum ce moment où il revivrait son passé pour pouvoir en parler. Et où la journaliste découvrirait qu'il était un meurtrier et qu'actuellement, il n'avait strictement pas d'ombre à ses pieds. Juste un faible halo gris presque éteint, qui se démarquait à peine sur le sol, dans la pénombre.

« Et qu'as-tu vu au juste, dans cette biblio– »

Sa phrase, il n'eut jamais le temps de la finir. Un bruit sourd venait tout juste de retentir dans son dos et semblait provenir de leur ancienne cachette. L'écho du choc lourd le força à se retourner, la bougie tendue devant lui pour tenter de distinguer quelque chose dans l'obscurité.

Quelques secondes à peine suffirent pour qu'il perçoive un bruit de pas précipités qui se rapprochaient... Et semblaient même dégringoler les escaliers. Et alors seulement, une silhouette se découpa dans la porte qu'ils avaient ouverte eux-mêmes.

Une silhouette qu'il aurait reconnue entre mille.

« Oh non, c'est pas vrai... Cours ! »

Ce dernier mot était plus qu'un conseil. C'était un ordre qu'il avait donné autant à la journaliste qu'à lui-même. Un ordre qui était leur seule chance de rester en vie. Car le zombie dont ils pensaient être débarrassés venait tout juste de les retrouver.

Comment les avait-il trouvés ? Avait-il tout compris en se rendant compte qu'un petit humain téméraire lui avait volé sa précieuse clé ? Et où était donc passée son ombre ? Tant de questions auxquelles il n'avait pas hâte de répondre, trop occupé à faire volte-face et à prendre ses jambes à son cou pour fuir. Pour survivre face à la monstruosité qui se précipitait sur eux en poussant un grognement victorieux, comme pour dire :

« Vous ne pouvez plus m'échapper. »


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MessageSujet: Re: La chance ne sourit qu'aux idiots... [PV Horace]   La chance ne sourit qu'aux idiots... [PV Horace] I_icon_minitimeMer 5 Mar - 21:16

L'expression qu'afficha Horace lui apprit qu'elle avait fait mouche. Cela n'était apparut que rapidement et dans le faible halo de lumière que sa bougie lui avait permit de voir. Mais elle l'avait tout de même vu. Il était paniqué, comme si elle avait mentionné un sujet tabou, ce qui surprit grandement la journaliste. Pourquoi ? La mention du photographe l'avait perturbée, mais pour quelle raison ?
Il lui demanda avec nervosité ce qu'elle savait sur cela, ce qui la prit au dépourvu, prenant un peu de temps à réagir, répétant lentement ce qu'elle avait dit plus tôt.


"Ce photographe est un collègue... donc il m'en a parlé. Je suis spécialiste dans le domaine du paranormal au journal. Je pense qu'il me l'a dit plus dans l'espoir d'être cru par quelqu'un que de dévoiler cet événement à tout le monde. Il a vraiment eu du mal à s'en remettre et me regardait avec un air angoissé un et peu fou. Cette histoire a de quoi marquer mon esprit..."

L'écoutait-il vraiment lorsqu'elle lui expliquait tout cela ? Il continuait à être nerveux, commençant à transmettre cet état d'esprit à la rouquine. Bon sang mais que se passait-il ici à la fin ? Qui était-il... enfin surtout, qu'est-ce qu'il était ? Horace était bel et bien humain non ? Il semblait tellement l'être, même si elle devait bien avouer qu'il y avait le facteur Cabaret. Ephraïm le lui avait pourtant dit: Aucun artiste ou employé du Lost, n'était réellement humain.
Mais malgré cela, et après tout ce qu'ils venaient de traverser dans cette maudite bâtisse, elle ne pouvait s'empêcher de lui faire confiance. Elle n'avait pas peur en sa compagnie et sa présence la rassurait... Même si au final l'épisode de la bibliothèque avait été des plus étranges et effrayants.

Il commença à le mentionner justement, la sortant de ses pensées et le dévisageant avec gravité. Pourtant quelque chose le fit taire, laissant soudain un silence qui sembla on ne peut plus oppressant. Quoi ? Que se passait-il ?! Il observait vers l'ouverture qu'ils avaient emprunté peu de temps avant, celle menant au bureau caché.
Non, ce n'était tout de même pas... Le souffle court, elle tourna légèrement la tête vers la porte, au moment même où le mécano lui cria de courir. Mais il n'avait pas eu besoin de cela pour qu'elle ne démarre au quart de tour, filant soudain dans la direction opposée.
Car malgré cette obscurité ambiante et malsaine, elle avait eu le temps de l'entre apercevoir. Cette saloperie de monstre était toujours en "vie". Bon sang mais quand allait-il enfin cesser de leur coller aux basques ?! Le pire était qu'elle se demandait bien comment il avait pu trouver cette cachette pourtant introuvable à la base ? Horace avait-il oublié de refermer la porte ?

Voilà qu'elle était à nouveau en train de courir droit devant elle, sautant par dessus les objets qu'elle parvenait à distinguer dans la noirceur du tunnel, les voyant certes au dernier moment, mais suffisamment tôt pour esquiver ou passer au dessus. Cela demandait beaucoup d'effort de rapidité et de concentration, une chose vraiment pas évidente pour la jeune femme. Elle était épuisée physiquement et moralement, encore tremblante par les épreuves qu'elle avait traversé. Elle en avait marre. Mais que pouvait-elle bien y faire ? S'arrêter et tenter de coller une baffe à ce monstre ? Elle avait beau être téméraire, cela n'allait certainement pas l'aider, bien au contraire !

Elle entendait les pas précipités d'Horace non loin d'elle, la rassurant. Il était toujours là, le monstre ne l'avait pas rattrapé... Mais d'ailleurs, où en était cette sale bête ?
Essayant de tendre l'oreille, faisant fi du garçon et de ses propres pas, elle dut faire un effort insurmontable pour le distinguer. Elle était essoufflée, sa respiration résonnant dans sa tête, l'empêchant de bien discerner les choses. Et pourtant, elle l'entendait, non loin d'eux, grognant, tentant de les rattraper. Jusqu'à quand cela allait durer ? Et ce tunnel, avait-il une fin ? il devait bien y avoir une sortie quelque part bon sang !

Au moment même où elle pensait à cela dans un élan de désespoir, une lueur, du coin de l’œil, fut capté, attirant son attention, tournant la tête de la rouquine. Elle avait vu quelque chose... Une sortie ?
cela était risquait, mais il fallait tout tenter pour s'en sortir. Avec un élan d'adrénaline, elle vira soudain vers la droite, frôlant Horace. Avec un réflexe qu'elle avait déjà eu plus tôt, elle lui attrapa le bras, le faisant tourner dans la même direction qu'elle. De toute façon, avec l'obscurité, il n'aurait peut-être pas eu l'idée de suivre ses recommandations... Et si cette bestiole avait un semblant d'intelligence, entendre à voix haute ce que Valentine pouvait dire, ne ferait que lui indiquer où se rendre.
Par chance, la jeune femme avait vu juste. Une ouverture, dans le mur, se détachait, beaucoup plus visible que le reste. Cela menait à une sortie, elle en était à présent certaine. Il fallait juste prier pour que cette sortie ne soit pas obstruée.

Les murs étaient serrés, mais rien ne bloquait le chemin, leur permettant ainsi d'avancer à une vitesse raisonnable. Le monstre les avait perdu de vu, mais elle devinait qu'il allait bien vite les rejoindre. Il était plus que temps de profiter de l'aubaine pour s'échapper... ou au moins prendre une longueur d'avance.
Au bout de quelques mètres, la clarté des lieux n'étaient plus une illusion: ils étaient proches d'une sortie. Une grille apparu devant eux, dévoilant le ciel, presque lumineux de la nuit. Enfin !
Valentine, à bout de souffle, posa sa main sur cette étrange porte et la poussa. Encore une veine pour eux, elle s'ouvrit, certes dans un grincement, mais les laissa accéder à l'extérieur.

La jeune femme, fit quelques pas sur le sol couvert de graviers et se permit enfin une pause, observant avec délice le ciel étoilé. Elle avait cru ne plus avoir le loisir de le revoir et pourtant, il état là, l'accueillant comme un fils prodige de retour à la maison. Comme tout ceci était magnifique...
Baissant les yeux vers l'endroit où ils se trouvaient, elle réalisa qu'ils avaient débouché dans un petit cimetière... Comme s'ils n'avaient pas eu droit à assez de cadavres comme ça...
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MessageSujet: Re: La chance ne sourit qu'aux idiots... [PV Horace]   La chance ne sourit qu'aux idiots... [PV Horace] I_icon_minitimeLun 26 Oct - 18:18

Horace était terrifié. Son cœur affolé ne cessait de cogner contre sa cage thoracique depuis quelques minutes déjà. Parce que le plus grand secret de toute sa vie avait percé au grand jour. Parce que c'était une simple humaine qui l'avait découvert. Parce qu'elle en savait déjà beaucoup trop sur son passé, sur ce photographe qui avait croisé sa vie ce jour-là et avait été le premier témoin de l'obscurité qui le suivait à chacun de ses pas.

Et parce que, alors qu'il pensait en être débarrassé, le monstre qui les poursuivait venait juste de retrouver leur trace.

Parfois, le garçon se disait qu'il était juste maudit.

Comment cette atrocité avait-elle découvert le passage secret menant au sous-sol ? Malgré le danger qui leur collait aux basques, malgré les tiraillements qui le lançaient le long de ses muscles, malgré sa course effrénée qui le forçait à puiser de l'énergie jusque dans ses dernières ressources, cette question ne cessait de se répéter en boucle dans sa tête. Il manquait un rouage au mécanisme. Avait-il mal refermé derrière lui ? Avait-il laissé un indice témoignant de l'emplacement de leur cachette ? Ou bien était-ce le vol de la clé qui les avait trahis ?

Et c'est alors qu'il comprit. Au moment même où il sentit sa présence familière se rattacher à son être. Son ombre était revenue à lui. Pire encore, il la sentait affaiblie, sans doute pour la première fois de sa vie. Elle avait failli à la tâche de le protéger, avait trouvé un adversaire plus fort qu'elle, et surtout, invincible face à elle. Et voilà que désormais, elle s'effaçait, recouvrait son immobilité de repos et l'abandonnait entre les griffes du zombie.

C'était elle qui, en s'en allant retrouver son hôte, avait dû le guider jusqu'à l'ouverture de la bibliothèque. Et comme ils n'avaient pas refermé la porte du sous-sol derrière eux, ils avaient achevé de se livrer à la monstruosité.

Malchance farouche ou simple coup du destin ? Peu importait l'origine d'une telle situation, en fin de compte. Les conséquences, elles, étaient belles et bien là et les talonnaient de très près...

Un mouvement soudain devant lui l'extirpa de ses pensées et perturba sa fuite endiablée. Quelque chose s'enroula fermement autour de son poignet et l'entraîna vers une tout autre direction, coupant net l'élan qui l'animait jusqu'alors. Il perdit l'équilibre et manqua de s'effondrer en entrainant Valentine dans sa chute. Mais, sans doute grâce à l'impulsion de la jeune femme, il parvint par miracle à la suivre en restant sur ses jambes. Quelques secondes lui suffirent pour retrouver son équilibre et donner plus de force dans chacune de ses foulées. Sa course devint plus assurée, et bien vite, la journaliste n'avait plus besoin de le tirer en avant.

Et c'est alors qu'il la vit, cette ouverture dans le mur d'où perçait de la lumière.

Une sortie. Ils étaient sauvés.

L'espoir lui redonna la force qui lui manquait. Soudain pressé de quitter cet endroit, il se sentit pousser des ailes et ses enjambées s'allongèrent. Sa hâte de quitter la bâtisse cauchemardesque se fit plus pressante. Et, malgré le rétrécissement du chemin qui, il l'espérait, les conduisait tout droit vers leur salut, il parvint à conserver une cadence soutenue. Tournant le buste de côté pour mieux se faufiler dans le passage étriqué, il se rapprocha progressivement de la lumière grandissante.

Bientôt. Bientôt, ils seraient libres. Il le sentait.

Puis, il entendit une porte grincer, et ses pieds le portèrent jusqu'à l'air libre. Il fut accueilli par le ciel étoilé et la douceur de la nuit.

Bon sang, que ça faisait du bien ! Après la moiteur et l'immobilité de l'air du bâtiment qu'ils venaient de quitter, la fraicheur de la brise était revigorante. Horace ferma les yeux un bref instant, savourant cet instant de paix et de délivrance. Il tenta de calmer sa respiration, inspirant aussi longtemps que possible et bloquant un instant l'air sain avant d'expirer. Il ramena ainsi peu à peu un sentiment d'apaisement et de plénitude en son esprit.

Le garçon repensa rapidement à ses précédentes mésaventures, à cette course poursuite dans laquelle il avait joué sa propre vie. Mais tout semblait d'un coup très lointain, comme si ça n'avait été qu'un mauvais rêve, qu'un affreux cauchemar dont il était en train de doucement se réveiller. Goûtant enfin de nouveau à la liberté, il se sentit détaché de cette journée maudite qui n'était allée que de mal en pis. Il aurait pu en rire, s'il ne restait pas un dernier détail à régler.

Alors, il rouvrit les yeux et revint à la réalité.

Par cette simple action, toutes les sensations lui revinrent. Ses poumons le brûlaient et avaient toujours du mal à se remettre de tout l'effort qu'il avait pu fournir au cours des dernières heures. Les muscles de ses jambes lui faisaient mal ; il avait trop forcé. Et s'il découvrait pour la première fois le lieu glauque où ils avaient atterri, un nouvel endroit empli de cadavres, il n'en avait cure. Il avait une mission plus importante à remplir.

La grille ouverte derrière eux. Le monstre toujours à leur recherche. Il devait faire quelque chose.

Alors, Horace fit volte-face. Alors, il s'approcha de l'ouverture béante d'où ils s'étaient échappés en quête d'un moyen pour l'obstruer. La porte en fer semblait solide, mais là où aurait dû se trouver un cadenas massif et sécurisant n'était visible qu'une chaine pendante. La saisissant entre ses mains expertes, il testa rapidement sa résistance. Elle était épaisse et en bon état. S'il trouvait un moyen de la bloquer, elle tiendrait.

Mais où allait-il trouver de quoi bien refermer la grille ?

Soudain pressé par un sentiment d'urgence, le jeune homme fouilla les alentours. Il passait entre les tombes les plus proches et commençait à faire le tour du bloc où se trouvait la sortie du sous-sol, lorsqu'il vit quelques barres de fer en tas plus loin. Il crut qu'il rêvait. Mais en s'approchant, il savait qu'ils étaient définitivement débarrassés du monstre. Empilées grossièrement contre le mur, la plupart des barres étaient extrêmement rouillées ou brisées. Mais il en identifia quelques-unes qui tiendraient largement la route. Il s'en saisit d'une au hasard et retourna à la hâte d'où il venait pour entreprendre de verrouiller la sortie. Mais tandis qu'il s'activait, des bruits lui parvinrent du passage.

Fichtre. Il les avait retrouvés.

Plus encore pressé par le temps, ses gestes devinrent maladroits. Mais il tenta de rester aussi concentré sur son action que possible. Aussi rapidement que le lui permettaient ses mains tremblantes, il enroula étroitement la chaine autour de la grille et dans la boucle prévue à cet effet, solidement ancrée dans le mur.

Les grognements se firent plus distincts.

Horace attrapa la barre qu'il avait posée contre le mur le temps d'effectuer le nœud épais.

La silhouette du monstre se découpa dans l'obscurité.

Le mécanicien glissa la tige de fer dans la chaine pour la bloquer, verrouillant ainsi complètement la porte.

L'encapuchonné s'écrasa contre la grille pour tenter de la défoncer.

Par un réflexe bien placé, Horace fit un bon en arrière au moment du choc, arrivant ainsi hors de portée du bras livide de l'abomination. Ce faisant, il ferme les yeux, craignant que la barre, ou même la porte, ne cèdent sous l'élan. Mais pourtant, rien ne vint, à l'exception d'un deuxième choc. Alors, il prit le risque d'ouvrir les yeux, et finit par afficher un large sourire.

Son cadenas de fortune avait tenu. Le monstre restait bloqué de l'autre côté, s'énervant après la porte pour tenter de l'ouvrir. Mais si l'obstruction grinçait et tanguait, elle tenait bon. Et ça, c'était tout ce qu'il leur fallait. La grille ne tiendrait peut-être pas longtemps, mais quand elle cèderait, ils seraient déjà loin.


Ce fut le moment que choisit Horace pour revenir auprès de Valentine. Sans lui laisser de choix, il la saisit par le bras et l'entraîna à sa suite, échangeant ainsi les rôles qu'ils avaient précédemment occupés. Mais néanmoins, il la pressa moins. L'enjeu n'était plus le même désormais ; le danger était bien loin et, pour ce qu'il en savait, toujours enfermé. Mais il devait s'éloigner, retourner vers les ruelles éclairées et pleines de mondes. Pour une fois, il avait besoin d'être plus proche de la foule, signe de sécurité, lui qui l'avait fuit tant de fois.

Quand il entendit les échos de la vie nocturne parisienne tout proche, il ralentit le pas et finit par s'arrêter. Le garçon se laissa glisser contre le mur pour s'asseoir par terre et finir de récupérer. Cette course l'avait épuisé. Il espérait seulement qu'une fois rentré, il pourrait se reposer.

Mais alors qu'il laissait partir sa tête en arrière et s'apprêtait à fermer les yeux pour mieux se détendre, les souvenirs de leur début de conversation lui revinrent en mémoire, et avec, tout ce que la journaliste savait déjà sur lui.

Il ne pouvait pas se reposer. Pas encore. Il lui restait un détail à régler.

Posant son regard hésitant sur Valentine, il l'observa un moment, avant de finalement se décider à entamer la conversation :

« Valentine... Maintenant qu'on est en sûreté, j'ai besoin de savoir. Qu'as-tu vu véritablement dans cette bibliothèque ? »

Il craignait la réponse. Plus que cela, il craignait de la connaître. Mais il avait besoin de l'entendre ; il avait besoin de savoir à quel point il s'était foutu dans la merde. Il fallait qu'elle lui dise tout en face et qu'elle lui montre que quelqu'un avait parfaitement compris le danger qu'il représentait.

Malgré ce sourd besoin, il aurait voulu s'enfuir, loin de la rouquine, loin de cette bâtisse infernale et de ces ruelles, pour retourner au fin fond de sa salle des machines, dans la chaleur du petit cocon que lui offrait le cabaret. Il aurait voulu repousser l'échéance, échapper à cette situation qui le mettait dans une position des plus délicates. Jusqu'à présent, il avait fait en sorte de rester discret au maximum, pour cacher ce qu'il était vraiment. Et pourtant, tout ce qu'il avait toujours craint lui avait été projeté en pleine figure des suites des récents événements.

Il se sentait si fragile soudainement, si vulnérable.

« Ce que je risque de te dire, je n'en ai encore véritablement parlé à personne. »

Il marqua une pause, et les mots qu'il prononça ensuite franchirent ses lèvres avant même qu'il n'ait pu y penser.

« Je... J'ai peur d'en parler. »

Et il savait aussi qu'une fois qu'elle connaîtrait tout de son père et de ses expériences, de l'existence de son ombre meurtrière, rien ne serait jamais plus comme avant. Cette révélation risquait de tout chambouler dans sa vie d'ors et déjà instable. Et, de tout ce qu'il avait pu vivre jusqu'à présent, c'était ce dont il avait le plus peur.

« Es-tu seulement sûre que tu veux connaître la vérité ? Parce qu'après, il n'y aura aucun retour en arrière possible... »


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MessageSujet: Re: La chance ne sourit qu'aux idiots... [PV Horace]   La chance ne sourit qu'aux idiots... [PV Horace] I_icon_minitimeJeu 21 Jan - 18:42

Son réconfort ne fut que de courte durée et même si pour elle, ils étaient déjà plus ou moins sauvés, ils avaient toujours le monstre à leur trousse.
Pourtant Valentine ne reprit pas sa course. Le simple bonheur d'être en extérieur lui avait fait perdre son énergie, ne sentant plus aucune adrénaline couler dans ses veines. A bout de souffle, elle s'approcha d'une tombe et s'appuya contre elle, reprenant sa respiration, s'accrochant avec force pour ne pas s'écrouler. Si elle s'asseyait ou s'agenouillait, elle savait qu'elle n'aurait plus la force de bouger.
Voulant garder bonne figure, elle tourna la tête vers Horace et l'observa tandis qu'il analysait la sortie qu'ils venaient d'emprunter, semblant très intéressé par la grosse chaine.
Il ne la consulta pas une seule fois, se tournant soudain pour chercher quelque chose, s'éloignant un moment, puis revenant avec une barre de fer vieillit par le temps. Il semblait concentré sur la tâche, aussi la journaliste resta en retrait, ne le dérangeant pas.

Même lorsque la silhouette de leur pire ennemi actuel se détacha de l'obscurité du fond du tunnel, elle ne prononça aucun mot, figée, immobile comme les statues d'anges présents dans le cimetière. Elle sentait son corps trembler, de fatigue et de peur, incapable de repartir au triple galop pour fuir cette bestiole insupportable.
Mais la chance fut de leur côté, et si elle avait accordé à Valentine la possibilité de trouver une sortie à leur cauchemars, elle avait aussi donné une occasion de bloquer cet accès, stoppant net leur poursuivant. Horace recula vivement au moment même où le monstre percuta la grille. Mais elle ne céda pas, la barre maintenant fermement la chaine. Il avait réussi, ils étaient hors de portée.

Pourtant le garçon préféra prendre de nouvelles précaution et s'avança vers elle, lui attrapant le bras et l'entrainant à sa suite loin du cimetière. Elle le suivit sans émettre le moindre mot, ne s'opposant aucunement à son geste. Elle n'en avait plus la force et en réalité, elle appréciait ce geste.
Ils firent un peu de route avant d'atteindre une zone un peu plus animée, dévoilant des passants, vivant leur petite vie basique sans histoires. Pour une fois elle les enviait, au moins n'avaient ils pas ressentit cette peur constante de voir sa vie ne tenir qu'à un fil.

Le mécano finit par la lâcher et se dirigea vers un mur contre lequel il s'adossa, se laissant aller et s'asseyant. Il était aussi épuisé qu'elle. Elle s'approcha de lui et fit de même, fermant les yeux un instant, savourant le bruit familier et rassurant de la civilisation. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle s’aperçut qu'il la regardait.

Il l'accosta, lui parla avec un air étrange qu'elle ne comprit pas immédiatement jusqu'à ce qu'elle enregistre les informations qu'il lui disait. Elle le laissa s'exprimer, l'écoutant en silence, ne parvenant pas à se prononcer.
Ce qu'elle avait vu dans la bibliothèque ? C'était difficile pour elle de savoir clairement ce que ses yeux avaient vu... et encore moins ce que son cerveau avait pensé. En réalité, seul son instinct avait été clair sur ce qu'elle devait faire... Même si au final, elle avait fuit et s'était caché sous une table, apeurée et frôlant la crise d'angoisse.
Le silence se fit entre eux avant qu'il ne reprenne avant qu'elle ne réponde, lui avouant quelque chose qui la déconcerta grandement. Il avait peur ? Malgré tout ce qu'ils venaient de vivre, ce sujet l'effrayait encore plus ?
Valentine s'en inquiéta mais finit par froncer les sourcils, reprenant un peu ses esprits, redevenant ce qu'elle était en temps normal.


"Tu n'as pas à t'en faire avec moi. Avec tout ce que j'ai vécu... et sans parler de notre soirée mouvementée, je pense que j'ai l'esprit assez solide pour assimiler l'information. Tout ce qui vient de se passer... Je ne peux nier avoir vu des choses insensées se dérouler sous mes yeux. Ne sois donc guère inquiété par la Curia et leurs règles, je suis déjà dans la confidence..."

Elle soupira et observa le ciel étoilé quelques instants, méditant sur les évènements. Après une petite réflexion, elle tourna à nouveau son attention sur le garçon et lui sourit faiblement.

"Je ne sais pas vraiment ce que j'ai vu dans cette bibliothèque, mais même si ça semblait dangereux, ça nous a permis de nous retrouver dans la cachette en un seul morceau, non ?"

D'une main distraite elle joua avec une de ses mèches, décoiffée par leur course folle, l'esprit un peu ailleurs, cherchant dans ses souvenirs.

"Quand tu m'as dit de fuir... J'ai ressentit comme une oppression et le sol m'a semblé... bouger. Pas dans le sens tremblement de terre, mais comme si quelque chose s'en détachait et se déplaçait. J'ai alors réalisé que si cela me touchait, je risquais de ne pas m'en remettre. Mon instinct de survit est tel qu'il analyse les choses avant moi et me sauve les miches un nombre incalculable de fois... Est-ce que Cela... était lié à toi ?"

Elle sortit de ses pensées et le dévisagea, attendant une réponse clair. Elle n'avait pas peur de ce qu'il pouvait lui dire, pas après ce qu'ils avaient vécu ensemble. Et même si il lui avouait être un tueur en série, elle n'aurait pas peur de lui. Car malgré tout, ils s'étaient serrés les coudes et il était venu la sauver. Elle lui faisait confiance et savait qu'il pas de mal, en tout cas pas consciemment. C'était tout ce qui lui importait. Après tout, n'était-elle pas amie avec un croque-mitaine pourtant considéré comme dangereux ?
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