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Cabaret du Lost Paradise - Forum RPG

Forum RPG fantastique - Au cœur de Paris, durant la fin du XIXe siècle, un cabaret est au centre de toutes les discussions. Lycanthropes, vampires, démons, gorgones… Des employés peu communs pour un public scandaleusement humain.
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 Une fois n'est pas coutume [suite]

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MessageSujet: Une fois n'est pas coutume [suite]   Une fois n'est pas coutume [suite] I_icon_minitimeMar 13 Nov - 13:28

Suite de ce topic


A peine le fiacre s'était-il ébranlé que je m'étais endormi. Le trajet était court mais ces quelques minutes de sommeil m’aidèrent à reprendre un peu d'énergie. Le réveil fut néanmoins brutal car le chauffeur immobilisa brusquement son véhicule. Je tombais sur mon ami et me réveillais à genoux sur le sol, devant lui… Mes yeux s'ouvrirent donc à quelques centimètres des boutons de son pantalon. Mes pensées inavouables revinrent aussitôt m'habiter. Je m’écartais et levais mon regard, gêné, vers le sien… Mais en chemin, je ne pouvais ignorer les dentelles et les frou-frou de sa chemise et je me mis à rire. Quelle pair nous formions !

Aussi souplement que possible, je me relevais, payais la course et guidais mon ami tout en m'appuyant sur lui pour marcher. Devant la grande porte, je sorti mes clés pour déverrouiller et le précédais dans le hall. J'avais un peu retrouvé du poil de la bête. Enjoué et spontané, comme à mon habitude, j'allais cogner à la loge du concierge et lançais à travers le panneau de bois :

« Ernest, je suis rentré. Vous avez quelque chose pour moi ? »

Je n'attendais rien de spécial mais j'avais été absent trois jours, un courrier ou un message avait pu arriver pendant ce temps. La porte s'ouvrit et l'homme sorti. Les cheveux grisonnants mais encore bien énergique, Ernest était un concierge agréable.

« Oh ! M'sieur Billy, je suis content que vous soyez là, ça m'inquiète toujours quand vous disparaissez plusieurs jours... »

S'inquiétait-il pour la sécurité de l'immeuble dont il me croyait responsable en ma qualité d'agent de police ou se tourmentait-il réellement pour la mienne lors de mes missions, je l'ignore.
Il m'indiqua qu'il n'avait rien reçu à mon intention en mon absence et commença à enchaîner sur les potins quand son regard se posa derrière moi et qu'il s'immobilisa brusquement. Je me tournais à demi pour voir ce qui le surprenait et croisais le regard d'Ashton. Comment Ernest n'avait-il pas remarqué cette grande gigue avant ? Mais je réalisais aussitôt que c'était son accoutrement et non sa présence qu'il venait de repérer. J'explosais de rire.

« C'est une bonne histoire, ça, Ernest, je te raconterai, tu verras… Ash est un ami, je vais lui prêter d'autres vêtements, justement... »

Il allait falloir que j'invente une aventure rocambolesque à ajouter aux potins de notre concierge si je ne voulais pas que des rumeurs gênantes courent sur moi… Pas que je puisse en être gêné mais je ne voulais surtout pas incommoder mes propriétaires, cet appartement était trop bien placé pour que je risque d'en être expulsé. Mais pour l'instant, j'avais beau avoir retrouvé mon énergie, mon cerveau n'était pas aussi vif qu'à mon habitude et aucune excuse à la tenue d'Ashton me venait à l'idée. Je nous éloignais donc vers l'escalier. Avant de refermer sa loge, Ernest, qui avait retrouvé sa jovialité, me lança :

« Pas sûr que le velours prune lui aille davantage, M'sieur Billy... »

Mon rire raisonna dans le hall alors que nous avancions vers l'escalier. Je m'y élançais tranquillement et m'immobilisais net au bout de quelques marches. Surpris, je me retrouvais bloqué là, à reprendre mon souffle, les jambes douloureuses. La fatigue physique m'avait rattrapé, l’ascension allait prendre plus de temps que prévu. Je jurais.

« Sacrebleu ! Il va falloir que je ralentisse le pas… Tu peux passer devant si tu veux, c'est au deuxième. »

Puis, après avec ralenti mon rythme cardiaque, je me remis à gravir les marches.
Il me fallut quelques minutes et plusieurs pauses pour arriver au bon palier et j'indiquais la porte de mon appartement à Ash avant d'y entrer la clé. J'hésitais un instant. Ashton avait déjà eu l'occasion de voir mon bureau au commissariat une ou deux fois, il ne serait donc probablement pas surpris de retrouver chez moi un peu de désordre mais je ne me souvenais plus dans quel état j'avais laissé l'appartement avant de partir en mission. Mon hésitation ne dura pas, je n'avais pas besoin de faire semblant d'être un homme sérieux et organisé devant lui…

Cette fois, je le laissais me précéder pendant que, par habitude, je déverrouillais le coffre caché dans le placard de l'entrée pour y entreposer mon arme, mon insigne et mon porte feuille. L'emplacement du coffre avait été réfléchis de telle sorte que, le placard ouvert, il était invisible depuis la pièce principale. Je n'avais donc aucun besoin de prendre des précautions particulières. Je n'y pensais d'ailleurs même pas, m'adressant à Ashton en pendant ma veste et jetant mes chaussures dans le placard :

« Tu peux laisser le chemisier sur une chaise, n'importe laquelle. Ma penderie est dans ma chambre, c'est la porte du fond, tu devrais trouver ton bonheur. Je dois même avoir des débardeurs comme tu les aimes quelque part... »

Puis, entrant à mon tour dans le salon, je me dirigeais vers le guéridon pour en sortir deux verres et une bonne bouteille de rhum. Je versais le liquide ambré pour nous deux et le humais avec délectation. Laissant là la bouteille, je déposais les verres sur la table basse et me laissais tomber dans le canapé après avoir desserré la boucle de ma ceinture. Je défis les trois boutons les plus hauts de ma chemise et m'offrir un soupire d'aise :

« Ah ! Quel bonheur d'avoir des coussins et un bon rhum ! »

Je fermais les yeux, ce qui était une grosse erreur dans mon état : je n'allais pas tarder à sombrer dans le sommeil.
Ashton Lyn
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Ashton Lyn

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MessageSujet: Re: Une fois n'est pas coutume [suite]   Une fois n'est pas coutume [suite] I_icon_minitimeLun 24 Déc - 16:17

La réaction de Billy à sa provocation fut aussi imprévue que séduisante. En une fraction de seconde, il se trouva plaqué contre un mur, immobilisé par le corps de cet homme à peine plus petit que lui, regards enlacés et tension palpable. Une inspiration brusque siffla entre ses lèvres surprises, ses yeux illuminés soudain d’une malice mêlée de provocation. Des mots de son interlocuteur, il tira un rire, grave et chaud contre sa gorge. L’atmosphère, soudain, s’était changée, électrique et dangereuse. Exotique, presque bestiale. Tentatrice.

Silencieux, il ne répondit que par son visage, taquin et séducteur, ses dents jouant avec la bague qui ornait sa lèvre inférieure. Il savait où il se trouvait et ne désirait pas retourner tout droit dans la prison dont il venait de s’extirper. Jouer, en revanche, demeurait dans ses cordes. Sa cuisse remua contre celle de Billy tandis qu’il lui glissait un clin d’œil. Discret, Ashton avait appris à l’être lorsqu’il le souhaitait – pour aller plus loin, toujours, dans les interdits qui barraient la route de son enthousiasme. A vrai dire, les pupilles dilatées du rouquin avaient quelque chose de charmant, et le jeune homme se surprit à penser qu’il ne serait pas contre une aventure de plus ce jour-là – pourvu que celle-ci ne se termine pas à moitié nu au sommet d’un immeuble, bien entendu.

Ce questionnement, son vis-à-vis n’eut point l’occasion de le remarquer, trop occupé déjà à se détourner de lui pour mieux héler un cab.

« Viens plutôt boire un verre à la maison. »

Le sourire d’Ash se fit carnassier tandis qu’il hochait la tête.


***


Frustration et désir avaient fini par s’entremêler dans l’estomac du canidé tandis que le trajet s’écoulait, le bruit des sabots contre les pavés apaisant son compagnon jusqu’à le glisser dans les bras de Morphée. Un sourire embrassa ses lèvres tandis qu’il songeait, amusé, à la réécriture de Madame Bovary qu’ils auraient pu écrire en ces lieux discrets… Avant d’être arrêtés, bien sûr. Ash ne se souvenait plus des peines qui attendaient les malheureux s’ébattant avec un membre du même sexe, n’avait pas encore pris le temps de se renseigner dessus à vrai dire. Cela faisait une éternité qu’il n’avait pas séduit un homme, à l’exception de nuits solitaires à fond de cale – ce qui, tous les marins et tous les prisonniers en convenaient, ne comptait jamais qu’à demi.

Posant son regard noisette sur la silhouette assoupie de son ami, le brun ne remarqua pas les couleurs de leur destination qui, enfin, avait été atteinte. Le manque de délicatesse du chauffeur marqua ainsi la fin de trajet de deux surprises. Il éclata de rire en remarquant la mine déconfite de Billy, réveillé sur une vue des plus indélicates. Les yeux hilares se rencontrèrent, chacun amusé à sa façon, et communiquèrent leur liesse d’un échange silencieux.

« Hé bien, hé bien, est-ce le fait de me voir ainsi déguisé en dame qui te rend si entreprenant, Billy ? », ronronna-t-il finalement, la voix teintée de moquerie.

Finalement, ils saluèrent le chauffeur et s’extirpèrent du véhicule pour se diriger vers l’appartement du policier. La rencontre avec le concierge fut pour le moins intéressante, Ashton profitant de son accoutrement ridicule pour jouer la carte du sourire trop grand. L’homme grisonnant lui adressa un regard inquisiteur auquel il répondit d’un haussement d’épaule, complétant l’histoire du policier à sa place :

« Voyez, un odieux personnage a renversé du purin sur mon habit et – sous peine d’être envoyé au commissariat pour outrage à la pudeur – j’ai été contraint d’enfiler les vêtements d’une charmante dame qui avait dans son sac de voyage une chemise de rechange. Elle est un peu courte mais bon… »


Clin d’œil provocateur, Ashton se glissa à la suite de Billy dans les escaliers, se retournant pour tirer la langue à son interlocuteur lorsque la dernière remarque de ce dernier parvint à ses oreilles. Il manqua ainsi de percuter le dos de son ami en se redressant, celui-ci s’étant immobilisé au début des marches. L’inquiétude perça la bulle d’amusement.

« Billy… ?
- Sacrebleu ! Il va falloir que je ralentisse le pas… Tu peux passer devant si tu veux, c'est au deuxième. »

Silencieux, Ash secoua la tête. Il freina l’urgence qui lui soufflait de porter l’agent jusqu’à son appartement, préférant préserver l’égo du rouquin, mais il demeura obstinément derrière lui durant le trajet. Son regard, tout aussi intense dans son souci que dans sa séduction, resta cloué sur lui, se préoccupant peu des états d’âmes de son vis-à-vis. L’important, semblait-il, était que le jeune homme ne se brisât pas la nuque en s’effondrant sur son pallier. La vie humaine était si fragile… Une chute, et la mort pouvait venir le cueillir, impitoyablement juste, impartiale dans sa cruauté. Ashton préférait éviter ce genre d’événements en ce jour si joyeux.

Pénétrer l’appartement s’imposa comme un soulagement et le canidé s’y enfonça avec un plaisir retrouvé, sa curiosité le poussant vers les recoins de l’habitat qui, modeste, n’en était pas moins charmant… et désordonné. L’idée lui arracha un éclat de rire.

« Ma foi Billy, tu es une véritable fée du logis ! »

Bonne enfant, la taquinerie n’avait pas la vocation d’un reproche et fut à peine entendue de toute manière, son ami sans doute trop perdu dans la fatigue pour lui prêter toute son attention. Ses mots se perdirent ainsi dans la proposition avenante, et Ashton s’exécuta sans plus attendre. Il avait beau en jouer, porter une chemise aussi affriolante ne lui plaisait pas le moins du monde et il accueillit avec joie la nudité de son torse, préférant tout d’abord ne rien enfiler de plus. Il jeta le tissus offensant sur la chaise désignée dans un geste fluide et enthousiaste. Liberté. Le sentiment, dont la naissance fut idiote, l’envahit avec chaleur et fit pétiller sa joie de vivre. Il tourna un sourire jovial à son compagnon avant de le rejoindre dans le canapé, son corps se mouvant avec une fluidité qui contrastait presque violemment avec la lourdeur fatiguée des membres de son ami. Celui-ci ferma les yeux en une exclamation de délectation qui lui arracha un sourire. Il leva son verre.

« Aux chemises à froufrous et aux aventures qui se terminent bien ! »

Le breuvage brûla sa gorge avec un exotisme familier, la sensation nostalgique entraînant une seconde gorgée. Il ébouriffa les mèches enflammées de son compagnon.

« Tu sais, je crois que tu as sérieusement besoin de dormir, m’sieur l’agent. Vas-y, j’attendrai. »

Il laissa à son ami le loisir de sombrer dans les ténèbres rassurantes du sommeil tandis qu’il sirotait sa boisson. Croisant les jambes, il fit traîner son regard sur les stigmates de vie qui hantaient l’appartement, se délectant de la personnalité qui habitait chaque recoin de l’appartement. L’idée lui vint soudain que Billy aurait besoin de manger pour retrouver un peu plus de son énergie et, sans attendre quelconque aval, il se glissa dans la cuisine.

Ashton avait toujours apprécié la nourriture sous toutes ses formes et ne pouvait nier que son grand besoin de manger, bien que problématique sous certaines occasions, représentait pour lui une formidable occasion de renouveler sans cesse ce plaisir. Il avait donc très vite été question d’apprendre à satisfaire ses papilles gustatives, chose qu’il avait faite avec un grand enthousiasme et une passion croissante. Aujourd’hui, le jeune homme était doué dans ce domaine et l’exerçait avec bonheur. C’est avec des doigts savants qu’il parcourut les réserves de Billy, cherchant les saveurs à marier et les recettes à concocter, sortant les éléments qu’il jugeait intéressant.

Il ne fallut pas longtemps pour que les effluves de son art ne se répandent dans l’appartement, invitation pour les estomacs gourmands à se mettre à table. Avec un peu de chance, cela empêcherait le policier de sombrer dans le coma…
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MessageSujet: Re: Une fois n'est pas coutume [suite]   Une fois n'est pas coutume [suite] I_icon_minitimeLun 11 Fév - 13:25

Obscurité. Douleur. Chaleur.

Il fonçait sur moi, je sentais mon coeur battre contre ma poitrine comme s'il voulait s'en échapper mais j'étais incapable de bouger. Je savais que j'étais sur la terre ferme mais j'avais l'impression de flotter. Je ne voyais rien mais je sentais l'oppression grandissante. Il fonçait sur moi et je ne pouvais pas m'échapper, je ne pouvais pas lui échapper.
Que ce passait-il ? Où étais-je ? Qui ou quoi s'en prenait à moi ? Qu'est-ce que je voulais fuir ?
J'étais entouré par cette obscurité, elle était vivante, elle avait une texture, elle m'immobilisait. Elle semblait douce comme de la laine mais quand j'essayais de bouger, je sentis une vive douleur dans la main. Mon cri raisonna étrangement à mes oreilles.
Et soudain je vis deux billes lumineuses fixées sur moi. Je les connaissais, je les avais déjà vues mais j'étais incapable de les reconnaître. Elles semblaient rire, se moquer de moi. Elles brillaient de joie et d'amusement.
L'ombre sinistre se moquait de moi. Oui, ces billes étaient des yeux et je commençais à discerner le sourire. L'espace d'un instant je cru le reconnaître lui aussi mais les lèvres sombres s'écartèrent en une immense bouche garnies de dents… de crocs !!
Un loup !
Un énorme loup noir allait me dévorer et je ne pouvais toujours pas bouger. Ce n'était pas faute de me débattre pourtant, j'étais comme un diable en boite, agité mais incapable de me mouvoir, enfermé, ligoté. Et cette douleur dans mon bras devenait insupportable. Et le loup riait. Et je connaissais ce rire, je sentais qu'il aurait du me rassurer mais ma panique était trop forte.
Le loup allait me dévorer mais pas tout cru comme disent les histoires, je sentais la chaleur du feu, je sentais même l'odeur des épices…

Les épices ?

Je me réveillais en sursaut.
Ma respiration, haletante, se calma doucement alors que je reconnaissais mon appartement. La douleur dans mon bras se calma quand je le sorti de sous mon corps où il s'était coincé.
J'étais chez moi. Ce n'était qu'un cauchemars. Déjà le rire et le regard moqueur du loup s'évaporaient de mon esprit. La réalité refaisait surface.

J'étais chez moi et quelqu'un s'affairait dans la cuisine. D'un regard circulaire sur la pièce, je relevais les indices. Deux verres de rhum, la bouteille était sur le guéridon pas la meilleure mais pas loin. C'était moi qui avait fait ce choix. Quelqu'un que j'appréciais donc. Qu'avais-je fait ces derniers jours ? J'étais avec les clochards, je n'en avais quand même pas ramené un chez moi ? Non, je n'étais pas inconscient à ce point…
Mon regard se posa alors sur la chemise et la lumière se fit dans mon esprit.

Ashton !

C'était lui qui cuisinait ? Ca sentait vraiment bon, je ne lui connaissais pas ce talent. Je connaissais bien peu de choses de lui… Et brusquement, me revint à l'esprit que j'avais été sur le point de lui sauter dessus… quelques heures auparavant ? Minutes ? Jours ? Combien de temps avais-je dormi ?
Je me senti rougir puis je secouais la tête avec résignation. C'était moi qui avait déboutonné le haut de ma chemise et desserré ma ceinture. J'avais dormi dans cet état, totalement abandonné, et Ash ne m'avait pas touché. Lui qui sautait toujours sur la première occasion de faire des choses aux conséquences risquées. Je souris pour moi même, il me fallait me rendre à l'évidence : je ne l'intéressais pas. Ashton continuerait probablement encore longtemps à jouer avec mes nerfs mais jamais pour conclure… à moins que je n'arrive à le saouler mais pour avoir déjà joué à ça avec lui, je savais que c'était peine perdue, je tombais toujours avant lui.

Je but une gorgée de mon verre de rhum pour achever de mes réveiller et me levais pour me diriger vers la cuisine. Mon ami ne se retourna pas tout de suite vers moi mais j'avais depuis longtemps remarqué que son ouïe était particulièrement fine, je ne doutais donc pas qu'il avait noté que j'étais réveillé. Il était torse nu, occupé à préparer un plat à base de ce qu'il avait pu glaner dans ma cuisine. Je voyais ses muscles rouler sous sa peau pendant qu'il s'affairait, concentré sur sa création. Je soupirais.

« Très appétissant... »

Je reprenais notre jeu. Bien sûr. Et je n'avais aucune doute qu'il comprendrait que je ne parlais pas que des effluves sortant des casseroles. J'allais lui proposer de mettre le couvert quand il se tourna vers moi en souriant. Je me figeais sous le choc, comme si je venais de recevoir un coup de point en plein thorax, ma respiration s'arrêta un instant de surprise et mon cœur manqua probablement un battement. Je devais être drôle avec ma tête d'ahuri.

Ce regard rieur. Ce sourire amusé.

« J'ai rêvé de toi, Ash » dis-je dans un souffle.

La terreur que mon rêve avait instillé en moi refaisait surface. Aucun doute possible, c'était lui que j'avais vu. Et pourtant… Comment pouvais-je confondre dans mon esprit, mon ami tatoué et coloré de vie avec un monstre noir et affamé… Je me forçais à rire.

« Tu étais un loup… non… un chien. Un immense chien noir. Et tu allais me dévorer. »
Ashton Lyn
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MessageSujet: Re: Une fois n'est pas coutume [suite]   Une fois n'est pas coutume [suite] I_icon_minitimeLun 11 Mar - 1:53

Herbes de provence, un peu de fromage et la crème qui traînait encore dans le garde-manger. La cuillère de bois roulait dans la poêle, cueillant les saveurs pour mieux les emmêler, faisant prendre au tout une couleur aussi appêtissante que l'odeur était ennivrante. Ashton huma l'air avec un sourire satisfait, laissant ses paupières se clore pour mieux profiter des senteurs qui vinrent chatouiller ses narines. Un petit frisson le parcourut, allant tout droit à son estomac qui aussitôt gronda. Rire rapide, les doigts passèrent dans la chevelure de ténèbres tandis que les yeux bruns toujours fixaient la gazinière.

Rupture dans la pièce d'à côté. Ash s'autorisa à se déconcentrer, le temps d'une oeillade inquiète, ayant perçu dans la respiration de son ami comme une brisure, un moment d'abandon qu'il ne parvint pas immédiatement à comprendre. Avait-il cauchemardé ? Le jeune homme n'ignorait pas les ravages des mauvais rêves, aussi tendit-il l'oreille tout en reprenant sa danse. Un pas sur la droite, la viande saisie du bout des doigts pour aller tremper dans la sauce. Les hanches roulaient au rythme de ses gestes, lui demeurait attentif. C'est que la cuisine était devenue avec le temps presque instinctive, pour les recettes les plus simples du moins, et le canidé n'avait pas prévu ici de réinventer l'instinct culinaire français. Il s'agissait plutôt de remplir l'estomac de son compagnon épuisé, qui le serait encore au vu du peu de temps qu'il avait passé en compagnie de Morphée.

Les secondes qui suivirent se perdirent entre le plat de Billy, entre les saveurs naissantes et les actions de son ami. Les pâtes cuisaient, l'éclatement des bulles d'eau bouillante rythmant, comme en musique, chacun de ses mouvements. À côté, un verre bougeait, soulevé puis reposé, le temps d'une gorgée. Oui, sans doute avait-il eu un cauchemar. Un peu d'inquiétude de nouveau se distilla en son cœur, mais il ne fit pas de commentaire, se contentant d'absorber les informations à mesure qu'elles se livraient à lui, poursuivant sa tâche pour mieux se concentrer. Il n'eut pas à attendre longtemps toutefois. Les pas ne tardèrent pas à s'approcher, démarche plus assurée tout de même, et un sourire charmeur teinta le visage fin d'une touche de malice.

« Très appétissant... »

La certitude que l'agent n'évoquait pas là que la recette en préparation lui arracha un court rire tandis qu'il tournait un œil vers lui, pétillant d'une jovialité renouvelée.

« Merci... »

Ce n'était qu'un mot, pourtant son timbre grave et chaud parvenait à y placer tous les sous-entendus nécessaires. Billy avait décidé de poursuivre le jeu. C'était un choix qui jusque-là reposait en ses mains, Ashton n'étant pas séduit par l'idée d'abuser de sa fatigue, pourtant le voir se complaire dans l'échange allégeait son cœur. Son lien avec le policier était reposant et si énergique pourtant, si plein de défis qu'il ne parvenait que difficilement à le définir. C'était spécial, tout simplement, c'était une saveur relevée, une épice dans l'ennui quotidien contre lequel il s'évertuait à lutter.

« Enfin, pour savoir, il faudra que tu goûtes... »
, souffle-t-il ensuite, relevant davantage le niveau de leur petite blague.

L'innocence était bafouée depuis bien longtemps entre eux et Ash n'avait aucune pudeur lorsqu'il s'agissait de glisser tentation et séduction dans ses phrases. Le canidé n'avait jamais eu pour ambition d'être considéré comme un gentilhomme – ce n'était pas le cas et, vu son obstination pour les soirées du mauvais côté des barreaux des cellules, sans doute ne le serait-ce jamais. Son sourire ne s'en élargit que davantage, un amusement nouveau s'emparant de son corps et émanant de chaque geste, de chaque mouvement fluide.

« J'ai rêvé de toi, Ash »

Pause. La main du canidé s'interrompit au dessus du feu et il se tourna lentement vers le rouquin, scrutant son regard. Les informations lentement se recoupaient, pourtant la phrase l'avait pris par surprise. Lui... ? Était-il donc la source du cauchemar de Billy ? Comment était-ce possible ? Ouvrant la bouche, il s'apprêtait à interroger son compagnon lorsque celui-ci prit les devants.

L'explication le figea une seconde. Ce fut semblable à un sursaut, un instant d'égarement au cours duquel les muscles se tendirent soudainement, se relâchant finalement dans un rire qui n'avait qu'un tout petit quelque chose d'étouffé. C'était infime, rien qu'un détail, toutefois Ash ne sous-estimait plus l'agent depuis longtemps. Bien sûr, qu'il avait remarqué.

« Rien que ça... ? »

Il y avait un tas de raison pour cette réaction, songea-t-il. Jamais le policier n'en déduirait que ses rêves lui avaient soufflé un avertissement à l'oreille. Jamais il ne se rendrait compte du danger bien réel dont on le prévenait chez Morphée. Le regard brun se posa sur les mains dentelées d'encre, son estomac brièvement resserré. Sang. Mort. Tragédie. Les trois phases d'un même cycle au centre duquel il semblait se trouver.

Ash avait besoin de changer de sujet.

Se tournant de nouveau vers son compagnon, il lui offrit son regard le plus coquin avant de dévoiler un sourire vorace. Rien de plus simple que de créer une distraction, distraction aussi bienvenue que délicieuse. S'armant de sa cuillère, le garçon s'approcha. Dans sa silhouette ondulante, quelque chose d'animal se glissa. Dans sa démarche féline, il y avait un soupçon de la créature. Il s'avança, lentement, délibérément, sans jamais lâcher du regard les iris de l'agent.

« Dévorer, donc... ? Tu sais qu'il y a un tas de manières de faire ça, hm ? »

Chaque syllabe fut accompagnée d'un pas supplémentaire et, à la fin de ses propos, il s'était trouvé presque collé à son ami, ses doigts tapant un rythme enjôleur contre son torse. Leurs lèvres auraient pu se toucher en un geste, en une folie. Pas question toutefois de perdre son divertissement : ce fut bien la cuillère qui pénétra la bouche innocente de Billy.

« Alors, tu veux bien dévorer ça... ? »
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