Promenade nocturne et solitaire... ou pas [PV]

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Les étoiles scintillaient par milliers dans un ciel plus que sombre, mais pourtant, extraordinairement dégagé. Chose rare, ces temps-ci, étant donné la météo plutôt morose et peu gaie de ces derniers jours.

La quiétude de la nuit transformait chacun de ses pas en un dérangement sonore grandement perturbant. Mais Randon en avait cure. Il arpentait seul, le parc. Encore une fois, il n'avait pas trouvé le sommeil. Encore une fois, il s'était retourné encore et encore dans son luxueux lit à l'hôtel... A nouveau, des rêves le hantaient. Depuis qu'il avait connaissance que les monstres existaient, ses nuits étaient peu à peu devenues plus agitées, et bien moins sereines, psychiquement. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle il s'endormait avec un couteau, et un pistolet sous son oreiller. Aussi pour cette raison que d'étranges symboles gravés ornaient les pieds de son lit, censés repousser les esprits et les démons.

Néanmoins, malgré toutes ces précautions, il était dur de fermer l'oeil. Surtout lorsqu'on savait que des événements étranges se produisaient dans la ville des amoureux... Alors, au lieu de rester immobile à écouter le clic-clac de son horloge, autant aller se promener, solitairement, en pleine nuit, dans un des parcs de Paris.

Oui tel était le raisonnement du trentenaire. Pour lui, cette promenade ne le mettait pas en danger. Et même, il était armé après tout. Au moins, le fait de marcher, il pouvait se vider l'esprit et passerait par la suite une bien meilleure nuit, qui sait, peut-être faite de rêves pour une fois agréables.

Le seul élément déplaisant dans cette balade, fut le froid glacial qui lui transperçait les poumons et transformait le cartilage de ses extrémités en carton. Se cachant un peu plus le menton dans son épaisse écharpe verte, il poussa un fébrile soupire, et observa la beauté du ciel.

Puis il s'arrêta, ferma les yeux. Et profita du silence total qui s'ensuivit. Seuls les quelques insectes et petits animaux nocturnes parvenaient à se faire entendre, mais leur caquètement était plus mélodieux que dérangeant.

Jusqu'à ce que d'autres bruits de pas marchant dans l'herbe vinrent titiller l'ouïe de Randon, qui rouvrit instantanément les yeux. Il se retourna, l'air méfiant.

Plus loin, une silhouette, apparemment masculine. Sans doute un autre promeneur... Sans doute un second insomniaque. Ou bien... pouvait-il s'agir de quelqu'un d'autre ? Voire... d'autre chose... ?

L'instinct du prédateur reprenant, une des mains du chasseur alla s'enfouir dans l'épais manteau sombre, tenant fermement un coutelas, à mesure qu'il était proche de l'autre silhouette.
Peut-être lui adresserait-il un simple "Bonsoir", ou même "Bon Matin", vu qu'il se faisait tard.
Ou... autre chose. Dans tous les cas, le noiraud était prêt.

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Spoiler:

Quel jour étions-nous? Je ne pouvais le dire. J’étais perdu… complètement perdu dans ma tête. Je croyais que ce petit jeu d’amnésie de mon amant ne me toucherait pas. J’avais cru que ce jeu m’emballerait, même. Mais… j’avais perdu un peu de ma taquinerie au passage, devenant quelque peu sombre, me baladant la nuit, telle une âme errante, dans les rues de Paris. Je ne savais plus trop combien de spectacles j’avais annulés depuis le départ de Nath, feignant à peu près n’importe quoi à Edward. Presque toutes les nuits, je sortais dans les bars et je finissais avec quelqu’un dans un motel pour soulager ma peine, mais ce n’était pas pareil. Nath… je l’aimais vraiment. C’est donc après avoir été boire encore une partie de la nuit que je me mis à arpenter une des rues sombres de la Ville –elles se ressemblaient toutes- jusqu’à temps que je sente la présence de quelqu’un. À cette heure de la nuit? Qui pouvait-ce bien être?

*Sans doute la prochaine qui finira avec moi dans un motel.*

Bon… je n’étais pas si perdu que ça, je me retrouvais facilement… mais bon… le parfum, les lèvres, le corps, l’esprit de Nath me manquaient énormément. TOUT de lui me manquait… Je crois bien que j’étais en ce moment dans ce que les humains appelaient « peine d’amour ». Ce n’était pas très drôle comme jeu. C’est même atrocement barbant. Enfin…

Tanguant quelque peu (j’avais quand même bu généreusement ce soir), j’avançai vers cette présence jusqu’à temps d’être si proche d’elle que je la pris par l’épaule en disant, dans un souffle alcoolisé :

-Tiens, de la visite? D’un humain en plus? Ahaha, quelle chance, vous êtes libre en ce moment? On pourrait faire plus ample connaissance si ça vous chante… ou si ça ne vous chante pas. Moi j’aime le plaisir difficile. C’est plus intéressant.

Je tapai sur son épaule, restant presque couché dessus à cet instant tant j’étais ivre. Ça, c’était à cause des épices spéciales que j’avais mises dans ma boisson, mélangées à l'alcool, elles m’étaient montées à la tête. Je me mis à ricaner avant d’ajouter- m’éloignant un peu de lui, le saluant de mon chapeau - :

-Comme je suis impoli. Je ne me suis même pas présenté! Ahaha. Je m’appelle Wally, je suis le démon de salon apprivoisé du Lost Paradise… euh… je veux dire, le magicien de salon du Lost. Enchanté. C’est quoi votre p’tit nom?

Je m’avançai de nouveau vers lui en tendant la main pour la lui serrer, mais j’étais tellement étourdi que je tombai...sur cet inconnu. Pathétique? Oui. Je me relevai la tête, en clamant :

-Vous êtes confortable, monsieur, si vous voulez on peut rester dans la rue. Moi je ne suis pas difficile.

Je ricanai à nouveau. Je crois bien que j’avais pété un câble et j’allais en péter tout un, car à force de sentir l’odeur de cet humain, je réalisai qu’il avait sur lui une artillerie anti-démon. Tiens, un chasseur. J’avais le don de me mettre en danger moi. D’abord, un prêtre, puis un chasseur. J’étais définitivement un maso fini. J’avais de plus en plus envie de contrarier cet humain pour toucher à sa médecine. Ahaha. Cette nuit risquait d’être forte intéressante.

*Qu’il essaie de me tuer pour voir!*

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Spoiler:

Les deux ombres raccourcissaient peu à peu la distance les séparant. Randon plissait les yeux pour tenter de mieux percer à travers l'obscurité l'identité de cet inconnu. Mais vu la démarche hésitant de la silhouette, il en déduisit rapidement qu'il s'agissait d'un ivrogne. La poigne sur son arme se radoucit un tantinet. Quel mal un homme imprégné d'alcool pouvait-il bien lui faire ? Après tout, cela resterait qu'un homme... et lui un chasseur. Il était bien au-dessus des civils de ce monde.

Mais les suspicions vantardes du noiraud furent bien vite démantelées lorsqu'une main lourde se posa sur son épaule, et qu'un souffle fortement alcoolisé vint lui titiller les narines. A ce moment, la poigne sur le manche de son arme gagna en force, alors que l'étrange jeune homme lui faisait des révélations bien bizarres.

Il le ... traitait d'humain. Cette simple formalité, commune à tous les êtres surnaturels, indiqua en un instant à qui Randon avait à faire. A moins qu'il... ne s'agissait que d'un bourgeois ayant écouté trop d'histoire en ayant consommé trop d'absinthe. Dans tous les cas, la prudence maximale était de rigueur.

Un chapeau se leva, et les salutations se firent.

Et là Randon put oublier la thèse de l'alcoolique fanatique.

Un... démon.

Damnation. Il n'avait pas sur lui son pistolet, ni de sel. Et pas non plus de crucifix... Croyez - le ou non, mais croiser un démon n'était pas une chose si commune que cela. Ces créatures figuraient parmi les plus puissants êtres paranormaux qu'il pût exister, et Randon était assez désarmé face à lui, bien qu'il conservait quelques formules latines efficaces en tête... et autres joujoux. Il restait quand même en position d'infériorité, sans arme à feu.

Cependant, il n'avait pas peur. Pour cause, le démon dénommé "Wally", avait évoqué le "Lost Paradise". Un nom qui avait frôlé les lèvres de quelques médiums rencontrés, et qui suscitait trop de curiosité au chasseur pour qu'il commençât à avoir peur pour sa vie.

Une main tendue s'avança à lui, mais Wally trébucha rapidement, tombant de toute sa masse sur Gray qui en fut déséquilibré et se retrouva par terre, dans le parc avec un démon alcoolisé dessus-lui.

-Vous êtes confortable, monsieur, si vous voulez on peut rester dans la rue. Moi je ne suis pas difficile.

Alors que Randon grinçait des dents et fumait des oreilles, un agent de police faisait sa ronde dans le parc. La lumière de sa lanterne les éclaira, et il les interpella, outré.

"Dites-donc, Messieurs, un peu de tenue. Je vous prierai de déserter le parc, il y a des endroits spécialisés pour ce genre de... de... dépravations. Autrement, je vais devoir vous embarquer."

Randon profita de l'occasion pour se libérer du poids du démon et de le saisir par le bras, en clé, bien qu'il sût que cela risquait de ne pas bien durer longtemps.

"Mes excuses, Agent, nous avons un peu trop bu... Je vais de ce pas raccompagner mon... compagnon dans un endroit certes plus approprié. Allez, Wally, accompagne-moi..."

Randon força la clé, pour inciter sa proie à le suivre dans un endroit plus discret. Mais il savait que s'il ne le voulait pas... il risquerait de faire un vol-plané. Et si l'agent de police ne désertait pas les lieux rapidement, il pourrait probablement se faire tuer... enfin, ça, ce n'était pas son souci.

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Spoiler:

L’inconnu que j’avais récolté ce soir était franchement joli. Ainsi positionné sur lui, je pouvais observer son beau minois de près. Il semblait un peu réticent à première vue, mais il ne me repoussa pas sciemment, c’était déjà un bon début, hihi. Un rabat-joie arriva alors et moi je riais tout seul en regardant le policier nous braquer la lumière dans les yeux et je répliquai :

-Avouez qu’au fond vous vous mourrez d’envie de nous rejoindre, agent, c’est pour ça que vous nous observez avec… avec telle intensité, ha! ha! ha!

J’étais à moitié conscient de ce que je disais et je parlais d’une voix plus fluette que la normale. J'’avais vraiment poussé fort le bouchon ce soir avec mes concoctions et tout cet alcool. Il fallait jouer fort quand on voulait oublier…. ENFIN, arrêtons justement de penser et passons à la fiesta, car notre ami semble accepter mon offre. D’un côté, je trouve ça vraiment génial, mais de l’autre… je n’aime pas les hommes faciles. Je devrai mettre un peu de piquant, ne pas la lui laisser aussi facile. Je ricane à nouveau quand il ressert son étreinte sur mon bras et je déclare toujours de la même voix fluette un peu pâteuse:

-J’ai rarement vu des hommes aussi… aussi faciles d’approche. Tu veux qu’on aille où, petit coquin? Ah! Je sais!

Avec sa force démon, il réussit à défaire la clef et il se mit à marcher seul, enfin, il se mit à tanguer et pointa l’élise au loin :

-Toi, tu l’as déjà fait dans une église, je suis certain!

Tant de familiarité déjà, tant de dépravation! J'étais incorrigible et... vraiment saoul pour croire que ce type voulait vraiment faire des cochonneries avec moi, mais j’étais désespéré à ce point. La perte de mon Nath était cuisant. Même s’il me rejetait parfois, seulement de savoir qu’il se reniait constamment et qu’il pensait à moi me remplissait d’extase. Mais… de savoir qu’il m’avait oublié… me rendait si mal en dedans que seulement d’y penser, j’en tremblais. Car oui, peu importe de quellemanière un démon peut aimer un humain, je crois que l’amour que je porte et que je porterai toujours pour Nathanaël est ce qui s’y rapproche le plus… Je pourrais toujours le reconquérir, c’est d’ailleurs ça que je croyais qui me motiverait une fois que je lui aurais enlevé la mémoire… mais on dirait de seulement savoir que je n’avais jamais existé pour Nath me tranchait le cœur (et oui ça bien l’air que j’en ai un).
Ce genre de pensées ne frôla pas longtemps mon esprit, j’étais si bourré et, en tanguant, je finis par me raccrocher au bras de mon amoureux d’un soir et j’ajoutai :

-J’aime mettre du piquant dans la vie, pas toi? Alors, si tu m’embrasses devant cet agent, je suis tout à toi, sinon, je risque de te mener la vie un peu plus dure, ha! ha! ha!

Je disais en partie n’importe quoi, mais je ne fabulais pas dans la requête que je lui demandais. S’il m’embrassait comme ça devant ce policier, je lui promettais –promesse de démon- d’être « docile » à ce qu’il me demanderait, sinon je lui jurais de lui faire mes coups les plus pendables pour bien m’amuser avec lui.

*On peut s’amuser de bien des manières, monsieur, hihi! Allez, sortez-moi votre artillerie lourde… de chasseur de démon!*

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Spoiler:

Si on se montrait un tant soit peu observateur, on aurait pu constater la veine temporale de Randon tambouriner progressivement à mesure que le démon le faisait passer pour un amateur de la porte de derrière devant l'agent de police. Néanmoins, il se contenta de tenter d'éloigner le dénommé Wally de sa potentielle future victime. Mais ce dernier ne l'entendait évidemment pas de la sorte...

Se défaisant sans soucis de sa clé de bras, il marcha quelque peu, totalement maladroitement. Gray ignorait que l'alcool pouvait réellement avoir un effet aussi fort sur les êtres surnaturels, désormais, il en était plus instruit. Il était cependant remarquable comment, malgré tout, Wally parvenait à rester debout, même si sa langue se défoulait en obscénités.

D'ailleurs, là, à nouveau perché à son bras, il en sortit une belle, d'obscénités, qui ne manqua pas de faire rougir d'incompréhension le policier.

-J’aime mettre du piquant dans la vie, pas toi? Alors, si tu m’embrasses devant cet agent, je suis tout à toi, sinon, je risque de te mener la vie un peu plus dure, ha! ha! ha

Le sang de Randon ne fit qu'un tour, tellement, qu'il martela sans vraiment y prêter attention le bras de Wally. Pas que cela lui ferait bien mal, avec sa résistance démoniaque. Mais... ça permettait au chasseur de garder un tantinet de sang-froid. Aussi, simulant jusqu'au bout le rôle de promeneur ambigu, pour sauver la satanée vie de ce policier, car, malgré tout, encore un corps, où il se promenait, ça lui attirerait des ennuis forcément un jour ou un autre...

Alors Randon soupira puis sourit avec une maladresse simulée à l'homme armé.

"Je m'excuse du comportement de ... mon tendre, vous constaterez qu'il a quelque peu forcé sur la boisson, ce soir.

Seul un "hun hun" de l'agent lui servit de réponse. Etrangement, Randon se demandait comment cet homme pouvait montrer autant de patience face à deux individus présentant un grand vice moral et religieux. Enfin... là n'était pas l'importance. Non.

Ce qui comptait, c'était que le "Wally le démon" travaillait au mystérieux "Lost Paradise". Un endroit qui le faisait tourner en rond dans ses enquêtes et qui l'intriguait à en devenir une obsession. Or, voilà. S'il désirait apparemment être amené au Lost Paradise, il se devait d'embrasser le démon. Mais...

Outre la question de l'identité sexuelle du trentenaire, une autre problématique bien plus conséquente se pointait. Embrasser un démon équivalait à faire un pacte, pour la plupart du temps. Faire un pacte avec un démon, revenait à brûler en En-Bas, emmené en lambeaux par les chiens de l'Enfer... Et même si Wally était sans doute trop alcoolisé pour réfléchir à un coup aussi bas, ce n'était pas impossible que ce fût le piège du siècle. Piège dans lequel se refusa de tomber Randon. A la place, il préféra se défaire de l'étreinte du démon, et se rapprocher du gardien. Ce dernier recula, main sur la matraque qu'il tenait fermement. Il ne possédait pas de pistolet, sûrement à cause du fait qu'il n'était finalement que garde-parc. Dans tous les cas, Gray n'eut qu'à faire un habile mouvement pour déséquilibrer l'homme, le charger sur son épaule et le balancer au sol, d'où il lui asséna un coup particulièrement fort sur une certaine partie de sa tête.

L'agent en tomba inconscient. Il somnolerait pendant un très long moment. Et au réveil, peut-être qu'une partie de sa mémoire aura été endommagée. Du moins, le chasseur ne pouvait que l'espérer.

Méfait accompli, il se retourna vers Wally, conscient de sa situation désarmée face à ses pouvoirs surnaturels. Aussi, il préféra tenter de jouer au plus malin.

"Je te propose un nouveau deal, Wally. Tu m'emmènes au Lost Paradise, et après on y fera ce que ton cœur de démon embrumé d'alcool souhaite faire.

La proposition de Randon relevait du suicide, il le savait. Si Wally refuserait, et en serait outré, un combat lourd risquerait de s'enclencher. Autrement, il l'emmènerait au Lost Paradise, face à d'autres créatures surnaturelles, où Gray n'aurait aucune chance de mener un combat et de le gagner. Au pire, il n'aurait qu'à fuir, mais il aurait au moins découvert un peu plus sur le Lost Paradise, il en était persuadé.

Sa curiosité mêlée à sa vantardise le perdrait, il le savait...

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J’aimais avec quelle adresse le jeune homme tentait de faire bonne figure devant le policier pendant que je m’entêtais à dire de telles obscénités, ha! ha!, ha! Il devait bien m’aimer sinon il m’aurait laissé me faire arrêter par ce policier. En fait, je crois plus qu’il était curieux: cet individu voulait sûrement m’isoler pour me faire la fête à moi tout seul. Je me doutais bien que l’homme que je venais de rencontrer n’avait sans doute pas l’intention de succomber à ma charmante drague, il n’était pas comme Nath, mais j’étais certain que la médecine qu’il me préparait serait tout aussi agréable, ho oui! Il ne fallait pas oublier que j’étais un maso fini, moi les chasseurs de démon, ça ne me faisait pas peur: ça me donnait plutôt d'autres genres de frissons. La preuve, j’avais fréquenté un exorciste pendant plus de deux ans. Si ça ce n’était pas aimer le danger, je ne sais pas ce que c’était, ha!, ha!, ha!

Enfin, enfin, j’avais la tête trop embrumé et les sens trop en ébullition pour penser à ce genre de choses. Continuons de regarder et de participer au spectacle que ce bel homme m’offre. Sans le vouloir, il venait de faire un « pacte avec le diable ». Jamais je ne le lâcherai plus maintenant qu’il m’avait donné de l’attention. J’étais… comment dire, un démon qui aimait coller les humains… dangereux pour sa vie. Ça me donnait l’impression d’être vivant, moi aussi, parmi eux bien que, même si j’essayais de me convaincre que n’importe qui pouvait faire l’affaire, Nath me manquait horriblement… ENFIN!

Randon:

L’individu face à moi semblait si… imprévisible. Il m’excitait de plus en plus. Surtout quand il approcha le policier pour le mettre chaos. J’étais d’abord surprit de le voir faire une telle chose, mais je compris vite qu’il voulait m’isoler le plus rapidement possible. J’éclatai de rire, l’applaudissant quand il donna à ce policier un coup de pied sur la tête.

-Ouah, mais quel spectacle, mon cher. Je ne savais pas que tu étais si rapide en affaire, nous débarrasser de cet individu pour que nous soyons SEULS en lune de miel :DD.''

Je me rapprochai, l’attrapant par la taille et déposant ma tête sur son épaule. Je lui soufflai à l’oreille :

-T’es vraiment beau et appétissant, toi, ha! ha!, ha!

À quoi il me répondit :

Randon:

Un deal? Je lâchai l’individu un moment, le regardant avec mes yeux brillants de malice. Il était rare que c’était quelqu’un qui lui proposait un échange et non le contraire. Malgré la brume qui planait dans ma tête, je n’étais pas dupe, je voulais m’assurer d’avoir mon dû. Je ne voyais aucun mal à trahir le Lost Paradise. Je n'avais plus rien à perdre maintenant que le seul client qui m’intéressait ne se souvenait plus de ma propre personne...
Toutefois, je savais que ce genre de trahison pourrait m'amener plus d’ennuis que de plaisir si je ne planifiais pas bien mon jeu, alors je demandai :

-Et comment savoir que tu ne me dis pas n’importe quoi toi aussi? À moins que…

Je ricanai, lui propposant un plan que je venais à la vitesse d'ébaucher:

-Je t’invite à un de mes spectacles de magie en V.I.P et tu viendras me joindre à ma loge et si tu ne viens pas.

Je me rapprochai de son oreille, l’attrapant par l’épaule, cette fois.

-Je te rappellerai tes promesses d’une manière toute spéciale à la Wally, tu verras, mon cher!

L’effet des épices que j’avais ajouté à l’alcool commençait déjà à diminuer dans mon sang, je reprenais peu à peu mes sens, mais je n’avais pas oublié la proposition de cet individu. Je sentais que ce qui s'en venait risquait d'être dangereux et TRÈS amusant.

Je ne sais pas si Edward sera d'accord avec le choix de mon nouvel amant, ha!, ha!, ha!*

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Un instant de tension se fit ressentir. Wally le jaugeait, après l'avoir enlacé à la taille et dit quelques autres obscénités qui auraient eu de quoi faire rougir n'importe quel homme fortement attaché à ses principes moraux. Le démon réfléchissait à sa proposition. Il semblait d'ailleurs, pour la première fois depuis leur rencontre, utiliser un tantinet d'analyse et de perspicacité. Sa contre-offre, lui donnant un accès VIP à son prochain spectacle témoignait du malice de l'être des Enfers. Forcément, il n'allait pas faire débarquer Randon parmi les autres artistes pour découvrir plus profondément les secrets qui hantaient ce satané Cabaret. Le fait qu'il utilisait cette précaution annonçait autre chose à Randon que l'homme possédé en face de lui était apte à la réflexion :

Il lui annonçait qu'il y avait quelqu'un... Quelqu'un d'autre au-dessus de lui. Que, malgré son statut d'être démoniaque, Wally ne pouvait pas apparemment faire les choses à son gré. Sans quoi, avec sa quantité d'alcool, il n'aurait certainement pas hésité à l'emmener de suite au cabaret. Cela voulait dire que, certainement quelqu'un de bien plus puissant que ce démon tenait les rênes. Voire plus puissant que n'importe quelle autre créature mystique...

Cela intriguait Randon de plus belle. Et un sourire ne put s'empêcher d'apparaître sur ses traits. Il voyait là la promesse de la plus belle chasse de sa vie. Une chasse qui lui demanderait néanmoins un travail de longue haleine, et qui risquerait de lui coûter beaucoup. Les sacrifices auxquels il allait être confrontés ne l'inquiétaient peu. Il savait ce que c'était que de fréquenter le surnaturel. Et, le jeu en valait la chandelle. Qui sait, le cabaret serait peut-être la clé qui lui permettrait de s'élever au-dessus de sa condition de simple humain... De percer les secrets des pouvoirs mystérieux qui étaient attribués à certains, et pas à d'autres ?

Face à un tel challenge, il ne pouvait se rétracter.

Quand bien même le démon s'approchait de lui, et vint lui rappeler d'une pique ce que c'était que de berner un démon. Sans qu'il l'eût vraiment souhaité, l'épiderme du chasseur se contracta, comme témoin de l'existence du danger. La peur, avait toujours fait partie de sa vie, dans n'importe quelle chasse. Mais sa capacité à la faire taire, à l'enfuir dans les méandres de son organisme, lui parvenait à garder sang-froid et aptitude à lutter dans la plupart des situations.

C'était ce qui arrivait. Randon redoutait le dénommé Wally. Il ne le connaissait pas. Il pouvait autant figurer parmi la classe des démons inférieurs, ceux fraîchement sortis de l'Enfer et pas très doués car encore inexpérimentés, ou soit figuraient parmi ceux qui arpentaient la Terre depuis des décennies. Ceux qui figuraient parmi les êtres plus dangereux au monde, et contre lesquels les chances de survie s'avéraient nulle pour les humains civils, et très faibles pour les chasseurs.

Mais à nouveau, le goût du risque, du savoir outrepassait le raisonnement de survie du trentenaire.

Randon se défit donc de l'étreinte de Wally, affichant une mine déterminée.

"Je n'y vois pas d'opposition à faire. A quand ton prochain spectacle ?"

S'il devait sceller ce genre de pacte, il le ferait. Car, quand bien même il était un chasseur dépourvu d'empathie et obsédé par ses chasses, il tenait toujours parole, coûte que coûte, peu importait à qui il avait donné son mot, homme, femme, loup-garou, démon...

Il allait à ce spectacle. Il allait enregistrer tous les détails qu'il pourrait y observer. Et, si possible, il se frayerait un passage parmi les loges, et percerait l'identité de qui tenait les rênes.

Edit:

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Spoiler:

Je voyais dans le regard de cet homme une flamme de malice toute particulière. Une flamme qui m’intriguait. Lui aussi semblait aimer s’amuser. Il faudrait tenter d’accorder nos danses endiablées. J’avais besoin de me changer les idées. De trouver de nouveaux sens à mon éternité. Je voulais oublier Nath et pour ce faire, faire un pacte avec un humain me paraissait une activité assez excitante. D’un côté, la partie de moi qui était toujours attachée à ce prêtre tentait de me faire regretter mon choix de jeu, mais mon côté malicieux de démon étant plus grand que ma « fidélité amoureuse » (étant ma nature, han!), et bien je me mourrais d’envie de savoir la suite de cette aventure.

En signe de gage, je venais de tendre, d’ailleurs, ma main en face de moi pour qu’il me la serre quand il me répondit :

Randon:

Il allait donc venir? Vraiment? Ce bel homme dangereux allait vraiment ME suivre? Depuis une semaine ou deux, je tentais éperdument de me trouver un nouveau compagnon de jeu et c’était le premier qui me donnait autant d’attention. Je savais certes qu’il avait des objectifs derrière tout ça (assez tordus je crois bien), que je risquais de mettre Edward dans l’eau chaude et tout et tout. Mais rendu là, je m’en foutais un peu. Je respectais le chef du cabaret. Il m’avait toujours prévenu de faire attention à qui je fréquentais, à qui je ramenais au cabaret, mais bon… ce n’était pas « mon père », lui, je l’avais tué i y a bien longtemps... Je crois qu’après autant de siècles à errer sur cette terre depuis mon premier maître, j’avais bien droit de m’amuser un peu, non? La vie éternelle pouvait être si ennuyante. Et puis bon, je ne ramenais pas nécessairement cet individu louche au cabaret puisque je l’invitais comme tout autre citoyen à mon spectacle. Il n’est pas contre avoir un public à sa buisness, Edward. Alors, tout allait. C’était le genre de logique à la Wally. Après un moment de réflexion à dévorer du regard mon interlocuteur, animé par le même genre de flamme de malice que lui, je répondis :

-Comme tu es chanceux, mon beau, j’ai justement un spectacle demain et il reste une place à l’avant. C’est moi qui invite. Tu n’auras qu’à entrer et dire que c’est tu l’invité spécial de Wally. Si jamais tu as des problèmes, je viendrai t’escorter d’une manière toute spéciale Wally. Présente cette carte. Habituellement, personne ne va t’empêcher de passer avec elle.dis-je d’un ton toujours taquin en lui tendant la dite carte avec mon surnom d’écrit en rouge sur un fond noir laissant paraître une paire de yeux rouges qui fixaient la personne regardant la carte (mes yeux de démon).

C’était un peu épeurant pour n’importe qui, mais mon invité n’était pas n’importe qui… Alors, je lui donnais ma carte spéciale (celle non approuvée par Edward et qu’il soupçonnait depuis bien longtemps d’être maléfique, car quand quelqu’un la voyait, il ne me défiait pas généralement). Enfin… qui sait. Un magicien ne dévoile JAMAIS ses secrets, non? Ha! ha! ha!

En plus de ça, il y avait bien sûr l’adresse du Lost Paradise écrit à l’arrière. Je repris finalement la parole. L’atmosphère commençait à s’alourdir et le silence à durer:

-À la fin de mon spectacle, tu n’auras qu’à me suivre, mon chéri. Tu es mon invité spécial et je veux te montrer comment je traite mes VIP.

Avant de partir, je me rapprochai de lui et je dis à son oreille :

-J’ai hâte de voir ce qu’un être comme toi me réserve, ça m’excite follement. Montre-moi ce qu’est le danger, ce que c’est de vivre. Je m’ennuie tant, tu sais.

J’avais failli ajouter chasseur, mais je ne voulais pas lui montrer immédiatement que j’étais au courant de qui il était… Je voulais que le jeu dure.

Sur cette révélation soufflée plutôt troublante, je recommençai mon petit numéro et me mit à trépigner. Je fis un clin d’œil à l’homme, un baiser soufflé puis je dis en m’éloignant vers le lointain :

[color-black]-À demain, mon beau![/color]

*J’ai bien hâte de voir la réaction d’Edward quand il saura que ‘’j’ai’’ fait entrer le loup dans la bergerie. Comme je suis fourbe et… désespérant. Mais comme me disait Nath, au moins, l’important c’est de le savoir, ha! ha! ha!

Invité

Les deux hommes, ou plutôt l'homme et la créature surnaturelle, s'affrontaient dans un duel de regards, lesquels étaient dévorés par une flamme bien particulière pour chacun. Pour Randon, l'avarice, l'envie et l'orgueil étaient ses péchés de prédilection que l'on pouvaient distinguer si on prenait assez le temps de se perdre dans le bleu de ses yeux.

Quant à la flamme qui dévorait les iris de Wally, Randon n'aurait su l'identifier avec précision, mais il ne s'en inquiétait pas outre mesure, même s'il doutait que s'il l'acceptait au cabaret, ce n'était pas par bonté pure.

L'affrontement dura, dura. Puis...

Le démon l'interrompit, une mine particulièrement ravie seyant son visage. Il l'invitait aux premières loges à son spectacle du lendemain. Peut-être que l'alcool lui faisait toujours autant d'effets, de ce fait son enthousiasme ne s'en voyait certainement que décuplé, pour accepter avec autant de bonnes conditions sa venue. Randon en revenait à peine, mais il garda sa stupéfaction pour lui.

Saisissant avec curiosité la carte animée qu'il lui tendait, un sourire se dessinait presque sur les traits fins de l'anglais, pas du tout impressionné par le tour de passe-passe qui faisait cligner les yeux rouges démoniaques.

Il n'aurait pu rêver mieux. Les loges... il allait y avoir droit. Cela signifiait bien plus qu'une simple visite pour regarder Wally dans sa chambre. Cela signifiait... Visiter l'intérieur du cabaret, pouvoir promener son regard acéré sur tous les éléments qui trahiraient son fonctionnement. Il pourrait identifier quelles étaient les personnes qui composaient cette attraction anormale. Il pourrait.... se faufiler. Apprendre. Et... dominer.

-À la fin de mon spectacle, tu n’auras qu’à me suivre, mon chéri. Tu es mon invité spécial et je veux te montrer comment je traite mes VIP.

Le comportement décalé et pas du tout en accord avec les mœurs de l'époque de Wally sortit le chasseur de ses pensées, le forçant à renouer du regard avec ce dernier, quelque peu étonné.

Le trentenaire aurait craint de voir le démon collant ou particulièrement pénible pour s'en défaire... Mais non. Il prenait la décision de partir de lui-même, aussi abruptement que cela, et presque avec sérieux. Enfin, cela soulageait quand même l'aîné Gray.

-J’ai hâte de voir ce qu’un être comme toi me réserve, ça m’excite follement. Montre-moi ce qu’est le danger, ce que c’est de vivre. Je m’ennuie tant, tu sais.

Randon ne put s'empêcher de sourire, un certain humour taquin anglais voulant refaire surface aurait aimé clamer au démon qu'il apprécierait sûrement de sucer son eau bénite et de tâter de sa machette. Mais sa pudeur naturelle l'en empêcha, et de ce fait il ne lui accorda qu'un sourire cynique, alors que Wally lui tournait le dos...

... et, alors que Randon clignait des yeux, disparut de sa vue. Evaporé.

Pour Wally:

» Ballade nocturne... [PV James]
» Sortie nocturne (ft. Aiko)
» James Black, Barman nocturne...
» Dandy n°4 | Visite nocturne au cimetière de Montmartre

Promenade nocturne et solitaire... ou pas [PV]

Promenade nocturne et solitaire... ou pas [PV]

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