Depuis la petite soirée qu’Edward avait tenue, j’étais resté dans mon coin, piqué au vif par cette humiliation publique. Du théâtre… n’importe quoi! Il aurait pu trouver mieux pour expliquer cette scène tout droit sortie des meilleures tragédies grecques.
Enfin, je ne boudais jamais longtemps parce que c’était chiant bouder. Par contre, je promettais de me venger du Lost Paradise, du Lost Paradise et de ses artistes et clients coincés et quoi de mieux que d’aller mettre son grain de sel dans cette activité culinaire montée par notre grand boss. J’étais certain que sans mes épices, encore une fois, cet évènement risquait d’être fort ennuyeux. Je ne ferais pas ça méchamment, bien sûr, je ne voulais, après tout, que montrer tout mon amour à mes comparses pour la St-Valentin, rien de plus...
J’avançai vers la cuisine, sifflotant, les mains dans les poches, prêt à enquiquiner mon partenaire de fortune. J’avais entendu, dans les corridors, qu’on avait fait suivre derrière moi ma réputation de fauteur de trouble, de petit diablotin qui aimait bien pimenter la vie des gens. Ça m’avait fait bien rire et c’est pourquoi je ne devais pas décevoir ce jeune homme dont l’identité, Tim, ne me disait pas grand-chose. Mais étant donné que j’aimais bien les hommes, surtout les beaux qui pouvaient faire jalouser mon Nathie, il me ferait plaisir de le cuisiner... heu... je veux dire, de cuisiner avec lui.
J’entrai alors dans la cuisine. Ça sentait bon. Des odeurs de chocolat fusaient de partout. Les gens avaient déjà commencé à participer au concours : j’étais en retard. Je criai en entrant :
- Quel vilain garnement je suis, arriver en retard un si beau jour que la St-Valentin! Mais ne t’inquiète pas, partenaire, j’ai tout ce qu’il faut pour qu’on fasse les chocolats les plus épicés de tout le Lost Paradise!
Je déposai alors une valise noir sur le comptoir et l’ouvrit faisant voir à Tim mon artillerie lourde. Des pots de toute sorte étaient alignés et quelques outils de torture, comme un fouet, faisaient office du contenu. Je souris alors, prenant Tim par l’épaule et murmurai à son oreille :
-On devrait bien s’amuser, vous verrez. Je ne sais pas pourquoi, mais aujourd’hui je me sens d’ne humeur joyeuse, mon cher… hum, quel est votre nom monsieur, je ne suis pas certains de vous avoir déjà rencontré. Hum, peut-être à un de mes spectacles? M’enfin! Qu’importe.
Je lui tendis une main pour lui serrer la sienne et déclarai :
-Moi, c’est Walter Blackmoon, dé… magicien de salon pour vous servir, mais appellez moi Wally le preux, c’est plus court et cool! Ahaha!
Puis, il déposa la tête sur l’épaule de Tim, l’air soudainement plus séducteur :
-Dépêchons de faire ces chocolats, je suis hâtif de vous montrer le dessert que je vous réserve par la suite. Un dessert encore plus intéressant que ces chocolats, vous verrez, ahaha!
*Ahaha, ça risque d’être vraiment intéressant comme journée! Cuisinons.*
Je relevai alors la tête et me dirigeai vers le poêle, sortant le matériel pour faire les chocolats et je choisis une de mes épices préférées que j’ajouterai à la recette en touche finale. De quoi s’agissait-il? Mais si je vous le dirais tout de suite, ça ne serait pas aussi amusant, non?