Cabaret du Lost Paradise - Forum RPG Forum RPG fantastique - Au cœur de Paris, durant la fin du XIXe siècle, un cabaret est au centre de toutes les discussions. Lycanthropes, vampires, démons, gorgones… Des employés peu communs pour un public scandaleusement humain. |
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| Savoir briser la glace... [PV Gabriel][1889] - Terminé | |
| Auteur | Message |
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Valentine Lefevre
○~ Héroïne de contes ~○ Messages : 1671 Date d'inscription : 22/02/2011 Age : 34 Localisation : Partout, même là où vous ne l'imaginez pas 8D
| Sujet: Savoir briser la glace... [PV Gabriel][1889] - Terminé Dim 24 Fév - 0:22 | |
| Valentine trottinait, en pleine forme, dans une ruelle de Paris. Elle avait eu une bonne journée et son travail avait pu être fait sans anicroches. Oh comme elle aimait ce sentiment de contentement lorsqu'elle finissait un article. Elle avait envie de fêter ça, d'aller au Cabaret et d'y rester toute la soirée pour s'y amuser ! Avec un peu de chance, elle y croiserait quelques amis en plus de ça ! Loki, sous son apparence humaine, la suivait, mains dans les poches. semblant amusé par son comportement. Voilà qu'il sentait qu'il allait devoir jouer les chaperons et il avait bien raison. Elle avait toujours eu le don de faire des bêtises sans le vouloir à longueur de temps... Et son comportement enjoué n'allait pas arranger la situation. Elle attirait les évènements singuliers et parfois embarrassant... Un vrai don. Mais il était fatigué et espérait pouvoir souffler un peu. Rien de tel qu'un bon fauteuil moelleux pour se reposer tout en profitant du spectacle.
Ils arrivèrent au Lost Paradise et entrèrent ensemble, saluant Snorri au passage. Son air renfrogné ne changé évidemment pas, mais il avait l'air d'aller bien. Pourquoi dire cela ? Bah, ses sourcils n'étaient pas trop froncé, voilà pourquoi ! Comme ils étaient venus assez tôt, ils purent choisir tranquillement une bonne place non loin de la scène, contre un mur, idéal pour ne pas être dérangé et avoir une bonne vue de la salle. Logan se posa dans un fauteuil dans un soupire de soulagement et s'étira, heureux. Mais à peine installée, la journaliste commença à trépigner, regardant autour d'eux pour voir si elle reconnaissait quelqu'un. Mais il était encore tôt et elle ne voyait aucune tête connue. Elle fit la moue et, au bout de quelques minutes, se décida soudain à aller jusqu'au bar pour passer commande. Elle allait saluer Alex, ça l'occuperait quelques minutes.
Elle s'approcha du comptoir et observa le barman occupé à vérifier la propreté des verres. Mignon... Dommage qu'il n'était aucunement intéressé par la gente féminine... Aaah encore un, triste défaite pour la demoiselle. Enfin, pas qu'elle était désespéré en amour, non non ! Mais elle avait le réflexe de toujours se demander si le bel homme qu'elle croisait sur son chemin était libre ou non. Tout ça à cause de sa mère et sa manie de l'harceler avec le mariage. Elle put passer commande et attendit tranquillement au bar, rêvassant un peu. Une silhouette passa alors près d'elle et captiva son regard, attirant son attention. Un homme venait de s'installer non loin d'elle et son visage lui disait quelque chose... Mais où l'avait-elle déjà vu ?
Il ne semblait pas de très bonne humeur et faisait même un peu peur, mais une grande intelligence brillait dans ses yeux, protégés par de fines lunettes. Et sa tenue vestimentaire révélait un goût certain... Oh ! Valentine se rappela enfin de lui. Gaspard était allé l'interviewer suite à la conclusion d'un procès houleux qu'il avait emporté grâce à des brillantes plaidoiries. Elle aurait aimé venir avec son patron, mais celui-ci lui avait alors donné un autre travail. Celui là même qu'elle avait clôturé aujourd'hui ! Elle approcha de lui, sans aucune timidité et l'accosta, affichant un sourire aimable.
"Excusez moi, vous êtes bien Maître Delcroix, n'est-ce pas ? Je suis Valentine Lefevre, journaliste au Dandy. Oh ne vous en faites pas, je ne viens pas vous embêter avec des questions, mon employeur, Gaspard Durnay, est déjà venu vous voir il me semble. Je tenais juste à vous dire que j'ai trouvé votre plaidoirie sensationnelle. J'étais au tribunal pour voir le procès hier et je dois avouer que vous m'avez bluffé..."
En effet, elle était allée la veille, voir tout cela en compagnie de son obsédé de chef, curieuse de voir l'aboutissement d'une affaire de meurtre qui avait chamboulé Paris durant quelques semaines. Espérant ne pas le déranger, elle l'observa un instant, se demandant ce qu'il pouvait bien faire là. Mais elle n'osa pas le demander, déjà prête à se retirer si sa présence importunait l'avocat...
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| Sujet: Re: Savoir briser la glace... [PV Gabriel][1889] - Terminé Jeu 14 Mar - 18:17 | |
| Les derniers jours furent éreintants et Gabriel n'était pas mécontent de pouvoir enfin s'accorder une soirée de répit. Il venait tout juste de gagner un important procès, un procès qui lui avait néanmoins coûté beaucoup de temps et pas mal de nuits blanches. Façon de parler. Car, évidemment, il ne dormait pas la nuit , mais s'accordait quelques petites heures de repos au petit matin avant de se rendre à son bureau ou au tribunal. Bref, le dernier procès avait attiré bien des curieux et avait beaucoup fait parler de lui, à tel point qu'il avait eu droit à sa propre interview dans le Dandy. Bien sûr, il s'était senti profondément agacé par tout cela, même s'il s'était évidemment plié à l'exercice. Il se devait de donner une certaine image publique et évidemment, il fallait entretenir cette image, même si, au fond, ça ne lui plaisait pas vraiment. D'ailleurs, il n'appréciait pas plus que ça ce cher Gaspard Durnay, même s'il s'était évidemment montré correct et poli avec lui en répondant à ses questions de la meilleure façon possible.
Bref, ce soir, il avait envie de se détendre, bien que le terme détente ne fasse pas vraiment partie de son vocabulaire ni même de son quotidien. Du moins, pas d'un point de vue extérieur car Gabriel avait une façon bien à lui de se changer les idées – comme passer quelques heures à jouer du violon ou du piano. Il adorait ces deux instruments qu'il maîtrisait presque à la perfection. En même temps, il avait des années, voire des siècles d'entraînement derrière lui. Néanmoins, il n'était pas du genre à se vanter de ses talents et, de toute façon, ça n'intéressait personne et personne n'avait besoin de le savoir. Cela ne regardait que lui. Il évitait de trop en dévoiler sur sa vie et, de ce fait, il évitait aussi de se lier à qui que ce soit. Ses raisons pouvaient paraître assez puériles quand on y réfléchissait, mais il n'en avait que faire. Il avait assez souffert à cause d'autres personnes, il avait été trahi et sa vie avait été un véritable enfer. Il n'avait donc aucune envie de revivre ça ou de seulement prendre le risque de revivre ça.
Après avoir terminé son travail, il prit donc la direction du cabaret. Il avait commencé à fréquenter cet endroit depuis peu et au fond, il ne savait pas vraiment pourquoi il s'y rendait régulièrement. Après tout, il n'aimait pas la compagnie d'autrui et voulait juste qu'on le laisse tranquille. C'était donc assez paradoxal quand on y réfléchissait, mais au fond, quelle importance ? Et puis, ça ne regardait que lui. De toute façon, ce n'était pas comme s'il discutait avec qui que ce fut là-bas. Il se contentait de se poser à un coin du bar et de boire son verre de vin rouge. Toujours le même. Il ignorait tous ceux qui s'adressaient à lui ou les envoyait paître avec un seul regard. Mais au fond, peut-être enviait-il toutes ces personnes insouciantes, ces personnes qui pouvaient encore rire et ne penser à rien le temps d'une soirée. Il était au bar depuis une bonne demi heure lorsque quelqu'un s'approcha de lui. Une jeune femme. Une jolie jeune femme, même. Elle s'adressa à lui en demandant confirmation sur son identité, ajoutant qu'elle travaillait pour le Dandy et donc, pour celui qui avait interviewé l'avocat.
Ce dernier réprima un soupir. Il devait se montrer poli, surtout lorsqu'il s'agissait d'une femme. Il se tourna donc vers elle et la salua d'un hochement de tête. Lorsqu'il croisa son regard, cependant, il se figea un court instant. Elle dégageait quelque chose d'étrange, quelque chose de..fascinant. Quelle était donc cette sensation ? Et cette délicieuse odeur qui se dégageait d'elle ? Gabriel se donna une claque mentale. Ce n'était pas le moment de se sentir troublé par une femme ni par qui que ce soit, d'ailleurs. Alors, il conserva une expression totalement neutre, ne laissant aucunement paraître son trouble, avant de lui répondre sur un ton poli et assez froid. Bref, son ton habituel.
« Enchanté, Mademoiselle Lefèvre. Je suis heureux d'apprendre que mon intervention vous ait plu. Néanmoins, je ne faisais que mon travail et je n'estime avoir nul besoin de louanges à ce sujet. »
Il l'observa un instant, ne perdant pas une miette de la vue qui s'offrait à lui. Ses beaux yeux, chacune de ses mèches flamboyantes, ses lèvres rosées...et bien sûr, la veine qui pulsait juste sous sa peau, au niveau de son cou. Son inspection ne dura cependant guère longtemps car cela aurait été parfaitement impoli de la dévisager davantage. Et dangereux. Mieux valait qu'il ne passe pas trop de temps en sa compagnie...
« J'espère que votre employeur n'est pas du genre à déformer les propos d'autrui. Car je n'hésiterai pas à prendre les mesures nécessaires si la situation l'exige. »
Il avait parlé de façon assez dure, mais il n'avait dit que la vérité. Il ne tolérerait aucune déformation, aucune diffamation. Enfin, il lisait régulièrement le journal pour savoir que ses journalistes étaient plutôt sérieux. On n'était jamais sûr de rien, cependant. Il but une gorgée de son verre avant de croiser une nouvelle fois le regard de la journaliste. Quelque chose en elle le fascinait. Et lui rappelait douloureusement certains souvenirs également. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il sentait que s'il ne faisait pas attention, il pouvait très bien succomber au charme de cette jeune femme. Or, la seule fois où il avait succombé au charme d'une femme, ça avait très mal fini. C'était peut-être ridicule de vivre ainsi dans le passé, mais certaines choses étaient tout simplement impossibles à oublier.
« Désirez-vous boire quelque chose ? »
Pourquoi ? Pourquoi venait-il de demander ça ? Par politesse, évidemment. Néanmoins, le simple fait de demander une telle chose à quelqu'un était une grande première pour lui. Quelque chose de totalement inhabituel.
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| | | Valentine Lefevre
○~ Héroïne de contes ~○ Messages : 1671 Date d'inscription : 22/02/2011 Age : 34 Localisation : Partout, même là où vous ne l'imaginez pas 8D
| Sujet: Re: Savoir briser la glace... [PV Gabriel][1889] - Terminé Jeu 21 Mar - 0:11 | |
| Elle l'observait depuis quelques instants déjà lorsqu'il la salua également, se montrant courtois, mais incroyablement sec et froid. Mais rien dans son regard ne faisait penser qu'il était en colère. Cela voulait-il donc dire qu'il était pour ainsi dire toujours ainsi ? Il sembla rester humble, ce qui l'amusa. Allons bon, voilà qui contre disait même sa nature. Elle l'avait vu à l’œuvre et avait à peu près cerné sa façon d'être. Le voir ainsi ne dire qu'il avait fait son travail était assez étrange. Elle ne releva pourtant pas et resta muette, le regardant boire son verre de vin et s'intéresser à nouveau à elle. Le verre de ses lunettes brillait sous les lumières du bar, dissimulant par moment ses yeux, ne reflétant alors que sa propre image.
Valentine n'aurait pu dire pourquoi, mais soudain, elle se sentit un peu mal à l'aise, comme si elle était scruté avec une attention trop excessive. Quoi, avait-elle quelque chose de malsain qui lui donnait envie de la regarder comme une créature étrange ? Bien sûr, elle ne savait pas si elle devait se plaindre ou trouver cela... excitant. Après tout, il n'était pas mal dans son genre, sa carrure et son style était des plus aguichants, mais ce qui cassé tout cela restait son air trop glacial. Du coup, que pouvait-elle vraiment penser de lui ? Non... Non il ne pouvait pas être un de ces détraqués, il était avocat et avait une grande renommée quand même ! Par chance, il finit par reprendre la parole, mentionnant son patron. Son ton strict la surprit tout comme la rassura dans son idée. Il était juste un peu coincé, mais il n'avait pas l'air bien méchant. Elle émit un petit rire malgré elle et lui répondit avec un grand sourire rassurant et rassuré.
"Non, ne vous en faites pas. Le Dandy ne retranscrit que des informations vérifiées de sources sûres et met un point d'honneur à dévoiler toute la vérité. Vous pourriez répondre de manière vulgaire ou avancer des idées qui feraient polémiques sans aucun problème, nous le mettrions. Bien évidemment, parfois, il semblerait que cette cruelle vérité dérange pas mal de personnes. Mais que voulez vous, ce sont les risques du métier. Le mot "Censure" ne fait pas partie de notre journal."
La rouquine le regarda avec un air enjoué, parlant de sa boite avec passion. Elle aimait son travail et n'avait pas du tout peur de l'avouer. Il existait pourtant beaucoup de gens qui n'avaient des idées péjoratives sur ce métier. Menteurs, paparazzi, outranciers, briseurs de vie privé... Et pourtant, ils étaient toujours heureux de tout savoir en lisant le journal. Quel paradoxe, cela avait tendance à miner le moral de pas mal de ses confrères agressés injustement pour avoir tenté de révéler la vérité aux lecteurs.
Gardant la tête haute et les épaules bien droite, elle se remise à la détailler avec intérêt. Pourquoi était-il aussi froid avec l'espèce humaine ? Oh bien sûr, il pouvait aussi l'être avec les non humains, après tout, il y en avait partout et parfois ils s’immisçaient parmi eux avec brio. Mais d'ailleurs, et lui ? Valentine secoua légèrement la tête pour se retirer cette question de l'esprit. Ah non c'était pas le moment hein !! Elle essaya de se changer les idées en repensant au fou rire qu'elle avait eu en voyant Gaspard rentrer au travail après l'interview. Il était pâle comme s'il n'avait pas vu la lumière du soleil depuis des semaines. L'effet Delcroix avait congelé sa bonne humeur naturelle. Il avait fallu un verre de scotch et la visite de quelques assistantes dont elle, pour se remettre à rire comme un imbécile heureux. Non mais vraiment, il s'agissait vraiment d'un coureur de jupons invétéré ! Mais bon, elle l'aimait comme il était et elle ne voulait qu'il ne change pour rien au monde. Il lui avait apprit tout ce qu'il fallait savoir dans le monde du journalisme et elle lui en était extrêmement reconnaissante.
Gabriel la prise complétement au dépourvu lorsqu'il lui proposa de boire un verre en sa compagnie. Qu... Quoi ?! La jeune femme le dévisagea un long moment, essayant de savoir s'il plaisantait. Elle qui pensait qu'il allait la congédier, voilà qu'il l'invitait. Il n'y avait pas à dire, cet homme était on ne peut plus curieux. Et son point faible ? Sa grande curiosité. Hésitante, elle tourna la tête vers le barman qui avait déjà poser sa commande sur un plateau, puis à Logan qui était toujours installé à la table. Mais il semblait s'être assoupit. Oui cela ne devait être que cela sinon il aurait finit par venir voir pourquoi elle trainait ainsi. Hum... Autant profiter qu'il se reposait pour faire une nouvelle rencontre non ?
Affichant un sourire touché, elle hocha la tête et se permise de s'installer sur le siège à côté de lui, ne demandant qu'un simple cocktail sans alcool. Il valait mieux pour elle qu'elle ne consomme pas d'alcool finalement. Une intuition. Mais à présent qu'elle était assise là, elle se sentait à nouveau mal à l'aise. Pouvait-elle vraiment se permettre de prendre un verre avec un homme venant de la haute société ? Elle n'était qu'une journaliste, n'ayant jamais eu de contact avec les personnes bien aisées. Enfin si, mais seulement dans le cadre de son métier et avec pour but de se faire détester. Pas qu'elle le faisait exprès, juste qu'ils semblaient ne pas l'aimer là dedans. Surement son style vestimentaire ou son franc parler... Soupirant, elle se positionna bien sur son siège et observa le comptoir d'un air rêveur.
"J'apprécie beaucoup ce cabaret. Il est un peu étrange, mais l'ambiance y est agréable. Je viens souvent m'y distraire et passer un peu de temps avec des amis. C'est la première fois que je vous vois ici, qu'est-ce qui vous a attiré dans cet endroit ? Ce n'est pourtant pas le cabaret le plus connu de Paris..."
Elle tourna la tête vers lui et afficha un sourire sympathique. Il ne s'agissait aucunement d'une curiosité malsaine. Elle avait simplement envie d'ouvrir la conversation, de parler un peu avec lui pour mieux le cerner. Car même s'il était réputé pour être strict et froid, elle avait sentit quelque chose chez lui qui l'intéressait. Elle ne savait malheureusement pas encore de quoi il s'agissait hélas. Mais elle était persuadée qu'avec un peu de temps, cela lui serait révélé. |
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| Sujet: Re: Savoir briser la glace... [PV Gabriel][1889] - Terminé Dim 7 Avr - 9:11 | |
| Pourquoi avait-il agi de la sorte ? Pourquoi cette jeune femme semblait-elle le fasciner à ce point ? Elle était bien l'une des premières personnes à qui il parlait dans un but non professionnel et désintéressé. Enfin, si on pouvait appeler ça une conversation...Ils n'avaient échangé que quelques mots et, fidèle à lui-même, Gabriel était resté sur la réserve. Néanmoins, il y avait quelque chose chez elle qui l'empêchait de la congédier tout de suite. Et ça, c'était déjà pas mal. Enfin, peut-être était-il simplement en train de se dire qu'entretenir une bonne relation, ou du moins une relation correcte, avec cette journaliste pourrait lui être bénéfique par la suite. Après tout, on ne savait jamais quand on avait besoin d'un bon journaliste. Certes, il ne la connaissait pas plus que cela, mais il avait déjà lu quelques-uns de ses articles. Elle était jeune, mais talentueuse, cela ne faisait aucun doute. Elle irait sûrement très loin dans la vie. D'ailleurs, elle le rassura sur le fait que son journal ne déformait aucun propos, allant même jusqu'à dire que la censure n'existait pas chez eux. Tiens donc. Elle n'avait pas l'air de mentir, mais cela ne l'empêcha pas de rester un brin dubitatif tout de même.
Il ne répondit pas, se contentant de hocher la tête avant de détourner le regard, l'ayant peut-être un peu trop dévisagée. Et dévisager une demoiselle était vraiment malvenu. Surtout pour quelqu'un qui mettait un point d'honneur à se montrer courtois envers les autres et notamment ces dames. Et puis, sans trop savoir pourquoi, il l'invita à prendre un verre. Enfin, "inviter" était un bien grand mot, il lui avait simplement demandé si elle désirait boire quelque chose. Bien sûr, le fait qu'elle ait choisi une boisson sans alcool ne lui échappa pas, mais cela ne le regardait pas vraiment. De toute façon, les humains étaient bien plus fragiles et supportaient beaucoup moins bien l'alcool que lui. C'était un fait. Il lui en fallait beaucoup pour être ivre et encore. Il ne se souvenait pas de l'avoir été un jour. Du moins, pas depuis sa transformation. Il repensait parfois au passé et se disait alors qu'il avait parcouru un très long chemin et qu'il avait beaucoup changé. Lorsqu'il repensait à l'humain qu'il avait jadis été, il ne se reconnaissait tout simplement plus. Pas que cela ait une quelconque importance à l'heure actuelle...
Paraissant toujours concentré sur son verre de vin, il avait néanmoins observé Valentine s'asseoir du coin de l'oeil. Elle semblait mal à l'aise, il pouvait le sentir. Bah, il ne pouvait pas lui en vouloir, il avait tendance à faire cet effet à pratiquement tout le monde. Et cela ne le dérangeait pas. C'était même mieux ainsi. Cela évitait pas mal de problèmes. Le silence s'était installé depuis quelques instants avant que la journaliste ne prenne finalement la parole pour parler du cabaret, curieuse de connaître la raison de la présence de l'avocat en ces lieux. Oui, curieuse. Voilà ce qu'elle était. Très curieuse. En même temps, c'était probablement un atout lorsqu'on était journaliste. Mais pas que. Parfois, la curiosité pouvait entraîner bien des soucis. Avait-il été curieux un jour, lui aussi ? Assurément. Mais ce temps était révolu.
"Ce n'est pas la première fois que je viens. Sans doute ne nous sommes-nous pas croisés jusqu'ici, voilà tout."
Il but une nouvelle gorgée de vin avant de poursuivre.
"J'apprécie cet endroit parce que généralement, je peux y boire un verre ou deux en toute tranquillité. Les autres endroits de ce genre sont trop fréquentés, notamment par certains de mes clients. J'en vois certains pendant de longues heures au tribunal, alors je n'ai pas spécialement envie de les côtoyer pendant mon temps libre."
Eh bien ! Il ne se souvenait pas avoir autant parlé à quelqu'un depuis longtemps. Du moins en-dehors de son travail. Bah, il n'avait fait que répondre à la question de Valentine, histoire d'être poli. Rien de plus. Elle avait mentionné le mot "étrange" tout à l'heure...cela signifiait-il qu'elle était au courant de la nature singulière des artistes de ce lieu ? Ou bien le trouvait-elle tout simplement unique en son genre ? Bien entendu, il n'allait pas lui poser la question. Ce sera malvenu et puis, au fond, cela ne le regardait aucunement.
"Je donne des cours particuliers au neveu du patron."
C'était tout frais, mais c'était un fait. La tâche s'annonçait ardue, mais il n'était pas du genre à renoncer au moindre petit obstacle. Toutefois, il s'en voulait déjà d'avoir dit ça à Valentine qui lui poserait probablement de nouvelles questions. Bah, ce qui était fait, était fait.
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| | | Valentine Lefevre
○~ Héroïne de contes ~○ Messages : 1671 Date d'inscription : 22/02/2011 Age : 34 Localisation : Partout, même là où vous ne l'imaginez pas 8D
| Sujet: Re: Savoir briser la glace... [PV Gabriel][1889] - Terminé Dim 23 Juin - 23:58 | |
| Elle n'aurait pu dire si c'était l'ambiance générale ou seulement lui, mais elle se sentait de plus en plus tendu. Son aura frigorifique n'aidait pas et pire, accentuait le malaise qu'elle ressentait. A chaque commentaire qu'elle faisait, Valentine avait l'impression qu'elle l'ennuyait. Peut-être n'aurait elle pas dû l'importuner finalement. Elle garda le silence pendant qu'il expliquait la raison de sa présence dans ce cabaret ci. Éviter de croiser des clients ? Oh c'était juste pour cela ? La journaliste avait espéré l'espace d'un instant qu'il lui avoue qu'il était une créature non humaine, comme la plupart des gens ici... Dommage.
Enfin en même temps, cela aurait été surprenant qu'il le fasse. Leur loi exigeait qu'ils se taisent d'après que lui avait dit Loki et Eph... Même si ce dernier avait quand même dû le faire lorsqu'ils étaient devenus amis. Par ailleurs, elle ne regrettait aucunement de savoir, juste qu'elle trouvait toutes ses lois sur leur anonymat assez... lourd, ennuyeux et stupide ? Enfin ce n'était que son point de vu d'humaine, elle n'avait pas son mot à dire...
Elle bu une gorgée de son verre et laissa échapper un soupire silencieux tandis qu'elle tournait encore son regard vers lui, gardant une once de curiosité malgré tout. Sans oublier que ce qu'il lui annonça juste après l'attisa furieusement. La journaliste papillonna des paupières le temps d'assimiler l'information, puis ses lèvres se retroussa en un sourire amusé.
« Professeur pour Andréa ?! Vraiment !? Ouah, ça doit être… fascinant à regarder. »
Elle fronça légèrement les sourcils, tentant de s'imaginer la chose. Elle ne savait qui elle devait plaindre. Elle avait déjà eu l'occasion de croiser Andréa et même s'il était un peu timide avec les dames, elle ne le trouvait pas désagréable d'un point de vu physique et mental... Même si Edward avait déjà lancé divers racontars dans son dos. Pauvre garçon. Mais pouvait-elle vraiment le plaindre, elle ne le connaissait pas tant que cela, peut-être devenait-il infernal face à l'éducation ?
Cependant quand elle voyait l'iceberg qu'était l'avocat à côté d'elle... Oui, elle ne pouvait s'empêcher de plaindre Andréa en fait. La rouquine leva la main vers ses lèvres et tenta de cacher un rire qui commençait à la prendre. Non vraiment c'était des plus comiques ! Elle essaya d'étouffer tout ça en reprenant une gorgée de boisson mais à peine avait-elle avaler le liquide que l'envie de rire la reprenait. Oh non, il fallait qu'elle se calme !
« Désolée, croyez moi je ne me moque pas ! C'est juste que... C'est assez inédit, je ne m'y attendais pas... »
Et à peine finit-elle sa phrase qu'elle fut prise d'un fou rire incontrôlable. La tension qu'elle avait accumulée avait finit par la faire craquer. Bah valait mieux que ce soit par des éclats de rire, non ? Valentine eu du mal à se reprendre, se forçant du mieux qu'elle pouvait pour ne pas contrarier Gabriel, mais peut-être était-ce déjà trop tard... Prenant une bouffée d'air afin d'arrêter ses rires, elle se concentra sur son verre et n'osa plus rien dire, se rendant bien compte que cela ne se faisait pas. C'était bien pour ce comportement excentrique qu'elle n'était pas appréciée par la Haute société. Se mordant la lèvre inférieure, elle jeta un petit coup d’œil en biais vers lui, rougissante.
« Euh je... devrais peut-être vous laisser tranquille... »
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| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: Savoir briser la glace... [PV Gabriel][1889] - Terminé Sam 20 Juil - 16:31 | |
| Pour avoir déjà lu quelques articles de la demoiselle qui se trouvait actuellement en sa compagnie, Gabriel savait qu'elle avait un certain goût pour l'étrange et le surnaturel. Nul doute qu'elle était au courant de la nature de la plupart des artistes de ce lieu et probablement aussi des visiteurs, même si quelques humains s'y aventuraient également. Peut-être était-elle en train de se demander si Gabriel faisait partie des uns ou des autres, mais jamais il ne lui dirait quoique ce soit à ce sujet. Et pas uniquement parce qu'une loi l'empêchait de révéler au commun des mortels qu'il n'était pas tout à fait comme eux. Cependant, il avait un peu peur qu'elle finisse par le découvrir si elle se mettait à mener sa petite enquête sur lui. Bah. Ce soir était probablement la seule et unique fois qu'ils se parleraient, alors pourquoi s'inquiéter pour ces choses-là ? Quoique... elle semblait venir souvent dans cet endroit, tout comme lui. Ils étaient donc amenés à se recroiser. Était-ce une bonne chose ou non ? Il n'aurait su le dire.
En tout cas, il lui avait donné l'information de trop en lui confiant qu'il venait d'être engagé comme professeur d'Andréa. Car cela déclencha une réaction totalement inattendue, mais également agaçante et totalement incompréhensible, auprès de la jeune femme. Elle se mit d'abord à sourire, déclarant que ce devait être fascinant à voir. Fascinant ? Pourquoi ? Non, Gabriel ne comprenait vraiment pas. Tout comme il ne comprenait pas pourquoi elle s'était mise à rire. D'ailleurs, sa réaction le surprit tellement que l'espace d'un instant, il perdit son masque d'indifférence pour la regarder d'un air totalement incrédule, la bouche légèrement ouverte. Elle n'était quand même pas en train de se moquer de lui, si ? Il finit par détourner le regard, la laissant se calmer toute seule. Il n'aurait su dire pourquoi, mais finalement, il ne s'était pas senti aussi agacé qu'il aurait dû l'être. Le rire de Valentine avait quelque chose qui l'empêcha de lui en vouloir totalement. Ou alors c'était simplement dû au fait qu'il n'avait pas souvent l'occasion d'entendre les gens rire. Peu importe au fond.
Lorsqu'elle fut enfin calmée, Gabriel reporta son attention sur elle. Elle avait beau lui avoir dit qu'elle ne se moquait pas, il ne savait pas s'il devait vraiment la croire. Pourtant, elle avait l'air assez sincère. Il garda le silence un long moment, se contentant de l'observer avec une certaine attention. Il aimait vraiment beaucoup sa couleur de cheveux, mais également le teint de sa peau qui devait être douce, il n'en doutait pas - surtout la peau au niveau de son cou... Stop ! Il commençait à délirer, là ! Il devait se calmer et vite. Penser à autre chose. N'importe quoi. Même au client dégoûtant qu'il avait dû défendre plus tôt. Le genre d'homme bien gras, suant comme un porc et se croyant au-dessus de toutes les lois. Le genre d'homme que Gabriel méprisait car il n'avait absolument aucun sens de l'élégance ni rien. Et pourtant, il avait gagné le procès pour ce type, simplement parce qu'il payait bien.
L'avocat ferma les yeux pendant plusieurs secondes, puis lança un regard en coin à Valentine en rouvrant les yeux. Elle venait de lui dire qu'elle ferait mieux de le laisser tranquille, le tout en rougissant. Bon sang. Elle était encore plus belle comme ça. Non. Que pensait-il encore ? C'était une humaine tout ce qu'il y avait de plus banal. Il avait rencontré des femmes bien plus belles ! Il tenta d s'en convaincre, mais cette journaliste avait un charme indéniable et une spontanéité qu'il n'avait que rarement connue. Elle était magnifique. Et il s'en voulait de penser une chose pareille car cela voulait dire qu'il s'intéressait un peu à elle. Or, il s'était juré de ne plus jamais s'intéresser à quiconque. Bah. Il ferait juste en sorte de ne plus croiser son chemin une fois qu'il aurait quitté le cabaret ce soir. Rien de plus simple maintenant qu'il connaissait son odeur. Une odeur envoûtante...Une nouvelle fois, il coupa court à ses pensées, puis, il secoua doucement la tête.
"Allons. Vous n'avez pas besoin de partir. J'aimerais beaucoup savoir pourquoi vous avez ri tout à l'heure."
Il plongea un moment son regard dans celui de la jeune femme avant de se reconcentrer sur son verre. Il ne voulait pas se servir de ses pouvoirs pour la faire parler. De toute manière, il ne s'en servait que rarement. Les risques étaient trop grands. Enfin...rarement...c'était relatif. Mais soit. Le fait était qu'il n'allait pas s'en servir sur Valentine. Et puis, ça fonctionnait mieux sur les esprits crédules. Or, il doutait que Valentine soit si facile à manipuler.
"Je n'ai jamais rencontré de femme comme vous avant..."
Il avait prononcé ces mots sur un ton à peine audible et d'ailleurs, il espérait vivement qu'elle ne l'avait pas entendu. Pourquoi avait-il dit ça ? C'était la vérité, certes, mais tout de même ! D'habitude, il était entouré de bourgeoises, de femmes de la haute société qui se croyaient supérieures à tout le monde et qui ne s'accordaient aucun écart de conduite. Du coup, rencontrer quelqu'un comme Valentine apportait une certaine bouffée d'air frais. Pourquoi ? Lui qui se complaisait pourtant dans son petit monde...C'était pour le moins étrange. Peut-être qu'au fond de lui, il avait besoin de changement, oui, peut-être. Néanmoins, il ne voulait pas qu'une chose pareille se produise. Sa vie était très bien comme elle l'était. Et puis, il avait dit "jamais" ? Ce n'était pas totalement vrai. Mais comme il s'interdisait de repenser au passé, il chassa bien vite ces pensées de son esprit. Il ne devait surtout pas penser à elle. Surtout pas.
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| | | Valentine Lefevre
○~ Héroïne de contes ~○ Messages : 1671 Date d'inscription : 22/02/2011 Age : 34 Localisation : Partout, même là où vous ne l'imaginez pas 8D
| Sujet: Re: Savoir briser la glace... [PV Gabriel][1889] - Terminé Jeu 5 Sep - 17:47 | |
| Elle ne réalisait toujours pas d'avoir été si peu respectueuse. Rire comme ça au nez des gens, parfois elle se serait donnée des claques pour son comportement. Mais elle était comme ça, que pouvait elle bien y faire. Qu'on ne lui disait pas d'en changer, elle l'aurait très mal prit donc au final... pouvait-elle se permettre de se dire qu'elle ne regrettait rien ? Son verre était à présent vide, comme énonciateur d'une fin en soit. Mais laquelle ? Celle de leur conversation ? Celle de ses réactions puériles ? Valentine ne savait plus quoi dire ou quoi faire. Elle se sentait légèrement mal à l'aise et cela augmenta grandement quand il murmura quelques mots. Il n'avait pas l'air de vouloir que ça s'entende, même pas elle, mais elle avait l'ouïe fine, un atout majeur dans son travail et cela la perturba. Que voulait-il dire pas là ? Était-ce au moins un compliment ? La journaliste commençait soudain à douter. Elle rougit un peu, mais se reprit, cherchant à changer de sujet, même son esprit était complétement pauvre en idées. Que faire à part...
"Que voulez vous dire par là ?"
Elle se mise à l'observer avec attention sans une once de gène. Et voilà, elle recommençait. Elle ne pouvait pas rester poli et disciplinée plus de 5 minutes. Maintenant elle voulait savoir ce qu'il avait dans le crâne, surtout si ça l'a concernait. Est-ce qu'il se moquait d'elle ? La rouquine avait tellement fréquenté de bourgeois dans son métier qu'elle avait l'habitude que leurs commentaires soient ironiques et désagréables. Faisait-il la même chose ? Par mesure de précaution, elle fit une moue et assura sa propre défense.
"Je ne suis peut-être qu'une prolétaire, mais moi au moins je sais me débrouiller seule. Je ne me fais pas entretenir comme ces bourgeoises qui servent plus d'apparat pour leur époux que de personnes qui pensent par elles mêmes. C'est pas grâce à elles qu'on aura le droit de vote..."
Elle soupira, soudain agacée. Valentine avait vraiment un réflexe idiot, celui de prendre la mouche dès qu'elle pensait à la Haute société. Elle aimait le droit d'expression et la possibilité d'agir par elle-même. C'était bien pour cela qu'elle était journaliste d'investigation en se rendant sur le terrain à n'importe quelle heure de la journée et dans n'importe quel style vestimentaire. Elle jeta un coup d’œil vers le barman qui semblait dissimulait un léger sourire. Depuis le temps qu'elle venait, il n'était pas rare qu'elle papote avec lui. Ce n'était pas un mauvais bougre et elle aimait bien sa compagnie. Aussi elle devinait qu'il avait tendu l'oreille et s'amusait beaucoup de son emportement. Rha celui-là alors !
Ce fut d'ailleurs au même moment qu'elle percuta quelque chose. Depuis le temps qu'elle parlait à l'avocat, Loki devait toujours poireauter dans son coin à somnoler sans s'en rendre compte de ce qu'elle faisait. Flûte, qu'elle mauvaise maîtresse elle faisait ! Le laisser seul comme ça... Elle se redressa et alla voir le barman pour lui demander s'il ne pouvait pas apporter les boissons à leur table. Même si elle était toujours là, il n'allait pas rester à s'assoiffer sans son coin quand même ! Elle le remercia et se rapprocha doucement de Gabriel, le regardant tout en réfléchissant. Elle n'avait pas un peu exagéré ? Elle soupira et secoua la tête.
"Désolée, je ne suis vraiment pas à l'aise avec la bourgeoisie. Et je me rend également compte que je n'arrête pas de m'excuser. J'enchaine les réactions stupides, vraiment... Vous devez me prendre pour une folle..."
[désolée un peu court mais j'essaye de faire avancer ^^"] |
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| Sujet: Re: Savoir briser la glace... [PV Gabriel][1889] - Terminé Mer 23 Oct - 22:20 | |
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Elle avait entendu. Et mince. Le voilà qui allait devoir se justifier, même s'il n'en avait aucune envie. Il ne savait même pas vraiment lui-même ce qu'il entendait par là, c'était assez confus. Que pouvait-il bien lui dire ? Assurément, il ne pouvait pas lui dire toute la vérité, elle le prendrait pour un fou, voire un psychopathe. Ou pas loin. Or, il n'avait pas spécialement envie d'être décrit comme tel dans l'un des futurs articles de la demoiselle. Il mit un certain temps avant de répondre, résultat, Valentine enchaîna, ayant visiblement pris la mouche. Gabriel réprima un soupir. Décidément, les femmes étaient vraiment compliquées, ça n'avait pas changé au fil des ans...Il ne l'avait pas insultée ni rien, alors pourquoi s'emportait-elle de la sorte ?
Il la laissa finir et l'observa un moment en silence. Elle aussi l'observait. On pouvait donc parler d'une observation mutuelle. Oui bon, c'était un peu n'importe quoi, surtout que quelque part, tout au fond de son être, l'avocat se sentit quelque peu troublé. Il n'avait sans doute pas l'habitude que quelqu'un le regarde de la sorte, avec une telle insistance, sans la moindre gêne. Oui, quand il avait dit que cette jeune femme n'était pas comme les autres, il ne s'était pas trompé. Dans son monde, aucune femme n'aurait osé le regarder avec insistance et encore moins droit dans les yeux. Quoiqu'il en soit, lorsqu'il s'adressa enfin à elle, il le fit sans ciller et sans détourner le regard, s'exprimant sur un ton neutre, presque comme s'il parlait de la pluie et du beau temps.
"Ce n'était pas péjoratif. Au contraire."
Il aurait pu lui expliquer le pourquoi du comment, mais il n'était pas vraiment du genre bavard, ça, on le savait déjà. Sauf quand il était au tribunal, mais ça, c'était autre chose. Cela faisait partie de son boulot et son seul but était de gagner un procès. Sociabiliser avec autrui n'avait rien à voir avec ça. Il dut tout de même avouer être surpris par la façon très directe qu'avait la jeune femme de s'exprimer. Peu de femmes oseraient le faire et c'est probablement l'une des choses qui démarquait le plus la rouquine des autres. Il l'observait, observait le moindre de ses mouvements, même les plus infimes, les plus inconscients. Impossible de savoir ce que pensait vraiment sa compagne du moment, mais il pouvait affirmer une chose avec certitude: elle n'était nullement impressionnée par lui et ça, c'était presque une nouveauté pour lui. C'était assez étrange, à vrai dire.
Valentine s'adressa au barman, commandant une boisson pour quelqu'un qui se trouvait à une table un peu plus loin. Son compagnon ? Un ami ? Son frère ? Gabriel jeta un rapide coup d'oeil en direction de l'individu en question et eut une sensation plutôt étrange. Ce type n'était pas tout à fait humain. Il était au moins sûr de ça. Néanmoins, il lui était totalement impossible de déterminer la race à laquelle il appartenait. Très étrange. Il avait toujours cru connaître pratiquement toutes les races de créatures qui peuplaient ce monde... à croire qu'il s'était trompé. Comme quoi, même le grand Maître Delcroix n'était pas infaillible ! Il reporta son attention sur la jeune femme qui était en train de s'excuser à présent. Elle avait soudain l'air quelque peu embarrassée, se traitant presque de folle.
Gabriel secoua doucement la tête. S'il n'avait pas été si fermé, il aurait probablement esquissé un petit sourire, mais évidemment, il n'en fit rien. Sauf peut-être intérieurement. Aucun doute. Cette journaliste était quelqu'un de très intéressant. Enfin, ça ne le concernait pas. Il ne la reverrait peut-être jamais après cette soirée, ou alors, il la croiserait de temps en temps au cabaret - sans plus.
"Vous n'avez pas peur de dire ce que vous pensez. Ne vous excusez pas pour ce que vous êtes. Et si cela peut vous rassurer, je ne vous considère aucunement comme folle."
Il termina son verre, puis, il se leva, se postant devant Valentine. Il lui prit délicatement la main afin de la porter à ses lèvres pour y déposer un baise-main. Pourquoi ? Rien ne l'y obligeait. Sauf peut-être les bonnes manières...ces manières et cette étiquette qu'il maîtrisait à la perfection.
"J'ai été ravi de faire votre connaissance. Hélas, d'autres affaires requièrent mon attention. Je vous souhaite une bonne fin de soirée, Mademoiselle Lefevre."
Sur ces mots, il tourna les talons et se dirigea vers la sortie du cabaret. D'autres affaires, hein ? Disons que Valentine dégageait une odeur pour le moins...alléchante. Elle avait éveillé sa soif. Et puis, de toute façon, il n'avait plus grand chose à faire ici et une pile de dossiers l'attendait chez lui.
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