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Neige

Cabaret du Lost Paradise - Forum RPG

Forum RPG fantastique - Au cœur de Paris, durant la fin du XIXe siècle, un cabaret est au centre de toutes les discussions. Lycanthropes, vampires, démons, gorgones… Des employés peu communs pour un public scandaleusement humain.
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 "On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter." ft Robin

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Narcisse Williams
Dragon on the wire
Narcisse Williams

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MessageSujet: "On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter." ft Robin    "On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter." ft Robin  I_icon_minitimeLun 24 Mar - 23:04

Le couloir était noir, profond, silencieux. La nuit projetait sur le parquet des ombres difformes et tentaculaires qui s'étendaient dans les coins obscurs. Dehors, le ciel nocturne manquait cruellement d'étoiles, donnant à la Lune la tâche impossible d'éclairer seule la voûte céleste. Le Lost Paradise était certainement déjà enveloppé du doux voile du sommeil, à l'exception des quelques créatures nocturnes qui l'habitaient.

Marchant doucement sur les lattes de bois, Narcisse fuyait précisément les bras de Morphée. Il avait préféré s'éloigner de sa chambre, hantée de ses vieux démons et de ses angoisses, au profit de la douceur onirique des couloirs du cabaret. Aucune nervosité n'animait ses pas, emplis seulement d'une certaine torpeur. Tel une ombre fantomatique, il déambulait sans but ni destination, sans faire attention à la direction qu'il prenait. Se promener sans conscience avait quelque chose d'apaisant qu'il n'aurait su expliquer, comme s'il rêvait malgré son mouvement perpétuel. En quelque sorte, l'acrobate était presque dans un état de somnambulisme lorsqu'il laissait ses pensées aller ainsi où bon leur semblait sans se préoccuper de quoi que ce fût d'autre. C'était agréable, et il en profitait. Sa vue s'étant habituée à l'obscurité assez rapidement, il parvenait à se déplacer tranquillement sans rentrer en collision avec tous les meubles qu'il croisait en chemin. C'eut été, après tout, fâcheux de réveiller la moitié du cabaret en sursaut à cause d'une malheureuse rencontre avec une commode.

Au détour d'un énième couloir, Narcisse tomba nez-à-nez avec la porte boisée qui donnait sur la bibliothèque du Lost Paradise. Il resta planté là quelques instants, songeant qu'il n'avait jamais vraiment eu la curiosité de rentrer dans ces lieux. Pourtant, le jeune homme n'était pas sans apprécier la lecture et il ne manquait pas non plus de temps à tuer. Il n'y avait, en fait, pas vraiment de raison expliquant le fait qu'il n'avait jamais pénétré cet endroit avant cette soirée là.Haussant les épaules, le dragon décida de remédier au problème dès cet instant -ce n'était pas comme s'il avait eu quelque chose d'autre de prévu, de toute manière- et saisit la poignée afin d'entrer. L'intérieur était tout à fait satisfaisant, recréant à merveille l'ambiance studieuse des bibliothèques communes avec quelques petites touches de décoration çà et là qui apportaient un peu de modernité à la pièce. Quelques fauteuils, de grandes étagères remplies de livres de toutes sortes et de tous âges, allant de la reliure décrépie par le temps à la couverture chatoyante d'un ouvrage neuf, du roman policier au récit de voyage... Il y en avait pour tous les goûts. Curieux, Narcisse entreprit de faire un tour dans la pièce afin de jeter un coup d’œil à l'étendue d’œuvres qui s'offraient à lui.

Il y eut un premier bruit, diffus et étouffé, sur le côté. Le jeune homme tourna la tête, haussant un sourcil, mais ne distingua rien dans l'obscurité. Pris d'un soudain coup de froid -qu'il n'avouerait jamais être dû à une nervosité croissante-, il resserra son châle contre lui d'un geste pressé avant de se retourner vers les étagères. Il fallait vraiment qu'il trouvât un moyen d'atténuer sa paranoïa. Le mal eut été partout, s'il s'écoutait. Dépité, il secoua la tête et se remit en mouvement.

Deuxième bruit.

Ce n'est rien. Tu es dans une bibliothèque, tu marches sur du parquet et la pièce est fortement constituée de bois. Ça grince, ça craque, et c'est normal. Narcisse était presque frustré de la pression qui s'installa malgré tout dans sa poitrine. Il était un dragon ! Comment une créature cracheuse de feu pouvait-elle se montrer si craintive ?! Il s'exaspérait lui-même, des fois. Souvent. S'efforçant de ne pas prêter attention à de pareils écarts, l'acrobate reprit son exploration des lieux du mieux qu'il put. Néanmoins, il y avait quelque chose de bizarre, comme une sensation étrange à l'arrière de sa nuque qui lui disait qu'il n'était pas seul dans cet endroit. Ce n'eut pas été étonnant en temps normal, après tout il vivait dans un cabaret, mais pourquoi quelqu'un se cacherait-il de lui ? Ou alors, tu fabules. Comme d'habitude. Oui, c'était malheureusement plus plausible ainsi. Ses craintes étaient la plupart du temps, voire tout le temps, fondées sur ce que son esprit effrayé créait de toutes pièces. La frontière entre réalité et fantasme était chez lui très floutée, probablement trop, et cela lui jouait des tours. Autant dire que Narcisse ne s'estimait plus vraiment comme étant une source fiable, même pour lui-même.

Troisième bruit.

Bon, là, il n'y avait plus vraiment de doute. Resserrant son gilet contre lui, le dragon s'avança doucement en direction du son. Il ne voyait absolument rien de suspect, ce qui rendait la situation de plus en plus étrange. S'il ne trouvait nulle cause d'inquiétude, alors il était définitivement temps de prendre un rendez-vous chez le psychiatre. Mais ce n'était pas le moment de penser à de pareille choses. Plissant les yeux, le jeune homme laissa ses cheveux argentés glisser sur son visage lorsqu'il hasarda:

"Il y a quelqu'un ?"

Petite précision:

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MessageSujet: Re: "On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter." ft Robin    "On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter." ft Robin  I_icon_minitimeMer 26 Mar - 22:01

Quelle journée, pensait Robin en se mettant aux lit ce soir là. Il avait rarement, dans la même journée, à la fois travaillé aussi dur et autant ri. En se glissant dans ses draps, il eut un moment de crainte, comme chaque soir depuis qu’il était logé au Lost. Et s’il se transformait cette nuit ? Cela ne lui était pas encore arrivé depuis son déménagement, et il commençait à se demander si les ombres de son ancienne chambre n’étaient pas à l’origine des rêves qui causaient ses métamorphoses involontaires. Rêves dont il ne se souvenait jamais d’ailleurs, ce qui l’agaçait beaucoup. Tant qu’il avait vécu dans une chambre à l’écart, ces incidents n’avaient représenté rien de plus qu’un agacement : il s’était toujours débrouillé pour avoir une logeuse aussi sourde que possible et une chambre aussi éloignée des autres que souhaitable. Cela avait aussi représenté un budget, un investissement dans une armoire à pharmacie bien fournie pour soigner au matin ses bosses récoltées la nuit à se taper la tête dans sa fenêtre. Il craignait bien parfois de se faire un jour vraiment mal, enfin, son crâne de piaf semblait particulièrement résistant. Mais maintenant qu’il habitait dans une chambre près de celle d’autres employés, il était plein d’appréhension. La porte de sa chambre fermait mal, et il oubliait toujours de la réparer ou de demander à Edward de le faire. S’il s’envolait, il risquait de parcourir tous le cabaret en tant qu’oiseau et il se demandait ce que les gens penseraient d’une telle transformation. Les employés, bien sûr : même si aucun employé n’état humain, Robin avait remarqué qu’ils semblaient avoir une certaine aversion pour les corbeaux. Et puis, quand il était vraiment trop épuisé, il prenait parfois le risque de se coucher tôt, alors que les artistes faisaient leurs numéros. Et qu’arriverai-t’il s’il débarquait au milieu des clients sous forme d’un corbeau de très grande taille et maitrisant mal son vol ? Il gâcherait le spectacle et serait, au mieux, renvoyé. Ayant tourné ces mêmes idées  dans sa tête et s’étant maudit pour la énième fois de son étourderie, il se mit à penser à de nouvelles recettes combinant la confitures avec divers aliments. Un sourire béat remplaça l’expression d’anxiété et d’agacement sur son visage et peu de temps après, il dormait.

Le sommeil de la chimère, d’abord calme, devint de plus en plus agité. Il se retournait dans son lit, transformant ses draps en un infâme tire-bouchon. La lune, à la moitié de sa course ascendante, dont un rayon éclairait la pièce, fut alors le témoin silencieux de choses étranges. Les draps furent éjectés du lit. Lentement, chaque poil de la peau de la chimère devint une plume. Son corps rétrécit lentement. Ses mains disparurent et devinrent le bout de ses ailes. Celles-ci s’ouvrirent et le corbeau prit son envol. Le vol de ce gros volatile noir était assez maladroit : il avait les yeux fermés et se dirigeait en tâtonnant avec son gros bec noir. Après une violente rencontre avec une fenêtre qui fit couler un peu de sang sur le mur et laissa l’oiseau groggy quelques minutes, il finit par trouver la poignée de la porte. Il l’ouvrit en se posant sur la poignée et en poussant le battant de tout son poids. Il passa de l’autre côté, dans le couloir. Là, à l’aveugle, se cognant dans tous les murs, il remonta le corridor et s’engouffra, au bout de celui-ci, dans une bouche d’aération. Il se cognait bruyamment dans chacun des murs de l’étroite ouverture et manqua plus d’une fois de se coincer. Il restait parfois immobile pendant de longues minutes.

Arrivé au bout de la conduite, il y avait une grille, peu solide, que le gros oiseau lancé à pleine vitesse traversa d’une traite y laissant quelques plumes et encore un peu de sang. Il déboula dans une salle encore un peu éclairée par des veilleuses à cette heure avancée de la nuit. La lumière blafarde créait de grandes ombres et celles du gros corbeau noir se détachait clairement, immense sur le parquet bien ciré. Le sang qui coulait lentement de sa tête devait le rendre assez terrifiant. Lancé à pleine vitesse dans la salle, dans laquelle il était entré par un coin, l’oiseau émergea de derrière une étagère dans le coeur de la bibliothèque. Il fit tomber des rayonnages quelques livres qui vinrent s’écraser sur la tête d’un jeune homme au cheveux argentés. Le corbeau suivit le chemin des livres, et entra en collision avec la tête du jeune homme. Le choc fit tomber l’oiseau à terre, sans connaissance. Un peu de sang coulait sur le sol.

Lentement, la taille de l’oiseau augmenta et ses plumes disparurent. Le bec se rétracta et bientôt, le jeune homme aux cheveux d’argent put voir un enfant là où il y avait auparavant un oiseau. Le gamin semblait avoir au plus 13 ans, il avait des cheveux très noirs, bouclés, poisseux de sang. Il était très maigre. On voyait saillir ses côtes à travers son torse : il était entièrement nu.

Robin reprit progressivement connaissance. Il ouvrit les yeux. Il était dans une pièce qu’il ne connaissait pas, et non loin de lui, il voyait un jeune homme qui le regardait. Son front saignait. Se rendant compte qu’il était nu, la chimère rougit brusquement. Il comprit qu’il s’était transformé dans son sommeil : ses craintes s’étaient réalisées. Il se demanda ce que l’intrus avait vu exactement de sa métamorphose. Il balbutia une série de propos incompréhensibles, essayant sans succès d’expliquer ce qu’il faisait là sans trop en dire. Pris d’une brusque envie de fuir, Robin se releva. Il avait perdu trop de sang pour bien tenir debout, et il se mit à tituber.
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MessageSujet: Re: "On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter." ft Robin    "On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter." ft Robin  I_icon_minitimeDim 25 Mai - 22:37

Les ombres sinistres qui parsemaient la bibliothèque s'étaient mises à bouger. Pas toutes, bien entendu, mais quelques formes ésotériques s'étaient prises à changer, à onduler entre les fins couloirs d'étagères. Narcisse se sentait à la fois fasciné et repoussé par ce spectacle, en soi banal à souhait, qui prenait une toute autre dimension dans une pièce aussi mystérieuse que celle-ci. Figé, il observait avec intérêt les mouvements irréalistes de l'obscurité. L'acrobate était si pris par cette vue, si distrait que seul le fracas de livres sur le sol parvint à le sortir de sa torpeur en un sursaut. La suite des événements se déroula à une vitesse telle que son esprit perdu n'eut pas le temps de réaliser quoi que ce soit. Quelque chose d'étrangement doux rentra violemment en contact avec son front, le faisant tomber à la renverse, avant qu'un nouvel impact ne retentisse dans la pièce. Le jeune homme resta là, reposant sur son postérieur le temps de cligner des yeux ébahis, essayant de comprendre ce qu'il venait de se passer. Il lui fallut un moment pour déduire que l'oiseau noir qui se tenait devant lui, étendu sur le sol, était le responsable de la marque rouge qui ornait sûrement son front. Plus de temps encore fut nécessaire à ce qu'il se demande avec inquiétude pourquoi le volatile était inerte sur le parquet. Réalisant qu'en plus d'avoir l'air ridicule, il était complètement inutile en restant assis par terre, Narcisse se redressa jusqu'à être à genoux et se pencha au dessus de ce qui devait être un corbeau, tendant vers lui une main bienveillante. Était-il la cause du filet de sang qui coulait le long de la tempe de l'animal ? Que faisait-il là, d'ailleurs ? La réponse ne vint pas. Au lieu de ça, le volatile commença à changer de la même manière que les ombres frémissantes quelques instants auparavant, et sa main se figea dans les airs avant de pouvoir le toucher. Petit à petit, le corps grandit, les plumes devinrent peau et cheveux, le bec devint bouche, jusqu'à ce qu'un enfant se retrouve inconscient face à un acrobate ahuri. Il était mince, maigre même, ce que sa nudité ne faisait que prouver. Ses cheveux étaient une masse ébène épaisse, renforçant la pâleur de sa peau qui elle-même contrastait avec le rouge du sang qui coulait de sa tempe. La chimère finit par ouvrir des yeux aussi sombres que sa chevelure, son regard tombant dans celui améthyste qui lui faisait face. Une brusque rougeur vint à ses joues et, tout aussi rapidement, l'enfant tenta de se relever, vraisemblablement pour s'enfuir. Il fallut un moment à Narcisse pour reconnaître un membre du cabaret en cette personne, un moment de trop à en croire le peu d'assurance qu'avaient les jambes du garçon. Ce dernier commença tout aussi vite à tituber, menaçant de tomber et de se faire plus mal encore que ce n'était déjà le cas. Mince ! L'acrobate se releva soudainement pour encercler de ses bras le corps frêle de la chimère, l'accompagnant délicatement jusqu'au sol afin qu'il ne se blesse pas plus encore. Ils restèrent un bref instant ainsi, leurs genoux presque entremêlés, avant que le dragon ne se décide à agir. Pour être un client des transformations, il connaissait l'embarras de se retrouver nu devant... n'importe qui, en fait. Il défit promptement son cardigan avant de le draper au dessus des épaules du garçon.

« Vous allez bien ? »

Question profondément stupide. Une montée d'irritation envers lui-même le fit froncer les sourcils. L'enfant devant lui était pâle comme un linge, perdait du sang depuis sa tempe, et semblait au bord de l'évanouissement; mais bien sûr qu'il allait bien !

« Euh, non. Ce n'était pas ce que je voulais dire... euh... »

Là, il accumulait. Pinçant les lèvres de peur de dire autre chose pour empirer son cas, l'acrobate se contenta de soutenir le blesser et d'observer la plaie. Elle n'était pas vilaine, au contraire, et serait sûrement simple à soigner, néanmoins les blessures au crânes étaient toujours dangereuses, et il s'agissait de ne pas les prendre à la légère. Il eut d'ailleurs fallu chercher quelque chose pour l'essuyer, la nettoyer un peu, seulement le jeune homme n'osait trop bouger de peur de perturber l'enfant d'une quelconque manière. Son esprit était encore trop embrumé pour se poser des questions, ou réaliser à quel point la situation était embarrassante alors qu'il serrait presque un garçon vêtu d'un simple cardigan dans ses bras et qu'il était lui-même torse-nu à présent. Au lieu de ça, il baissa la tête pour plonger ses yeux perçants dans ceux de son vis-à-vis. Les pupilles y étaient dilatées, ce qui, s'il en croyait son expérience d'acrobate amateur de chutes en tous genres, était loin d'être rassurant. Peut-être le petit avait-il était frappé plus fort qu'il ne l'eut cru ? Narcisse fit une pause mentale, comprenant subitement à quelle point la situation était étrange. Dans sa paranoïa permanente, ses pensées se dirigèrent immédiatement vers les scénarios catastrophes. Avait-il été agressé ? Courrait-il un grave danger ? Fronçant les sourcils d'un air inquiet, le dragon se pencha doucement sur la chimère, une main réconfortante sur son épaule:

« Que s'est-il passé ? »

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MessageSujet: Re: "On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter." ft Robin    "On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter." ft Robin  I_icon_minitimeLun 26 Mai - 21:42

Après quelques pas titubants, la chimère n’avait pu éviter de tomber. Il s’était affaissé d’une manière qu’il ne put s’empêcher de trouver passablement ridicule. Cela n’aurait pas dû être sa préoccupation première : la bibliothèque était pleine de tables et d’étagères, objets à coins pointus dont certains, peut-être, étaient dans la trajectoire de sa chute en arrière, tête la première. Le problème, cependant, ne se posa pas : le garçon aux cheveux argentés fit preuves de réflexes très rapides et deux bras ralentirent la chute de la chimère et le déposèrent doucement sur le sol. Surpris, Robin ne réagit pas et resta quelques instants sans bouger dans les bras du garçon, il faut dire qu’il était encore bien sonné et au bord de l’évanouissement. Dans l’image floue que lui avaient donné ses yeux du geste de l’autre, il lui avait cependant semblé reconnaître un des artistes dont il avait admiré le spectacle, et la couleur inhabituelle des cheveux et des yeux du personnage lui disait certes quelque chose. Il n’était cependant pas capable de mener ses questionnements plus loin pour le moment, il avait du mal à avoir un raisonnement de plus de trois idées consécutives dans l’état de confusion dans lequel il était.  De toute manière, l’autre ne lui en laissa pas la temps : il enleva son cardigan et le lui mit. La pièce de vêtement était trop grande, ainsi, la chimère pouvait se cacher dedans toute entière, ce qu’elle fit : le geste de son vis-à-vis lui avait brutalement rappelé qu’il était nu, ce qu’il avait à peu près oublié dans toute cette confusion, alors même que c’était là la raison pour laquelle il avait voulu fuir au départ. Il eut une envie de fuir de nouveau, mais n’en avait pas la force, et puis il aurait fallu qu’il repousse le garçon au cheveux argentés penché sur lui, et il ne voulait pas faire montre de tant de brusquerie. Ce jeune homme, d’ailleurs, avait l’air de lui avoir parlé, mais il n’avait pas entendu la  première phrase, tant son esprit était embrumé, des conséquences de sa chute et de son embarras. La deuxième phrase lui appris qu’il n’était sans doute pas bien grave qu’il eût manqué la première :
-Euh, non. Ce n'était pas ce que je voulais dire... euh... 
Essayant de se concentrer sur ce qui se passait, Robin demanda à tout son organisme un rapport sur sa situation. L’arrière de son crâne et le haut de son dos lui apprirent qu’il était soutenu par le garçon aux yeux améthyste. Il cligna lentement les yeux et parvint, d’un mouvement de sa main, à enlever les cheveux qui l'aveuglaient. Il lui semblait que son front saignait de moins en moins. Et surtout il voyait de nouveau quelque chose, même si sa vision était encore un peu floue. Ce qu’il vit d’abord, ce fut le torse nu de son vis-à-vis, pâle, et aux muscles qui semblaient durs au seul regard. Regard peut-être plus prolongé d’ailleurs que ne l’eût osé la chimère en temps normal, et qui semblait un peu interrogatif, comme s’il s’était demandé qu’est-ce qu’une telle surface aurait donné au toucher.  
A cet instant, le vis-à-vis de Robin baissa la tête et des yeux améthyste rencontrèrent les yeux noirs de la chimère. L’expression de ces yeux, changeante, était d’abord indéchiffrable mais Robin soutenait le regard, et puis, brusquement l’inquiétude se peignit sur les traits du jeune homme, et une question fusa, que Robin, cette fois, compris du premier coup, elle était accompagnée d’un geste de la main, qui vint se poser sur l’épaule maigre de la chimère.  
- Que s'est-il passé ? 
La question, il ne pouvait le nier, était légitime, mais il ne savait pas trop comment répondre. Comme il parvenait difficilement à réfléchir, il décida de répondre sans mentir : il se contredirait. Il ne voulait pas non plus en dire trop : il était presque sûr que l’homme aux yeux améthyste était un artiste du cabaret, et donc un non-humain mais un très léger doute subsistait. Et si c’était un client, ignorant tout des légendaire ? Aussi, sans plus réfléchir il regarda le jeune homme et, un peu honteux dit :
-Je suis somnambule, je me suis cogné
Il parut à Robin que l’autre avait l’air un peu moins inquiet ou peut-être surpris. Il lui semblait que l'expression du visage de l'autre avait changé. La légère détente qu’il lui semblait percevoir lui donna cependant le courage de demander :
-Vous travaillez ici ? Moi je suis Robin, je travaille ici, je nettoie.
Sentant tout le ridicule de se présenter comme lors d’une simple occasion sociale à cette personne qu’il ne connaissait pas mais qui l’avait aidé et le tenait presque dans ses bras, il rougit et ajouta :
-Merci...Monsieur. Excusez moi du dérangement
Ce mot lui fit regarder la bibliothèque qui était tout sens dessus dessous.
-Je...je vais tout nettoyer.
Cette dernière parole resta cependant au moins momentanément sans effet car, à vrai dire, la chimère n’avait pas vraiment la force, ou peut-être la volonté de se relever sans aide, et sans aucun meuble auquel s’accrocher à proximité. Oh, il se redressa, mais sa tête tournait un peu et son bras, parti à la recherche d’un appui, retomba mollement à son côté, effleurant au passage le bras de son vis-à-vis. Même s’il se sentait très honteux de son aventure, il n’avait plus aussi envie de fuir tout de suite, la gentillesse et l’aspect inquiet de l’autre l’intriguait, et il voulait en savoir plus.
Narcisse Williams
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MessageSujet: Re: "On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter." ft Robin    "On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter." ft Robin  I_icon_minitimeDim 22 Juin - 23:34

Les rayons argentés de la Lune plongeaient la bibliothèque dans une ambiance calme et irréelle, ésotérique. Ils se reflétaient différemment sur chaque surface, la faisant briller d'une manière également délicieuse. On eut dit que l'astre nocturne avait enveloppé la scène d'un halo scintillant. Pourtant, à l'inverse de ce qu'il eût d'ordinaire fait, Narcisse n'y prêta aucune attention. Non, pour l'instant, tout ce qui importait, c'était le garçon qui gisait dans ses bras. La situation alarmait le jeune homme, qui ne savait trop comment réagir si le blessé ne répondait pas rapidement. Heureusement, ce ne fut guère le cas. Les paupières de l'enfant clignèrent, dévoilant de nouveau les yeux sombres de celui-ci, et sa main vint remettre sa chevelure brune en place. Cette action eut cela de bon qu'en plus de prouver que la chimère était réceptive, elle donnait un meilleur accès visuel à la plaie qui ornait son front. La réalité était pour une fois moins cruelle que prévue. Le sang commençait déjà à coaguler et s'écoulait de moins en moins sur les joues pâles du garçon. Un soulagement curieusement intense s'empara de l'acrobate, rassuré par cette nouvelle. Ses yeux restèrent accrochés à la blessure, comme pour vérifier qu'ils n'avaient rien omis dans les reflets pourpres de l'hémoglobine.
« Je suis somnambule, je me suis cogné. »
La voix peu assurée de son vis-à-vis le sortit de sa transe morbide. Clignant des yeux, il se reconnecta à la réalité. Le fait que l'enfant lui réponde l'avait surpris, étrangement. Ce n'était pourtant pas quelque chose qui eut dû inspirer une quelconque stupeur, mais peut-être le jeune homme avait-il perdu l'habitude d'aboutir à de réels dialogues dans sa vie courante. Ce qui expliquerait également l'éloquence ahurissante de sa propre réplique:
« Oh. »
Brillant. C'était brillant, il n'y avait pas d'autre mot. S'il avait pu se cacher sous les lattes du parquet de la bibliothèque, l'acrobate l'eut fait avec joie.
«  Vous travaillez ici ? Moi je suis Robin, je travaille ici, je nettoie. »
Maintenant qu'il y songeait, il lui semblait avoir déjà croisé la silhouette de cet enfant au détour d'un couloir ou dans les coulisses. Cela expliquait beaucoup de choses. Au moins, Narcisse était heureux de s'être seulement imaginé des scénarios fantasques quant aux raisons que pourrait avoir un jeune garçon d'arriver blessé dans un cabaret. Son cœur se fit plus léger, ses muscles moins tendus. Un très fin sourire trouva même sa place sur son visage lorsqu'il se prit à rétorquer:
« Oui. Je suis Narcisse, acrobate. »
Il regarda Robin d'un air soudain perplexe, persuadé d'avoir oublié quelque chose. Sa phrase avait pourtant été un minimum cohérente, et bien moins maladroite qu'il pouvait le faire. Aussi vite, son visage s'éclaira, et il tendit la main à son interlocuteur.
« Enchanté. », déclara-t-il.
Pour le coup, l'acrobate était content de lui. Deux prises de paroles sans se ridiculiser, il faisait des progrès ! Il était si pris par le doux sentiment d'être parvenu à quelque chose qu'il en oublia la singularité de leur dialogue, ou plutôt du contexte dans lequel il s'encrait. Lorsque l'enfant se redressa légèrement, il ne comprit pas immédiatement.
« Merci...Monsieur. Excusez moi du dérangement. »
Perplexe, Narcisse se contenta de hausser un sourcil en guise de réponse. Les remerciements, il comprenait et appréciait. Les excuses, c'était une autre histoire. Pourquoi demander pardon pour quelque chose qu'on ne contrôlait pas ? Perdu dans son désarroi, il ne finit par réagir que lorsque son interlocuteur manifesta l'envie de ranger la bibliothèque. Aussitôt, ses mains vinrent fermement se poser sur les biceps de Robin, avec pour apparente intention de l'empêcher de bouger.
« Non ! Vous êtes encore blessé ! », s'exclama-t-il.
Même si la plaie en question n'était désormais plus aussi dangereuse qu'elle eut pu l'être, elle restait située au niveau du crâne, ce qui impliquait de potentielles mauvaises surprises. Il lui fallut quelques instants pour qu'il réalise que son attitude avait peut-être été trop brutale. Cela eut pour effet de le refroidir instantanément. Fort heureusement, l'enfant n'avait pas l'air particulièrement enclin à accomplir sa tâche, et resta bien sagement lové dans ses bras après une première tentative échouée. Malgré tout, l'acrobate fronça les sourcils, toujours inquiet. La procédure eut voulu qu'il aille chercher quelqu'un d'avisé médicalement pour examiner le garçon... mais pour une raison qu'il n'assimilait pas lui-même, il hésitait. Son regard distrait se reposa sur la plaie du petit alors qu'il contemplait ses différentes options. Son visage se rapprocha de celui de l'autre, alors qu'il observait attentivement le peu de sang qui s'échappait à présent de l'égratignure.
« C'est douloureux ? », demanda-t-il spontanément.
Il se recula légèrement pour pouvoir planter ses yeux dans ceux de son vis-à-vis.
Puisqu'il n'arrivait pas à trouver de chemin à suivre, autant poser la question au principal concerné.
« Il faudrait vous examiner... Vous préférez l'infirmerie, ou vous reposer encore un peu ? »

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MessageSujet: Re: "On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter." ft Robin    "On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter." ft Robin  I_icon_minitimeLun 7 Juil - 17:00

Robin retrouvait petit à petit ses esprits, après quelques minutes d’immobilité. Il chercha d’un geste machinal dans les poches du cardigan de l’acrobate les multiples objets qui trainaient généralement dans les siennes, avant de réaliser que celles-ci étaient vides. Il ne cherchait plus à fuir, mais se demandait quoi faire. D’habitude, il rentrait chez lui se soigner et dormir sans embêter personne, après avoir parfois regardé le plafond sans bouger quelque temps, mais cette fois il n’était pas seul. Il regarda donc l’acrobate qui ne semblait pas`beaucoup plus avancé, quand celui-ci lui demandé :
-C'est douloureux ?
Robin entendit la question, il ne se l’était pas vraiment posée à lui même, et s’étonnait qu’on la lui pose. Il porta la main à son front, et haussa les épaules.
-Un petit peu ?
dit-il d’un air interrogatif. Il avait plutôt l’habitude de ces chocs avec les murs, et même si celui-ci avait été plus violent que la plupart, il n’avait pas plus mal qu’à l’ordinaire, il était juste un peu plus sonné. Il n’eut pas trop le temps de s’interroger sur sa réponse car le jeune homme au cheveux d’argent se recula, le regarda et dit :
[color=#cc66ff-Il faudrait vous examiner... Vous préférez l'infirmerie, ou vous reposer encore un peu ?[/color]
L’autre semblait donc se demander quoi faire aussi. Il est vrai que la situation avait quelque chose d’incongru, et quoique la proposition d’aller à l’infirmerie relevât du bon sens, elle surprit un peu la chimère. A vrai dire, il ignorait qu’il y eût une infirmerie dans le cabaret, même si, après réflexion, cela pouvait être une bonne chose, en raison du caractère dangereux de certains numéros. Robin repensa avec effroi aux acrobaties aériennes de celui qui l’avait ramassé. Et puis, il avait toujours soigné seul ses bobos, il n’y avait pas là de quoi déranger d’autres gens, à son avis. La chimère regarda de nouveau l’acrobate, et lui sourit bêtement, en attendant de trouver une réponse satisfaisante à la question.

*******
Quelques minutes plus tôt, dans le hall

Dans un grognement, l’ivrogne se réveilla. Il regarda autour de lui et remarqua que les lumières étaient éteintes. Il était affalé derrière un canapé, et avait été abandonné là après la fermeture. Il se redressa, il avait mal à la tête et ses jambes tremblaient. Il jeta une série de juron contre le monde entier, ce qui était son habitude. Il mit les mains dans sa poche de veste, si l’on pouvait appeler ainsi le morceau de tissus miteux qui recouvrait ses épaules. Il en sortit une petite gourde d’eau de vie qu’il porta à ses lèvres. Ses mains  d’alcooliques en manque tremblaient et le contenu de la bouteille glissa en partie sur le sol. Il but ce qu’il restait, un gorgée. Cela fut assez pour arrêter le tremblement de ses mains et de ses jambes, mais pas assez pour le mettre de bonne humeur. Il était furieux. Furieux d’avoir été endormi et oublié au moment de la fermeture, furieux d’avoir renversé son flacon d’alcool, et d’avoir été enfermé dans une salle qui ne comportait pas de bar .Il entendit un bruit à l’étage au dessus. Il fut aussitôt persuadé que, là haut, des gens buvaient d’excellentes bouteilles en se riant de son infortune et il décida aussitôt de pallier à cette injustice. Il attrapa le plaid qui était sur le canapé et s’en fit une bannière de chevalier qu’il tenait dans une main, et prit de l’autre le cordon du rideau, qui était donc sa lance redoutable. Il partit à l’assaut des escaliers, suivant les voix. Il poussa bruyamment la porte de la bibliothèque, brandit ses deux ustensiles et brailla
-A BOIRE BANDE DE VOLEURS !!!!!
Il avait ensuite prévu tout un discours sur la chevalerie et les redresseurs de tort mais son état d’ébriété avancée lui fit s'emmêler la langue, d’autant qu’il était encore suffisamment lucide tout de même pour voir qu’il n’y avait pas là de banquet, mais un deux jeunes gens peu vêtus dans la pénombre et du sang.


*****

Alors que Robin réfléchissait à ce qu’il devait faire, la porte s’ouvrit bruyamment et un homme complètement saoul proféra des paroles incompréhensibles d’un air menaçant. La chimère était terrifiée. Elle s’accrocha de toute ses forces à l’acrobate, essayant de se cacher, et des plumes apparurent sur son dos. Il parvient cependant à arrêter la transformation à temps, et resta là, tremblant. Il détestait ce genre de bruits, toute sa nature d’oiseau lui criait de fuir, et ne pas en être capable le plongeait dans un effroi irrésistible. L’homme, pourtant, à deuxième vue, n’avait pas l’air si dangereux, et la chimère retrouva un petit peu de son calme, même s’il avait encore peur : la journée avait été déjà trop mouvementée. Il s’aperçut par ailleurs que ses mains étaient devenues serres et avaient légèrement griffées l’acrobate. Robin leur fit retrouver leur aspect normal et relâcha un petit peu sa prise. Maintenant, en plus d’être terrifié, il se sentait coupable et il rougit.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: "On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter." ft Robin    "On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter." ft Robin  I_icon_minitimeJeu 12 Mar - 16:46

Lorsque la porte s'ouvrit en grandes pompes, Narcisse sursauta. Lorsqu'il vit le visage bougon d'un homme se glisser dans l'entrebâillement, son esprit se figea. Ses muscles se tendirent, sa gorge se serra, ses yeux se fixèrent sur l'individu, cherchant le moindre signe d'agression dans ses mouvements. Par instinct, il resserra son emprise sur Robin. Le garçon s'était accroché à lui, paniqué par la soudaine intrusion, et l'acrobate ne comptait pas laisser quiconque blesser l'enfant plus que ce n'était déjà le cas. Des sentiments trop intenses ne pouvaient être bénéfiques pour une plaie au front. Son cœur martelait sa poitrine. Il avait peur, lui aussi. Suffisamment pour ne pas sentir les griffures que la chimère inscrivait sur ses bras. Attentif et méfiant, le jeune homme observa et se rassura vite. L'intrus -car c'en était un, visiblement- chancelait sur ses jambes, comme poussé d'un côté à l'autre par un coup de vent. Cette information, doublée de la désagréable odeur d'alcool qui imbibait les vêtements de l'individu, ne laissait que peu d’ambiguïté sur l'état de son vis-à-vis. Ivre. Il était ivre. Une montée d'agacement fit battre le sang plus fort dans ses veines. Il fronça des sourcils et pinça sa lèvre inférieure de ses dents, nerveux et colérique. Il n'avait pas le temps de gérer cette personne.
« J'ai ssss... J'ai soif ! », bafouilla l'homme.
En toute franchise, Narcisse se fichait éperdument de l'état de la gorge de l'ivrogne. Il voulait soigner l'enfant niché entre ses bras, le plus vite possible, le plus discrètement possible aussi. Mais voilà, chanceux qu'il était, rien ne se passait jamais comme il l'espérait. C'était tout bonnement frustrant. L'acrobate se tint droit et fusilla l'homme du regard. Il avait beau ne pas être bavard, ce genre de situation lui donnaient l'art de la parole. Son ton fut froid, mais cordial. Il ne savait que trop bien comment un homme saoul pouvait réagir en cas de ce qu'il estimait être une agression et, pour l'instant, le plus important était de protéger Robin.
« L'établissement est clos pour le moment, monsieur. »
Quand l'ivrogne afficha une mine courroucée, le jeune homme ne comprit pas. Il n'avait rien fait de mal, si ? Il avait pleinement conscience d'être médiocre lorsqu'il s'agissait de diplomatie, mais cela avait des limites... Non ? Telle semblait pourtant être la réponse, s'il en croyait l'agitation qui agita l'homme.
« Mais j'ai SOIF ! Vous n'allez pas me s'rvir ?! Arn'queurs ! Br'gands ! », hurla-t-il.
Pour la première fois depuis longtemps, Narcisse fut pris de l'envie de frapper quelqu'un: en l’occurrence, le maudit ivrogne qui se permettait de monopoliser son attention. Un soin qu'il ne méritait nullement et qui eût du être concentré sur l'enfant blessé qu'il tenait dans ses bras. La nudité du garçon lui revint à l'esprit, et il se permit de penser un juron. Ce ne pouvait qu'être une position embarrassante. Il saisit le gilet dans lequel il avait enveloppé la chimère et le resserra encore un peu contre elle, sans prêter aucun regard au gêneur. Il laissa un bras contre ses épaules, se voulant rassurant. Car aussi inoffensif fut-il, un homme saoul pouvait aisément être imposant. Si sa propre taille rendait l'acrobate peu sensible à ce genre de problème, bien qu'il se méfiât toujours de ses interlocuteurs, Robin, dans son état actuel, pouvait mal le prendre. Il se pencha donc vers l'oreille de l'enfant.
« Ne vous en faites pas. », souffla-t-il.
Sa timidité maladive avait été oubliée sous l'adrénaline qui l'animait. Son attention était focalisée sur la chimère, bien qu'il surveillât l'ivrogne du coin de l’œil. Celui-ci ne parut d'ailleurs pas apprécier le manque d'attention dont il souffrait. Il se redressa, si on pouvait appeler ça ainsi, puis entreprit de s'avancer jusqu'à eux. Ce fut un chemin long et laborieux. L'homme tanguait dangereusement, trébuchait, traînait des pieds. Cela donna tout son temps à Narcisse pour se placer devant Robin, fusillant l'individu du regard. Quoi que fût son intention, l'acrobate était prêt à agir... Enfin il espérait, peut-être. L'homme n'avait pas l'air dangereux mais...
Il n'eut pas le temps de se poser plus de question que l'ivrogne faisait son dernier pas, se prenait le pied dans le tapis et tombait. Sur lui. Narcisse perdit momentanément son équilibre et redoubla d'efforts pour ne pas tomber sur la pauvre chimère qui était réfugiée derrière lui. Une blessure était suffisante. Il s'affala donc sur le côté, piégé sous l'homme qui était lourd comme une tombe. La seule pensée qui lui vint à l'esprit était que l'odeur était purement nauséabonde.
Bouh  ~:

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MessageSujet: Re: "On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter." ft Robin    "On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter." ft Robin  I_icon_minitimeMer 18 Mar - 16:29

L’intrus traversait la pièce en trombe, puis dit :
- J'ai ssss... J'ai soif !
Ayant retiré ses serres du bras de Narcisse, Robin essaya de comprendre la situation et d’en évaluer le danger. Pourquoi cet homme était-il là, en pleine nuit ? Mais la peur rendait son esprit bien plus lent qu’à l’accoutumée, et son compagnon fut plus rapide que lui.
-L'établissement est clos pour le moment, monsieur.
Visiblement, son vis-à vis essayait la diplomatie. Et avec un certain talent, jugea Robin, admirant la maîtrise de soi de Narcisse. L’homme allait sans doute repartir, et tout irait bien. La chimère se détendit un peu. Mais l’homme ne se comporta pas comme elle l’espérait. Et la situation empira.
-Mais j'ai SOIF ! Vous n'allez pas me s'rvir ?! Arn'queurs ! Br'gands ! , hurla-t-il.
A la voix de l’homme, Robin comprit la situation. Il était ivre. Bien sûr ! Comment ne s’en était-il pas rendu compte plus tôt. Ivre. Le coeur de Robin se remit à battre plus fort. Il n’aimait pas les gens ivres, il était impossible de les raisonner. Et celui-là se montrait particulièrement agressif. En temps normal, il aurait sans doute fui. Mais là ce n’était pas possible. Que faire ? Il tremblait. Narcisse devait s’en être rendu compte, car il se plaça entre lui et l’ivrogne, et lui dit de ne pas s’en faire. La situation risquait de mal tourner et Robin avait maintenant peur de ce qui pourrait arriver à l’acrobate. Dans sa panique, il oubliait la grande agilité et l’adresse de celui-ci et donnait à l’ivrogne des proportions gigantesques. Celui ci n’était cependant pas un adversaire bien formidable. Mais la pénombre rendait la situation terrifiante, en dessinant des ombres qu’on aurait attribué à des géants.

L’homme aviné se jeta sur Narcisse. Enfin, c’est ainsi que Robin perçut la chose. Un observateur moins terrifié aurait noté la lenteur de la course de l’adversaire et la façon dont il tanguait. Ce n’était pas un opposant dangereux. Mais le nonnet n’était pas assez calme pour faire une telle réflexion. Un son à peine articulé s’échappa de sa bouche. Et puis, l’ivrogne se prit les pieds dans le tapis et tomba sur l’acrobate, qui resta coincé dessous. Et Robin y vit une attaque. Il avait eu peur de se faire écraser mais ce ne fut pas le cas. Il se recula en tremblant de la masse à l’odeur infecte qui s’étalait à ses pieds. Et puis la masse se mit à proférer une série d’insultes qui rappelèrent à Robin… Quelqu’un, mais il y avait longtemps, si longtemps…Mais qui ? Pas moyen de s’en souvenir… La seule chose qui vint à Robin, fut que l’homme était un ancien soldat. Mais de cela, il était absolument sûr.

Un grognement provenant de la masse de chair humaine rappela la chimère à la réalité. Il fallait neutraliser l’homme et sortir Narcisse de là. S’agrippant de toutes ses forces à une chaise, il se redressa, et s’approcha de l’homme. L’ivrogne essaya de se relever. Robin ne pouvait pas le laisser faire. Sans réfléchir, Robin attrapa la première chose qui lui passa sous la main, un dictionnaire qui pesait bien une livre. Et il se mit à taper frénétiquement sur la tête de l’homme à terre, jusqu’à ce qu’il ne bouge plus. Cela ne demanda pas beaucoup de temps : l’homme était si ivre qu’il ne restait conscient que par miracle. Heureusement pour Robin d’ailleurs, car tout adversaire un tant soit peu moins saoul aurait sans mal jeté la chimère au loin, comme on écrase un moustique qui vous ennuie.

Une fois l’ivrogne neutralisé, Robin, d’un pas aussi peu assuré que celui qu’avait eu l’homme un moment plus tôt, le contourna, et commença à le tirer par les pieds afin de libérer Narcisse. Ses  jambes tremblaient encore de peur, aussi il se laissa tomber, et assis, continua à tirer.


Dernière édition par Robin Goodfellow le Dim 29 Mar - 21:35, édité 1 fois
Narcisse Williams
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MessageSujet: Re: "On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter." ft Robin    "On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter." ft Robin  I_icon_minitimeMer 25 Mar - 18:09

La puanteur que dégageait cet homme surpassait tout ce qu'il avait connu. Pire que les concoctions infectes de son père pendant son enfance, et que les cages des chameaux de son cirque précédent. Les sens sur-développés de Narcisse étaient emplis des effluves d'alcool et de crasse. Il fut pris d'un haut-le-cœur. Non, vraiment, c'était tout bonnement ignoble. Alors que l'ivrogne balbutiait une série de jurons colorés, son haleine fit s'étouffer le jeune acrobate. Il se tortilla sous le corps massif de son agresseur involontaire, tenta de le pousser hors de lui, en vain. Il avait beau être fort, son corps était prévu pour l'agilité plus que pour la force et cet homme devait facilement peser 80 livres de plus que lui.  Narcisse était donc à deux doigts d'abandonner et de demander à Robin d'aller chercher de l'aide quand un coup retentit. Les yeux du dragon s'écarquillèrent alors que l'ivrogne s'avachissait contre lui. La petite chimère se tenait au dessus d'eux, un dictionnaire ô combien menaçant en main.

« Ro-Robin ? », hésita-t-il, apeuré.

Peine perdue. L'enfant était trop enfermé dans sa stupeur pour l'entendre. Il dut donc retenir un cri strident alors que le livre s'abattait de nouveau sur le crâne de l'homme. L'acrobate resta figé un instant face au soudain regain d'énergie et de violence du garçon. Il battit plusieurs fois des paupières, incrédule, avant de prendre conscience de la gravité de la situation. La main qui ne lui servait pas à se soutenir s'agita autour de l'intrus dans un signe d'apaisement.

« Mais ! Robin, arrêtez ! »

Son intonation avait été plus proche d'une supplique que d'un ordre, mais il n'en avait cure. Il ne saurait sans doute jamais si ce fut sa voix paniquée ou la tombée de la tension, toutefois son cadet cessa enfin de frapper l'homme et, toujours pris d'une sorte de transe, commença à tirer les pieds de l'ivrogne -désormais inconscient. Narcisse fit doucement rouler le poids mort hors de lui avant de poser ses mains sur celles de Robin. Il glissa un regard doux à la petite chimère avant de lui souffler:

« Robin... Robin, c'est bon, ce n'est rien... calmez-vous... »

Il accompagna l'enfant jusqu'au sol afin qu'il s'y asseye, conscient qu'une telle agitation ne pouvait pas être bénéfique à sa blessure. Une fois certain que son compagnon était bien installé, l'acrobate se redressa et alla s'accroupir près de l'ivrogne. Aucun doute, ses sens reptiliens le lui criaient, il était encore bien vivant. Et la même terrible puanteur émanait toujours de chacune de ses respirations. Narcisse se permit un soupir de soulagement avant de se relever. Il se pinça la lèvre inférieure, nerveux.
Résumé de la situation: un enfant nu si ce n'était pour le cardigan du jeune homme torse-nu qui l'accompagnait, et un homme fortement alcoolisé à l'air peu fréquentable gisant sur le sol, tous seuls dans une salle privée pendant la nuit. Le dragon fronça des sourcils et afficha une grimace d'inconfort. Ils étaient enlisés dans une bouillasse sombre et gluante de problèmes. Sans mauvais jeu de mot, il le sentait mal.

Narcisse resta ainsi, coi, sans aucune idée de quoi faire. Cet état statique dura de longues minutes, puis il se résigna avec un soupir. Voilà qui n'allait pas être son instant le plus glorieux... Il s'avança vers l'ivrogne, se pencha vers lui avec une grimace dégoûtée, s'agenouilla auprès de lui. Là, il entreprit de passer les bras de l'individu par dessus ses propres épaules afin d'essayer de le soulever. Ce fut une épreuve laborieuse, mais au bout de quelques instants, il tenait l'homme sur son dos, ses pieds traînant sur les lamelles de parquet alors qu'il tentait d'avancer jusqu'à un fauteuil. Il devait prendre ça comme un entraînement. Malgré ses efforts pour maintenir une trajectoire droite, il tanguait parfois dangereusement. Ce fut un chemin terriblement long et désagréable. Une fois l'intrus affalé dans un fauteuil, l'acrobate fut saisi de l'envie de transporter l'homme jusqu'aux salles de bain pour le plonger dans un bain froid. Il se contenta toutefois de passer une main lasse sur son visage. Décidément, ce n'était pas son jour. Il s'étira tranquillement afin d'enlever les tiraillements que le poids considérable de sa charge avait répandu dans son dos. Une fois cela fait, il s'approcha une nouvelle fois de l'homme afin de vérifier qu'il n'était pas proche du réveil. Au son du ronflement croissant qui s'échappait du nez de celui-ci, ce n'était pas le cas. Narcisse décida donc de retourner voir Robin. Il tenta de se faire rassurant alors qu'il s'accroupissait face à l'enfant.

« Il va bien... Je pense... Une vilaine bosse sera sa seule séquelle. M-Mais vous ? »

Il était un peu inquiet, à vrai dire. Cette chimère portait un air si fragile et chétif, le briser semblait à porter du moindre coup de vent. Il se pencha sur le front du garçon, soulagé de voir la plaie dans un bon état relatif. Restait à savoir s'il en était de même pour son état de santé de manière générale. Narcisse envoya donc un regard soucieux à son cadet.

Cette soirée allait être bien longue...

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MessageSujet: Re: "On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter." ft Robin    "On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter." ft Robin  I_icon_minitimeDim 29 Mar - 22:26

Narcisse s’était relevé. Il allait bien !
La chimère tremblait de tout son corps. Il avait eu très peur. Et si l’ivrogne avait eu un couteau ? et si son poids avait écrasé Narcisse ? Des centaines de scénarios catastrophe tous plus improbables les uns que les autres, mais qui incluaient tous le massacre successif de l’acrobate puis de sa propre personne, se succédaient dans sa tête. Et puis ses tremblements se calmèrent, et il se rendit soudain compte de ce qu’il venait de faire. Il jeta un oeuil terrifié vers l’ivrogne, s’attendant à lui trouver un grand trou dans la tête, mais l’odeur qui émanait de lui à intervalle régulier le rassura. Leur assaillant était vivant. Un frisson d’horreur  traversa la chimère à l’idée qu’il aurait pu tuer quelqu’un, comme ça, sans le vouloir. A vrai dire, ses craintes étaient peu justifiées : sans armes, Robin n’était pas vraiment un danger pour qui que ce soit, mais il est vrai qu’en des mains plus fermes, le dictionnaire aurait pu être une arme.
Redressant la tête, Robin chercha Narcisse du regard. Il ne le trouva pas immédiatement, mais l’inquiétude qui s’ensuivit fut de courte durée. L’acrobate était au pieds de l’ivrogne et le soulevait. Robin observa la façon dont l’acrobate traînait l’homme comme un paquet. Qu’il l’emmène, le plus loin possible, pensait-il un instant, puis, la seconde d’après, il craignait d’être laissé seul au milieu de cette bibliothèque. Il était désorienté, et l’ivrogne l’avait vraiment terrorisé, comme il ne l’avait pas été depuis longtemps, car il lui aurait été impossible de fuir. Cela lui était insupportable. Aussi, la solution trouvée par Narcisse, qui consistait à déposer le corps inconscient de l’ivrogne sur un fauteuil lui parut la meilleure possibilité. Il vit revenir l’acrobate avec soulagement.

Ce dernier s’approcha de Robin et son ton fut aussitôt rassurant, apaisant les dernières craintes que la chimère avait encore quant à l’état de leur agresseur :
Il va bien... Je pense... Une vilaine bosse sera sa seule séquelle. M-Mais vous ?

Robin poussa un soupir de soulagement. Il n’était pas un meurtrier. Il sourit un peu à Narcisse. Puis il se rappela à quel point il avait eu peur et se blottit dans ses bras, totalement oublieux de tout ce que la situation avait d’embarrassant. L’air interrogatif de son vis-à-vis lui rappela qu’il n’avait pas répondu à sa question. Il ne savait pas trop quoi répondre, à vrai dire. Il essaya néanmoins :

Je vais bien, j’ai eu si peur… et vous, il ne vous a pas fait mal?  Il est tellement gros, il vous a écrasé !

Alors que les battements erratiques de son coeur commence à se calmer, et que l’excitation retombe, Robin revoit la scène dans son esprit. Les paroles de l’homme et ses gestes. Et cette impression de familiarité que lui donnait l’homme. Et la certitude qu’il était un ancien soldat. Tout cela le trouble, il ne sait qu’en faire. Il a tellement tout oublié de sa petite enfance, avant de se transformer pour la première fois. Il ne savait même pas depuis combien de temps cela avait eu lieu ni même quel âge il avait. Il ne savait pas comment il grandissait : humain et corbeau ensemble ou chacun à son tour. Ces questions ne l’avaient jusque là pas trop préoccupées mais l’apparition de cette homme leur donnaient soudain une forme d’urgence. Comment une telle personne pouvait-elle lui sembler familière, alors que ses ronflements le faisait encore frémir. Il eut soudain envie de demander de l’aide à Narcisse, le garçon lui inspirait confiance. Il se tourna vers lui et lui dit :
Cet, homme, il me dit quelque chose… Je crois que je le connaissais, il y a très longtemps… Il me fait peur…
Se rendant compte de l’étrangeté de sa déclaration étant donné son âge apparent,il ajouta :
Je suis plus vieux que j’en ai l’air…enfin…je crois…
Il se demandait pourquoi il disait ça au jeune homme qu’il connaissait si peu. Il se calmait, et sa blessure se rappela à lui. Il porta sa main à sa tempe et esquissa une grimace.


Dernière édition par Robin Goodfellow le Lun 30 Mar - 21:02, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: "On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter." ft Robin    "On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter." ft Robin  I_icon_minitimeLun 30 Mar - 20:59

Dire qu'il était heureux eut été exagéré, mais Narcisse ne pouvait nier l'incroyable soulagement qui le saisit à la vue du petit sourire de l'enfant tremblant qu'il voulait protéger. Car oui, cet instinct flamboyant qui effaçait dans son cœur toute trace de peur et de timidité, c'était le désir ardent de défendre et d'assister ce petit être qu'il sentait trop fragile pour les événements. Pour une fois l'acrobate n'était ni la victime ni le serviteur de ses sentiments. Lâchement, égoïstement peut-être, il en éprouvait une satisfaction insolite. Un léger sourire vint orner les pâles lèvres du jeune homme. Soudain, Robin se jeta presque dans ses bras, oubliant jusqu'à sa tenue dans ce geste aussi surprenant que réconfortant. Car Narcisse pouvait désormais être certain qu'il n'avait pas encore fait de faux pas ce soir là. La sensation de l'embrassade lui était pourtant inconnue, presque étrangère contre sa peau froide. Il commençait doucement à se réhabituer à être touché, notamment grâce à l'action temps qui gangrenait ses souvenirs obscurs. Après s'être raidi une demi-seconde, le jeune homme passa donc doucement ses bras autour des frêles épaules afin de le serrer contre lui. Ah, il avait oublié... oublié combien ce simple geste emplissait le corps d'une chaleur qui gonflait le cœur, distillait du bonheur dans ses veines. C'est donc dans cette posture, de plus en plus agréable à son goût, qu'il attendit sa réponse, qui ne tarda pas à venir.

« Je vais bien, j'ai eu si peur... et vous, il ne vous a pas fait mal ? Il est tellement gros, il vous a écrasé ! »

Pris dans cette bulle d'humeur légère, l'acrobate laissa un éclat de rire s'échapper de sa gorge. La formulation de Robin était si adorablement naïve et à-propos qu'elle en devenait drôle. Narcisse envoya un regard à l'ivrogne, dont la bedaine s'élevait au son de ses ronflements sonores, puis adressa un léger sourire à son cadet. Il était de bonne humeur.

« Tant mieux dans ce cas... Et ne vous en faites pas pour moi, j'ai vu pire. »

Et alors que le dragon se perdait dans la délectation de cette émotion si rare et précieuse qui l'habitait, le corps contre le sien se raidissait graduellement. Le jeune homme ne se rendit compte de l'état d'anxiété de son compagnon lorsque la petite voix s'échappa des fines lèvres:

« Cet homme, il me dit quelque chose... Je crois que je le connaissais, il y a très longtemps... Il me fait peur... »

La bulle de bonheur éclata, céda ses biens à la cruauté de l'anxiété qui, déjà, le prenait à la gorge. En une fraction de seconde, un million de scénarios firent leur chemin jusqu'aux tréfonds de son esprit. La Peur venait de reprendre ses droits sur cette âme qu'elle avait trop longtemps épargnée. Narcisse se crispa, écarquilla légèrement ses yeux améthyste. Aucun mot, cependant, n'eut le temps de se séparer du stade de simple pensée. Déjà, Robin s'expliquait:

« Je suis plus vieux que j'en ai l'air... enfin... je crois... »

Une certaine dose de perplexité vint se mêler au mélange toxique d'angoisse et d'adrénaline qui brûlait ses entrailles. Il jeta un regard incertain sur le fauteuil qui soutenait l'ivrogne, pris d'une soudaine envie de le voir disparaître dans un "pouf" merveilleux qui l'éloignerait du garçon qui tremblait dans ses bras. Robin ne le savait sans doute pas, mais il eut difficilement pu tomber sur plus à-même de comprendre sa situation. Un passé semblable à un fantôme, qui vient hanter celui qu'il habite, c'était aussi le triste quotidien de l'acrobate. Ce dernier laissa ces émotions ô combien familières voiler ses iris alors qu'il se perdait de nouveau dans ses pensées. Que dire, alors que lui-même ne trouvait pas les solutions de ses propres problèmes ?

« Je... »

Il n'eut pas l'occasion de répondre, et sûrement n'y serait-il jamais parvenu de toute manière. Robin parut soudain égaré alors qu'il touchait son front du bout des doigts. C'en était définitivement fini du calme olympien de Narcisse: son inquiétude venait de balayer toute plénitude de son esprit. Il remplaça la main de son cadet par la sienne, tira doucement ses cheveux en arrière afin de mieux observer la plaie. Là, il fronça des sourcils, soucieux: le front de l'enfant lui semblait chaud. Ce n'était rien de grave mai il allait falloir s'en occuper. Seulement tant que l'intrus serait dans les parages, ils étaient tous deux bloqués. Il resta coi un instant, désireux de soulager la chimère, avant de se rendre compte de son irrespectueuse absence de réponse. Il envoya un nouveau regard vers l'homme qui inspirait tant de terreur à son cadet et songea, se demanda si, finalement, il n'était pas dans le même cas que Robin. Celui-ci effrayé d'un individu qu'il semblait connaître sans reconnaître, lui terrifié de personnes qu'il n'avait jamais croisé. Il adressa une mine à la fois triste et douce à son vis-à-vis:

« Ne vous embêtez pas à tenter de vous souvenir de lui... Parfois les blessures au crâne font cela, et d'autres souvenirs sont simplement effacés par la force des choses... »

Lui-même ne gardait plus qu'une image atrocement floue des personnes qu'il avait chéri un jour, des personnes qui avaient été sa famille, ses amis... Il décida d'arrêter là ses pensées. La victime ici, ce n'était pas lui. Il posa une main hésitante sur l'épaule de la chimère.

« Robin, je suis là. Je ne peux vous promettre grand chose, mais face à un ivrogne je pourrai m'en sortir... V-vous êtes en sécurité, au moins pour le moment. »

Alors qu'il se maudissait de son hésitation perpétuelle, l'incertitude vint se loger dans son cœur. Si vraiment l'homme était dangereux, que pouvait-il vraiment faire ?

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MessageSujet: Re: "On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter." ft Robin    "On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter." ft Robin  I_icon_minitimeLun 13 Avr - 21:00

La main de l’acrobate vint se poser sur le front de la chimère. Robin, en temps normal, se serait maudit intérieurement d’avoir ainsi inquiété quelqu’un qu’il connaissait à peine, d’autant que si la blessure était un peu douloureuse, il ne lui semblait pas qu’elle fût grave, mais il apprécia la sollicitude de son vis-à-vis et se laissa faire. Sa peur disparaissait petit à petit, même si les ronflements de leur agresseur réveillaient de temps à autres des pointes d’anxiété. Il avait l’impression d’avoir la tête qui tournait encore un peu, même si cette impression se dissipait. Il était surtout fatigué, épuisé même.
Et, s’il n’y avait eu cet ivrogne, qui lui rappelait tellement quelqu’un… Il voyait dans son esprit l’image d’un vieil homme, sans doute plus vieux que celui allongé dans le fauteuil à présent. L’homme de son souvenir, ou de son imagination, car même de cela il n’était pas sûr, était très grand. L’image était peu précise, mais il lui semblait qu’il y avait une certaine ressemblance entre les deux hommes, même si ce n’était pas la même personne. Un air de famille peut-être, mais, plus sûrement, l’apparence commune à ceux qui ont eu le même métier et qui, même à quelques décennies d’intervalles, ont eu des expériences semblables. Il n’arrivait pas à savoir, cependant, d’où pouvait lui venir une telle image. Il lui semblait que c’était un souvenir enfoui, qui datait sans soute d’avant sa première transformation. Oui, s’il n’y avait eu cet homme, Robin eût été heureux.
Mais, en l’état plus il cherchait à déterminer d’où pouvait provenir cette image, plus celle-ci s’estompait, comme un rêve au réveil, ne laissant derrière elle qu’un sentiment vague de malaise. Et cela lui faisait mal à la tête. Les paroles de Narcisse sortirent la chimère de ses tentatives désespérées de remémoration  :
Ne vous embêtez pas à tenter de vous souvenir de lui... Parfois les blessures au crâne font cela, et d'autres souvenirs sont simplement effacés par la force des choses...
Le ton de la voix marqua particulièrement la chimère. Il lui sembla que Narcisse y mettait une intonation douloureuse, comme si il connaissait intimement la frustration de ne pas connaître une partie de son passé. Il lui semblait même que la frustration de Narcisse était plus intense, plus ancienne aussi que la sienne. Car après tout, il n’avait oublié que des évènements de sa prime enfance, en un temps où les souvenirs sont de toute façon assez rare, et son manque ne venait que du fait qu’il ne connaissait personne qui pût lui parler de ce qu’il avait oublié. L’acrobate semblait avoir des souvenirs bien plus douloureux que les siens.  Cela l’intriguait. Il aurait voulu questionner le jeune homme, mais outre qu’il n’osait pas, il était trop fatigué pour vraiment avoir envie d’articuler une phrase. Il suivit cependant le conseil de Narcisse et cessa de s’interroger sur son passé, sur cet homme et la raison pour laquelle il lui semblait familier. Il se détendit un peu.
Un ronflement plus fort que les autres exhalé par l’ivrogne fit trembler une nouvelle fois Robin. L’acrobate dût s’en apercevoir, car, rassurant, il lui dit :
Robin, je suis là. Je ne peux vous promettre grand chose, mais face à un ivrogne je pourrai m'en sortir... V-vous êtes en sécurité, au moins pour le moment.
La chimère fit tout de suite confiance à Narcisse. Il ne remarqua même pas la légère hésitation dans la voix du jeune homme. Il avait besoin de ne plus être sur le qui-vive, toutes ces émotions l’avaient épuisé. Il tourna des yeux reconnaissant vers l’acrobate et, avec un vague sourire, lui adressa un « Merci » qui était à peine articulé.
Tous les membres de la chimère se détendirent. Il se lova entre les bras du jeune homme, posa sa tête encore ensanglantée sur sa poitrine et s’endormit. Sa respiration était calme et un large sourire se peignit sur son visage. Il était heureux et se sentait en parfaite sécurité. Il ronflait même un peu.
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MessageSujet: Re: "On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter." ft Robin    "On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter." ft Robin  I_icon_minitimeMar 19 Mai - 23:24

À vrai dire,
Narcisse n'était pas tout à fait rassuré. Depuis que ses pensées s'étaient tournées vers la potentielle dangerosité de l'homme qui comatait dans l'épais fauteuil à leurs côtés, son esprit semblait s'accrocher à cette idée jusqu'à ce qu'il ne puisse plus s'en délester. Son regard dériva nerveusement vers l'ivrogne, apeuré qu'il était, et il resserra inconsciemment son emprise sur Robin. Quoiqu'il arrivât, il se jurait de le protéger comme il pouvait. Ce n'était pas grand chose, mais il n'avait d'autre choix. Ses iris améthystes se fixèrent tant sur l'inconnu dont il ne savait quoi attendre qu'il sursauta presque en entendant la petite voix de l'enfant.
« Merci... »
Merci. Un seul mot, si court, si rapide, et pourtant suffisant pour le traverser d'un frisson. On venait de le remercier. Un grand sentiment de fierté et d'émotion vint le prendre en plein cœur. En cette soirée, il avait été utile, un peu, il avait aidé, peut-être. Et ce petit être au creux de ses bras lui en était reconnaissant. Un nœud agréable lui saisit la gorge et il s'empourpra sans trop savoir pourquoi. Il cligna des paupières, ému par cette simple parole. Un authentique sourire éclaira son fin visage et ses yeux pétillèrent soudain. Cependant, devant lui, Robin s'endormait. Son regard se fermait doucement, donnant à sa face un aspect plus poupin encore, plus innocent, réveillant des instincts protecteurs que le dragon ne se connaissait pas. Délicatement, il réajusta sa position afin qu'elle soit la plus confortable possible pour la chimère. Son sourire se maintint comme par miracle et il s'adossa doucement contre la bibliothèque, fermant les yeux. Là, il était bien. Son esprit tourmenté se trouva en paix dans ce lieu de culture, malgré les ronflements sonores de l'ivrogne et l'enfant lové contre lui. Pour la première fois depuis une éternité, il se sentait prêt à dormir. Lentement, il sentit ses pensées s'envoler vers de lointains pays, de ceux qu'il n'aurait jamais conscience de visiter, son corps flotter dans un univers brillant et calme. Il s'endormait, et l'absence de la nervosité qui le caractérisait depuis des années le choquait. Ses muscles se détendirent un à un alors que sa tête tombait doucement contre son épaule, ses longs cheveux d'argent tels des rideaux le préservant de la lumière mielleuse que la Lune projetait dans la salle. Un léger soupir de contentement s'échappa de ses lèvres closes. Son esprit lui échappait et, pour une fois, cela le soulageait. Pas de contraintes, pas de peur... Peut-être pas de cauchemar. Il avait espoir. Mais alors qu'il glissait lentement dans le voile ténu que les songes lui tendaient, un bruit retentit.

Il se redressa en sursaut, soudainement rappelé à une réalité qu'il ne voulait pas affronter. Robin était toujours dans ses bras mais il craignait d'avoir bougé sa plaie. Plaie qu'il devait faire soigner. Non, il ne pouvait pas dormir pour le moment. Un étau de déception enserra son cœur et il se mordit la lèvre. Son regard glissa de nouveau vers l'ivrogne, qui remuait comme un possédé dans son sommeil, gémissant si fort qu'il craignait que cela ne réveillât tout le cabaret. Robin dans ses bras, il se redressa et se demanda quoi faire. L'homme s'agitait de plus en plus et alla même jusqu'à grogner des insultes incompréhensibles. Visiblement la boisson n'avait rien amélioré chez lui. Un instant, Narcisse fut pris de pitié pour cet être qui, un jour, avait été lui-même, et qui se résumait désormais au mot whisky. Puis il se souvint de l'état de Robin après leur rencontre aux allures de mésaventure, et ses yeux se durcirent. Il serra un peu plus l'enfant dans ses bras et s'avança, soudain désireux de quitter l'endroit.

« NOOOOOOON ! »


L'acrobate sursauta alors que l'ivrogne se redressait soudain pour saisir son épaule nue d'une épaisse main si sale qu'il fut pris d'un frisson de dégoût. Une grimace déforma son visage et il toisa l'individu pour remarquer ses yeux vides. Somnambule. Il faisait du somnambulisme. Pour peu Narcisse en eut levé les yeux au ciel. Comment faisait-il donc pour s'empêtrer dans de telles affaires ?! Il se recula assez brutalement, désireux de se défaire de cette emprise qu'il refusait.

« Donnez-moi... Donnez-moi à boire... Boire... »

Apparemment cette idée obsédait cet odieux personnage jusque dans les limbes du sommeil, s'il en croyait le geste qui accompagna les paroles: il s'avança. Narcisse ne perdit pas de temps à réfléchir sur la ligne à suivre; il s'empressa de se rendre derrière l'étagère. Alors s'engagea la course-poursuite qui devait à jamais s'inscrire comme la plus ridicule de toute sa vie. Il devait fuir un homme soul endormi qui le poursuivait entre des rangées de livres, le tout en essayant de ne pas réveiller Robin. Une tâche ardue qu'il était déjà presque certain d'échouer. Un jour, il réunirait suffisamment de courage -ou de haine- pour frapper cet individu. Un jour. Peut-être.

Oups !:

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