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Neige

Cabaret du Lost Paradise - Forum RPG

Forum RPG fantastique - Au cœur de Paris, durant la fin du XIXe siècle, un cabaret est au centre de toutes les discussions. Lycanthropes, vampires, démons, gorgones… Des employés peu communs pour un public scandaleusement humain.
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 Event | Le Bal des folles [1889]

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Alice Lindel
Un cœur en chocolat
Alice Lindel

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MessageSujet: Re: Event | Le Bal des folles [1889]   Event | Le Bal des folles [1889] - Page 3 I_icon_minitimeDim 6 Avr - 4:14

Très franchement, rien ne se passait comme prévu, ce soir.

Un carnaval, c'était supposé être amusant, non ? Quel mauvais goût que la fête soit soulignée en même temps que le bal des folles, dans ce cas... C'était tenter le diable. Qui s'était peut-être invité à la fête, d'ailleurs, au vu de tous les malheurs qui affligeaient cette soirée, les uns après les autres. Si toutefois les autres étaient aussi malchanceux que moi, mais j'avais peu de mal à le croire. Toute cette soirée avait commencée par la disparition de cette patiente, ayant échappé à la surveillance de ses gardiens. Un bien mauvais signe, surtout dans cet endroit précis. Cependant, l'heure de jouer les détectives n'était pas encore venue, puisque j'étais tombée. De façon bête en plus, il fallait bien l'avouer... Après m'être excusée à ce jeune homme que j'avais bousculé – encore heureux qu'il n'ait rien eu en main, sans quoi il aurait dû dire adieu à ses vêtements – j'entendis une voix familière à mes côtés, celle d'un certain Lenoir. J'acceptai son aide pour me relever, quittant ainsi cette position agréable au regard des pervers, arrêtant à ces quelques mots mes excuses. De toute façon, Monsieur Momie n'avait pas l'air bien bavard, pour une raison qui m'échappait !

« Ça va aller, il n'y a pas eu trop de mal... Merci Frédéric. »

Je balayai la salle du d'égard pour tenter de retrouver la patiente. C'était elle qui m'inquiétait, plutôt que mon état. Cela nous ferait à tous une belle jambe, si une autre des folles s'échappait de la Salpêtrière, tout de même... C'était déjà bien assez compliqué comme cela. Heureusement, elle était tout près du second jumeau, qui semblait avoir récupéré le poisson. Avoir un coup de main n'était pas de trop ! D'ailleurs, peu de temps plus tard, un jeune infirmier vint l'accoster. Sans doute voulait-il la raccompagner jusqu'à sa chambre. Dommage pour son « oiseau » toujours porté disparu. Elle semblait si triste... C'est vrai qu'au fond, ce n'était pas de sa faute si elle se comportait étrangement. Quelques plumes attirèrent mon regard, par terre, laissées derrière par un autre costume, sûrement. Je les ramassai et avec un ruban, je les attachai ensemble pour tenter de former quelque chose de semblable et qu'elle pourrait mettre dans ses cheveux, en attendant qu'elle retrouve son cher oiseau. Elle repartit un peu plus heureuse, sans que j'aie pu apprendre son nom toutefois. Il faudrait que je tente d'obtenir l'information, lors de ma prochaine séance... Étrange. Ce serait peut-être la première fois que j'aurais hâte à retrouver ce bureau morose. Ce fut à ce moment qu'un détail me frappa.

« Euh ... Au fait. Où sont passés tous les autres ? La fête est déjà terminée ? »

Il n'était pourtant pas si tard que cela, d'un certain point de vue, puisque la fête avait commencé à 20 h tapante. Les événements avançaient-ils seulement, à l'extérieur de ces murs ? Difficile à dire. Pourquoi personne ne venait-il donc nous mettre au courant ?
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MessageSujet: Re: Event | Le Bal des folles [1889]   Event | Le Bal des folles [1889] - Page 3 I_icon_minitimeDim 6 Avr - 19:40

C’était beaucoup trop. Leur errance au coeur de l’hospice s’était trop éternisée, ce qui n’était pas pour rassurer Rita, qui sentait l’affolement l’envahir peu à peu. Le seul motif de sa venue ici s’était tout simplement volatilisé et, désormais, la banshee crut perdre tous ses repères. Une âme ne se volatilise pas comme cela, nom de nom ! Ses jambes fatiguées suivaient avec difficulté leur guide, cette dernière dansant presque devant les deux jeunes gens. Narcisse, quant à lui, marchait un peu gauchement, comme retenu qu’il était par la méfiance et l’inquiétude. Ce n’était pas la chanteuse qui allait lui donner tord, puisqu’elle était tout simplement terrifiée. Pour elle, la nuit s’obscurcissait de plus belle, son chemin se faisait de plus en plus incertain et ses pas de plus en plus lourds. Pour lui, il semblait que sa nervosité était tellement débordante qu’il ne put se restreindre à rester silencieux :

« - Excusez-moi de vous importuner, madame, mais où nous emmenez-vous ? »

C’était une question que Rita aurait bien voulu poser également. Le ton sec de l’infirmière lui coupa pourtant toute envie d’ouvrir la bouche pour autre chose que de gonfler sa poitrine avec un air chargé d’anxiété.

- Je connais cet endroit mieux que vous, jeune homme, et je me permets de vous guider à travers lui.

Ce n’était pas dans ses habitudes d’être impressionnée par de simples humains. Cependant, peut-être était-elle trop épuisée pour pouvoir faire preuve d’orgueil et de sang froid, et Rita se put s’empêcher de frissonner. Nerveusement, elle lança un coup d’oeil vers Narcisse, qui, pour une fois, se montrait plus courageux que la banshee. Cela lui donnait un petit côté vaillant, du moins depuis la hauteur de Rita. Voir son visage en pleine lumière et avec vingt centimètres en plus lui aurait peut-être pu faire changer son avis à ce moment, toutefois, la jeune femme ne put s’empêcher de le trouver incroyablement valeureux, en tout cas beaucoup plus qu’elle ne l’était.

- Madame, notre seul souhait est de se diriger vers la salle de réception... s'il vous plaît.

Cependant, il était plausible que Rita avait déjà perdu la tête en cet instant, car elle ne s’empêcha pas de se rapprocher sensiblement de l’acrobate et de saisir un morceau de sa tunique grise, s’y accrochant fermement. Autant avoir perdu toute fierté, autant ne pas le cacher. Elle garda pourtant le silence, ne souhaitant pas rajouter de la gêne entre eux, même si elle avait senti le garçon tressaillir légèrement. Ce contact n’eut pas l’effet de tranquilliser la banshee, mais au moins ne se perdrait-elle pas dans les longs couloirs et escaliers de plus en plus étroits.

Néanmoins, au fil des minutes à déambuler dans le bâtiment, un léger réconfort la traversa lorsque les portes menant à l’extérieur la ramenèrent sous le faible éclat de la Lune. Même la lueur de ce si détesté astre lui permettait d’alléger son coeur.
Mais le trajet n’était de toute évidence pas encore terminé, car l’infirmière les héla, afin que les deux compagnons poursuivent leur marche incertaine. Tous les trois longèrent de nombreux murs d’une hauteur presque titanesque, derrière lesquels se dégageait une forte odeur de fleur, invisibles dans l’obscurité, jusqu’à arriver devant un énorme bâtiment noir, en contre-jour du rayonnement de la Lune.

- Les invités attendent ici. C’est toujours là qu’ils les amenaient, avant. C’est ce qu’ils m’ont dit.

Par un ton et par des gestes doucereux, l’infirmière leur indiqua une petite porte entamée par les vers. La blouse blanche de cette dernière flottait doucement, apportant un air fantomatique à cette scène, une apparence à laquelle Rita aurait dû être habituée. Au contraire, cela lui fit froid dans le dos. Lentement et un peu réticent, les deux invités pénétrèrent dans la sombre construction, suivis de près par leur guide, qui referma lentement la porte vermoulue derrière eux, coupant le passage à toute lumière, qui aurait pu encore sauver le peu de courage de la banshee.
L’infirmière indiqua l’emplacement d’une lanterne électrique, accrochée au mur, que Narcisse attrapa car il était le seul, entre les deux errants, à l’atteindre. Le jeune homme l’alluma promptement, révélant un long couloir en pierre et sans aucune ouverture, même pas quelques meurtrières. La nurse les pressa d’avancer, encore plus rapidement. Rita trébuchait sur sa robe et sur les dalles irrégulières, ne voyant presque rien sur son chemin. Et l’infirmière allait de plus en plus vite, eux aussi, transformant la ballade en véritable course-poursuite. C’était comme un instinct de survie qui prit les deux jeunes gens, qui se précipitaient dans les sinueux couloirs, cette fois-ci dans le but de semer leur accompagnatrice. Elle riait, ils s’essoufflaient. Narcisse et Rita prenaient tous les embranchement possibles entre les salles fermées par des barreaux, humides et insalubres. Une prison, cette folle les avait amenés dans une prison ! Et maintenant elle les pourchassait de son rire irrégulier, qui résonnait dans les cages glacées.

Et enfin, le silence se fit. Le dernier écho de l’éclat malsain les atteignit, puis s’éteint entre les pierres des murs et les anneaux en fer. Rita reprit lentement son souffle, avant de redresser sa tête en sueur et ébouriffée. Zut, sa coiffe était tombée, Rita avait pourtant promit de la ramener sans une plume manquante. Encore un coup à se faire sermonner par l’accessoiriste. Elle lança un regard fatigué à son compagnon, qui se remettait de ses émotions de son côté. La lanterne qu’il tenait clignotait faiblement, comme sur le point de s’éteindre, mais elle suffisait encore pour que le corps de l’acrobate lui apparaisse en entier. Tout d’un coup, Rita hoqueta, se sentant sur le point de pleurer. C’était beaucoup trop. Elle avait dû subir trop de contrariétés pour rester stoïque, ce qui l’ébranlait considérablement. Elle n’avait presque plus la force d’être ironique, même en voyant l’air débraillé que les deux s’exhibaient l’un à l’autre. Et, bien qu’il manquait des franges à sa robe, la banshee ne s’en plaignit pas. Néanmoins, elle émit un sourire fatigué au manteau froissé et à la couronne de l’acrobate, qui pendait lamentablement le long de sa chevelure argentée.

- Voyez-vous ça, un Roi Elfe au diadème abimé et une indienne à qui il manque des plumes, c’en est pathétique.

Rita s’assit contre un mur, glissant le long de celui-ci. Des gouttes d’eau tombaient à intervalle régulier, berçant presque la banshee dans un sommeil dont elle n’avait que trop besoin. S’il s’agissait de réussir à sortir d’ici, ce n’était pas sur la pauvre jeune fille qu’il fallait s’appuyer, le poids de sa propre fatigue pesant déjà lourdement sur ses épaules. Ha, « pauvre jeune fille », la bonne blague. Lentement, Rita songea à se fondre dans les ténèbres environnantes, et à n’en bouger que lorsque que son envie d’errer la reprendra. Comme autrefois, dans les marais et les lochs.

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Dolores Keller
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MessageSujet: Re: Event | Le Bal des folles [1889]   Event | Le Bal des folles [1889] - Page 3 I_icon_minitimeDim 6 Avr - 21:56

Dolores passa plusieurs minutes en chemin à expliquer à son amie June la solution de l'énigme. Elle se sentait plutôt fière d'avoir compris cela toute seule, grâce à son propre cerveau made in Keller. Finalement, le chemin jusqu'aux logements était plutôt long, si bien qu'Adam eut le temps de poser quelques questions au scientifique démoniaque, en fait il était le seul du groupe à se soucier vraiment de la demoiselle disparue. Doctoresse, elle, ne pensait qu'à suivre les pistes données, sans trop réfléchir au résultat.

- D-D-Docteur Kellerstein ?
- Parle novice, je t'écoute.
- Vous pensez que Calliopée est…
- Une femme ? C'est probable oui.
- Non est…
- Un homme ? Je n'ai pas regardé si elle avait de la barbe…
- Non ! Est morte !

Dolores s'arrêta net et tourna sa tête en direction du petit interne, effrayé à l'idée d'avoir énervé la doctoresse. Par précaution, il fit deux pas en arrière et grimaça légèrement, inquiet à l'idée de se faire hurler dessus par la jeune femme. Cette dernière le fixa droit dans les yeux puis approcha son visage à quelques centimètres du sien avant de lever la tête, réfléchissant vaguement à l'idée de son jeune sous-fifre.

- Hmmm, non, ce serait trop décevant.
- D-D-Décevant ? J'aurai dit rarassurant !
- Rarassurant ? Oh la vie d'une hystérique, aussi intéressante soit-elle, ne mérite probablement pas tant d'inquiétude, mon petit, aucune vie ne le mérite en fait… Sauf peut-être celle de Manfred.
- J'espère qu'on la retrouverera bientôt…
- Je préfèrerai plutôt savoir qui a écrit ces deux énigmes, il devait être sacrément tordu comme type. Peut-être qu'il s'agit d'un hystérique lui aussi.
- Cette maladie ne se limite pas au sexe féminin ?
- Elle ne se limite pas qu'aux êtres humains non… Enfin, je crois. Je parle beaucoup non ? Manfred, quand je parle autant, met moi un coup de bec sur la joue, ça me fera taire, d'acc-Aïeuh !

Le petit groupe reprit alors sa route, cette fois ponctuée par les coups de becs de Manfred sur la joue gauche de Dolores. Adam semblait pensif, la dernière phrase de la doctoresse l'avait laissé dubitatif. Il ne pouvait s'empêcher de penser à ce dont lui avait parlé son père lors de l'apparition du docteur Keller à Paris. Cette idée de l'existence de créatures qui côtoient les humains depuis de nombreux siècle semble tout-à-fait irrationnelle, pourtant elle n'est pas impossible. Et puis, qu'est-ce qu'un interne récemment diplômé comme lui pourrait y faire ? Il a à peine peur de son ombre, rencontrer des vampires ou des Loup-garous serait impensable pour lui.
Le jeune homme leva discrètement les yeux, fixant la doctoresse du regard, cette dernière étant trop préoccupée par son pigeon pour le remarquer.
Et elle, qu'est-ce qu'elle était au juste ? Elle avait tout l'air d'une simple humaine, pourtant d'après son père elle aurait été créée par ledit Franz Keller, médecin et scientifique de renommé qui a cessé de donner de ses nouvelles après le décès de sa femme. Se pourrait-il que cette doctoresse soit en fait la femme du docteur Keller mais ressuscitée ? Oh ! Est-ce qu'elle serait une morte-vivante ? Non, d'après certains livres ils dégagent une odeur pestilentielle.

- À quoi penses-tu mon petit novice ? Tu n'espères quand même pas détrôner ton maître absolu ?
- Hein ? Ah ! Non ! Je sais pas… V-v-v-v-voilà les logements en question !

Le jeune interne accéléra la marche, trop gêné à l'idée de recroiser le regard de la doctoresse. La jeune femme aperçut quelques personnes errer autour du logement 13, différent des autres de part son état délabré et sa porte complètement rouillée. La jeune femme s'approcha de celle-ci et la gratta avec son ongle avant d'entrer dans la pièce, portant son regard sur ses moindres recoins, attirée par l'apparence délabrée de la chambre.
Finalement, les yeux du petit groupe se posèrent sur le journal de la dernière résidente des lieux ainsi que sur un petit papier qui y avait été glissé, provenant d'un jeu de mot mêlé à peine entamé.

- Oooooh ! Louise aurait adoré y jouer ! Mais il y a peu de cases, ça se fait vite…
- J-J-Je ne comprend rien… Il faut partir de la Salpètrière ?
- Hm ? Pourquoi donc novice ?

Ainsi, le petit groupe se concentra pour trouver la solution qui avait probablement été trouvée quelques minutes plus tôt par ceux qui étaient déjà sortis. Dolores n'aimait pas vraiment avoir une longueur de retard sur les autres, mais visiblement pour ce petit jeu d'énigmes elle ne pouvait pas rattraper les autres. Surtout que cette fois-ci l'énigme était aisément compréhensible mais difficile à mettre en pratique. Glissant ses doigts le long des cases lettrées, l'homonculus réfléchit quelques secondes puis repartir gratter la porte rouillée, avant de revenir chercher la réponse à l'énigme. Elle répéta le petit rituel trois ou quatre fois, trop agacée par ces résidus de rouille qu'elle adorait gratter avec ses ongles pour une raison qui échappait à tout le monde.

- Docteur Kellerstein vous…
- Chhhht ! CHHHHHHHT ! Novice, taisez-vous ! Arrêtez de parler je suis sur le point de trouver !
- Mais…
- Une petite seconde, je vais ressourcer mon esprit.

L'homonculus repartit gratter un petit reste de rouille qui restait dans son esprit depuis qu'elle était entrée dans la pièce. Aussi vicieux que cela puisse paraître, Dolores ne pouvait pas s'empêcher de penser à ce petit morceau de rouille et le grattait presque compulsivement, cherchant à retrouver la peinture bleue qui se cachait derrière. Ce ne fut que lorsque que le morceau tomba enfin que la doctoresse poussa un cri de joie, levant les bras en l'air comme signe de la victoire.

- J'ai trouvééééé ! Allons vous autres ! Partons sauver cette donzelle !

Quittant les logements en courant, le petit groupe rejoignit la jeune femme sans trop comprendre quoi que ce soit. Il suffisait de suivre le chemin ! Ce n'était pas compliqué. À présent, plus aucun problème ne saurait faire face à la doctoresse, sauf peut-être le fait qu'Adam avait remarqué que la main de Kellerstein était entièrement recouverte de rouille…

HRP:
Edward White
l Dans l'ombre du loup l BIG BOSS l
Edward White

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MessageSujet: Re: Event | Le Bal des folles [1889]   Event | Le Bal des folles [1889] - Page 3 I_icon_minitimeLun 7 Avr - 9:09


    Un soupir s'échappa des lèvres d'Edward lorsque, après avoir peut-être compris quel mystère renfermait ce nouveau code, il chercha d'un œil alerte son neveu dans la chambre. Ce dernier avait réussi à retrouver la proximité de l'aînée des filles Voelsungen, pour le plus grand désarroi du loup-garou qui voyait là une alliance dangereuse que la matriarche n'hésiterait certainement pas à exploiter. Il s'était pourtant juré de ne pas intervenir dans les relations d'Andréa, mais celle-ci l'inquiétait au plus haut point. Pourtant, il resta sagement à sa place, se contentant de surveiller le jeune homme en coin, non sans songer qu'Anastasia le tuerait si elle apprenait avec qui son fils chéri se trouvait à cet instant.

    Préférant laisser le jeune homme en charmante compagnie, il attendit que le message de Calliope et le carnet qui l'accompagnait ait fait le tour des quelques curieux avant de le récupérer. Il eut alors l'occasion de le relire en détail et de mettre en pratique ses théories. Plusieurs minutes lui furent nécessaires avant d'arriver à un réel résultat. À nouveau, le nom d'un lieu était mentionné et Edward fut plus que surpris de constater que ce dernier était tout proche de la prison visitée un peu plus tôt. Afin de ne pas perdre davantage de temps, il se présenta à nouveau au directeur qui l'accueillit avec un ton où perçait une pointe de soupçon :

    « Encore vous ? Qu'allez vous m'annoncer cette fois. Vous avez à nouveau trouver comment déchiffrer ce charabia ? Qu'il ne faut pas prendre de fiacre ?
    - Précisément.
    - Allons bon ! Voilà qui est de plus en plus étrange M. White.
    - Peut-être préférez vous que je n'en dise rien ?
    - Ne soyez pas stupide. Alors, quel chemin doit-on suivre pour retrouver cette pauvre fille ?
    - Et bien voyez-vous, il suffit de lire la route indiquée par cette demoiselle en empruntant les mots de la grille présentée. Ainsi nous commençons au bout du mot « Mars », ici, puis il suffit de suivre les indications en prenant en compte que chaque mot représente une rue. Si vous voulez bien… »

    Empruntant un crayon au directeur, Edward traça sur le papier la suite de lettre révélée par le texte de Calliope.

    Comment décrypter le message:

    « Saint-Claire, lut le gérant de l'hospice avec surprise. Parbleu, mais nous étions à côté !
    - Il semblerait.
    - Et nous n'avons rien vu ?
    - Rien. Mais ce serait là l'occasion de nous rattraper si la demoiselle s'y trouve.
    - Dépêchons nous, cette fois-ci, elle n'aura pas le temps de nous poser un autre de ces mystères.
    - N'ayez crainte monsieur, je pense que nous arrivons au bout de nos peines. »

    L'homme jeta un regard interrogateur à Edward, puis bombant le torse il se remit en marche suivit de sa petite cour dans laquelle le lycanthrope remarqua deux patientes qui semblaient grandement s'amuser. Il les laissa prendre de l'avance, poursuivant la lecture du carnet avec intérêt.

    -----------------------

    Andréa ne fut pas mécontent lorsque la jeune et jolie magicienne perça la foule amassée dans cette obscure petite chambre, dont le trop plein de poussière commençait à lui chatouiller la truffe. Un sourire illumina davantage son visage lorsque la belle vint le trouver pour résoudre ce nouveau mystère, sourire que même ses difficultés à lire ne pouvait entacher. Ils discutèrent un peu, le louveteau s'amusant de l'idée tout à fait saugrenue qu'Edward puisse être son père, sans vraiment songer que la tension entre Élise et ce dernier puisse t'être forte.

    Il essaya de lui apporter son aide au mieux, le tout en dissimulant ses problèmes illettrismes car d'après son oncle, les jeunes filles aimaient les gens cultivés. Fort heureusement pour lui, Éléna – ce fut ainsi qu'elle se présenta – avait eu la bonne idée de lire la lettre de Calliope à haute voix, ce qui fut d'un grand secours pour son chevalier servant du soir. Tous deux penchés sur le message, ils en oubliaient le reste du monde, jusqu'à ce que la demoiselle ne remarque un chat en pleine lacération du pantalon d'un autre matou. Andréa reconnu ce dernier comme le psychiatre que son oncle avait catalogué d'« amusant », avant que ses iris noisette ne retournent au félin qui émit un aboiement discret.

    « Yvonne ! » Lâcha le louveteau en se précipitant jusqu'à l'animal qu'il arracha avec un peu de difficulté à sa nouvelle conquête.

    Il s'excusa avec insistance auprès du médecin et retourna auprès d'Éléna, le chat maintenu dans ses bras avant de faire les présentations, évitant de justesse un coup de griffe.

    « Éléna, voici Yvonne. Elle appartient à la doctoresse qui vient au cabaret. On se connait bien, mais je crois que là… »

    Il fut coupé par un aboiement. Visiblement la féline n'avait pas du tout appréciée que l'on écourte sa nuit de noce. Elle s'agita avec insistance, remuant entre deux jappement, avant de parvenir à se dégager de l'étreinte de son kidnappeur, ce dernier écopant d'une belle griffure avant que l'animal ne prenne la fuite. Andréa inclina la tête, perplexe, puis gêné, il passa une main derrière sa tête et sourit innocemment à jeune fille, abandonnant finalement :

    « Elle doit être fâché. J'ai dû l'empêcher de se trouver un M. Chat. »

    Mais alors qu'ils reportaient toutes leur attention aux indications laissées par la disparue, toute la salle se mit en branle, puis se vida peu à peu. Éléna fut appelée par sa famille et les deux jeunes gens durent se séparer. Le message avait dû être décodé, pourtant le louveteau fut surpris de voir que son oncle n'avait pas quitté la salle, plongé dans sa lecture. Il s'en rapprocha, s'installant sans un mot à ses côtés alors qu'il guettait par la fenêtre le passage de la famille d'Aldrick.

    -----------------------

    « Elle est mignonne non ? Souffla Edward, sans délaisser le carnet de l'infirmière.
    - Qu… Euh… Oui.
    - Pourquoi tu n'es pas partie avec elle ?
    - Parce que tu es resté là.
    - Et tu crois que je ne peux pas me débrouiller ?
    - À vrai dire… Non. »

    Edward leva le nez de ses pages, posant un regard curieux sur son neveu qui lui souriait avec malice. Il haussa un sourcil, ne comprenant pas où Andréa voulait en venir. Ce-dernier, n'ajoutant rien, engagea la conversation sur un tout autre sujet :

    « Tu as trouvé quelque chose ?
    - En fait oui. Les dernières pages sont sans queue ni tête, mais on y retrouve presque les même déclarations que celles que Calliope a fait avant sa disparition. Cette idée d'enfermement, de chaleur, de froid…
    - Vraiment ? L'infirmière était également folle alors ?
    - Sur les derniers mois de sa vie, oui. Elle parle aussi de la place Sainte-Claire.
    - De ?
    - C'est là que se rend ta demoiselle.
    - Ce n'est pas…
    - Il semblerait que Céleste Girault y ait dissimulé le « trésor », en offrande à la Sainte.
    - Il y a bien un trésor alors ?
    - Oui, mais je crains qu'il n'ait rien avoir avec l'image que l'on s'en fait. »

    Andréa voulut en savoir plus, mais à peine avait-il ouvert la bouche que son oncle reprenait la parole, lui confiant un morceau de papier arraché au carnet sur lequel il avait rapidement griffonné quelque mots.

    « Tu donnera ça à Aldrick. En espérant qu'il ait le sens de l'humour et que sa mère te laisse approcher.
    - Euh… D'accord mais j…
    - Viens, nous devons faire vite, ils ne savent pas encore où chercher.
    - Et toi tu sais ?
    - Céleste l'a indiqué. »

    Ils quittèrent la pièce d'un pas rapide et rejoignirent en un clin d'œil le petit groupe posté au centre de la place Sainte-Claire. Edward fit alors signe à Andréa d'aller retrouver Aldrick, pendant qu'il se dirigeait vers l'espace indiqué dans le carnet. Malheureusement pour lui, le directeur l'avait remarqué et il fut forcé de s'interrompre dans son élan :

    « Ah M. White. J'ai une question pour vous. Dites moi si vous voyez Calliope quelque part ?
    - Et bien… Il semblerait que non Monsieur le directeur.
    - Bien. C'est ce qu'il me semblait aussi. En ce cas, savez-vous où nous pouvons trouver la patiente.
    - Pas le moins du monde, mais je suis persuadé que votre réponse se cache ici.
    - Allons bon ! Si c'est encore une de ces satanée éni…
    - Regardez ! C'est mademoiselle Calliope, elle a été retrouvée ! »

    La dizaine de personne qui composait leur cortège se retourna d'un bloc. Edward lui-même fut surpris de voir deux internes les rejoindre avec la malade, très probablement assoupie, dans les bras du plus âgé. Un médecin présent se précipita rapidement à sa rencontre, récupérant délicatement la jeune femme sans l'éveiller, alors que les noms des deux héros étaient déjà sur toutes les lèvres. On voulait savoir où ils l'avaient retrouvé, si elle avait évoqué d'autres énigmes, comment elle les avait accueilli… Les questions se bousculaient et Edward crut voir là le moment le plus opportun pour lui de disparaître. Mais à nouveau, le destin en avait décidé autrement.

    « Attention, elle se réveille ! »

    Calliope avait été installée sur un banc de la promenade, mais elle sortit si violemment de sa torpeur que le docteur qui l'encadrait n'eut pas de temps de l'arrêter. Elle fendit la foule qui s'écarta sur son passage, finissant sa course dans les bras d'Andréa qui tenta de la contenir. Visiblement déboussolée, la pauvre tendait les bras avec la force du désespoir, son regard vitreux figé dans une unique direction. Edward voulut venir en aide à son neveu, mais déjà les deux internes l'avaient récupérée. Elle se débattit avec une force insoupçonnée, mais lorsqu'elle vit que le combat était perdu d'avance, elle hurla d'une voix qui semblait sortir d’outre tombe :

    « Enfermé pour chanter dans ce cri la Sainte en boite pleure trop à sa douce musique. Elle danse. Le cerveau du génie jamais ne dors. »

    Un silence. Tout le monde se regarda. Puis dans un ultime soubresaut, Calliope s'écria :

    « Enfermé, au compte de trois… »

    Incapable de terminer sa phrase, la pauvre s'évanouit. Elle fut soutenue par les médecins, mais la nouvelle crise de la jeune femme avait fait tomber une chape de plomb sur la petite assemblée. Le silence dura un temps, jusqu'à ce que le directeur ne reprenne la parole :

    « Mesdames et messieurs, cette terrible aventure est terminée. Je vous remercie pour votre aide. Cette jeune fille va être prise en charge avec soin par notre hôpital.
    - Mais et ce qu'elle vient de dire. Ce ne serait pas une nouvelle énigme ?
    - J'en doute. Vous avez bien entendu, cela ne voulait absolument rien dire.
    - C'est vrai, mais peut-être que…
    - Dans le cas où il y aurait, effectivement, un sens caché, je pense qu'il vaut mieux éclaircir tout cela au chaud, il serait dommage que ce sauvetage se solde par la maladie de l'un d'entre vous.
    - Oui, bien évidemment. Nous vous suivons Monsieur le directeur. »

    Et l'on regagna la salle de réception pendant que Calliope était emmenée dans sa chambre où elle serait, très probablement, installée sous bonne garde. Pourtant, si la majorité suivit sagement le maître des lieux, quelques irréductibles restèrent sur la place Sainte-Claire, probablement certains de démêler l'ultime énigme de cette affaire.



-----------xxx-----------xxx-----------xxx-----------

Paroles de fou


L'histoire arrive à son terme et la pauvre Calliope a été retrouvée saine et sauve. Pourtant, tout le monde ne semble pas croire à la fin de l'aventure. Y aurait-il un dernier mystère à percer ? Les dernières paroles de la malade semblent sans queue ni tête, mais cette aventure nous a prouvé qu'elle pouvait-être d'une adresse rare dans l'art de la dissimulation.

À vous de voir ! À vous de déduire, à vous de choisir. Si votre personnage a suivi le petit cortège de curieux ou que vous vous trouvez sur place au moment de l'arrivée de Calliope, il vous faudra choisir entre la raison du directeur et l'entêtement d'autres participants. Si un secret se cache bel et bien dans ces mots, afin de ne pas compromettre la recherche des participants qui s'y intéresseront, évitez de donner la façon dont vous vous y êtes pris pour le comprendre ou l'endroit ou vous vous rendez (sauf si vous postez le dernier jour de la date limite) !

Quelques rappels. Vous pouvez toujours utiliser un membre du corps médical pour vous aider à vous retrouver, ouvrir une porte, trouver une lampe et autres interventions inopinées. De même, le plan des lieux (cliquez) reste à votre disposition.

Enfin, voici pour quelques participants, des obligations plus précises découlant directement de votre premier poste :
  • Nath & Domi : Dominick, toutes mes félicitations, tu as trouvé le passage qui mène au placard ! Mais rassurez vous, votre calvaire se termine. Ce cher Docteur Chartier est revenu vous libérer, s'excusant à cause des plombs qui ont sauté et de cette satanée porte qui se bloc au moindre courant d'air. Ce ne sera que plus tard que vous apprendrez qu'il est expert dans le domaine des phobies. N'auriez vous pas été ses cobayes ?

  • Rita : Narcisse ne pouvant pas répondre à la dernière manche, tu seras sauvée par une infirmière, une vraie cette fois, et tu découvrira que c'est du'elle que vient la lumière que tu cherches.

  • Gaby et Bastian : Que ce soit en cours de route ou alors que vous quittiez à peine l'ancien cimetière, vous avez probablement croisé deux internes à qui Calliope sera confiée. Vous êtes libres de vous organiser comme vous le souhaitez, tant que la jeune femme termine dans les bras de l'un d'entre eux o/ Et désolé pour la première version où vous bougiez.

  • Aldrick : Andréa est parvenu à franchir la barrière maternelle pour te confier discrètement le petit mot d'Edward. Ce dernier ne perdant pas le nord, c'est une petite énigme qu'il te faudra découvrir au plus vite !
Message mystère:
Le mystère se dévoile !







Vous posterez à la suite ce message, sans ordre particulier et vous avez jusqu'au dimanche 13 avril (au soir) pour participer à cette dernière partie o/

N.B. Le directeur écrit toujours en khaki, et notre folle préférée en palevioletred.

Vous pouvez toujours me joindre par MP pour la moindre question ! Je répondrais au plus vite, comme d'habitude ~
Encore merci à tous pour votre participation !
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Dolores Keller
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MessageSujet: Re: Event | Le Bal des folles [1889]   Event | Le Bal des folles [1889] - Page 3 I_icon_minitimeMer 9 Avr - 17:09

Le petit groupe atteignit rapidement la cour Sainte Claire, prochaine étape du jeu de piste. Durant le trajet, Dolores put expliquer à ses compagnons comment elle s'y était prise (non sans fierté), sans prêter attention au regard interloqué d'Adam qui marchait à ses côtés. En arrivant, ils virent que plusieurs personnes s'étaient déjà regroupées au centre de la cour, cherchant du regard où se trouvait la prochaine énigme. L'homonculus aperçut au loin des personne qu'elle connaissait, dont ce cher Edward qui avait toujours une longueur d'avance sur elle à son plus grand malheur. Quoiqu'il en soit, une chose était sûre, le jeu d'énigmes touchait à sa fin, enfin, probablement, qui pouvait être suffisamment tordu pour concocter de nouvelles énigmes de ce genre là ? Et puis, les énigmes c'était marrant, mais à longue cela énervait les gens (surtout ceux qui ne trouvaient pas les réponses en fait). Soudain une voix s'éleva au-dessus du brouhaha ambiant, accompagnée d'un doigt pointé en direction de deux hommes, dont un portant une jeune femme inconsciente dans les bras.

- Regardez ! C'est mademoiselle Calliope, elle a été retrouvée !

Le personnel médical se précipita en direction des deux internes qui avaient récupéré la disparue. Adam s'apprêta à les rejoindre mais Dolores le saisit à temps par le col, le forçant à rester à ses côtés. Il manquait quelque chose, l'histoire ne pouvait pas se finir aussi rapidement et Adam était son sous-fifre, pas celui de la Salpêtrière. On approcha alors Calliope au centre de la cour, tous les regards étaient posés sur elle, se demandant si elle avait été agressée ou si elle était encore en vie. Un médecin posa ses doigts sur le pouls de la demoiselle, et fit un signe de la tête en assurant tout le monde qu'elle était simplement endormie. Dolores préféra rester en retrait et regarda l'état de la robe de la folle ainsi que celui de ses chaussures en quête d'indices pour savoir si elle avait réellement fugué ou non.

Elle lança un regard à Manfred puis leva les yeux, essayant d'imaginer concrètement ce qui avait bien pu se passer. Une autre voix la fit alors sortir de sa torpeur.

- Attention, elle se réveille !

Adam semblait à la fois excité et effrayé, tout comme Dolores il s'était pris au jeu et s'attendait déjà à guider le groupe pour trouver la solution d'une autre énigme. La folle se redressa de façon inattendue puis commença à se débattre lorsque les médecins essayèrent de la laisser allongée. Son corps sembla alors convulser énergiquement jusqu'à s'arrêter d'un coup. Calliope parla alors d'une voix froide et vierge de tout sentiment, faisant circuler un frisson général dans toute l'assemblée.

- Enfermé pour chanter dans ce cri la Sainte en boite pleure trop à sa douce musique. Elle danse. Le cerveau du génie jamais ne dors.

Plus personne n'osa prononcer un mot, tout le monde se regarda, interloqué, jusqu'à ce que Calliope continua sa faible tirade.

- Enfermé, au compte de trois…

Elle s'évanouit à nouveau, précipitant tous les médecins de l'assistance sur son cas. Adam se gratta la tête, n'ayant pas vraiment compris les paroles de la folle. Les autres spectateurs agirent de même et, guidés par le directeur, presque la totalité de l'assemblée sortit de la cour, laissant quelques retardataires derrière eux. Le jeune interne, hébété et ne sachant que faire, commença à partir lui aussi, mais encore une fois Dolores l'attrapa par le col et le tira dans sa direction.

- M-M-Mais madame Kellerstein, qu'est-ce que…
- Chhhhht ! Mon instinct de docteur machiavélique me dit que ce n'est pas fini !
- C-C-Comment ça ?

Dolores se redressa alors et scruta les alentours. Elle sourit alors malicieusement en voyant un charmant gentleman lui faire discrètement signe au loin.

-----✚-----✚-----✚-----

Oh, la vie de super-héroïne de la nuit était parfois tellement ingrate ! Beaucoup de choses leurs sont interdites, comme une vie normale, un quotidien, une histoire d'amour… Ces deux-là étaient faits pour être ensemble ! Elle, une charmante féline aussi belle et élégante que son regard est acéré, et lui, un grand et beau mâle aux oreilles de velours. Oui, ils avaient tout pour eux, mais comment allait-il réagir lorsqu'il découvrira la véritable identité d'Ypsilonne la guerrière ? Prendra-t-il peur ? Ou est-ce qu'il la rejoindra dans sa quête de la justice ? Pourront-ils devenir le couple le plus redouté de tout Paris ? Et leurs enfants ! Ce serait une dynastie d'héros nocturnes ! Ah, oui, il comprendra, il est différent des autres, c'est le chat parfait.

- Yvonne !

Qu- !?

La fabuleuse Ypsilonne se retourna alors et aperçut une silhouette s'approcher d'elle avant de l'emprisonner dans son étreinte et de l'approcher de son visage. Lui ? Une connaissance du terrible Docteur Kellerstein ? Mais qu'est-ce qu'il faisait ici ? Et comment connaissait-il sa véritable identité ? C'était impossible ! Seul un véritable génie du mal en était capable ! Ah ! Voilà que son tendre amour s'écarte et disparaît dans les volutes de la nuit ! Non ! Impossible ! Pas toi !

Ypsilonne perdit ses moyens, ce monstre venait de détruire le peu d'espoir qu'elle avait. Brandissant fièrement ses griffes acérées, la féline enchaîna ses techniques les plus puissantes, ce n'est pas lui qui la vaincra ! Dotée d'une rancune terrible, la guerrière de la nuit ne recule devant aucun obstacle, surtout pas devant un de ses plus terribles ennemis qui venait de la séparer de son futur amant ! Elle jura, utilisa sa voix supersonique, mais rien n'y faisait, il était bien plus fort qu'auparavant.

- Éléna, voici Yvonne. Elle appartient à la doctoresse qui vient au cabaret. On se connait bien, mais je crois que là…

ESPÈCE DE SUPER-VILAIN CRUEL ET DÉMONIAQUE QUI SENT LE POISSSON ! Sa technique ultime eu enfin raison de la prison de son ennemi juré. Retrouvant enfin le sol, Ypsilonne opta pour une retraite finement calculée afin d'éviter d'être piégée à nouveau. L'usage de tout son éventail de techniques l'avait fortement épuisée, elle allait devoir se ressourcer dans son QG grâce au soutien de Miss Fantôme. On se reverra scélérat ! À ses mots, Ypsilonne traversa un mur sylvestre (un buisson en fait) et s'arrêta, fixant l'extérieur pour s'assurer de ne pas avoir été suivie.

Son souffle résonnait dans tout son corps, une intensité aussi rare pouvait la conduire à faire de graves erreurs, elle devait se calmer. C'est bon, personne ne l'avait suivi, Ypsilonne avait à nouveau vaincu son combat ! Mais en tant que guerrière de la nuit, elle ne pouvait pas se reposer, et elle le comprit en sentant quelque chose sur sa patte de devant. C'était Oscar le cafard ! Il était venu avec toute sa famille et était prêt à en découdre avec le terrible Marcel le moineau. C'était maintenant ou jamais pour Ypsilonne la guerrière aux pattes de velours, il fallait régler son compte à cet oiseau de malheur.

La féline partit alors en toute hâte, suivant Oscar et suivie par tous ses alliés. Il ne fallait pas avoir peur de la mort, la peur liait à la haine et la haine à la mort. Telle une flèche, Ypsilonne courut sans hésitation et atteignit enfin le repère de Marcel le moineau. Dans les fourrés, la tigresse rampa doucement, jusqu'à avoir en vue le terrible volatile. Il était là, en face, perché sur une boîte de bois, probablement un nouvel artifice pour ses plans diaboliques ! Croisant le regard du cafard, Ypsilonne et ses alliés coururent sur l'oiseau et se jetèrent sur lui, toute griffe dehors.

-----✚-----✚-----✚-----

- Q-Qu'est-ce que cet homme vous a donné au juste ?
- Hm ? Un petit indice, quelque chose qu'elle, enfin il, avait remarqué depuis le début. Aucun sens du défi, vraiment…

Toujours dehors, le petit groupe de Dolores suivait la jeune femme qui semblait suivre un itinéraire bien précis. Elle tendit le morceau de papier qu'elle venait de recevoir d'Aiko (qui en fait avait fait toutes les énigmes mais à l'envers, pour gonfler son orgueil), cherchant quelque chose du regard. Le jeune interne pencha la tête, se demandant la signification de la petite énigme.

- Ce sont des carrés ? Et une croix ? Qu'est-ce que cela signifie ? … Oh ! M-Mais ça ressemble à…
- Bingo ! Adam tu es plus malin que je le pensais, je suis fière de toi ! Ce doit être… ici !

Au moment même où le groupe s'immobilisa, une grosse boule de poil surgit aux pieds de la doctoresse, complètement affolée, tenant dans ses pattes une petite boîte en bois.

- Oooooh Yvonne ! Tu tombes à pic ! Finalement tu étais partie à la chasse aux trésors toi aussi ?

La jeune femme se pencha et au prix de quelques griffures saisit la boîte en bois et l'examina sous toutes ses coutures avant de l'ouvrir. Elle sourit alors et la confia à Adam avant de prendre son gros matou dans les bras, la pauvre semblait toute stressée et énervée. Dolores lui gratta alors derrière les oreilles pour la calmer et s'adressa à son groupe.

- Bien, mes chers amis, je crois que le fabuleux Docteur Kellerstein et ses incroyables compagnons ont résolu le mystère de la Folle de la Salpêtrière ! On applaudit tous Manfred bien fort !

Et tandis que Dolores et les autres applaudirent le pigeon sans trop comprendre pourquoi, Adam remarqua avec stupeur que les griffures sur les bras de la doctoresse avaient déjà disparues.

HRP:

---------------------

Bravo à Dolores qui a résolu ce dernier mystère !


Dotty ayant trouvé chaque énigme de cet évent en des temps records, c'est avec mon accord qu'elle est parvenue la première jusqu'au trésor après avoir décodé les paroles de Calliope. Cela ne vous empêche cependant pas de poursuivre l'aventure avec votre personnage /o/

Vous pouvez d'ailleurs continuer vos recherches, car la solution pour décoder le message ne sera donné que dans un poste de conclusion, lundi matin, lors duquel tout vous sera expliqué.

D’ici là, bonne chance à tous et beaucoup de courage à tous ceux qui se sont perdus o/
Aldrick Voelsungen
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MessageSujet: Re: Event | Le Bal des folles [1889]   Event | Le Bal des folles [1889] - Page 3 I_icon_minitimeJeu 10 Avr - 18:25

La famille Voelsungen, arriva comme chacun, à la Cours Sainte Claire. Sabrina et Elena paraissaient en grande discussion au sujet d'un charmant jeune homme. Elise grimaça tandis qu'un sourire échappa au commissaire. Ses iris dorés cherchèrent d'ailleurs le concerné sans le trouver d'abord, mais bien vite la présence de la grande absente de la soirée, le mit sous les feux de la rampe quand celle-ci s'effondra dans ses bras avant d'annoncer ce qui semblait être une nouvelle énigme.

L'agent fronça les sourcils face à ce mystère. Elena qui avait eu l'incroyable réflexe de tout noter, tentait de se rapprocher d'Andréa mais la foule trop dense l'empêchait d'agir à sa guise. La boule au ventre, le magicien d’Oz semblait craindre un éventuel choc pour le violoniste, probablement que dans son jeune esprit, un tel spectacle était impressionnant à voir. Une sorte de gémissement étrange échappa à la belle, alors Aldrick préféra se pencher sur elle, ôtant doucement de ses mains, le carnet et le crayon qu'elle serrait avec bien trop d'insistance, avant de lui caresser la joue de la paume de la main. Sans aucun doute : elle avait hérité de l'angoisse maladive du grand Vivaldi. Un sourire rassurant vint au secours de ses deux émeraudes ébranlées d'inquiétude.

- Hé, ne fais pas cette tête, Elena, il va bien. C'est un garçon robuste et il y a bien assez de médecins en cas de soucis, tu ne crois pas ?

Avec une délicatesse rare, il lui appuya sur le bout du nez et se redressant l'attira contre lui. La brunette y resta un instant blottie avant d'acquiescer.

- Rentrons, un chocolat te fera le plus grand bien. Suggéra Elise.

Le vague souvenir d'une aventure qui avait mal tourné pour sa sœur, alors qu'elle jouait au docteur avec un enfant plus âgé, revint en mémoire au policier, il n'avait eu vent des faits que par ses proches, mais savait que depuis Elena n'aimait guère les personnes sujettes aux crises.
Le groupe se remit en marche. Leur famille aussi, Elise en tête, le magicien d'Oz le libéra de son étreinte, pour rejoindre son petit robot et lui parler d'un drôle de chat rencontré plus tôt. Marchant main dans la main, les deux sœurs avaient déjà oublié sa présence. Machinalement, restant en arrière, le commissaire relu les lignes du carnet et fit quelques points ci et là. Trois hypothèses plus tard, la conclusion ne lui paraissait guère sympathique. Le lycanthrope grommela des propos incompréhensibles au sujet d'une époque pseudo révolue, si bien qu'il fit un pas de côté sous la surprise, lorsqu'Andréa l'interpella.

- Attendez Aldrick ! J'ai ça pour vous. Il lui tendit un papier, un peu essoufflé. C'est de la part de mon oncle.
- Merci. Qu'est-ce que c'est ? Dépliant le dessin, le policier s'interrogea brièvement quant à l'oiseau, il n'était pas vraiment spécialisé dans ce domaine, mais le second motif lui parlait davantage, surtout après les dires de Calliope. Il grimaça en lisant l'abréviation de "rendez-vous" et un juron lui échappa. Ses iris d'or coulèrent sur l'expéditeur, qui, non loin, semblait au prise avec le directeur.

*S'il avait besoin d'y aller en personne il aurait déjà congédier cet homme, serait-il lui aussi parvenu à la même conclusion quant à ce qui se trouve là-bas ?*

Apparemment ce n'était pas une blague puisqu'il s'était donné la peine d'envoyer Andréa en messager et cela ne présageait rien de bon. Il fourra le mot d'Edward dans sa poche et abandonna pour le brun, préférant prendre les devants :

- Peux-tu prévenir ma famille que je les rejoindrais plus tard s'il te plait, Andréa ? J'ai une affaire urgente à régler. Il prit la direction indiquée avant de s'arrêter pour lui lancer : Oh et reste près d'Elena mais pas trop de ma mère s'il te plait.

*Comme ça au moins elle sera rassurée. Enfin à supposer que mère ne tente rien de regrettable...* Songea-t-il en accélérant le pas, sans même prendre la peine d'écouter une éventuelle réponse.

Il lui fallut plusieurs minutes avant de trouver le lieu correspondant à la croix sur son plan. Mais, à son grand étonnement, quatre personnes se massaient déjà devant son point de rendez-vous. Le lycanthrope reconnut immédiatement une partie du personnel du Lost, dont le médecin du cabaret, qu'il avait aperçu quelques fois, sans jamais véritablement avoir eu l'occasion de lui parler, habillé en scientifique loufoque, ainsi qu'un jeune homme qu'il n'avait encore jamais vu. Son regard s'agrandi encore lorsqu'il vit la doctoresse ouvrir une boite. Trop loin pour qu'il puisse l'empêcher d'agir, le brun se surprit à hurler en tendant le bras en avant, comme si cela pouvait avoir une incidence quelconque. Cependant, il ne se passa rien, et le sourire qu'arbora la jeune femme le rassura grandement avant que l'objet ne passe entre les mains de l'inconnu.
Aldrick soupira de soulagement, une main sur le cœur, son corps entier se détendit, sans qu'il songea un seul instant que son cri précédent puisse avoir subi un sort autre que celui de disparaitre emporté par le vent. Ralentissant, il reprit un peu contenance et rejoignit le petit groupe, tentant de faire fi des milles et unes questions qui lui traversaient l'esprit.

*Était-ce un leurre ? Serait-elle vide ?*

- Bonsoir tout le monde. C'est un plaisir de vous voir ainsi costumés. Je constate que je ne suis pas le seul que les paroles de cette chère Calliope ont troublé. Vous avez été très rapides, toutes mes félicitations !

*Devancé d'un bout à l'autre. Il faudrait peut-être que je prenne des vacances histoire de pallier à ça.*

Il s'inclina à peine pour saluer chacun, et avisa longuement la boite, perplexe, avant de se reprendre :

- Aucun d'entre vous ne serai intéressé par un emploi au commissariat ? Suggéra-t-il avec un sourire pour tenter de masquer son trouble, sachant très bien que la majorité avait déjà un emploi stable.

Enfin, ses iris d'or virent se planter dans ceux du porteur de la boite. Il se présenta auprès de ceux qu'il ne connaissait pas et attendit qu'ils aient fait de même pour s'enquérir, auprès de l'infirmier :

- Accepteriez-vous que je vous l'emprunte quelques instants ? J'avoue que cela attise ma curiosité.
- A-AAh ? Eh bien... Je… Il tourna un regard interrogateur vers Dolores comme pour obtenir une permission, qui ne vint pas. T-Tenez.
- Merci. Déclara le policier en sortant de la torpeur dans laquelle l'avait plongé l'analyse légendaire de la doctoresse, un peu dérouté de croiser un homonculus.

Analysant l'objet, il fut étonné de sa matière et l'ouvrit sans cérémonie aucune. D'abord surprit, il referma ensuite lentement la boite et, sans jamais prononcer un mot, analysa chaque côté, ainsi que le fond d'un œil curieux. Enfin, il la rendit à son porteur.

- Merci beaucoup.

* Eh bien. Voilà qui annonce encore bien des complications. Qui que soit l'auteur de ses énigmes, une chose est sûre : il savait ce qu'il faisait. Était-ce simplement un jeu pour lui ? Et surtout est-il encore dans le coin ? *

- Auriez-vous croisé quelqu’un d’autre avant votre découverte, à tout hasard ? Demanda-t-il au petit groupe, déformation professionnelle obligeant.
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MessageSujet: Re: Event | Le Bal des folles [1889]   Event | Le Bal des folles [1889] - Page 3 I_icon_minitimeSam 12 Avr - 4:04

La pression était insoutenable! Dominik prit une grande inspiration et frôla un objet froid et rond, dissimulé au fond de l'ouverture qu'il refusait toujours d'oublier. L'objet de leur salut! Dominik l'empoigna de ses mains tremblantes et tira de toutes ses forces. Mais au lieu de s'en tirer avec un petit objet bien distinct au creux de ses mains, une porte s'ouvrit, se détachant du mur où elle était jusqu'alors camouflée. Comment? Abasourdi, Dominik restait pantois devant le placard, alors que la porte de l'appartement s'ouvrait avec fracas. Le Docteur Chartier pénétra dans la pièce, replaçant avec soin sa large capuche après tant d'effort, puis, sursauta en remarquant Dominik.

« Mais... Que diable êtes-vous en train de fabriquer, jeune homme? »

Décidément, il semblait d'assez mauvais poil. Dominik resta sans voix. Avouer qu'il croyait avoir trouvé un passage secret pour fuir ses mauvais traitements serait plutôt impoli, d'autant plus que, visiblement, le Docteur n'avait rien avec lui qui puisse laisser présager une éventuelle attaque.

« Je... Ah! Mais où ai-je la tête? Bien sûr, il n'y a pas de lumière dans ce placard! »

Il referma violemment la porte et se tourna pour mieux observer le médecin. S'il n'avait pas de pelle pour l'assommer, une attaque par surprise pouvait tout de même avoir lieu. L'homme se dirigea alors vers un interrupteur et après l'avoir manipulé un bon moment, la lumière illumina toute la pièce.

« Veuillez excuser ce bref instant de noirceur. Il semblerait que même les plombs se sont mis de la partie pour faire de cette nuit un véritable calvaire. »

Les plombs? Alors, ce n'était pas un guet-apens? Dominik restait tout de même sceptique. Bien que le médecin n'avait rien d'un grand meurtrier à l'instant, il ne fallait rien prendre pour acquis. D'où lui venaient ces gigantesques cernes si ce n'était de ses nuits d'insomnie à torturer de pauvres innocents? Telle était la logique du pianiste. Il hésita à intervenir et à remettre son interrogatoire sur la table. Après tout, il ne tenait pas à embêter Nathanaël avec son attitude excessive. Bien qu'ils n'avaient pas échangés beaucoup durant la soirée, il avait l'impression qu'ils s'entendaient bien. Peut-être n'était-ce qu'une simple impression et que Nathanaël le détestait, mais il s'en moquait pour l'instant. Il sentait que cette aventure qu'ils avaient partagé n'était pas un hasard. C'était… le destin. Ou pas. Mais ça aussi, il s'en fichait. Il se sentait plus proche de ce petit homme à lunettes. Et comme il avait la mauvaise habitude de faire fuir les gens, il n'avait nulle intention de poursuivre la tradition avec ce dernier... Mais Dominik était ce qu'il est, il ne pu tout de même s'empêcher.

« Ah, alors vous n'êtes nullement responsable de cet... inconvénient, c'est bien cela? Mais alors, qu'en est-il de la porte? Pourquoi nous avoir enfermé dans cet endroit? »

« Si je vous ai enfermé dans "cet endroit", comme vous dites, ce n'est que par inadvertance, mon cher ami. Voyez-vous, ma porte a la fâcheuse habitude de se coincer quand bon lui semble. Le moindre petit courant d'air peut la faire disjoncter. Je vous le dis, elle ne vaut pas mieux que les patientes que nous gardons ici, vous pouvez me croire. »

Dominik se sentait vraiment idiot. Évidemment, il y avait une explication rationnelle pour détruire l'hypothèse que son imaginaire avait si bien modelée. D'un autre côté, il était plutôt soulagé que ce cher Docteur ne soit pas un maniaque. La comparaison de Chartier entre sa porte d'appartement et les folles de l'hôpital le laissait toutefois perplexe. Allons bon. Après tout, personne ne pouvait rester complètement sain d'esprit après avoir passé plusieurs heures dans cet endroit.

« Je vois que vous avez bien prit le temps de terminer votre thé en mon absence. »

Alors que le médecin s'affairait à réchauffer sa tasse, Dominik buta contre un livre gisant au sol. Il se pencha et le ramassa pour mieux l'examiner. Sur la couverture de cuir, de grosses lettre noires désignaient le titre. Les phobies. Juste en dessous, un nom. Dr. Nathaniel Chartier. Étonné, Dominik fila le bouquin dans les mains de son compagnon de mésaventure pour qu'il constate à son tour cette petite trouvaille. Un autre mystère.
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MessageSujet: Re: Event | Le Bal des folles [1889]   Event | Le Bal des folles [1889] - Page 3 I_icon_minitimeDim 13 Avr - 12:15


Le mime s’était fait embarqué dans cette petite compagnie contre sont gré… enfin avait-il un avis a emmètre ? non… on ne lui demandait jamais.
Enfin, il aurait pu tomber plus mal !
Des types bizarre, une doctoresse maléfique et un poil allumée et June.
Mais June était gentille. Le roux était en tout cas fort rassuré de voir que sa pseudo victime allait mieux, et il ne put empêcher ses joues de se tinter d’un rouge encore plus vif quand celle-ci vint l’aider à se relever avec toute la douceur du monde. Il regardait ses pieds, détestant l’espace d’un instant être la petite bête qu’on regarde. Enfin c’était bien de sa faute pour le coup, il n’avait qu’à faire plus attention ou, du moins faire une entrée moins remarquable.
Alors, il fut embarqué dans cette « aventure » qui lui plaisait de moins en moins. Suivant de son pas léger les autres membres de cette petite équipe, jouant à la perfection son rôle de fantôme : restant silencieux et invisible. Non pas qu’il ne voulait pas participer à la recherche de cette pauvre femme… mais il avait surtout peur de gêner les cervelles des autres, il pouvait presque voir leur tête fumer s’attaquant à ses énigmes tordues et complexes.
Mais il faut avouer qu’il était vraiment admiratif, le docteur Keller oups ! Kellerstein pardon ( il ne tenait pas à se faire crier dessus par la dame en question… enfin pour cela il faudrait qu’elle lise dans ses pensées… ce qui n’était pas possible… hein ? … hein ? )
Elle arrivait à résoudre toutes les énigmes toute seule faisant tourner en bourrique ce pauvre Adam. Le roux se sentait compatissant envers le pauvre bougre qui essayait de faire de son mieux pour aider Dolores.
Quoiqu’il en soit le docteur était quelqu’un d’intelligent, diaboliquement intelligent… Et même si Ziggy voulait être autre chose qu’un boulet suivant bêtement sans être d’aucune utilité… il avait trop peur de s’imposer, et puis elle lui faisait tout de même un peu peur…. Enfin bref. Il pesait le pour et le contre tout en marchant écoutant en fond sonore les pas du groupe et les discours de Mme Keller expliquant comment à chaque fois elle s’y était pris pour résoudre l’énigme. Il sourit en entendant la pointe de fierté dans sa voix, il y avait de quoi être fière oui.
Il arrivèrent dans la cour où déjà un bon nombre de gens s’étaient réunis autour de Calliope. Le mime souffla de soulagement, elle avait l’air saine et sauve ! Mais elle s’emporta de nouveau dans une crise hystérique déblatérant une nouvelle fois ses folles paroles. Ziggy recula d’un pas en tremblant : il n’aimait pas voir les gens souffrir, il n’aimait pas sa détresse ni le ton de sa voix emprunte de folie. Son cœur fut pris d’un pincement quand la jeune femme s’effondra dans les bras d’un homme, et attendit un peu anxieux le diagnostic des médecins. Il souffla une nouvelle fois, il semblerait qu’elle n’ait rien.

Quand tous s’en allèrent il fut pris de l’envie d’aller avec eux, mais les paroles de la doctoresse le fit rester sur place. Elle alla voir un homme étrange qui lui donna quelque chose, un morceau de papier. Elle l’observa et sourit d’un sourire machiavéliquement kellersteinnien : ainsi donc l’histoire n’était pas finit et cette ambiante folie leur laissait une ultime énigme. Leur meneuse s’élança une nouvelle fois à la poursuite des mystères, alors le mime suivit. Lorsque qu’Adam demanda aà voir le papier Ziggy observa par-dessus son épaule sans qu’il ne le remarque c’était ça aussi l’avantage d’être un fantôme. Il se gratta la tête et fit marcher ses méninges…. Décidément, ces dessins étaient jolis mais en comprendre le sens était chose fort compliquée. Il pencha la tête, il n’était décidément pas un bon sherlock holmes.
L’interne semblait comprendre alors que le mime était toujours perdu. Il fit une moue boudeuse et reporta son regard sur le docteur et une étrange et furibonde boule de poils. Il leva les yeux vers ce qui les entourait. Ce lieu sentait la guerre, une épique bataille entre forces de la nature avait dû avoir lieu, un carnage, une rage profonde et un désir de vengeance : Puis un héros mystique que se relève des cendres de ses ennemis avec son trésor dans une boit-
Quoi ?
Le trésor !
Il s’approcha de la dame et de son chat pour jeter un coup d’œil. Cette femme était décidément très impressionnante, elle avait résolu le mystère de la Salpêtrière . Il sourit et posa sa main sur son épaule, voulant la féliciter, il n’avait pas été d’une grande aide, ni d’un grand secours mais il était tout de même content que tout cela finisse bien. Il essaya d’articuler ses lèvres dans une quelconque formule de félicitation, ou du moins pour exprimer son admiration au Docteur Sherlock Kellerstein Holmes, mais ne réussit qu’a bredouiller un

« T-toutes mes F-F-F-Fel-Fel… »

Il abandonna, l’émotion et le respect l’empêchaient de parler, alors sur les paroles du docteur, il applaudit doucement le pigeon, pour ses exploits. Le mime regarda Adam et fronça les sourcils, alors il n’était pas content celui-là ? quelle tête étrange faisait il en regardant le doc’. Décidément… drôle de soirée.


hors-jeu.:
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MessageSujet: Re: Event | Le Bal des folles [1889]   Event | Le Bal des folles [1889] - Page 3 I_icon_minitimeDim 13 Avr - 22:40

Un plic-ploc incessant renversait lentement la tête à la banshee. Elle se tournait et se retournait contre sa partie du mur, cherchant un réconfort quelconque dans un sommeil immobile et sans rêves. Si seulement Narcisse voulait bien éteindre cette lanterne empêcheuse de sombrer à souhait. Sa robe longue formait la couette parfaite, aux morceaux de couleurs arlequins et au tissu doux comme la soie délicieusement précieuse des ténèbres. L’oreiller de ses mèches poivre-sel massait son crâne endolori par sa lumière têtue et par l’anxiété, tandis que le plic-ploc pulsait dans ses tempes, régulièrement, trop envoûtant.

Il lui semblait, dans ses moments de lucidité, que Narcisse cherchait apparemment une sortie ou du moins une ouverture dans le mur qui supportait le dos de Rita, presque désespéré. Il tournait en rond, trépignait devant elle, se mettait parfois à son niveau pour vérifier si la banshee n’avait définitivement pas fini dans le coma, puis retournait à ses recherches. Parfois, il s’éloignait tellement que la lumière de la lanterne disparaissait par moment de la vision brouillée de la jeune femme. Cependant, Rita n’avait jamais assez de répit devant la lueur désagréable, celle qui la ramenait à sa vérité, puisque Narcisse se ramenait avec sa loupiote en courant, apeuré par les couloirs obscurs ou par la crainte de perdre la banshee. À cela, cette dernière soupirait avec exaspération. Puis recommençait la ronde de l’angoisse, coupé par les courtes somnolences de la créature épuisée.
De longues heures passèrent, ou tout du moins il semblait que le temps s’était ainsi écoulé. Rita avait le corps complètement engourdi, non pas par le froid, ce qui aurait pu apporter un aspect absurde à cette situation déjà surprenante, mais par l’immobilité étonnante dont la banshee faisait preuve. Narcisse s’était également installé, juste en face de la jeune femme, sa lanterne épuisée entre ses bras frêles et couverts de son léger manteau brodé, et soupirait de concert avec Rita. Mais c’est seulement au bout de ce long temps de torpeur, que Rita vit enfin le bout du tunnel sinueux, qui l’avait mené dans une si piètre aventure et dans un état si pitoyable. En réalité, elle crut d’abord que Narcisse avait trouvé un moyen quelconque de rallumer sa torche d’espoir, avant de s’apercevoir que ce dernier la fixait tout aussi mollement qu’auparavant. Ses paupières s’agitèrent, ainsi que son coeur s’emballant jusqu’à l’embrasement. Rita se releva d’un coup, ballotant des jambes à cause de l’afflux soudain de sang gelé, et fixa droit en face d’elle, son regard portant bien au delà des murs humides aux gouttes battant la mesure. La migraine la reprit et cela lui fit étrangement du bien, car enfin un signe de réconfort traversa son esprit. Elle partit en trombe de son coin du mur, suivie de près par un Narcisse affolé par la soudaine agitation de sa collègue, et courut presque au détour des couloirs. Rita savait exactement où aller, motivée d’en finir une bonne fois pour toute avec cette histoire, et ne s’arrêta dans sa course que lorsqu’enfin, sa lumière se présente devant elle.

Une femme au dos courbé, couvert d’un châle sombre, avançait lanterne en main et pas peu assuré. L’âge avait marqué ses traits sur les yeux usées de l’arrivante, tandis que ces derniers se tournaient lentement vers les deux invités, qu’elle gratifia d’un sourire si chaleureux que Rita se sentirait fondre, si sa gorge et ses cheveux ne se raidissaient pas d’avance. Le jeune homme ne perdit, quant à lui, pas une seconde avant de perdre toute méfiance et de s’avancer égaiement vers la vieille dame. Elle arborait avec fierté son uniforme d’infirmière, tandis que son corps avachi rendait hommage à une vie d’hospitalité et de services, rongé non seulement par la vieillesse, mais par la maladie apparente sur son côté droit.

- Et bien, mademoiselle, monsieur, vous vous êtes perdus dans un endroit bien inconvenant pour un rendez-vous.

Elle clopina jusqu’au jeune homme, qui lui souriait à pleines dents. Elle lui tira une mèche albâtre, façon un peu stricte de rappeler ses manières à l’acrobate, et de lui indiquer subtilement de s’occuper de sa compagne. Message que le garçon ne reçut d’aucune façon, mais la banshee et la vieille dame s’en accommodèrent que trop bien. Chacune se fixèrent dans les yeux, ceux verts de l’infirmière et ceux rouges rubis de Rita, qui se cachait encore dans l’obscurité.

- J’ai croisé Charlotte, qui m’a dit où vous étiez. Bien que ses crises soient de plus en plus fréquentes, il en va de même pour sa lucidité. Suivez-moi maintenant, je vais vous sortir d’ici. Après tout, c’est moi qui suis responsable de cet endroit. Du moins pour cette nuit.

En chemin, l’infirmière ne prononça guère plus de choses que les directions à suivre, et pesta également, par moment, contre ses congénères, trop agitées et trop tête en l’air pour garder ne serait-ce un oeil sur leur si dure charge, leurs patients. Les deux jeunes gens marchaient à son allure, lente et patiente, jusqu’à arriver devant une porte, tellement désirée que Narcisse s’empressa de sortir, presque en bondissant, tandis qu’à sa suite, la vieille femme referma la seule ouverture vers l’extérieur, avant de se retourner vers la banshee, qui put enfin s’écrouler au sol de douleur. Des soubresauts et des gémissements résonnèrent au travers de son petit corps torturés, qui s’évaporait en de blanches volutes. Rita s’essoufflait de secondes en secondes et sa peau semblait se geler, ainsi que celle lépreuse de l’infirmière. Cette dernière s’était effondrée tout autant, appuyée contre le mur de pierre. Elle jeta un regard contrit à la créature, et celle-ci lança des yeux soulagés envers l’agonisante. Oui, la vieille dame allait mourir, et Rita n’avait aucune honte à éprouver une joie préalable à sa libération.

- Vous avez du attendre longtemps avant de venir me cueillir, faucheuse. J’espère que, vous au moins, vous ferez votre travail convenablement.

Bien que Rita tenta d’objecter, sa voix ne fut qu’emportée par un début de hurlement.

- Désolée que ce fut si long. Si vous saviez le nombre de cachets que j’ai dû prendre ! Rien que ça pour me garder en vie un jour de plus. C’en est assez. J’en subis encore les effets et cela m’empêche de dormir. Ici au moins, personne ne pourra me réveiller.

Le cri était déjà audible, bien que Rita tentait de retenir encore sa fatale clameur. Elle gémissait encore à un niveau humain, pensant à Narcisse dehors, se demandant s’il était inquiet de n’avoir vu personne le suivre.

- Je voulais que personne ne puisse me trouver. Par pitié, si vous n’avez qu’une once de pitié pour nous pauvres mortels, prenez cette clé et refermez cette porte. Si du moins ils ont l’envie de me chercher, ils devront passer par le chemin le plus long. Bonne nuit, faucheuse, et que mon âme ne vous soit pas trop lourde à porter au Purgatoire.

Sur ce, le sommeil prit la vieille dame pour de bon, alors que le hurlement spectral arracha à Rita toute sa vigueur. Fut-il assez fort pour résonner dans tout l’hospice ? Il le fut assez pour parvenir à Narcisse, que la banshee rejoint en trainant des pieds, les cheveux et le front trempés de sueur. L’acrobate était affolé, mais l’évanouissement soudain de la jeune femme coupa court à toute discussion, ce qui amena le garçon à porter sa camarade jusqu’à la salle de reception, où bientôt couverture et un verre de vin permit à Rita de se remettre de ses émotions. Peut-être auraient-ils à discuter de cet évènement, mais cette soirée contenait déjà que trop de mystère à résoudre pour que celui-ci soit éclairci tout de suite. Le temps redonnerait peut-être les mots clés et déliera la langue sèche du principal témoin, et seulement là, l’énigme pourra enfin conduire vers la lumière de cette affaire.
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MessageSujet: Re: Event | Le Bal des folles [1889]   Event | Le Bal des folles [1889] - Page 3 I_icon_minitimeLun 14 Avr - 9:19


    Andréa hésita un peu alors que la silhouette d'Aldrick disparaissait complètement de sa vue. Il avait dans l'obligation de prévenir la famille du lycanthrope, et donc de retrouver Éléna, mais un doute persistait quant à ce que deviendrait son oncle. Tournant à plusieurs reprises sur lui-même, mis en mouvement pas l'indécision croissante qui le gagnait, le louveteau finit par trancher. Espérant que le commissaire surveillerait Edward et que tous deux se retrouveraient à la salle de réception, il rejoignit au pas de course la famille de l'agent de police, ne s'arrêtant qu'une fois auprès de la jolie brune.

    « Excusez-moi, lança-t-il essoufflé. Aldrick m'a demandé de vous dire qu'il vous rejoindrait plus tard. Il a quelque chose d'urgent à faire apparemment. Et euh... Il s'excuse aussi. »

    Le regard d'Élise l'ébranla un peu et un instant, il douta de ses paroles, se demandant s'il avait prononcé un mot malheureux, avant que le sourire que lui accorda Éléna ne dissipe ses incertitudes. Visiblement, leur mère était simplement autoritaire, un peu comme la Denise, patronne de la mercerie, qui faisait systématiquement les gros yeux dès qu'un client ouvrait sa porte. Avec elle, on avait toujours l'impression d'avoir fait quelque chose de mal. Andréa s'était d'ailleurs souvent demandé quelle tête elle pouvait faire, lorsqu'elle était vraiment en colère.

    Finalement, il se contenta d'un salut poli envers Madame Voelsungen, avant de poser le regard sur son aînée qui lui posa mille questions sur sa santé. Le jeune homme dut affirmer à plusieurs reprises qu'il n'avait rien avant que la jeune fille ne semble enfin rassurée. Il chercha même à détourner la conversation, demandant d'une voix où pointait un peu de curiosités :

    « Alors ? Vous avez résolu ce mystère-ci ?
    - Non... Répliqua la jeune fille, un brin gênée. Mon frère a pris le carnet sur lequel j'avais écrit les mots de Mademoiselle Calliope. Je ne me souviens plus de ce qu'elle a prononcé exactement.
    - Elle a dit... Je crois que ça s'approchait de cela : Enfermé pour chanter dans ce cri la Sainte en boite pleure trop à sa douce musique. Elle danse. Le cerveau du génie jamais ne dors. Enfermé, au compte de trois...
    - Oh ! Vous vous souvenez de tout ?
    - C'est à force de retenir les listes des courses, on me rajoute souvent des éléments à l'oral alors j'ai appris à retenir ce qu'on me dit. Ça m'évite de faire des allers-retours.
    - Mais alors, vous avez trouvé le code n'est-ce pas ? La clef doit être la dernière phrase.
    - Enfermé, au compte de trois ? C'est possible. Attendez. Imaginons que l'on commence par le mot "Enfermé" de la première phrase en ce cas.
    - Mais trois quoi ? Trois lettres ? Cela donnerait... E, E, É.
    - Oh, c'est trois mots ! Tenez écoutez, en comptant tous les trois mots à partir du premier cela donne... Enfermé dans... la boîte à musique. Le... génie dors.
    - Le trésor serait donc une boîte à musique ? Quel dommage que nous ne l'ayons pas retrouvé ! Mais et le génie alors, à quoi cela correspondrait-il ? »

    Andréa se tut, ne s'apercevant qu'à cet instant qu'en cherchant à impressionner Éléna, il avait fait une énorme erreur. Cherchant le regard de la jeune fille, il fut incapable de savoir si elle était informée de l'existence des Légendaires. Elle souriait, l'interrogeant tout de même en silence dans l'attente d'une réponse. Le louveteau chercha désespérément toute forme de soutien auprès de la mère d'Aldrick, mais ses signaux de détresse ne durent pas être assez voyants car il ne put attirer son attention. Inspirant profondément, ses iris balayèrent une dernière fois les environs dans l'espoir d'y trouver son salut, mais sans succès. Après tout, elle était la sœur d'un loup-garou alors...

    Inspirant profondément, Andréa prit un air de réflexion intense, copiant volontairement la manie qu'avait son père de se pincer le haut du nez lorsque venait l'instant crucial de la réponse. Certes, cela donnait mieux avec des lunettes, mais faute de mieux, le jeune homme songea qu'il devait être crédible dans son rôle. Et sortant finalement de sa torpeur, il se tourna vers la jeune fille et lui répondit avec un grand sérieux :

    « Je pense qu'il est question de la mélodie. C'est peut-être un morceau encore inconnu écrit par un grand musicien et elle ne se réveille qui si l'on tourne la manivelle ?
    - Oh oui, c'est probablement cela. Ce doit être une musique extraordinaire alors, j'espère qu'Aldrick pourra nous en dire plus.
    - Éléna... Si tu continues de discuter, il arrivera très certainement avant nous, souligna Élise. »

    La demoiselle rougit légèrement, alors qu'Andréa s'excusait déjà de les ralentir. Et rattrapant leur retard, ils gagnèrent finalement la salle de réception sans que le jeune homme n'ose proposer une danse à la jolie magicienne, au moins autant par timidité que parce qu'il n'avait jamais dansé à un bal.

    ---------------------------

    Une fois débarrassé du directeur, Edward put gagner le coin de la place Sainte-Claire qu'il avait vu noté dans le carnet de Céleste Girault. Il ne s'y présenta pourtant sans une pointe d'appréhension, craignant que ses déductions soient erronées ou pires encore, que la boîte à musique ait fini sa course entre les mains d'un humain. En envoyant Aldrick en éclaireur, il était censé s'assurer que cela ne puisse pas arriver, mais doutant un peu des capacités d'enquêteur de ce dernier, il n'avait pas non plus tout misé sur sa rapidité.

    Traversant d'un pas rapide le carré d'arbres et de végétation, le loup-garou rejoignit le lieu de rendez-vous au pas de course, évitant à plusieurs reprises des racines disposées en traitres lorsque les branchages ne l'obligeaient pas à courber l'échine.

    La première personne qu'il vit sur place fut Ziggy. Edward le heurta si fortement qu'il manqua de le faire tomber au sol, mais fort heureusement, ses réflexes de lycanthrope aidant, il le rattrapa et le remit aussitôt sur pied bien que dans sa précipitation, le geste ait été plus violent que prévu. Il s'excusa du bout des lèvres, posant tour à tour son regard dépareillé sur Dolores, un inconnu plutôt sympathique en possession de la boîte, Aldrick et Andr... Minute.

    La fièvre d'analyse quitta aussitôt le loup-garou pour se muer en une lourde accusation qu'il fit uniquement peser sur le commissaire. On lisait sans mal dans ses iris, l'unique question qui le taraudait, à savoir : « Où est Andréa ? ». Mais peut-être par politesse, ou suite à une simple réflexion plus poussée, sa pensée ne se mua pas en parole, espérant simplement qu'Élise ne toucherait pas à un seul des cheveux de son neveu. Finalement, le loup se détendit un peu avant de saluer l'interne :

    « Monsieur, je vois que vous avez trouvé le trésor, toutes mes...
    - Ah n... Non. C'est le docteur K... Kellerstein ! Le coupa le jeune homme.
    - Kellerstein ? »

    Edward avisa sa doctoresse de pied en cap, remarquant Yvonne d'abord, Manfred ensuite, et comprenant finalement dans quel délire la jeune femme était partie. Les choses rentrant dans l'ordre, il préféra prendre le parti de s'en amuser, et reprit après ce qui semblait être une méditation poussée :

    « Oh ! Mais oui ! Le fabuleux Docteur Kellerstein, mais où avais-je la tête. Enchanté docteur, et toutes mes félicitations pour cette trouvaille. »

    Contre toute attente, Edward serra la plume à Manfred qui répliqua par un roucoulement très solennel avant qu'un dodelinement de sa tête ne manque de le faire passer par-dessus l'épaule de Dolores.

    « Bien. Commissaire, il me semble que vous êtes dans l'obligation de récupérer cette boîte non ? Si mes souvenirs sont exacts, vous devez en faire l'expertise la plus poussée avant de la rendre à son propriétaire, au cas où son vol aurait été signalé.
    - Ah... Ah bon ? Oh alors tenez M. le C... Com... Commissaire. »

    La boîte à musique fut remise à Aldrick et Edward invita tout ce petit monde à rejoindre la salle de réception. Tous se mirent en route, les deux loups fermant la marche, ce qui laissa le temps au plus âgé des deux de donner le carnet de Céleste à son homologue, avant de faire part des directives à appliquer au petit coffret de bois :

    « La Curia aura toutes les informations nécessaires dans ce petit carnet. Il doit même être possible de continuer à faire fonctionner la mélodie une fois le génie libéré. Si c'est le cas, pourrais-tu rapporter la boîte à Dolores ? Elle aime garder des souvenirs de ses expéditions. »

    Il attendit un accord, puis rejoignit le reste du groupe qui gagnait déjà les portes de la salle de bal. Edward y retrouva, non sans soulagement, son matelot en un seul morceau, et la soirée put se terminer entre la ritournelle des valses et la ronde des petits fours. Edward allait d'ailleurs avaler un adorable petit feuilleté à la viande lorsque la voix de son neveu le parvint :

    « Tu m'apprendras à danser ? »

    Le loup-garou s'étouffa au point que les larmes lui montèrent aux yeux. Et son pauvre verre de champagne n'aidant guère, la question resta en suspend tandis que le regard d'Edward coulait jusqu'à la magicienne d'Oz.

    Voilà qui n'annonçait rien de bon.


Fin !


---------------------

Ainsi s'achève la rocambolesque aventure du Bal des Folles !


J'espère que cela vous a plu et que vous vous êtes amusés autant avec vos personnages en résolvant les nombreuses énigmes déposées par Calliope !

Nous vous remercions pour votre participation sans faille, et vos écrits qui ont permis d'avancer dans l'histoire et de résoudre le mystère du génie de la boîte à musique.

Pour les plus curieux, vous avez dû vous apercevoir qu'un mystère reste entier. Qui est ce mystérieux génie, que fait-il dans une boîte à musique ? Mais surtout qui a organisé cette formidable chasse au trésor ?

Vous aurez toutes les réponses dans le poste suivant où vous découvrirez l'histoire de cet esprit des sables et où toute la lumière sera faite sur cette affaire.

Encore un grand merci à tous !
On espère vous voir aussi nombreux pour les autres évènements !


Dernière édition par Edward White le Lun 14 Avr - 9:59, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Event | Le Bal des folles [1889]   Event | Le Bal des folles [1889] - Page 3 I_icon_minitimeLun 14 Avr - 9:38

N.D.A. Retrouvez la conclusion de l'event dans le poste précédent o/



Sani – Le génie de la boîte à musique


    Tout commença des siècles plus tôt, au cœur des terres arides des pays d'orient. En ces temps là, les hommes craignaient les esprits, les démons ou les sorciers, dont les noms ne s'échappaient d'aucune lèvre de peur d'attirer leurs courroux. On les respectait pour leur savoir et leurs immenses pouvoirs qui commandaient à la terre et au ciel, maîtrisant ainsi l'abondance d'eau et l'opulence des récoltes qui en découlait. Certains même, étaient adulés, confondus avec des divinités devant lesquelles on se prosternait sans honte, chérissant leur bonté et la protection qu'ils offraient à leur peuple.

    Cependant, notre héros était loin d'être aussi présomptueux, bien que non dénué de magie. Sani — c'était le nom qu'il avait choisi — était un génie que la curiosité avait poussé à prendre corps dans le monde des humains. Il était discret, timide même, au point que malgré ses grands pouvoirs il n'osait demander la mains de Farah, la fille du chef du village, où il avait trouvé bon vivre. L'endroit était calme, perdu dans une enclave au sud de la Perse. Il y exerçait comme médecin, ou plutôt guérisseur, car malgré les connaissances poussées du monde arabique, seul un génie était encore capable de soigner certains maux inconnus. Il arrivait que l'on vienne le voir des quatre coins d'Europe et d'Asie, s'étonnant toujours de cette figure jeune, au teint halé, percée de deux iris noirs que certains croyaient capable de faire fuir les serpents.
    Malgré cela, Sani vivait sobrement dans une petite maison excentrée qui donnait sur le reste du village. Sa vie était paisible et elle aurait pu le rester si le jeune homme n'avait pas appris à ses dépends que ces hommes qu'il chérissait pouvaient se montrer avides et cruels.

    Un jour que le soleil écrasait plus que d'ordinaire la tranquillité de leur village, on toqua à la porte du médecin. Ce dernier ouvrit, comme il le faisait à chaque fois, mais il fut surpris de trouver face à lui deux gardes perses, qui le prièrent de bien vouloir les suivre après quelques explications :

    « Votre roi, Kavadh II, se meurt. Votre réputation n'est plus à faire, aussi est-il dans votre devoir de venir lui appliquer votre magie. »

    Sani, honoré d'une telle confiance, accepta immédiatement et après avoir pris quelques affaires, dont son nécessaire de soin, il quitta son village, promettant de revenir dès que le roi serait guéri.

    Le voyage dura deux jours, sans qu'un seul arrêt ne soit permis à leurs montures. Ils traversèrent les reliefs, puis les plaines, avant d'atteindre les fortification d'Asbanbar, ville monumentale où régnait le grand et bon seigneur de la Perse.

    Sani fut introduit au palais alors que ses habitants semblaient en proie aux plus vives inquiétudes. Telle une fourmilière assiégée, ils s'agitaient en tous sens, se heurtant, criant, pleurant, ce qui fit forte impression au génie habitué au calme et à l'ordre. Les gardes qui le guidaient, n'étaient visiblement pas gênés par ces mouvements de foule et ce fut dans l’indifférence absolue qu'ils traversèrent le hall et ses immenses colonnes de pierres pour rejoindre les appartements du souverain. Sani y entra cependant seul, découvrant, non sans peine, un homme d'une quarantaine d'années, en proie à une terrible fièvre et au corps rongé par la peste. Il ne pouvait rien faire et il le savait. La maladie avait déjà grandement évolué, s'attaquant aux poumons du roi. Il lui restait peut-être un ou deux jours à vivre, car même avec toutes les connaissances et la magie d'un génie, la guérison était impossible.

    Pourtant, Sani resta aux côtés du roi Kavadh II, d’heure en heure, apaisant au mieux ses souffrances. En guérisseur appliqué, il fit de son mieux et ce fut avec une certaine fierté qu'il laissa le dirigeant de la Perse s'éteindre dans un sommeil serein, sans que le mal qui l’animait n'imprima son visage.

    Le palais fut informé du décès, et la peine qui l'envahit laissa presqu'aussitôt place à l'inquiétude car le nouveau souverain était jeune d'à peine sept ans et les convoitises étaient grandes. Sani, qui s'était attaché à l'enfant, lui proposa de rester avec lui, devenant ainsi son conseiller et son médecin attitré. Son règne dura deux ans, avant qu'un coup d'état n'éclate et que le sang ne soit versé.

    Alors que les couloirs du palais étaient envahis par le terrible général Shahr et ses troupes, Sani fut arrêté et tenu en respect par une lame d'argent qui asséchait son essence de génie.

    « Où as tu caché l'enfant ! S'exclama Shahr, appliquant son sabre sur le torse du guérisseur.
    - Je mourrais plutôt que de vous le révéler !
    - Tu m'es trop précieux pour périr génie, mais je connais votre magie et je sais comment me l'approprier. Alors parle !
    - Jamais !
    - Dans ce cas je ne te laisserai pas le choix. Tu passeras ton éternité dans ma lame. »

    Le sabre fendit l'air. Sani se changea en brume, mais le souffle de l'argent lui brûla le corps et il ne put se déplacer. Blessé, ce fut avec effroi qu'il constata que tout son être était aspiré par la cimeterre avec lequel le général battait l'air, tout en répétant inlassablement des paroles incompréhensibles. Le décor de pierres blanches de la demeure royale se troubla alors qu'un cri déchirant résonnait entre ses colonnes. Le noir se fit. Le silence aussi.
    Sani se réveilla dans un lieu vide, froid et hostile qui le terrifia. Les parois, d'un gris métallique, reflétaient ses traits tirés par la souffrance et la peur. Il cria, mais sa voix se répercuta entre les murs pour se perdre dans un écho interminable. Il se recroquevilla, prenant l'apparence d'une toute petite souris, songeant avec tristesse à ces récits qu'il n'avait jamais cru ; ceux contant l'asservissement des siens, enfermés et utilisés par les hommes.

    Puis on l'appela. Ce fut avec un mal nouveau et insupportable qu'il fut arraché à sa prison, s'élevant bientôt au dessus de la lame de Shahr sous son apparence de rongeur. Immédiatement, il tenta de fuir. Prenant les traits d'un agile guépard, il bondit du sabre, mais à peine avait-il atteint la fenêtre la plus proche qu'une chaîne glaciale le reteint. Devenant tour à tour oiseau, chat, lapin, chacal, serpent puis homme, rien n’y changeait, toujours cette étreinte de glace l'empêchait d'avancer. Il dut se rendre à l'évidence, le voilà lié à ce cimeterre.

    Alors, la voix tyrannique du général résonna dans la pièce, arrachant une exclamation d'effroi à Sani :

    « Génie. Je souhaite que tu me révèles où est caché le petit roi Ardâchir III. »

    Contre sa volonté, les lèvres de Sani s'ouvrirent. Il voulu plaquer ses mains contre celles-ci, mais déjà, les mots s'en échappaient, annonçant d'une voix brisée par l'horreur d'un secret dévoilé sous la contrainte :

    « Dans le coffre rouge de feu son père. »

    Un sourire ignoble éclaira le visage anguleux de Shahr, puis Sani retrouva sa prison d'argent, le corps secoué de sanglots honteux. Ardâchir III fut assassiné et le général, grâce à son nouvel esclave, fut proclamé roi.

    C'est alors que commença le périple de Sani, dont les propriétaires se suivirent. Bloqué dans la lame, il vit défiler les êtres les plus cruels et ce fut involontairement qu'il participa aux successions, à un rythme effréné, des souverains de Perse. Les assassinats s'enchaînèrent, un roi ne restant guère plus de quelques mois sur le trône malgré les grands pouvoirs qu'il s'octroyait en dépouillant le précédent monarque de l'épée d'argent. Trop idiots ou trop avides, tous épanchaient les trois vœux auxquels ils avaient le droit en or, en femme ou en pouvoir, finissant démunis lorsque la mort arrivait à leur porte.

    Souillé de sang, le cimeterre avait d'ailleurs pris une teinte plus sombre, presque noire, et rapidement, on la crut maudite. Le sabre fut brisé et jeté, laissant le pauvre Sani enfermé pour bien des siècles, chaque nouvelle année de rétention ne faisant qu'accroître sa haine envers le genre humain.
    Il fit cependant du chemin. Ramassé bien plus tard par un forgeron, il parcourut une bonne partie de l'Europe, participa à bien d'autres guerres, vit les croisades, contribua à la chute de Constantinople, fut au cœur d'intrigues politiques, avant de retomber dans l'oubli.

    Lorsqu'il reparut, ce fut sur une étale d'un petit marché de Sicile, à Palerme. Il avait changé bien des fois de forme, mais l'argent, matériaux précieux de sa prison, lui avait évité de finir délaissé de tous, au fond d'un fleuve. Il fut acheté par un jeune homme qui, pour la première fois, s'intéressa au minuscule sceau en langue perse, inscrite sur le morceau de métal. Il paya une broutille et emporta Sani chez lui, où il entreprit de le polir pour lui rendre sa jeunesse d’antan.

    Ce garçon était un petit escroc du nom de Joseph Balsamo. Il avait dans l'idée que cette inscription incompréhensible lui permettrait de revendre l'objet trois ou quatre fois son prix en le faisant passer pour un artefact quelconque venu d'un mystérieux passé oriental. Aussi quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'une immense et terrifiante chauve-souris s'échappa de l'argent dans un cri si aiguë, qu'il fit voler en éclat les vitres de la petite maison. Joseph tomba de son tabouret, observant avec effroi et durant de longues minutes, cette manifestation incroyable, avant qu'il n'ose demander :

    « Qu… Qui êtes vous ?! »

    Sani avait appris, avec le temps, qu'il se devait d'effrayer chacun de ses propriétaires pour éviter d'avoir à les servir. En effet, les siècles passants, la majorité des hommes ignorait désormais ce qu'était un génie ou la manière dont il se manifestait. Désormais, tous criaient au démon et aussitôt, on le jetait le plus loin possible, lui assurant une tranquillité pour des années. Aussi, ce ne fut pas sans quelques manifestations de flammes et des yeux rougeoyants qu'il répondit :

    « Je suis le diable ! Tremble humain, car je viens pour ta vie ! »

    Mais ce que Sani ignorait, c'était qu'en bon petit aigrefin, Joseph Balsamo s'était documenté sur tous ces êtres légendaires que l'on rencontrait dans les histoires afin de mieux servir ses intérêts. Or, il n'ignorait pas que les démons ne se cachent pas dans les objets, contrairement aux génies qui pouvaient y être incarcérés contre leur gré, et ce fut fort de ce constat que le petit escroc italien se planifia l'une des vies les plus extraordinaires du XVIIIe siècle.

    Toutefois, avant son départ pour cette folle aventure, l'intelligent Joseph Balsamo décida de dissimuler à tous son génie et ce d'une remarquable manière. Façonnant sa prison en un engrenage, il le plaça au centre d'un petit mécanisme de boîte à musique qui, lorsque l'on tournait la manivelle dans le sens habituel, jouait un air mélodieux, tandis que dans l'autre sens, elle frictionnait la rondelle d'argent, invitant le génie à sortir de sa torpeur, le tout habillé d'un coffret de bois simple, dissimulant ainsi la valeur de l'objet.

    Sani ne resta pas moins de vingt-six ans à son service, reconnaissant sans mal que cet original n'avait rien à voir avec les autres hommes qu'il avait servi. Bien qu'autant égoïste qu'eux, il n'en était pas moins beaucoup plus malin, aussi ce fut après des réflexions poussées et mûrement préparées qu'il dépensa ses vœux, devenant ainsi « mage » autoproclamé. Sa notoriété dans les tours de passe-passe, potions, élixirs, incantations et autres fausses sorcelleries l'amenèrent en France, où il prit le nom du comte de Cagliostro et participa à la mystérieuse affaire du collier de la Reine qui lui vallut un séjour à la Bastille.
    Lors de ce petit passage en prison, ses appartements furent vidés, et une maladresse causa la chute d'une partie du chargement dont la boîte à musique, directement dans la Seine. Elle y resta un an, pour le plus grand désarroi de Sani qui n'avait pas eu connaissance de l'affaire, puis elle fut repêchée par un marinier qui la mit en vente chez un antiquaire après l'avoir soigneusement nettoyée.

    « Combien pour cette boîte à musique ?
    - Soixante francs monsieur.
    - C'est bien cher… Fonctionne-t-elle au moins ?
    - Absolument monsieur, mais il faut bien tourner la manivelle dans le sens des aiguilles d'une montre, sinon cela se bloque.
    - Bien, je la prends alors. C'est un présent pour une dame.
    - Vraiment ? Elle sera ravie, c'est un très joli objet. À quel nom l'achat ?
    - Marquis d'Abervillier.
    - Elle est à vous. »

    Et ce fut donc pour soixante francs que Grégoire d'Abervillier se procura la vie de Sani qui atterrit sur la table de nuit de la belle Cassandre, épouse du notable. Ce fut son plus grand malheur.

    Plusieurs mois furent nécessaires à Sani avant de s'apercevoir qu'il réussissait à communiquer avec la marquise, principalement lorsqu'elle dormait. Était-ce à cause de sa prison d'argent que l'eau avait corrodée ou de la sensibilité étonnante de la belle dame, impossible à dire, mais il vit là une chance inespérée de retrouver sa liberté. Toutes les nuits, pendant près d'un an, il essaya de lui demander de l'aide, de partager sa douleur et sa solitude sans se douter de l'effet que cela aurait sur les nerfs de Cassandre.
    Petit à petit, elle perdit pied, prise de crises étranges au beau milieu de ses songes, lorsque la crainte de s'endormir ne la poussait pas à faire les cent pas dans leur demeure à des heures indues. Malheureusement, le génie n'entendait, ni ne voyait ce qui se passait autour de lui et ce fut avec un acharnement croissant qu'il chercha du secours, si bien que Grégoire fut contraint de l'envoyer à la Salpêtrière pour qu'elle puisse bénéficier de soins particuliers. Le rang de noble permit à la marquise d'accéder à une cellule plus grande, avec un meilleur confort, ainsi que d'emporter certaines affaires. Sani fit le voyage avec elle, poursuivant ses supplications, il parvint, d'années en années, à les lui faire entendre de jour comme de nuit.

    La révolution française sonna le glas de la noblesse et quelques années plus tard, Cassandre s'éteignit des suites d'une longue maladie, certainement soulagée de ne plus avoir à supporter cette voix dans sa tête et toutes ces horribles sensations de froid et de brûlure qui lui faisaient perdre la raison. Son époux l'ayant devancé de quelques années, ses affaires furent conservées par la prison et Sani se retrouva de nouveau seul.

    Le génie avait perdu la notion du temps, aussi les cinq années qu'il passa à attendre lui parurent une éternité. Lorsqu'enfin la mélodie de son mécanisme fut de nouveau jouée, il n'eut de cesse d'essayer de communiquer avec le monde extérieur. Il souhaitait sortir plus que tout au monde, ne supportant plus l’univers silencieux dans lequel il vivait depuis plus d'un millénaire, mais dans cette boîte personne ne pouvait le voir, ni même deviner sa présence, il devait se débrouiller.
    Dès lors, ses propriétaires furent toutes des femmes, plus précisément des infirmières de l'hospice. Toutes logèrent dans la chambre numéro treize où la petite boîte avait été déposée par Coralie Marlot, première employée à l'avoir retrouvée. Ce fut ainsi que tour à tour, ces jeunes femmes furent en contact avec Sani et perdirent, elles aussi, lentement pied. Soumises à l'acharnement du génie, les plus solides tenaient une ou deux années quand les plus sensibles se voyaient internées au bout de quelques mois.

    La rumeur se répandit rapidement parmi les employés. La chambre treize était maudite. Pourtant, on continua d’y loger des jeunes filles plusieurs années de suite, jusqu’à l’arrivée de Céleste Grirault.

    Petite brune aux regard de braise, elle fut celle avec qui Sani parvint à entretenir le lien plus poussé. Malheureusement, Céleste n’en fut pas moins bouleversée. À son tour prise de crises d’insomnies, quand elle ne laissait pas échapper des paroles incompréhensibles ou que son corps ne se tordait pas de douleur sous un froid intense en plein été ou une chaleur insupportable au cœur de la saison froide, elle plongea dans la folie.
    Elle résista près de quatre ans. Quatre ans avant que Sani ne réussisse un échange de quelques pensées qui terrifièrent l’infirmière :

    « Je suis dans la boîte musique ! Sauvez moi !
    - C’est impossible…
    - J’ai mal !
    - Enfermé dans une boîte ?
    - Ouvrez la ! Aidez moi !
    - Vous êtes le diable !
    - La boîte !
    - C’est vous ! Vous me rendez folle ! Démon ! »

    L’esprit égaré de la jeune femme guida ses actes. Sans réfléchir, Céleste s’empara du petit coffret de bois et se rendit à la place Sainte-Claire au pas de course. Ce fut là qu’elle le déposa, au creux d’un des arbres, implorant la patronne des pauvresses de la guérir du mal causé par de démon qui s’était logé dans la boîte à musique.

    La malheureuse ne fut pas exaucée et disparut quelques semaines plus tard, ne laissant derrière elle qu’un carnet auquel on porta peu d’importance et une épitaphe sur laquelle fut gravé, selon sa volonté, le lieu exacte où son « démon » résidait.

    Sani reprit ainsi ses années de solitudes, jusqu’à cette année de 1889. Calliope, de son véritable nom Amandine Lemaire, lui servit de messagère. La pauvre enfant, faible d’esprit, lui permit d’utiliser ses dernières forces pour passer un message et raconter une partie de son histoire. Il fut celui qui organisa les épreuves, incapable de transmettre une information claire par les lèvres d’une autre. Contraint d’agir de manière détournée, prévoyant chaque détail des mois à l’avance, il pria pour que cette ultime tentative, la plus folle de toute, aboutisse à son sauvetage. Les plus ingénieux ont ainsi pu reconstituer une partie de son passé, avant de retrouver cette maudite boîte à musique et son engrenage d’argent, le seul conçu de ce métal noble dans lequel sa naïveté envers le genre humain l’a conduit.

    Désormais entre les mains de Dolores, il ne craint plus rien. Il sera enfin libéré par la Curia, mais après plus de mille ans enfermé, le monde risque de lui paraître bien changé.

Ainsi débute une nouvelle vie…
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