Parfums sucrés embaumant le nacre de son corps où les charmes indomptables se mêlent à sa gestuelle. Une peau qui n'a rien d'humain, pourtant qui imite l'apparence. Des microscopiques écailles blanches constituent son épiderme, expliquant le teint parfait et cette blancheur naturelle. Des petits gestes gracieux qui semblent avoir une signification importante, une impression écrasante, lui donnant l'image d'un être inatteignable, inaccessible. Il se plait à vous lorgnez, à susciter votre attention de son regard sensuel et perturbant. Ces saphirs qu'il nomme sa plus belle parure, éclats naturelles et saisissants, semblent capables englober les horizons les plus lointains. Ses longs cils accentuent la profondeur de son regard, pénétrant, il émet une sensation glaciale, pouvant apaiser les plus passions les plus ardentes. Son visage aux traits délicats, dont la féminité s'est épris dans ce modèle, fait de lui un partisan du beau sexe. Ses lèvres pâles s'estompent dans la nuit, laissant un murmure sucré s'envoler dans le brouhaha des soirées luxueuses. Ses dents blanches rivalisent avec la pureté de sa peau, parfaitement alignées, elles offrent un rideau d'émail à la paroi lisse. Ses cheveux imprégnés des rayonnements du saphir, émerveillent l'assemblée de leur opulence et similitudes aux fils de soie. Scintillant sous la mélancolie lunaire où la beauté ardente solaire, il n'est pas difficile de remarquer sa présence brève dans chaque endroit qu'il foule instinctivement. Pour un être issu du sexe masculin, il n'est pas si grand. Un peu plus bas que la moyenne, il se contente de ses un mètre soixante huit pour une apparence d'âge tournant autour de la vingtaine. Bien que n'ayant point de poitrine, Gabriel ne porte pas de décolleté et opte pour des vêtements qui donnent un semblant de rondeur pour souligner sa féminité.

Il s'accommode de cette illusion, il offre à ces regards la somptuosité de son physique, et se pare des plus belles robes et des frivolités les plus couteuses pour charmer ses interlocuteurs. Avec son corps élancé, à l'allure fragile, les tenues les plus complexes s'ajustent à ses hanches, malgré ses hanches un peu étroites, cela ne semble point lui faire défaut.

Improviste,

Souvent celui-ci n'a aucun plan. Son instinct de reptile semble guider ces pensées. Non, pas le côté bestial et brute, mais l'intelligence, l'esprit joueur, la malice de sa race contribuent à cette définition. Ainsi, il est difficile d'anticiper gestes et dires de ce dernier, laissant une trace déconcertante à ses interlocuteurs. Une aura mystérieuse autour sa belle silhouette, bien qu'elle peut mettre en garde, elle est un fragment de son charisme.

Orgueilleux,

Fier, oui il l'est. Sa fortune, ses terres, ses châteaux, ses bijoux, son sang, son rang font de lui un être orgueilleux. Lui, dragon s'étant bâti la richesse et la gloire dans le monde des mortels, quoi de plus évident. Pourtant conscient de cette préciosité, il ne la camoufle point et au Diable les critiques ! Il n'a pas peur des insultes, rit dans l'ombre de ses adversaires, ses gens hostiles qu'il se plaît à épier. Il n'est pas du genre belliqueux, mais parfois aime envenimer les situations délicates pour son plus grand plaisir d'immortel.

Joueur,

Monsieur aime les jeux, c'est un fait qu'on constate assez vite. Parfois en une nuit, il perd la moitié de sa fortune pour ensuite gagner bien plus qu'il a perdu. Gros joueur sur table, parieur à ses heures perdues, tous connaissent sa farouche passion : celle du hasard et de l'argent. Conquérant, il vaudrait mieux éviter de rentrer dans son jeu au risque de s'en mordre les bouts des doigts. Il aime les défis car cela le délasse de sa vie qu'on jugerait trop monotone après années et années vécues.

Trompeur,

Voyez cette femme ? Qui songerait à un travesti. Personne. Son jeu est parfait. Sa voix est douce et mielleuse, ses gestes gracieux, sa démarche celle d'une danseuse, ses courbes fines. Aucun détail n'est laissé au hasard. Il a déployé tous ses charmes féminins pour parer le monde extérieur. Derrière ce masque ingénu, il se plaît à vous tromper. Son rôle saisit à la perfection fait de lui une figure du beau sexe qu'on ne peut ne contester.

Libertin insaisissable,

Croire ? En quoi. Nullement à Dieu. Il n'est pas religieux, prône la libération de l'âme, rejette les entraves spirituelles. Il se plait à attirer, séduire, oublier victimes dont il s'éprend un mince instant, ses conquêtes qu'il tourmente en amant divin. L'amour étant une chose qu'il trouve fugace. Malgré ce libertinage auquel il se prend, monsieur évite d'aller trop loin, souhaitant préserver son identité, femme ou homme, voulant garder cette image conquérante et prétentieuse. Après tout ce n'est qu'un passe-temps comme les autres.

Un piano, des applaudissements, du brouhaha. Les joies et peines d'un concert.
Attendez-vous cette allégresse ? N'est-ce pas le soupir d'un mortel, respirant son apogée, son moment le plus glorieux ? Son habile touché remplit d'émoi la vaste salle, drapée d'un rouge, reflet de la vanité. N'est-ce pas la plus douce consolation pour sa funèbre existence ? Spectateur, admirateur, mon âme s'est penchée pour ce musicien, artiste à la mode. Son œuvre réveilla en moi, les souvenirs lassants que j'avais longtemps plongé dans l'obscurité de mon âme. Ma venue dans ce monde n'était qu'une pâle scène où chaque acteur retenait leur souffle. Créature légendaire, mes ailes touchées la sensibilité de mes géniteurs, mon regard abyssal noyait ceux qui le croisait, mes écailles opales irisées répandaient la chaleur de l'Enfer. Et moi, individu pétri de la fougue de mes ancêtres, je m'étais évanoui à la laideur de ce monde pour m'enfuir vers l'irréel, royaume dont la Folie s'était éprise en douce amante.



Une nuit voilée, alors que les cigales chantaient.
Je fus le bourreau de mes parents. Leur sang couvrit mon innocence tel un linceul. Maculé de pourpre, je déambulais dans les landes. Âme perdue en proie à l'ennui, aux chaînes paternels. Un sentiment de satisfaction avait saisi mon esprit. Pourtant des larmes, substances de ma bêtise coulèrent jours et nuit, imprégnant mon visage de cette saveur marine.

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Souvenirs éteints, ravivés. Extrait de journal intime.
Il a bien longtemps que ce souvenir me fuyait. Suis-je galeux à ce point ? Je me souviens de l'odeur des pins, odeur brusque et avenante, se mêlant à l'onctuosité du miel. De la fumée, épaisse et noire s'élevait des cimes. Le vent gémissait dans l'herbe folâtre. J'étais là au milieu de cette nature sauvage, ayant emprunté le visage d'un passant pour quitter ces lieux embaumant mon enfance. Un sentiment d'excitation s'était épris de mon corps et sous la tentation, je foulais les premiers pavés de Paris, rongé par la curiosité, voulant me construire un nom et un visage dans cette société.

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Paris, ville mortelle où chaque jour de centaines d'âmes périssent et de centaines nouvelles âmes surgissent. C'est grand. C'est une fourmilière, encore heureux de ne pas déambuler sans ma forme originelle. Les rues sont étroites, j'étouffe. Les créatures vous jugent d'un regard méprisant avant de s'en aller à leur occupation. Je sens de l'hostilité, de la froideur. Est-ce la nature humaine ?

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Les jours s'écoulent et je vois combien l'immortalité permet de saisir chaque instant de la vie. Les humains évoluent en bien et en mal. Leurs progénitures prolifèrent. Sa m'amuse, les mortels sont si prévisibles. Mais parmi ces créatures fragiles, ils se trouvent bien d'autres formes de vie, cachées comme moi dans cette Babylone absurde.

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Si peu de chemin, pour un avenir dit brillant au sein de cette société. J'ai beau m'étonner de cette facilité à avoir atteint le stade de la noblesse. Vraiment ! Tant de gens aspirent à cette montée. Mon ascension fut fulgurante. C'est un jeu à mon égard. Les gens me craignent et me respectent. Me voilà issu de cette classe orgueilleuse et ce n'est que le commencement...!

Il me reste beaucoup d'encre à couler, pourtant je me garde le privilège de garder jalousement ces instants de délices et de déceptions. Délectez-vous de ces minces visions. Mes écrits n'ont permis que de porter un pâle regard sur la société humaine que je partage sans plus de commentaire.