Cabaret du Lost Paradise - Forum RPG Forum RPG fantastique - Au cœur de Paris, durant la fin du XIXe siècle, un cabaret est au centre de toutes les discussions. Lycanthropes, vampires, démons, gorgones… Des employés peu communs pour un public scandaleusement humain. |
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| Dolores Keller - Doctoresse du cabaret (Terminé) | |
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Dolores Keller
Messages : 118 Date d'inscription : 07/02/2014 Age : 28 Localisation : En train d'ausculter
| Sujet: Dolores Keller - Doctoresse du cabaret (Terminé) Mar 11 Fév - 16:42 | |
| Hanji Zoé - Attack on Titan Dolores KellerMontre moi tes organes, je te dirai ce que tu es ~ Surnom(s): Dotty (par Edward), Docteur K, Lore Âge (en apparence) : Physiquement environ 25, réellement un peu plus 30 ans Sexe : Féminin Nationalité : Allemande Orientation sexuelle : Aucune, son père ne lui en n'a pas conçue. Race : Homonculus Métier : Doctoresse Taille : Dépend de la taille du patient, mais vers 1m60 en général Poids : Aléatoire ! Autre chose ? - Yvonne vous dit bonjour ! Dit bonjour Yvonne ! - Waf ! You look like… Demandez aux patients, je suis occupée ! Evelyne Becker, Sorcière pâtissière - Oh Dolores ? C'est une jeune femme charmante et très belle, mon mari la trouve petite mais quand je viens la voir elle me dépasse d'une tête ! Ho ho ! C'est ce qui est formidable avec elle, nous ne savons jamais à quoi nous attendre lorsque nous entrons dans son cabinet. Pour ma part, je l'ai toujours vue avec une blouse blanche sur le dos et des lunettes sur le nez, ses cheveux sont toujours attachés et partent souvent dans tous les sens. Moi qui suis une femme de goût, je suis persuadée que bien habillée, Dolores serait capable de faire frémir beaucoup d'hommes, parole de Sorcière ! Un jour je lui ai demandé pourquoi elle n'était pas coquette, la malheureuse n'a pas su me répondre et c'est quand elle m'expliqua le fonctionnement de la rétine que j'ai préféré partir. Quoiqu'il en soit, c'est une femme charmante !
Frédéric Legrand, Cyclope forgeron - Mademoiselle Keller est très gentille et très délicate dans ses gestes. Comparées au miennes, ses mains sont très fines et longues mais ses gestes sont très sûrs et adroits. C'est une véritable orfèvre, elle a taillé le verre de ma lunette et à présent je vois parfaitement. Je ne peux pas m'empêcher de rire quand elle me regarde dans l'oeil, son visage devient extrêmement sérieux et ça me met mal à l'aise, alors je ris… Son visage est assez basique, mais son regard est aussi aiguisé qu'une lame d'acier, et je sais de quoi je parle, j'en ais beaucoup forgées.
Piotr Pichard, Vampire gendarme - Cette femme n'est jamais fatiguée. Elle fait des consultations de nuit aussi éveillée que dans la journée, ce qui est très pratique pour moi. Elle n'a jamais de cernes sous les yeux et un sourire orne toujours son beau minois. Une fois un sale chasseur m'avait touché avec une balle d'eau bénite et par chance j'ai pu atteindre son cabinet. En quelques secondes elle m'a extirpé l'objet avec une pince en acier et a nettoyé la plaie sans que je ne sente quoi que ce soit. Ses mains ne tremblent pas, c'est toujours impressionnant de la voir à l'oeuvre.
Elizabeth Bocasse, Stryge Fleuriste - À la base je m'étais faite passée pour une cliente pour aller consulter à son cabinet. Le sang des médecin est toujours très épicé et j'avais une grande soif ce jour là. Mais en la voyant j'ai vite changé d'avis. Qu'est-ce qu'elle est pâle ! À croire qu'elle ne sort jamais de chez elle. Au début je pensais qu'elle n'était qu'une humaine avec la peau sur les os, mais lorsque qu'elle s'est ramenée avec un bras en acier pour m’ausculter, j'ai vite compris ce qu'elle était. Quelle drôle de fille, malheureusement c'est une des seules doctoresses fiables à Paris, c'est bien ma veine… You are… Voyez ça avec eux, ils le savent mieux que moi ! Henri Achard, Jeune démon - On l'appelle Docteur K avec les copains. C'est une super docteur, elle est rigolote et ses animaux de compagnie sont super sympas. Des fois elle dit des choses que je comprends pas et que ma maman fait semblant de comprendre, puis après elle se met à rire et redevient sérieuse juste après et me fixe droit dans les yeux en me disant qu'il n'y avait rien de drôle dans ce qu'elle venait de dire. Mais je me demande quand même ce qu'il peut y avoir dans la pièce de derrière. Personne n'a jamais le droit d'y aller et quand on s'y approche elle lève les bras et dit des mots en allemand avant de se mettre devant la porte en disant « secret défense ». Enfin bref, elle est super bizarre mais vraiment sympa.
Louise Penin, Fantôme secrétaire - Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi bordélique que Dolores. Dans un sens, sa présence est la seule raison pour laquelle je reste à ses côtés en tant que secrétaire, car sans moi elle croulerait sous les papiers. Elle réfléchit rarement aux conséquences de ses actes et lorsqu'une idée lui vient elle se sent obligée de tout écrire sur un papier, si bien qu'une fois elle s'est retrouvée ensevelie sous un tas de formules chimiques et de dessins de Manfred, son pigeon. Elle est insomniaque, ce qui m'arrange bien puisque je ne dors pas non plus, il nous arrive donc souvent de discuter toutes les deux à propos de nombreuses choses. Mais grâce à sa constitution elle n'est jamais fatiguée et une heure de sommeil lui suffit pour carburer deux journées sans problèmes. Ce qui est étonnant est que le café la fait dormir, contrairement aux humains, ainsi, quand elle me dit « je vais me faire une tasse de café », cela veut dire qu'elle va dormir une heure ou deux. C'est une sympathique patronne.
Amaury Felippe, Incube chapelier - Un mur de brique. Ou plutôt un souffle de beauté emprisonné dans un ballon de science. Oh oui, Mademoiselle Keller représente un grand défi pour nous les incubes et nous nous sommes tous heurtés à son flegme atypique. Je lui ai sorti le grand jeu plusieurs fois, arborant mes muscles saillant et mon corps parfait, mais sa seule réaction était de mesurer mon os métacarpien, prétextant le fait de « ne jamais avoir répertorié cette mesure dans la rubrique Incube ». Quelle douleur… Un autre jour j'étais venu la voir, bien décidé à la séduire, j'avais usé de tous les stratagèmes et avait même eu usage d'un parfum aphrodisiaque, mais elle était plus intriguée par le comportement de son pigeon que par ma beauté transcendante… Ah…
Pipistrella, Dryade danseuse du cabaret - Dolly ? Oh c'est un véritable génie sur patte, toutes les maladies et autres problèmes sont soignés du jour au lendemain grâce à elle ! Ses talents en matière de dio…diato… diagnostique ! sont vraiment impressionnants ! Un jour j'ai eu un vrai gros coup de fatigue pas folichon folichon, et elle avait compris qu'en fait, et bah… Euh… Ah oui ! Alors en fait, c'était un champignon qui avait contaminé une des sources dans laquelle j'allais me restaurer tous les soirs ! C'est diiiiingue non ? Oh puis alors quand elle parle, c'est simple, je comprend rien du tout ! Hahahaha ! Puis en plus c'est la copine du patron, alors elle doit être sacrément douée pour qu'il puisse l'avoir embauchée comme ça hein ! Vraiment des fois je me dis que son intelligence et ma beauté, réunis, ça ferait un truc de pas possible physiquement… Oh, c'est l'heure de danser, byyyye ~
Ferdinand Delabre, Humain retraité - Docteur Keller ? Hoho oui, c'est ma voisine. C'est une charmante jeune femme qui est arrivée il y a quelques années maintenant. Elle était venue me rendre visite pour la première fois le soir de son arrivée, je me souviens, elle était venue pour me demander si j'avais du caoutchouc à lui prêter. J'étais surpris de voir une jeune demoiselle arriver comme ça du jour au lendemain et à chaque fois que je la croisais elle agissait de manière très étonnante. Lorsque j'ai vu son enseigne de Doctoresse, étrangement cela ne m'a pas semblé bizarre car sa manière de parler est très intelligente bien que maladroite. Elle m'a avoué lors d'une tasse de thé qu'elle n'aimait pas les relations sociales et qu'elle préférait discuter avec les reins de ses patients plutôt qu'avec eux. Je sais que je la trouverai facilement dans son cabinet, elle n'en sort jamais ou alors seulement pour aller acheter quelque chose. Très souvent je la vois transporter des objets très encombrants et réservée à des manipulations chimiques. Une chose est sûre, c'est une doctoresse passionnée ! Once upon a time… Ah attendez je vais chercher le journal de mon Père… - 5 Mars 1857:
Dolores est morte aujourd'hui. La maladie avait avancé à une vitesse plus ou moins rapide mais j'ai fait une erreur dans mes calculs, par chance elle est morte dans son sommeil et pas lors d'une de ses crises. Je vais devoir faire ce qui a été prévu, ce que nous avions prévus elle et moi au cas où il lui arrivait quelque chose avant son accouchement. Elle n'en n'était qu'à un mois de gestation, j'ignore si cela aura été suffisant. L'embryon repose à présent dans une cuve remplie d'un composé semblable au liquide amniotique, il est relié à l'une de mes précédentes créations capable de générer d'elle même une certaine quantité de protéines et autres calories nécessaires au développement du nourrisson. C'était ce que nous avions prévu, cet embryon représente l'alchimie parfaite entre mon patrimoine génétique et celui de Dolores, c'est l'incarnation du rêve de tout alchimiste de renom…
J'entend sa voix me dire « Tu travailles trop, à ce rythme tu vas mourir avant moi ». Avec du recul, je considère ça comme une plaisanterie de médecins. Je ne devrais pas concilier des faits sentimentaux dans ce carnet, mais ma main agit toute seule, peut être qu'il s'agit là d'un exemple parfait prouvant que le cortex préfrontal agit de manière plus efficace que les autres parties du cerveau en temps de tristesse et de deuil. C'est intéressant, peut-être devrais-je noter comment mon humeur change au fil des jours.
En regardant cette cuve contenant un minuscule être humain, je me demande ce qu'il en sera dans plusieurs mois. Le rythme de croissance sera-t-il le même que celui d'un fœtus normal ? Je l'ignore, dans le ventre de sa mère un embryon est confronté à trop de variables pour pouvoir définir une limite temporelle fiable. Sachant que la fourchette classique réside dans les 9 mois de gestation, mes pronostiques vont de 8 à 10 mois pour l'embryon soumis à l'étude en cours. Nous verrons si mes calculs se révèleront faux dans ces mois en question. À présent je dois m'occuper de l'enterrement de Dolores, j'ai suffisamment pu étudier la vitesse de décomposition d'une de ses membranes et j'en ai assez de voir son corps inerte dans notre lit.
NB : Voir sourire une personne chère dans un état de mort complète suscite une réaction simultanée de tristesse et de joie. D'autres régions du cerveau doivent être probablement en action pour permettre ce paradoxe, mais pour savoir cela j'aurai besoin de m'ouvrir le crâne et malheureusement c'est impossible…
- 12 Novembre 1857:
Comme indiqué dans les notes des 3 semaines précédents, le fœtus a gagné en masse musculaire et est pourvu d'organes vitaux semblant fonctionner. Il semble en revanche que ses globes oculaires ne soient pas tout à fait fiables ainsi que son réseau nasal, mais peut être que cela s'arrangera avec le temps. Son état est identique à celui d'un fœtus ayant vécu durant 7 mois de gestation mais sa capacité musculaire semble être nettement plus importante que la moyenne humaine. Je confirme qu'il s'agit bel et bien d'un individu de sexe féminin, il me faudra surveiller le développement de ses hormones si elle survit à « l'accouchement ». Si mes calculs sont exacts, celui-ci est prévu au mois prochain, je pourrai enfin savoir si ces longs mois n'auront pas été une perte significative de mon temps.
Au sujet des réflexes du fœtus, ce dernier commence à se mouvoir, lorsque je touche la surface de la cuve il semble le sentir, prouvant donc qu'il s'est lié à la paroi nerveuse comme s'il s'agissait d'un véritable placenta. Son ouïe semble fonctionner parfaitement, peut-être mieux que la norme des fœtus à son âge. Je suis quelque peu étonné par le développement du sujet, il ne grandit pas de la même manière et se montre plus efficace dans certains domaines que dans d'autres par rapport aux fœtus humains basiques. Les différents ajouts d'hormones et de protéines ont eu l'effet escompté, je continuerai l'opération afin de voir l'évolution du sujet.
Je viens de réaliser que je n'ai toujours pas donné de nom à ma « fille », tout sujet doit avoir un nom. À l'heure où j'écris le seul nom qui me vient en tête est celui de ma femme, Dolores. Je suppose que cela n'engendrera aucune confusion, ma femme étant décédée depuis 9 mois maintenant. J'ai hâte de pouvoir prélever une molécule d'ADN du sujet, afin de vérifier si elle est bien composée de mes gênes ainsi que de ceux de ma femme.
Je considère important d'indiquer mon état actuel en tant qu'observateur. Étrangement lorsque je contemple ma « fille », je ressens un certain attendrissement, peut-être est-ce la vue de mon expérience ou bien du corps dont j'ai été capable de créer. L'alchimie m'a été très utile dans ce développement et j'ignore si cela aura des répercussions sur le développement de « Dolores ». Mes calculs ne me permettent pas de savoir…
- 1er Janvier 1858:
L' « accouchement » s'est bien passé, la cuve a été vidée à la manière du placenta d'une femme et par un système mécanique j'ai pu imiter le phénomène de contraction et de sortie du sujet. Celui-ci n'a émit aucun cri, aucun pleur, jusqu'à ce qu'il entende le son de ma voix. Contrairement à un enfant humain, le sujet m'a regardé dans les yeux et a souris. Je doute qu'il connaisse déjà la notion de joie et de tristesse, mais la mimique était saisissante, peut-être cherchait-il à m'imiter ou bien son cerveau a réagit de manière automatique et lui a fait faire ce rictus. La dissection du cordon ombilical m'a permis d'avoir un avant goût sur la composition du sujet, une chose est certaine, ce n'est pas un être humain à part entière, mais une autre est sûre, son ADN est l'alchimie parfaite que nous recherchions ma femme et moi. Les premières heures de cet « accouchement » sont une victoire pour la science, j'espère seulement que le sujet ne me gênera pas lors de mes consultations, quoiqu'il faudra bien que je teste sans réaction lors de mon absence.
À propos de son poids, le sujet fait un peu moins de la moyenne attestée, tout comme sa taille, en revanche sa force motrice me semble bien supérieur, ses quatre membres ont l'air parfaitement synchronisés. Aucune réaction n'a été notable lors du contact avec une surface froide ou chaude, j'ignore si il ne ressent aucune différence ou bien si elle lui est égale. Dolores serait heureuse de voir la réussite de notre expérience, dommage qu'elle ait eu à en payer le prix… Enfin, concernant son corps, sa peau semble plus souple que celle des enfants de son âge et ses os sont plus légers, peut être à cause d'une rigidité inférieure ou bien d'une constitution différente.
À partir de maintenant je vais noter la vitesse de croissance du sujet ainsi que son développement psychologique, comme son langage et sa logi- Je ne suis pas sûr d'avoir bien entendu, mais il semble que le sujet ait prononcé le mot « Pa-pa » 20 minutes à peine après son accouchement. Mes sens sont probablement brouillés par cette réussite inattendue, et normalement un enfant est incapable de prononcer des sons doués de sens. Je ferai mieux d'aller m'occuper du sujet, il serait dommage de perdre ce spécimen alors qu'il vient à peine de dévoiler son potentiel.
- 5 Juillet 1858:
C'est ahurissant, « Dolores » n'est âgée que de 6 mois et marche déjà parfaitement. À ce niveau là, un enfant humain sait à peine se tenir assit. La croissance du sujet s'est faite de manière incroyable, aucun calcul n'aurait pu prévoir une chose pareille. Il est de ce fait plus difficile de l'étudier, elle est d'ailleurs en ce moment sur mes jambes pour éviter qu'elle n'aille trifouiller partout dans mes tiroirs. À ce sujet, elle ne semble ressentir aucune douleur, pourtant son système nerveux est parfaitement établi. Ce matin elle s'est coupée avec un scalpel, et quelques secondes après, la plaie avait disparu. Je pense qu'il s'agit là d'un cas de développement cellulaire ultra rapide, comme indiqué dans un de mes livres, de ce fait sa croissance est beaucoup plus rapide, ainsi que sa guérison. J'ignore comme cela est possible, un corps humain ne pourrait pas supporter un tel développement, pourtant elle le fait très bien et cela me déroute, mais d'un autre côté cela m'est très pratique. Sa peau étant très élastique, « Dolores » est capable de se retirer des doigts et de se les recoller aussitôt sans qu'aucun saignement ne soit engendré, comme s'il s'agissait d'une poupée de bois. Je peux ainsi étudier son corps sans problèmes liés à la fragilité de l'être humain.
En revanche, sa vue et son odorat sont toujours en dessous de la moyenne, elle est presque aveugle et ne discerne que les formes et les couleurs. Concernant l'odorat j'ai remarqué qu'elle réagissait mieux face aux odeurs chaudes liées aux cuissons que celles venant des plats froids, beaucoup plus fines. Je vais donc essayer de retoucher son nerfs optique ainsi que son sens olfactif, sachant que son corps ne ressent encore aucune douleur.
Je dois admettre en tant que scientifique que son existence est un mystère à mes yeux, elle ne représente aucune logique, même mes travaux sur l'alchimie sont incapable de trouver une explication à un tel développement. En ce moment même j'ai même l'impression qu'elle tente de lire ce que j'écris, bien qu'elle ne puisse pas discerner les lettres. Ainsi, les études sur « Dolores » menées jusqu'ici m'amènent à une conclusion quant à sa façon d'évoluer :
Elle utilise un système d'analyse et de reproduction très complet, c'est par exemple en me voyant marcher qu'elle s'est mise à marcher à son tour. De même, les mots qu'elle prononce sont ceux que j'emploie le plus souvent avec mes patients et lorsqu'elle avait le scalpel entre les mains, sa façon de tenir l'objet est rapidement devenue identique à la mienne. Son corps, quant à lui, est tout à fait différent de celui d'un être humain normal, on pourrait la comparer à une sorte de gelée de laquelle on pourrait retirer une partie et la recoller à l'endroit exacte d'où elle a été prise. Sa peau est parfaitement souple et j'ai remarqué qu'il lui était possible d'augmenter la longueur de son bras pour attraper quelque chose trop loin pour elle. Enfin, sa réaction face à la solitude est significative, lorsqu'elle n'a rien à identifier, elle s'immobilise et adopte un comportement vierge, sans aucune expression physique ou psychologique.
Vu la marge incroyable de progression de « Dolores », je ferai un bilan de progression chaque fin d'année afin de pouvoir classer mes recherches de manière plus simple.
- 1er Janvier 1859:
J'ai décidé de prendre la date de naissance de « Dolores » pour référence. Aujourd'hui elle a donc un an, mais physiquement parlant elle en fait le double. Comme prévu, sa croissance s'est faite beaucoup plus rapidement que la norme sans que cela n'ait de préjudices pour elle. En Novembre je me suis occupé de ses globes oculaires ainsi que de son système nasal, encore une fois, comme prévu elle n'a ressenti aucune gêne, un peu à la manière d'une poupée de chaire. Sa vue reste cependant assez restreinte, elle n'est plus considérée comme mal voyante mais plutôt comme très myope, c'est pourquoi je lui ai façonné des lunettes afin qu'elle puisse jouir d'une vue confortable. J'ai fait mes recherches parallèlement afin de voir si un cas comme le sien avait déjà été noté quelque part et je suis tombé sur la notion de golem dans un de mes livres d'alchimie. Il s'agit là d'une entité créée entièrement par un être humain, douée de vie mais dénuée de conscience propre.
C'est ce dernier point qui m'amène à douter quant à la véritable nature de « Dolores », car elle est bel et bien dotée d'une conscience, ainsi que d'une grande intelligence qui se développe aussi vite que son corps. Sa capacité à assimiler un langage est également surprenante, ses fautes de grammaire sont très légères et ses phrases deviennent de plus en plus complexe (pour un enfant de son âge). Elle commence également à lire, et bien que l'allemand soit une langue difficile dans sa syntaxe, elle parvient à l'assimiler de manière très simple. D'après mes calculs, si sa croissance se fait aussi rapide sur une plus grande période, à l'âge de 15 ans elle aura un savoir équivalent au miens et aura l'apparence d'une jeune femme de 25 ou 30 ans. Je trouve cela à la fois passionnant et déroutant, sachant qu'après de longues années d'études j'éprouve toujours certaines lacunes dans certains domaines…
Concernant sa constitution biologique, elle perd de moins en moins souvent ses membres, ses doigts ou ses oreilles tombent plus facilement et j'en trouve au moins un par jour dans mon cabinet alors qu'avant c'était environ toutes les deux heures. Sa morphologie semble se stabiliser peu à peu, sa peau a perdu 5 % de son élasticité mais elle le reste suffisamment pour que « Dolores » soit capable d'étendre la longueur de ses bras ou ses jambes. Elle marche parfaitement et est même capable de courir, bien qu'elle trébuche souvent. Contrairement aux enfants de son âge qui pleurent à la moindre douleur, elle se relève doucement et continue sa course comme si de rien était. Je pense lui faire faire des tests de résistance à la douleur dans les mois à venir, mais je suis inquiet à l'idée qu'elle puisse vraiment souffrir. Je sais pertinemment qu'un scientifique n'a pas à se soucier de la souffrance de son cobaye, mais je commence à m'attacher à elle…
- 1er Janvier 1862:
Dolores a fêté ses quatre ans aujourd'hui mais elle n'a pas aimé le gâteau que je lui ai confectionné. Elle a rétorqué que j'étais un bon Médecin-Papa mais pas un bon Cuisinier-Papa. Contrairement à ce que j'avais pensé lors de son premier anniversaire, sa croissance ralentit petit à petit, à présent elle correspond à un enfant de 6 ans plutôt que 8, ce qui prouve bien que le développement cellulaire diminue. Comme observé l'année dernière, sa composition physique change petit à petit, sa peau perd de son élasticité et se rapproche de la peau humaine bien qu'elle soit toujours capable d'étendre la longueur de ses membres comme elle le désire. Ses membres ne tombent plus, sa peau étant plus solide, les jointures le sont devenues aussi et même en tirant sur ses doigts ils ne s'enlèvent pas.
Grâce à ce changement, je perd moins de temps à chercher son pouce sous le placard, me permettant d'analyser plus en détail sa psychologie. Son intelligence est très vive et elle emmagasine beaucoup de choses à grande vitesse, je lui ais faite subir un test de mémorisation à l'aide de cartes à jouer. Elle a réussi à se souvenir de 15 cartes sur 20 sans avoir recours à un moyen mnémotechnique ou autre. Sa seule réponse a été « Bah c'est facile ! » avant de détourner son attention sur un de mes croquis qui traînait par là. C'est là un de ses défauts qui me facilite le moins la tâche. Dolores s'intéresse à absolument tout et ne parvient à fixer son attention sur quelque chose pendant, grand maximum, 20 minutes, après quoi elle détournera le regard et perdra complètement la notion de l'objet qui avait piqué son intérêt quelques secondes plus tôt. J'ai deux théories par rapport à cela, soit son cerveau fonctionne très vite, lui permettant de comprendre quelque chose en quelques minutes, lui faisant perdre son intérêt très rapidement, ou bien son cerveau fonctionne trop vite, au quel cas il n'a pas le temps de se focaliser sur quelque chose parce qu'il est en train de penser à autre chose.
Malheureusement je ne peux plus examiner son cerveau car ses nerfs se sont enfin complètement éveillés et même si la douleur n'est jamais très prononcée, elle la ressent, de même pour le froid et la chaleur. Je projette de la laisser sortir dehors à l'âge de ses dix ans afin qu'elle ait parfaitement le temps d'équilibrer l'évolution de son corps. J'ignore complètement quelle sera sa réaction face à l'extérieur, mais je sais qu'elle s'en intéresse car s'il y a bien une chose qui la captivera pendant une bonne heure, c'est la fenêtre par laquelle elle peut voir dehors.
- 1er Janvier 1868:
À bien y réfléchir, je suis père depuis 10 ans maintenant, cela me donne un coup de vieux… Je n'ai pas osé relire les comptes-rendus sur Dolores que j'avais écrit il y a quelques années, j'ai peur de voir quel genre de scientifique j'étais. Quoiqu'il en soit, aujourd'hui était jour de sortie pour Dolores, le premier de sa longue vie. Elle ressemble à une jeune fille de 12 ans, sa croissance physique augmente de manière variable, si bien que demain elle peut avoir l'air d'avoir 15 ans et rester ainsi pendant plus de 4 ans. Enfin, ce n'est pas le sujet principal de ce compte-rendu. En effet, Dolores a mis les pieds dehors, et ce qui s'est passé a tout simplement balayé mes connaissances en médecine et alchimie en une simple seconde.
Pour commencer, lorsque je lui ais ouvert la porte, elle ne s'est pas précipitée dans l'herbe mais est restée dans l'encadrement de la porte pour étudier la façon dont marchait une fourmi sur les marches de l'entrée. Accroupie, elle fixait l'insecte avec un intérêt fascinant, sans dire un mot (elle qui est très bavarde, cela m'a perturbé sur le coup). Plus lorsque la fourmi a disparu dans une des fissures qui recouvre les marches, elle est enfin descendue dans l'herbe et a fait trois pas, trois simples pas, avant de s'agenouiller encore une fois, intriguée par une fleur qui poussait par là. Je n'ai pas pu m'empêcher de sourire, je dois être le seul père dont la fille s'intéresse plus au pistil d'une plante qu'à ses jolis pétales. Elle a passé sa journée ainsi, silencieuse, à inspecter le jardin de font en comble, penchant la tête à droite ou à gauche quelques fois.
C'est lorsqu'elle s'est approchée du chêne du jardin que cela s'est produit. Alors que j'auscultais un patient, j'ai levé la tête vers la fenêtre et l'ai vue en train de scruter le tronc, le bout de son index posé sur l'écorce. À cet instant même, son bras complet revêtit l'apparence de l'écorce, à la manière de la peau d'une salamandre ou d'un caméléon. Je me suis précipité dans le jardin et ait rejoint ma fille pour lui saisir le bras et vérifier si mes yeux ne m'avaient pas joué un tour. Mais non, son bras était recouvert d'une écorce tout à fait identique à celle du chêne, en plus de l'apparence, les sensations du toucher étaient identiques et la masse était y parfaitement proportionnelle. C'était tout à fait impensable, comment un corps pouvait mimer la composition cellulaire d'un autre corps en un laps de temps aussi cours ? C'était là le même but que l'alchimie et Dolores venait de bouleverser tous les codes scientifiques en une seule seconde.
Je me rend compte en écrivant ces notes que je suis vraiment fier de ma fille…
- 1er Janvier 1876:
Dans le village, tout le monde est au courant de l'existence de Dolores maintenant, mais pour eux il ne s'agit que d'une nièce qui est venue me rejoindre pour apprendre la médecine. C'est elle qui avait eu l'idée, et elle n'avait pas tort en me disant qu'un homme qui a gardé séquestré sa fille pendant 18 ans finissait dans 90 % des cas sur la potence. Dolores m'aide donc lors des consultations, son savoir est clairement supérieur au miens en médecine globale mais lors de situation concrète elle se contente d'observer comme elle sait si bien le faire. Ça lui fait 18 ans aujourd'hui, le temps a passé à une vitesse surprenante, je me souviens encore, jeune scientifique que j'étais, à quel point j'étais dubitatif concernant la réussite de l'expérience. Et la voilà là, en pleine forme, ressemblant à une jeune femme de 20 ans, très énergique et curieuse. Son visage maintenant bien dessiné, je revois dans ses traits ceux de sa mère mais très peu des miens. Pour elle, son visage est hérité de sa mère et son cerveau de son père, elle le prouve avec des chiffres très précis que moi même je suis incapable de retenir. Elle reste quand même plus petite que moi, bien que quelque fois elle s'amuse à grandir ses jambes pour me dépasser.
Elle a également battu son record au jeu de mémorisation et a été capable de me ressortir une série de 54 cartes trois fois de suite sans aucune erreur. De mon côté j'ai aussi battu mon record et me suis souvenu de 11 cartes, je n'en suis pas peu fier. Le reste de son bilan psychologique est tout à fait normal, sa curiosité débordante la pousse à faire des expériences auxquelles je n'aurai moi même jamais songé, et elle s'intéresse beaucoup aux questions sans réponses et autres bizarreries. Mon livre d'énigme est toujours son terrain de jeu favoris, elle s'obstine à vouloir trouver 4 réponses pour chacune d'entre elles et y parvient quelque fois, bien que je n'en comprennes pas l'utilité. Par ailleurs elle a déniché une note dans un livre d'un alchimiste, parlant d'un être humain créé artificiellement. Appelé Homonculus, elle m'a expliqué que scientifiquement parlant c'était le profil le mieux adapté à sa conception. J'ignore si à sa place je réagirai pareil à l'idée de ne pas être humain, il faudrait que je lui demande ce qu'elle en pense.
Et enfin, je lui ai fait part de mes recherches sur la pierre philosophale, et cela a l'air de la passionner tout autant que moi. Grâce à elle je suis certains que la relève est bien assurée.
- 14 Février 1881:
Je pense que je viens de faire une découverte qui pourrait bouleverser le monde entier de la médecine. Mes mains tremblent encore, j'ai du mal à écrire en ce moment même… C'est tellement irréel, je ne sais même pas par où commencer.
Bien, ce matin est arrivé à mon cabinet un jeune homme d'une vingtaine d'année, le pauvre bougre souffrait d'une pneumonie sévère et était presque en hypothermie à cause du froid de cet hiver. C'est Dolores qui l'a accueillit et qui m'a alerté. Presque inconscient, nous l'avons allongé dans le lit des patients réservé aux cas urgents et nous nous sommes rapidement occupés de son cas. Son cas était plutôt inquiétant mais ma fille est parvenue à faire disparaître les symptômes les plus violents en quelques heures. Il a dormi toute la journée et n'est même pas parvenu à nous donner son nom, il était dans un état tellement faible qu'il divaguait plus qu'il ne parlait lorsqu'il était éveillé. Dolores est restée à son chevet, elle a d'ailleurs profité de son sommeil pour l'examiner sous toutes les coutures, intriguée du fait qu'il soit « différent des autres ». Sur le coup je ne comprenais pas pourquoi elle disait ça, je pensais qu'elle parlait du fait qu'il avait les traits des habitants des pays de l'Est, mais il n'en était rien.
Cette nuit c'était la pleine lune, et comme chacune de ces nuits, nous sommes restés éveillés afin de profiter de la lumière lunaire, propice aux manipulations alchimiques. Mais un violent bruit nous a brusquement interrompu. Il semblait venir de la salle de repos, celle où dormait le jeune homme que nous avions recueillis. Nous nous y sommes donc précipités, inquiets à l'idée qu'il lui soit arrivé quelque chose. Et c'est au moment précis où nous avons ouvert la porte que j'ai compris les paroles de ma fille. « Il est différent des autres », oui ce n'était plus un être humain mais un monstre, une bête incroyable dont la taille était si grande que le plafond était trop bas pour lui. En le voyant j'ai immédiatement placé Dolores derrière moi pour la protéger, mais comme à son habitude elle n'en a fait qu'à sa tête et s'est approchée du monstre avant que je ne puisse m'en rendre compte. Elle sortit alors de sa poche une tige en argent et la tendit en direction du monstre, la mine sérieuse. Son corps entier revêtit alors la structure de l'argent. Elle avait déjà compris qu'il s'agissait d'un Loup-garou, avant même qu'il ne se transforme…
J'ignore comment, peut être son instinct ou son intelligence, il faut dire qu'elle avait dévoré entièrement les livres de ma bibliothèque, et certains parlaient de bêtes mystérieuses encore jamais étudiées. J'ai toujours cru à l'existence de ces monstres, à vrai dire j'ai moi même créé un être non-humain, mais la part de scientifique en moi restait incrédule quant à ce genre de phénomènes inexpliqués. Mais maintenant que je l'ai vu, je ne peux plus rien dire, tout est différent et j'ignore quoi faire à présent.
Enfin, par rapport au lycanthrope, fait exceptionnel, au lieu de s'enfuir ou de nous déchiqueter, il a su rester plus ou moins calme et se maîtriser, jusqu'à ce que la lune disparaisse du ciel. Notre jeune patient était plus ou moins éveillé lorsqu'il est redevenu « humain », il a seulement su nous donner son nom, Edward, avant de retomber, épuisé. Dolores s'est alors retournée vers moi et, des étoiles dans les yeux, m'a demandé si on pouvait le garder…
Que faire ? Le soleil se lève déjà, je ne peux même plus compter sur la nuit pour me porter conseil…
- 17 Juillet 1881:
Edward est parti aujourd'hui, ces 5 mois ont été d'un tel intérêt que cela va nous faire bizarre qu'il ne soit plus en notre compagnie… Autrefois, je n'aurai jamais pensé pouvoir étudier un lycanthrope sous toutes les coutures, et aujourd'hui je ne m'imagine plus soigner des êtres humains. Après tout, le nombre de médecins et de scientifiques sont suffisants, ce ne sont pas mes études qui vont aider l'humanité à se développer. En revanche, les non-humains sont encore de véritables énigmes et l'idée de découvrir de nouvelles choses grâce à eux me remplit d'ambition. Dolores est dans le même état que moi, à l'heure où j'écris elle est toujours en train d'analyser les tissus de la peau d'Edward. J'ignore pourquoi, peut-être à cause du fait qu'elle ne soit pas totalement humaine, mais sa proximité avec les non-humains est saisissante, elle semble même plus à l'aise dans l'étude des autres espèces. Elle et Edward s'entendaient à merveilles, ils étaient aussi proches qu'un frère et sa sœur. J'ai même cru voir une once de tristesse sur son regard lorsqu'il est parti, je ne l'avais jamais vue comme ça…
Ce départ m'a fait comprendre deux choses :
La première est qu'à partir de maintenant je vais soigner les non-humains, Edward m'a bien expliqué qu'il y en avait partout dans le monde et que comme les humains, ils avaient parfois besoin d'être guéris. Il m'a d'ailleurs garantit de donner mon adresse à ses connaissances afin que je puisse avoir des clients réguliers. D'après lui il y aurait une importante communauté de centaures dans la forêt non loin du village, ils seraient des patients réguliers à cause de leurs jambes handicapées lorsqu'ils prennent forme humaine. Je suis à la fois inquiet et pressé à l'idée de guérir un centaure chez moi, cela me rappelle mes années d'études ou lors des premières années de Dolores…
En parlant d'elle, la deuxième chose que j'ai compris la concerne. Il est clair qu'elle n'a plus rien à apprendre de moi et qu'à présent c'est plutôt moi qui apprend d'elle chaque jour. Bien que nous soyons très proches, il me paraît de plus en plus évident qu'elle partira un jour de chez moi. Elle ne m'est plus du tout dépendante et sera parfaitement capable de se débrouiller toute seule, elle tire cela de sa mère après tout. C'est la première fois que je m'imagine terminer ma vie sans elle, et dire que lors de sa naissance je ne lui estimais que 3 mois de vie… Un scientifique ne doit pas se laisser entraver par des liens familiaux, je n'ai même pas pleuré lors du décès de ma femme, et je sais que cette règle s'applique aussi à Dolores maintenant, elle devrait pouvoir développer ses compétences sans avoir à rester avec moi.
Mes phrases n'ont plus aucun sens, je pense que je vais aller dormir…
- 23 Avril 1888:
Le moment que je redoutais va maintenant se réaliser… Aujourd'hui Dolores a reçu une lettre venant de Paris. C'était une lettre d'Edward, il aurait pour projet de monter un cabaret dans la capitale française et souhaiterait ma fille comme médecin à plein temps afin de soigner les employés. Elle est venue me montrer la lettre en toute hâte, je ne l'avais jamais vu aussi joyeuse. Il était clair qu'une bonne partie d'elle voulait y aller, mais qu'une autre s'y refusait à cause de moi, l'idée de me laisser seul ne l'enchantait guère. C'est pour cette raison que je ne lui ai pas laissé le choix, je l'ai obligée à accepter. Ce courrier représente sa seule et unique chance de voyager et de rencontrer de nombreuses personnes. Une capitale est remplie de monstres en tout genre, pas seulement de centaures, elle pourrait y développer ses compétences de façon significative. L'interdire d'aller vivre ce rêve scientifique serait du pur égoïsme.
Elle est en ce moment même en train de préparer ses affaires, je profite des dernières minutes qu'il me reste pour écrire ma dernière page dans ce carnet. Je compte lui donner avant qu'elle ne parte, après tout ce journal a pour but de répertorier tout ce qui la concerne et je serai incapable de le remplir si je ne la vois plus. J'ignore si elle daignera lire ces pages, mais mon instinct de père prend le dessus, je me sens obligé de lui écrire quelque chose…
Ma chère Dolores,
Si tu lis ces pages c'est que tu as forcément lu les toutes premières du journal, tu as donc pu voir à quel point j'ai été froid sur ton cas lors de ta naissance. Moi-même je ne me reconnais plus, je ne t'appelais même pas par ton prénom et quand c'était le cas j'utilisais des guillemets, comme si tu n'étais qu'une vulgaire expérience. Tu es tout pour moi, la synthèse complète de mon savoir et de mon amour avec ta mère, sache que je suis extrêmement fier de ce que tu es devenue. Sache que tu auras toujours un lit qui t'attendra dans ton petit village d'Allemagne, même quand je ne serai plus là. Je sais que cette idée de la mort te terrifie donc j'éviterai de t'en parler ici, mais tu sauras que même lorsque je ne respirerais plus, toutes mes pensées iront vers toi, car tu es ma fille.
Je t'embrasse fort.
Ton père.
- 24 Avril 1888:
Voilà voilà, bonjour monsieur le journal de ma vie, je me présente, je suis la personne qui te permet d'exister ! C'est plutôt compliqué dit comme ça, ma première phrase dans ce journal sera des plus singulières. Quoiqu'il en soit, je reprend le flambeau de Père, je suis Dolores, future doctoresse de Paris ! Je suis dans le train en ce moment même, j'éprouve un certain pincement au cœur en voyant que je quitte ma terre natale. Je n'aurai jamais pensé éprouver une telle émotion, et pourtant, ça fait quelque chose. L'idée de ne plus voir Père m'inquiète un peu, est-ce qu'il fera des découvertes sans moi ? Probablement. J'hésite encore à lire ce qu'il avait écrit sur moi il y a plusieurs années, je suis inquiète d'y trouver des choses dont j'ignore moi-même l'existence (et il écrit encore plus mal que moi).
Voilà, c'est tout, ça fait pas beaucoup de lignes, ma petite Dolores il va falloir te ressaisir pour écrire plein de choses comme ton vieux père ! Je devrais peut-être dessiner des choses pour occuper de la place…
- 2 Mai 1888:
Paris est vraiment une grande ville, j'ai eu du mal à trouver le Cabaret d'Edward au milieu de tous ces bâtiment, j'ai tellement marché que si j'avais été humaine, j'aurai probablement des ampoules incroyables. Une chance que je puisse transformer mes pieds en pierre afin d'éviter ces petits désagréments. Quoiqu'il en soit, je l'ai enfin trouvé, et à vrai dire, c'est un peu moche comme endroit, même si d'après lui il y a encore des travaux à faire. Quant à moi, j'ai trouvé où allait se trouver mon cabinet. C'est une vieille bâtisse qui se trouve dans une ruelle adjacente au cabaret, elle est remplie de toile d'araignée et le parquet est moisi ça et là, mais son étage offre une vue sympathique sur la rue de derrière et je sais que je pourrai regarder les passants lorsque je m'ennuierai.
J'ai d'ailleurs trouvé ma secrétaire, pour le coup c'est un coup de veine. Si l'endroit est aussi vétuste, c'est parce que les humains le considéraient comme hanté et personne n'osait y vivre. Heureusement que Père m'a bidouillé les yeux et les oreilles quand j'étais gamine, grâce à lui je peux voir les fantômes et même les entendre, c'est une chance ! Et donc les humains avaient raison, l'endroit était bel et bien hanté. Elle s'appelle Louise, c'est une femme charmante morte il y a une bonne trentaine d'année. D'habitude je préfère rester à l'écart de tout ce qui traite de la mort, mais elle parle de son décès de manière tellement sympa que je ne me sens pas mal à l'aise en sa compagnie. Elle se serait faite tuer par sa machine à écrire. Oui bon, dit comme ça ça peut sembler bizarre, et en fait ça l'est complètement. Sa nouvelle machine était posée sur un meuble à l'étage du dessus et un courant d'air l'aurait faite tomber du meuble. Sachant que ces machines pèsent une blinde, l'objet serait passé à travers le plancher (et donc le plafond du rez-de-chaussé) et serait tombé sur la tête de Louise qui passait pile à ce moment là. Depuis elle est attachée à la machine à écrire et a décidé de hanter sa maison, dégoûtée de la façon dont elle était morte. Rien que d'y penser ça me fait rire, mais résultat des courses, en tant que dactylographe émérite, Louise m'a proposé d'écrire à ma place les comptes-rendus des patients, comme ça elle pouvait continuer d'écrire et moi ça m'évite de me perdre sous un tas de paperasse. Oh puis c'est une bonne compagne pour l'heure du thé, on discute bien toutes les deux, c'est ma première copine parisienne !
Ah puis aussi j'ai trouvé un pigeon à moitié mort. Le pauvre, il s'est fait écrasé par la roue d'une diligence qui passait par là, il s'est presque fait couper en deux. Mais en le prenant dans mes mains, j'ai vu qu'il respirait encore, alors je l'ai ramené au cabinet et je l'ai rafistolé du mieux que j'ai pu. Je l'ai appelé Manfred, il n'est pas encore en état de marcher et ressemble un peu à rien pour le moment, mais je vais m'occuper de lui cette nuit.
J'adore Paris !
- 1er Janvier 1889:
Bon voilà, j'ai 32 ans aujourd'hui mais je ressemble toujours à une jeunette de 25 ans. En fait je réalise que depuis mes véritables 25 ans j'ai cessé de véritablement grandir, mais je ne m'en plains pas vraiment en fait. Et puis c'est amusant d'embêter les incubes qui cherchent inlassablement à me séduire. Je remercie d'ailleurs mon père pour avoir suffisamment surveillé mes taux d'hormones afin que je ne puisse pas tomber dans le piège de la séduction, je travaillerai à une lenteur sinon… C'est mon premier anniversaire sans mon père, il m'a envoyé une lettre pour me le souhaiter mais ce n'est pas vraiment pareil. Il me demande dedans si je continue de remplir mon journal, c'est donc pour ça que j'écris en ce moment même (oui j'avais oublié, j'avoue). D'habitude le 1er Janvier c'est le jour où je dois écrire un compte-rendu me concernant, donc on va faire ça vite : Je suis toujours moi. J'ai des cheveux, des yeux, un nez, une bouche, des oreilles, je suis toujours myope et ma structure moléculaire est toujours suffisamment instable, comme d'habitude. Manfred s'amuse à mettre sa tête dans mes chaussures et Yvonne aboie sur les passants. Tiens d'ailleurs, je me souviens pas avoir parlé d'Yvonne là-dedans… C'est une gentille madame chat que j'ai extirpé de l’œsophage d'un dragon qui avait visiblement avalé de travers. Brûlée à un degré tel qu'on ne différenciait plus sa tête de son arrière train, j'ai entièrement recousu des morceaux de sa peau et j'ai traficoté un peu le reste de ses organes pour qu'elle puisse se remettre à vivre normalement. Elle est beaucoup plus intelligente que Manfred et est très docile, mais je pense que j'ai confondu des neurones de chats avec ceux d'un chien car même si elle est très féline, elle aboie. Mais finalement j'aime bien ça, ça lui donne du charme, même Louise est d'accord avec moi.
Oh, je viens de me rendre compte que je m'égare un peu. Je me demande comment Père pouvait rester aussi linéaire dans ses comptes-rendus, j'ai une folle envie de raconter ma vie moi… Pour en revenir à mon bilan de santé, je vais bien, comme depuis ma naissance, et voilà. Mes recherches sur la pierre philosophale n'avancent en revanche pas d'un pouce, mais je ne perds pas espoir. Je pense que j'ai tout dit, Edward m'a offert un cadeau mais je ne l'ai pas encore ouvert. Que dire d'autre ? Mon voisin est toujours aussi gentil, Louise écrit plus vite que son ombre (faudrait-il encore qu'elle en ait une) et le cabaret fonctionne à merveilles. J'ai des clients qui viennent de tout Paris et je m'amuse bien !
Bon je pense que c'est suffisant, j'ai un peu la flemme de peser chaque parcelle de mon corps, donc je vais aller jouer aux cartes avec Louise et commencer une belle année 1889 ! Ah j'oubliais ! J'ai enfin lu les pages écrites par mon père et c'est - ……
[Le reste est illisible, Manfred a renversé de l'encre sur le bas de la page, bravo Manfred!]
Sous le masque Sous le masque… je suis cachée ! Surnom(s) : Boucletticoneuh Âge : 18 ans Expérience en RP : J'ai commencé à l'âge de 14-15 ans Avis/Suggestions/Questions concernant le forum : Je pourrai avoir mon cabinet comme sous forum ? Comment avez vous connu le forum ? Un calvitieux et un barbu m'ont menacé, et je voulais faire une surprise ! Avez vous lu le règlement ? {Dégusté par le lapin-garou}
Dernière édition par Dolores Keller le Dim 16 Fév - 12:04, édité 2 fois |
| | | Edward White l Dans l'ombre du loup l BIG BOSS lMessages : 2449 Date d'inscription : 21/12/2010
| Sujet: Re: Dolores Keller - Doctoresse du cabaret (Terminé) Mar 11 Fév - 17:20 | |
| Je ris ! XD Amaury m'a fait rêver au moins autant que Pipistrella.
J'ai hâte de lire l'histoire maintenant ! /o/ |
| | | Valentine Lefevre
○~ Héroïne de contes ~○ Messages : 1671 Date d'inscription : 22/02/2011 Age : 34 Localisation : Partout, même là où vous ne l'imaginez pas 8D
| Sujet: Re: Dolores Keller - Doctoresse du cabaret (Terminé) Mar 11 Fév - 17:36 | |
| Bienvenu ^^ Oh tient des témoignages ! Alienor avait aussi fait un truc dans le genre, mais légèrement différent. Je trouve cette façon de faire très divertissant et agréable à lire ♥ |
| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: Dolores Keller - Doctoresse du cabaret (Terminé) Mar 11 Fév - 17:52 | |
| J'adore la manière dont tu présentes le côté psychologique ^^ Bienvenue à oti et bon courage ! Accessoirement MARRY ME //SBAFF |
| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: Dolores Keller - Doctoresse du cabaret (Terminé) Mar 11 Fév - 18:39 | |
| Bienvenue parmi les fous ! \o |
| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: Dolores Keller - Doctoresse du cabaret (Terminé) Mer 12 Fév - 10:38 | |
| Et bien, bienvenu Docteur ! tu trouveras ton compte niveau patient, j'ose le penser ! |
| | | Narcisse Williams
Dragon on the wire Messages : 207 Date d'inscription : 03/08/2013
| Sujet: Re: Dolores Keller - Doctoresse du cabaret (Terminé) Mer 12 Fév - 18:46 | |
| |
| | | Dolores Keller
Messages : 118 Date d'inscription : 07/02/2014 Age : 28 Localisation : En train d'ausculter
| Sujet: Re: Dolores Keller - Doctoresse du cabaret (Terminé) Mer 12 Fév - 21:54 | |
| Merci à tous pour votre accueil, je vous ferai un tarif réduit quand vous passerez au cabinet pour une consultation ! Je précise par la même occasion que même si il n'y a rien de posté pour l'histoire elle est en cours, j'en suis à la moitié environ là, elle devrait être terminée d'ici le week end ! Voilà ! :3 |
| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: Dolores Keller - Doctoresse du cabaret (Terminé) Dim 16 Fév - 10:19 | |
| Hello doctor ~ Y'a pas a dire, c'est bien la première fois que j'ai envie d'aller chez le médecin ! C'est vrai que l'usage de témoignages facilite et donne une certaine originalité à la lecture, j'approuve comme les autres : j'ai hâte de lire ton histoire et que tu sois validée. je suis sûr que plus d'un auront envie de venir faire soigner leurs petits bobos hinhinhin o/ |
| | | Dolores Keller
Messages : 118 Date d'inscription : 07/02/2014 Age : 28 Localisation : En train d'ausculter
| Sujet: Re: Dolores Keller - Doctoresse du cabaret (Terminé) Dim 16 Fév - 12:04 | |
| Petit up pour dire que j'ai terminé ! J'espère que ça vous plaira :3 |
| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: Dolores Keller - Doctoresse du cabaret (Terminé) Dim 16 Fév - 13:27 | |
| Bienvenue! J'aime beaucoup la façon dont tu as présenté l'histoire, je trouve ça génial, assez mignon - et, peut-être, un peu flippant aussi...! Faut pas craindre les médecins, quoi. En tout cas j'ai hâte de vous rencontrer, Dr.Keller! |
| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: Dolores Keller - Doctoresse du cabaret (Terminé) Dim 16 Fév - 18:58 | |
| |
| | | Edward White l Dans l'ombre du loup l BIG BOSS lMessages : 2449 Date d'inscription : 21/12/2010
| Sujet: Re: Dolores Keller - Doctoresse du cabaret (Terminé) Dim 16 Fév - 21:03 | |
| Hey Dotty o/ Ton chevalier blanc vient d'arriver et il galope jusqu'à ta fiche ! Bon, je vais essayer de faire court pour une fois, mais je ne garantis rien. Au niveau des descriptions, je trouve que l'idée des témoignages est vraiment intéressante, d'autant plus que les personnes interrogées sont hautes en couleur. Ça permet de créer d'ors et déjà un petit panel de relation à la demoiselle qui correspond avec son caractère atypique. Sans compter que pour une praticienne, c'est important d'avoir une clientèle, si farfelue soit-elle xD L'histoire maintenant. J'ai trouvé ça très intelligent dans l'écriture sans compter que tu t'es vraiment fait plaisir dans ton appropriation de l'homonculus. On peut également voir l'évolution du "père" de Dolores au fur et à mesure des années, il passe de scientifique froid et méthodique à un véritable père qui ne voit plus le demoiselle comme une création, mais comme sa fille. J'ai trouvé un peu étrange le fait qu'elle puisse ôter ses doigts au début, mais finalement, un fur et à mesure de la lecture ça correspond bien à l'expérimentation décrite et puis ça donne quelques détails très amusants, comme lorsque l'on imagine l'alchimiste se pencher sous un placard pour retrouver le pouce de sa fille x) Bon après j'adore le passage où on me voit ;P même si je ne pense pas être si grand une fois transformé, mais ma magnificence ayant du chambouler ce pauvre scientifique, la description reste plausible. En ce qui concerne Louise, Yvonne en Manfred, tu sais déjà ce que j'en pense depuis ton Rp test donc j'arrête de parler et je te félicite pour ton appropriation du prédéfini de Dotty /o/ Niveau fautes, j'en ai trouvé quelques unes, principalement des participes passés fourbes que personne n'aime, mais si tu relis tes RPs je pense qu'elles disparaitront d'elles même xD Et voilà je me tais enfin ! Pour t'annoncer que tu es VALIDÉE ! Je vais t'ajouter au groupe des employés et je te laisse suivre les indications suivantes (j'inclus le lien vers la demande de lieu, comme ça tu seras libre de faire ta description de ton cabinet o/) : Bienvenue au Lost Paradise Il faut maintenant… ♤ Faire ta demande de rang ici. ♧ Pour les relations, c'est par là. ♢ Pour une demande de RP c'est ici. ♤ Pour une demande de lieu c'est ici. ♥ Pour suivre l'intrigue c'est là ♥ Pour fêter à la Saint-Valentin c'est ici !
Et bon RP parmi nous ! |
| | | Dolores Keller
Messages : 118 Date d'inscription : 07/02/2014 Age : 28 Localisation : En train d'ausculter
| Sujet: Re: Dolores Keller - Doctoresse du cabaret (Terminé) Dim 16 Fév - 21:11 | |
| Merci à tous pour votre accueil et pour la validation Mon Lapin /o/ Je tâcherais de t'embêter comme il se doit ~ |
| | | Aldrick Voelsungen
Man & Wolf : I'm armed Messages : 2050 Date d'inscription : 02/06/2012 Age : 36 Localisation : Pas si loin de vous...
| Sujet: Re: Dolores Keller - Doctoresse du cabaret (Terminé) Mar 18 Fév - 8:58 | |
| *frappe Edward, par habitude et aussi parce qu'il se la joue trop* Hum, bienvenue au Lost Dotty !
Navré du retard, mais il semblerait que tu aies été particulièrement bien accueillie, alors je voulais juste dire que -comme beaucoup- ta fiche m'a fait bien rire, et que je trouve qu'on t'imagine sans soucis dans ton évolution quotidienne. J'ai particulièrement aimé la mort de Louise et le passage sur le café (et bien d'autres choses mais comme ça a déjà été dit...). Il me tarde de pouvoir te lire à nouveau et si possible d'avoir un lien o/ |
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| | | | Dolores Keller - Doctoresse du cabaret (Terminé) | |
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