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Neige

Cabaret du Lost Paradise - Forum RPG

Forum RPG fantastique - Au cœur de Paris, durant la fin du XIXe siècle, un cabaret est au centre de toutes les discussions. Lycanthropes, vampires, démons, gorgones… Des employés peu communs pour un public scandaleusement humain.
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 Talart et la manière de t'attirer des ennuis... [Tala Harcourt, ou quand Dieu abuse de l'Ironie.]

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Talart et la manière de t'attirer des ennuis... [Tala Harcourt, ou quand Dieu abuse de l'Ironie.] Empty
MessageSujet: Talart et la manière de t'attirer des ennuis... [Tala Harcourt, ou quand Dieu abuse de l'Ironie.]   Talart et la manière de t'attirer des ennuis... [Tala Harcourt, ou quand Dieu abuse de l'Ironie.] I_icon_minitimeSam 4 Avr - 16:15

Présentation, Lost ParadiseHungary, Axis Powers Hetalia

Tala Harcourt

Née Droganov

    Surnom(s): Aucun. Oubliez cette idée immédiatement, elle ne l'acceptera pas.
    Âge (en apparence) : 19 ans ? Peut être 20 ? à moins que ça ne soit 18...
    Sexe : Féminin
    Nationalité : Française
    Orientation sexuelle : Hétérosexuelle
    Race : Louve.
    Métier : débute en tant que fossoyeur de tombe dès demain.
    Taille : 1m70, peut être un peu plus, mais pas moins.
    Poids : Corpulence plutôt fine et musclée
    Pourquoi venir au Lost Paradise ? "Pourquoi ? Mais j'en sais rien moi ! Vous avez forcément besoin d'une raison pour aller quelque part ?!"

Autre chose ? Non.

You look like…

« La bouche sourit mal quand les yeux sont en pleurs. »

« La première chose que j'ai remarqué chez elle, ce sont ses yeux. »

Deux yeux d'une couleur si intense, si puissante, que l'on ne peut les quitter le premier. Elle a ce genre de regard qui nous happe, nous dévore et nous marque à jamais, le tout en une seconde. Car on ne croise jamais très longtemps les beaux iris de la demoiselle qui semble fuir ce contact autant que tous les autres. Pourtant, s'il vous était donné le temps de vous y attarder, vous pourriez y lire toutes les émotions qui la traversent avec une facilité déconcertante. Ses yeux sont de véritables fenêtres donnant directement sur son âme et sur ce qui y bouillonne, le tout perdu dans des nuances d'un vert changeant avec la lumière.

« Et puis il y avait ses cheveux, aussi... »

Détachés la plupart du temps, ces derniers volent au vent et accrochent les rayons du soleil avec lequel ils jouent. Il est bien difficile de mettre un nom sur leur couleur, et c'est en cela qu'ils intriguent, fascineraient presque. Caramel. C'est là la conclusion à laquelle on arrive pour finalement les définir, et encore, cela n'est pas très clair, plus abstrait qu'autre chose, démontrant simplement le besoin qu'a l'homme de tout catégoriser. Ses cheveux semblent doux au regard et le confirment aisément lorsqu'on y perd la main pour peu qu'on le puisse. Ils s'arrêtent au bas du dos de la jeune femme lorsqu'ils sont au repos. Il arrive pourtant à Tala de les attacher, mais très vite, ces derniers se libèrent, d'abord par quelques mèches folles puis totalement. Ils semblent aussi indomptables qu'elle, au fond.

« Mais le pire, c'était très certainement l'état de ses vêtements... »

Ses tenues se comptent sur les doigts d'une seule main, toutes sont rapiécées, déchirées à l'infini, tombent en lambeaux pour certaines et ne sont portées par la jeune femme que parce qu'elle n'a que celles-ci. Pourtant, elles parviennent tout de même à la mettre en valeur, la plupart du temps lorsqu'elle porte du vert, ce vert qui se marie si bien avec son beau regard et qui parvient à excuser l'état de ses vêtements.

« À moins que ça ne soit ce qu'elle dégage qui marque le plus l'esprit... »

Un appel à l'aide. Elle n'est rien d'autre que ça, une mélodie désaccordée, blessée par la vie qui ne parvient pas même à se retrouver. C'est comme si elle appuyait toujours sur la même série de touches, produisant les mêmes notes chaotiques et fuyant toute évolution potentielle. Elle est brisée et cette vérité s'inscrit précisément dans ce qu'elle dégage. Lorsqu'on plonge ses yeux dans les siens, quelque chose d'animal, de bestial, nous pousse à la détester, à refuser de l'approcher, à la fuir, comme si c'était elle-même qui hurlait au monde à quel point elle est dangereuse. Mais à côté de cela, dans ces iris à la couleur si particulière qu'on a presque l'impression qu'un peintre un peu fou s'est amusé à en mélanger les teintes, se cache quelque chose de beaucoup plus triste, rempli d'une détresse hallucinante, consternante, presque irrésistible. Cette fille, toute entière, c'est un véritable appel à l'aide. Mais un appel à l'aide murmuré d'une telle voix qu'on ne saurait longtemps y résister. Et ce malgré les avertissements qu'elle hurle aussi fort qu'elle le peut.


You are…

« Elle est en colère c'est tout. En deuil. C'est vieux comme le monde. Sidération, culpabilité, colère. La valse à trois temps. La danse de ceux qui restent. »

« Si elle sourit ? Jamais vraiment. Il y a toujours chez elle quelque chose d'infiniment triste, de presque désespéré. Pourtant, elle ne pleure jamais. Elle se contente d'être là. Et c'est tout ce qu'elle fait, être là. Elle n'a pas d'amis, fuit le monde comme la peste, travaille en silence et c'est à peine si elle regarde les gens dans les yeux lorsqu'on lui parle. Certains disent que c'est une preuve de manque de franchise. Moi, je pense plutôt que cette gamine a mal. Qu'elle saigne par tous les pores de sa peau, qu'elle se réveille en hurlant la nuit et qu'au matin, elle porte les cernes de la veille. Parfois, je la surprends à regarder au loin, si loin que je ne peux suivre son regard. C'est dommage, parce que je voudrais vraiment l'aider. C'est une chouette gosse ! Toujours à l'heure, très efficace, mais si éloignée du monde que personne ne peut ne serait-ce que tenter de l'approcher. Justement, personne, je dis bien personne, ne peut la toucher. À peine la frôle-t-on qu'elle recule aussitôt. Si vous voulez mon avis, cette petiote a eu des problèmes dans son enfance. Elle n'a même jamais parlé de sa famille. Mais ici, personne ne sait vraiment pourquoi. Après tout, elle est arrivée il y a tout juste un mois. Comment je le sais ? Parce que c'est moi qui l'ai recueillie à ce moment là. Et je me souviendrai toujours de la première fois où je l'ai vue. Elle semblait avoir marché pendant des jours, ses vêtements étaient tellement rapiécés qu'ils ne couvraient presque plus rien de son corps et surtout... elle paraissait affamée. Je me rappellerai toujours du regard qu'elle m'a lancé ce jour-là, alors que j'étais dans l'un de mes champs à vérifier mes cultures. Vous savez pas ce que c'est, vous autres qui venez de la ville. Un champ, c'est pratiquement comme un enfant, ça a besoin d'attention. Si on l'oublie trop longtemps, c'est toute la récolte qu'on perd en même temps. Mais je m'égare, je m'égare. Je disais donc que ce regard, c'était un regard plein de détresse, plein de terreur, de celle que l'on n'oublie jamais après l'avoir rencontrée. Je n'ai pas eu le temps de la regarder davantage qu'elle s'est écroulée sur le sol. Je crois qu'elle s'était cogné la tête, car j'ai trouvé beaucoup de sang dans ses cheveux, lorsque j'ai décidé de la ramener chez moi. C'est comme ça que tout a commencé. Quand elle s'est réveillée, elle s'est emparée de la soupe que j'avais laissé là pour elle ainsi que du morceau de pain qui l'accompagnait. Elle a littéralement dévoré sa pitance, dans le silence le plus intense, le plus complet de toute mon existence. C'est à peine si je l'entendais respirer. Elle a eu l'air d'apprécier le morceau de lard que j'y avais glissé et je dois bien avouer que cela m'a fait rire. Elle l'a mangé en tout premier et son visage en a presque rayonné. Vous savez ? Comme les enfants lorsqu'on leur donne une confiserie ? Et bien c'était exactement comme ça. En m'entendant, elle a soudainement sursauté, comme si elle avait oublié qui j'étais, ce que je lui voulais et ce qu'elle faisait là. Elle m'a semblé terrifiée, presque horrifiée et a fait tomber l'assiette qui s'est brisée en mille éclats. C'est dommage, c'était une belle assiette. Elle était dans ma famille depuis des générations. Je suis sûr que j'en aurais tiré un très bon prix, mais vu comme Tala trimait dur, elle a dû me la rembourser au moins deux bonnes fois.  Enfin bon. Toujours est-il que ça lui a arraché un second sursaut et elle s'est plaquée contre le mur de la chambre. J'ai donc tendu la main vers elle, dans un mouvement très doux, très compréhensif, et surtout très inquiet. C'était la première fois que je voyais quelqu'un réagir aussi craintivement. Forcément, ça inquiète. Elle a paniqué de plus belle, alors je me suis décidé à lui parler. Je lui ai expliqué que si j'avais voulu tenter quoique ce soit, je l'aurais fait pendant qu'elle était inconsciente. C'est vrai quoi ! Pourquoi aurais-je pris le risque d'attendre qu'elle se réveille ? Enfin... Je dis ça, mais ça ne me viendrait même pas à l'esprit, je vous rassure. Malheureusement... ça n'a pas eu l'effet escompté. Dans son regard, je lisais toujours autant de terreur, une terreur que je ne comprenais pas. Elle s'est pourtant approchée de moi et a planté ses yeux dans les miens. Elle a eu l'air de me jauger, j'ai senti qu'elle sondait mon âme et pour une raison inconnue, elle a plissé le nez. Je l'ai laissée faire sans comprendre. Enfin, elle a fini par ouvrir la bouche et j'ai pu entendre sa voix. C'était ce genre de voix typique qu'ont les jeunes femmes, cela n'avait rien de particulier et pourtant, j'y ai senti cette même détresse qu'au tout début. Ce qu'elle m'a demandé à cet instant, je n'ai pas pu le lui refuser. Ce qu'elle m'a supplié d'accepter, c'est de travailler pour moi. C'était une femme et le seul labeur qu'elle pourrait accomplir ici était difficile, profondément physique, épuisant. Pourtant... quelque chose dans sa voix, dans son regard, aussi, m'a fait comprendre que je tenais sa vie entre mes mains. Moi qui, d'ordinaire, aurait aimablement refusé, ce soir-là, je n'ai pas pu. C'est comme ça que tout a commencé. Ça a duré un mois, peut être quelques jours de plus, mais pas davantage. Ce matin, quand je me suis levé, j'ai trouvé sa chambre vide. Dans la pièce, un mot griffonné à la hâte me remerciant. J'ai la certitude qu'elle ne reviendra pas. C'est bien dommage, le travail me semblait plus facile depuis qu'elle était là. Je n'avais plus à m'occuper de ces maudits pommiers. »


« La pitchoune du cinquième ? Dans les environs, y s'dit qu'elle se serait faite violer par son père et qu'c'est pour ça qu'elle fait comme si qu'elle avait pas d'passé et qu'elle parle à personne. Mais ce n'sont jamais qu'des commérages, il faut éviter de croire tout c'qu'on entend par ici. Croyez-moi, 'vaut mieux s'faire son avis soi-même. Et p'is c't'une chic fille c'te mouflette. Elle bosse dur vous savez ! P'is l'aut' fois elle est allée déposer un panier d'pommes devant chez les Dupont. D'pauv' gens ceux-là... Quoi ? Vous n'êtes pas au courant ? Y paraît qu'leur fils s'est fait attaquer par une bête, p'is une grosse ! Maddie a vu l'corps, qu'elle m'a dit. Méconnaissable. Méconnaissable, j'vous dis. Hm ? Tala ? Mais vous lui voulez quoi à c'te gosse à la fin ? … Z'êtes pas un satyre au moins ? M'enfin, si vous voulez plus d'infos, 'va vous falloir trouver le p'tit Jean ! 'Paraîtrait qu'il en pince pour elle... »


« Ah non, navrée mais Jean n'est pas là. Vous êtes de la police, c'est ça ? Vous venez le cueillir à cause de ce qu'il a fait l'autre soir à Tala ? Je sais qu'il est un peu turbulent mais il n'est pas bien méchant, il ne lui aurait pas fait de mal à cette fille. Et puis... Entre nous, je pense qu'elle sait se défendre. Ça fait plusieurs fois que je la surprends à se mettre en colère sans aucune raison et elle a une de ces forces... ! Elle me fait presque peur. Si vous voulez mon avis, c'est pas son histoire qui n'est pas nette. C'est elle. Ne le répétez pas à Jean hein ! Il m'en voudrait profondément. Ce que je peux vous dire d'autre sur Tala ? Beh je ne sais rien d'autre hein, et je m'en porte aussi bien. Cette fille refoule tellement de colère et de haine que j'aimerais pas être la personne qu'elle déteste. Oh non. »


Once upon a time…

« La culpabilité et le péché ne sont que peurs du passé. »;

Cela faisait trois jours qu'il les suivait, peut être quatre, à travers les ruelles étroites de cette ville où il les avait croisés par hasard. Il ne savait plus vraiment, pour tout avouer, et là n'était pas l'important. En revanche, ce qu'il savait, c'est qu'il tenait là des proies de choix, de merveilleux trophées qu'il pourrait exposer chez lui avec fierté. Un sourire ravi se posa sur ses lèvres alors qu'il portait l'une de ses mains à l'arme qu'il utiliserait ce soir. Un banal revolver à six coups. C'était tout ce qu'il se donnait pour réussir. Et il avait la certitude qu'il ressortirait vainqueur de cette traque qu'il serait le seul à savourer. À l'idée de voir le sang couler, son sourire se fit plus grand. Décidément, il avait hâte.

« Je ne me souviens que très peu de ma vie d'avant. De cette époque, je n'ai pas même un nom, un simple prénom, et un visage. Un visage très flou que j'imagine appartenir à mon père biologique, cet homme que je n'ai jamais connu et qui est très certainement coupable de ce que je suis. Il n'y a pas d'autre explication possible, surtout lorsque je me remémore son regard. Dans ses yeux cohabitaient la folie et, j'en suis sûre aujourd'hui, le goût du sang. Ce même goût qui emplit bien trop souvent ma bouche. Le sourire que je revois en mémoire ne vaut pas mieux que son regard. Nul amour dans ce visage-là, que je revois penché sur moi. Mais ce dont je me souviens très distinctement, c'était l'odeur cuivrée, inimitable, du sang qui coule. Un sang qui, déjà, devait marquer mon existence à jamais. »

Un frisson s'empara de son corps tout entier alors que filait la dernière balle au creux du torse de la femme. La mort venait de la prendre sous ses yeux et même si sa propre respiration se faisait sifflante sous l'effort, le spectacle auquel il venait de prendre part le valait profondément. Un couple. Il venait de gagner un couple assorti dont les têtes finiraient assurément au dessus de sa cheminée. Quant aux corps... Il savait déjà quoi en faire. Soudain, un craquement attira son attention et ses iris ambrés se posèrent sur un interstice entre les poubelles de la ruelle. En restait-il encore un... ? Jetant son pistolet à présent inutile, l'homme porta la main à sa ceinture où se trouvait un couteau fait d'argent. Trois pas plus tard, il faisait face à l'endroit d'où provenaient les bruits. Sa main souleva l'un des sacs et découvrit une toute petite fille qui ne devait pas avoir plus de trois ans. L'homme desserra sa prise sur l'arme. Tuer l'enfant serait inutile et puis... ses grands yeux d'un vert incandescent semblaient le supplier en même temps qu'il y lisait une profonde incompréhension. Une part très, très lointaine de son âme s'en trouva attendrie. Alors l'homme fit quelque chose d'insensé. Il déposa la lame aux pieds de l'enfant et se détourna. Dans une vingtaine d'années, il n'aurait qu'à revenir... Avec un peu de chance, elle serait toujours ici. Et ce jour-là, il ne lui laisserait pas la chance de lui filer entre les doigts.

« De cette époque, je n'en garde qu'un couteau. Je ne sais plus d'où je le tiens, mais je soupçonne mes parents biologiques d'avoir eu quelques scrupules à abandonner une enfant si jeune. Sans doute l'ont-ils laissé là pour se donner bonne conscience. Toujours est-il que cette lame, je l'ai encore. Personne n'a jamais réussi à m'en déposséder. Une part de moi y reste attachée. C'est un peu comme s'il s'agissait de mes origines...
Je n'ai jamais réussi à retrouver ces parents démissionnaires qui étaient les miens. Pourtant, j'ai vécu douze ans dans la ville où j'ai été trouvée. Parfois, je me dis qu'il aurait fallu que j'y meurs de froid ou que, dans l'enfance imprudente qui était la mienne, je prenne le couteau pour un jouet et me coupe profondément. Mais le destin s'est voulu joueur. Mon calvaire n'allait pas finir si tôt, le monstre que je suis devait vivre. »


« Arrêtez Jean, je... vous savez bien que c'est impossible ! Les monstres n'existent que dans les livres ! »
Jean plongea ses iris azurés dans ceux de la femme de sa vie, celle qu'il avait épousé voilà désormais quatre ans. Si, au début, il s'était agi d'un arrangement entre les deux familles, aujourd'hui il savait que le destin avait joué en sa faveur. Il était fou de cette femme et leur complicité dépassait toutes ses espérances. Présentement, il était en train de lui raconter une histoire à propos de la ruelle obscure qui bordait leur flanc droit. Il y était question d'un monstre attaquant les couples et -... CRAC.
La jeune femme sursauta au bras de Jean et se rapprocha sensiblement de lui.
« Qu- qu'est-ce que c'était ?! »
L'homme n'en savait rien et le regard qu'il lança vers l'obscure ruelle ne le rassura absolument pas. Là-bas, au loin, une forme avançait vers eux, lentement, trébuchant comme si elle ne savait pas marcher... Jean fut partagé entre l'envie d'être courageux pour éblouir la belle et celle, plus pressante, de fuir aussi vite que possible. La pression sur son bras trancha pour lui et c'est de face qu'il attendit la... chose ou quoi que ce soit qui approchait. Les craquements se faisaient désormais plus proches, et Marie s'était réfugiée dans son dos, craignant qu'il s'agisse là du monstre dépeint par son époux. Lorsque la chose arriva à leur hauteur, la première chose qu'il vit fut un couteau. Marie poussa un cri, Jean montra les poings et fit bientôt face à... une petite fille de trois ans au regard empli d'innocence. Puis Jean vit le sang sur ses vêtements, et il paniqua.

« De mes trois ans, je me souviens également de deux personnes chez qui je n'ai dormi qu'une seule nuit. Je me souviens surtout de l'homme qui a tenté en vain de m'arracher le couteau que je tenais fermement dans ma main droite. Ses traits sont flous, mais cependant bien moins que ceux de la femme dont je me souviens uniquement des cheveux d'or. L'homme a refermé ses bras autour de moi, et je me suis mise à pleurer. Je crois que c'est ça qui l'a décidé à me ramener chez lui. J'en suis même sûre. Parce que lorsque mes larmes ont coulé, il m'a serrée un peu plus fort dans ses bras et m'a demandé si je savais mon nom. »

« Tala.
- Oui, oui, tu t'appelles Tala... Mais Tala comment ? »
Les sanglots de l'enfant s'estompèrent progressivement au profit d'une incompréhension grandissante face à la question de Jean. Ce dernier finit d'ailleurs par pousser un soupir au bout de la cinquième tentative et serra plus fort l'enfant dans ses bras. Elle était jeune, il comprenait, et la nuit menaçait de tomber sous peu. Alors Jean prit la première vraie décision de sa vie. Une vingtaine de minutes plus tard, la petite était installée au devant de la table en bois qui servait d'ordinaire uniquement au jeune couple. Face à elle, des biscuits qu'elle répugnait à avaler. Non, ce que l'enfant au couteau réclamait, c'était de la viande. Lorsque Tala prononça ces mots, Marie manqua de défaillir. Jean n'en menait pas large non plus et ses yeux ne quittaient pas le couteau que la petite fille avait refusé de lâcher. Pour la seconde fois de la soirée, Jean se décida à agir. Bientôt, voilà qu'une assiette remplie de charcuterie fut déposée devant l'enfant. Quelques instants plus tard, l'assiette était vide. Jean ne put alors s'empêcher de penser que la fillette avait l'appétit d'un animal.


« De cette fameuse soirée, je me souviens surtout d'une odeur de viande qui me réchauffait le cœur. Nous étions au printemps et les jours, déjà, commençaient à s'allonger sensiblement à l'approche de l'été. Je le sais parce que je me souviens être restée longtemps assise devant le couple perdu. L'homme a finalement décidé de me mettre au lit et m'a même caressé les cheveux au moment de dormir. Lorsqu'il a tenté de me prendre à nouveau mon couteau, j'ai refusé. J'étais visiblement déjà attachée à l'arme maudite qui devait être la seule à me suivre éternellement. »

C'est le bruit d'un corps tombant du lit qui réveilla Jean en sursaut. C'est le bruit d'un objet qui se brise qui le poussa à se lever et à filer voir dans la chambre de Tala comment elle allait. S'était-elle blessée ? Etait-elle en train de faire une bêtise... ? Revêtant un air sévère, Jean ouvrit la porte de la chambre. Puis hurla. Face à lui, pas d'enfant. Face à lui... une bête féroce.



« … Un monstre, Jean ! Il faut la tuer ! Vous entendez ?! On ne peut pas garder quelque chose comme ça chez nous !
- Mais ce n'est qu'une enfant... Et... je ne crois pas qu'elle soit agressive, Marie... Je crois même qu'elle... a remué la queue lorsqu'elle m'a vu, vous savez...
- Remué la queue. Vous rendez-vous compte que nous sommes censés parler d'une petite fille ?! Elle n'est pas humaine, c'est une erreur de la nature. Et si elle devient dangereuse ?! Non, décidément, nous ne pouvons prendre aucun risque. Vous devez la tuer, Jean. »

Ainsi, la décision fut prise de tuer la petite Tala dès le lendemain. En verrouillant la porte de la chambre où l'enfant se trouvait, Jean eut un coup au cœur. Il entendait l'animal ayant remplacé l'enfant gratter à la porte. Après ça, l'homme ne ferma plus l’œil de la nuit. Dans son âme avait débuté une guerre sans merci entre peur et pitié. Pouvait-il vraiment devenir un assassin ? Se sentait-il le droit de prendre la vie de cet être, quel qu'il soit ? La réponse ne lui vint qu'au matin. Jean n'avait pas l'étoffe d'un meurtrier. Ce fut très certainement ce qui sauva la vie de Tala.

« Je ne me souviens pas de ce qu'il s'est passé cette nuit là. En revanche, je me souviens qu'au matin, la femme aux cheveux d'or me fuyait comme la peste. Elle avait peur, terriblement peur, sursautait à chacun de mes mouvements et fuyait mon regard. Je crois me rappeler que, ce matin-là, elle ne m'a rien donné à manger. C'est l'homme qui a fini par m'approcher avec ce sourire désolé sur les lèvres que je n'ai jamais pu oublier. Nous avons marché longtemps, et je sentais quelques fois son hésitation. Hésitation pour qui, hésitation pour quoi ? Je croyais n'en rien savoir. Aujourd'hui je sais que ce qui le faisait hésiter était le fait de m'abandonner. »

« Tu dois rester bien sage Tala, d'accord ? Tu dois attendre ici jusqu'à ce qu'on vienne te chercher, tu veux bien ? »

La petite hocha la tête et Jean lui ébouriffa les cheveux. Il n'aurait rien à se reprocher, si elle mourait demain. Il l'avait laissée en vie et lui avait conseillé de rester là.

« Quand je serai parti, tu devras frapper à la grande porte derrière toi. Tu comprends ? »

Tala tourna la tête en direction de la porte en chêne qui se situait dans son dos puis plongea à nouveau son regard dans celui de Jean. Cela lui serra le cœur car il sentit que la petite lui faisait confiance. Il poussa un soupir, se releva et se dirigea vers une rue adjacente, dans l'idée évidente de rentrer chez lui. Marie l'attendait. Cette idée seule acheva de le consoler. Sans un mot de plus, Jean abandonna Tala au monde extérieur.



Ce furent trois petits coups contre la porte qui sortirent Sœur Evangéline de sa rêverie. La nonne posa à terre le bambin dégoulinant de bave qu'elle tenait jusqu'alors dans ses bras et se dirigea vers l'entrée avec la triste certitude de ce qui l'attendait derrière. Cela ne manqua pas, et la sœur fit bientôt face à une toute petite fille qui ne devait pas avoir plus de trois ans. Peut être un peu moins, peut être un peu plus, mais dans tous les cas, il était impossible qu'elle dépassât les quatre ans. L'enfant leva de grands yeux d'un vert à couper le souffle vers elle et ouvrit la bouche en un rond parfait. Elle ne comprenait visiblement pas ce qu'elle faisait là, c'était une évidence. Sœur Evangéline s'en trouva attendrie et tendit la main vers la petite fille qui la prit dans un mouvement presque automatique. Ses doigts ainsi liés aux siens, elle guida la demoiselle vers l'intérieur. Trois heures plus tard, Sœur Evangéline se demandait toujours comment on avait pu abandonner une enfant aussi adorable que celle-ci.

« Ah, l'orphelinat... Tout ce dont je me souviens de cet endroit, ce sont les pleurs, les rires et les cris des dizaines d'autres enfants qui se trouvaient là. Je me rappelle également de cette porte en chêne par laquelle je suis entrée et par laquelle je suis sortie quelques heures plus tard, accompagnée de ceux qui allaient devenir les personnes les plus importantes de ma vie. Ma famille. »

« … Regarde la, elle est tellement belle ! Comment tu t'appelles ?
- Tala !
- C'est elle que nous devons adopter, Jim. Je le sens au plus profond de moi, elle est déjà notre fille. »

Martha lança un regard suppliant à son époux qui ne le vit même pas. L'homme n'avait d'yeux que pour l'enfant qui avait plongé ses iris de ce vert si particulier dans les siens. Sa femme avait raison. Il l'aimait déjà. Un sourire se glissa sur ses lèvres alors qu'il se mettait à la hauteur de la petite fille, qui tendit instinctivement les bras vers lui. Son cœur implosa à cet instant. Jim prit Tala dans les bras et la serra tendrement contre lui. Pour la première fois, Jim se sentit enfin comme un père.

« De cette première rencontre, je me remémore les bras si aimants, si doux, qui s'étaient refermés sur moi ce jour-là. Je me souviens de leur tendresse et de la promesse muette qui était la leur. Tout ira bien, semblaient-ils me hurler sans relâche. Alors je me souviens que j'ai décidé de m'y abandonner. Pendant vingt-huit jours, j'ai sûrement touché au paradis. Puis la pleine lune s'est levée. »

« Encore ! Encore !
- Non Tala, la nuit va tomber. Tu devras attendre demain pour la suite de cette histoire.
- Maiiiis ! S'il te plaît !
- J'ai dit non. Il est temps pour toi de dormir, c'est bien compris ? »

La petite fille hocha la tête avec l'air le plus frustré du monde, mais abdiqua. Alors qu'elle se blottissait sous les couvertures tout en s'emparant de sa peluche préférée, Martha eut un sourire attendri. Tala était sa fille, son bébé. Et la jeune mère s'émerveillait chaque jour un peu plus de l'intelligence et de la beauté de son enfant. Comme toutes les mères, très certainement. À la différence près que Martha et Jim n'auraient jamais d'autre enfant. Tala serait la seule. Le couple avait effectivement essayé de nombreuses années de donner la vie, en vain. Pourtant, aujourd'hui, aucun des deux parents ne regrettait leur décision d'adopter. Tala était une petite fille extraordinaire, sage la plupart du temps, excepté ce soir. Ce devait-être la pleine lune qui lui faisait cet effet, songea-t-elle en déposant un baiser sonore sur le front de sa petite princesse. Cette dernière réclama une dernière étreinte que lui offrit volontiers Martha. Puis elle quitta la pièce, souhaitant à nouveau de beaux rêves à la jeune enfant. À peine la porte fut-elle close que la respiration de Tala s'apaisa. S'autorisant un énième sourire attendri, Martha longea le couloir pour regagner la pièce où l'attendait son époux.

« Oh Jim, j'ai l'impression de l'aimer un peu plus chaque jour, j'ai peur de finir par tout lui céder, tu sais... ? »

L'homme éclata d'un rire joyeux et fit signe à sa femme de le rejoindre. Une fois celle-ci dans les bras, il murmura pour toute réponse :

« Moi aussi Martha, moi aussi... »

Le couple échangea un baiser. Cela faisait bientôt un mois que Tala avait ensoleillé leur quotidien pour leur plus grand bonheur.



« Jim ? J'ai entendu un bruit dans sa chambre... Tu veux bien aller voir ? »

Martha regarda son époux, profondément inquiète. N'avoir pu concevoir d'enfant pendant tant d'années avait fait d'elle une mère anxieuse, un peu trop prévenante, et elle-même ne doutait pas que, tôt ou tard, sa fille finirait par le lui reprocher. Mais l'enfant n'étant pour l'heure âgée que de quelques années, elle aurait bien le temps de se faire à l'idée que la petite grandissait. Jim se retourna, marmonnant quelques mots dans son sommeil d'un ton ronchon, puis s'assit sur le lit dans un bâillement sonore. Il n'avait jamais rien pu refuser à son épouse et se lever en pleine nuit pour aller vérifier que Tala était toujours là ne faisait pas exception à la règle.
Lorsque Jim arriva à la porte de l'enfant, il su immédiatement que quelque chose clochait. Dans la chambre, il pouvait capter quelques bruits sourds, comme ceux de quelqu'un se débattant. Allons bon ! Tala avait visiblement décidé de se lever en pleine nuit afin de jouer. Jim poussa un long soupir amusé, puis poussa la porte.

« Bon, Tala, il est tard, tu dois dorm-... »

Mais Jim ne termina jamais sa phrase. Le spectacle qui l'accueillit une fois la porte ouverte le laissa sans voix. Dans les draps éparpillés sur le sol, un louveteau aux poils châtains se débattait. Il n'y avait plus trace de sa fille. Lorsque l'animal leva les yeux vers lui, Jim comprit. Les grands yeux verts lui indiquèrent que le louveteau et Tala ne faisaient qu'un. Alors Jim referma lentement la porte.

« Martha... ? Je... Je crois que tu devrais venir voir. »

Dit-il d'une voix blanche. Quelques instants plus tard, Martha découvrait à son tour l'étrange spectacle dont Jim avait précédemment été témoin. La jeune mère devint livide et porta les mains à ses lèvres, étouffant un cri. Lorsqu'elle vit à son tour le regard si spécifique du louveteau, elle comprit également. Sa première réaction fut de planter des yeux perdus dans ceux de son époux.

« Jim... Qu'allons-nous faire... ? »

Jim haussa les épaules alors que le louveteau approchait joyeusement vers eux. Il n'en avait strictement aucune idée. Pourtant, lorsque Tala arriva à sa hauteur, il eut le réflexe de se baisser pour pouvoir la prendre dans ses bras. Il se sentit même attendri lorsqu'elle lui lécha le visage en remuant la queue.

« Je ne devais comprendre l'attitude de mes parents le lendemain de cette nuit-là que bien des semaines plus tard. Pourtant, je n'oublierai jamais les attentions dont ils m'ont comblée ce fameux jour. Alors que je n'avais pas la sensation d'avoir fait quoique ce soit de si exceptionnel, ils m'ont raconté trois histoires différentes et se sont montrés bien plus gentils que d'ordinaire. Aujourd'hui, je pense pouvoir affirmer sans me tromper que c'était pour me prouver que rien ne changerait jamais. »

« Tala... Ton père et moi avons quelque chose de très important à te dire. Je... Avant toute chose, il faut que tu comprennes que ça ne change rien à l'amour que nous te portons. Tu comprends ? »

Le regard que lui lança Tala la convainquit définitivement qu'ils avaient fait le bon choix en ne la rejetant pas. Même après la découverte de l'autre soir, Martha ne pouvait s'empêcher d'aimer ce petit bout de femme aussi fort que son cœur le lui permettait. Avant de continuer, elle attira l'enfant dans ses bras, lui caressant tendrement les cheveux.

« Ma princesse tu es... différente des autres enfants. Tu es spéciale, mais ce n'est pas un mal, d'accord ? »

Tala hocha sagement la tête, laissant retomber quelques mèches dans ses yeux, que sa mère s'empressa de remettre en place. Ce fut Jim qui reprit la parole, caressant au passage la joue de son enfant.

« Tala, il faut que tu comprennes que même si ce n'est pas grave, nous devons prendre quelques précautions... Tu ne dois parler à personne de ce que tu sais faire. C'est très important. Ils ne comprendraient pas et cela deviendrait dangereux pour toi. Tu vois ce que je veux dire ? »

L'enfant lança un regard perdu à son père, qui prit donc le soin de reformuler les choses.

« Ce que j'essaye de t'expliquer, c'est qu'il faut que tout cela soit notre petit secret.. ça ne te plaît pas, d'avoir un secret rien qu'à nous ? »

Jim attendit quelques instants et, captant à nouveau l'intérêt de sa fille, il poursuivit donc.

« Ces... fameuses nuits secrètes, il va falloir que nous t'attachions pour ne pas que tu te blesses. Je te promets que nous resterons aussi tard que possible avec toi, d'accord ? »

Face au visage surpris de l'enfant, Jim ne résista pas longtemps. Prenant les deux femmes de sa vie dans ses bras, il les enlaça aussi tendrement qu'il le put, murmurant à nouveau une phrase qu'il répéterait chaque nuit de pleine lune pendant plus de dix ans.

« Nous t'aimons Tala. Nous t'aimons terriblement. »


« Ce fameux jour, je n'ai certainement compris que le quart de ce que je devais comprendre, mais j'ai retenu l'essentiel. Mes parents m'aimaient, et ce malgré une différence que je n'entendais pas, dont je n'avais pas souvenir et qui ne me troublait pas. Ah, l'innocence de l'enfance... Si seulement j'avais su... Mais je ne savais pas, et je devais vivre de nombreuses années d'insouciance rythmées par le cycle de la lune et le bruit des chaînes. Elles faisaient partie de mon existence à part entière et ne me choquaient pas outre mesure. Pourtant, je me souviens que je lisais la peine dans le regard de mes parents lorsqu'ils les refermaient autour de mes poignets. Ces soirs-là, ils me mettaient au lit plus tôt que d'ordinaire et restaient avec moi aussi longtemps qu'ils le pouvaient. Ma mère m'a raconté bien plus tard qu'il lui était arrivé de nombreuses fois d'ouvrir la porte de ma chambre durant ces nuits-là afin de s'assurer que tout allait bien pour moi. Elle n'avait pas peur de moi. Elle avait peur pour moi. C'est cette différence, et le fait que tout cela était pour moi de l'ordre du quotidien qui m'a trahie. J'aurais pu continuer de vivre ainsi pendant de longues années. Mais il a fallu que je gâche tout. J'ai toujours tout gâché, de toute manière. Mon existence entière n'était qu'un vaste gâchis et ça, je devais le comprendre lors de ce fameux jour où je me suis noyée pour la première fois dans le sang. »

Louis la regarda dans les yeux pour la troisième fois consécutive, ne pouvant retenir plus longtemps le sourire qui menaçait de naître sur ses lèvres. Tala était une femme splendide et il se félicitait chaque jour d'être ainsi digne de son amour. C'était l'été, la chaleur caressait leurs deux corps d'une façon pleine de tendresse, rendant ce jour-là le jeune particulièrement sensible à l'allégresse qui finissait toujours par l'envahir en présence de Tala. Cette dernière lui rendit bientôt son sourire. Elle avait seize ans et n'en aurait dix-sept que dans six longs mois, alors que lui-même approchait des dix-huit. Il était robuste, possédait un corps puissant et un regard que tout un chacun qualifiait de franc. Les filles du village espéraient plus ou moins toutes de l'épouser, mais lui n'avait d'yeux que pour Tala, dont on lui refusait pourtant la main depuis une longue année. Pourtant, il bénéficiait d'un emploi stable, gagnait plutôt correctement sa vie et ne se couchait que rarement le ventre vide. Personne ne comprenait donc la réaction des parents de la jeune femme, pas même elle. Car Louis ne le savait que trop bien au vu des nombreux baisers qu'ils avaient échangé dans les granges du village, elle aussi l'aimait. Et cette vérité l'enchantait un peu plus à chaque fois qu'il y songeait. Dans ces cas-là, son cœur se mettait indubitablement à battre plus fort. Louis leva les yeux sur le champ dans lequel ils s'étaient perdus. Ce soir, c'était la pleine lune et il était dit par les anciens que le spectacle qu'elle offrirait à ceux qui prendraient le temps de l'admirer serait exceptionnel. Certains disaient même qu'on ne le verrait plus de toute une vie. Louis n'avait pas le cœur à louper cela et avait tout prévu. Il avait repéré le toit de grange idéal pour voir l'astre se lever de face et n'en rien rater. Tout ce qu'il lui restait à faire... c'était de convaincre Tala de passer outre l'interdiction de sortie formulée par ses parents et de venir avec lui. Lorsqu'il recroisa le regard de sa belle, Louis eut la furieuse impression que le soleil tapait encore plus fort.

« Tala... Je sais que tu n'as pas le droit de sortir une fois le soir tombé, mais... je voudrais te demander de faire une exception à cette règle. Je voudrais que tu acceptes de venir avec moi ce soir pour admirer le ciel. »

Le regard de la jeune femme se troubla, soudainement sujet à des questionnements dont Louis n'en comprendrait certainement jamais le quart. Même ainsi, le jeune homme la trouvait belle. Tala avait toujours dégagé quelque chose d'attirant, de profondément sauvage, quelque chose qui l'avait rendu accro. Alors Louis insista longuement. Au terme de nombreuses minutes, Tala replongea ses yeux verts dans ceux, noisette, du jeune homme et celui-ci sut qu'il avait gagné. Un sourire triomphant plus tard, il fut décidé qu'ils ne rentreraient tout simplement pas ce soir-là.
Par cette décision, Louis scella son destin.

« Il n'y avait jamais eu d'accident. Je n'avais jamais eu le goût du sang, je n'avais jamais effrayé mes parents, ou alors, ceux-ci me l'avaient caché. Il n'y avait jamais eu de risque à mes yeux. J'ai bêtement cru que tout se passerait bien, alors j'ai accepté. J'ai bêtement cru que lui, au moins, pourrait comprendre, que lui, au moins, pouvait savoir. J'ai bêtement cru qu'il continuerait de m'aimer, et sur ce point, j'avais raison. Louis m'a aimée jusqu'à la fin, et c'est peut être là le pire. »

Louis resserra son bras autour des épaules de Tala, laissant planer sur ses lèvres un sourire heureux. Ils avaient discuté, joué, ri tout le jour et, à présent que venait le soir, tous deux semblaient comblés. Cette idée ravissait le jeune homme qui embrassa les cheveux de sa dulcinée. Celle-ci lui offrit un bien tendre regard qui apprit à nouveau à son compagnon à quel point elle l'aimait. S'emparant de l'une des mèches de cheveux de la belle, Louis se mit à jouer, ne tenant pas compte de son ventre qui profita de cet instant pour gronder aussi fort qu'il le put. Ni lui ni Tala n'avaient rien avalé de la journée. Aucun des deux ne le regrettait.

« Je t'aime Tala... »

Louis brisa le silence alors que le soleil achevait de se coucher. La jeune femme se laissa aller dans ses bras pour toute réponse et posa la tête sur l'une de ses épaules. Le couple était paisible, heureux. La nuit ne tarderait bientôt plus à tomber et, Louis se devait de l'avouer, il avait toujours rêvé de dormir dans une grange. Il s'imaginait déjà au matin, enlevant la paille restée dans les cheveux de la belle, ces cheveux qu'il aimait tant. Non, c'était faux, il aimait tout d'elle. De son regard jusqu'à ce qu'elle dégageait de si magnétique. Louis était conquis. Il s'imaginait même vieillir aux côtés de la jeune femme... Oh, qu'il l'aimait... En cet instant, il s'agissait de la seule certitude à régir son existence.

« J'aurais dû fuir, écouter mes parents, leur faire confiance, et rentrer au moment même où il m'avait proposé de venir. J'aurais dû me rappeler des avertissements inquiets de ma famille lorsque j'avais tout juste trois ans. J'aurais dû me souvenir de toutes ces choses, mais je n'étais qu'une idiote. Je n'ai pas compris ce que signifiait la douleur de mes dernières transformations. Je n'ai pas compris que j'étais devenue dangereuse. Je n'ai tout simplement pas compris que je n'étais plus un louveteau. Puis le premier rayon de lune s'est levé. »

Louis comprit immédiatement que quelque chose n'allait pas. Alors que la lune montait lentement dans le ciel dans une course d'une rare magnificence, Tala porta les deux mains à sa poitrine sur laquelle elle appuya. La jeune femme se mit à gémir. Intensément. Sans discontinuer. Louis eut immédiatement le réflexe de la prendre dans ses bras. La réaction de la jeune femme ne se fit pas attendre. Si, dans un premier temps, elle s'apaisa, elle le repoussa quelques secondes plus tard dans un gémissement plus terrible que les précédents. Il était clair qu'elle souffrait.

« Non ! Je... Tu dois partir Louis. Immédiatement. »

Le concerné la regarda comme si elle était devenue folle. Elle avait l'air de souffrir mille maux et elle lui demandait de l'abandonner. Dans d'autres circonstances, il aurait certainement éclaté de rire. Il posa une main sur son épaule qu'il conserva même lorsqu'elle tenta de s'en défaire.

« Je vais te porter jusqu'à chez toi. »

Alors Tala lui lança le regard le plus horrifié qu'il ait jamais vu. Reculant autant qu'elle le pu, la jeune femme se mit à secouer la tête avant de se plier en deux de douleur, chutant dans un bruit sourd. Louis prit peur. Pas pour lui, pour elle. C'est cet instant que choisit le corps de la jeune femme pour se mettre à craquer. Profondément. Terriblement fort. On eût dit que tous ses os étaient en train de se briser sans qu'elle n'y puisse rien. Le hurlement qu'elle laissa échapper lui brisa le cœur. Il se rendit une nouvelle fois jusqu'à elle. Entre deux cris, Tala prit la parole.

« Va t'en Louis, ne discute pas !
- Non Tala, je ne te laisserai pas seule alors que tu es dans cet état. »

Le corps de la jeune femme arc-bouta sous les yeux de Louis dans un craquement horrible. Le hurlement qui suivit fit comprendre au jeune homme que le son n'avait pas été la seule chose d'horrible. Il prit alors l'une des mains de Tala, qui lui lança un regard... presque animal. Louis secoua la tête. C'était idiot. Et elle avait terriblement besoin de lui.

« Tu ne comprends pas Louis ! Je suis DANGEREUSE ! Je vais te faire du MAL ! Pitié Louis, je t'en supplie, VA-T-EN ! »

Louis secoua la tête. Alors la jeune femme se mit à pleurer. Lorsque Louis la prit dans ses bras, elle n'en sanglota que davantage.

« La dernière chose dont je me souviens cette nuit-là était le hurlement sanguinaire d'un loup. Lorsque j'ai ouvert les yeux le lendemain, je me trouvais au milieu d'une mare de sang. J'ai répondu au cri de la bête par des larmes. J'avais tué Louis. J'étais un monstre de cauchemar. Je ne méritais pas de vivre. Je me souviens avoir pleuré pendant des heures sur les lambeaux de peau d'un corps désormais méconnaissable. Au bout d'une demie journée, mes larmes étaient devenues des larmes de Haine. Quelque chose en moi s'était brisé. J'avais tué la personne qui comptait le plus à mes yeux. Je ne devais jamais m'en remettre. »

Roseline s'était levée en retard et elle ne savait que trop bien ce qu'un tel retard sur sa journée signifiait. Les poules avaient faim, les moutons devaient trépigner d'impatience dans la bergerie et les vaches souffraient très certainement de leurs pis gorgés d'un lait qui aurait dû être trait depuis de très nombreuses heures. Il était midi et elle s'habillait pourtant tout juste. À cette heure-là, elle aurait déjà dû être sur le marché du village à vendre les produits de la ferme. Poussant un énième juron, la fermière quitta les lieux en courant après avoir pris soin de ramasser quelques œufs. Ce soir, il était certain qu'ils ne mangeraient pas à leur fin... à cette pensée, l'humeur de Roseline se ternit davantage. Mais toutes ses vaines préoccupations furent réduites à néant lorsqu'elle l'aperçut. Face à elle, une gamine perdue avançait, le regard hagard et le désespoir au fond du cœur. Au début, Roseline ne la reconnut pas. Puis elle vit les yeux de la demoiselle. Alors Roseline l'identifia. Celle qui marchait sans but n'était autre que la fille des Harcourt. Et elle était couverte de sang.

« Tala... ? Tala, c'est toi ? »

L'adolescente leva à peine les yeux vers elle, ce fut tout juste si elle s'arrêta. Elle semblait perdue, perdue si loin qu'on ne pouvait pas même la frôler. D'ailleurs, lorsque Roseline lui toucha le bras, Tala recula brusquement, lançant un regard horrifié à la fermière et tombant au sol. Roseline regarda tour à tour sa main et la jeune fille effrayée qui semblait prête à s'effondrer à tout moment. Alors Roseline devint blême. Le sang était encore frais. Son premier réflexe fut de s'agenouiller aux côtés de la pauvre enfant, qui ne semblait pas la voir. Pourtant, elle recula de plus belle, l'air toujours plus horrifiée. Alors sortirent les premiers mots de cette bouche qu'elle avait cru scellée.

« N... Ne m'approchez pas ! Louis, il... il... »

Puis le silence revint d'un coup, d'un seul, comme s'il avait frappé ce corps si frêle en une vague invisible, pétrifiante. Mais à présent, Roseline était inquiète. Comprenant qu'elle n'obtiendrait rien de la jeune fille en tentant de la toucher, elle poursuivit.

« Le fils Claudel ? Qu'est-ce qui lui est arrivé ? Et où qu'il est ? Tu t'es blessée Tala ? Tout ce sang... c'est le tien ? Réponds moi ! »

La jeune fille cligna plusieurs fois des yeux et, l'espace d'un instant, Roseline eut l'impression qu'elle reconnectait avec la réalité. Cette impression s'effaça cependant la seconde suivante lorsque l'adolescente se mit à se balancer d'avant en arrière. Elle était visiblement en état de choc. Cinq minutes plus tard, Roseline apprit enfin pourquoi. Cette vérité lui glaça le sang.

« Louis il... il est mort...
- … Il est quoi ?! »

La violence de la phrase prononcée par Roseline fit sursauter la jeune fille qui retomba dans un profond mutisme. Horrifiée, la fermière se releva et intima à Tala de rester là où elle se trouvait. Une fois cela fait et sans vraiment savoir si la demoiselle l'avait entendue, Roseline se leva et suivit les... les traces de sang sur le sol, jusqu'à une grange éloignée du village. Ce qui l'attendait devait hanter ses nuits à tout jamais.

« Je ne me souviens de rien d'autre lors de ce début de journée-là. Tout ce que je sais, c'est que j'ai fini par regagner les bras de mes parents qui m'ont accueillie à bras ouverts. Je n'ai pas eu besoin de leur annoncer quoique ce soit. Ils ont immédiatement compris. Je pense que je me rappellerai toujours de l'étreinte protectrice prodiguée par ma mère ce jour-là. Je n'oublierai pas non plus que mon père a fini par se joindre à nous. J'oublierai encore moins la promesse qu'ils ont formulé ce jour-là. Ils ont juré de me protéger. Ils voulaient protéger un monstre. Ils ont mis six mois à comprendre qu'ils avaient tort. »

Martha poussa un vaste soupir en captant la silhouette de Tala à travers la fenêtre. Cela faisait tout juste six mois que Tala avait t... Que Louis était mort et sa fille avait, depuis lors, radicalement changé. Ses sourires étaient désormais chargés de tristesse, de même que son magnifique regard que Martha aimait tant. En fait, tous ses gestes sans exception était emprunts de cette profonde douleur contre laquelle elle était impuissante. Pourtant, elle essayait. Depuis six mois, elle faisait taire les rumeurs qui pleuvaient dans toute la ville, cuisinait tant qu'elle le pouvait les plats préférés de Tala et redoublait d'attention envers la jeune fille. Tout cela en vain. Il semblait que Tala avait créé une véritable muraille la séparant du reste du monde. Et Martha avait l'impression que cette réalité la tuait à petit feu. La porte s'ouvrit enfin, laissant pénétrer une Tala furibonde à l'intérieur. Martha avala difficilement sa salive. Quoiqu'il se soit passé, sa fille l'avait visiblement très mal vécu. Laissant là le repas qui cuisait, elle sortit de la cuisine au moment où la porte claquait, faisant trembler jusqu'aux fondations de la maison. Martha pardonna. Sa fille ne contrôlait plus sa force depuis ce terrible jour.

« Tala, mon ange, s'il te plaît calme-toi... Qu'est-ce qui ne va pas ?
Les gens du village ils... ils... »

Alors que sa fille serrait les poings, Martha remarqua les traces de fruits trop murs dans ses cheveux. Ils l'avaient encore humiliée. La mère sentit la rage monter jusqu'à ses joues qui se colorèrent d'un rouge féroce. Le monstre, ce n'était pas sa fille. Le monstre, c'était chacun de ces imbéciles qui se permettaient de la traiter ainsi. Martha vint pour prendre son enfant dans ses bras, comme avant. Mais lorsque Tala fit un brusque mouvement du poignet, elle s'arrêta net, fermant même brièvement les yeux. Quand elle les rouvrit, les iris de sa fille défièrent les siens dans une incrédulité que Martha aurait préféré ne jamais apercevoir.

« Maman ? Tu... ?
- Mais non Tala, non, bien sûr que non...
- Tu as peur de moi... ?
- Je t'assure que non mon amour, calme-toi... »


Tala leva de nouveau brusquement la main et Martha ne put retenir un mouvement de recul. Lorsqu'elle plongea le regard dans celui de sa fille, elle vit que quelque chose s'y était brisé. Martha culpabilisa instantanément, mais il était trop tard... L'adolescente s'enfuit alors d'un pas rageur jusqu'à sa chambre. Les suppliques de sa mère n'y purent rien, la porte claqua férocement.

« Tala, attends... ! »


« Double de la lettre d'adieux laissée à mes parents :

Maman, Papa,

Aujourd'hui, j'ai compris que tout l'amour que vous me portez n'effacera jamais le crime dont je suis coupable. Aujourd'hui, j'ai compris que je ne pouvais pas changer ce que j'étais. Aujourd'hui, j'ai compris que j'étais véritablement ce monstre que vous avez vu grandir pendant toutes ces années. Je n'y peux rien, c'est en moi, c'est là, ça gronde, menace de sortir à tout moment ou du moins en ai-je la furieuse impression depuis que Louis est mort. Je vous aime bien trop pour vous faire subir le même sort. Je vous aime bien trop pour assumer la peur que je lis dans vos regards – et ne me mentez pas s'il vous plaît, vous avez peur de moi. Et c'est parce que je vous aime si fort, parce que je ne supporte plus de vous imposer ce que je suis que je m'en vais. Lorsque vous trouverez ce mot, je serai déjà loin. Ne cherchez pas à me retrouver, je vous en conjure. De toute manière, je n'ai prévu aucun itinéraire, je n'emporte même pas de carte.
Merci pour tout ce que vous avez fait pendant toutes ces années, vous êtes la famille dont tout le monde rêve.
Pardonnez-moi.
Oubliez-moi et soyez heureux.
Je vous aime. »


Few years later...

Ewen s'essuya le front de sa main libre. Le soleil s'était levé voilà déjà deux bonnes heures et cela en faisait trois que le jeune homme s'échinait à la tâche si ingrate qui était la sienne. La pelle, qu'il tenait toujours dans son autre main, cogna contre une pierre, produisant un son qui résonna de longues minutes au cœur du cimetière. Un sourire navré se dessina sur les lèvres d'Ewen alors qu'il ouvrait la bouche pour parler.

« Désolé tout le monde ! »

L'idée que les morts puissent l'entendre l'avait toujours amusé et Ewen ne se gênait pas pour s'exprimer en leur compagnie, persuadé que tous les secrets qu'il pourrait leur dire ne quitteraient pas l'enceinte du cimetière. C'était en grande partie pour ça, qu'il respectait chacun des corps qu'il avait enterré. Pour ça, et pour l'absolue sagesse qui devait être celle de ces gens morts depuis si longtemps qu'ils avaient vu changer le monde en direct. Alors qu'un nouveau sourire étirait les lèvres du jeune homme, celui-ci se remit à l'ouvrage, jetant un regard à la vieille dame qui rejoindrait bientôt sa dernière demeure. La famille n'avait pas eu les moyens de lui offrir un cercueil. Aussi Ewen redoublait-il d'efforts pour lui constituer un dernier logement décent. Il devait se l'avouer, il était un peu perfectionniste... Mais puisqu'il travaillait seul, personne ne pouvait s'en moquer ni même s'en douter : comme il était toujours couvert de terre, les gens se méprenaient sur son caractère. De toute façon, depuis qu'il travaillait ici, personne ne l'approchait jamais.

« Je vais vous faire une de ces tombes, ma'am, z'allez pas en revenir ! »

Ewen s'imagina le sourire de la vieille femme dans son esprit et creusa  de plus belle. Non, vraiment, les gens étaient idiots. Son métier n'avait rien de si morbide et puis, de toute façon, il fallait bien quelqu'un pour creuser les tombes. Il était sûr que ses clients le comprenaient, ça. Et même qu'ils lui étaient reconnaissants.

« Euhm... Excusez-moi... »

Ewen sursauta. La voix venait de l'endroit où l'attendait la vieille dame et, le temps d'une seconde, le jeune fossoyeur avait cru que la voix venait d'elle. Lorsqu'il se retourna, le visage couvert de terre, ce fut cependant pour faire face à une jeune femme un peu étrange, plutôt vraiment belle et attirante, mais à la fois terriblement effrayante... Cependant pour ce garçon qui vivait au quotidien aux côtés d'un cimetière, elle ne méritait pas qu'il la fuit en courant. Aussi lui adressa-t-il un sourire.

« Bonjour mam'zelle. Z'avez perdu un proche récemment ? »

À son grand étonnement, la belle secoua la tête. Pourtant, Ewen en était sûr : il se dégageait une profonde et terrible tristesse de cette femme... Fronçant les sourcils sous l'incompréhension, le jeune homme attendit que la demoiselle reprenne la parole.

« En fait... Je... me demandais si vous cherchiez quelqu'un pour vous aider... »

Ewen ouvrit la bouche en un rond parfait sous la surprise. Cette fille voulait... creuser toute la journée afin d'enterrer des macchabées ? Vraiment ? La jeune femme sembla mal interpréter son silence et ressentit le besoin de se justifier.

« Je suis courageuse, vous savez ? Je ne lambinerai pas, laissez moi une chance de vous le prouver.
- Ce n'est pas le problème, mam'zelle. Mais... Vous savez quelle sera votre réputation si vous travaillez ici ?
- Justement. »

Ewen papillonna de nouveau des yeux, plus surpris encore que précédemment. Elle voulait vraiment... ? C'est alors qu'il remarqua ses yeux, ou plus précisément la supplication muette qui s'y trouvait. Cette fille semblait véritablement avoir besoin d'un gagne-pain. Sans doute était-elle l'une de ces nouveaux venus qui montaient à Paris dans l'espoir de vivre décemment. Alors qu'un sourire amusé se glissait sur ses lèvres quant à l'absurdité de cette réalité, il répondit.

« Très bien mam'zelle. Revenez demain, à ce moment-là, je verrais ce que vous pouvez faire. Je vous promets rien. C'est bien compris ?
- Oui. Merci, vous ne savez pas ce que vous venez de faire pour moi. »

Ewen esquissa une révérence alors que la jeune femme se détournait déjà. Alors qu'il reprenait sa pelle, il fut interrompu.

« Au fait ! Je... Je m'appelle Tala. Tala Harcourt.
- Ewen. Enchanté Tala. »

Le sourire qu'elle lui rendit lui réchauffa le cœur. Bien que triste, c'était le premier que recevait Ewen depuis très longtemps.



THE END.



Sous le masque

Phrase de votre choix;

    Surnom(s) : Lys ♥️
    Âge : 19 ans
    Expérience en RP : Pas mauvaise
    Avis/Suggestions/Questions concernant le forum : Toi, Commissaire Chocovore ou toi, Loup se prenant pour un lapin, ne change rien à ce forum parce que... Tala classe. /PAN/
    Comment avez vous connu le forum ? Je l'ai connu grâce à Jonquille et vous m'avez rendue accro. C'est mal !
    Avez vous lu le règlement ? Évidemment que oui, je suis toujours sage, moi. angel « Dévoré par un commissaire qui sent que les jeux de mots vont pleuvoir, mais qui te remercie pour ces compliments »


Dernière édition par Tala Harcourt le Jeu 21 Mai - 12:15, édité 9 fois
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Finiiiiiiii !
Edward White
l Dans l'ombre du loup l BIG BOSS l
Edward White

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Talalalalala ~
Je suis lalalalala ~

Ok j'arrête. Je m'occupe de ta fiche ma grande /o/

Alors, comme toujours, commençons par le commencement et donc par les descriptions /o/
Les textes se lisent toujours aussi bien, la plume est plus affirmée selon moi que pour Élise, ce qui colle bien avec la présentation que tu fais de Tala.
J'ai beaucoup aimé le principe des cheveux « fous » (et leur couleur caramel aussi ~) et ce côté vagabond que tu affubles à la belle, mais qui contraste furieusement avec le regard que tu lui donnes. Pour moi, il manque peut-être juste une petite info sur sa version louve, mais ce n'est pas nécessaire, c'est parce que je suis trop curieux.
La description morale marche bien. Tala est décrite avec différents points de vue assez affirmés, on arrive bien à savoir qui parle et on commence à se faire une idée de ce qui a pu lui arriver.Le premier tableau est le plus complet, mais je trouve dommage qu'il manque d'aération. J'ai bien aimé les parties où le conteur se perd sur ses champs et autre, parce que c'est le genre de chose qui arrive souvent à l'oral, mais ce n'était peut-être pas assez marqué pour moi. Je trouve que les deux autres textes ont vraiment cet aspect « dialogue » qui manque un peu au premier. Peut-être qu'avec des paragraphes et des interjections ?
Mais ça se lit très bien, et le caractère de la louve y est assurément décrit, en plus de quelques anecdotes qui donnent des pistes sur son histoire et mettent en appétit pour la suite /o/

L'histoire maintenant o/
Alors alors. C'est assez compliqué pour moi, car je la trouve très bien, mais en même temps terriblement frustrante.
Au niveau de la suite des évènements, il n'y a pas de problèmes majeurs.Ça reste un sacré coup de chance que la petite soit adoptée dans la journée qui suit son arrivée à l'orphelinat, mais pourquoi pas !
Le reste s'enchaîne bien ! J'ai apprécié les petites interventions de Tala, comme si l'histoire se présentait davantage sous une série de flash-back que comme un véritable récit.
Plusieurs personnages sont dépeints, souvent sommairement, mais avec justesse ce qui permet de s'en faire une idée claire et rapide. La plume est toujours aussi fluide et on avale les pages sans soucis !
Après, il y a un point de détail qui m'a laissé perplexe. C'est la disparition du couteau lorsque la petite est arrivée à l'orphelinat. Tala ne semble pas l'avoir dans la main (ou si c'est le cas la bonne sœur ne s'en inquiète pas). Du coup est-ce qu'elle le conserve encore aujourd'hui, Jim et Martha lui ont-il confisqué, ou autre ?
C'est le seul élément qui m'a parru étrange, le reste est vraiment bien et du point de vue d'un admin, je n'ai rien à signaler /o/

Du coup, tu te doutes que j'aie quand même quelque chose à dire sur le plan personnel x)
Pas d'inquiétude, ce n'est rien de dramatique, c'est juste mon avis, ce n'est pas un jugement, ta fiche est très bien !
Je trouve seulement qu'il manque quelque chose. J'ai trouvé ta plume très « contrôlée » et cela manquait un peu de hargne à mon goût. Les paroles de Tala sont notamment très soft et, pour moi, ne reflétaient pas cette colère que tu décris la concernant.
Pourtant certaines scènes partent bien. La nuit avec Louis débutait merveilleusement et le passage de la transformation m'a beaucoup plu, mais l'aboutissement de ce carnage involontaire m'a laissé sur ma faim. Je ne saurai pas vraiment l'expliquer, mais c'est toujours cette idée de retenue, on dirait que tu n'as pas laissé le loup participer à ce récit au moment où tu en aurais eu besoin.
Là où j'aurais aimé prendre une claque (au sens littéraire du terme), j'ai à peine été effleuré, et c'est vraiment ce qui m'a manqué.
De même, je pense qu'on n'a pas eu le temps de s'attacher à Louis et que sa mort, n'a du coup pas le même impact sur le lecteur.

Mais je conçois que tu n'aies pas voulu en écrire une tartine non plus ! Et tu as très bien rendu son passé ne t'en fais pas. Le personnage est compréhensible, on compatit pour elle et l'on comprend sans mal sa fuite. Et puis j'aime bien le personnage d'Ewen /o/ J'espère que tu le garderas !

Du reste, je n'ai pas vu de fautes d'orthographe ou autre. Donc c'est parfait /o/

Je t'annonce donc que tu es VALIDÉE !

Tu connais la musique maintenant. Je vais t'ajouter au groupe des civils et je te laisse suivre les instructions suivantes pour finir ta fiche ~

Bienvenue au
Lost Paradise

Il faut maintenant...
Faire ta demande de rang ici.
Pour les relations, c'est par .
Pour une demande de RP c'est ici.

Et bon RP parmi nous !
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Aldrick Voelsungen
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MessageSujet: Re: Talart et la manière de t'attirer des ennuis... [Tala Harcourt, ou quand Dieu abuse de l'Ironie.]   Talart et la manière de t'attirer des ennuis... [Tala Harcourt, ou quand Dieu abuse de l'Ironie.] I_icon_minitimeDim 12 Avr - 1:30

Re-bienvenue sur le Lost o/

Ravi d'accueillir une lycane, ça fait plaisir ^^

Concernant ta fiche elle se lit sans mal avec cette plume agréable qu'on te connait si bien. Le physique est bien rendu, on note l'accent sur son regard qui revient perpétuellement au cours de ta fiche. Je serais tenté pour les cheveux, et en temps que goinfre attitré, de faire une blague vaseuse avec l'expression "volent au vent" mais ce ne serait au ras des pâquerettes. Aussi, pour avoir une vraie remarque constructive, je dirais que non seulement Bastian se plaira peut-être à te fournir en vêtements comme il se doit, mais aussi que le passage sur le charisme me paraissait alambiqué. Cette tournure de phrase -selon moi- ne veut pas dire grand chose, même si j'en conçois bien l'opposition. Le tout me semble paradoxal et peu adapté. Cependant comme le reste de la description dépeint bien le physique attrayant de la jeune femme, le plus marquant reste l'attrait qu'elle exerce sur chacun.

Pour le moral, on saisit bien par le biais des différents points de vue le caractère que la belle transmet aux autres. Ça se lit d'une traite et j'ai bien aimé le fait que les points de vue divergent autant. C'est un vrai plus que le monde entier ait une perception aussi radicalement différente d'elle. J'ai été surpris en revanche dans le premier paragraphe, qu'après avoir frôlé la mort à cause de la faim, la première chose qu'elle demande à un illustre inconnu soit du travail. J'aurais plutôt penché dans un premier temps pour une clarification de la situation, savoir où elle était, qui était l'homme en face d'elle... Avant d'aboutir à ça. Mais c'est de l'ordre du détail et le panel de "proches" qui la mettent en avant est bien choisi je trouve.

Pour l'histoire maintenant.
Au début, je visualisais facilement un être tapis dans l'ombre à la recherche de sa proie, et lorsque le changement de point de vue s'est fait ça m'a décontenancé. Je pensais qu'il s'agissait d'un chasseur de la Curia, dans une forêt, et cela m'a étonné que ce ne soit pas le cas. Malgré tout, on se laisse entrainer dans cette double narration, qui confie des sensations plus précises des protagonistes.

J'ai bien aimé aussi, en dépit de son apparition furtive, sœur Églantine m'a fait sourire, autant que le couple qui la précédait (même si -entre nous- je pense qu'un adulte arrive sans soucis à ôter un couteau des mains d'un enfant de trois ans, même un légendaire). L'homme particulièrement lors de son dilemme interne concernant le courage (ou courage fuyons).

J'ai beaucoup apprécié sa famille ensuite, m'étonnant même que ça soit Tala qui fasse le premier pas face à un homme, elle qui semble les fuir alors bien plus que les femmes. Mais je crois que c'est aussi ça qui change la donne, et leur confère une grande part de cet instinct familial, intact et inébranlable qui les caractérise. Je crois d'ailleurs que malgré leurs adieux, ils ne renieront jamais leurs liens et seront sempiternellement inquiets à son sujet.
Le passage sur sa première transformation m'a beaucoup plut, surtout la réaction du père, que j'ai trouvé très drôle et si attachante, que je salue la profondeur qu'elle confère à elle seule, à leur famille. Je trouve que tu as su avec justesse retransmettre tout l'amour d'une famille sur ce point. Conférant ainsi l'humanité nécessaire à Tala pour la suite (surtout lorsqu'elle boude pour une histoire ;p).
Le choix des derniers mots d'amour me paraissant extrêmement appropriés de par leur néfaste anticipation.
J'aurais apprécié en revanche que l'on ait droit à certaines de ses "bêtises" passées, qui lui auraient probablement conférer un côté plus rebelle qui semble mis en avant dans les descriptions. Mais je sais qu'on pourra les découvrir en rp. o/
Lors de l'évocation de la crainte de sa mère vis à vis d'elle ensuite, tu as su subtilement mettre en avant le sensoriel ainsi que le relationnel, dans un passage pour lequel je te tire mon chapeau, car il est d'une simplicité et d'une efficacité redoutable.

J'ai failli oublié le prince charmant ! Qu'on découvre peu physiquement hélas, mais qui transmet volontiers tout son trouble au sujet de la belle. Si sa persévérance pour le mariage et son indéniable attachement pour Tala ne sont plus à prouver, je m'étonne en revanche qu'elle ne se soit pas rebellée davantage pour l'imposer comme l'homme de sa vie. L'innocence de l'âge ?
Néanmoins j'ai trouvé ça bien qu'il la pousse à dépasser certains interdits, qui vont de paire avec la romance, et qu'il reste avec elle jusqu'à la fin.

Judicieusement mis en scène, la transformation de Tala a été mené d'une main de maitre, mais je déplore que la suite ait eu moins d'impact, même si le passage sur le réveil tardif d'une fermière voisine m'a fait sourire.

Sa rencontre avec son futur employeur est emplie de finesse, conférant au fossoyeur un caractère sympathique. On a envie de mieux le connaitre, ne serait-ce que pour avoir encore le droit à son ressenti si atypique, ainsi qu'à la justesse de ses déductions. Il m'a d'ailleurs fait pensé au protagoniste "M Marcel", du chanteur Renan Luce, dans sa vision du monde. J'espère que l'on pourra le découvrir plus aux côtés de la belle, comme le souligne Ed.

En résumé, malgré l'absence de la Curia et d'autres lycanthropes, je trouve que tu confères bien à Tala, cette maladresse caractéristique des adolescents. Ceux qui ne savent pas très bien quoi faire pour trouver leur juste place en ce bas monde. Elle reste troublée de ce qui l'entoure et ne sait comment réagir justement vis à vis de ça. Sans se rendre compte que ce gouffre si profond qu'elle s'évertue à creuser encore, n'arrêtera pas pour autant les autres. Tout comme son addiction pour la viande, semble être une part de son exutoire.

A modifier pour ma part, il n'y aurait que le passage sur le charisme dans le moral, compléter les citations de début oubliées, et si possible préciser plus tôt dans l'histoire que l'action a lieu en ville, si tu veux bien. Pour le reste, il n'est aucunement nécessaire d'apporter des modifications. Puisque ta fiche se lit aisément d'un bout à l'autre. On se demande juste qui parviendra enfin à faire jouer Tala au jeu du "je te tiens, tu me tiens par la barbichette", ou combien de temps elle pourra tenir avant de dévaliser une charcuterie o/

Sur ces sages paroles, je te prie d'accepter mes excuses pour ce pavé et je te souhaite encore la bienvenue au Lost où j'espère que l'on pourra découvrir prochainement la suite de tes aventures. \o
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MessageSujet: Re: Talart et la manière de t'attirer des ennuis... [Tala Harcourt, ou quand Dieu abuse de l'Ironie.]   Talart et la manière de t'attirer des ennuis... [Tala Harcourt, ou quand Dieu abuse de l'Ironie.] I_icon_minitimeJeu 21 Mai - 11:56

Alors alors, j'aurais mis un mois et dix jours avant de vous écrire ce message et pour ça, je suis désolée ! Merci pour vos longs commentaires et navrée de vous avoir donné tant de travail, mais je sais que vous me pardonnez ~

J'ai évidemment lu et relu vos messages avant d'y répondre, cela va de soi, aussi vais-je à présent procéder de la même manière que pour Elise et les prendre point par point !

« Pour moi, il manque peut-être juste une petite info sur sa version louve, mais ce n'est pas nécessaire, c'est parce que je suis trop curieux. »

En fait, je n'ai fait aucun passage sur l'apparence lycanthrope de Tala parce que, de base, vous ne deviez pas savoir que ce serait une louve... Quand vous l'avez découvert avant l'heure, j'ai tout de même décidé de conserver ce flou autour de ce point-là parce que Tala elle-même cherche à le fuir, ça me semblait cohérent, mais je te rassure Wiwi, ça apparaîtra un jour dans un rp ~

« Aussi, pour avoir une vraie remarque constructive, je dirais que non seulement Bastian se plaira peut-être à te fournir en vêtements comme il se doit, mais aussi que le passage sur le charisme me paraissait alambiqué. Cette tournure de phrase -selon moi- ne veut pas dire grand chose, même si j'en conçois bien l'opposition. Le tout me semble paradoxal et peu adapté. »

Après relecture, j'en suis arrivée au même point, c'était effectivement très très maladroit et puis un peu inadapté, maintenant que je « connais » Tala... C'est vrai qu'elle dégage quelque chose de négatif, dans le sens où elle cherche à huuuurler au monde entier à quel point elle est dangereuse et qu'elle dégage quelque chose qui te donne envie de l'approcher, mais j'avais sûrement pas mis le doigt dessus à l'époque où j'ai rédigé ma fiche. En fait, elle hurle un « AIDEZ MOI » qu'elle n'entend pas elle-même, ceci-dit, vu qu'elle est tournée vers la haine destructrice qu'elle ressent à son égard. Bref, tout ça pour dire que c'est rectifié !!

« J'ai bien aimé les parties où le conteur se perd sur ses champs et autre, parce que c'est le genre de chose qui arrive souvent à l'oral, mais ce n'était peut-être pas assez marqué pour moi. »

Alors alors, pour ça, c'est dû au fait que j'ai rajouté du texte à un premier jet, et encore, je remercie Jonquille pour m'avoir fait rajouter quelques passages (notamment celui sur les champs en fait xD) ! Je peux éventuellement le modifier si vraiment tu penses que c'est nécessaire, mais je trouve que ça passe tout de même ><

« J'ai été surpris en revanche dans le premier paragraphe, qu'après avoir frôlé la mort à cause de la faim, la première chose qu'elle demande à un illustre inconnu soit du travail. J'aurais plutôt penché dans un premier temps pour une clarification de la situation, savoir où elle était, qui était l'homme en face d'elle... Avant d'aboutir à ça. »

Concernant la réaction de Tala, par contre, c'est volontaire. En fait, ce n'est absolument pas la première fois que cela lui arrive, le fait de partir d'un coup de la ville où elle était précédemment et de tomber sur un inconnu, alors elle a un peu perdu le réflexe de demander où elle est, tout ça. Si tu veux, elle, elle veut juste aller à l'essentiel, trouver un emploi, faire quelque chose, n'importe quoi, pour pouvoir ressentir l'illusion qu'elle est normale et que c'est terminé, qu'elle ne deviendra plus « le monstre » et qu'elle vivra enfin normalement. M'enfin voilà, c'est pour ça qu'elle n'a pas ce premier réflexe qu'on attendrait forcément de la part d'une personne à qui ça arrive pour la première fois, c'est justement parce que ce n'est pas la première fois ! J'espère avoir été claire, si ce n'est pas le cas, n'hésite pas à me le dire, j'essaierais de me faire comprendre !!

« Après, il y a un point de détail qui m'a laissé perplexe. C'est la disparition du couteau lorsque la petite est arrivée à l'orphelinat. Tala ne semble pas l'avoir dans la main (ou si c'est le cas la bonne sœur ne s'en inquiète pas). Du coup est-ce qu'elle le conserve encore aujourd'hui, Jim et Martha lui ont-il confisqué, ou autre ?
C'est le seul élément qui m'a parru étrange, le reste est vraiment bien et du point de vue d'un admin, je n'ai rien à signaler /o/ »
&
« (même si -entre nous- je pense qu'un adulte arrive sans soucis à ôter un couteau des mains d'un enfant de trois ans, même un légendaire). »

J'ai choisi de réunir vos deux avis à propos de ce couteau pour plein de raisons différentes, mais surtout parce que je pense pouvoir y répondre brièvement même si pour Tala, il revêt une importance capitale. Alors, oui, ce couteau, elle l'a toujours ! Je ne l'ai pas exprimé pour des raisons de longueur, mais quand elle arrive chez Jim et Martha, ils lui prennent le couteau en lui expliquant qu'elle est libre de demander à le voir quand elle le souhaite (accompagnée d'un adulte hein) mais qu'elle est encore trop jeune pour pouvoir jouer avec ça. Quand Tala est partie, elle l'a emporté avec elle parce qu'elle est persuadée que c'est le seul vestige qu'il lui reste de sa famille biologique même si en vrai... xD
Pour le fait que Jean ne prenne pas le couteau des mains de la fillette, c'est surtout parce qu'il en a la trouille, donc il n'ose pas le lui prendre de force. En fait, pendant tout son passage chez Jean et Marie, Tala les effraie. Je pense qu'ils (Marie surtout) imaginent qu'elle est dangereuse puisqu'ils l'ont trouvée couverte d'un sang qui n'était pas le sien. Marie doit même se dire, aujourd'hui, que c'était une sorte de démon xD Mais voilà, c'est pour ça que Jean n'ose pas la pousser à rendre son couteau.
Pour Soeur Eglantine, je pense que Jean lui a donné un sac, quand même et que le couteau est dedans, enfin je crois que c'est ce que j'avais imaginé à l'époque, en tout cas !!


Alors, je ne vous cite pas sur le passage sur Louis, pour que mon pavé soit moins conséquent, mais c'est à celui-ci que je vais répondre, maintenant.
En fait, quand je suis arrivée à la fin de la transformation, j'en étais pratiquement à la limite de pages, et j'ai eu besoin de bâcler. C'est triste, c'est moche, mais c'est vraiment ça >< Du coup, beh c'est moins beau, moins intense et je pense qu'un jour dans un rp, je reviendrai là dessus. J'aurais l'occasion de le faire dans un de ses cauchemars et d'entrer dans les détails, le tout avec le point de vue de Tala qui grossit encore sa « monstruosité » donc ça devrait rendre un truc intense. Enfin j'espère ! XD

« J'aurais apprécié en revanche que l'on ait droit à certaines de ses "bêtises" passées, qui lui auraient probablement conférer un côté plus rebelle qui semble mis en avant dans les descriptions. Mais je sais qu'on pourra les découvrir en rp. o/ »

Ah, les bêtises... Même chose que précédemment, je ne les ai pas mises en avant par manque de place, mais Tala était une petite fille pleine de vie qui, une fois dépassé les 6 ans, était un vrai garçon manqué, toujours partante pour faire toutes les bêtises et réaliser tous les défis du monde. On devrait avoir vent de quelques unes d'entre elles, un jour !

Je crois que c'est à peu près tout, je vous remercie encore pour tout ce que vous m'avez dit, j'ai pris note de toutes ces choses et suis heureuse de faire partie du lost.
Je suis encore désolée pour mon temps de réponse et espère que vous me pardonnerez.

Des bisous & à très bientôt ! ~
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Talart et la manière de t'attirer des ennuis... [Tala Harcourt, ou quand Dieu abuse de l'Ironie.]

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