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Neige

Cabaret du Lost Paradise - Forum RPG

Forum RPG fantastique - Au cœur de Paris, durant la fin du XIXe siècle, un cabaret est au centre de toutes les discussions. Lycanthropes, vampires, démons, gorgones… Des employés peu communs pour un public scandaleusement humain.
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 [Libre] - Ce qu'on n'obtiendrait pas avec un revolver

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Ashton Lyn
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MessageSujet: [Libre] - Ce qu'on n'obtiendrait pas avec un revolver   [Libre] - Ce qu'on n'obtiendrait pas avec un revolver I_icon_minitimeLun 25 Déc - 15:20

Mardi 27 Décembre, 23h33, Maquis de Montmartre

« Sur la droite, là !
- Il court vite, le salaud... »


Le souffle court se répandait dans la ruelle empruntée par ses pas pressés, créant de petites volutes de fumée sur son passage. Le rythme de ses foulées était rapide, presque trop, infernale symphonie de l'adrénaline qui pulsait dans ses veines. Le bruit de ses chaussures contre le pavé se démultiplia bientôt. Il était suivi. À nouveau.

« Joder ! »

S'il devait être tout à fait franc avec lui-même, Ashton n'avait rien prévu de tout ça. La soirée avait même délicieusement commencé, avec une chaleureuse compagnie féminine dont les bras avaient su combler tous ses désirs. Un lit bien chaud, quelques verres d'alcool et des lèvres à déguster sous l'intimité de quelques bougies... Impossible alors de deviner que le destin avait posé sur son chemin une énième embûche.

« Là ! »

Le regard brun se perdit dans la ruelle, où gesticulaient déjà deux ou trois gaillards armés. Il pouvait déjà sentir le reste de la bande s'approcher par l'avant, le piégeant définitivement dans l'artère. Un juron lui échappa. Il n'avait plus le choix. Sautant, il se saisit du rebord d'une fenêtre et c'est sans réfléchir qu'il se mit à escalader. Sa haute taille et ses muscles s'avérèrent être des atouts autant que des faiblesses, car la facilité qu'il avait à grimper se mesurait à celle qu'avaient ses adversaires à le viser. Une balle frôla son genou. Il frissonna.

Il fallait qu'il pense à rajouter « interrompre un échange de marchandises entre bandits pas tout à fait humains » dans la liste de choses qu'il ne devait plus jamais faire.

« Chopez-le, bon sang !!! »

Il posa sa main contre le rebord du toit, sur lequel il se hissa avec difficulté. Les petites tuiles n'étaient pas prévues pour une course-poursuite, et Ashton n'avait pas l'agilité d'un singe. Ses pas, trop rapides pour être mesurés, glissaient bien souvent sur la pente, promesse d'une chute vertigineuse qu'il ne se souhaitait pas. La nuit était froide. Le vent battait ses joues sans pitié, rendant sa démarche plus chaotique encore. C'était la débandade.

Il sauta vers une autre habitation dans l'espoir de semer ses poursuivants, se ramassant tout juste sur la surface peu solide que lui offrait le toit pour se relever et reprendre. Des coups de feu retentirent dans le silence nocturne. C'était fou comme on le suivait à la trace, presque désespérément.Ces bandits devaient cacher quelque chose de bien sale pour se permettre de telles fantaisies. On ne faisait pas tant de bruit dans Paris si on n'avait pas à craindre davantage que d'être trouvé par la police. Ashton se demanda brièvement s'il se ferait arrêter, dût-on remarquer leur petit manège. Il n'eut pas le temps de trouver la réponse. Ce qui devait arriver arriva.

Une violente douleur se répandit dans sa cuisse droite alors qu'il approchait d'un rebord. L'impact lui fit perdre l'équilibre. Il tenta bien de se rattraper, gesticulant maladroitement à la recherche d'une prise à prendre, mais rien n'y fit. Il chuta.

Seul un brin de chance lui épargna l'impitoyable morsure des pavés froids, mais rien n'eut pu suffire à le sauver. Son dos percuta de plein fouet les étales fermées d'un marchand en contrebas, la collision faisant retentir un monstrueux craquement dans la ruelle. La collision le sonna net, répandant ses échos dans chacun de ses membres jusqu'à l'étourdir intégralement de douleur. Sa respiration se bloqua un instant, l'air lui échappant en un douloureux toussotement alors qu'il tentait tant bien que mal de rouler hors du présentoir jusqu'au sol. Il se laissa choir, la tête en vrac et le corps en morceau, essayant vainement de retrouver ses esprits. À quatre pattes, haletant pitoyablement par delà ses côtes endolories, Ashton sentait ses ennuis grossir.

Une arme se posa sur sa tempe tandis qu'il se redressait tant bien que mal, étonné du temps que mettait la plaie de sa jambe à se refermer. Relevant les yeux, il tomba nez à nez avec le sourire teinté de colère de celui qui tenait la gâchette. C'était un grand homme au visage bourru marqué d'une épaisse cicatrice au niveau du menton. Reconnaissable, donc, mais surtout pas le genre de gaillard qu'on avait spontanément envie de se mettre à dos. Et pour toute la puissance dont il était capable, Ash n'avait pas envie de chercher les ennuis plus que ce n'était déjà le cas. Les balles dont étaient munies ces armes n'avaient rien d'ordinaire et, bien qu'il sentît sa blessure se refermer, il craignait les effets d'une telle munition dans son crâne. Ça, et il refusait de laisser son alter ego se balader dans les rues de ce petit quartier aux murs bien trop fins pour protéger quiconque. Il leva les mains en l'air, toussotant faiblement.

Le type afficha un rictus sardonique.

« Coriace, hein ? »

Un sourire aux allures de grimace saisit ses traits.

« Je suppose que même si je promets de ne rien dire, vous ne me laisserez pas tranquille ? »
Oyé oyé !:

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MessageSujet: Re: [Libre] - Ce qu'on n'obtiendrait pas avec un revolver   [Libre] - Ce qu'on n'obtiendrait pas avec un revolver I_icon_minitimeDim 1 Avr - 18:11

La nuit était froide mais pas désagréable pour autant. Comme un chant de sirène, la lune avait gentiment invité le médecin à quitter son domicile pour une longue balade dans les rues de Paris, encore  inconnues et pleines de mystères pour l'anglais.
Depuis son arrivée en France, jamais encore il n'avait laissé échapper une quelconque impulsion malsaine et s'en félicitait grandement. Mais s'il ne tranchait plus la chair pour avancer ses recherches, que ses patients soient consentant ou non, cela ne lui enlevait pas l'envie de chasser de futures proies imaginaires, juste pour ... hum ... se distraire ?

Il avait fait la promesse de ne plus tuer mais le sevrage était dur, très dur. Aussi, s'accordait-il au moins quelques escapades nocturnes pour se rappeler du bon vieux temps. C'était d'ailleurs la raison de sa présence en ces lieux inattendus.
Pour montrer sa bonne foi, il avait même enfilé sa tenue de ville avec une longue veste sombre, les cheveux soigneusement coiffés en arrière attachés par un fin ruban et avait veillé à dissimuler toutes traces de tatouages. Pas de capuche pour dissimuler son visage, ni de manteau cachant des lames acérées dans les poches intérieures. Il était juste un civil tout ce qu'il avait de plus ordinaire... avec des seringues dans les manches...

Il tournait dans les ruelles sombres depuis une heure déjà, croisant parfois des ivrognes, des filles de joie, parfois des travailleurs fatigués et de temps en temps, de drôle d'individus qui tournaient vers lui un regard inquiétant. Rien de bien différent en comparaison de Londres au final.
Aussi ne réagit il qu'à peine quand il entendit un tir d'arme à feu résonner dans le quartier.
Ah, un peu d'animation semblait-il. Mais allait il s'y intéresser ou passer sa route sans se retourner ?

Finalement sa curiosité l'emporta quand les bruits se firent plus proche. Il ne savait pas qui était la cible mais cela venait dans sa direction.
Lorsqu'il se considéra suffisamment près, il se dissimula dans l'ombre et guetta le moindre signe de vie hostile. La rue était déserte et rien ne semblait vouloir l'habiter... jusqu'à ce qu'on s'y invite sans ménagement en passant par la voie des airs.

Cette apparition parvint à surprendre Alexander qui regarda la masse sombre détruire le décors dans sa chute.
Un silence, puis du mouvement. L'individu tentait de se relever avec difficulté. Probablement se serait-il avancé vers lui si le bruit de pas précipités ne s'était pas fait, le faisant se cacher un peu plus.
Finalement un type assez imposant s'arrêta vers le traqué blessé et le menaça d'une arme à feu, l'intention de lui trouer la boite crânienne plus qu'évidente.

Tout ce ceci ne regardait pas Alex... Il n'avait pas à s’immiscer dans les affaires des autres. Il ne savait même pas qui était en tort. Et pourtant, il sortit silencieusement de l'ombre et s'approcha furtivement de l'homme armé et, comme lors de ses chasses meurtrières, il sortit une fine seringue de sa manche, se glissa derrière lui et lui planta l'aiguille dans le cou, injectant un anesthésiant puissant de sa création.
Le geste fut si vif et professionnel que l'individu ressentit à peine une légère piqûre avant de se sentir comateux et de s'écrouler en une seconde.

Par chance pour le blessé, il n'avait pas eu le temps de presser le détente avant de s'endormir. Alex l'avait mit hors d'état de nuire pour quelques minutes, bien suffisant pour agir à sa guise. En temps normal, il l'aurait emmené dans un coin tranquille pour lui injecter d'autres produit ou tout simplement l'achever, mais il n'était plus à Londres, il ne devait plus semer de cadavres et il ignorait quel parti il venait de prendre en sauvant l'autre. Pourtant il avait pris sa décision et ne le regrettait pas.

Quelque chose avait capté son regard lorsqu'il avait posé ses yeux glacials sur le brun poursuivi. Un frémissement autour de lui, quelque chose qui le différenciait d'un humain lambda. Il savait qu'il avait à faire à un Légendaire, il pouvait le jurer.
Il s'approcha de lui et lui tendit la main pour lui proposer de l'aide.
Avec une voix posée et calme, il se montra courtois, présentant un accent anglais encore légèrement présent.


"Permettez moi de vous escorter à l'abri le temps de soigner ces blessures. Je n'ai pas pu m'empêcher d'intervenir en vous voyant en difficulté..."

Il lui fit un sourire entendu puis tourna légèrement la tête sur le côté, vérifiant que l'autre dormait toujours. Celui-ci s'était mit à ronfler bruyamment, signe de bonne santé malheureusement.

"J'ignore pendant combien de temps il va rester endormit, mon somnifère varie en fonction des morphologies et des races. Nous devrions quitter cet endroit au plus vite, j'ai cru comprendre qu'il n'était pas seul."

Il le guida vers une rue adjacente, mais ignorait où il se rendait, plongé dans l'inconnu le plus total, il jouait juste avec sa mémoire et son instinct, lui dictant que les tirs et la course poursuite avaient débutés dans la direction opposée d'où ils se dirigeaient. Trouvant un porche discret, il aida l'inconnu blessé à souffler quelques instants et se pencha sur sa plaie à la jambe. Elle semblait se guérir par elle-même, confirmant sa déduction.
Il plongea sa main dans sa poche intérieure et en tira une petite carte de visite qu'il donna à l'homme, ainsi qu'une petite fiole au liquide clair.


"Ceci pourrait vous permettre de calmer vos douleurs le temps que vous cicatrisiez. Je constate que vous pouvez vous régénérer par vous même, mais il est toujours bon d'avoir l'adresse d'un médecin sous le coude en cas de coup dur, n'est-ce pas ? Ah ! J'en oublie mes bonnes manières ! Je suis le Docteur Wenhams, Nice to meet you ..."

Il fit une révérence poli et lui refit un sourire courtois, professionnel en toute circonstance ou presque.

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Ashton Lyn
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MessageSujet: Re: [Libre] - Ce qu'on n'obtiendrait pas avec un revolver   [Libre] - Ce qu'on n'obtiendrait pas avec un revolver I_icon_minitimeDim 15 Juil - 0:33

Le destin avait cela d'incroyable qu'il pouvait renverser ses propres pions en une seconde. Même le plus grand des hommes se trouvait alors poussé de son piédestal, jeté dans la boue en dépit de toute la gloire qu'il avait pu accumuler auparavant, en dépit de toute sa puissance et de tout son charisme. On n'était jamais rien face aux caprices de l'existence. C'est ce qu'allait apprendre l'interlocuteur d'Ashton, inconscient de la haute silhouette qui se rapprochait de lui dans l'ombre.

L'action se déroula en une seconde. Le bourreau devint victime sans même s'en rendre compte, le temps d'une piqûre, le temps d'un souffle. Il n'avait rien vu venir, eut d'ailleurs tout juste l'occasion de réaliser ce qu'il avait perdu avant de s'écrouler sur le sol, inerte. Le roi venait de faire tomber sa couronne. À cette idée, un sourire moqueur bourgeonna sur les traits du canidé, qui releva les yeux vers son sauveur.

« Hé bien, merci... Je vous dois une fière chandelle. »

L'inconnu ne perdit toutefois pas un instant à se présenter. Conscient peut-être du danger qui planait toujours sur eux et des risques qu'il venait de prendre, il tendit une main à Ashton afin de l'aider à se relever. Il la saisit sans problème. Quel risque y avait-il à accepter une aide déjà offerte, après tout ?

Se redressant, il crispa sa main libre sur sa jambe blessé, une grimace de douleur s'imprimant brièvement sur ses traits. Sa plaie n'était toujours pas fermée. La constatation fit germer un brin d'inquiétude en ses entrailles, et il laissa ses yeux traîner jusqu'à la plaie d'où s'écoulait un filet de sang. Ce n'était pas normal. Les balles de ce type étaient faites pour tuer des Légendaires. Les balles de ce type appartenaient à un monde qui détestait ce qu'il était, ce qu'ils étaient tous. C'était une réalité qui ne lui plaisait pas et dont les rappels lui tordaient l'estomac.

Plutôt que de s'intéresser à cela, le jeune homme releva la tête vers son interlocuteur. Les mots de ce dernier venaient de l'intriguer. « En fonction des espèces et des races »... Au courant de son existence, donc ? Un sourire charmeur remplaça l'inquiétude sur son visage. Il se laissa soutenir et, sans vraiment répondre, accepta de suivre l'inconnu dans les méandres du maquis de Montmartre. Décidément, sa soirée allait de surprise en surprise. Deux rencontres, deux hommes, tous deux conscients de sa nature – au moins en partie –, l'un agresseur, l'autre sauveur. La nuit s'annonçait gorgée d'imprévus. Il ne put s'empêcher de se demander, non sans délectation, ce que le destin allait bien pouvoir faire de lui. Une excitation nouvelle s'empara de lui, pétillant jusque dans son regard. Le goût de l'inconnu faisait frissonner ses papilles.

La saveur fut toutefois bien vite gâchée par une autre, plus amère celle-là. La douleur de sa plaie irradiait progressivement tout son corps, étouffant ses autres pensées pour mieux s'imposer en reine. La sensation était... désagréable, pour le moins. Ashton se trouva rapidement contraint de s'appuyer plus franchement sur son compagnon d'infortune, n'ayant pas su prévoir que la blessure ne serait pas guérie en quelques minutes. À vrai dire, le constat l'inquiétait sans doute plus que de raison. C'était simplement incontrôlable. Hors de ses crises, son corps ne lui avait jamais fait défaut. Il avait toujours été un pilier, un acquis dont il n'avait pas pris la peine de douter. C'était de ces détails qu'on oublie trop vite, de ceux-là même dont on néglige le mérite. Ash était habitué à guérir en une poignée de secondes. C'était l'une des raisons pour lesquelles il prenait si peu soin de sa santé, pour lesquelles il ne pesait pas le danger de ses actions. Ce genre de situation ne lui était tout simplement jamais venue à l'esprit.

Lorsque les deux compagnons nocturnes parvinrent finalement à l'abri d'un petit porche, le canidé se laissa choir au sol avec une grimace et un certain manque d'élégance. Son visage s'était figé dans une expression de désarroi bordé de perplexité, et c'est un regard gorgé de doutes qu'il adressa à la jambe rougie de son pantalon. Ce n'était définitivement pas normal. Il eut dû être guéri, complètement, et ce depuis bien longtemps déjà. Il eut dû pouvoir marcher sans souci aucun, sans douleur, sans tension. Il n'en était rien.

Les paroles de son interlocuteur l'interrompirent en plein monologue interne, et il redressa vers lui une expression surprise. Un sourire ne tarda toutefois pas à se saisir de ses traits. Il saisit d'une main souple les différents éléments tendus et, d'un œil curieux, agita la petite fiole à la lumière nocturne.

« Qu'y a-t-il dans votre mixture, sir ? Rien de dangereux, je l'espère... »

Le ton, taquin, joueur.
Un regard en biais, un visage gorgé de séduction.
L'accent, les derniers mots... Ashton avait reconnu un britannique dès les premiers instants de leur échange. Ce détail supplémentaire l'intriguait au moins autant qu'il l'amusait. Que faisait-il donc là ? Comment un étranger aux allures si mondaines avait-il bien pu se perdre dans les méandres des mauvais quartiers parisiens ? Les questions brûlaient ses lèvres, inondaient son esprit, l'empêchaient presque de se concentrer sur le reste. Sur cette âme si noire, si sombre qui ondulait autour du corps de l'homme qui venait pourtant de lui sauver la vie. Pourquoi ? Qu'avait-il donc fait de si grave, comment avait-il à ce point noirci son aura ? La curiosité le faisait vibrer, l'enthousiasme le distrayant de la souffrance qui irradiait de sa jambe.

Il débouchonna la fiole avec les dents, adressant un sourire gorgé de charme à cet inconnu qui l'intriguait tant, et en avala le contenu d'une traite. Restait à espérer qu'il ne s'agissait pas là d'un poison...

« Vous savez, je suis censé guérir plus vite... »

Un éclat de rire. Ashton ferma les paupières avant de les rouvrir, dévoilant ses iris pourpres. Deux cercles incandescent, luisant dans l'obscurité nocturne d'une couleur de sang, sur un fond aussi ténébreux que son âme. Il afficha une expression enjouée, curieux qu'il était à l'idée de découvrir la réaction de son interlocuteur, puis tendit une main aussi souple que tatouée.

« Nice to meet you, sir. Ashton Lyn. »

Clin d'oeil.

« Appelez-moi Ash. »

Il passa ensuite ses doigts ensanglantés dans ses cheveux de jais, adressant à sa blessure une moue mécontente. C'était fou tout de même, qu'une simple balle ait pu l'atteindre à ce point. La frustration de ne pouvoir agir à sa guise aussi subitement l'avait pris d'assaut déjà, et il agitait son membre dans l'espoir que la guérison soit plus rapide ainsi. Mais plutôt que de se concentrer sur cela, il releva les yeux vers son vis-à-vis... Wenhams, donc.

« Vous arrive-t-il souvent de vous promener à Montrouge, Doc' ? »

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MessageSujet: Re: [Libre] - Ce qu'on n'obtiendrait pas avec un revolver   [Libre] - Ce qu'on n'obtiendrait pas avec un revolver I_icon_minitimeLun 15 Oct - 23:24

Passé la surprise, son nouveau "patient" sembla peu farouche, acceptant de se faire entrainer dans le dédale des rues avec lui, ne cherchant pas à savoir qui il était, ni comment il pouvait se promener avec des seringues dans les poches. Soit il était crédule, soit était suffisamment débrouillard pour se défendre contre lui... ou peut-être y avait il d'autres options que le médecin n'avait guère en tête et s'en incommodait peu. Tant que lui-même était en sécurité.

Son interlocuteur se laissa tomber contre le mur du porche, visiblement éreinté. La douleur était-elle à ce point gênante ? Toujours est-il qu'il prit la fiole qu'il lui tendit et l'observa avec une pointe d'hésitation avant de lui demander ce qu'elle pouvait contenir. Mais au sourire qu'il laissa échapper juste après sa question, Alexander comprit très vite qu'il n'avait pas la moindre peur du contenu.
Il haussa un sourcil sans émettre le moindre commentaire, évitant soigneusement de se rappeler qu'en temps normal, les probabilités pour que la fiole contienne un poison, un virus ou un autre horreur était très élevées. Cependant il n'était pas là pour tuer, il veillait à se le rentrer dans le crâne à chaque minute qui passait.


"Nous vous tracassez pas. Il s'agit d'une concoction aidant à la cicatrisation et calmant les douleurs et fièvres. Très utile contre les effets lié aux mauvaises rencontres... comme celle d'une balle en argent..."

Il s'accroupit face à lui et l'observa boire le produit d'un air grave et consciencieux d'un médecin veillant à ce que son patient prenne bien ses médicaments.
Et si l'inconnu s’exécuta sans rechigner, il semblait malgré tout un peu frustré par la lenteur de sa guérison.
Il ferma les yeux un instant, puis les rouvrit et croisa son regard, devenu sombres et aussi brulant que du sang palpitant encore dans les veines.
Une grande différence par rapport à ses propres iris couleur de glace, lui donnant parfois des airs de statue sans expression. Cela l'amusa, mais il resta sérieux, s'interrogeant plutôt sur sa race. Que pouvait-il bien être ?

Il se présenta sous le nom de Ashton Lyn et lui tendit la main qu'il serra poliment, remarquant quelques tatouages, réussissant, l'espace d'une seconde, à faire tomber son masque d'indifférence, se montrant encore plus curieux.
Il se reprit rapidement et détourna son regard, jetant un coup d’œil vers l'extérieur, toujours silencieux.


"Non, c'est la première fois que je viens dans cette partie de la capitale. Je suis arrivé il y a peu et j'avais envie de découvrir les nombreuses facettes de la ville, même les plus sombres. J'apprécie de temps à autres quelques petites... frayeurs en me promenant la nuit venue. Et puis ça me permet de rencontrer des "clients" potentiels, n'est-ce pas ?"

Un léger sourire ironique apparu sur ses lèvres tandis qu'il tournait à nouveau son attention sur Ashton.

"Et vous, est-il fréquent que vous receviez des balles en vous promenant ? Qu'avez vous donc fait pour vous attirer les foudres de ce gorille sans cervelle ?"

Il se redressa et observa à nouveau la ruelle, tendant l'oreille, guettant le moindre petit bruit, mais rien si ce n'était qu'un aboiement de chien lointain, résonnant à quelques lieux de là.
Ils n'allaient pourtant pas pas rester ici indéfiniment. La blessure de l'homme mettait beaucoup trop de temps à cicatriser. La balle était-elle sortie ?
Il se rapprocha à nouveau de lui, s'accroupissant encore une fois et observa la plaie.


"Généralement, la balle se désintègre ou sort ? Je vois l'entrée mais pas de sortie, peut-être est-ce la cause de cela que votre jambe ne guérit pas... La potion fait-elle effet ? Ne bougez pas la jambe, je vais mettre un bandage pour diminuer l'hémorragie."

Cherchant dans une des poches internes de sa veste, il sortie un rouleau de bande qu'il entreprit d'enrouler soigneusement autour de la cuisse du blessé. S'il ne guérissait pas, il fallait l'amener à son cabinet pour qu'il s'en occupe plus sérieusement.
Il fit un nœud pour maintenir l'ensemble et observa à nouveau Ashton. Il avait évitait le sujet car ce n'était pas le moment mais maintenant qu'ils devaient prendre la décision sur la marche à suivre pour la suite des évènements, il fronça les sourcils, et posa sa question comme s'il demandait quel temps allait il faire le lendemain.


"Vous êtes quoi au juste ? Je détecte votre aura, elle est proche de celle d'un démon, mais pas exactement pareille... Je ne crois pas avoir jamais croisé un Légendaire comme vous.
Et avant que vous ne posiez la question, je suis humain... enfin j'étais... il semblerait que le statut de Sorcier m'enlève toute humanité si j'ai bien lu le contrat que j'ai passé avec le démon m'accordant mes pouvoirs..."


Alex se mit à sourire mais aucune émotion n'apparut dans ses yeux froids. Généralement, les sorciers n'étaient pas très respectés par les autres légendaires, créations saugrenues d'un humain ayant invoqué bêtement un démon pour obtenir un semblant de pouvoir.
Mais il s'en moquait, il ne s'était jamais considéré réellement comme autre chose qu'un humain surdoué. Certes il pouvait ensorceler sa médecine pour la rendre plus efficace et détecter une personne non humaine, mais à part ça, il se débrouillait sans aide... et il n'avait d'ailleurs jamais invoqué le moindre démon, c'était Sully qui était venu à lui !
Il attendit la réponse sans rien ajouter, gardant l'oreille tendue vers l'extérieur, toujours à l'affut.


HRP:

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MessageSujet: Re: [Libre] - Ce qu'on n'obtiendrait pas avec un revolver   [Libre] - Ce qu'on n'obtiendrait pas avec un revolver I_icon_minitimeMar 23 Oct - 14:53

L’évocation d’une balle en argent laissa une expression pensive traîner sur le visage d’Ashton. Son regard s’égara sur la partie rougie de son pantalon, ses pensées fixées sur les possibilités que soulevait son interlocuteur. Le canidé n’avait jamais reçu pareille blessure. Il n’était pas certain des effets de celles-ci sur son corps et, à cette idée, une curiosité presque enfantine s’empara de lui. Il étendit sa jambe, doucement, puis la replia en une grimace, cherchant dans la sensation qui le tiraillait des réponses qu’il n’obtiendrait pas. Ses yeux pourpres remontèrent ensuite vers son interlocuteur, lui décochant un sourire amusé.

Un rire léger lui échappa en écoutant son interlocuteur répondre à ses questions, éveillant des étincelles malicieuses dans ses prunelles sanglantes. D’une voix chaude, il rétorqua :

« Hé bien voilà une drôle de facette de Paris que vous découvrez cette nuit… Sachez en tout cas que votre client du soir est bien content que vous appréciiez les frayeurs ! »

Son hilarité se poursuivit un peu, rendue plus aisée par le voile de douceur que la concoction de son interlocuteur avait posé sur sa plaie. Ashton lança un regard reconnaissant à l’homme, dont le regard de glace s’était un peu réchauffé.

« Et vous, est-il fréquent que vous receviez des balles en vous promenant ? Qu'avez vous donc fait pour vous attirer les foudres de ce gorille sans cervelle ? »

Un sourire en coin, gêné, s’empara de ses lèvres tandis qu’il se recalait de manière plus confortable. Un léger soupir lui échappa en un rire sardonique, et il décala sa tête sur le côté en relevant les yeux vers son interlocuteur, qui scrutait la rue adjacente.

« Fréquent, je ne dirais pas, mais j’ai semblerait-il une grande faculté à m’attirer des ennuis. J’ai interrompu une réunion qui avait, je pense, vocation à rester secrète. »

Haussement d’épaules, même rictus embarrassé. Ashton se sentait ridicule et cela l’amusait autant que l’inverse. La vulnérabilité qu’il sentait collée à sa peau ne lui plaisait guère. Il se sentait mal à l’aise, lui qui s’était toujours cru invincible, invulnérable aux attaques venant d’autres que lui-même. Icare avait tendance à oublier que ses ailes étaient inflammables.

S’il remarqua sa gêne, son interlocuteur n’en fit pas cas et c’est en s’accroupissant que le docteur poursuivit la conversation. Les questions qu’il lui lança le firent sourire, typiques du jargon médical que pouvait arborer un tel spécialiste, et c’est tant bien que mal qu’il tenta d’y répondre. Oui, la potion faisait effet, non il n’avait pas senti la balle sortir, et il était bien incapable de savoir si la balle s’était dissoute ou non. Sagement, il se laissa faire, observant le bandage qui se dessinait progressivement sur sa cuisse.

Finalement, Wenhams se redressa et, assénant un regard sévère à sa blessure, lui demanda tout simplement à quelle espèce il appartenait. Et déclama la sienne. Ashton fut pris d’un rire. C’était un bien curieux personnage que cette nuit avait mis sur son chemin… Il adorait ça. Taquin, il se redressa dans sa position assise, prêt à se lever, puis adressa un regard pétillant à son interlocuteur.

« Vous devez connaître mon espèce sous sa forme canine d’ordinaire. Ce qui est logique, souffla-t-il d’une voix grave, je ne sais pas s’il existe d’autres membres humanoïdes de celle-ci… Je suis un Barghest, Chien des Enfers si l’on veut donner une définition claire en même temps. Mon activité principale, si j’en crois la description, consiste à dévorer les âmes et les voyageurs des landes. »

D’un ton qui parvenait tout à la fois à être secret et théâtral, il finit de répondre avant de s’appuyer sur le mur contre lequel il s’était assis. Il adressa ensuite un petit sourire malicieux à son compagnon.

« Merci de m’avoir devancé, je vous avoue que j’allais vous rendre vos interrogations. Je vois également les auras et… Ma foi, vous êtes une âme bien curieuse. Mais vous le savez, ça. »

Ce n’était pas une question.

Finalement debout, Ashton testa rapidement la résistance de ses membres et lui offrit une expression reconnaissante à son interlocuteur.

« Vos potions sont impressionnantes, monsieur le sorcier. Je n’ai presque plus mal. »

C’est avec la même curiosité qui l’animait toujours qu’il tendit la jambe, la replia, la tendit à nouveau, l’observant d’un regard d’enfant. Un tas de questions fourmillaient dans son esprit. Comment ? Comment le médecin avait-il confectionné des mixtures capables ainsi d’endormir ses sens ? Les drogues humaines ne fonctionnaient jamais très bien sur lui, hormis certains cas précis, et voilà qu’on lui présentait un remède dont les effets traversaient les barrières de son corps sans aucun souci. Il piétinait d’impatience.

« Comment faites-v-… »

Sa voix mourut au profit de son ouïe. Un bruit avait résonné, dans une autre allée. Rien d’alarmant en soi, mais Ashton était bien placé pour savoir que personne ne circulait actuellement dans les rues si ce n’étaient les hommes qui l’avaient pris pour cible. La Curia en entendrait parler le lendemain, se promit-il. Pour l’heure toutefois…

Il décocha un sourire amusé à Wenhams :

« Je crois que mes interrogations puériles vont devoir attendre, Doc’… »

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MessageSujet: Re: [Libre] - Ce qu'on n'obtiendrait pas avec un revolver   [Libre] - Ce qu'on n'obtiendrait pas avec un revolver I_icon_minitimeSam 30 Jan - 11:14

Le médecin, toujours vigilant, écouta attentivement Ashton, celui-ci présentant sa race, attisant énormément sa curiosité. Bien entendu, il connaissait ce terme, connaissait les légendes urbaines sur ces étranges chiens démoniaques, mais jamais encore n'en avait il croisé un vrai. Qui plus est, capable de prendre une forme humaine.
Sa route lui avait fait rencontrer des loups garou ainsi que de vrais chiens transformés en homme, mais des barghest...
L'idée de mettre la main sur une nouveauté pareille aiguisa sa curiosité et dû détourner son regard vers la ruelle pour dissimuler son envie brûlant de l'étudier, cela risquant d'envenimer sa situation. Il devait rester passif. Pas de magie noire, ni de dissection. Il était un simple médecin, perdu dans Paris et qui apportait son aide à un blessé. Rien de plus, rien de moins.

Ashton se redressa, affichant un air soulagé. Sa concoction commençait à faire effet, lui permettant enfin de marcher de nouveau. Alex reposa à nouveau son regard sur lui, observant la réaction de la jambe, semblant avoir un bon appui. Au moins n'allait il pas devoir le porter pour l'évacuer de l'endroit.
Mais alors que l'individu allait lui poser une question, il s'interrompit, mettant immédiatement l'homme aux cheveux blonds sur ses gardes. Avait-il entendu quelque chose que son ouïe d'humain n'avait pas décelée ?


"Je crois que mes interrogations puériles vont devoir attendre, Doc’…"


 "Il semblerait en effet..."

A présent, lui aussi entendait quelque chose. Des pas résonnaient dans une rue adjacente. En réfléchissant rapidement à leur position par rapport aux bruits, il en déduisit assez vite que cela se trouvait non loin du corps endormi. S'ils pouvaient espérer que la vue du mastodonte allongé au sol allait un peu freiner les recherches, ils n'avaient que quelques minutes pour prendre le plus de distance possible avec eux.

 "Ils vont découvrir notre belle au bois dormant... Partons."

Il fit signe à Ashton et, vérifiant que celui-ci pouvait se déplacer, commença à s'avancer dans la ruelle, cherchant l'axe principal afin de pouvoir se repérer plus facilement et ainsi retrouver sa route. Il connaissait bien mieux d'autres quartiers, aussi préférait-il les rejoindre et ainsi distancer définitivement ces agresseurs.
De temps à autres, il freinait malgré tout l'allure, s'assurant que son binôme le suive. Il lui proposa même de l'aider si sa jambe lui posait réellement problème.

Hésitant sur le chemin à emprunter, il finit par s'arrêter, non loin d'une sortie menant à une avenue. Il savait que son cabinet se trouvait vers une direction, tandis qu'il savait qu'on pouvait trouver un endroit où les légendaires étaient en sécurité, d'après les dires de sa compagne... Un cabaret ?
Dans les deux cas, il n'était pas enthousiasme à l'idée de faire une ligne droite vers l'une de ces deux destinations, refusant que de quelconques indices ne guident les chasseurs directement vers la tanière de leur proie.


 "Connaîtriez vous un raccourci sûr pour ce rendre à l'adresse que je vous ai donné sur ma carte de visite ? Ou bien vers un autre endroit où nous pourrons vous mettre en sécurité ? J'ai cru comprendre qu'il existait un cabaret mondain où tous les employés possédaient le même petit secret que nous deux..."

Il observa Ashton, vérifiant son état de santé et surveillant par la même occasion, derrière eux. Il n'appréciait pas l'idée qu'une apparition surprise n'interrompt sa réflexion. Il espérait que le légendaire puisse prendre une décision à sa place, encore trop novice, pour disparaître dans la capitale Parisienne.

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