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Neige

Cabaret du Lost Paradise - Forum RPG

Forum RPG fantastique - Au cœur de Paris, durant la fin du XIXe siècle, un cabaret est au centre de toutes les discussions. Lycanthropes, vampires, démons, gorgones… Des employés peu communs pour un public scandaleusement humain.
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 Une entrevue chocolatée [pv Aldrick]

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Valentine Lefevre
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Valentine Lefevre

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MessageSujet: Une entrevue chocolatée [pv Aldrick]   Une entrevue chocolatée [pv Aldrick] I_icon_minitimeSam 14 Juil - 18:04

Le combiner du téléphone se reposa doucement sur son socle dans un bruit étouffé, disparaissant dans le vacarme du journal.
La journée avait à peine débutée mais les journalistes s'emballaient déjà pour divers articles à rendre le jour même, courant de-ci de là sous le regard amusé de Valentine.
Elle avait renoncé à faire la Une depuis quelques temps, restant en retrait et préférant s'éloigner des intrigues du quotidien. Cela avait perturbé beaucoup de personnes, mais elle n'en avait cure. Elle avait juste besoin... de calme.

Gaspard avait accepté l'idée, même si toute cette histoire l'avait troublé, et la laisser compléter les faits divers, espérant malgré tout qu'elle reprenne un jour du poil de la bête. En attendant, il lui avait demandé un service qu'elle avait accepté avec plaisir.
Beaucoup d'affaires moins importantes que le reste n'avaient pas eu de conclusions satisfaisantes pour un article valable, faute d'informations. Sa mission était donc d'obtenir enfin les détails pour clôturer tout cela.

La meilleure méthode à adopter n'était autre que de demander directement à la police, ce qu'elle avait fait aussitôt sortit du bureau du patron. Mais elle n'avait pas juste contacté un policier lambda, non, ça aurait été trop triste. Depuis son retour en France, elle n'avait pas eu le plaisir de revoir un ami qui lui était cher et l'occasion était trop bonne pour la manquer.

Valentine prit une profonde inspiration et posa son regard sur le téléphone de l'entreprise. Elle venait tout juste de raccrocher de chez son cher Commissaire, lui exposant sa demande professionnelle, mais également une autre, plus intime, l'invitant également en temps qu'amie à un goûter chez elle. Elle se sentait l'âme d'une hôte exemplaire et avait bien l'intention de lui confectionner une délicieuse collation.

Bien entendu, elle n'avait aucunement l'intention d'en informer ses collègues et supérieurs, aussi restait elle des plus silencieuses, guettant le moment opportun pour s’éclipser. Il n'était jamais rare de voir un des employés quitter l'endroit pour un déplacement, un reportage ou simplement rentrer chez lui. Il n'y avait pas d'heures réglementaires au bureau, ils travaillaient aussi bien chez eux qu'ici. Certain pouvaient rester une nuit entière au boulot, comme ne montraient jamais le bout de leur nez sauf pour rendre leur compte rendu, comme l'avait longtemps fait Valentine à ses débuts, crapahutant partout pour dénicher des scoops.
C'était surement cela qu'elle aimait autant dans cette profession.

Voyant soudain une ouverture, elle se redressa et rangea ses affaires, prit sa besace et s'éloigna, s'arrêtant que brièvement près d'un Loki en pleine rédaction, ayant hérité de sa fougue à tout découvrir, pour le prévenir de son départ, et fila sans demander son reste, regagnant la boutique de son père en toute hâte.

Celui-ci redressa la tête au tintement de clochette, le nez plongé dans un de ses très nombreux bouquins. Il semblait un peu surprit par son apparition, non pas parce qu'il était tôt, mais bien parce qu'elle passait de plus en plus ses temps libres ailleurs qu'à la maison. Elle l'embrassa sur la joue et grimpa à l'étage, le prévenant qu'elle avait convié un ami et qu'elle ne voulait pas être dérangée... sauf s'il s'agissait du dit invité.
Elle savait qu'il n'y aurait personne à l'étage avant la fin de l'après midi, lui donnant ainsi la possibilité d'être au calme.

D'excellente humeur, la jeune femme fit un peu de ménage, se rendit dans la cuisine et commença sa préparation, ayant l'intention de faire une pâtisserie au chocolat. Elle avait tous les ingrédients possible pour le concevoir, il ne lui manquait plus qu'à choisir la recette pour s'y mettre. Oh certes, normalement, il aurait mieux fallut qu'elle s'occupe plutôt de ses questions à poser pour la journal, mais n'était-ce pas en réalité une simple excuse pour revoir son ami Aldrick ?

Cogitant sur différents gâteaux, elle sursauta en entendant frapper à la porte. De toute évidence, son père avait laissé passer quelqu'un et il n'était pas difficile de deviner de qui il s'agissait. Avec un grand sourire, elle s'approcha de l'ouverture et accueillit l'individu d'un ton enjoué et charmant.


"Bonjour ! Entre je t'en prie, si tu savais comme je suis contente de pouvoir enfin te revoir !"

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MessageSujet: Re: Une entrevue chocolatée [pv Aldrick]   Une entrevue chocolatée [pv Aldrick] I_icon_minitimeJeu 19 Juil - 9:38

Trois coups brefs et un plus long avaient suffit pour que Valentine lui ouvre. Cela lui fit tout drôle de la voir. Pas seulement parce qu'il était rare qu'elle l'invite pour faire de la pâtisserie, mais surtout parce qu'il s'étonna de ne pas sentir l'odeur de Logan près d'elle. Leur dernière entrevue remontait à la Sequana et depuis ils avaient été tous deux très pris. Lui adressant un sourire complice, il la salua, la remercia en entrant, et posa machinalement sur la table un sac en tissu.

- Merci, c'est gentil de me recevoir ! Se penchant ensuite vers elle, il lui appuya doucement sur le bout du nez et interrogea : Je t'ai manqué tant que ça ? ~

Taquin, il lui tira la langue et reprit ses distances, pas encore certain qu'ils soient vraiment seuls. Le loup noir enchaîna en désignant le sac d'un signe de la tête :

- J'ai ramené du chocolat et des œufs en plus, au cas où. Mais tu as l'air équipé. Tu as dévalisé l'épicerie ma parole !

Un léger rire secoua ses épaules avant qu'il ne l'avise de pied en cap.

- On dirait que tu as omis le tablier par contre. Si j'avais su, j'aurais pris le mien.

Retrouvant un semblant de sérieux, le loup observa la pièce, non sans une certaine curiosité. Des objets avaient changé de place depuis sa dernière venue, mais l'ordre semblait toujours de mise. Au moins dans le salon. Enfin, si on excluait certaines piles de livres qui s'entassaient ci et là sur les meubles. Avaient-ils chacun leur pile dans la famille ? Cette idée le fit sourire. Mais il se concentra sur une autre, autrement plus essentielle.

- Bon, du coup ! On s'y met ? Qu'est-ce que tu veux faire ? Des crêpes ?

La contemplant tout sourire, il n'entendit, contre toute attente pourtant, pas un seul des mots qu'elle lui adressa. Si tant est qu'elle le fit. Car, sans s'en rendre compte, le brun avait tendu la main vers elle. Comme hors du temps, avec autant de prudence que s'il avait eu en face de lui un animal inconnu, l'agent écarta doucement quelques mèches rousses et contempla la cicatrice de la jeune femme. Ses doigts frôlant sa peau blanche, pour glisser les mèches de feu derrière l'oreille de la journaliste.

* Hum, ça lui donnerait presque un côté « photographe de l'extrême ». C'est moins profond que ce que je pensais, mais ça a dû être long à cicatriser. Elle a dû avoir peur. Pourtant, elle a l'air sacrément en forme... Les femmes sont étonnantes. *

Un sourire très doux se peignit sur son visage, avant qu'il n'ajoute, sans réfléchir :

- Tu devrais peut-être t'attacher les cheveux avant toute chose, non ?

Puis, retrouvant une distance plus raisonnable, sans songer un seul instant qu'il avait peut-être été intrusif dans l'espace personnel d'une demoiselle, il poursuivit en remarquant un dossier du journal sur la table :

- Ah ! C'est vrai qu'il y avait aussi ton article ! Tu préfères qu'on commence par ça pour être débarrassés ?

Penchant la tête sur le côté, Aldrick l'écouta cette fois avec une attention quasi-religieuse, s'étonnant un peu tout de même de ce silence singulier qui semblait s'être couché subitement entre eux.


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MessageSujet: Re: Une entrevue chocolatée [pv Aldrick]   Une entrevue chocolatée [pv Aldrick] I_icon_minitimeLun 17 Sep - 16:51

Lorsque le visage familier de son ami apparu sur le seuil de la porte, son cœur s'accéléra, excitée comme une puce de pouvoir enfin s'accorder un peu de temps avec lui. Depuis combien de temps n'avaient ils pas parlé tranquillement autour d'un café ? Valentine ne s'en rappelait hélas pas et craignait que cela datait de bine avant son séjour à Londres.

Elle se poussa de l'ouverture et le laissa entrer avant de refermer la porte derrière lui, l'écoutant d'une oreille attentive. Aldrick prit un air taquin qui l'amusa. Il avait l'air de bonne humeur, cela voulait donc dire qu'il était content lui aussi de passer du temps ensemble ?
Prenant un air faussement inquiète, la rouquine répondit à sa première remarque.


"Qu... Quo, ce n'est pas ton cas ?! Trop occupé par le travail au point d'oublier une vieille amie ?!"

Elle finit cependant par quitter cette comédie et lui fit un grand sourire amusé, l'accompagnant jusqu'à la table où elle aperçu un sac qu'il détailla sans qu'elle ne lui demande le contenu. La journaliste fut ravie et continua de l'écouter, haussant légèrement les épaules.

"Ne t'inquiète pas, nous avons deux ou trois tabliers à la maison, je t'en prêterais un."

La rouquine se permit de prendre le sac et de jeter un coup d’œil à l'intérieur, curieuse de savoir quel type de chocolat il avait prit. Il s'agissait d'une bonne marque et cette découverte la fit doucement sourire. S'il y avait bien quelqu'un spécialiste dans le cacao, c'était bien Aly !
Se tournant à nouveau vers lui pour répondre à sa question sur ce qu'ils allaient préparer, elle prit un air pensif, encore hésitante sur le type de gâteau, mais avant qu'elle ne lui dise son dilemme, son ami amorça un mouvement qui la déstabilisa quelque peu, en tout cas suffisamment pour la figer pendant quelques secondes.
Mettant ses cheveux derrière son oreille, il regarda directement sa cicatrice qu'elle faisait pourtant toujours en sorte de dissimuler. La jeune femme sentit ses joues s'enflammer sous la surprise et lorsqu'il recula d'un pas, elle fit mine d'emmener le sac vers le plan de travail pour cacher sa gêne.
Le commissaire n'avait fait aucun commentaire sur la marque, la laissant un peu perplexe. Trouvait-il cela laid, défigurant son visage féminin ? Allait il lui reprocher d'avoir prit trop de risques ? Est-ce qu'elle allait le surprendre à regarder en douce cette cicatrice ?
Depuis son retour, à de trop nombreuses reprises, des gens s'étaient comportaient de la sorte, la rendant extrêmement mal à l'aise. Pendant de nombreux jours elle n'avait pas pu sortir de chez elle sans se coiffer de sorte à ce que son œil soit toujours caché.

Fort heureusement, elle cessa de s'en faire lorsque son docteur anglais avait finit par déménager à Paris, lui répétant sans arrêt qu'il n'y avait aucune honte à avoir, qu'il fallait garder la tête haute en toute circonstance et même qu'elle était plutôt jolie avec... même si elle se doutait bien qu'il disait surtout cela pour la séduire.

Valentine se racla la gorge et hocha la tête, attrapant un ruban, commençant à s'attacher les cheveux, répondant d'un ton désinvolte, chassant ses interrogations d'un coup.


"Quoi, tu ne trouves pas qu'un cake aux cheveux ne serait pas appétissant ? Je prend pourtant très soin d'eux !"

Il rit doucement et lui refit face, jetant un coup d’œil rapide aux documents qu'il montrait de la main.

"Oh, on peut tout aussi bien faire le deux en même temps. Je ne sais pas combien de temps doit cuire la préparation. Et je veux d'abord savoir lequel de ces gâteaux tu veux manger !"

Elle attrapa son livre de recettes et le posa par dessus ses feuilles de boulot, lui indiquant quelques photos qu'elle avait retenue.

"J'ai tout les ingrédients pour ces desserts-ci, mais je t'avoue que je ne sais pas lequel prendre, ils ont tous l'air délicieux. Et je n'ai pas assez pour tous les faire, même avec ce que tu as emmené. Deux peut-être au maximum, mais c'est tout."

La jeune femme le laissa regarder et s'approcha de l'étagère à ustensiles, sortant des saladiers et des doseurs. En regardant vers le meuble d'à côté, elle réalisa qu'elle en oubliait les bonnes manières et reprit, cherchant une spatule.

"Ooh ! Tu veux boire quelque chose ? Je pense qu'une boisson chaude ira parfaitement pendant la dégustation mais en attendant, tu veux un verre ? Nous avons quelques bouteilles si tu en as envie ! n'hésite pas à me demander, c'est offert par la maison !"

Elle lâcha un petit rire et s'approcha du meuble pour l'ouvrir, regardant les étiquettes des différentes boissons présentes. Elle hésitait entre un verre d'alcool pour se requinquer ou une limonade pour reprendre du tonus. Tout en contemplant tout ça, elle tendit l'oreille vers Aldrick, toujours devant le livre de recettes.

hrp:
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MessageSujet: Re: Une entrevue chocolatée [pv Aldrick]   Une entrevue chocolatée [pv Aldrick] I_icon_minitimeJeu 27 Sep - 12:44

La simple évocation d'un « cake aux cheveux » avait suffi à arracher à Aldrick une comique grimace des plus dégoûtée, en plus d'un horrible frisson.

- Erk. Non, merci. Sans moi. Vraiment. À choisir, je préfère tes yeux. ~

Si le « cake aux yeux » ne le tentait en réalité guère plus, il ne pouvait nier que Valentine en avait de très beaux. Assez probablement pour donner envie à un homme de la dévorer. Il s'interrogeait d'ailleurs sur le sujet. Depuis quelque temps, il semblait flotter autour d'elle cette aura singulière des femmes amoureuses. Mais sa connaissance en amour étant plus que limitée, le loup noir ne voulait pas prendre le risque d'une gaffe sans avoir de réelles certitudes. D'autant qu'ils auraient probablement le temps d'en discuter à un moment plus opportun de la soirée.

Sa bouille lui arracha néanmoins un léger rire, tandis qu'il glissait :

- Allons ne me regarde pas comme ça. Tu sais bien que je suis un commissaire monstrueux et que tu as un des regards les plus envoûtants de la capitale. C'en est presque criminel d'ailleurs de le masquer par moments !

Si le ton était léger, Aldrick n'en était pas moins sincère et il ne doutait pas que c'était en partie grâce à ses beaux rubis hypnotiques que la demoiselle parvenait parfois à arracher des informations cruciales à bon nombre de ses sources. Lui compris.

- Une chance pour toi que je ne puisse pas t'arrêter pour un motif de ce genre. Il lui tira la langue par jeu. Même si je ne doute pas que Billy serait en-chan-té de pouvoir te parler toute la journée plutôt que de travailler. ~

Un sourire trop grand pour être innocent étira ses lèvres à cette idée. Ce, même s'il se doutait bien que Billy hébergerait bien plus volontiers la rouquine dans son propre bureau plutôt qu'en cellule juste pour pouvoir travailler et lui parler en même temps. Si tant est qu'il y parvienne jamais. Secouant la tête pour chasser cette pensée, il replongea dans le livre et ajouta plus sérieusement :

- Mais en attendant que tout ça se réalise, concentrons-nous sur le gâteau. Pour commencer... Je veux bien t'emprunter un tablier, s'il te plaît.

Machinalement, il fit tourner les pages de l'ouvrage, s'attardant sur une des recettes sélectionnée. Du bout des doigts, il caressa le papier granuleux de la photographie : elle était particulièrement alléchante.

- Celui-ci me semble bien, il n'est pas très dur et devrait nous laisser le temps d'en faire un deuxième. Ou peut-être quelque chose de plus léger ? Ça te dirait de préparer des muffins ? Je doute qu'on puisse manger deux gâteaux entiers ce soir, même avec l'aide de tes parents. Alors que si on fait un gâteau et des muffins...

Un amusement certain perlait dans sa voix. Les Lefevre étaient toujours enclins à aider, mais manger autant en une soirée, c'était peut-être trop ambitieux.

- Comme ça, au pire, tu en auras encore pour demain. Je suis sûr que Gaspard le vivra très bien si tu partages avec lui en prime. ~

Il lui fit un clin d’œil tout en se rapprochant, écoutant sa réponse avec intérêt, il en profita pour détailler les bouteilles qu'elle lui proposait. Ajoutant une fois qu'elle eu fini de parler :

- Je veux bien un verre de vodka, s'il te plaît. Merci.

Reportant son attention sur les feuillets qu'il avait entre les mains, l'agent tiqua en lisant quelques lignes, froissant même la feuille sans le vouloir sous la surprise. Il en parcouru frénétiquement les lignes et sentit son cœur s'affoler dans sa poitrine, tandis qu'il interrogeait très lentement, sans parvenir à masquer une certaine crainte :

- C'est toi qui couvres l'incident du cirque du Strano alors ? Tu as réussi à regrouper des témoignages recueillis par ton collègue ? Je l'ai vu là-bas. Comment s'appelle-t-il déjà ? Tu sais, le grand brun, tout mince. Le binoclard qui râle tout le temps, hum... Auguste ? Augustin ?

Il laissa un bref silence se coucher entre eux, avant de préciser :

- J'étais dehors quand on a tiré. Mes sœurs m'ont raconté. Elles en étaient toutes chamboulées.

Son regard se visa dans le sien et lentement, comme s'il risquait un retour de flamme, il s'enquit avec précaution, tout en se rapprochant encore, de crainte qu'elle ne se sente mal :

- Tu étais sous le chapiteau toi aussi ?

Surveillant sa réaction comme le lait sur le feu, Aldrick était prêt à tout lâcher pour la soutenir au besoin. Vu l'impact que cela avait eu sur Élise et sur ses sœurs, il s'attendait au pire, même avec Valentine.


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MessageSujet: Re: Une entrevue chocolatée [pv Aldrick]   Une entrevue chocolatée [pv Aldrick] I_icon_minitimeDim 23 Juin - 18:14

Déplaçant les bouteilles, toujours en pleine réflexion sur ce qu'elle allait bien pouvoir boire, la journaliste écoutait son ami lui répondre. Finalement, il lui demanda un verre de Vodka. Elle hocha la tête avec un petit sourire et attrapa la bouteille soigneusement rangée à sa gauche.

"Bien Monsieur, je te sers ça tout de suite !"

Valentine jeta un dernier coup d’œil vers le placard et opta pour du vin blanc ouvert récemment. Autant le finir, il ne fallait pas gâcher !
Elle se redressa et se dirigea vers un buffet d'où elle sortit des verres adaptés à leur boisson, juste pour rire, une petite décoration pour Aldrick et se tourna vers lui.
Elle était sur le point de lui tendre son récipient transparent quand elle capta son expression. Il semblait un peu affolé pour une raison qu'elle ne comprit que lorsqu'il prit enfin la parole. Il mentionna l'article sur lequel elle devait lui poser des questions et à son ton, elle saisit rapidement que le sujet n'était pas un simple fait divers. Cela piqua rapidement la curiosité de Valentine mais elle garda le silence, le dévisageant longuement, attendant qu'il se reprenne un peu. Peut-être devait-elle l'aider un peu pour cela ?
Elle secoua la tête et lui tendit son verre, lui mettant dans les mains pour l'inviter à boire une gorgée
.

"Si ça peut te rassurer, je n'étais pas sous ce fameux chapiteau. Augustin s'y est rendu tout seul, je ne suis même pas allée dans ce cirque. Aussi surprenant que ça puisse être venant de moi, je... les clowns me rendent nerveuse. Et je ne parle pas des numéros de lanceurs de couteaux, de dresseurs de fauves. On est jamais à l'abri d'un accident et je préfère ne pas y assister si ça arrive."

Elle amorça un mouvement pour chercher les tabliers mais capta quelque chose qui la stoppa et elle croisa son bras libre contre sa poitrine, l'autre tenant toujours son verre de vin, qu'elle laissa remuer lentement pour laisser l'alcool s'évaporer un peu.

"Tu as peur de quoi... Il s'est passé quelque chose, c'est ça ?"

Elle indiqua les notes d'un mouvement de tête, comme si elles n'avaient pas d'intérêt et eu un rictus.

"Cela n'avait rien à voir avec ce qu'il a marqué, n'est-ce pas ? Ouais, j'aurais dû m'en douter, finalement j'ai posé mes congés au mauvais moment..."

Haussant les épaules, elle bu une gorgée et posa son verre sur le buffet. Même si elle se doutait qu'elle avait mit le doigt sur quelque chose, il n'allait certainement pas lui en parler.
Elle s'empara de deux tabliers et en posa un à côté d'Aldrick, enfilant l'autre avec le geste rapide d'une personne habituée à s'en servir. Elle resserra également l'attache dans ses cheveux et prit le bouquin de recette, regardant le gâteau que son ami avait retenu. Oui, c'était plutôt facile à faire, ils auraient le temps de préparer autre chose et même parler boulot.

"Va pour les muffins en bonus. Je te laisse préparer la pâte pendant que je m'occupe de celle du gâteau ?"

La rouquine s'empara de l'un des deux doseurs et commença à y mettre de la farine, plongée dans ses pensées. Ainsi donc elle avait raté une bonne occasion de se relancer dans le monde des Légendaires. Si même les sœurs du commissaire n'avaient pas supporté les événements, que s'était il donc bien passé à l'intérieur. Un simple coup de feu ne pouvait pas créer un tel mouvement de panique, si ? Il y avait longtemps qu'elle n'était plus à jour dans les derniers potins paranormaux faute d'avoir pu parler à Eph, ni tout bonnement sur ce qui pouvait bien effrayer les gens ordinaires. Son petit séjour à Londres avait finit par la rendre réellement insensible aux tracas dit "lambda".
Simplement pour sa curiosité personnelle et bien évidemment en n'ayant aucun intention d'en parler dans le journal, elle leva les yeux vers son ami et pencha légèrement la tête.


"Ce n'était pas... une fausse femme serpent ? Que t'on dit tes sœurs ? Ne t'en fais pas, tu sais bien que ça restera entre nous... "

Elle voulait savoir, ne serait-ce que pour se souvenir de ces moments où elle pouvait passer de nombreuses nuits blanches à arpenter les rues pour assouvir son besoin d'en savoir toujours plus. Cependant elle savait aussi que son ami n'était pas du genre à dévoiler certain détails "pour son bien". Elle ne s'attendait donc pas à de grandes révélations, elle ne serait pas déçue, cela valait mieux.
Elle versa la farine dans un saladier propre près d'elle et sortit une tablette de chocolat qu'elle cassa en plusieurs morceaux afin de les faire fondre. Elle alluma le four pour le préchauffer et lança également le feu sous sa casserole, gardant un œil dessus pendant qu'elle s'emparait d’œufs.


Devait-elle préparer autre chose en parallèle ? Elle avait envie d'offrir des pâtisserie à Gaspard mais également à Loki et à son docteur, mais elle les savait peu adepte des sucreries tous les deux...
Hésitante, elle cassa un œuf sur le bord de son saladier et vida le blanc dans un bol avant de laisser le jaune rejoindre la farine.

"Tu penses qu'on pourrait faire quelques muffins au café ? J'aimerais en offrir aussi à Logan et à Alex... euh à un ami qui vient de s'installer sur Paris. Ils n'aiment pas vraiment le chocolat et je pense que ce parfum là leur plairait bien plus."

Elle se concentra sur un autre œuf pour ne pas montrer son embarras soudain. Elle avait évoqué le deuxième prénom sans s'en rendre compte avant qu'il ne soit trop tard. Trop concentrée à ne pas se tromper dans les noms de Loki, elle avait commise une petite bourde.
Cherchant à se reprendre, elle enchaina, s'emparant d'un troisième œuf.


"Je suppose que Gaspard en voudra aussi d'ailleurs, il est très gourmand après tout !"

Elle eu un petit rire embarrassé et termina son labeur, jetant les coquilles à la poubelle. La jeune femme en profita pour récupérer son verre de vin et bu une longue gorgée, l'alcool lui brulant légèrement l'estomac. Finalement elle sentait qu'elle allait vider cette bouteille avant la fin de l'après midi ...
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MessageSujet: Re: Une entrevue chocolatée [pv Aldrick]   Une entrevue chocolatée [pv Aldrick] I_icon_minitimeDim 7 Juil - 15:10

Aldrick l’observa avec perplexité, après l’avoir remercié machinalement pour le verre. Comme toujours, il était difficile de savoir si ce que lui confiait Valentine était du lard ou du cochon.

- Les clowns ? Vraiment ?

Cela lui paraissait invraisemblable tant la belle avait l’apanage des gens courageux. Néanmoins, ce léger malaise, rapidement remplacé par un calme apparent, le fit tiquer. Sans parler de son regard soutenu et de ce silence si rare, tout cela suffit à le convaincre qu’il s’agissait simplement de la vérité. Le réalisant, il sembla émerger d’un immobilisme peu commun dans un soupir de soulagement. Mais il n’insista pas, se contentant d’opiner doucement. Inutile de la mettre mal à l’aise, les peurs n’avaient pas toujours de logique après tout. Lentement, il bue une gorgée de son verre, le posa non loin, et enfila le tablier tout en secouant négativement la tête.

- Toutes les filles que je connais qui ont assisté au spectacle ont été très perturbées durant un moment, après avoir vu un inconnu -un forcené semble-t-il- au beau milieu du public, tirer sur les artistes avant de tenter de mettre fin à ses jours. Comme c’est une vision dont elles sont peu coutumières… Ça se comprends.

Une lueur de tristesse s’immisça un bref instant au fond de ses iris mordorés. Cela faisait bien trop longtemps hélas qu’il y avait droit pour pouvoir encore réagir de la sorte.

- Alors je me disais que peut-être, tu aurais le même ressenti ? Mais je suis vraiment soulagé de savoir que tu n’y étais pas !

Un sourire bienveillant et on ne peut plus sincère conclut son propos, tandis qu’elle pestait contre le mauvais timing de ses vacances.

- Ne dis pas ça. Je suis sûr que ça t’a fait du bien de partir un peu, d’élargir tes horizons… Un sourire le gagna brièvement. Je pensais d’ailleurs que tu amènerais Logan avec toi. Ça m’a beaucoup étonné de le croiser seul au Dandy. Vous étiez si inséparables les premiers temps, que c’en était même difficile de te parler sans qu’il ne semble monter la garde !

Un léger rire et une pointe de taquinerie éclatèrent dans ses derniers mots, mais loin du reproche, le loup passa à la suite ; opinant en se chargeant de la recette confiée. Il scruta la liste des ingrédients avec attention avant de lever la truffe vers elle, pour s‘enquérir :

- Vous ne vous étiez pas disputés au moins ?

Devant son air singulier, il ajouta à la hâte, en levant les mains à hauteur de son buste :

- Tu connais Logan. Quand il a décidé de ne rien dire « pour t'éviter les ennuis »… Impossible de lui arracher un mot sur le sujet ! Il semblait fâché à chaque fois que j'essayais de lui en parler.

* C’en était presque comique sur la fin, d’ailleurs. Mais j'ai peut-être été trop insistant ? *

Se détendant un peu malgré tout, le brun sourit. Il était mal placé pour reprocher quoique ce soit au chien et s’en était d’ailleurs abstenu.

Cela le brimait un peu, mais depuis leur échange la nuit de sa transformation en Légendaire, Loki et lui, n’avaient eu que peu de discussions d’ordre personnel. Il avait même fini par comprendre qu’il ne valait mieux pas insister et qu’ils n’auraient probablement aucun atome crochu dans le futur.

* C’est dommage au fond. Je n’ai rien contre lui et c’est quelqu’un d’important pour Valentine. J’aurais aimé qu’on s’entende davantage, mais c’est vrai que j’ai probablement manqué de tact ce soir-là. C’est normal qu’il m’en tienne rigueur maintenant encore. *

Un léger soupir fit s‘affaisser ses larges épaules au moment où le Strano revenait sur la table. Décidément, elle ne changerait jamais ! Et cette simple idée le fit sourire avant qu’un doute léger, mais présent ne s’immisce dans son esprit.

* Qu’est-ce qu’elle entend par là ? Elle est en train de me demander si je connais les Légendaires ? *

Un sourcil arqué sous l’incompréhension, Aldrick se reprit en jouant les innocents aux mains pleines. Haussant les épaules, il récupéra le sac de farine pour le peser au mieux, non sans s'en mettre sur le nez au passage, puis déclara :

- Off, tu sais, elles sont encore jeunes et plutôt impressionnables. Même si, côtoyer ma mère, aide grandement à s’imposer, ça ne fait pas tout. Leurs témoignages étaient un peu embrouillés et les collègues sur place auraient trouvé des déguisements tels qu’une fausse queue de serpent. Difficile d’imaginer une vraie lamia en avoir l’utilité.

Réalisant que le terme était peut-être trop spécifique, il précisa :

- Une femme-serpent.

Entamant son mélange, il arriva en quelques instants à peine à former une pâte. Avoir une force lupine était indéniablement un atout de taille en cuisine. À condition de pouvoir la maîtriser, naturellement.

- Après… Se risqua-t-il prudemment. Il existe des femmes à barbe, des hommes grands et forts comme des géants, des gens d’une pâleur fantomatique aux yeux clairs et même des personnes aux caractères différents liés par le centre en un même corps, des siamois, je crois ? Je n’en ai pas croisé beaucoup, mais même si ça a l’air dingue, je sais que c’est possible.

L’agent fit une pause, l’observa dans un sourire amical et reprit son œuvre en soulignant :

- Peut-être que cette fille était vraiment née avec des écailles ? Pas forcément beaucoup, mais quelques-unes quand même ? Je ne l’ai pas vu du tout, je ne pourrais rien affirmer sur ce point. Malheureusement, j’ai fréquenté trop de criques pour savoir qu’on y augmente parfois la réalité en ajoutant quelques détails-ci et là. Pour que ça ait l’air « plus vrai » comme ils disent.

Une désapprobation certaine, s’immisça dans le soupir qu’il abandonna sans s’en rendre compte. L'agent retourna ensuite la pâte et remit un soupçon de farine sur le plan de travail pour pouvoir mieux malaxer la préparation.

- Quoiqu’il en soit, d’après Sabrina, elle ne semblait pas très heureuse. Elle devait être confinée derrière une vitre comme un imposant serpent qu’on n’aurait plus su où ranger. Ce n’est peut-être pas plus mal qu’elle ait pu partir.

Dans son esprit, le visage soulagé de la petite blonde apparut, la nuit même du Strano, une fois son cauchemar éloigné et une certaine fierté gonfla son cœur. Il songea, heureux, qu’elle était aussi capable de s’inquiéter pour des Légendaires, sans même savoir qu’il y en avait dans leur famille. Enfin, observant la rousse, il abandonna à demi-mot, non sans une curiosité accrue :

- Tu trouves ça… « Monstrueux » ? Que des personnes comme elle existent ?

Le cœur à l’assaut de sa poitrine, mitraillant ses oreilles de battements insupportables, le brun attendit, sans même oser espérer une réponse similaire à celle évoquée par Loki. Mais contre toute attente, elle ne sembla pas l’avoir entendu, car elle enchaîna sur un nouveau sujet.

- Alex ? Répéta-t-il, déstabilisé, sans comprendre avant que la précision n’atteigne enfin son cerveau de longues secondes plus tard.

Quoiqu’un peu déçu, il ajouta sans aucune contrariété, en s’essuyant le front, avec une neutralité factice, n’ayant pourtant même pas envisagé que le sujet soit sensible pour elle :

- Si tu as du café oui, on peut.

Une grimace réprobatrice lui mangea le visage.

- Ce n'est vraiment pas bon ! Je ne comprends pas pourquoi tout le monde en raffole. C’est un vrai mystère ! Enfin. On peut faire plusieurs parfums de toutes manières. Une fois qu’on a la base, il suffit de faire plusieurs lots et le tour sera joué.

Brièvement victorieux, il reposa la pâte près de lui, s’essuya les mains sur son tablier en feintant d’être toujours enjoué. Après avoir jeté un coup d’œil à la recette pour masquer son trouble, Aldrick reprit son verre pour en avaler goulûment deux gorgées.

* C’est vraiment léger comme alcool. Dommage que ça n’ait pas la même puissance en bouche que celui qu’on trouve chez moi. *

En silence, il l’observa avec attention. Naturellement gracieuse, généreuse et curieuse, Valentine n’avait rien perdu de son charme inné. Fixant le fond de son verre, il questionna malgré lui :

- Tu as trouvé ce que tu voulais ?

Un silence l’obligea à spécifier en relevant la tête vers elle :

- À Londres. Tu es bien partie pour ça, non ? Pour trouver des réponses que tu n’obtenais pas ici, pas vrai ?

Si une légère amertume teintait sa dernière question, c’était parce qu’il s’était senti bête en apprenant son départ, sans même avoir le sentiment d’avoir vraiment été prévenu.

* Suis-je le seul à penser que nous sommes « meilleurs amis » ? Peut-être que maintenant que Logan est plus présent, il peut faire tout ce que je ne pourrais jamais faire pour elle ? Après tout, il a beaucoup de qualités et n’a pas besoin, parait-il, de lui mentir… Je suis mal placé, c’est vrai, pour prétendre à ce titre compte tenu de tout ce que je ne peux lui dire...*

Ce n’était pas la première fois que ces questions le taraudaient, pourtant, il caressait l’espoir fou que peut-être, il se trompait. Qu’il y avait autre chose qu’un imprévu insupportable qui avait poussé la rousse à fuir ainsi ailleurs comme une voleuse, comme si elle voulait tirer un trait sur son entourage actuel, ou tourner définitivement une page.

Après une hésitation, il s'enquit presque timidement :

- Tu comptes y retourner prochainement ?


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MessageSujet: Re: Une entrevue chocolatée [pv Aldrick]   Une entrevue chocolatée [pv Aldrick] I_icon_minitimeJeu 25 Mar - 18:02

Son verre était à présent vide. Comme assoiffée de n'avoir pu boire depuis bien longtemps, la jeune journaliste avait terminée son alcool sans même s'en rendre compte. Se sentait-elle embarrassée par quelque chose ?
Le regard sur le récipient, elle fut légèrement perdue dans ses pensées. Puis, sans prévenir, elle revient à elle et se tourna vers son ami, plongeant son regard dans le sien au moment où celui-ci lui posa une question qu'elle ne comprit pas. Il se reprit afin qu'elle en saisisse le sens.
Ah... Londres...

Elle hésita sur sa réponse, continuant à le regarder, captant quelque chose dans son expression qui lui serra le cœur. Son ami semblait plein d'amertume. Voulait-il venir aussi ?
Non bien sûr, cela ne pouvait être le cas, Valentine réalisa qu'elle avait fait une bourde énorme. Elle perdit son sourire et se tourna vers lui, ne le quittant pas une seconde du regard. Un petit silence se fit, mettant une ambiance qu'elle qualifia de gênante. Elle se sentait coupable. Mais avant qu'elle ne réponde, il reprit, avec un ton un peu timide, et voulu savoir si elle comptait y retourner.
Prenant une moue attristée, elle ouvrit enfin la bouche, comprenant la situation.


"Aldrick... Non, je n'ai pas l'intention d'y retourner. En tout cas, pas avant un moment. L'endroit m'a laissé un souvenir assez indélébile et j'ai les valises pleines d'histoires incroyables, ça suffira pour l'instant."

Elle posa son verre, récupéra sa préparation et, à présent qu'elle était fin prête, la glissa dans un plat avant de mettre tout ça au four. Elle prit ensuite la direction du placard pour récupérer du café en poudre.

"Je ne sais pas si on peut dire que j'ai trouvé des réponses là-bas... Au contraire, j'ai encore plus de questions qu'avant. J'aurais aimé le savoir d'avance, ça m'aurait peut-être évité bien des tracas. Mais ce qui est fait est fait. J'ai tout de même eu la chance de faire de nombreuses rencontres et découvertes, cela m'a changé les idées."

Valentine refit face à son ami, toujours navrée.

"Je suis désolée d'être parti si soudainement, mais c'était une offre en or. Le collègue qui devait s'y rendre a eu un empêchement de dernière minute, une vraie aubaine pour moi. Gaspard m'a fait confiance pour prendre sa place, j'étais tellement happée par cette mission que je n'avais que la préparation de mon départ en tête. J'aurais dû te prévenir, mais je me suis dis que j'allais plutôt te faire la surprise en t'envoyant une lettre de là-bas.
Hélas, j'ai été tellement débordée que je n'ai même pas pu le faire, c'est à peine si j'ai réussi à en poster quelques unes pour mes parents. J'ai honte de ne pas avoir prit le temps de vous le dire, je gardais mes moments de détentes à courir les rues, la capitale anglaise est si grande....
Vraiment désolée, c'est impardonnable. Je suis une mauvaise amie, on dirait."


Elle soupira, à présent attristée et honteuse. Elle faisait une piètre amie, délaissant ses proches pour aller s'amuser ailleurs. Que se soit Aly, Billy ou encore Nath, elle avait osé disparaître sans donner de nouvelles. Sur le coup, elle avait trouvé cela amusant, faire la fille intrépide qui se volatilisait sans un mot pour soudain revenir triomphante avec pleins de trésors. Mais au final, elle avait été surchargée par le travail et par ses recherches, se perdant dans des endroits qu'elle ne connaissaient pas, prenant parfois peur en comprenant qu'elle était allée trop loin. Si elle avait rencontré de très bons amis là-bas grâce à cela, la journaliste, avec du recul, trouvait qu'elle avait dépassé les bornes. C'était d'ailleurs comme ça qu'elle avait fini avec cette balafre qui lui traversait à présent le visage.
Elle était tombée de son piédestal et comprenait à présent qu'elle avait eu des réactions dangereuses. Si Loki n'avait pas été là, ainsi que tous les autres...
Elle ferma les yeux un instant.


"J'ai été une vraie gamine, j'ai cru pouvoir surmonter les dangers comme le font les preux chevaliers des histoires fantastiques que vends mon père. Finalement, je me suis retrouvée face à un dragon que je n'ai pas su affronter. Pire je suis bêtement tombée de cheval parce que je n'ai pas fait attention et que je me suis prise un revers de queue du dragon... Au final je suis devenue la princesse à sauver... Si tu vois ce que je veux dire... hum."

La rouquine leva les yeux vers le ciel, essayant de visualiser si sa métaphore avait un sens.

"Je crois que le verre de vin commence me tourner la tête..."

Elle secoua la tête, comme pour se remettre les idées en place et tourna à nouveau son attention vers le commissaire. Elle l'adorait et comprenait qu'il soit vexé par son silence, elle même se sentait coupable. Mais elle était rentrée et elle ne voulait plus créer de fossé entre eux. Plus jamais.
Ayant également une pensée pour leur troisième compère, elle indiqua la préparation qu'il était en train de terminer et lança un sourire taquin.


"Il faudra en faire un gros rempli de chocolat fondant pour qu'on puisse le donner à Nath ! Ça nous donnera une excuse pour se réunir tous les trois, qu'en dis-tu ? Tu as pu le voir dernièrement ? Il n'était pas à l'église quand je m'y suis rendue l'autre jour. Je lui dois également des excuses."

Elle laissa échapper un petit rire embarrassé et se déplaça, retournant chercher les bouteilles d'alcool afin de se resservir. Elle interrogea Aldrick du regard en lui montrant la vodka, puis s'afféra ensuite à remplir son verre et tourna son attention sur ses feuilles.

"On a qu'à compléter la corvée de travail rapidement et on pourra ensuite papoter tranquillement et partager quelques potins. J'ai envie de savoir comment ça se passe pour toi en ce moment. Je vais tout faire pour me faire pardonner, crois moi."

Consciente qu'il fallait d'abord terminer les muffins, elle revint près de l'homme et commença à s'occuper de la crème de café. Elle non plus ne comprenait pas comment on pouvait préférer l'amertume. Elle ne put s'empêcher de rajouter un peu de sucre et de crème pour adoucir. Prenant le risque de goûter, elle trouva le résultat plutôt agréable et satisfaisant. Elle laissa échapper une petite exclamation de triomphe et leva le pouce vers son ami avec fierté.

"A tomber par terre ! Prenez garde messieurs, nous allons vous subjuguer par nos pâtisseries ! Oh, tu crois que Billy en voudra ?! Il préférera le chocolat ou le café à ton avis ? Tant qu'il y a de la crème, je pense qu'il mangera tout."

Elle lâcha un rire amusé, connaissant la gourmandise du policier. Encore une personne qu'elle n'avait pas revu depuis son départ. Décidément, c'était dans ces moments là qu'elle réalisait qu'elle avait des amis qui lui étaient bien plus cher qu'elle ne l'aurait imaginé.

Essayant de faire de son mieux pour reprendre du poils de la bête afin de ne pas laisser un arrière goût de gêne dans l'air, elle recommença à bouger à droite à gauche pour fouiner dans les ingrédients, cherchant de quoi décorer tout ça. Un coup d’œil également au gâteau qui cuisait paresseusement, un regard à son verre de vin pour s'assurer qu'elle ne le vidait pas trop vite et, après un passage tout près de son partenaire de cuisine, s'arrêta net à ses côtés et avant même qu'il ne la voit venir, s'approcha pour déposer un baiser sur sa joue, avant de s'enfuir en lâchant un faux rire diabolique.


"Hinhinhin, je suis machiavélique !! Depuis le temps que je voulais t'offrir le Bisou de l'Ultime Amitié, c'est une victoire pour moi ! J'ai hâte de le rapporter à Nath, je suis certaine que sa réaction va valoir de l'or."

Elle lui tira la langue et s'éloigna de la cuisine pour se rendre au salon, allant chercher le service à thé pour l'installer sur la table. Il était temps pour elle de passer à une autre boisson, le vin lui faisant faire des bêtises, elle en était consciente.
Tirant une chaise, Valentine se laissa choir et ouvrit le dossier, observant les différentes questions qu'elle devait absolument poser à son ami. Elles étaient formelles et ennuyeuses. Ils devaient s'en débarrasser rapidement pour pouvoir parler tranquillement. Prenant un crayon à bois, elle marqua quelques notes pour elle-même. Tout en réfléchissant sur son travail, la journaliste tourna la tête sans quitter ses feuilles des yeux.


"Tu as besoin d'aide ? Je te rejoins dans cinq minutes, dis le moi si tu as un soucis, j’accourrai."

Elle fronça les sourcils, raya une ligne, réécrivant une question. Elle se devait d'être un peu professionnelle l'espace de quelques minutes, apporter un muffin à Gaspard ne suffirait pas à le satisfaire, elle en était bien consciente. Elle n'avait aucune envie d'imposer cette corvée à Aldrick, mais ce n'était que grâce à cela qu'elle avait enfin pu l'inviter pour passer du temps ensemble. Un petit sacrifice nécessaire en soi.

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