– Alors quoi Ed, tu ne veux pas y aller ?

Un son vague et informe lui répondit. Elvira prit ça pour un non. Installée sur la table de la minuscule cuisine non fonctionnelle d'une vieille maison de garde forestier, elle leva les yeux au ciel derrière l'écran de son ordinateur.

– Ça devrait te faire plaisir. Tu attends ça depuis un an.

Un bref silence, puis le même bougonnement inaudible, quoi qu'un peu plus affirmé. Touché. Elle aurait dû enfoncer le clou, mais un « Ding » détourna son attention.

– Le scan de ton antiquité est fini.

Une objection s'éleva du canapé dont elle ne voyait que le dossier rapiécé. Elle haussa les épaules, pianota sur son clavier et parcourut le rapport complet de l'appareil, espérant en apprendre plus sur les mystérieux messages de 50145, ou plutôt de SOLAS.

– Je sais que c'est moi qui t'ai donné ce téléphone. C'est moi qui le charge aussi quand je viens et qui vérifie les messages. Mais j'ai réussi à t'apprendre à décrocher. Petite victoire.

Elle ouvrit et ferma diverses fenêtres, passa d'onglets en onglets, vérifia absolument tout ce qu'elle avait l'habitude de contrôler pour s'assurer de la fiabilité d'un appareil électronique et… Rien. Rien d'autre que ce qu'ils savaient déjà.
Deux messages du même expéditeur et aucun moyen de remonter jusqu'à lui. Le premier annonçait une mission à venir, le second les détails de cette dernière. Trop peu de détails. Soupir défait. Elle se laissa retomber au fond de sa chaise branlante.

– Et tu dis que c'est un drone qui a déposé cette oreillette devant ta porte ce matin ?

Elle fit tourner le minuscule écouteur immaculé entre ses doigts. Lui aussi, elle l'avait vérifié. Une technologie de pointe qui ne donnait aucun indice sur son concepteur. La fréquence était déjà réglée. C'était celle qui avait autrefois servi aux héros lors de la bataille face aux forces noires de Bételgueuse. Froncement de sourcils.

– Je te l'accorde, ça pourrait être un piège. Mais tu n'es pas à ça prêt, non ? Autrefois, ça ne te gênait pas d'y foncer tête baissée.

Pause et léger sourire.

– Ou alors tu as peur.

Une succession immédiate de nombreux grognements la fit rire. Elle se leva, rejoignit le divan et s'appuya sur son dossier.

– Ça ne sert à rien d'argumenter sous cette forme. Je ne comprends rien.

L'énorme loup blanc, allongé sur le dos, pattes en l'air, redressa la truffe. Ses babines faiblement retroussées auraient pu trahir un certain agacement, si sa queue ne s'était pas mise à battre faiblement l'air. Elvira se pencha sans crainte vers lui et appuya sur son museau du bout de l'index.

– Je sais que tu vas y aller.

Tentative d'acteur studio pour paraître hautement désintéressé.

– Tu vois ?

Foutue queue.

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Edward consulta une dernière fois le message et le plan envoyé à la recherche du bon point d'entrée. Les lieux étaient déserts. Mis à part quelques veilleurs de nuit, personne ne travaillait un dimanche soir. Pas assez d'hommes pour couvrir l'immense périmètre, aussi le parking vide et à peine éclairé, bourré d'angles morts, fut franchit sans attirer l'attention. Un petit saut par-dessus les grilles et le voilà dans la place. Le plus dur restait de se repérer.
La confiserie était réellement énorme. Une ville dans la ville. Divers bâtiments devaient se partager les nombreux produits mis sur le marché par l'enseigne. Petits gâteaux, tablettes de chocolat, viennoiseries, bonbons, avec le temps Lindel avait dévoré toutes les parts de marché de l'industrie du sucre. S'il y avait quelque chose à voler ici, c'était probablement un coffre bourré à craquer d'argent plus ou moins bien acquis.

Chouette.

Loup, car c'était ainsi qu'on l'appelait autrefois, avait gardé sa forme humaine à contre cœur. Deux mains restaient plus pratique pour escalader un portail et crocheter une serrure. Mais pas de chaussures, uniquement des vêtements larges et une casquette pour couvrir son visage.
Avancer. Il tourna sur la droite à la troisième intersection, fit encore deux cents ou trois cents mètre et… Bingo. 7E. Lettres blanches énormes sur fond gris. C'était gentil d'écrire aussi gros. Plusieurs portes, mais celle qu'il cherchait se situait à l'angle du bâtiment et donnait sur les vestiaires des employés. Il la trouva sans problème. Parce qu'un coup de chance était toujours le bienvenu, il appuya sur la poignée. Verrouillée. Dommage.

Le moment était venu de voir si Elvira était une bonne prof.

Faille interdimensionnelle. Dans ce Paris ultra moderne, les super-héros ont dû prendre une retraite anticipée. Mais c'était sans compter sur un curieux message qui va remettre sur les railles l'équipe du Lost Paradise !


Le déroulement est très simple. Vous postez tous à la suite de ce message, autant de fois que vous le souhaitez et sans ordre particulier. Pour chaque post, le PNJ de Solas (ou 50145) interviendra pour vous aiguiller sur les conséquences de vos actes.

1 – Général

• Cet évent est un évent Hors RP. C'est à dire que ce que vous y faîtes n'a aucune influence sur l'histoire de votre personnage. Vous n'êtes pas non plus obligés de tenir compte de l'état actuel de ses relations.


• Pas de limite minimale de mots. Nous n'imposons pas de limite maximale non plus. Faites selon vos envies et votre inspiration !

Règle 2 – Le Contexte

• Dans ce monde les super-héros ont connu leur heure de gloire avant d'être renvoyés parmi les civils. Vous êtes invités à bien lire la news d'annonce de l'évent pour comprendre la totalité du contexte.


• Humain ou Légendaire peut importe. Quelle que soit votre race vous pouvez être un Super-Héros. Pensez aux gadgets de Batman, aux capacités de combat et d'infiltration de Veuve Noire… Bref, adaptez comme vous voulez votre personnage à ce nouvel univers !


• Votre personnage a reçu les deux précédents messages de Solas, avertissant qu'une mission allait vous être confiée, puis qu'un vol devait avoir lieu à la Confiserie Lindel. C'est donc sur ces indications que vous vous rendez sur place.


• La scène débute à 20 h, de nuit donc. La confiserie Lindel est une très grande usine en périphérie de Paris, séparée en plusieurs bâtiments. Vous allez sur place en temps qu'ancien héros, la discrétion est recommandée.


• Vous pouvez, en spoiler de votre premier post, rédiger quelques lignes qui donnent des informations sur la version « Super Héros » de votre personnage.
  
  

  Infos héroïques:



• Il n'existe pas de plan de la Confiserie, les pièces jointes mentionnées dans le message de Solas sont des indications narratives pour donner de la matière à votre personnage. C'est l'écriture commune qui apportera le reste des détails sur les lieux et les personnes qui s'y trouvent.

Règle 3 – Fonctionnement

• Vous l'avez vu à la suite du ce post, j'ai effectué un lancé de dés « Héros ». À chacun de vos posts, vous devrez lancer une fois ce dé. Si vous oubliez ce n'est pas grave, mais il est possible qu'on en profite lâchement pour vous malmener un peu ! Pour savoir comment utiliser les dés, référez-vous à ce tutoriel


• Il y a trois résultats possibles, tous ont 1 chance sur 3 de sortir.
  - Super Boulet : L'action accomplie est un « épic fail ».
  - Super Banal : Succès normal de l'action.
  - Super Badass : Succès de l'action avec une classe intersidérale et des bonus.


• Suite à votre post et à votre lancer de dé, Solas interviendra pour donner des détails sur ce qui s'est passé et vous aiguiller sur l'action suivante à accomplir. Cette action pourra être remplie par le rôliste suivant, évidemment.


• Les indications de Solas seront données le plus souvent à la suite de vos posts lorsque nous en auront la possibilité, mais pour ça il faut que nous ayons le temps de poster. Si vous n'avez pas la possibilité de nous attendre, vous pouvez tout à fait répondre directement ! Auquel cas nous vous laissons intégrer et imaginer le résultat du lancé de dé au sein de l'histoire en tenant compte de l'environnement et du dé obtenu.

Règle 4 – Le PNJ

• Par le miracle de la technologie, Solas vous voit et vous entend et vous l'entendez aussi grâce à l'oreillette qu'il vous a envoyé. Il va être votre « Jarvis », mais en mieux. Vous pouvez lui parler, il vous répondra.

Pas de date limite pour poster ! Mais on espère bien tenir jusqu'à connaître le fin mot de cette mystérieuse affaire !

Ne restez pas bloqués si un élément vous semble flou ou incertain. Vous pouvez nous contacter par MP si nous ne sommes pas sur la CB, on vous répondra rapidement.

– Nightmare…

Le nom ne fut qu'un grognement entre ses lèvres. De tous les super-vilains de la planète, il fallut que ce soit celui-ci qui se pointe. Et comble de la malchance, qu'il lui sauve la mise. Edward roula des yeux, puis s'avança.

– C'est sur toi que j'ai le plus regretté de ne plus pouvoir taper depuis cette foutue loi.

Il se pencha sans le quitter des yeux. Au premier pas de travers, il en ferait son puching-ball. D'une seule main, il agrippa le gardien inconscient et le hissa sur son épaule aussi facilement que s'il venait d'empoigner un bout de chiffon. Une faible bise lui souffla que d'autres agents tournaient à proximité. Bouger.

– Tu fais ce que tu veux, moi je ne reste pas là.

En trois pas, il s'engagea dans l'entrepôt. Le couloir, étroit et sombre, n'était éclairé qu'à de rares endroits par la signalisation des sorties de secours. Pour lui ce n'était pas un problème, mais se sentant suivi, il marmonna :

– Gaffe à la tête.

Il se baissa pour éviter un tuyaux qui sortait de trente bon centimètres du plafond, encore quelques foulées, et il atteignit une porte. Si ce qu'avait dit Solas etait juste, elle devait donner sur les vestiaires des employés. Une fois le seuil franchi, il pourrait y abandonner son poids mort. Restait le problème de l'alarme.
Un boîtier accroché au mur attira son attention. Une lumière rouge y faisait des vas et viens réguliers. Pas de pavé numérique, pas de fente pour une éventuelle carte, ni pour une emprunte digitale. Loup pesta :

– Technologie de merde encore…

Sécurisant d'une main son fardeau, il appuya de l'autre contre l'appareil, chercha une encoche, un moyen de l'ouvrir, quand :

– Bonjour Allan Mahyer.

Un sursaut violent le repoussa contre le mur voisin. Bruit sourd du crâne du gardien contre la paroi.

– Oups.
– Je suis Ros@. Comment puis-je vous aider ?

Une seconde de flottement. Edward remarqua que le badge électronique du dormeur avait glissé de sa poche et qu'il pendait négligemment au bout de son cordon. La machine l'avait certainement détecté. Haussement d'épaules. Avec un peu de chance.

– Ouvre la porte.
– Mot de passe requis.
– F'chier…
– Mot de passe eroné. Deux essais restants.

Nouvelle insulte, mais plus discrète.

– Veuillez répéter.
– …1234.

Vert. Un cliquetis retentit du côté de la porte. Edward entrouvrit faiblement la bouche, avant de rassembler ses esprits. Il appuya sur la poignée et s'avança. Le battant ne bougea pas.

– Hey !
– Vérification en deux étapes activée. Répondez à la question suivante : Quelle est votre fruit préféré ?

Air de profond agacement. Il cracha la première chose qui lui vint en tête.

– La grenade ?

« J'étais pourtant convaincue qu'il fallait prendre par la gauche ! Tout de même, cette exposition était remarquable, nous avons eu beaucoup de chance de tomber dessus ! Oh ne me regardez pas avec cet air, c'est juste un léger retard, rien de gravissime. Et puis qui sait, d'autres anciens camarades sont sur le coup ? Vous voulez bien arrêter de bouder ? Cela faisait longtemps qu'on était pas retournés sur le terrain ! Bon d'accord si on se fait attraper on risque d'avoir quelques ennuis, mais tout ira bien je vous dis ! Et puis c'est une confiserie, vous pourrez trouver de quoi grignoter là-bas ! Ah je me sens si bien ! J'espère qu'on va bien s'amuser ! Tenez, on y est. D'après Solas on devrait pouvoir passer par le parking sans se faire voir. On y va ! »

Deux silhouettes rejoignirent furtivement l'entrée de la confiserie sans être repérées. L'intérieur correspondait à l'idée que l'on pouvait se faire d'une usine à bonbons et petits gâteaux, seulement en dix fois plus grand. Le duo continua sa route et suivit l'itinéraire tracé par Solas, jusqu'à se retrouver bloquer par deux gardes qui visiblement avaient quitté leur post pour se partager une petite pause repas. Un des intrus proposa de repartir, mais l'autre ne l'entendit pas de cette oreille et jeta à nouveau un œil au plan du bâtiment.

« On va passer par là, ça devrait nous conduire tout droit vers le bureau du directeur ! Mais oui j'en suis sûre, vous devriez être bien placés pour savoir que je ne me trompe jamais. Allez suivez-moi. »

Les deux ombres s'engagèrent dans un autre couloir et montèrent à un étage supérieur pour finir au bout de plusieurs mètres devant l'entrée d'une imposante conduite d'aération.

« Passez-moi Cornelius »

L'assistant soupira et ouvrit la mallette qu'il tenait entre ses mains depuis son arrivé avant de tendre un petit cube noir aux reflets bleutés à son partenaire. Celui-ci le prit dans sa main, qui adopta en quelques secondes la même teinte que l'objet en question, tout comme l'ensemble de son corps. L'individu tendit alors ses deux bras vers la grille bloquant l'entrée dans la conduite, qui comme attirée par un aimant, se dévissa et vint se coller à ses doigts noirs. L'assistant referma sa mallette et demanda s'il était vraiment sage d'entrer là-dedans, mais son camarade s'était déjà engagé à l'intérieur.

« Ah cela me rappelle tant de souvenirs ! Je ne dis pas que je ne m'amuse pas au cabinet, mais quand même, il n'y a rien de tel que le terrain pour se sentir stimulée ! Non ? Voilà, on devrait y être, il faut sortir là et oooula ! »

La grille d'aération sur laquelle la silhouette se tenait à quatre pattes venait de céder sous son poids, la faisant tomber lourdement au sol, quelques mètres plus bas. Son assistant pencha sa tête pour savoir si sa partenaire ne s'était pas blessée. Au même moment, d'intenses lumières rouges s'allumèrent de toutes parts, accompagnée d'une puissante alarme.

« C'est pas moi ! Ah tiens, non c'est pas moi. »

Se relevant maladroitement, la personne qui venait de tomber du conduit d'aération ôta sa capuche, et révéla une expression amusée. Face à elle se tenait un garde à l'apparence douteuse, cerné de toutes parts par les rayons de visée des robots de sécurité de l'usine.

« Bonsoir, je suis le Docteur.
- Docteur Kellerstein qu'est-ce q-qu'il se passe !
- Ce n'est rien Numéro 2 ! Quelqu'un a simplement déclenché l'alarme juste avant nous ! »

Deux des robots se tournèrent alors vers le Docteur Kellerstein et pointèrent leur arme droit dans sa direction.

« Magdalena ! »

Du haut du conduit, Numéro 2 prit dans sa mallette un autre cube, cette fois rouge, et le lança au Docteur dont le corps adopta immédiatement la texture et la couleur dès qu'elle l'attrapa. Un robot finit par faire feu, mais le tir n'eut aucun effet sur la peau en caoutchouc du Docteur qui se contenta d'ajuster sa blouse blanche sur ses épaules. Au même moment, son assistant descendit maladroitement du conduit et se plaça derrière sa patronne.

« Je récupère la mallette, vous, allez désactiver ces bonhommes ! Vous avez entendu Solas, derrière la porte bleue.  D-D'accord ! »

L'assistant traversa les quelques mètres qui le séparaient du post de sécurité et y entra, protégé des tirs par le docteur de caoutchouc. Ses mains tremblantes se posèrent sur la console avant d'appuyer sans réfléchir sur plusieurs boutons, dans l'espoir que l'un d'eux désactive les robots de sécurité.

Infos héroïques:

Loup était resté sur le seuil des vestiaires. Son regard passa rapidement de Nightmare, malheureusement toujours en vie, aux deux nouveaux venus. Il aurait reconnu ce timbre amusé entre tous, mais les néons puissants de l'usine lui confirmèrent l'arrivée magistrale du Docteur Kellerstein et de son fidèle Numéro 2.

– Toujours aussi discrète Docteur !

Il n'avait pas fait mieux, mais elle n'était pas obligée de le savoir. Loup s'avança rapidement dans la salle et dépassa Nightmare pour se diriger droit vers l'escalier métallique qui conduisait au bureau du directeur. Plus le temps pour la tactique. S'il fallait entrer coûte que coûte quelque part, il était l'homme de la situation. La première marche atteinte, il aurait avalé les autres en deux foulées si un brusque sifflement sur sa gauche ne l'avait pas arrêté dans son élan. Il recula, instinctivement. C'était juste. Un couteau s'enfonça dans le béton à une trentaine de centimètre de lui. Son cœur bondit dans sa poitrine lorsqu'il remarqua sa lame écarlate. Du sang ? Son odorat le détrompa. Framboise.

– Hein ?

Loup tourna la tête. Un grésillement, puis une sorte de hoquet commun secoua tous les robots sur la ligne de production. De minces volutes de fumée noire s'échappèrent des carapaces métalliques de plusieurs appareils et soudain, tout s'emballa.
Le robot dédié aux noisettes se transforma en un véritable fusil automatique et cracha, à une vitesse disproportionnée, une salve de fruits secs caramélisées dans toutes les directions. Une partie pénétra le mur près de Nightmare, le reste termina dans la gueule d'un immense loup blanc qui se lécha les babines. Pas dégueu.

Le robot milkshake commença à inonder la pièce, alors même que les machines pétrisseuses s'affrontaient dans une bataille de boules de pâtes. Le vacarme était terrible. La pièce fut défigurée en quelques minutes. Loup y participa grandement. Il s'était jeté sans hésité au milieu des tapis roulants, des nuages de farines, de sucres, mettant hors circuit chaque robot fou qui tombait sous ses pattes ou sous ses crocs. Une salve d'œufs le toucha au flan, au moment où il arrachait le bras mécanique de l'un d'eux. Il s'abrita sous un établi, le temps de repérer d'où venait les projectile.
L'automate ne se situait pas très loin de la grande baie vitrée du bureau du proviseur, assez haut, sans être inaccessible. Idée.

Loup s'élança sur l'un des tapis roulant, sauta sur un des énormes futs qui contenait le mélange de pâte et bondit sur le suivant. Il n'était plus qu'à quelques mètres de sa cible. Reculant autant que sa silhouette massive le permettait, il prit tout son élan et se jeta dans le vide. Un grincement désagréable se mêla au vacarme ambiant. Les griffes de Loup percèrent le métal et s'y enfoncèrent profondément. Ses pattes arrières pendaient à plusieurs mètres du sol, en revanche celles de devant avaient une bonne prise. L'épaisse tige en fer et les nombreuses vis maintenant le robot cuisinier au plafond faiblirent, malmenées par ce soudain surpoids. Pas de temps à perdre.
L'énorme canidé utilisa tout son poids pour changer l'angle de tire de sa proie. Le métal se tordit tout en s'arrachant un peu plus à son emplacement. Encore un effort. Le canon à œuf décora les murs, puis les grandes vitres du bureau du directeur. Le verre trempé craqua, se fissura, explosa.

Pluie de morceaux de verres. Juste à temps. Les vis cédèrent, le robot emporta un morceau du plafond dans sa chute et Loup avec. Il sauta juste avant le crash, retombant sur ses quatre pattes. Une légère glissade sur le sol poisseux l'arrêta près de Nightmare. Son pelage blanc, ne l'était plus tellement, mais en animal discipliné, il se fit un plaisir de se secouer vigoureusement.

Restait à savoir s'il avait été assez rapide pour devancer l'assaut venu du toit.