« Sur mon corps et dans mon âme, les marques de mon histoire noire et par ma voix, les cris de mon âme... »;

Dit dont, c'est moi ou ça ne finit jamais ces trucs d'administrations ?! J'en ai marre, je suis fatiguée, je veux aller dormir moi bon ! *se met dans un coin en gonflant ses joues et boude, avant de sortir Alphonse, son lapin en peluche qu'elle regarde* Ils sont méchants avec moi.. Ce n'est pas sympa de me faire impatienter comme ça... Je n'ai pas envie de raconter ma vie à des gens qui ne sont pas sympatiques avec moi et qui n'ont de mieux à faire que de donner de la paperasse aux gens... Mais à toi, je veux bien te raconter mon histoire, vu que tu es mon ami et que tu ne poses pas de questions inutiles...

Le passé... C'est une chose à laquelle on ne peut absolument rien n'y faire. Tout ce qui a été fait ne peut être changé. Tout ce qu'on a perdu par le passé, ne pourra jamais nous revenir dans les mains. Une fois qu'une chose est perdue, elle ne peut être récupérée... La seule chose qui reste à faire, c'est d'avancer en laissant le passé derrière nous. Pourtant, le passé finit toujours par nous rattraper et c'est là que les ennuis peuvent vraiment commencer...

C'est comme cela je résumerais ma vie en gros. Il n'y a pas grand-chose à savoir sur moi, tu sais. C'est totalement inintéressant et surtout tu étais avec moi, pendant tout ce temps. Ma défunte soeur jumelle, Alice et moi sommes nées un soir d'hiver à Londres, il y a environ 80 ans déjà. Certes, elle et moi étions jumelles, mais notre apparence et notre personnalité étaient bien différentes en y regardant bien. C'est comme si nous n'avions été qu'une seule et unique personne, dans une autre vie et que le tout avait été séparé dans celle-ci. Enfin, ce n'est pas très important. Nous étions issues d'une riche famille de nobles, dont l'entreprise familiale était une maison d'importation-exportation d'une certaine influence dans la société. Et comme toute famille qui se respecte, nous avions bien évidemment un portrait caché, un secret qui jamais ne devait être révélé au grand jour. C'est un secret qui m'a appris quel genre de personne j'étais vraiment, en grande partie. Qui aurait cru qu'en réalité notre véritable nature était celle d'être né avec cette malédiction vampirique dans notre sang ? Cependant, je dois te dire, qu'au départ, je ne savais rien de mes origines ni du fait que j'avais une soeur jumelle. Laisse-moi t'expliquer... Apparemment, notre naissance n'était pas prévue par nos parents et au final, ma soeur jumelle et moi avons été séparées alors que nous étions bien jeunes encore. Je ne sais pas où ils ont amené Alice, mais moi, on m'a placé dans un orphelinat, où j'ai grandi pendant au moins 10 longues années. Par contre, tu sais bien que ça n'a pas vraiment été des années de bonheur dans cet endroit ! Brrr... Rien que de me souvenir de tout ça, j'ai des frissons de dégoût tout partout, beurk...

Les autres orphelins se tenaient à l'écart de moi à cause de mon apparence, qu'ils considéraient comme anormale. Et cela va de soi, si on la compare à celle des gens normaux. J'ai toujours eu une fascination pour le sang, par sa couleur.. sa brillance.. son goût.. Déjà, je savais que je n'étais pas comme les autres, juste par cette fascination défendue. Heureusement que j'ai caché cela aux autres, sinon je n'ose imaginer ce qui me serait arrivé. Bah.. Je m'en fiche après tout ce qu'ils pensent de moi. Au moins, tu étais là pour me consoler Alphonse. Tu étais mon confident personnel ainsi que mon unique ami. Tu t'en souviens pas vrai ? Je t'amenais partout avec moi et on faisait plein de choses ensemble. Je me souviens que je me fichais parfaitement de ce qu'ils pensaient de moi, tant qu'il ne te faisait pas le moindre mal. Il n'y a qu'une seule personne qui ait fait cette grossière erreur ; Émily. Cette fichue chipie se prenait pour la reine et pensait toujours pouvoir faire mieux que les autres dans l'orphelinat. En fait, j'étais son souffre-douleur préféré et elle ne se gênait pas pour me persécuter presque tous les jours avec ses soi-disant amies. Malgré cela, je ne faisais rien pour me défendre contre leurs assauts et je gardais cette rage et cette tristesse dans mon pauvre petit coeur. Même si je me confiais à toi, cela ne me soulageait que guère. Je ne leur faisais rien de mal. Alors, je n'ai jamais compris pourquoi elle était si méchante avec moi. Jamais je n'ai levé la main sur quelqu'un avant elle. Je m'en souviens comme si s'était hier encore. J'étais dehors dans un coin en train de parler avec toi, pendant que les autres jouaient entre eux. Puis, Émily et sa bande sont venues me rejoindre et ont commencé à dire des choses méchantes et mensongères sur moi, comme à chaque fois. Quand j'ai voulu partir, deux de ses compagnons m'ont retenu en me prenant par les bras et je t'ai échappé sans le vouloir. La panique m'a gagné quand je l'ai vu te ramasser et dire des méchancetés sur toi, pendant que les autres rigolaient ;

« Arrête ! Rends-moi Alphonse ! Je t'interdis de faire du mal à mon ami ! »

Elle a rigolé avant de se mettre à te tordre très fort dans tous les sens et m'a dit que j'étais vraiment pathétique et que s'était sûrement pour ça que mes parents m'avaient abandonné. Je paniquais de plus en plus, tout comme ma rage. C'est là qu'elle t'a jeté violemment au sol et qu'elle leva le pied au-dessus de toi. J'ai vu rouge à ce moment-là, sachant parfaitement ce qu'elle allait faire. Je ne sais pas ce qui m'a pris ni d'où est venu cette forte énergie sombre qui m'anima quand je me suis débattue pour me libérer avant de me jeter sur elle comme une vraie sauvage. J'ai entouré mes mains autour de son cou et j'ai commencé à l'étrangler avec une telle force, comme je ne l'avais jamais fait auparavant.

« Pathétique ? Moi ? Ne te fous pas de moi ! Tu t'es regardé avant de dire ça ? Qui es-tu pour te permettre de juger ainsi ? Moi, je sais. Oh oui, je sais. Tu n'es rien de plus qu'un déchet comme parmi tant d'autres encore dans ce monde pourri. Ton âme et ton regard sont tout deux infectés de la laideur des ténèbres. Tu dois vraiment être malade pour que tu sois ainsi. C'est sûrement pour ça que tes parents t'ont abandonné ici, pauvre petite chose. Je sais ce qu'il te faut pour te soigner, ne t'en fais pas. Je vais t'arracher les yeux et les garder comme trophées. Comme ça, tu seras enfin guérie de tes propres ténèbres. »

Au moment où j'allais le faire pour de vrai, un adulte est arrivé pour me stopper au dernier moment et m'a éloigné d'Émily, qui toussait très fort en reprenant son souffle. Je me suis précipitée aussitôt sur Alphonse et je l'ai serré contre moi, le coeur gros. Tant que je t'avais avec moi, je n'avais besoin de rien d'autres pour être heureuse. Je te promettais de jouer et de rester avec moi pour toujours... toujours... toujours... *colle sa peluche contre sa propre joue* Jamais personne ne nous sépara... Jamais ! Sur le coup, je ne me suis pas posée de questions sur ce que je venais de faire. Tout ce qui comptait, s'était qu'Alphonse allait bien. Ce n'est que plus tard, une fois dans ma chambre, que les questions ont envahi ma tête. Je ne comprenais pas pourquoi ni comment j'avais fait pour réagir de cette façon et pas avant. C'était tout à fait nouveau et je recherchais à comprendre ce qui était en train de m'arriver. J'avais l'impression qu'au fond de moi quelque chose s'était éveillé d'un seul coup. Depuis, j'ai ces changements de personnalité qui continuent de se manifester encore aujourd'hui. Après la période des questions sans réponses, tout cela a fini par sortir de ma tête.

Depuis cet épisode, mon état a commencé à changer peu à peu. Ma santé avait apparemment décidé de prendre congé et j'ai commencé à me sentir mal. Le soleil me semblait insupportable, sauf lorsque j'étais à l'ombre avec un chapeau sur la tête et des vêtements qui couvraient toute la peau de mon corps. Puis, j'ai eu l'impression d'avoir en permanence comme une sorte de feu dans la gorge, ainsi que celle de perdre de plus en plus de force, sauf lorsque je goûtais à du sang. J'ai pris l'habitude de sortir la nuit, de temps en temps, pour mordre quelqu'un et boire son sang. Je l'ai fait assez souvent d'ailleurs et j'ai toujours aimé cette sensation du sang encore tiède qui descendait dans ma gorge. Je ne m'en passerai jamais ! Quoi qu'il en soit, les médecins ne savaient plus quoi de moi. Ils disaient qu'il y avait quelque chose de vraiment méchant dans mon corps, quelque chose qu'ils ne connaissaient pas du tout. Selon les commérages que j'entendais à mon sujet, ils avaient peur de moi encore plus, pare que mon comportement leur rappelait celui d'un vampire. Au moins, les autres m'ont laissé tranquille depuis et c'est parfait comme ça. Cependant, cela ne faisait que commencer. Bientôt, j'ai atteint l'âge pour pouvoir travailler. Ce qui évidemment signifiait que j'allais devoir quitter l'orphelinat, vu qu'il ne garde pas les avortons trop vieux. J'ai tenté de convaincre la personne qui s'occupait de l'établissement de me garder, même si je devais travailler pour recevoir un salaire de misère. Au moins, j'aurais un toit sur la tête et un endroit où manger et dormir. Ce ne fut pas facile, mais finalement j'ai réussi à la convaincre et j'ai pu rester, jusqu'à mes 22 ans, où je fis une rencontre improbable.

Je revenais de chez le boulanger, qui venait de fermer jusqu'au lendemain et je courrais pour rentrer aussi vite que possible. Je n'avais pas envie de me faire sermonner par ma Boss une fois de plus. D'ailleurs, je la surnommais la vieille sorcière quand elle n'était pas là. Je me souviens qu'elle ressemblait presque à une vraie avec la grosse verrue qu'elle avait sur le nez, beurk ! Surtout quand elle était en colère s'était encore pire ! Enfin... Je ne sais pas de quoi ils ont parlé exactement sur moi, mais l'homme a finis par m'amener avec lui. Enfin bref, j'ai couru sans m'arrêter et sans regarder tout autour de moi et sans faire exprès j'ai faillit me faire écraser par une grosse boîte noire sur roues, à peine cinq mètres plus loin de l'orphelinat ! Le monsieur qui la conduisait m'a disputé sur le coup, tout juste avant que quelqu'un avec un chapeau ne sorte de la boîte, pour savoir ce qui se passait je suppose. Puis, il m'a regardé très longuement, comme si j'avais quelque chose sur le visage, avant de me demander mon nom. Quand j'ai répondu, il avait l'air très surpris, ensuite, je n'ai pas trop compris ce qu'il a dit, mais apparemment il a voulu m'amener avec lui. Légèrement en panique, je lui ai dit d'aller en discuter avec la vieille sorcière qui s'occupait de l'orphelinat. Je ne savais pas ce qui m'attendait en compagnie de cet homme et je n'avais pas encore la moindre idée de ce qui m'arriverait dans un avenir proche.

On est arrivé à une sorte de grande maison et on m'a amené dans une chambre bien décorée, où des dames m'ont habillé avec de drôles de vêtements. Il y avait beaucoup de morceaux de tissus et la chose, qui s'étendait de ma poitrine jusqu'à mes hanches, me faisait vraiment mal au point que j'avais du mal à respirer. Je ne me sentais vraiment pas à l'aise à cause de ce nouvel univers dans lequel j'ai été plongée en si peu de temps. Je voulais rentrer même si je savais que je n'avais pas vraiment de chez-moi où quelqu'un m'attendait. Après les choses ont évolué d'une drôle de façon. Puis, un autre homme, en costume de queue de pie, m'a fait venir dans une salle où m'attendaient l'homme qui m'avait amené ici et une fille qui me ressemblait comme deux gouttes d'eau, même si nous étions différentes au niveau de la couleur naturelle.Il nous a expliqué qu'Alice, la fille en question et moi étions ses filles jumelles et que nous allions habiter ici maintenant. Comme je l'ai dit au début, notre naissance n'était pas prévue, mais je ne vous ai pas dit pourquoi. Nos parents étaient fiancés certes, mais ils ont consumé leur union en dehors du mariage et ils ont dû le cacher à leurs propres parents. Si les gens avaient sût pour notre venue, cela aurait qu'apporter humiliation et honte aux deux familles respectives au sein de la noblesse. D'ailleurs, les membres de ces deux familles ont vu en leur sein des vampires de pur-sang durant de nombreuses générations. C'est pour ça qu'Alice et moi avons été cachées dans des endroits distincts, afin que personne ne soit au courant de cette histoire. Je ne comprends pas pourquoi ils ont pris autant de temps avant de nous ramener ici, mais je ne le saurai jamais puisque notre père est mort, lors de l'incendie. Tu te demandes de quel incendie, je parle ? Attend encore un peu, j'y arrive bientôt. Suite à ça, j'ai reçu l'éducation que se devait de recevoir une fière lady vampirique de la noblesse et surtout, j'ai dû supporter les exigences de notre soi-disant père. Je n'ai jamais réussi à comprendre cet homme, jusqu'à sa mort. Je n'ai jamais agréé à sa façon de voir les choses ni même aux plans qu'il avait prévu pour moi et Alice. C'est pour ça que je me faisais souvent sermonner par lui et on s'est disputé à plusieurs reprises même. Nous vivions dans un monde où les femmes ne semblaient être que des objets aux yeux des hommes. Je n'ai jamais été capable d'accepter une telle injustice, même si je n'en laissais rien paraître. La nuit, je m'enfermais dans mes rêves, où plus rien n'avait de limite, où je pouvais faire tout ce que je voulais, jusqu'au réveil. C'était une de mes façons de panser mes plaies du quotidien. La seule raison qui me permettait de rester ici, s'était ma soeur jumelle. Bien que je rêvais de pouvoir, un jour, jouir de ce sentiment qu'on appelait liberté, je restais à ses côtés, comme si j'avais vu qu'elle pouvait être la seule personne existante qui pouvait m'accepter. Nous étions bien souvent comparées aux ladys des autres familles, mais elle et moi, on s'en fichait parfaitement. On faisait presque tout et allait partout ensemble. C'était presque impossible de nous voir séparer ainsi l'une de l'autre, jusqu'à ce jour-là...

Plus tard, j'ai rencontré une personne qui a changé toute ma vie ; Marius Taylor. C'était un noble avec qui ''notre père'' travaillait depuis peu déjà. Je l'ai rencontré à un banquet où notre famille était invitée. Dès que j'ai posé discrètement ses yeux sur lui, j'ai senti que mon coeur battait comme il ne l'avait jamais fait avant. Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait. Je me sentais attiré par son doux regard argenté, ses cheveux noirs comme les ténèbres, cet aura de mystère qu'il dégageait... Jamais je ne n'oublierai la première fois que je me suis présentée à lui. Jamais je ne m'étais senti aussi embarrassée devant une personne, qui plus est un simple inconnu. Était-ce que les gens appellent le coup de foudre ? J'avoue que je n'arrive pas à le savoir, même maintenant. En tout cas, on a pu se reparler de nouveau, à mon grand bonheur. Plus tard, Marius m'a avoué qu'il ne semblait pas rester indifférent à ma personne. Sur le coup, je n'ai saisi le sens de sa phrase, mais tout est devenu clair quand il m'a embrassé sans me le dire. J'aurais dû le repousser, mais je ne l'ai pas fait. Il m'arrive parfois de me blâmer de ne pas avoir tenté de mettre de la distance entre nous.. j'ai vraiment été stupide sur ce coup-là.. Depuis ce moment, on s'est envoyé des lettres en secret et on s'organisait pour se voir juste lui et moi. Il ne fallait pas que ''mes parents'' sachent pour notre relation, vu que j'étais fiancée à quelqu'un que je ne connaissais à peine. Plus d'une fois, j'ai pensé m'enfuir loin d'ici avec Marius, mais au fond de moi, je sentais que je ne pouvais me permettre d'abandonner ma soeur jumelle avec cette chose qui nous servait de ''père''. Même mon amant m'a supplié plus d'une fois de partir avec lui, mais à chaque fois, je refusais. Cependant, je me devais de prendre une décision rapidement, parce que mes fiançailles arrivaient très rapidement. De plus, certaines personnes de notre entourage ont commencé à avoir des soupçons par rapport au type de relation que j'avais avec Marius. Le temps nous était compté et pourtant ma réponse restait inchangée.

« Je t'aime, Marius, plus que tout, mais je ne peux abandonner ma soeur aux griffes de notre père. Oui, je veux m'enfuir avec toi, cependant, je ne peux me permettre de l'abandonner par mon acte égoïste... Pardonne-moi s'il-te-plaît... Je ne veux pas te faire de mal, tu sais... »

Après cette discussion, plusieurs jours se sont écoulées durant lesquels je n'ai eu aucune nouvelle de mon amant, comme s'il s'était évaporé dans la nature sans laisser de traces. Je ne me doutais pas que ce n'était là que le signe que quelque chose de mal se préparait... Je venais de me réveiller d'un affreux cauchemar quand j'ai senti une drôle odeur de fumée et s'est là que j'ai remarqué les flammes dans le couloir. J'ai voulu passer, mais il y avait de quoi qui bloquait mon chemin ! Alors, j'ai décidé de passer par la fenêtre de ma chambre que j'ai du fracassé. Si je n'avais rien fait, jamais je n'aurais survécu. Heureusement que j'ai pu m'échapper de justesse. Ce n'est que plus tard que j'ai appris que personne, sauf moi, n'avait réussi à s'échapper et qu'ils étaient tous morts brûlés. Malgré ma peine, j'espérais de tout coeur qu'Alice ait survécu elle aussi. Je m'en veux plus que tout de ne pas avoir pu la sauver cette nuit-là. Le feu se répandait à une telle vitesse, comme une traînée de poudre. Ne pouvant aller les sauver, j'ai dû assister à leur mort atroce avec impuissance devant leurs cris de détresse. Je me suis laissée tomber sur le sol glacé alors que son regard s'était tourné vers une silhouette qui sortait tranquillement du bâtiment en feu. Je l'ai reconnu et j'ai tenté de m'enfuir, mais cette personne m'a rattrapé et m'a serré dans ses bras. Je me débattais tant bien que mal, mais elle ne me laissait pas faire. J'avais les yeux embrouillés par mes larmes, qui coulaient le long de mes joues, pendant que je serrais Alphonse tout contre moi. Puis, j'ai senti un souffle glacé sur mon cou et ses mots, murmurés à mon oreille ;

« Ne t'en fais pas ma belle Caty... Nous serons maintenant ensemble pour tout le reste de l'éternité... »

C'est à ce moment-là que j'ai senti quelque chose venir transpercer la peau de mon épaule et un liquide tiède en couler. Je compris donc à qui j'avais à faire. Je comprenais mieux le pourquoi de cette absence, ainsi que ce pincement que j'avais à l'intérieur du coeur. Je voyais tout ce que j'avais vécu jusqu'à présent et j'ai tourné mon regard vers cette personne avant de m'évanouir dans les ténèbres ;

« Marius... Pourquoi ? »

Quand je me suis réveillée, j'étais enfermée avec toi dans cette grande boîte en bois, bâillonnée et attachée. J'ai paniqué presque aussitôt que j'ai compris où j'étais. J'ai tenté de bouger, mais rien n'y faisait. Je ne pouvais pas crier pour appeler à l'aide. En gros, j'étais prise au piège comme une petite souris. Jamais je n'ai oublié ce sentiment de terreur et d'incompréhension qui m'a envahie jusqu'à ce que je me sois laissé emportée dans le sommeil. Je ne savais pas du tout ce qu'il allait m'arriver, maintenant et cela qui m'effrayait le plus. Puis, j'ai entendu des voix dans une langue que je n'ai pas reconnue pas tout de suite. J'ai écouté avec beaucoup d'attention et je finis par reconnaître la langue et l'accent typiques de la France. Pour une fois, mes cours de français m'ont servis à quelque chose d'autre plutôt qu'à servir pour discuter avec les collègues français de ''mon père''. Aussitôt, je me suis mise à m'agiter le plus possible pour attirer l'attention des gens qui parlaient près du coffre. Mon agitation a porté fruit, vu que les réactions qui ont suivi. Finalement, on m'a fait sortir de ce coffre de malheur - avec Alphonse - et j'ai dû expliquer le pourquoi j'étais là-dedans. Ça n'a pas été facile, mais j'ai fini par leur dire qu'une partie infime sur ce qui s'était vraiment passé. Vu que je n'avais rien à faire, nulle part où aller et surtout sans ''père'' pour me dire quoi faire, j'ai décidé de travailler au Lost Paradise en tant qu'artiste. D'après ce qu'on m'a dit, ils devaient recevoir un autre coffre qui devait contenir des costumes pour les artistes et non me contenir une personne attachée et bâillonnée ;

« Tant mieux dans ce cas ! J'attendais justement un signe pour avoir une occasion comme celle-là, alors je ne m'en plains pas ! »

Et voilà, c'est là toute mon histoire Alphonse. Ça rappelle des souvenirs, hein ? Ah la la... La nostalgie, quel drôle sentiment que voici. Enfin... *se tourne et voit Invité* Quoi ? Vous êtes encore là vous ?! Je savais que vous étiez méchants, mais pas à ce point-là ! Ça se fait pas d'écouter les gens à leur insu ! Ouiiiiinnnn ! Je vais aller dormir dans ce cas moi ! Bonne nuit, méchant(e) Invité !