Woman of Gods.

Son regard est froid; elle est magnifique.

Wolfram n’est pas une femme dont le cœur est laid de jalousie pour autrui ; elle n’a rien à envier à d’autres et honore ce que les Dieux lui ont offert. Lorsque que le miroir lui révèle son corps dénudé, elle voit une femme grande et dont les formes ont été parfaitement réparties. La silhouette dont elle dispose en a séduit plus d’un(e), ce qui flatterait beaucoup de femmes; pas elle.

Notre danseuse jouit d’une puissante musculature, mais qui reste tout de même assez discrète pour ne pas la rendre difforme. Ses qualités physiques sont à l’image du tempérament à la fois indépendant et séduisant de la Glaciale. Montée sur de longues jambes, son agilité et sa souplesse font d’elle une danseuse que l’on remarque aisément. Sa fierté se devine à sa musculature, son charme à ses doigts fins et pourvus d’ongles soignés, son indépendance à sa chevelure courte et peu encombrante…

Et sa froideur à son regard acier. Une paire de pierres argents à couper le souffle… et le désir que la plupart des spectateurs ressentent pour elle. Car ses yeux, pourtant cernés de longs et séduisants cils, en ont fait fuir plus d’un lorsqu’ils se firent froids et impénétrables.

Son visage est fin ; son menton droit ; son front sérieux. Dans ce magnifique encadrement se retrouvent des lèvres fines et pales, parfois tentatrices, parfois dédaigneuses, qu’elle ne teint jamais. Elle préfère sa bouche perdue dans le pale de sa peau satinée et uniforme. Wolfram ne supporte pas la lumière du soleil sur son épiderme qu’elle ne désirerait en aucun cas hâlé. La blancheur a son charme que la Demoiselle cultive.

Sa pâleur, d’ailleurs, contraste fortement avec sa courte chevelure qu’elle teint en un sombre bordeaux. Ses cheveux sont naturellement hérissés en pointe et témoignent du côté sauvage et indomptable de la Glaciale; tout comme les tenues vestimentaires de la danseuse en dehors des représentations. Atypique, et séduisante, elle ne s’encombre pas de chichis et de longues robes brodées de soies et de dentelles. Ce qui, parfois, peut porter les hommes un peu trop vicieux à confusion alors qu’elle, seulement, recherche l’efficacité et rejette la gêne des mouvements.

Can't have a hold on her.

Indépendante, fière et froide; inconsciemment charmante.

Wolfram est une jeune femme sur qui il est difficile d’avoir une emprise. Son esprit sauvage et autonome fait d’elle une demoiselle indépendante et libre. Il n’y a rien qu’elle aime, mais beaucoup qu’elle déteste. Et parmi la longue liste vient en première place les Hommes et les créatures s’auto-décernant supérieures.

Commençons donc par les hommes pour qui la demoiselle nourrit un long, vieux et incurable dégout. Nous parlerons d’une majorité non-exhaustive du genre masculin et pullulant avec horreur en tout monde. Les faibles, les idiots, les égocentriques et profiteurs… De tous ceux-là, il n’y en a aucun que la Belle puisse ne voir qu’en peinture. Et, comme le hasard fait bien les choses, ce sont généralement ce genre de clients qui vient assister à leurs représentations avec un œil aussi vitreux et pervers qu’écœurant. Les hommes sont faux lorsqu’ils sont en manque ou qu’ils désirent quelque chose, et leur malhonnêteté les rend imbuvables. Mais, plus généralement, qu’ils soient riches, beaux, intelligents ou fiers, Wolfram ne se frotte jamais aux hommes. Elle danse pour des clients, meus souplement le bassin, relève la cuisse, agite le haut-torse, tourne un regard braisé vers eux, mais seulement dans le but de gagner l’argent qui lui est dû en fin de représentation. Après cela, il n’y a plus aucune chaleur dans ses gestes, ni dans son regard.

Mais il n’y a pas que les hommes qu’elle déteste, et les femmes ont aussi droit à l’impassibilité et l’ignorance totale des yeux de la danseuse. En général, elle ne nourrit pas une haine envers la gente féminine aussi profonde que celle envers la masculine, mais il est clair qu’elle ressent une répugnance envers les jeunes filles faibles et qui se laissent aller aux bras de jeunes hommes croisés dans la rue. Vous l’aurez compris, Wolfram est aussi asociale que fière.

Mais rien n’est perdu pour autant car, en de rares fois, il arrive que ses yeux puissent considérer l’existence de tiers. Et, lorsque ces précieux moments arrivent, il n’est pas dans l’intérêt de la personne concernée de décevoir la jeune femme. Il lui est bien arrivé de parler à d’autres camarades danseuses, ou même à quelques honnêtes hommes, mais ce fut rare et bref. Pourtant, ce n’est pas forcément le souhait de la belle d’être aussi renfermée. Il y a juste qu’elle ne veut pas souffrir et préfère choisir avec précautions son entourage.

Qui, alors, saura se montrer digne d’obtenir sa confiance, et l’un de ses sourires ?

Autrement, Wolfram est quelqu’un d’impartial, droit, honnête et franc. Elle ne se dissimule pas derrière des mensonges et c’est aussi pour cette qualité que certains peuvent l’apprécier. Sa confiance, quoique difficile à obtenir, est d’or, et à ceux qui sauront percer la glace de son cœur, il est impensable que vous puissiez le regretter.

It hurts.

Un passé inconnu; un futur indéfini.

Je ne peux, malheureusement, vous conter l’histoire de Wolfram qu’à partir de sa douzième année. Avant cela, elle ne sait rien et son passé lui restera jusqu’à l’éternité caché.

C’est donc dans la pièce blanche et maladive d’un orphelinat que tout a commencé pour la jeune femme. Elle se réveilla doucement et fut diagnostiquée amnésique. A l’époque étaient encore inconnus de la médecine les moyens de rendre les souvenirs aux patients, et elle fut donc condamnée à ne jamais savoir ce qui lui était arrivé. A son réveil, on lui décerna un nom ; un prénom ; une nationalité française. Bien que tout d’abord elle ne parla pas, petit à petit apprit-elle le langage complexe de son nouveau pays. Mais ce ne fut pas grâce à l’aide de ses camarades orphelins qu’elle apprit, non, c’était grâce aux cours quotidiens de l’église qu’elle suivait silencieusement comme eux. Car ces enfants, là, la rejetèrent en comprenant qu’elle ne serait pas aussi joviale et bavarde qu’eux. Ils se moquèrent d’elle et la repoussèrent. Ce rejet participa activement à son renfermement.

Mais peu à peu, sa véritable nature se réveilla et arriva le jour où une soif terrible la rendit folle à lier. Damphire d’origine, elle était résistante au soleil mais avait l’obligation de se substanter de sang humain, tout comme ses congénères vampires. Alors ce qui devait arriver arriva, et la jeune femme vola la vie à un enfant un peu trop bruyant à son goût. S’enchaîna alors une série de conséquences des plus désastreuses pour la demoiselle qui fut forcée de quitter l’orphelinat à ses 14 ans, chassée par l’église et la police pour meurtre. Elle se retrouva alors seule dans les rues enneigées d’une petite ville du Sud de la France.

Une belle nuit d’hiver, on lui tendit une main blanchâtre et froide. Wolfram releva le visage et croisa alors le regard tendre d’une magnifique jeune femme. Elle se souvenait de sa longue et blonde chevelure bouclée, de ses yeux azurs, de ses lèvres carmin. Finalement, sa main affaiblie par tant de souffrance rencontra la sienne et la danseuse put vivre sous un toit chaud et décent le temps de grandir et de pouvoir devenir indépendante. Elle vécut 4 ans avec son mentor, prénommé Alice, qu’elle crut d’abord humaine mais qui s’avéra être vampire. Après avoir appris de la blonde, avoir obtenu un certain contrôle sur ses instincts, et s’être offert une nouvelle identité, Wolfram partit de sa maisonnée et, livrée à elle-même, voyagea à travers France. Elle logea de chambres en chambres, promettant sans sincérité aux plus idiots et vicieux des chaudes nuits dans ses bras, parfois d’auberges en auberges lorsque l’on lui donnât de l’argent, et finit par atterrir ici à l’âge de 20 ans.

Elle trouva au cabaret un charme qui l’incita à postuler pour un poste de danseuse. Malgré sa froideur et son impassibilité apparente, ce fut le premier lieu où l’on l’accepta. Et voici maintenant deux ans que la jeune femme exhibe ingénument son corps à des clients parfois sages, et parfois non. Il lui arriva plusieurs fois, d’ailleurs, qu’on l’attendit à la sortie du cabaret pour quelques propositions indécentes. Mais se furent toujours des refus froids que reçurent les clients, et la jeune femme devint la détentrice de l’étiquette d’une femme inatteignable.