Les plus observateurs l’auront peut-être deviné, Brick est le fier représentant de deux cultures. En effet, ce nain est né d’une mère islandaise et d’un père français. L’ainé de huit enfants, il fut élevé par sa mère et sa grand-mère dans la tradition des deux peuples. Mais Brick aurait aimé avoir une figure paternelle plus présente, car il se souvient de lui comme d’un courant d’air. Son père, trop occupé à enchaîner les boulots pour subvenir aux besoins de sa famille, rentrait très tard et partait aux aurores. Et malheureusement à ses quatorze ans, Monsieur Petit mourut d’une blessure mal soignée à la suite d’un accident de travail. Après la mort de son époux, sa mère, n’ayant jamais vaincu son mal du pays, décida de retourner dans sa famille en Islande. Cette décision déchira le jeune Bricksvent’ifvòsk. Devait-il la suivre dans cet endroit inconnu et pourtant familier ? Ou, au contraire, devait-il rester avec sa grand-mère qui refusait de partir ? Mais l’idée de laisser seule Grand-Mâ lui étant insupportable, il convainquit difficilement sa mère de s’en aller sans lui.

À la suite de cette séparation, il abandonna l’école et trouva un travail dans la construction. Il se découvrit un don dans ce domaine. Les années passèrent sans trop d’embûche. Il perfectionna son art. Mais s’il devint un talentueux ingénieur en bâtiment, la passion n’y était pas. Il manquait de folie, de créativité, un je-ne-sais-quoi dans sa vie. Jusqu’au jour où il entendit qu’un cabaret allait bientôt ouvrir ses portes. Les rumeurs qui circulaient parmi les Légendaires sur son propriétaire l’intriguèrent. Par curiosité, il rencontra le patron et offrit ses services sans trop savoir dans quelle aventure il allait embarquer. Mais dès qu’il comprit les raisons derrière ce lieu, il tomba en amour avec l’idée. Depuis, il ne regrette pas cette décision et règne maintenant en chef autoproclamé parmi les artisans des décors et des accessoires.

Voilà pour son histoire, mais qui est-il vraiment ?

Brick est le diminutif de Bricksvent’ifvòsky, mais tout le monde l’appelle amicalement dans son dos Nain de jardin. Pourquoi ? Principalement, parce qu’il a tout de l’apparence typique d’un nain de jardin avec le chapeau pointu, la barbe grisante et très fournie ainsi que les vêtements. Pour couronner le tout, il doit être le nain le plus petit au monde même si lui, il préfère se qualifier de grand gnome.
C’est justement dû à sa petitesse que Brick a rapidement développé un caractère de pitbull afin de ne pas se laisser marcher dessus. S’il jappe beaucoup, il ne mord qu’en de rares cas, mais quand il le fait, il ne lâche pas facilement. Par contre, sous ce tempérament explosif, sa trop grande gueule et son humour décalé se cache un cœur tendre. Il est toujours prêt à se donner corps et âme pour les autres. C’est pour cette raison, plusieurs le considèrent malgré tout comme un grand-papa gâteau qui aime ronchonner pour la forme. Pour finir, Brick est bon dans bien des domaines, mais il y en a un dont il échoue lamentablement à chaque fois. Si les noms de familles ne lui causent aucun problème, il semble incapable de retenir les prénoms. Le fait-il volontairement ou non ? Aucun employé n’a jamais réussi à le découvrir, mais ce qui est sûr, il les débaptise toujours.

Après s’être remis des horreurs vues lors de la catastrophe, Brick n’a pas supporté de rester caché comme un criminel en cavale et l’idée de demeurer inactif l’irritait encore plus. Il désirait aider. Il devait faire quelque chose. Il voulait montrer à cet abruti de Delcambre et à ses moutons que les Légendaires n’étaient pas tous dangereux. Il a alors convaincu certains employés du Lost Paradise et plusieurs autres citoyens qu’il connaissait d’appuyer leur cause. Au bout un jour ou deux, une vingtaine de Légendaires sous la direction du nain ont participé à l’effort de guerre. Quelques-uns ont aidé à déloger et à soigner les quelque rares survivants pris sous les décombres ; d’autres s’occupaient des corps retrouvés ; ceux qui maniaient mieux la louche et le couteau remplissaient les ventres vides des plus démunis.
Tous, y compris Brick, n’avaient qu’une idée en tête : aider malgré la réticence des humains. Pour eux, c’était plus que jamais le temps de s’unir, et non de se diviser.

Lorsque finalement le Lost Paradise fut innocenté, la décision de rester allait de soi. Il lui était inconcevable de quitter le cabaret. Ce lieu, il le considérait depuis longtemps comme son foyer, sa deuxième famille. De plus, ayant toujours férocement défendu le patron ainsi que le Lost, même lorsque celui-ci ne le faisait pas lui-même, il se voyait mal de les abandonner. Bien sûr, il en a voulu aux employés qui étaient partis, les traitants de tous les noms sans aucune gêne. Mais au fond de lui, il était simplement triste et déçu.

Peut-être parce qu’il n’a jamais caché sa nature, il n’a eu aucun problème à se déclarer Légendaire, au contraire. Encore aujourd’hui, il le crie haut et fort à la moindre occasion avec toute la fierté qu’un nain peut avoir. En tant que pacifiste agressif, depuis l’apparition des Anti-Légendaires, dès qu’il voit un brassard blanc, la moutarde lui monte au nez. Il ne se gêne pas pour les confronter. Si la plupart du temps, le ton s’élève et les insultent volent simplement entre eux, il lui est arrivé à quelques occasions de régler leur désaccord à coups de poings.

Elle travaille sous la gouverne d'Alexander Garay à mi temps au cabaret. C'est tout nouveau pour elle, mais le fait que son supérieur se permette de draguer à tout va lui semble inadmissible. Aussi, elle n'hésite pas à s'incruster dans ses conversations pour le rappeler à l'ordre en le réprimant en public de surcroit

Ayant son travail à cœur, la belle fait au mieux pour être irréprochable toujours élégante, mais dans un style plutôt formel voir strict selon son humeur, elle fait de gros efforts avec la clientèle pour être courtoise en continue, bien que cela l'épuise sur le long terme

Travailleuse et pointilleuse, Celenna écope de peu de remarques sur l'entretien du bar, en revanche son ignorance vis à vis des cocktails et autres boissons humaines, notamment la gestion des commandes pour lesquelles elle se laisse facilement débordée, lui valent de belles remontrances.

Celenna n’a pas hésité à rester au Cabaret, même après l’Heure Pourpre. Elle est devenue la barmaid en titre de l’établissement où elle s'investit davantage auprès des employés restants et des nouveaux venus. L’incident l’a révélée à ses collègues comme une personne de confiance et plus attentive aux autres qu’elle ne le laissait paraître. C’est aujourd’hui l’un des piliers du cabaret.

Épona vit le jour dans un village au bord de la Marne, dernière née d'une famille de dix frères et sœurs. Très proche de son père pourtant peu à la maison à cause de son emploi de timonier fluvial, elle prit l'habitude, déjà toute petite, d'attendre son retour sur le débarcadère à des heures qui devinrent indues lorsqu'Épona atteignit l'adolescence. Sa famille n'eut pas son mot à dire, même son père ne parvint pas à lui ôter cette habitude risquée.

Un soir de nouvelle lune, alors que l'obscurité s'était emparée de la jetée, Épona trébucha et chuta malencontreusement à l'eau. Si elle savait nager, la noirceur du fleuve et des environs la déboussolèrent, la poussant à s’écarter de la rive au lieu de la rejoindre. Les minutes passant, le froid s'installant, elle se crut perdue lorsqu'une voix venue de nulle part lui proposa de la sauver en échange de ses jambes. Épona ne comprit pas le sens de ce marché et terrifiée, elle accepta. Elle se réveilla bien plus tard sur les quais, frigorifiée mais indemne. Elle rentra chez elle avec seulement  un peu de fièvre, malheureusement son état de santé s’aggrava de jour en jour.

Ses parents et le médecin pensèrent à une pneumonie due à son bain nocturne. Epona avait, en effet, du mal à respirer, mais elle était surtout atteinte d'une soif insatiable, de douleurs atroces dans les jambes et d'une obsession grandissante pour le fleuve à proximité. Un matin, elle échappa à l'attention de sa famille et parvint à quitter leur maison d'un pas traînant. Elle rejoignit la Marne et s'y jeta sans hésitation. Alors Épona perdit ses jambes, remplacées par une superbe queue de poisson. La douleur disparut, ainsi que la maladie. Elle ignorait avoir été suivie par son père qui, découvrant la métamorphose, s'enfuit horrifié, la laissant seule avec ses questions, ses peurs et le soulagement d’une souffrance envolée.

La jeune fille resta quelque temps au même endroit, vivant de la pêche des autres. Elle espérait revoir sa famille et tout leur expliquer, mais lorsque son père l'aperçut depuis son navire, des semaines plus tard, il l'obligea à fuir en lui jetant tout ce qu'il avait sous la main. Épona s'exila le long de la Marne, puis rejoignit la Seine qu'elle remonta jusqu'à Paris. Une collision avec un bateau de pêche la blessa sérieusement à la tête, mais elle fut heureusement récupérée par un jeune homme qui prit soin d'elle avant de la conduire là où il travaillait : au cabaret du Lost Paradise.

Dans ce lieu fantastique, elle fit la connaissance d'autres créatures comme elle. Elle apprit également qu'elle était victime d'une malédiction et que cette dernière pouvait être atténuée. Grâce à la Curia, Épona retrouva ses jambes et pourrait les conserver tant qu'elle n'entrait pas en contact avec l'eau. Le sortilège dont elle était la victime la contraignit régulièrement à se baigner et il lui arrivait d'occuper des jours entiers la baignoire du cabaret aménagée pour elle. Débutant comme serveuse, elle fut encouragée à exprimer sa grâce naturelle et finit par devenir une danseuse appréciée par le public qui assista à ses débuts et l'avait vue évoluer.

Épona est restée fidèle au cabaret qui l’a toujours soutenue malgré le départ de l’artiste qui lui a présenté l’établissement. Elle s’est déclarée et ses représentations ont rapidement évoluées. Grâce à un astucieux mécanisme baigné de magie, la scène prend des airs d’aquarium gigantesque et la belle artiste danse dans ses eaux miroitantes avec une élégance qui ne laisse personne indifférent.

Malgré sa timidité, elle participe régulièrement aux rencontres Pro-Légendaires du quartier latin où elle prend régulièrement la parole. Maudite par un non-humain, sa première déclaration a fait grand bruit et aujourd’hui certains l’accusent de prendre la défense de ses bourreaux.

Fille d'un couple de sorciers, Ginger possède ses dons magiques depuis l'enfance. Élevée par deux parents peu présents, avides et prêts à tout pour s'élever dans la société, elle grandit dévorée par la même ambition sans réussir à percer dans ce qu'elle entreprenait

C'est à sa nounou qu'elle doit son salut et à l'apprentissage des arcanes de la pâtisserie ensorcelée. Ce fut une révélation pour la demoiselle qui découvrit la puissance du sucre sur les âmes. Ses parents furent ses premiers cobayes. À force de pratique, elle parvint à les discipliner et à obtenir tout ce qu'elle voulait en échange d'un macaron ou d'une crème brûlée

Elle se forma auprès de pâtissiers humains anglais et français, avant d'ouvrir sa propre boutique au cœur de Londres, bien décidée à étendre son empire sur le monde.

En trois mois, toute la capitale anglaise s'arrachait ses gâteaux et de nombreuses personnalités influentes tombèrent, sans le savoir, sous sa coupe. Elle atteignit le summum de la gloire à Noël, en mettant sur le marché des petits bonhommes en pain d'épices à l'effigie de son acheteur

À cette occasion naquit Pidipince et son armée. La magie de Ginger n'étant pas suffisante pour assurer la production, elle usa de ses dons pour se créer une main d'œuvre bon marché et facilement remplaçable. Des centaines de petits bonhommes en pain d'épices travaillaient en coulisse à son succès, dans des conditions de travail détestables, coordonnés par Pidipince

Les horaires excessifs et la cadence infernale entrainèrent une première grève, balayée par Ginger qui remplaça la quasi totalité de ses employés en une fournée. Il fallut attendre que la Curia s'intéresse à cette notoriété soudaine et que Pidipince leur dénonce les agissements de la sorcière pour mettre fin à cet empire culinaire grandissant

Elle purge aujourd'hui sa peine en travaillant pour la Curia, toujours accompagnée de Pidipince et d'une centaine de petits bonhommes en pain d'épices, qui œuvrent aux fourneaux dans des conditions de travail désormais descentes.

Ginger a dû quitter la Curia suite à sa fermeture et c’est Edward qui lui a proposé de l’accueillir au cabaret. Depuis elle y travaille comme cuisinière en chef et développe ses connaissances en gastronomie. Pidipince l’a accompagnée et reste son bras droit. Son intégration à l’équipe a été un peu complexe, mais elle a fini par prendre ses marques. La cuisine est beaucoup plus animée depuis qu’elle en a le contrôle et la magie y abonde.

Jakob naquit en Alsace, d’une mère mage et d’un père humain. Aîné de la famille, il grandit avec deux petites sœurs. Avec la cadette, ils furent les seuls à développer les capacités héritées du côté maternel. Son père, au fait de leur particularité, ne brida jamais leurs pouvoirs à condition qu’ils n’en parlent à personne

Seul garçon de la famille à avoir développé son potentiel magique, il passa son enfance dans un milieu très féminin, souvent entouré de sa mère, de sa tante et de sa grand-mère, qui lui apprirent à maîtriser ses pouvoirs. Touche à tout, Jakob se révéla particulièrement fasciné par le contrôle de la gravité. Afin d’en apprendre plus, il se passionna pour les étoiles et se destinait à devenir astronome, quand éclata la guerre contre la Prusse

Ses parents prirent la décision difficile de tout quitter pour aller se réfugier à la capitale, où le conflit les rattrapa. Alors âgé de 15 ans, Jakob est resté marqué par cette période et en parle très peu. Sa famille renonça à rentrer en Alsace, rattachée à la Prusse à la fin du conflit et s'établit à Paris où ils vécurent plus modestement. Afin de les aider, Jakob abandonna ses études et commença à travailler à la plonge d’un petit restaurant

Les années passèrent et une opportunité se présenta pour la famille de Jakob, qui hérita d’une belle somme au décès de ses grands-parents paternels. Les Oberlin décidèrent d'ouvrir un nouveau restaurant dans la campagne parisienne, mais leur fils, devenu grand, préféra rester à la capitale où il avait décroché une place dans un bon hôtel

Mal à l’aise avec les histoires de cœur, Jakob ne chercha jamais à s’engager, malgré l’insistance de ses amis. Les années passèrent, puis il eut vent de l’existence d’un cabaret particulier où il se rendit en tant que client par curiosité. Il fut électrisé par la magie qui baignait les lieux et avec laquelle il n’avait plus eu que de rares contacts depuis le départ de sa famille. Il déposa sa candidature le lendemain et deux jours plus tard, débutait en temps que serveur

Il s’attacha beaucoup à l’établissement et à ses collègues, même s’il le montrait difficilement. Il devint le bras droit du chef de salle et retrouva l’excitation qui lui avait manqué jusqu’alors.

L’Heure Pourpre fut un grand bouleversement pour tout le cabaret, mais Jakob refusa de le quitter et assuma sans hésiter sa nature de mage au grand jour. Il remplaça définitivement le chef de salle, lorsque celui-ci partit et reprit la cigarette, qu’il avait réussi à arrêter l’année de ses 30 ans

Resté indépendant, le mage vit dans un petit appartement qu’il loue en plein Paris. Il rentre à la fin de son service, brassard au bras. Il a gardé contact avec sa famille, en particulier avec sa plus jeune sœur, devenue maman depuis peu

Kaito vit le jour au japon où il grandit dans une famille de pêcheur et dont il perpétua la tradition. Un jour qu’il était occupé à réparer les filets au bord de l’eau, il fit tomber son aiguille dans l’océan. Comme l’eau était claire et peu profonde à cette endroit, il plongea pour essayer de la retrouver.

Ses recherches infructueuses, le conduisirent au palais d’Otohimé, déesse de l’océan et fille de Riuijin divinité dragonne. Là il conclut un marché avec la princesse qui savait où était son aiguille. Elle la lui rendrait à condition que le jeune homme lui couse une somptueuse robe. Kaito accepta et se mit aussitôt à l’ouvrage ce qui ne fut pas sans déconvenue. N’ayant jusqu’alors que réparé des filets, s’attaquer à du tissu délicat des nobles lui demanda de faire preuve de patience et de persévérance, mais le défit lui plut et l’envie de coudre ne ne quitta plus.

Le résultat fut à la hauteur de ses efforts et enchanta la princesse. Celle-ci lui rendit son aiguille et lui proposa de rester en sa compagnie ou de remontrer sur terre. Kaito, qui se languissait des hommes, choisit de remonter à la surface, alors Otohimé lui fit un présent qui devait encore la rattacher à elle. La belle princesse lui fit don de l’immortalité sous quelques conditions.

Elle lui apprit également qu’hors de son palais, le temps s’était écoulé bien plus rapidement et que plus personne ne pouvait l’attendre chez lui. Elle lui demanda s’il souhaitait se rendre ailleurs dans le monde, lui montra plusieurs villes sur plusieurs continents et Kaito arrêta son choix sur la ville de Paris dont les robes et les costumes avaient éveillés son admiration.

Otohimé l’envoya à la capitale française où le tout jeune homme se retrouva perdu. Repéré par la Curia dès son arrivé, il fut heureusement guidé et aidé à s’adapter à ce nouveau pays et cette nouvelle époque. Un membre influent de l’organisation lui proposa un poste de couturier dans son cabaret et le garçon accepta immédiatement.

Kaito fit donc ses débuts en Europe dans les ateliers du Lost Paradise. Son humanité lui valut quelques altercations avec les employés, mais grâce au dont d’Otohimé, le jeune homme n’était pas sans ressources face au danger. Il est capable de stopper un assaillant en l'immobilisant avec des fils d’une robustesse et d’une finesse sans égales dont il maîtrise le moindre mouvement, mais ce pouvoir n’est pas sans contrepartie. À chaque utilisation, son aiguille s’abîme. Si elle cassait, sa vie cesserait, mais heureusement une fois par an, Kaito a possibilité de « guérir » son aiguille. Pour cela il doit coudre une robe à la déesse Otohimé et lui en faire l’offrande le jour de leur rencontre en la déposant dans un court d’eau.

N. B. : Cette histoire s’inspire d’un conte japonais que vous pouvez trouver ici : Ourashima Taro et la Déesse de l’océan

Kaito a été très marqué par les événements survenus sur la Place Dauphine. S’il n’a jamais douté de l’intégrité du cabaret, l’emploi à mauvais escient de la magie l’a poussé à s’interroger sur son propre don, fait par Otohimé. Les départs de plusieurs de ses amis de l’établissement n’ont pas aidé à lui remonter le moral et si ses créations se sont petit à petit teintées d’une sombre mélancolie, c’est parce qu’il se demande, depuis quelque temps, s’il ne devrait pas briser lui même son aiguille.

En quête de réponses à ses inquiétudes, le jeune homme sort plus régulièrement dans la capitale. Il y aurait fait quelques rencontres le mettant sur la voie pour remonter la pente.

Avant de rejoindre Paris, Mimi a grandi dans le sud de la France, au cœur d'un verger de pêchers. Incapable de rester en place, elle s'est très vite engagée dans la voie d'une carrière de danseuse, et contre l'avis de ses proches, a quitté ses terres natales pour rejoindre la capitale et réaliser son rêve. Nourrie d'idéaux, la dryade a malheureusement vite déchanté, incapable de comprendre les règles arbitraires de la société humaine. Son désir de rejoindre la compagnie de l'Opéra Garnier a lui aussi volé en éclats lorsqu'on lui a fait comprendre qu'elle n'était pas à sa place ici

Fort heureusement, la jeune artiste est tombée sur une campagne de recrutement d'un tout nouveau cabaret, et a ainsi peu après rejoint les rangs du Lost Paradise sous le nom de scène de Pipistrella. Si la belle s'est d'abord contentée d'un spectacle en groupe avec d'autres danseuses, son caractère bien trempé et sa manière d'attirer l'attention lui ont permis de gagner peu à peu en notoriété au sein du cabaret, jusqu'à décrocher un spectacle personnel mêlant chant et danse, le tout sous sa propre direction

Car si Pipistrella ne brille pas par ses connaissances ou son intellect, tout le monde est forcé de reconnaître qu'elle est une artiste hors pair, capable d'innovations auxquelles personne n'aurait pu songer. Chorégraphies simples mais parfaitement rythmées, chansons aux paroles revigorantes, personne ne sort indemne d'un spectacle de Pipistrella. La dryade continue d'ailleurs de perfectionner son art et se montre capable de maîtriser les mélodies séductrices comme les musiques plus naïves, et ce toujours avec la même énergie

Pipelette indétrônable, Mimi fait donc partie des plus anciens artistes du Lost Paradise malgré son jeune âge. Très à l'aise dans son petit univers, elle est souvent la première au courant des nouvelles rumeurs en circulation au sein des artistes, et constitue un atout charme non négligeable pour ces messieurs les visiteurs du cabaret qui sont toujours satisfaits de la voir sur scène.

Comme de nombreux artistes du Lost Paradise, Pipistrella donnait une représentation sur la Place Dauphine le jour de l'Heure Pourpre. La danseuse n'a pas hésité à révéler ses facultés de dryade pour protéger des spectateurs humains, et s'est enfuie avec les autres artistes lorsque le groupe de Siren est intervenu pour les libérer

Mimi demeure encore assez préoccupée par tous les bouleversements engendrés par l'Heure Pourpre. Bien qu'elle ne comprenne pas tous les enjeux posés par cette nouvelle ère, elle redouble d'efforts pour assister le cabaret du mieux qu'elle le peut, et souhaite de tout cœur aider les légendaires en difficulté. Sa place de dryade au sein du cabaret lui vaut un rôle d'intermédiaire principal avec les nombreux autres légendaires forestiers de Paris, notamment les habitants des Buttes-Chaumont et des autres parcs de la ville.

Sani a été délivré lors du Bal des Folles organisé en 1889 par l'hôpital de la Salpétrière. Il a passé une très grande partie de sa vie enfermée, a vu défilé les siècles appelant au secours les humains qu'il a côtoyé sans grand succès

Il était médecin en Perse avant que d'être emprisonné contre son gré, et a été témoin de toute la noirceur dont l'âme humaine est capable. Aujourd'hui, il s'en méfie comme de la peste

Il a été sauvé par des légendaires et ces derniers lui ont trouvé un emploi stable à la Curia où il se sent en sécurité. Il est accompagné partout par son premier patient, un canard un peu particulier qui le prend pour sa maman.

Avec le démantèlement de la Curia, Sani a failli se retrouver sans ressources. Effrayé à l’idée de retourner dans la monde des Hommes, c’est Edward qui lui a trouvé une place sûre où il peut encore exercer ses dons de médecin. Aujourd’hui le génie travaille aux côtés de Dolores Keller et de son assistant Adam, qu'il n'avait pas revu depuis le Bal des Folles.
D’abord déstabilisé par ce poste au grand jour et le caractère unique de la doctoresse, Sani s’est petit à petit habitué à l’énergie déployé par ses nouveaux collègues et amis. Il apprend énormément à leurs côtés et n’est pas en reste pour les conseiller sur le soin par les plantes. Même Romarin se plaît dans sa nouvelle maison. Répugné à l’idée de se faire passer pour un humain, le génie s’est déclaré Légendaire à peine installé.

Dullahan, Sullivan passa une bonne partie de son immortalité en Angleterre. Son naturel raffiné et son penchant pour la discussion entrèrent rapidement en conflit avec sa nature même d'envoyé de la mort. Il n’eut jamais le goût pour le macabre théâtral dont il était censé se revêtir et préférait poliment toquer à la porte d’un futur défunt et discuter avec lui avant d’emporter son âme

Cette forme d’anomalie remonta aux oreilles de ses pairs qui tentèrent de le ramener sur le chemin du lugubre et du gothique, mais sans succès. De longues réunions et discussions finirent par faire comprendre à Sullivan que son comportement impactait ses collègues, les humains refusant désormais de suivre des « malotrus » vers l’au-delà. Il proposa de lui-même de quitter son poste pour voyager dans le pays, chose qui fut très bien accueillie

Ainsi débuta le parcours de Sully. Il traversa l’Angleterre pour aller se perdre en Irlande, puis en Écosse où il trouva l’amour auprès d’une ravissante Banshee. Il resta plusieurs années à ses côtés, puis décida de reprendre la route pour trouver un travail stable qui lui permit de la demander en mariage. Elle accepta et le laissa gagner Paris où devait se tenir l’exposition universelle de 1889. Le chic français plut tout de suite au Dullahan, qui se résolut à déposer définitivement ses bagages, encouragé par un fâcheux incident

Rentrant à son hôtel et surpris par la nuit, Sullivan se fit entraîner dans une ruelle par deux malfrats qui lui firent croire qu’un de leurs amis avait besoin d’aide. Décidé à le détrousser, l’un d’eux le frappa à la tête et cette dernière vola dans la ruelle. Terrorisés par l’idée d’avoir commis un meurtre les brigands s’enfuirent sans même penser à récupérer son portefeuille. Ce fut cette même nuit que Sully rencontra Jakob, qui rentrait chez lui à la fin d’une représentation du Lost

Le mage l’introduisit au cabaret où il travaillait et Sullivan fut embauché comme serveur. Il fut immédiatement surnommé Sully par tout le monde. Un an plus tard, il se fiançait avec sa belle qu’il invita à venir passer quelques semaines en France.

Sully a hésité à quitter le cabaret, mais sa moitié l’a encouragé à rester et à assumer enfin son espèce. Il était la preuve vivante (si l’on pouvait dire) qu’un Légendaire n’était pas défini par sa nature et pouvait plaider la cause des siens.

Sully est toujours serveur et seconde désormais Jakob de près. Il reste très apprécié et sa facilité à entamer le contact fait que c’est souvent vers lui que se tournent les nouveaux employés. Toujours sur son 31, il porte toujours la même épingle à cravate, ornée d’une tête chevaline qui renferme son véhicule de Dullahan.