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Neige

Cabaret du Lost Paradise - Forum RPG

Forum RPG fantastique - Au cœur de Paris, durant la fin du XIXe siècle, un cabaret est au centre de toutes les discussions. Lycanthropes, vampires, démons, gorgones… Des employés peu communs pour un public scandaleusement humain.
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Andréa Eyssard
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MessageSujet: Chose promise, chose due [P.V. Acesmé][1889] - [Terminé]   Chose promise, chose due [P.V. Acesmé][1889] - [Terminé] I_icon_minitimeVen 24 Fév - 17:31

Alors que les répétitions battaient leur plein au Lost Paradise, une porte s'ouvrit avec peine du côté de l'arrière cour. Les bras chargés de paquets, Andréa se débattait avec la lourde porte en chaîne, espérant qu'elle finisse par le laisser passer. D'abord en la poussant du pied, il finit par s'appuyer de tout son poids pour la faire flancher et en sortit victorieux. Dans un grincement, le lourd battant pivota sur ses gonds et le laissa enfin entrer. Déséquilibré par le poids de ses courses, le garçon manqua de se retrouver par terre, mais par un habile jeu de jambe il triompha de la gravité et ne perdit, dans la bataille, qu'une courge sans grand intérêt. Celle-ci roula tranquillement sur le carrelage jusqu'à buter contre le premier meuble venu. Andréa l'oublia aussitôt et fila quelques mètres plus loin, jusqu'au garde-manger, pour ranger les mets qui serraient dégustés le soir même. Il fit bien attention à tout placer soigneusement au bon endroit et en profita se choisir un petit goûter. Il était bientôt seize heures et après tout ce travail, il estimait mériter une petit récompense. Une pomme bien rouge lui tendait les bras, il voulu s’en saisir mais son geste fut arrêté par un cri de surprise suivit d'un affreux bruit de vaisselle brisée. Sursautant violemment, le louveteau regarda instinctivement autour de lui comme s'il était la cause de ce vacarme. Il s'aperçut rapidement qu'il n'était pas en tort et c'est tout rassuré qu'il se prépara à reprendre son travail.

« Andréa ! »

Le jeune homme faillit mourir de peur. La voix venait du couloir où un flot de vaisselle avait dû voler en éclats quelques secondes plus tôt. C'était une grosse voix d'homme, une voix emprunte d’exaspération, qui laissait sous-entendre qu'Andréa n'était peut-être pas si innocent que ça dans cette affaire. Le jeune homme choisit de rester à l’abri dans la petite pièce pleine de nourriture en attendant que l'orage se calme. Il y faisait frais, mais au moins il ne manquerait pas de nourriture. Hélas, allez savoir comment, l'individu qui l'avait appelé su sans difficulté où se terrait le garçon. Il lui somma de sortir s'il ne voulait pas avoir de comptes à rendre à Edward. Andréa abdiqua immédiatement et se résolut à quitter la réserve. Il poussa timidement la porte et pointa le bout de son nez hors de la pièce, préférant prendre ses précautions vis-à-vis de ce qui l'attendait.

Face à lui se tenait Snorri, le chef de salle et il n'avait pas l'air très content. Snorri s'occupait habituellement d'accueillir, d'installer et de renseigner les clients du cabaret sur le spectacle et les menus. En attendant l'ouverture du lieu, il lui arrivait d'aider à mettre en place les tables ou de ranger la vaisselle. Cette dernière tâche avait visiblement mal tourné. Des morceaux d'assiettes étaient éparpillés un peu partout sur le sol, provenant sans doute d’une dizaine de cadavres de porcelaine. Le regard d’Andréa remonta timidement jusqu'à Snorri qui, sourcils froncés, tenait à la main une courge. Ou plutôt LA courge ; celle tombée lors de la bataille du garçon avec la porte d’entrée. Il semblerait que le chef de salle, les bras chargés d’assiette, ait malencontreusement glissé sur le légume, terminant sa course par une superbe catastrophe. Prenant l'air le plus innocent qui soit, Andréa se contenta de lui sourire.

« C'est ça sourit. Je sais très bien que tu rentrais des courses. Cette courge n'est pas arrivée là toute seule quand même ! »

Il attrapa Andréa par le poignet et le dirigea rudement vers la porte de service.

« Allé, oust ! Que je ne te vois plus dans mes pattes ! »

Andréa s'excusa dans un murmure et sans demander son reste, fila. Il préféra ne pas tenter le diable et remonta directement dans sa chambre pour prendre une petite pause. Seize heures sonnèrent. Assis sur son lit, il raccommodait un bouton à sa chemise lorsque son estomac lui rappela sa présence. Le garçon l’ignora, mais son esprit vagabondant, il fut rapidement submergé par une intense envie de crêpes. Il fit le fond de ses poches pour trouver un peu d’argent, vérifia qu’il avait le temps pour une petite promenade en ville, attrapa l’étui de son violon et, enfilant sa veste, il descendit jusqu’à la salle de spectacle. Il s’y arrêta soudainement, se souvenant d’une promesse faite un petit mois plutôt à un autre employé. La plupart des artistes étant en pleine répétition, il espéra retrouver Acesmé quelque par sur les planches. Il y jeta d’abord un coup d’œil timide puis, ne l’apercevant pas, il grimpa sur la scène. Il crut alors le voir se diriger vers les coulisses, il voulut lui emboîter le pas, mais fut retenu par une main décidée.

« Andréa c’est ça ? Dis, il faudrait que tu passes dans ma chambre. J’ai fait un tas de mes robes abîmées sur mon lit et j’aimerais que tu les montes aux couturiers. Parce que bon, si ça continu comme ça je vais finir par ne plus rien avoir à me mettre ! » lui lança une danseuse, visiblement chagrinée par tant de malheurs.
« Je m’en occuperais pendant la récepti… »

Elle lui posa son index sur les lèvres avant de poursuivre :

« Non mais tu comprends, c’est trèèès important. C’est une mission délicate. Tu devras en prendre soin, et une fois réparée, il faudrait que tu me les nettoies et que tu les repasses ! J’ai horreur des vêtements rêches. Et puis, ne crois pas que c’est parce que je n’en prends pas soin qu’elles sont abîmées. En fait je n’ai vraiment pas de chance ces temps-ci. La dernière fois par exemple… »

Andréa leva les yeux au ciel, complètement désespéré. Acesmé devait être loin maintenant et le voilà obligé d’écouter bavasser cette furie. Il chercha une nouvelle fois à s’échapper, mais la demoiselle semblait avoir un grand besoin de raconter tous ces malheurs. Inspirant profondément, le louveteau tâcha de rester calme et espéra de tout cœur qu’une bonne âme vienne le sortir des griffes de cette pipelette.
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MessageSujet: Re: Chose promise, chose due [P.V. Acesmé][1889] - [Terminé]   Chose promise, chose due [P.V. Acesmé][1889] - [Terminé] I_icon_minitimeVen 24 Fév - 21:15

    Le moment des répétitions était toujours intéressant. Chacun préparait son spectacle du soir, s'entrainait, mais surtout, on pouvait voir les artistes vraiment au naturel. Leurs humeurs du moment, leurs réflexions, leurs expressions, leurs discutions entre eux. Tous cela laissaient paraître au grand jour ce qu'ils étaient vraiment.
    Les clients n'avaient droit qu'à des sourires forcés, qui après de l'entrainement semblaient vrais, et des paillettes pour masquer l'envers du décor. Cela ne voulait en rien dire bien sûr que les employés n'aimaient pas leur travail, au contraire. Mais tous ce que les personnes connaissaient d'eux n'étaient que ce qu'ils voulaient leur montrer. Le travail d'un artiste était de vendre du rêve à ses clients après tout. De cette façon, ces derniers ne gardaient qu'une image idéalisée de ceux passant sur la scène, un simple fantasme.

    Acesmé eut un sourire en voyant quelques danseuses se prendre le chignon entre elles -au sens figuré bien sûr- pour une partie de leur chorégraphie où elles n'étaient pas d'accord. Fini la grâce et les sourires d'anges, bonjour les prises de tête et piaillement. Vraiment, elles ressemblaient à des poules se chamaillant. Pour un peu, si elles n'avaient pas peur de froisser leurs robes ou de se décoiffer elles pourraient même en venir aux mains. Si les clients voyaient ça, sans doute que toutes leurs petites fantaisies s'effondreraient.
    Pour sa part, adossé contre un mur, le sylphe lisait sa partition, sifflotant l'air qu'il avait inscrit dessus. Il connaissait ses mélodies par cœur, mais réviser ses textes ne faisaient jamais de mal. Et puis l'ambiance des répétitions lui plaisait bien. C'était amusant de voir tout ce petit monde s'affairer et filer dans tous les sens.

    « Acesmé, tu pourrais venir, s'il te plait? »

    Relevant la tête, le sylphe se décolla du mur pour suivre la jeune fille qui l'avait appelé. Une chanteuse aussi, plus dans le registre opéra. Acesmé étant d'une fine oreille et bon compositeur, il arrivait parfois qu'on lui demande son avis pour une chanson.
    Il fila donc en coulisse pour voir sur quelle partie de son morceau sa camarade hésitait. Le problème se réglant assez vite, au final il n'y avait eu juste à changer un sol en la, le garçon ne tarda pas à ressortir.

    Si les danseuses semblaient avoir fini leur chamaillerie, en revanche, l'une d'elle semblait avoir trouvé un pauvre malheureux sur qui déverser tous ses malheurs. Acesmé le reconnu sans grand mal. Il eut un faible sourire, compatissant sincèrement sur le sort du pauvre garçon qu'était Andréa.
    Ces demoiselles étaient fort sympathiques, mais elles se sentaient comme obligées de raconter touuuuuuuute leur vie au premier venu. Et c'était encore mieux si elles pouvaient se plaindre.
    Sa mère avait toujours dit à Acesmé d'être poli et galant envers les femmes, et il suivait ses enseignements. Toutefois, pour avoir lui même subit ça, il devait avouer que sa patience avait parfois était mise à l'épreuve. Ces charmantes jeune femmes ne pensaient pas à mal... mais se rendaient-elles seulement compte à quel point le monde se fichait éperdument de connaître leur vie -surtout les détails insignifiants comme ce qu'elles avaient mangé le matin même. Et quand elles étaient en groupe, alors là... C'était le concours de celle qui parlerait le plus presque.

    Ayant pitié du pauvre Andréa qui visiblement cherchait désespérément un moyen de fuir la pipelette, Acesmé décida de lui venir en aide.
    Disparaissant dans un souffle, le sylphe réapparut soudainement derrière le brun, posant une main sur son épaule.

    « Te voilà enfin! » sourit-il en le tirant légèrement en arrière. « Je t'attendais. »

    Il se tourna alors vers la danseuse, lui offrant son plus beau sourire.

    « Excuse-moi, Daisy, mais je l'avais appelé pour qu'il me rende un service. Je suis sûr que tu trouveras quelqu'un qu'autre pour tes robes. »

    Sur ce, ne laissant surtouuuuuuut pas le temps à la demoiselle de répondre, il prit Andréa par les épaules et l'entraina plus loin.
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MessageSujet: Re: Chose promise, chose due [P.V. Acesmé][1889] - [Terminé]   Chose promise, chose due [P.V. Acesmé][1889] - [Terminé] I_icon_minitimeSam 17 Mar - 17:02

    « AAAAAAH ! Mais tu vas la fermer ! » Voilà à peu près ce qui raisonnait dans la tête d'Andréa. Comment pouvait-on avoir autant de salive dans une seule bouche ? Lui qui avait l'impression de ne pas avoir bu depuis plusieurs jours après avoir parlé à peine plus de dix minutes, l'exploit de Daisy lui semblait relever de l'impossible. Et en plus elle parlait pour ne rien dire. Il avait bien compris qu'il fallait s'occuper de ses robes pas besoin de raconter la vie de chacun des morceaux de tissus ! La danseuse n'était absolument pas du même avis et après en avoir fini avec sa robe verte elle enchaîna sur la rose. Elle était « tachééée ». Le jeune lycanthrope rongeait son frein, mais la demoiselle pouvait s'estimer heureuse que la scène ne se déroule pas une petite semaine plus tard. L'ascendance de la lune aurait certainement rendu le louveteau beaucoup plus nerveux et elle aurait sans doute fini par lui faire bouffer une à une ses robes. S'arrangeant pour déconnecter de la réalité, le jeune homme se concentra sur un détail du sol, un nœud du plancher qui rappelait la forme d'un lapin. C'était assez amusant et cela suffit amplement à lui faire oublier la pipelette quelques minutes. Le cauchemar n'était pas fini pour autant puisque la jeune femme attaquait maintenant sa quatrième robe. Mais le destin eut, cette fois-ci, la gentillesse d'envoyer quelqu'un sauver Andréa dont le sang commençait à bouillir.

    Un courant d'air caressa sa nuque et le fit frissonner. Il n'y prêta d'abord pas attention, mais soudain une main se posa sur son épaule et une voix bien connue du jeune homme se fit entendre. Acesmé ! Il est difficile de décrire la joie et la reconnaissance qui envahirent Andréa à cet instant. On l'aurait sauvé d'une mort certaine, cela n'aurait pas été différent. Le chanteur avait semble-t-il compris toute l'horreur de la situation et se débarrassa très poliment de l'enquiquineuse. Le louveteau se sentit pousser des ailes. Le sourire aux lèvres, il agita joyeusement la main en direction de Daisy qui semblait extrêmement outrée par tant de familiarité. Pas sûre qu'elle abandonne l'idée des robes, mais au moins l'échéance était repoussé. Andréa se laissa guider avec soulagement par Acesmé et lorsqu'il jugea se trouver assez loin de la collante danseuse, il se retourna vers le sylphe et lui sourit malicieusement :

    « Je crois que tu m'as sauvé la vie. Je n'ai jamais vu quelqu'un parler autant, j’ai bien cru qu’elle ne s’arrêterait jamais. En plus je te cherchais pour… pour… »

    Il se tut un peu gêné. Le voilà beaucoup moins sûr de lui à présent. Il faut dire qu'il n'avait pas vraiment réfléchi à la question jusqu'à cet instant. Il pensait débarquer comme une fleur au milieu des artistes, attraper Acesmé par le bras et l'emmener manger sa crêpe en plein Paris. Cela semblait si simple et pourtant. La timidité d'Andréa avait ressurgi et il hésitait maintenant à déranger le chanteur pour de telles bêtises. Après tout, il devait avoir beaucoup mieux à faire, surtout à l’heure des répétitions. Son étui à violon en main, il faillit laisser tomber son idée, mais il avait fait une promesse et il allait la tenir ! Soulevant son instrument, il le mis maladroitement devant le visage d'Acesmé, puis l'abaissant doucement, il reprit :

    « On va manger notre crêpe ? Je n'ai plus rien à faire jusqu'à ce soir alors je me demandais si tu voulais venir en ville avec moi. J'ai même préparé un petit morceau à jouer… »

    Il sourit timidement. L'idée même de jouer devant un connaisseur l'inquiétait. Pourtant Acesmé avait été adorable jusqu'à présent, alors Andréa était certain que tout se passerait bien. Il jeta un coup d'oeil rapide à la pendule pour s'assurer que Daisy ne leur avait pas fait perdre trop de temps. Il avait bien deux heures avant le début du spectacle, largement de quoi sortir profiter du beau temps. Son regard se reposa sur Acesmé, tout dépendait de lui maintenant.

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MessageSujet: Re: Chose promise, chose due [P.V. Acesmé][1889] - [Terminé]   Chose promise, chose due [P.V. Acesmé][1889] - [Terminé] I_icon_minitimeLun 19 Mar - 15:17

    Ah, les femmes...
    Si on vous demandait de les décrire, la définition qui reviendrait le plus souvent serait qu'elles étaient de délicieuses créatures -dans tous les sens du terme pour certains d'entre nous- d'une grande beauté, aux goûts raffinés, sachant se tenir à leur place et ayant la grâce du cygne. Cette dernière comparaison est sans doute celle qui se rapproche le plus de la réalité.
    Si vous avez déjà vu un cygne, vous aurez vite compris que dernière son élégant plumage se cache un canard doté d'un caractère cochon qui n'hésite pas à vous pourchasser pour vous mordre si vous avez le malheur de vous en approcher. C'était plutôt ainsi qu'on pouvait qualifier le groupe de danseuses ici présentes. Un joli minois mais pas plus digne d'une poule se bagarrant pour quelques miettes de pain.
    Bien sûr, et fort heureusement, toutes les femmes ne sont pas ainsi. Certaines savent être douces et tendres. Mais là encore il faut se méfier de leur sourire angélique, car souvent se cache derrière une grande manipulatrice. Quant à les comprendre... vous nous en demandez trop. Personne n'a jamais réussi à comprendre ce qu'il se passait dans la tête de ces dames.
    Certains auront ainsi raison de le dire, mais les femmes sont vraiment des êtres effrayants. Et Andréa venait d'en subir un des aspects.

    Acesmé ne put réprimer un sourire en voyant le louveteau saluer la danseuse. Sans doute que cette dernière chercherait à se venger de cet affront plus tard, à moins qu'elle n'oublie simplement en se trouvant un nouveau souffre douleur. En tout cas, le jeune garçon était sauvé de cette pie bavarde pour l'instant.
    Alors qu'il exprimait sa reconnaissance envers le sylphe, ce dernier n'eut pas le temps de lui répondre que le brun enchaina. Il le cherchait donc pour quelque chose. Le blond du toutefois attendre quelques secondes avant de connaître la nature de sa venue. En effet, la timidité d'Andréa semblait être réapparu et le pauvre garçon n'osait plus dire un mot.
    C'est alors qu'il leva un étui, que le sylphe devina être celui d'un violon, devant lui. Si notre protagoniste cilla un instant, ne faisant pas le lien tout de suite, le louveteau ne tarda pas à le préciser.

    Ah oui. Cette histoire de crêpes. Non pas qu'Acesmé avait oublié, loin de là. Mais il devait avouer ne pas s'attendre à voir le brun débarquer maintenant pour ça. A vrai dire, il n'avait même aucune idée de quand il pensait le voir venir. Le sylphe avait simplement mis cette histoire de côté pour l'instant, se disant qu'une occasion finirait par se présenter un jour ou l'autre. Visiblement, le jeune loup avait décidé de lui même déclencher cette opportunité.
    Acesmé regarda rapidement l'heure. Ils avaient deux heures devant eux avant le début du spectacle, c'était largement suffisant. De plus, il ne passait qu'en milieu de soirée. Aucune raison de remettre ça à plus tard. De plus, passer du temps avec le brun l'enchantait réellement. Depuis la dernière fois, ils n'avaient eu que de rares et courtes occasions de se croiser, chacun prit par ses obligations. C'était l'occasion.

    « Bien sûr, avec plaisir. » sourit Acesmé. « J'avais fini de répéter de toutes façons. »

    Il se dirigea donc avec Andréa vers l'extérieur.

    « Y a-t-il un endroit en particulier où tu souhaites te rendre? »


Spoiler:


Dernière édition par Acesmé Haure | Auster le Sam 19 Mai - 11:29, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Chose promise, chose due [P.V. Acesmé][1889] - [Terminé]   Chose promise, chose due [P.V. Acesmé][1889] - [Terminé] I_icon_minitimeSam 7 Avr - 10:16

    Il était vrai qu'Andréa n'avait absolument pas réfléchi avant de venir chercher Acesmé. Il était frustré d'avoir été mis à l'écart par Snorri à cause d'une courge vicieuse qui avait certainement fait exprès de se glisser sous les pieds de l'imposant chef de salle. Interdit de cuisine, il n'avait pas pu prendre de quoi grignoter et en avait déduis que le moment était idéal pour tenir sa promesse. Un peu plus et il était condamné à s'occuper d'une dizaine de robes et pouvait dire adieu à sa promenade ! Son sauvetage inextrémisse effectué, il lui fallait encore l'accord du concerné. Plus ou moins adroitement, il lui proposa de l'accompagner à la recherche d'un crêperie parisienne. Acesmé accepta immédiatement, le sourire aux lèvres, et demanda au louveteau s'il avait une idée de lieu en tête. Celui-ci lui rendit joyeusement son sourire avant d'acquiescer vivement.

    « Oui je me suis renseigné, on m'a dit qu'il y avait un endroit parfait pour manger des crêpes rue de Guillotin. »

    Il sortit un bout de papier de ses poches et le déplia. On y distingué un petit plan annoté de deux écritures sûres, l'une féminine et l'autre masculine. Tout était clairement indiqué et il leur serait difficile de se perdre. Le sourire aux lèvres, Andréa prit les devant et sortit du cabaret. Il faisait merveilleusement beau, pas un nuage à l'horizon. Un léger vent balayait les branches des arbres, agitant délicatement leurs feuilles tandis que fiacres et passants se pressaient dans les rues. Le louveteau, regonflé à bloc par la lune montante et ce temps de rêve se fit beaucoup plus bavard qu'à l'accoutumé. Il raconta son aventure matinal avec la courge démoniaque et la mort prématurée de la vaisselle, expliquant par la même occasion pourquoi il avait autant de temps libre cette après-midi là. D'un geste rapide, il évita un garnement un peu pressé qui faillit le bousculer, sauvant son violon par la même occasion. L'enfant ne s'excusa pas et continua sa course comme si de rien était, bientôt rattrapé par une horde de marmaux rieur. Andréa fronça imperceptiblement les sourcils. Pensant tout d'abord qu'ils voulaient du mal au premier, il faillit en attraper quelques uns au vol. Heureusement, il comprit assez vite que ce n'étaient que des jeux d'enfants et cessa de leur prêter attention. Il se tourna alors vers Acesmé et lui demanda :

    « Dis moi, tu comptes chanter quoi ce soir ? Quelque chose de joyeux ? Avec une météo pareille difficile de faire autre chose non ? »

    Il sourit et continua son chemin. De temps en temps, il s'arrêtait pour vérifier sa carte et s'assurer qu'ils étaient sur la bonne route. Il jetait un coup d'oeil aux alentours, repérait la bonne rue et se remettait en marche. Voilà une bonne vingtaines de minutes qu'ils marchaient, et déjà les passages qu'ils empruntaient étaient plus étroits et plus sales que les précédents. Le doute grandissait en Andréa qui de mit à douter de sa lecture de la carte. Il vérifia rapidement mais tous les chemins empruntés étaient bons.

    « Ça doit être un raccourci. La crêperie est indiquée une rue plus loin ça ne coûte rien d'aller voir je suppose. »

    Deux minutes plus tard, ils arrivaient au terme des indications du plan et ils n'étaient pas plus avancés. En s'enfonçant dans la ruelle, ils avaient atterris dans une rue dégoûtante, dont l'odeur infâme torturait l'odorat développé du louveteau. La rue était tellement étroite que le soleil peinait à y faire entrer ses rayons. Le lieu ressemblait à un de ces coupes gorges que les écrivains décrivent si bien. Ceux où l'on n'entend pas crier et où un meurtre passe aussi inaperçu qu'un rat. Andréa comprit alors qu'on l'avait mené en bateau. Il secoua la tête, déçu et se tourna vers Acesmé :

    « J'aurais dû m'en douté. Jack et Sally m'ont fait ce plan sans rien me demander en échange. Rien que ça s'était louche… On a plus qu'à faire demi-tour, désolé. »

    Et oui mais non. Ça aurait été bien trop facile. C'est qu'ils avaient attirés l'attention à s'aventurer dans un lieu pareil. Un beau blond suivant un grand brun maigrichon, ça sent bon le pognon facile. Andréa eu à peine le temps de se retourner qu'une main épaisse et poilue s'abattit sur l'épaule d'Acesmé. Au bout de celle-ci se tenait un homme à la carrure aussi impressionnante que son manque d'hygiène. Une barbe noire et hirsute lui dévorait le visage, laissant uniquement la place pour un horrible sourire édenté et jauni par le tabac. Il était un peu plus petit qu'Andréa, mais il faisait au moins trois fois sa largeur. Ses petits yeux de goret glissèrent sur Acesmé, comme affamés. Il passa sa langue sur ses grosses lèvres roses, son sourire s'élargit en une grimace infâme et il finit par prendre la parole d'une voix aussi sombre que vicieuse :

    « Alors mes agneaux, on s'est perdu ? Vot' maman vous a jamais dit qu'fallait pas trainer tout seul dans les rues ? » Il éclata de rire, un rire gras et puant de mauvaises intentions avant de reprendre d'une voix menaçante : « Allé les mioches. Faites pas les idiots et donnez moi tout ce que vous avez. Même ce que t'as dans ton sac grand dadais. Jouez pas aux héros, ce serait con que je doive vous briser les os. »

    Andréa observait en silence. Il était légèrement en retrait par rapport à Acesmé qui devait certainement supporter l'haleine fétide de l'horrible individu, celui-ci lui maintenant encore l'épaule dans une étreinte de fer. Étonnamment, rien ne laissait supposer que le louveteau était effrayé. Bien au contraire, ses poings crispés, sa mâchoire serrée et le regard assassin qu'il lança à leur agresseur lui donnait un air de voyou désireux d'en découdre. L'altercation risquait de ne pas se dérouler tout à fait comme prévue…

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MessageSujet: Re: Chose promise, chose due [P.V. Acesmé][1889] - [Terminé]   Chose promise, chose due [P.V. Acesmé][1889] - [Terminé] I_icon_minitimeLun 9 Avr - 16:41

    Une fois qu'Andréa eut annoncé qu'il avait déjà une destination où manger des crêpes en vue, les garçons prirent donc la route. Le brun fit d'ailleurs la conversation pour deux, étonnamment plus bavard que la dernière fois. Qui sait, peut-être était-il simplement plus à l'aise maintenant qu'Acesmé et lui se connaissait un peu mieux. Alors qu'il comptait son aventure matinale, le sylphe ne put empêcher un léger rire. D'une part la situation était comique, mais c'était surtout la façon dont Andréa tournait son récit qui rendait ce dernier amusant. A l'écouter, on aurait pu croire qu'il venait de vivre une dangereuse épopée. Mais sans doute qu'aux yeux du jeune garçon c'en était l'équivalent.

    Un groupe de gamins leur passa alors sous le nez, filant à toute vitesse en rigolant. Si Acesmé n'eut pas connaissance de la méprise première de son camarade, lui se contenta de sourire en leur jetant un bref coup d'œil. L'innocence des enfants... Qu'ils s'amusent donc, car comme on dit, mieux vaut gâcher sa jeunesse que ne rien en faire. Le monde compliqué des adultes les rattraperait tôt ou tard, alors autant les laisser pleinement profiter de leurs jeux.
    La conversation se poursuivit sur la prestation de ce soir. Quand le brun demanda au sylphe ce qu'il comptait chanter, Acesmé réfléchit quelques secondes. Il ne savait pas vraiment si on pouvait qualifier ses chansons de joyeuses, ce n'était pas le genre qu'on irait écouter lors d'une fête populaire, mais elles n'étaient pas tristes non plus.

    « Plutôt quelque chose de tranquille. » expliqua-t-il. « Mes musiques ont plus pour but d'amener une atmosphère calme et apaisante. Je te montrerai la partition si tu le souhaites. »

    Et puis, chantant majoritairement en latin, il pourrait bien raconter n'importe quoi dans ses mélodies, des choses tristes comme joyeuses, ça reviendrait au même pour les gens. Ce qui faisait la différence était surtout le ton et le rythme dans sa voix. Mais l'avantage de changer dans une langue morte et peu connue du grand publique était surtout qu'ainsi, les sons étranges qui pouvaient parfois s'échapper de ses lèvres passaient simplement pour un mot latin à la prononciation peu commune. Étant un élémentaire de l'air, malgré lui il ne pouvait parfois empêcher sa voix d'un peu trop ressembler au souffle du vent.

    Concentré dans sa discussion avec le brun, et le suivant simplement, le blond ne remarqua pas tout de suite qu'ils avançaient dans les quartiers peu recommandables de la ville. Ce ne fut que lorsque la lumière commença à tarir dans les ruelles qu'il en prit conscience. Il voulu en faire la remarque, peut-être qu'Andréa s'était trompé de chemin, ça pouvait arriver, mais ce dernier le devança en annonçant que ce devait être un raccourci. Soit, pourquoi pas après tout. Le sylphe continua donc à le suivre sans un mot... du moins jusqu'à que le louveteau reconnaisse que ce n'était bel et bien pas le bon chemin, et que visiblement on lui avait joué un mauvais tour.
    Acesmé eut un faible sourire, bah, il n'y pouvait rien s'il s'était fait avoir. Alors que le brun s'excusait tout en commençant à faire demi-tour, le sylphe voulu prendre la parole pour lui dire que ça ne faisait rien et qu'il avait connaissance d'autres endroits où aller... quand on l'agrippa soudainement par l'épaule.

    Surpris, le garçon se retourna pour faire face à un imposant individu à l'hygiène douteuse et visiblement aux intentions peu honorables. En effet, l'homme ne tarda pas à demander à ce qu'ils lui donnent tout ce qu'ils possédaient.
    Acesmé failli lever les yeux au ciel, d'une part parce que leur dit agresseur avait vraiment une haleine fétide -mais il coupa simplement sa respiration pour régler ce problème-, et d'autre part parce que la menace ne l'impressionnait pas vraiment. Pour lui briser les os, il aurait déjà fallu qu'il en ait vraiment. Si certes, on pouvait le blesser et lui faire mal quand il avait forme humaine, il lui suffisait de reprendre sa forme de vent pour ne plus craindre aucun dégât physique.
    Mais d'une part, il n'était peut-être pas très recommandé de faire cela devant un simple humain -même si sans doute jamais personne ne le croirait s'il venait à le raconter, passant simplement pour un soulard-, et de plus il ne voulait pas laisser Andréa seul face à cet individu. L'homme ne semblait pas armé, à moins qu'il ne cache un couteau sous sa veste, mais le blond ignorait totalement si son camarade savait se défendre ou non.
    Quoique... en lui jetant un coup d'œil il s'aperçut qu'il avait plutôt l'air de vouloir en découdre. Mieux valait éviter une bagarre inutile en tout cas, mais le barbu ne sembla pas l'entendre cette oreille, surtout devant le regard du brun.

    « Qu'es' t'as à m'regarder comme ça, toi? Hein? Allez, pose sac par terre si tu ne veux pas que j'm'occupe de toi. » grogna-t-il en prenant un air menaçant.

    L'homme relâcha Acesmé, voulant se diriger vers Andréa pour lui faire comprendre ''qui était le patron ici'', mais le blond l'en empêcha en lui barrant le chemin.

    « Allons, monsieur. » commença-t-il en souriant poliment. « Mon ami et moi même ne possédons rien qui pourrait vous intéresser. De plus, vous devriez éviter de vous énerver de la sorte, c'est mauvais pour le cœur vous savez. »

    Leur agresseur cracha par terre et s'apprêta à répliquer, levant le poing... quand il se figea un coup, la bouche grande ouverte tandis qu'aucun son n'en sortait. Les yeux écarquillés, il paniqua, s'agitant avant de porter une main à sa gorge, n'arrivant visiblement plus à respirer. Avançant, il s'agrippa à Andréa, le secouant comme s'il y était pour quelque chose ou pour demander de l'aide, difficile de savoir avec son visage rouge et son air affolé. Ce ne fut que trente secondes après qu'il retrouva son souffle. Inspirant rapidement une grande gorgée d'air, il se laissa tomber à genoux sur le sol poussiéreux et se mit à tousser.

    « Visiblement, vous devriez éviter de vous mettre en colère. » commenta Acesmé, l'air totalement innocent. « Vous voyez, c'est mauvais pour votre cœur. Vous devriez rentrer vous reposer chez vous. »


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MessageSujet: Re: Chose promise, chose due [P.V. Acesmé][1889] - [Terminé]   Chose promise, chose due [P.V. Acesmé][1889] - [Terminé] I_icon_minitimeJeu 17 Mai - 17:15

    Andréa avait la poisse. C'était un fait véridique et assimilé depuis longtemps par le jeune homme. Il faut dire que sa carrure de lampadaire et son esprit naïf offrait de nombreuses possibilités aux petits malins qui prenaient plaisir à tester leur mauvais tours sur lui. En conséquence, il ne fut qu'à demi surpris lorsqu'il se rendit compte qu'on l'avait encore roulé dans la farine. Surtout  venant des horribles jumeaux du Lost Paradise. Il en était désolé pour Acesmé car il lui avait perdre du temps. S'ajoutait à cela la rue peu ragoûtante dans laquelle ils se trouvaient et l'odeur fétide qui s'en dégageait. Tout cela était bien loin de l'idée que le louveteau s'était faite de leur petite escapade. Et comme si cela ne suffisait pas, un individu décida de s'inviter à la fête. Un type grand, moche, empestant la vermine et qui plus est malhonnête. Il avait empoigné l'épaule d'Acesmé avec force, et Andréa craignit qu'il ne le casse. C'est qu'il avait l'air tellement fragile le blondinet, un coup suffirait à le mettre dans un état pitoyable. Hors de question. S'il tentait de toucher à un seul de ses cheveux, cet homme préhistorique passerait le pire quart d'heure de sa vie. Prêt à lui sauter à la gorge, le louveteau ne quittait pas leur agresseur du regard. Celui-ci ne tarda pas à le remarquer et, bousculant le chanteur il s'avança pour en découdre. Tous les muscles d'Andrea se tendirent, il fléchi légèrement les jambes et serra les poings. S'il attaquait, il serait prêt à répliquer… plus fort.

    Contre toute attente, le frêle Acesmé, ce petit bout de prince, barra la route au mastodonte puant et l'invita à se calmer. Andréa paniqua, il s'avança précipitamment, inquiet pour son ami qui prenait là des risques inconsidérés. Il ne fut pas assez rapide. Déjà le poing, l'immense poing velu, se préparait au choc contre le visage de l'artiste. Andréa retint son souffle. Mais rien. Absolument rien. Pas de cris, pas de coups, pas même une insulte. Acesmé était droit comme un i et en pleine forme, mais on ne pouvait plus en dire autant du brigand nauséabond. Son visage était crispé par la panique. Il porta ses mains à sa gorge, comme pour arracher l'étau qui l'empêcher de respirer. Sa poigne se resserra sur le vide. Il tituba, les yeux exorbités par la peur et s'agrippa à Andréa, le secouant vigoureusement dans un appel à l'aide désespéré. Le louveteau se dégagea bien vite de son étreinte et le repoussa violemment. Il resta planté là, le visage bouffi par le manque d'air, la bouche grande ouverte dans l'espoir qu'un peu d'oxygène s'y engouffre. Et puis ce fut la délivrance. 

    Il inspira a plein poumon et plus encore. Tout son corps se détendit et il tomba à genou sur le sol sale de la ruelle. Il toussa de longues minutes avant de relever son regard porcin sur les deux jeunes gens qu'il pensait détrousser. Un sourire se dessina sur les lèvres d'Andréa qui avait finit par comprendre ce qui s'était passé, tandis qu'Acesmé lui conseillait innocemment de rentrer de reposer. Une lueur de rage traversa le regard de l'agresseur, ses lèvres encore un peu violettes se retroussèrent dévoilant sa bouche édentée et jaunie par le tabac. Il ne savait pas ce qui s'était passé et il s'en moquait. En revanche, il avait tout à fait conscience de ce qui allait se passer. Pas de quartier. 

    D'un bond étonnement agile, l'horrible barbu se redressa et sa poigne d'ours se resserra autour de la gorge délicate d'Acesmé. Il l'avait plaqué contre le mur et un sourire victorieux se dessina sur son visage hideux.

    « Tu fais moins le malin là hein ! Je vais te transformer en passoire sale pet...»

    Il termina sa phrase par un hoquet de surprise. Un bras venait de s'enrouler autour de sa gorge et maintenait une pression extraordinaire sur sa trachée. À nouveau incapable de respirer, il lâcha Acesmé pour tenter de desserrer l'étau qui lui broyait le cou. Il en fut incapable. Ses gros doigts avaient beau griffer les bras menus d'Andréa, celui-ci ne bougeait pas d'un pouce. La tête du barbu commença à tourner. Ses bras étaient de plus en plus lourd et il ne pût que les laisser tomber mollement le long de son corps. Le louveteau desserra alors son étreinte et laissa l'homme s'affaler sur le sol, le visage trempé de sueur dont la bouche grande ouverte se gorgeait d'air. Il posa son regard terrorisé sur les garçons qui venaient de le mettre KO par deux fois. Ses lèvres tremblantes s'agitèrent, mais un unique mot réussi à s'en échapper :

    « Tarés… »

    Les doigts d'Andréa se resserrèrent sur le sac de son violon. Il n'accorda aucune attention à l'imposant barbu qui s'agitait mollement sur le sol. Il l'enjamba froidement et posa un regard désolé sur Acesmé.

    « Est-ce que ça va ? Je ne pensais pas qu'une petite sortie virerais à une telle catastrophe. Si tu veux on peut rentrer, je les ferrais moi-même ces crêpes. »

    Un léger sourire décora son visage. Il passa sa main sur son avant-bras griffé. Une chance qu'il remonte toujours les manches de ses chemises, sans quoi le bout de tissu se serait retrouvé en lambeaux et Edward aurait été capable de la retenir sur son salaire. Il regarda l'heure et soupira : 

    « Il nous reste encore un peu de temps, mais ça m'embêterait de te faire arriver en retard à la représentation. Elles sont loin les autres crêperies dont tu m'a parlé ? »

    Un gémissement lui fit tourner la tête. Le barbu s'était mollement redresser et se tenait assis appuyé sur ses bras. Encore sonné, il leva son gros nez grumeleux vers les jeunes garçon et lâcha d'une petite voix pathétique : 

    « M'laissez pas comme ça... »

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MessageSujet: Re: Chose promise, chose due [P.V. Acesmé][1889] - [Terminé]   Chose promise, chose due [P.V. Acesmé][1889] - [Terminé] I_icon_minitimeSam 19 Mai - 12:34

    Pour un humain de taille moyenne non entrainé, une minute sans respirer suffisait pour qu'il perdre connaissance. Deux minutes, et son cerveau subirait d'importants dommages transformant peut-être son hôte en légume sans pour autant le tuer. Trois minutes, et ledit foyer de l'esprit mourrait -il fallait compter ensuite quelques minutes de plus pour que le reste du corps suive. Mais trois minutes sans oxygène suffisait à tuer un être humain. Et en tant que Sylphe, Acesmé avait une parfaite connaissance de ces chiffres. Lui-même n'avait jamais mis la théorie en pratique, mais grand nombre de ses ancêtres ne s'en étaient sans doute pas privés pour connaître avec une telle précision le nombre de secondes nécessaires pour tuer.
    Acesmé n'avait jamais tué quiconque ou quoique ce soit même, n'ayant pas vraiment besoin de se nourrir. Mais le garçon savait toutefois se défendre, et ici il avait usé d'un petit tour qu'il avait appris il n'y a pas si longtemps que ça. La méthode pour priver leur agresseur d'oxygène avait été simple -du moins pour la théorie. Il s'était contenté de créer une bulle d'air imperméable avec un peu de son vent devant les orifices respiratoires de l'homme. Ainsi, une fois qu'il eut inspiré l'oxygène contenu dans la bulle, la paroi de cette dernière empêchait l'air extérieur de rejoindre à son tour les poumons de l'ivrogne, rendant ainsi impossible à l'homme de respirer.
    En soit, pour priver quelqu'un d'air, il y avait d'autres techniques, comme le fait de créer une bulle de vide autour de la victime. Mais c'était un exercice bien trop compliqué pour le blond, sans parler du fait que plonger quelqu'un dans le vide -même s'il pouvait encore retenir sa respiration- suffisait à le tuer en quelques secondes à cause de la pression présente dans l'espace. Et déjà, rien que son petit tour lui avait été difficile à tenir pour la simple et bonne raison qu'il devait se concentrer pour à la fois rester matériel tout en contrôlant une partie de son vent. Et mine de rien, c'était plus éprouvant que ça en avait l'air quand on n'était pas assez entrainé. C'est pourquoi ça n'avait duré qu'une vingtaine de secondes, mais en même temps cela suffisait au blond. Son but n'était pas de tuer, ni même de faire s'évanouir l'homme -quoique en s'agitant ainsi, encore moins de dix secondes et il tombait dans les pommes. Il avait simplement voulu l'effrayer un peu. C'était d'ailleurs pour ça que durant tout le temps de l'exercice il avait compté les secondes dans sa tête afin d'être sûr de ne pas dépasser une limite dangereuse.

    En tout cas, cela ne sembla pas suffire pour décourager le barbu qui se jeta sur le sylphe. L'attrapant par la gorge, il le plaqua contre un mur. Le blond ne put s'empêcher de grimacer quand il fut en contact avec la pierre. Il avait beau être un élémentaire de vent, il ressentait quand même la douleur. Et la poigne sur sa gorge lui était des plus désagréables. Acesmé devait admettre ne pas être sûr de pouvoir recommencer son petit tour tout de suite -surtout que la première fois lui avait demandé un certain temps de préparation, bien que cela eût été fait à l'insu de tous. Il n'avait pas envie d'en arriver là, mais loin d'être masochiste, Acesmé n'avait pas tellement envie non plus d'attendre que l'homme se décide à le frapper. Il se prépara donc à retrouver sa forme élémentaire pour se défaire de l'ivrogne qui souriait comme s'il avait gagné.
    Juste avant que le blond ne redevienne du vent, son agresseur fut soudainement arraché à lui. Évidement, il fallait bien sûr compter sur le fait qu'Andréa n'allait pas rester là sans rien faire. Le jeune loup tenait captif le barbu en lui bloquant la gorge d'un bras. Il réitérait visiblement la stratégie précédente du sylphe... mais de manière plus physique. D'ailleurs, Acesmé du avouer être surpris. S'il n'avait jamais douté quant au fait que son ami sache se battre, il ne le pensait pas capable de broyer la gorge d'un homme rien qu'à la force de ses bras. Il était vrai que quand on voyait ce grand dadais fin comme une allumette, on ne s'attendait certainement pas à ce qu'il possède autant de force dans ses membres. En tout cas, l'agresseur de nouveau devenu victime était incapable de se soustraire à Andréa, et le blond craignit un instant qu'il n'aille jusqu'à le tuer. Mais fort heureusement, le garçon le relâcha bien avant, le laissant retomber sur le sol comme un vulgaire sac à patates. Il doutait qu'après ça cet ivrogne ait encore envie de se battre.

    Andréa détacha alors son attention de l'homme pour se diriger vers le sylphe. Alors que le garçon s'excusait et lui proposait diverses options, Acesmé eut un léger sourire.

    « Ne t'en fais pas pour ça, ce n'est pas ta faute. »

    Après lui avoir aussi affirmé de ne pas s'inquiéter pour sa prestation; il passait en milieu de soirée et avait donc encore du temps, il attrapa le bras griffé de son ami.

    « Par contre, il serait plus sage de rentrer pour s'occuper de ça. »

    Ce n'était pas une blessure très sérieuse, elle était même insignifiante. Mais toutefois, il saignait un peu, bien que de façon minime, et Acesmé craignait quant au risque que cela s'infecte. Après tout, les ongles du barbu qui peinait actuellement à se redresser ne devaient pas être des plus propres. Il sortit un mouchoir de sa poche -à croire qu'il allait en user un à chaque rencontre avec le louveteau- et l'appliqua sur la plaie.

    « Garde le appuyé pour l'instant afin d'éviter de tâcher tes habits. Mais il faudrait désinfecter la plaie. »

    Sans plus s'occuper de l'homme qui avait l'air de quémander de l'aide -comme quoi l'hôpital se foutait vraiment de la charité-, Acesmé entraina son ami hors de la ruelle en appuyant doucement une main dans son dos.
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MessageSujet: Re: Chose promise, chose due [P.V. Acesmé][1889] - [Terminé]   Chose promise, chose due [P.V. Acesmé][1889] - [Terminé] I_icon_minitimeSam 2 Juin - 10:49

    Andréa était costaud. Il n'en avait pas l'air comme ça avec son gabari de lampadaire, mais il avait une sacrée force. Soit, il trichait un peu. Disons que si la lycanthropes comptait beaucoup de désavantages, elle avant le mérite d'octroyer une force supérieur à la moyenne en cas de besoin. L'attaque du vieux barbu avait réveillé en notre louveteau son instinct de survie et son coté animal l'avait aidé à intervenir lorsqu'il vit son ami en danger. Mais ne vous y trompez pas, le reste du temps il était tout à fait inoffensif. Râleur, mais inoffensif. Il avait d'ailleurs perdu au bras de fer contre la grandes majorité des employées du cabaret suite à un paris idiot avec Edward. Voilà pourquoi il cherchait rarement la bagarre, excepté quand le loup se réveillait. Dans ces moments là, il était insupportable et mieux vallait ne pas croiser ça route. Heureusement, son naturel de jeune homme nerveux ne laissait place à l'animal qu'un ou deux jours avant sa transformation. Edward ne le quittait plus d'une semelle et prenait grand soin à le faire marcher bien droit... Jusqu'à ce qu'il perde patience et envoie — encore — Andréa passer ses nerf dans sa chambre.

    Le vieux barbu de nouveau à terre, le louveteau reprit immédiatement tous ces esprits et s'empressa de s'excuser auprès de son ami. À eux deux, ils avaient réussis à ne pas dévoiler leurs capacités. L'inverse aurait été ennuyeux et l'avenir du vieil ivrogne bien plus incertaine. Quoique son penchant pour l'alcool aurait certainement discrédité ses paroles. Andréa l'enjamba et demanda à Acesmé ce qu'il voulait faire. Il leur restait assez de temps pour trouver une autre crêperie, mais le blondinet n'avait peut être plus très faim après tous ces événements. Le chanteur le rassura bien vite et lui expliqua qu'il était tout de même préférable de rentrer pour s'occuper des griffures qui décoraient son bras. Rien de bien grave, même si un peu de sang perlait de la blessure. Andréa voulu protester, mais il se retrouva avec un mouchoir sur le bras et l'obligation de le garder appuyé. Décontenancé par tant d'attention, il remercia Acesmé tout en lui assurant que ce n'était pas la peine. Derrière eux, une voix rauque et faussement affaibli implora leur aide. Andréa se retourna par réflexe, et constata qu'en plus d'être violent et de sentir mauvais, leur agresseur n'avait aucun amour propre ! Le louveteau le toisa d'un regard tout à fait méprisant. Il aurait aimé le remettre à sa place une bonne fois pour toute, mais déjà il était embarqué par le petit blondinet qui l'emportait loin de ces ruelles nauséabondes. Il ne leur fallut que quelques minutes pour retrouver la grande rue et ses nombreux passants.

    Ladies et gentlemen partageaient les routes avec les nombreux fiacres et les échoppes mobiles de quelques marchands. Le regard d'Andréa se posa sur une belle jeune fille au visage de poupée. Elle avait de grands yeux verts, des lèvres rouges et fines et d'épais cheveux roux qu'elle avait monté en chignon. Il s'arrêta quelques secondes, oubliant complètement le pauvre Acesmé. Le louveteau avait le sont pour se croire amoureux de beaucoup de jolies filles sans jamais oser les aborder évidemment. Il aimait se faire dorloter et qui pouvait rêver mieux que de recevoir l'attention d'une belle jeune femme ? Un léger sourire aux lèvres, le jeune homme s'y voyait déjà. Il fit quelques pas en avant pour aller retrouver la jolie rousse qui semblait chercher son chemin. Il aurait une excuse pour l'aborder au moins. Cependant son rêve se troubla bien vite quand un grand gaillard rejoignit la princesse et qu'ils se jetèrent dans les bras l'un de l'autre avec tant de passion que leur relation ne laissait aucun doute.

    Brutalement de retour sur la terre ferme, une moue de contradiction se peignît sur le visage d'Andréa. Il se rappelle soudainement ce qu'il faisait au milieu de cette ruelle et relevant la tête il chercha Acesmé. Il n'eut cependant pas le temps d'analyser quoi que ce soit et sentit qu'on s'agrippait à son bras. Il pencha la tête et trouva deux belles petites mains qui s'y étaient posées. Son regard remonta le long de deux bras délicatement dénudés, glissa malencontreusement sur un décolleté outrageusement sublime et termina sa course sur un visage tout bonnement immonde. Andréa hoqueta de surprise et tenta vainement de récupérer son bras. Un sourire jauni s'étira sous un nez retroussé et abondemment saupoudré de tâche de rousseurs. Juste au dessus deux petits yeux globuleux se plissaient, vilainement contraint de prendre cette forme peu sympathique à cause de l'expression joyeuse qu'arborait la demoiselle. Deux épais sourcils, cachaient par une cascade de cheveux roux mal peignés s'agitaient mollement, achevant de parfaire un tableau en hymne à la laideur.

    « Alors, on aime les rousses mon mignon ? Celle là est prise, mais je serais tout à toi pour quelques sous si tu veux ~ Tenté hein ? »

    Qualifier l'expression d'Andréa lorsque son esprit comprit ce qui lui arrivait est impossible tant un nombre exceptionnel d'émotions se bousculaient en lui. Une seule chose était sûre, il voulait fuir très loin et très vite. Tâchant de rester poli, il inspira profondément et se défit de l'étreinte de la fille de joie un peu rudement. Il s'inclina légèrement et s'expliqua d'une façon si solennelle qu'elle tendait vers le ridicule.

    « Je crains fort que vous vous mépreniez mademoiselle, je ne suis absolument pas intéressé par vos charmes et je v…

    - Ah ! Tu trouves donc que j'ai du charme. Petit coquin ! C'est le prix qui te gêne ? Allons bon, je te fais une ristourne va ! Maintenant viens, pas la peine de faire ton bourgeois, je sais exactement ce qu'il te faut ! »

    Elle se saisit à nouveau de son bras, prête à se mettre en route pour la première bâtisse qui lui conviendrait. Le pauvre Andréa, dépité, ne sut plus quoi dire. Il se contenta de relever la tête, espérant qu'Acesmé le sauverait une nouvelle fois des griffes d'une fille.
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MessageSujet: Re: Chose promise, chose due [P.V. Acesmé][1889] - [Terminé]   Chose promise, chose due [P.V. Acesmé][1889] - [Terminé] I_icon_minitimeMar 5 Juin - 14:50

    Si certaines personnes sont qualifiées d'aimant à femmes, d'autres attirent plutôt les ennuis, bien que certains diraient que femmes riment avec ennuis. Dans le cas d'Andréa, cela semblait être les deux. A peine les garçons étaient-ils sortis de la ruelle que le brun s'était à nouveau jeté dans la gueule du loup, ou plutôt était-ce le loup qui était venu à lui. Et pourtant, si le lycan se retrouvait à chaque fois dans des situations pas possibles malgré lui, c'était pourtant bien lui qui faisait le premier pas, celui qui serait le déclencheur de tout.
    Maladroit ou simplement malchanceux ? Difficile à dire.

    Alors qu'Acesmé avait conduit son camarade hors de la sombre ruelle, ce dernier se stoppa sans explication. Surpris, le sylphe observa Andréa pour remarquer qu'il semblait fixer une demoiselle un peu plus loin. C'était une belle jeune fille à la chevelure de feu. De par son apparence soignée et son élégante robe, sans doute venait-elle d'une famille aisée. Mais cela n'expliquait pas pourquoi son ami la contemplait de la sorte. La connaissait-il ? Ou bien venait-il d'avoir un coup de foudre ?
    Quoiqu'il en soit, Andréa délaissa son camarade pour avancer vers la demoiselle. Hélas, le jeune loup vu bien vite ses rêves brisés par l'apparition de l'amant de la rousse.
    Le sylphe observa brièvement le couple s'étreindre avec force. De ce qu'il se souvenait, il n'était jamais tombé amoureux. Jamais il n'avait trouvé quelqu'un pour faire battre son cœur. Mais cela ne voulait pas dire pour autant qu'il n'avait jamais exploré les relations charnelles. Lors de son voyage en Angleterre et tout le long de la France, il avait eu l'occasion de rencontrer de nombreuses personnes, dont certaines avaient partagé quelques moments intimes avec lui. Enfin, pas tant que ça non plus. Acesmé n'était pas un coureur de jupon, et le sexe était bien loin d'être sa préoccupation première. Mais comme tout homme bien construit, ce serait mentir que de dire qu'il n'aimait pas ça non plus.
    La première fois avait été avec une femme. Une simple couturière, mais qui possédait une beauté certaine. De longs cheveux noirs lissés, des yeux verts en amande et un corps fort bien sculpté. Le sylphe s'était laissé séduire par la demoiselle et ils avaient échangés quelques douces attentions une nuit. La seconde fois, cela avait été en Angleterre. Cette fois-ci, la lady aux cheveux bruns avaient du faire preuve de persévérance. Elle avait commencé à montrer son affection pour le blond de façon sous-entendue, si bien que ce dernier n'avait absolument rien compris. La demoiselle avait donc du choisir une méthode bien plus directe pour lui faire comprendre ce qu'elle voulait. A savoir, elle l'avait invité dans sa chambre et l'avait renversé sur le lit avant de commencer à le dénuder. Le dernier souvenir d'Acesmé se rapportant au plaisir charnel avait été avec un homme. Un coursier aux cheveux roux et au visage couvert de tâches de rousseur. C'était un garçon à l'apparence banale, mais son air enfantin lui donnait un certain charme. A vrai dire, les deux s'étaient sentis attirés l'un vers l'autre. Mais là encore, le sylphe n'était pas tombé amoureux. Il avait éprouvé beaucoup d'affection pour ce jeune homme, mais pas d'amour.

    Le blond fut tiré de ses souvenirs par l'arrivée d'un nouvel intervenant. La scène présente à ses yeux le faisait d'ailleurs hésiter entre un éclat de rire amusé ou un soupir compatissant. Le pauvre Andréa venait encore une fois de se retrouver capturé par une femme. Ce n'était pas bien compliqué de deviner qu'ils avaient là une fille de joie, tant par son allure peu élégante que son visage dévasté par le temps, la rue et la maltraitance. Et pourtant, si on oubliait son hideuse figure cette demoiselle avait un corps tout à fait charmant. Après tout, ces filles devaient prendre soin de ce dernier, car c'était là la marchandise qu'elle offrait. Même si un joli minois aurait été préférable, les hommes qui venaient voir les putains n'étaient intéressés que par leurs poitrines, leurs hanches et leurs sexes. Rien de plus.
    En tout cas, si le sylphe ne venait pas, une fois encore, au secours de son ami, ce dernier allait se retrouver presque violé par la demoiselle. Levant des yeux au ciel dans un soupir amusé, pensant que le louveteau n'en ratait décidément pas une, Acesmé s'avança.

    Il posa une main sur l'épaule de la rousse pour la faire se stopper, avant de lui prendre la main qui retenait le bras de son ami.

    « Veuillez m'excusez, mais ce garçon est avec moi. Et voyez-vous, nous sommes quelque peu pressés par le temps. »

    Il relâcha alors la main de la rousse, qui regarda rapidement son contenu, avant de sourire.

    « Il fallait le dire tout de suite mon mignon. » sourit-elle en regardant Andréa. « Bah, chacun ses goûts, hein. Mais si tu changes d'avis, faudra demander Lucile à la matrone, hein. Lucile c'est mon nom. Joli, non ? Je te ferai une ristourne. J'espère bientôt revoir ta frimousse. »

    Elle salua le brun en lui soufflant un baiser, puis elle reprit son chemin pour trouver d'autres clients après avoir rangé dans son décolleté les quelques pièces que lui avait glissé Acesmé dans la main. C'était le moyen le plus simple de se débarrasser des filles de joie, sans quoi elles insistaient. De son côté, le sylphe l'observa filer l'air un peu perplexe. Chacun ses goûts ? Aurait-elle cru que les deux garçons étaient … ? Haussant les épaules, il se tourna vers Andréa.

    « Tu as vraiment un don pour te retrouver dans des situations pas possibles, tu sais. »
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MessageSujet: Re: Chose promise, chose due [P.V. Acesmé][1889] - [Terminé]   Chose promise, chose due [P.V. Acesmé][1889] - [Terminé] I_icon_minitimeSam 16 Juin - 10:57

    Si dans sa douce jeunesse le petit Andréa évitait les filles ce n'était pas pour rien. Elles étaient collantes, bruyantes et un peu trop excentriques à son goût. Et puis, n'était-ce pas un peu de leur faute s'il était dans cet état maintenant ? Après tout, à force de chercher à lui plaire elles avaient rendu jaloux les autres jeunes hommes dont la vengeance s'était faite cruellement sentir. Il les avait longtemps détestées à cause de cela. Toutes ces fanfreluches, ces gloussement et ses airs de princesse l'avaient longuement exaspéré, mais la lycanthropie a plus d'une influence sur les pulsions amoureuses et notre louveteau l'avait appris bien vite. L'instinct animal veut que l'espèce se perpétue. C'est ainsi. Et le canidé qui sommeil en chaque loup-garou tâche de le rappeler aussi souvent que possible. La jeunesse d'Andréa et le fait qu'il ne soit pas né avec la bête, le rendait autrement plus sensible à ces rappels passionnés et il lui était presque impossible de résister devant les charmes d'une jeune fille épanouie. La jolie rousse ne faisait pas exception, tout comme bon nombre d'employées au Lost Paradise avec lesquelles il se devait d’être irréprochable, au risque de s'attirer les foudres de son oncle. Mais la réalité avait fini par le ramener à lui et elle ne le ménagea pas.

    Une fille de joie au visage ingrat s'était visiblement entiché de lui et ne souhaitait pas le lâcher avant d'avoir épanché sa libido. Andréa, que la chose ne tentait certainement pas tant la fille était vilaine, essaya de se détacher de ses griffes avec toutes la politesse d'un gentilhomme, mais en vint. Ses manières n'avaient fait qu'empirer la chose et la demoiselle, cramponnée à lui, le pensait maintenant timide et se faisait une joie de lui accorder toute son attention. Désespéré par tant d'entêtement et craignant le courroux de la jeune fille s'il venait à lui expliquer toute l'horreur qu'elle lui inspirait, Andréa s'accrocha au dernier espoir qui lui restait; Acesmé. Le sylphe aux cheveux d'ors n'avait jamais été bien loin et avait suivit toutes les péripéties du louveteau de très près. De si près que la fille de joie ne pût pas faire plus de deux petits pas avant d’être contrainte de s'arrêter en sentant une main lui attraper l'épaule. Elle se retourna avec une moue chagrinée et fut surprise de se retrouver face à un autre charmant jeune homme. Celui-ci la sépara de sa proie qui lâcha un soupir rassuré et s'expliqua d'une étonnante manière :

    « Veuillez m'excusez, mais ce garçon est avec moi. Et voyez-vous, nous sommes quelque peu pressés par le temps. »

    Le quiproquo évident ne percuta pas l'innocent esprit d'Andréa, mais sembla une évidence pour la fille des rue dont c'était là le quotidien. Elle s'excusa et leur sourit. Quelques gentilles paroles, un baiser soufflé et la voilà partie voletant avec la grâce d'une oie de bassecours jusqu'à de nouveaux clients. Andréa ne la quitta pas des yeux, voulant être certain qu'elle ne bondirait pas sur lui une nouvelle fois dès l'instant qu'il lui aurait tourné le dos. Une fois rassuré il se tourna vers Acesmé pour le remercier, celui-ci le devança de quelques secondes et fit remarquer au louveteau avec quelle insistance la malchance semblait tourner autour de lui. Il ne croyait pas si bien dire, car à trois petits mettre de là, la jolie rousse qui avait si merveilleusement capté l'attention du grand brun les observait avec une moue amusée. Ayant assisté à une partie de la scène, elle avait entendu le dernier échange entre Acesmé et la fille de joie et il ne faisait aucun doute que le même quiproquo s'était installé dans son esprit malicieux. Elle chuchota quelques mots à son amant et dissimula un sourire attendrit derrière sa main gantée.

    Notre louveteau avait remarqué les messes-basses du petit couple et, croyant qu'on se moquait de son malheur, vit son cœur de gonfler de tristesse. Son regard rencontra les pavés de la capitales et s'y égarèrent accompagnés par un long soupire d'adolescent fatigué. Sa main se posa sur le petit mouchoir taché d'Acesmé et l'appuya un peu plus sur les égratignures qui lui décoraient le bras, comme s'il pouvait, par la même occasion, essuyer le flot de peine qui avait envahi son petit cœur de loup. Il finit par redresser la tête et lui adressa un sourire bien plus gêné que joyeux.

    « Je n'ai jamais eu beaucoup de chance, mon oncle m'a dit que pour avoir une poisse pareille j'avais dû me mettre un dos un leprechaun. Mais ce n'est pas possible parce que je crois qu'ils ne vivent qu'en Irlande. »

    Évidemment Edward avait lancé ça avec humour, mais dès que l'on abordait le sujet du mystérieux monde ésotérique, Andrea avait du mal à distinguait le vrai du faux et les jeux de mots ou autres traits d'esprits lui semblaient alors bien flous. Tenant toujours la housse de son violon, il tacha de se remettre bien vite de ses émotions et gonflant le torse, il inspira à plein poumons l'air souillé de la capitale.

    « Si tu n'as pas de courses à faire, je pense que l'on peut rentrer. J'essayerais de négocier des crêpes avec le chef, mais je ne sais pas s'il acceptera. La dernière j'ai ruiné sa cuisine. »

    Ses lèvres s'encartèrent en un sourire d'enfant malicieux rappelé à la surface par un mémorable souvenir.

    Dans la petite housse noire fermement tenue par sa libre, se ballotait patiemment le violon du garçon. Avec tous ces événements celui-ci avait fini par l'oublié et risquait de ne pas en dégager une seule note s'ils rentraient directement au cabaret. L'instrument silencieux attendait son heure de gloire, mais les humeurs et l'égarement de son musicien risquaient de le laisser dans son habituel mutisme. Contraint d'attendre que l'on se souvienne de lui, il partagea ces heures d'anonymat supplémentaires avec le fidèle archet qui lui tenait compagnie depuis sa naissance. Tous deux se désespéraient de l'esprit rêveur du garçon qui savait leur insuffler la vie au rythme de ses doigts.
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MessageSujet: Re: Chose promise, chose due [P.V. Acesmé][1889] - [Terminé]   Chose promise, chose due [P.V. Acesmé][1889] - [Terminé] I_icon_minitimeMer 4 Juil - 15:20

    Une fois la fille de joie partie, le calme s'était réinstallé pour nos deux camarades. Décidément, une simple sortie pour manger une crêpe s'était presque transformée en épopée. Peut-être qu'Andréa avait le don d'attirer les ennuis, oui, mais au moins ça mettait un peu d'animation. Enfin, à condition bien sûr qu'il y ait toujours quelqu'un pour sauver le louveteau des malheurs dans lesquels il se fourrait toutes les cinq minutes.
    Acesmé aperçu la jolie rousse, qui avait attiré l'attention de son ami un peu plus tôt, rire discrètement derrière sa main avant qu'elle et son amant ne s'éclipse. Le blond eut un faible sourire. Visiblement, d'autres avaient mal interprété ses propos. Sans doute que la dernière réplique de la prostituée n'avait pas aidé non plus. C'était un peu gênant, mais pas bien méchant non plus. Mieux valait plutôt en rire qu'autre chose. Néanmoins, il n'avait rien dans ses mots qui auraient pu avoir un double-sens. Mais la situation présente n'avait sans doute pas aidé. Et puis les gens prenaient les choses de la manière qu'ils préféraient aussi. Mais bon, que ça soit le jeune couple ou la rousse nommée Lucile, sans doute qu'ils ne se souviendraient plus des deux garçons d'ici une heure ou deux et que plus personne n'en parlerait. Ce léger quiproquo ne porterait donc pas atteinte à Andréa par la suite. Si le sylphe se fichait que les gens sache qu'il pouvait aussi bien aller avec un homme qu'une femme -pour lui c'était un détail aussi insignifiant que de savoir si on aimait le café ou le thé-, en revanche cela embarrasserait sans doute Andréa d'être pris pour ce qu'il n'était pas. Enfin, Acesmé ne savait rien non plus sur les préférences de son ami, mais il lui avait semblé en cet instant évident qu'il était attiré par la gente féminine.

    En posant les yeux sur le jeune loup, le sylphe put constater qu'il semblait déprimé. S'il hésita un instant sur les raisons de cela, le garçon eut tôt fait de clarifier la chose. Visiblement, avoir la poisse était chose une chose courante pour lui. Sans doute, malgré qu'il l'eut dit sur le ton de la plaisanterie, Acesmé n'avait pas été très délicat en soulevant ce point. Mais le jeune homme retrouva bien vite un semblant de bonne humeur en énonçant un souvenir en cuisine.

    « Pourquoi pas. sourit le sylphe à la proposition. Personnellement je ne suis pas vraiment doué en cuisine, je fais souvent des horreurs quand je m'y essais. »

    Il fallait dire, quand on n'avait pas tellement besoin de manger à la base il n'y avait pas d'intérêt à apprendre des recettes de cuisine. Raison pour laquelle Acesmé ne s'était jamais intéressé à ce milieu, et ainsi n'était pas fichu de manier une poêle correctement.
    Alors que les garçons prenaient le chemin du retour, un détail fut noté par le sylphe. La raison première de leur venue en ces lieux semblaient avoir été à présent oubliée.

    « Mais du coup je n'aurai pas eu l'occasion de t'entendre jouer. C'est toujours possible ? »


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