Non non non non ne croyez pas, que le monde ne soit qu'un gros caca.

Elle est née, un jour, comme ça. Dans, vous vous en douterez bien, un troupeau de centaures. Ombeline y a lentement grandit, sous le regard bienveillant de ses aînés. Entourée par deux grands frères jumeaux, qui, avec elle, faisaient les quatre-cent coups, la jeune femme n' ut jamais à se plaindre d'une enfance monotone. Même si ils ne vivaient pas dans l’opulence, sa famille et elle étaient heureux. Cohabitant dans un amas de maisons placées l'une à coté de l'autre, dans un petit village de Camargue, le troupeau survivait comme il pouvait, leurs handicaps physiques freinant leurs intégration dans la société. En effet, vivre en se sédentarisant, c'était exposer à tous le reste du monde deux paires de jambes distordues. Tous travail physique était impensable, et même pour les confections réalisées à la main, les villageois n'étaient pas prêts à accepter ce que cette étrange famille avait à offrir. D'une certaine façon, chacun restait dans son coin, ne s'occupant pas trop des affaires des autres. Les villageois vivaient, les centaures eux, survivaient à leurs crochets. Glanant dans les champs quand c'était possible, allant faire des tours dans la foret au nez et à la barbe du garde chasse. C'était le genre de vie qu'ils menaient. Refusant, par peur d'être surpris, à retourner galoper dans les vastes espaces

Heureusement que le gazon était leurs met préféré, sinon l'un des seuls qu'ils pouvait digérer. Il permettait, à défaut d'avoir une alimentation riche et variée, de survivre, en attendant le retour des beaux jours. En trouver n'était pas compliqué, mais il fallait faire bien attention. Combien de fois Ombeline et ses frères avaient eux des coliques, pour ne pas avoir bien triée les mauvaises herbes ? Elle ne comptait même plus. Une attitude qui ne manquait pas de contrarier leurs aînés, qui avaient énormément de mal à gérer cette génération de fous furieux. Voler la pipe du patriarche pour voir si elle flottait ? De tous temps, jamais les poulains n'avaient osés. Une pipe rattachée au troupeau depuis d' innombrables générations, c'était impardonnable. Il n'y avait qu'eux trois pour faire ce genre de bêtises, mais généralement, seuls Nicolas et Alexandre, ses frères, étaient punis. Ombe était si petite, si fragile, il était impossible qu'elle soit commanditaire de tous ces méfaits. Elle ne pouvait être qu'une victime, manipulée par ces deux garnements. Dans un sens, c'était un peu le cas, mais elle s'amusait tellement. 

Les jours passaient donc rapidement, entre l’apprentissage du combat et des arcanes. Se battre, elle aimait beaucoup. Quand aux arcanes, cela l'amusait. Mais la médecine ... c'était vraiment pas son truc. Elle, elle aimait l'action. Rester des heures devant un scarabée, sous prétexte que sa morphologie était tous particulièrement intéressante à regarder, elle trouvait ça ennuyant. Véritable cancre dans ce domaine, on ne la força pas bien longtemps. Le problème majeur d' Ombeline, qu'on remarqua très tôt chez elle, relevait d'une soif d'apprendre et de bouger. De tous voir avant tous le monde. Une impatience qui l’empêchait de réellement se concentrer sur l'étude de la guérison par voies naturelles. Une impulsivité qui aurait certainement tué ses potentiels patients si on l'avait laissé continuer. Ces traits l’empêchaient de faire beaucoup de choses en fait. Il fallait réussir à la canaliser. Dur dur me direz vous. Non pas vraiment, car c'est tous naturellement qu'elle s'orienta vers la couture. 

Comment ? Une vielle tante un peu sénile la lui apprit. Au départ, faut avouer que c'était une vrai punition. Quand elle faisait des bêtises,  on la coltinait avec cette  jument sentant le sapin. Et puis voilà, il s'avéra que cette vielle centaure avait plus d'un tour dans son sac.  Et qu'elle en avait vécue, des histoires à raconter. Cette femme devint rapidement un modèle pour Ombeline, elle lui inculqua cette notion de liberté, que tous son clan avait cherché à réprimer. Un sentiment naturellement présent en elle, qui ne cherchait qu'à s'épanouir. Quitter les paysages de la Camargue ne fut pas chose facile, mais c'est le cœur lourd qu'elle s'y résolu. Il fallait qu'elle progresse. Qu'elle fasse son petit bout de chemin. La centaure se savait doté d'un don. Elle croyait dur comme fer en son imagination, en sa créativité. Et cela allait l'aider à percer, elle en était intimement convaincue. Mais travailler humainement était impossible, pas avec ses jambes et son dos. Que faire alors ? A vrai dire, Ombeline n'avait pas vraiment de plan. Tous ce qu'elle voulait, c'était aller à Paris, la ville ou tous les rêves peuvent se réaliser, en espérant qu'un grand créateur la remarque. Oui, elle voulait aviser. Mais personne ne l'aurait laissé ainsi filer, aussi sans leurs laisser le temps de faire des objections, elle fugua, laissant juste un petit mot pour dire qu'elle reviendrait bientôt. C'est par pur hasard qu'elle tomba sur le cabaret. Son étrange réputation eu tôt fait de la convaincre, aussi, elle postula immédiatement pour lui. Sans préparation, sans rien. Son arrogance du les convaincre, car on lui laissa la chance de se voir travailler avec l'un des grands noms du métier.