- Tenu !

* 1 heure plus tard. Aldrick ressemble à un loup en cage dans son bureau. *

- Mais qu'est-ce qu'il fait ? Jean, tu sais pourquoi le commissaire tourne en rond comme ça autour de cette boite ?
- Oh c'est toi Axel. Ah oui ! Je l'ai posé près de lui, il était tout excité. Normal, ce sont des Lindel après tout. Mais j'ai parié avec lui qu'il ne tiendrait pas une heure sans dire le mot « chocolat » et sans y toucher. Ils ne seront à lui que s'il tient. ~
- Sérieusement ? Tu te venges parce qu'il était irritable dernièrement ?
- Moiiii ? Non c'est pas mon genre voyons. ~
- C'est fourbe, mais il est si concentré. C'en est presque chou.
- Et encore ! Tu aurais vu sa tête tout à l'heure lorsque je lui ai demandé ce qu'il voulait boire ! C'était impayable ! Allé, profites-en, il lui reste encore 30 looongues minutes à tenir ! Du moins, si tant est qu'il en soit capable. ~

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- … En fait ton père était aussi cintré que toi.
- Comment ça ?



- … Mais pourquoi il a six pattes ?
- Une meilleure motricité ! Je lui ai mis quatre yeux aussi pour un champ visuel sans angle mort.
- … Oh ! C'est très ingénieux ! Adam regarde !
- L-Lisette… ne l'encourage p-pas.

- Faire disparaître les gens trop curieux.



- Amon, pensez-vous vraiment que j'ai encore l'âge pour ces gamineries ?
- Il n'y a pas d'âge pour s'amuser ma chère. À moins que vous ne pensiez que je puisse avoir raison ?
- … Très bien, je vais vous montrer que je sais être drôle. Ladli, allez me chercher les autres.



- Boniface, que fait cet enfant ici ?
- Oh il a dû s'égarer ! Je vais le raccompagner.
- … Pourquoi est-ce qu'il me regarde comme ça ?
- Je crois qu'il veut un mouton Madame la directrice.
- Haa… Ferme les yeux. Imagine un mouton. Voilà.

Lotte s'éloigna. En ouvrant les yeux, le petite cyclope découvrit un gros mouton en peluche posé devant lui.

Aldrick fait la moue un instant, puis dessine un buisson, le rature de noir, insistant sur les quelques branchages qui s'encrent dans le sol, avec des traits plus marqués encore. Avec plus de légèreté, il fait apparaitre sur le côté une petite boule d'apparence duveteuse et blanche avant d'écrire dans une large bulle au dessus du taillis : « Bééé ! ».

Sa sœur observe le dessin, puis son frère, réitère l'action deux fois et fini par conclure avec une moue adorable, mais un regard avide de vérité :

- Tu es meilleur en buisson qu'en mouton, avoue !


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Lotte, j'adore ton mouton ! Il est trop chou ! C'est tellement classieux de pouvoir faire ça ! )o) GG toi !
Ed > Je plussoie !

Je m'esclaffe joyeusement devant ce compliment, la main fourrée dans ma crinière rousse, les joues un peu rosies.

-Merci l'ami, ça me touche ! C'est l'humble tenue traditionnelle que l'on porte en Bretagne, ma terre natale.

Je ne peux dissimuler la fierté de mes origines en disant cela.

Il y avait un truc étrange dans son verre. Un truc pas net. Une forme qui n'avait rien à faire là.

« J'l'ai fait moi-même, c't'alcool là. Vas-y, goutte ! »

Narcisse n'avait rien à faire là. Ce genre d'endroit louche était bien plus adapté à des gaillards du même genre - Ashton, par exemple, Ashton aurait été dans ces lieux comme un poisson dans l'eau, pas comme lui - et...

« Bah alors, vas-y, cul-sec !
- E-Euh...
- Cul-sec, cul-sec, cul-sec ! »

Cette nuit-là s'acheva sur un tête-à-tête intime avec les toilettes de sa chambre, et l'acrobate se jura solennellement de ne plus jamais avaler d'alcool fait-maison. Certainement pas avec un ingrédient supplémentaire.




« Bah... Euh... »

Narcisse désigne son accoutrement, puis la barre verticale qui pend du plafond, l'air confus.

« L'acrobatie...  »





Narcisse sort deux pièces de sa poche et les pose dans la main de son interlocuteur, qui semble dérouté.

« Bah ?
- Hm ?
- On n'a pas encore parié ! »

Il pourrait expliquer au type qu'entre sa malchance pathologique et les hautes probabilité de triche qu'il encoure, le jeu n'en vaut pas la chandelle, mais il préfère tapoter doucement les sous qu'il a offert gratuitement avant de s'éloigner.





Narcisse s'applique longuement, tente de rendre la texture adéquate, tente de bien noircir les petits bouts de peau apparent du mouton. Ce doit être parfait. C'est important. Il ne doit pas décevoir la petite fille de Monsieur De Triambourd, qui a suffisamment d'argent pour offrir à sa fille la visite d'un acrobate pendant qu'il va courtiser une musicienne.





Les joues de Narcisse s'empressent de prendre une couleur rouge pivoine tandis qu'il papillonne des paupières, cherchant quelque chose d'élégant à répondre.

« J-je vous remercie, madame.
- Awwww, voyez, je vous avais dit que sa timidité faisait son charme.
- C'est tout à fait vrai.
- Et puis effectivement, ces tenues de spectacle sont grandiose et mettent très bien en avant les formes athlétiques des artistes. Pas vrai ?
- Oh, c'est tout à fait vrai. »

Submergé par le petit groupe de dames rassemblées autour de lui, le dragon cherche des yeux une âme charitable pour le sortir de son désarroi. Ses yeux, malheureusement, ne croisent personne.
Et zut.


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Avec dix ans de retard, je plussoie Fred !!
L'image de Narcy est trop choupinouuuuu


*Narcydragon pose son nez sur la joue de Fred*

- Vas-y, rajoutes-en une couche, j'te dirai rien.

Hier, le costume de Fred a mystérieusement disparu.
Ce soir, le costume de Fred est donc un ancien costume de Morgan mystérieusement retrouvé.
Le costume de Fred est plein de paillettes brillantes et de boutons cirés improbables.

- Mais vraiment, ça te va à ra-vir !
- Il te va presque mieux à toi qu'à lui.
- Tu devrais le garder, tu es… flamboyant.
- Absolument éblouissant !
- Ouais, va falloir qu'on fournisse aux gens des lunettes teintées !
- Allez tous vous faire-

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OMG je vous ai déjà dit à quel point vos réponses me tuent ?
Vos réponses me tuent.
Bande de maboules  

Aldrick observa à droite, puis à gauche, et pointa son index sur son buste, jusqu'à ce qu'elle acquiesce.

- Pardon ? Mais je n'ai pas de...

Un doigt fin vint se poser sur ses lèvres, il frisonna intégralement alors que la blonde susurrait :

- Justement ! Ta tenue d'Adam est ma préférée. ~

S'il se sentait déjà pousser des dents pour la dévorer, il n'en fallut guère plus pour qu'il succombe à sa faim de loup.

Ryden lève les yeux de son journal, plus intéressé que jamais par la conversation.

- N’importe quel homme ?
- Oui !
- D’accord. Je parie que tu es incapable de séduire cet homme d’Église.
- Le vieil homme qui parle au pigeon ?
- Exactement.
- Un jeu d’enfant.
- Pas si sûr…

Sur ces mots, la gumiho quitte le démon, confiante et sûre d’une victoire facile. Mais elle n’a même pas le temps de le rejoindre que son attitude change soudainement. Tel un dindon glougloutant, sa tête se fait aller de gauche à droite, cherchant la source de son grattement. Surprise, Serra s’arrête, étudie la situation, mais décide de continuer. Grave erreur. Dès qu’il la voit, il se met à vociférer des mots inintelligibles. Tout ce dont Ryden arrive à entendre est : « … Bûcher… Mouman… Fille de vendeur de débauche… »

Quinze minutes plus tard, il relève à nouveau les yeux de son journal en entendant des bruits de pas. Il fixe, en sirotant bruyamment son café, la femme qui vient d’apparaître. Sa chevelure est anormalement ébouriffée et sa robe couverte de saleté est trouée de balles.

- C’est un malade ! Lâche-t-elle à bout de souffle. Tu le savais, n’est-ce pas ?
- Eeeuuh… mmmmh… Oui !
- Sale traître !
- Aaah, les gros mots. Pour ma défense, je savais que tu serais plus rusée que lui. La preuve, j’avais parié que tu lui échapperais en moins d’une demi-heure. C’est vraiment une bonne journée, deux paris de gagner !
- Je t’emmerde Ryden !




L’an 5, dans une grotte près de Tripoli.

- Et si je te racontais une histoire et la dessinais en même temps ?
- Avec pleins de bêêê !!
- Euh… pourquoi pas.

Assis devant le petit feu de camp, Ouadji regarde avec de grands yeux émerveillés le démon qui se met à l’œuvre. Lorsqu’il a fini, les parois de la grotte sont remplies de ses gribouillis. Satisfait de lui, il se retourne vers son spectateur. Celui-ci s’est endormi, le pouce dans la bouche, rêvant fort probablement à ces créatures laineuses.

2014 ans plus tard, une petite équipe d’archéologue découvre les gribouillis de Ryden. Extasiés devant leur trouvaille, ils les étudient attentivement.

- Incroyable ! C’est tout simplement incroyable !
- Ils sont si bien préservés !
- Vous pensez qu’il s’agit de quoi ?
- Mmmh… D’une légende ?
- Non, il semblerait que… ça raconte la vie d’un chef de tribu. Il devait être très important.
- Et cela ? Vénéraient-ils des… moutons ?
- On dirait bien. Mais attendez ! Serait-ce la tribu disparue des Touktouks !

Tous gardent le silence, réalisant l’ampleur de leur découverte. Si seulement, ils savaient la vérité…



- T’étais pas supposé aller cueillir des baies et des noix ? On dirait plutôt que tu t’es battu avec un arbuste...
- Et tu as perdu !
- Clairement !

Les deux complices se mettent aussitôt à rire voyant la mine renfrognée du démon. Celui-ci a la chevelure remplie de brindilles et de feuilles. Ses vêtements déchirés et boueux ont aussi vécu des jours meilleurs.

- Tu sais, tu n'as pas besoin de te camoufler pour les récolter !
- Ha ha ha. Vous vous trouvez très drôle, hein ?



- Qu’est-ce que tu en penses ? Fais-toi pousser d’une falaise et on s’en reparlera. En as-tu d’autres des questions stupides comme celle-ci ?

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Ed, j'adore ton mouton ! XD
Et les autres, j'adore tout autant vos réponses !

Je me redresse, un peu étourdi. Je regarde autour de moi, un peu hagard, essayant de comprendre ce qui s'est passé. La douleur dans mon postérieur me rappelle la gamelle que je viens de me prendre. Je souris, un peu penaud, au passant devant moi qui me dévisage avec inquiétude.

-Haha ! Non, tout va bien. Je vous remercie.

J'attrape la main qu'il me tend et je me redresse sur mes jambes.

-Je vous en prie. Faites attention, avec la neige et le verglas, ça peut être dangereux.

Il s'éloigne et je lui offre un dernier sourire avec un signe de la main avant de retourner dans la boutique, prenant garde cette fois de ne pas glisser.

- Moi, non.
- Et les petites frappes ?
- … Non plus.
- T'as l'air tellement déçu…


Un poisson grillé apparut soudain devant leurs yeux.
- Snrfl, merci.

-Berci !

Je me mouche bruyamment. Maudite grippe !

- Ravalez vos compliments inutiles. Qu'est-ce que vous voulez ? Finalement non, ne dites rien, la réponse est non. Du vent.



- Toutes nos excuses Madame la directrice, nous ne vous avions pas vue !
- Ce n'est rien.
- Astrid voulait glisser un livre dans cette pile mais tout est tombé !
- Je vous dis que je n'ai rien.
- Oh quand je pense que nous avons failli écraser notre directrice sous ce tas de dictionnaires !
- Ce n'est pas-
- Oh Astrid, allons-nous pouvoir vivre avec ce fardeau ?
- Écoutez-moi…
- J'ai si peur et pourtant je suis si heureuse ! C'est si romantique !
- …
- Madame la directrice, pourrez-vous nous pardonner un jour ?
- Oh elle est partie…



- Merci.

Non loin de là, au même moment, tout le monde resta immobile, les yeux ronds, pétrifié à l'idée de revivre une secousse aussi puissante que celle qui venait de traverser la totalité de la bibliothèque.